Patriarcat d'Alexandrie et Eglise d'Afrique
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Patriarcat d'Alexandrie et Eglise d'Afrique
Bonjour à tous sur ce fil consacré au patriarcat d'Alexandrie je souhaiterai en savoir plus sur l'Eglise d'Afrique aux plans historique, géographique et doctrinal.Je l'avoue mes connaissances y sont parcellaires.Si parmi nous il y en a qui peuvent les partager notamment en y associant des références bibliographiques je ne saurais assez les en remercier.
Dans le domaine historique j'aimerai connaître les dates approchées de "naissance" du patriarcat d'Alexandrie, de décadence (éventuellement les principales raisons de cette disparition).
Au plan géographique:l'aire d'influence en Afrique du patriarcat d'Alexandrie au cours de l'histoire(de nos jour on l'appelle patriarcat d'Alexandrie et de toute l'Afrique si j'ai bonne mémoire).Ensuite, c'est peut-être pare là que j'aurai du commencer en demelant l'écheveau des dénominations, un point de lumière sur la confusion rencontrée par les termes: église copte orthodoxe, église copte catholique, église orthodoxe et patriarcat latin (tous d'Alexandrie!) qui est qui?En parcourant par ailleurs le fil relatif à "Islam/Orthodoxie" ouvert par "totocapt" j'ai lu un passage relatif à la rivalité entre Alexandrie et Carthage.Si jamais rivalité eut lieu quels en étaient les causes?
Enfin pour ce qui est du volet doctrinal:quel fut l'apport édifiant d'Alexandrie lors des premiers siècles de la chrétienté?Pourrai-je avoir des informations sur la "liturgie" et le didascalée d'Alexandrie?
Aspects tristes de cette église:pour la tragédie de Chalcédoine les coptes parlent de méprise par rapport au concile d'Ephèse(cf http://site.voila.fr/eucharistie/page1.html ) comment les orthodoxes reçoivent-ils cette argumentation?-si tant elle en est une- et pour terminer qu'est-ce que le donatisme?
PS:Pour éviter de mobiliser inutilement les uns et les autres j'ai fais usage de la fonction "rechercher" sur les mots-clés conciles d'Ephèse,de Chalcédoine, Chalcédoine,patriarcat d'Alexandrie,donatisme,et copte; avec respectivement 344,0,87,397,4,et 83 réponses.Mes recherches courageuses ne m'ont pas apporté réponses à ces interrogations.
Dans le domaine historique j'aimerai connaître les dates approchées de "naissance" du patriarcat d'Alexandrie, de décadence (éventuellement les principales raisons de cette disparition).
Au plan géographique:l'aire d'influence en Afrique du patriarcat d'Alexandrie au cours de l'histoire(de nos jour on l'appelle patriarcat d'Alexandrie et de toute l'Afrique si j'ai bonne mémoire).Ensuite, c'est peut-être pare là que j'aurai du commencer en demelant l'écheveau des dénominations, un point de lumière sur la confusion rencontrée par les termes: église copte orthodoxe, église copte catholique, église orthodoxe et patriarcat latin (tous d'Alexandrie!) qui est qui?En parcourant par ailleurs le fil relatif à "Islam/Orthodoxie" ouvert par "totocapt" j'ai lu un passage relatif à la rivalité entre Alexandrie et Carthage.Si jamais rivalité eut lieu quels en étaient les causes?
Enfin pour ce qui est du volet doctrinal:quel fut l'apport édifiant d'Alexandrie lors des premiers siècles de la chrétienté?Pourrai-je avoir des informations sur la "liturgie" et le didascalée d'Alexandrie?
Aspects tristes de cette église:pour la tragédie de Chalcédoine les coptes parlent de méprise par rapport au concile d'Ephèse(cf http://site.voila.fr/eucharistie/page1.html ) comment les orthodoxes reçoivent-ils cette argumentation?-si tant elle en est une- et pour terminer qu'est-ce que le donatisme?
