où se placer à l'église...

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parfione
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Inscription : jeu. 07 sept. 2006 22:20

où se placer à l'église...

Message par parfione »

...quand on n'est pas Orthodoxe ?

La règle qui veut que quiconque n'est pas baptisé n'entre pas dans le naos mais reste dans le pronaos a-t-elle toujours cours ?

Et comment se comporte-t-on à l'injonction « que les catéchumènes sortent » ? Faut-il carrément sortir à l'extérieur ?

Je connais bien l'existence de ce livret http://j.malliarakis.free.fr/livret.html mais il ne précise rien là dessus.

Merci de vos réponses.
Claude le Liseur
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Re: où se placer à l'église...

Message par Claude le Liseur »

parfione a écrit :...quand on n'est pas Orthodoxe ?

La règle qui veut que quiconque n'est pas baptisé n'entre pas dans le naos mais reste dans le pronaos a-t-elle toujours cours ?

Et comment se comporte-t-on à l'injonction « que les catéchumènes sortent » ? Faut-il carrément sortir à l'extérieur ?

Je connais bien l'existence de ce livret http://j.malliarakis.free.fr/livret.html mais il ne précise rien là dessus.

Merci de vos réponses.

Les prières pour les catéchumènes sont facultatives et ne sont pas dites dans la plupart des paroisses. Dans les paroisses et communautés de tradition grecque ou roumaine, on ne les dit presque jamais.

Vous devez suivre l'usage de la paroisse que vous fréquentez et poser la question au prêtre ou aux fidèles. Si vous arrivez cinq minutes avant le début de la liturgie, vous trouverez toujours quelqu'un à qui poser la question.
parfione
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Message par parfione »

Ca m'est arrivée dans une paroisse russe rattachée au Patriarchat Œcuménique ce Constantinople alors que c'était la deuxième fois que j'assistais à une liturgie dans cette paroisse (la première fois on avait bien prié « pour les catéchumènes qui inclinent la tête » mais sans l'injonction « que les catéchumènes sortent »).

Vu que je me trouvais dans le naos au moment où l'injonction « Que les catéchumènes sortent ; que pas un catéchumène ne reste » a été prononcée, j'ai à ce moment là reculé dans le pronaos. Je n'ai pas eu l'impression de choquer qui que ce soit, ce n'est qu'après que je me suis dit que j'avais peut-être commis une bourde.

Celà se passait cet été, et depuis mes difficultés à m'arracher au monde pour aller assister à une liturgie ont repris le dessus. Je suis allé aux vigiles dans cette paroisse hier soir mais et c'est en revenant que j'ai repensé à cette question.

Ce matin je suis allé dans une paroisse très proche de mon domicile où, arrivant très en avance (alors que dans les autres cas je suis toujours arrivé à l'heure ou en retard), j'ai été très bien accueilli même si le fait que le prêtre ne parle effectivement pas français est problématique. Lorsque j'ai posé la question au sujet de l'usage naos/pronaos on m'a regardé avec des yeux ronds, et j'ai donc renoncé à parler du « que les catéchumènes sortent » qui de toute façon n'a pas été prononcé.
Antoine
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Message par Antoine »

Les prières pour les catéchumènes sont facultatives et ne sont pas dites dans la plupart des paroisses. Dans les paroisses et communautés de tradition grecque ou roumaine, on ne les dit presque jamais.
C'est une erreur et un manquement à la catholicité de l'Eglise (sens étymologique Kath’ olon = selon le tout) que de ne pas réciter les prières pour les catéchumènes et d'omettre l'injonction suivante:
«Que tous les catéchumènes se retirent. Catéchumènes, retirez-vous!
Que tous les catéchumènes se retirent. Qu'aucun catéchumène ne reste.»


La catholicité de l'Eglise englobe aussi bien l'Eglise du passé que celle du présent et celle de l'avenir. L'Eglise est "une" consubstantiellement: cela dépasse les limites catégorielles du temps et de l'espace. L'Eglise est l'Economie de la Trinité.

