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Le Notre Père en gagaouze

Publié : mar. 04 janv. 2011 18:32
par Claude le Liseur
Ey, göklerdä olan Bobamız, Ko ayozlansın Senin adın.
Ko gelsin Senin Padişahlıın.
Ko olsun senin istediin, nicä göktä, öla erdä dä. Ver bizä büün hergünkü ekmemizi.
Baaşla bizim borçlarımızı: Nicä biz dä baaşlêêrız bizä borçlu olannarı. Götürmä bizi denemeyä: Ama kurtar kötü olandan:
Amin


Tiré du livre de Madame Güllü Karanfil consacré à ce petit peuple turc orthodoxe, Parlons gagaouze, L'Harmattan, Paris 2010, p. 49.

Cela dit-il quelque chose à un turcophone? Il me semble reconnaître Padişah (l'ancien titre du sultan ottoman!) comme racine de Padişahlıın pour désigner le royaume des cieux.

Re: Le Notre Père en gagaouze

Publié : mar. 04 janv. 2011 19:20
par Maksim
Bonjour, Claude.

Tout à fait! Et ça se comprend assez aisément.
"Melekût" (cf. Melik) de l'ancien turc devient ici "Padişahlık" et, décliné en "Ton Royaume", donne "Padişahlıın".
En turc de Turquie, il donnerait "Padişahlığın" ("k" coincé entre deux voyelles se muant en "g mouillé", qui se prononce à peine, servant plutôt à allonger la voyelle qu'il suit).

Le même mot "Padişah", je l'ai rencontré aussi dans la traduction en turc d'un acatiste, dans le même sens.

Re: Le Notre Père en gagaouze

Publié : jeu. 06 janv. 2011 10:23
par Claude le Liseur
Maksim a écrit : En turc de Turquie, il donnerait "Padişahlığın" ("k" coincé entre deux voyelles se muant en "g mouillé", qui se prononce à peine, servant plutôt à allonger la voyelle qu'il suit).

Le même mot "Padişah", je l'ai rencontré aussi dans la traduction en turc d'un acatiste, dans le même sens.

Merci Maksim. Votre observation est très juste: dans son livre, Madame Karanfil explique que la lettre ğ du turc de Turquie n'existe pas en gagaouze et qu'elle y est en général remplacée par un redoublement de la voyelle.