PS:Pour éviter de mobiliser inutilement les uns et les autres j'ai fais usage de la fonction "rechercher" sur les mots-clés conciles d'Ephèse,de Chalcédoine, Chalcédoine,patriarcat d'Alexandrie,donatisme,et copte; avec respectivement 344,0,87,397,4,et 83 réponses.Mes recherches courageuses ne m'ont pas apporté réponses à ces interrogations.
Et la Vérité vous rendra libre
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Re: Patriarcat d'Alexandrie
Votre question est vaste et intéressante et il faudrait plusieurs messages pour vous répondre.Pascal-Yannick a écrit :Bonjour à tous sur ce fil consacré au patriarcat d'Alexandrie je souhaiterai en savoir plus sur l'Eglise d'Afrique aux plans historique, géographique et doctrinal.Je l'avoue mes connaissances y sont parcellaires.Si parmi nous il y en a qui peuvent les partager notamment en y associant des références bibliographiques je ne saurais assez les en remercier.
Dans le domaine historique j'aimerai connaître les dates approchées de "naissance" du patriarcat d'Alexandrie, de décadence (éventuellement les principales raisons de cette disparition).
Au plan géographique:l'aire d'influence en Afrique du patriarcat d'Alexandrie au cours de l'histoire(de nos jour on l'appelle patriarcat d'Alexandrie et de toute l'Afrique si j'ai bonne mémoire).Ensuite, c'est peut-être pare là que j'aurai du commencer en demelant l'écheveau des dénominations, un point de lumière sur la confusion rencontrée par les termes: église copte orthodoxe, église copte catholique, église orthodoxe et patriarcat latin (tous d'Alexandrie!) qui est qui?En parcourant par ailleurs le fil relatif à "Islam/Orthodoxie" ouvert par "totocapt" j'ai lu un passage relatif à la rivalité entre Alexandrie et Carthage.Si jamais rivalité eut lieu quels en étaient les causes?
Enfin pour ce qui est du volet doctrinal:quel fut l'apport édifiant d'Alexandrie lors des premiers siècles de la chrétienté?Pourrai-je avoir des informations sur la "liturgie" et le didascalée d'Alexandrie?
Aspects tristes de cette église:pour la tragédie de Chalcédoine les coptes parlent de méprise par rapport au concile d'Ephèse(cf http://site.voila.fr/eucharistie/page1.html ) comment les orthodoxes reçoivent-ils cette argumentation?-si tant elle en est une- et pour terminer qu'est-ce que le donatisme?
PS:Pour éviter de mobiliser inutilement les uns et les autres j'ai fais usage de la fonction "rechercher" sur les mots-clés conciles d'Ephèse,de Chalcédoine, Chalcédoine,patriarcat d'Alexandrie,donatisme,et copte; avec respectivement 344,0,87,397,4,et 83 réponses.Mes recherches courageuses ne m'ont pas apporté réponses à ces interrogations.
Je vous prie de vous contenter pour le moment d'une première réponse générale, avant de venir à des réponses détaillées pour les différents points que vous abordez.
1. En effet, à l'heure actuelle, le patriarcat d'Alexandrie est vraiment de "toute l'Afrique", car son territoire englobe tout le continent africain et ses dépendances (diocèse orthodoxe de Madagascar qui recouvre aussi la Réunion et l'île Maurice). A noter que le patriarche d'Alexandrie, qui est le deuxième par rang d'honneur dans l'Eglise orthodoxe, porte le titre de "pape".
Toutefois, dans les premiers siècles chrétiens, il n'en était pas ainsi: la juridiction du patriarcat d'Alexandrie recouvrait l'Egypte, la Cyrénaïque, la Nubie et l'Ethiopie.
Dès lors, ce que l'on entend par "Eglise d'Afrique" pour les premiers siècles chrétiens est l'Eglise orthodoxe locale qui était centrée sur la province romaine d'Afrique (correspondant en gros à l'actuelle Tunisie), bref l'Eglise dont le siège métropolitain était Carthage. Cette Eglise était autocéphale, sans avoir jamais eu le titre de patriarcat. Elle a ensuite été considérée comme faisant partie du ressort d'Alexandrie à partir de la fin du VIe siècle.
