Les prières pour les catéchumènes sont facultatives et ne sont pas dites dans la plupart des paroisses. Dans les paroisses et communautés de tradition grecque ou roumaine, on ne les dit presque jamais.
C'est une erreur et un manquement à la catholicité de l'Eglise (sens étymologique Kath’ olon = selon le tout) que de ne pas réciter les prières pour les catéchumènes et d'omettre l'injonction suivante:
«Que tous les catéchumènes se retirent. Catéchumènes, retirez-vous!
Que tous les catéchumènes se retirent. Qu'aucun catéchumène ne reste.»
La catholicité de l'Eglise englobe aussi bien l'Eglise du passé que celle du présent et celle de l'avenir. L'Eglise est "une" consubstantiellement: cela dépasse les limites catégorielles du temps et de l'espace. L'Eglise est l'Economie de la Trinité.
Aussi serait-il bon
- de corriger cette anomalie qui consite à omettre les prières pour les catéchumènes et l'injonction qui leur est faite de sortir.
- et de sensibiliser respectuseusement au texte ci-dessous les prêtres qui éludent ces prières .
La deuxième erreur consiste à modifier ce qui appartient à la Tradition liturgique , sous couvert d'un pseudo rationalisme qui masque ce qui n'est pas compris: il n'y a pas de catéchumène donc je saute les prières à leur intention et l'injonction qui leur est faite de sortir. C'est un peu rapide et cela élude l'économie qui leur est faite aujourd'hui de leur permettre d'assister à la totalité de la liturgie. Mais une économie, même généralisée, n'est pas une règle et la passer sous silence revient tacitement à la transformer en règle.
Essayons plutôt de comprendre et de recevoir avec humilité ce qui a été pensé et médité par nos Pères dans la Foi avant de
déplacer, sous prétexte d'actualisation,
les bornes qu'ils ont fixées. (Dt 19,14)
Nous avons reçu de dire pendant la divine Liturgie :
«Et donne-nous d'une seule bouche et d'un seul cœur de glorifier et de chanter ton Nom honorable et magnifique, du Père du Fils et du saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.»
L'Église orthodoxe et catholique (sens étymologique) de Jésus Christ, glorifie sur terre sa Tête sainte : d'une seule bouche.
Il arrive par exemple lors d’une célébration de la divine Liturgie (bien qu'il s'agisse d'un abus et d'une chose anormale) que personne ne communie. Pourtant, l'officiant proclamera :
«Debout, vous tous qui avez communié aux saints, divins, célestes et vivifiants mystères du Christ, rendons de dignes actions de grâces au Seigneur.»
S'agirait-il d'une "routine" ou d'un "ritualisme" ? L'officiant pourrait-il dans un tel cas, supprimer le
«Debout vous tous qui avez communié» au moment où personne de sa paroisse n'a communié ?
La réponse est : NON !
L' apôtre Paul nous a enseigné que :
«rien ne peut séparer les fidèles de l'amour du Christ qui les presse», «ni la hauteur, ni la profondeur», «ni les choses présentes, ni les choses futures», «ni la vie ni la mort» etc.
Les distances géographiques ne peuvent pas donc séparer les fidèles d'entre eux. Quand le prêtre orthodoxe est canonique, il n'officie pas au nom de sa paroisse ni
«comme un morceau isolé d'un plus grand tout», comme le souligne justement le Dr Alexandre Kalomiros. La divine Liturgie n'est pas une affaire privée ou paroissiale, mais c'est l'affaire de l'Église catholique (étymologique). Le prêtre officie au nom de l'Église catholique.
Pour cette raison, quand il dit :
«Debout vous tous qui avez communié» (même s'il n'est assisté que du sacristain) il ne s'adresse ni à ceux qui sont présents, ni à ses paroissiens, mais à tous les fidèles de l'Église
«catholique» ! Il n'officie donc pas localement, mais
«d'une seule bouche» avec toute l'Église.
Pour cela même nous faisons des prières pour les catéchumènes et ensuite nous les renvoyons
même si paroissialement il n'existe pas de catéchumène ou si par économie extrême nous admettons leur présence pendant la liturgie.
Comme sur chaque morceau brisé d'un miroir le soleil se reflète dans sa plénitude, ainsi chaque paroisse est l'icône de la catholicité de l'Église. Mais comme l'union de l'Église catholique ne se brise pas par
«la hauteur» et la
«profondeur» (à savoir par les distances) ainsi selon l'apôtre, elle ne se brise ni
«par la vie ni par la mort». Ainsi, la mort biologique ne nous sépare pas de nos saints et de nos frères endormis dans le Seigneur.
Quand nous disons dans le Credo :
«Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique», nous pensons simultanément à l'Église dite "triomphante" et "militante" car
«soit que nous vivons, soit que nous mourons, nous appartenons au Seigneur».
Pour cela l'Église triomphante et militante concélèbre d’une seule bouche
«fais que notre entrée soit aussi l'entrée des saints anges qui concélèbrent avec nous et qui conglorifient » et ailleurs :
«Nous T'offrons encore ce culte raisonnable et non sanglant pour tout esprit juste accompli dans la foi» et encore ailleurs :
«Faisant mémoire de la toute sainte, toute pure, bénie par dessus tout, notre glorieuse Souveraine l'Enfantrice de Dieu avec tous les saints remettons-nous les uns les autres »