Aussi serait-il bon
- de corriger cette anomalie qui consite à omettre les prières pour les catéchumènes et l'injonction qui leur est faite de sortir.
- et de sensibiliser respectuseusement au texte ci-dessous les prêtres qui éludent ces prières .

La deuxième erreur consiste à modifier ce qui appartient à la Tradition liturgique , sous couvert d'un pseudo rationalisme qui masque ce qui n'est pas compris: il n'y a pas de catéchumène donc je saute les prières à leur intention et l'injonction qui leur est faite de sortir. C'est un peu rapide et cela élude l'économie qui leur est faite aujourd'hui de leur permettre d'assister à la totalité de la liturgie. Mais une économie, même généralisée, n'est pas une règle et la passer sous silence revient tacitement à la transformer en règle.
Essayons plutôt de comprendre et de recevoir avec humilité ce qui a été pensé et médité par nos Pères dans la Foi avant de déplacer, sous prétexte d'actualisation, les bornes qu'ils ont fixées. (Dt 19,14)


Nous avons reçu de dire pendant la divine Liturgie : «Et donne-nous d'une seule bouche et d'un seul cœur de glorifier et de chanter ton Nom honorable et magnifique, du Père du Fils et du saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.»

L'Église orthodoxe et catholique (sens étymologique) de Jésus Christ, glorifie sur terre sa Tête sainte : d'une seule bouche.
Il arrive par exemple lors d’une célébration de la divine Liturgie (bien qu'il s'agisse d'un abus et d'une chose anormale) que personne ne communie. Pourtant, l'officiant proclamera : «Debout, vous tous qui avez communié aux saints, divins, célestes et vivifiants mystères du Christ, rendons de dignes actions de grâces au Seigneur.»
S'agirait-il d'une "routine" ou d'un "ritualisme" ? L'officiant pourrait-il dans un tel cas, supprimer le «Debout vous tous qui avez communié» au moment où personne de sa paroisse n'a communié ?
La réponse est : NON !
L' apôtre Paul nous a enseigné que : «rien ne peut séparer les fidèles de l'amour du Christ qui les presse», «ni la hauteur, ni la profondeur», «ni les choses présentes, ni les choses futures», «ni la vie ni la mort» etc.
Les distances géographiques ne peuvent pas donc séparer les fidèles d'entre eux. Quand le prêtre orthodoxe est canonique, il n'officie pas au nom de sa paroisse ni «comme un morceau isolé d'un plus grand tout», comme le souligne justement le Dr Alexandre Kalomiros. La divine Liturgie n'est pas une affaire privée ou paroissiale, mais c'est l'affaire de l'Église catholique (étymologique). Le prêtre officie au nom de l'Église catholique.
Pour cette raison, quand il dit : «Debout vous tous qui avez communié» (même s'il n'est assisté que du sacristain) il ne s'adresse ni à ceux qui sont présents, ni à ses paroissiens, mais à tous les fidèles de l'Église «catholique» ! Il n'officie donc pas localement, mais «d'une seule bouche» avec toute l'Église.

Pour cela même nous faisons des prières pour les catéchumènes et ensuite nous les renvoyons même si paroissialement il n'existe pas de catéchumène ou si par économie extrême nous admettons leur présence pendant la liturgie.

Comme sur chaque morceau brisé d'un miroir le soleil se reflète dans sa plénitude, ainsi chaque paroisse est l'icône de la catholicité de l'Église. Mais comme l'union de l'Église catholique ne se brise pas par «la hauteur» et la «profondeur» (à savoir par les distances) ainsi selon l'apôtre, elle ne se brise ni «par la vie ni par la mort». Ainsi, la mort biologique ne nous sépare pas de nos saints et de nos frères endormis dans le Seigneur.

Quand nous disons dans le Credo : «Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique», nous pensons simultanément à l'Église dite "triomphante" et "militante" car «soit que nous vivons, soit que nous mourons, nous appartenons au Seigneur».