Sur l'autocéphalie de l'Eglise d'Afrique, il existe une intéressante étude canonique en français, écrite par le canoniste roumain Nicolas Dură, sous le titre "Synodalité et primauté dans l'Eglise d'Afrique (romaine)", pp. 916-982 de son chef d'oeuvre Le régime de la synodalité selon la législation canonique, conciliaire, oecuménique du Ier millénaire, Editions Ametist 92, Bucarest 1999.
(L'ouvrage a été passé sous silence et l'éditeur a fait faillite. Il s'agit pourtant de l'étude canonique orthodoxe la plus importante jamais écrite en français. Précisons pour l'anecdote que si ce livre fut écrit directement en français - alors qu'on s'attendrait plutôt au roumain, à tout le moins à l'anglais, vu le contexte - c'est qu'il s'agissait du cadeau du patriarche Théoctiste de Roumanie au pape Jean-Paul II lors de son voyage à Bucarest en 1999. Or, Jean-Paul II ne lisait pas le roumain, et il semble qu'il avait une nette préférence pour le français par rapport à l'anglais, préférence fréquente chez les gens cultivés qui avaient connu l'Europe avant le cataclysme.)
A propos de l'autocéphalie de l'Eglise d'Afrique:
"Si l'on étudie la législation canonique conciliaire de l'Eglise d'Afrique, on est d'abord frappé du fait qu'elle ne fait aucune mention d'une juridiction étrangère. Par exemple, le concile de Carthage de 397, "ne fait aucune allusion à la juridiction du pape sur les métropolitains, que la constitution de Gratien avait reconnue." Ceci montre bien, non seulement l'état d'autocéphalie de l'Eglise d'Afrique, mais aussi, à l'évidence, qu'à la fin du IVe siècle Rome n'exerçait aucune juridiction dans l'Eglise africaine. Sa juridiction ne s'exerçait encore que sur l'Eglise d'Italie. Quant à l'Afrique, les synodes généraux réunis à Carthage en 418, 419 et 426 ont réaffirmé d'une manière assez évidente l'autocéphalie de leur Eglise, y compris leur autonomie judiciaire, qu'il n'y ait aucun doute de cela. Les canons des conciles romains, réunis sous la présidence du pape, et qui furent envoyés à l'Eglise d'Afrique, ne furent reçus par cette Eglise qu'à la suite de leur lecture et examen lors des synodes africains." (p. 969)
Cum grano salis, j'ajouterais que le patriarcat d'Alexandrie, à cette époque, n'exerçait pas plus de juridiction que celui de Rome sur l'Eglise de Carthage. Comme on est loin du mythe de la pentarchie et du néo-papisme patriarcal avec des patriarcats défendant farouchement leur territoire canonique promu pour des raisons tactiques par certain évêque orthodoxe...
Le christianisme maghrébin, affaibli par le donatisme et l'arianisme (nous y viendrons), a été totalement submergé par l'Islam entre le VIIe et le XIVe siècles. Par exemple, pour la Tunisie, les dernières traces du christianisme local disparaissent au cours du XIe siècle.
Toutefois, le titre métropolitain de Carthage a survécu jusqu'à nos jours, et le retour d'une petite présence européenne au Maghreb à partir du XIXe siècle ont abouti à ce que cette métropole, réduite aujourd'hui à un diocèse sans suffragants, ait une existence autrement que sur le papier, avec 6 paroisses et 3 prêtres. C'est tout ce qui reste de cette Eglise d'Afrique qui fut si glorieuse. Ces paroisses se trouvent toutes au Maroc et en Tunisie et ne regroupent en général que des personnes d'origine grecque et russe. Il faut rappeler que les conversions de l'Islam au christianisme ne sont autorisées qu'en Tunisie, l'Algérie ayant, par une loi votée en août 2006, mis fin à la liberté de conversion qui existait depuis le temps de la présence française.
Cette présence orthodoxe était plus florissante avant l'indépendance du Maroc et de la Tunisie en 1956, à l'époque où beaucoup de Russes vivaient dans la grande base navale française de Bizerte. Si le Maroc et la Tunisie, contrairement à l'Algérie, ont toléré le maintien de leur population d'origine européenne après l'indépendance, il est clair que le niveau de vie limité de ces pays en comparaison de la France, de l'Italie et de l'Espagne a accéléré le mouvement d'émigration des Européens de toutes origines qui s'y étaient installés.
En Algérie, il n'y avait à ma connaissance pas de paroisse orthodoxe avant l'indépendance, même s'il y avait quelques Grecs à Oran.
La situation n'est donc pas comparable à celle que le patriarcat d'Alexandrie connaît en Afrique subsaharienne, où la liberté de changer de religion est entière et où il existe des missions dynamiques au Kenya, en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Ghana, etc.
La métropole de Carthage ne peut quant à elle espérer aucun développement en l'absence d'une liberté religieuse réelle dans son environnement.
Ceci étant dit, le patriarcat d'Alexandrie lui-même est d'origine apostolique, fondé par le saint apôtre Marc vers l'an 40. Son déclin est dû au schisme des monophysites coptes, puis à la conquête islamique au VIIe siècle. Il faut toutefois mentionner que s'il est devenu insignifiant en Egypte même (environ 18'000 fidèles, en écrasante majorité des Arabes du Machrek), ce patriarcat se trouve aujourd'hui, grâce au développement d'une Orthodoxie "noire" depuis 1946, dans la situation la plus favorable qu'il ait connue depuis quinze siècles.
2. La seule Eglise orthodoxe sur le continent africain est le patriarcat grec-orthodoxe d'Alexandrie et de toute l'Afrique, "grec-orthodoxe" (contrairement à orthodoxe grec) ne voulant pas dire de langue ou de culture grec, mais en fait "chalcédonien".
L'Eglise copte orthodoxe ("orthodoxe" étant ici un titre revendiqué par cette Eglise, mais il est clair pour nous que nous ne la considérons pas comme orthodoxe par sa foi) est de foi monophysite et a formé un patriarcat rival depuis le VIe siècle. A l'heure actuelle, le siège de ce patriarcat est au Caire, tandis que le patriarcat orthodoxe a conservé son siège à Alexandrie.
Le patriarcat latin d'Alexandrie était un titre purement honorifique qui n'est actuellement plus attribué.
L'Eglise copte catholique est une Eglise uniate que les missionnaires envoyés par le Vatican ont détaché de l'Eglise copte orthodoxe. Elle en conserve le rit.
3. Sur le plan liturgique, le patriarcat d'Alexandrie a abandonné la liturgie de saint Marc (bien que celle-ci soit encore occasionnellement célébrée) pour le rit byzantin (liturgies de saint Jean Chrysostome, de saint Basile le Grand et de saint Grégoire Dialogue) à partir des Xe-XIe siècles. Ses langues liturgiques sont le grec, l'arabe, l'anglais, le français, le swahili et le kikuyu (d'autres langues sont peut-être utilisées, mais je n'en sais guère plus).
L'Eglise copte, de son côté, a conservé la liturgie de saint Marc. Contrairement au patriarcat orthodoxe d'Alexandrie, elle utilise encore le copte dans sa liturgie (même si elle est ouverte à la traduction dans d'autres langues).
4. La question de la séparation entre orthodoxes et monophysites dans le siècle qui a suivi Chalcédoine devrait faire l'objet d'un message entier. Disons simplement que les monophysites nous considèrent comme des nestoriens, et considèrent comme nestorien le Tome de Léon, malgré la condamnation des Trois Chapitres au Ve concile oecuménique, qui devait manifester à la face de l'univers que l'Eglise orthodoxe réprouve le nestorianisme.
Il est dommage de constater que les multiples dialogues que les orthodoxes ont eu avec les monophysites n'ont toujours pas dissipé cette légende du nestorianisme prétendu du concile de Chalcédoine.