Pour cela l'Église triomphante et militante concélèbre d’une seule bouche «fais que notre entrée soit aussi l'entrée des saints anges qui concélèbrent avec nous et qui conglorifient » et ailleurs : «Nous T'offrons encore ce culte raisonnable et non sanglant pour tout esprit juste accompli dans la foi» et encore ailleurs : «Faisant mémoire de la toute sainte, toute pure, bénie par dessus tout, notre glorieuse Souveraine l'Enfantrice de Dieu avec tous les saints remettons-nous les uns les autres »
parfione
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Message par parfione »

Antoine a écrit :Pour cela même nous faisons des prières pour les catéchumènes et ensuite nous les renvoyons même si paroissialement il n'existe pas de catéchumène ou si par économie extrême nous admettons leur présence pendant la liturgie.
En ce qui me concerne, après coup je jugeais insuffisante mon attitude consistant simplement à reculer dans le pronaos. Le concept de paroles symboliques me semble dangereux. En tout cas cas je trouverais surprenant qu'on me demande de ne tenir aucun compte de ces parles si elles sont dites.
Parfione
Antoine
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Message par Antoine »

Le concept de paroles symboliques me semble dangereux.
Le symbolisme n'a rien de dangereux en soi, qu'il soit verbal gestuel, sacramentel, iconographique, musical. Mais ici il ne s'agit de paroles symboliques. Il s'agit bien de renvoyer les catéchumènes. Le fait que ce renvoi ne soit pas forcément suivi d'effet est dû à la pratique actuelle de l'économie.
Etes-vous réellement catéchumène? C'est à dire avez vous demandé le baptême à l'Eglise orthodoxe et êtes-vous en catéchuménat. On ne se déclare pas catéchumène comme ça si on n'est pas en initiation suite à une demande de réception dans l'Eglise.
Si vous êtes catéchumène alors vous avez donc dû choisir une paroisse et la pratique du "tourisme ecclésiastique" n'est pas la meilleure façon de se préparer au baptême. Il faut rester dans sa paroisse en toute humilité et accepter de suivre les conseils du recteur qui vous prépare ou des prêtres ou des fidèles qui vous seront proposés pour cette initiation chrétienne.
Il ne vous appartient pas de décider par vous même d'obtempérer ou de ne pas obtempérer à l'écoute de l'injonction de vous retirer. Le lecteur Claude a mille fois raison lorsqu'il écrit ci-dessus:
Vous devez suivre l'usage de la paroisse que vous fréquentez
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Si l’on suivait à la lettre la Tradition de l’Église orthodoxe, ce ne sont pas seulement les catéchumènes que l’on devrait faire sortir de l’Église à l’appel du diacre, ce sont également les pénitents. En effet l’Église ne pratique qu’un seul type de sanctions à l’égard de tous ceux qui ont failli. C’est de les priver de participer à l’Assemblée eucharistique durant un temps de pénitence que les canons déterminent en fonction de la faute commise. Il y a là apparemment un paradoxe, puisque qu’on excle de la participation à l’Eucharistie des impies qui, pourrait-on penser, n’ont cure d’y participer, et s’en passent bien volontiers. Et cependant l’expérience nous montre que l’Église dispose là d’un très puissant moyen pour contraindre le pécheur au repentir. Si vraiment le pécheur s’obstine au point de se faire gloire de désavouer la règle fixée par le Seigneur, il encourra l’anathème, c’est-à-dire la punition définitive, L’usage du terme occidental “excommunication” lui a donné le sens définitif d’un anathème. C’est une erreur. Toute excommunication est nécessairement temporaire, pour pouvoir être thérapeutique et pédagogique.
Lorsque le temps de pénitence est accompli, où même avant si l’évêque a jugé satisfaisant le comportement du pénitentn il le réintègre dans l’auditoire de la Liturgie eucharistique, mais comme muet. Puis à nouveau il le réintègre dans la communauté de ceux qui sont autorisés à y assister, toujours muets, mais à genoux en signe de pénitence. Enfin il lui pose la main devant le sanctuaire (c’est devenu l’absolution) pour le réintégrer complètement dans la communauté des sauvés qui patyicipent à l’offrande et communient aux dons offerts. On voit combien il est faux de s’agenouiller quand on participe à l’offrande et à la communion : pour l’Église c’est un signe de pénitence. Or quans nous participons à l’Eucharistie, nous participons à la communauté des sauvés.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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