Il y aura sans doute d'autres occasions d'en parler sur le présent forum.
5. Le donatisme: merci beaucoup d'avoir posé cette question, et je m'étonne que nous n'ayons jamais abordé le sujet avant!
Disons que le donatisme était une variante ecclésiastique du
résistantialisme. "Le donatisme tire son origine immédiate de l'élection contestée d'un évêque de Carthage peu après la grande persécution ordonnée par les édits de Dioclétien de 303/304." (Professeur Pierre Maraval, Le christianisme de Constantin à la conquête arabe, PUF, Paris 1997, p. 298.) En fait, les donatistes contestaient l'ordination du métropolite Cécilien, parce que l'un des évêques consécrateurs, Félix d'Abthugni, aurait été un traditor, c'est-à-dire un clerc qui avait livré les livres des saintes Ecritures aux persécuteurs (tradere = livrer, transmettre; les langues néolatines en ont fait du traditor le traître, traditore en italien, alors que "traître" se dit proditor en latin).
Les donatistes formèrent très vite une Eglise séparée, qui adopta une théologie sacramentelle hérétique à nos yeux (ils considéraient que la validité des saints mystères dépendait de la rectitude morale du prêtre qui les célébrait). Le schisme donatiste, sur fond d'affrontement ethnique (les donatistes recrutant plutôt chez les Berbères et les orthodoxes plutôt chez les Latins) aboutit à un siècle de chaos qui mena l'Eglise d'Afrique sur la pente d'un déclin dont elle ne se relèverait jamais. Par exemple, à une époque, les donatistes avaient des bandes armées (les circoncellions) qui semaient le chaos.
Les donatistes furent persécutés par le pouvoir impérial, puis ils semblent avoir collaboré avec les ariens après la conquête vandale. Ils sont encore attestés en 594. Mais, en tant qu'Eglise organisée, un coup fatal leur avait été porté par la conférence de Carthage (1er-8 juin 411), où on leur montra une pièce qui prouvait que Félix n'avait jamais été un traditor.
La collection Sources chrétiennes des Editions du Cerf a publié (nos 194 et 195) la version bilingue (latin - français) des actes de la conférence de Carthage de 411.
J'espère que cet embryon de réponse correspond en partie à vos attentes. N'hésitez pas à nous demander d'aller plus dans les détails si certains sujets abordés retiennent plus votre attention.
Dernière modification par Claude le Liseur le sam. 09 sept. 2006 22:49, modifié 1 fois.
cher Pascal-Yannick,
Voici une liste de liens consacrés aux racines africaines orthodoxes.
J'espère que vous lisez l'anglais car seul le premier est en français. Mais c'est très intéressant et vraiment prometteur. Bonne lecture !
http://stmaterne.blogspot.com/2006_06_0 ... chive.html (descendre jusqu'au milieu de la page pour voir l'article)
http://www.orthodoxdetroit.com/ancientchristianity.htm
http://www.stmaryofegypt.net/afamorx.shtml
http://southern-orthodoxy.blogspot.com/ ... odoxy.html
http://fatherjohn.blogspot.com/2006/08/ ... igion.html
http://directionstoorthodoxy.org/mod/ne ... le_id=7969
http://www.freep.com/apps/pbcs.dll/arti ... 40303/1007
Voici une liste de liens consacrés aux racines africaines orthodoxes.
J'espère que vous lisez l'anglais car seul le premier est en français. Mais c'est très intéressant et vraiment prometteur. Bonne lecture !
http://stmaterne.blogspot.com/2006_06_0 ... chive.html (descendre jusqu'au milieu de la page pour voir l'article)
http://www.orthodoxdetroit.com/ancientchristianity.htm
http://www.stmaryofegypt.net/afamorx.shtml
http://southern-orthodoxy.blogspot.com/ ... odoxy.html
http://fatherjohn.blogspot.com/2006/08/ ... igion.html
http://directionstoorthodoxy.org/mod/ne ... le_id=7969
http://www.freep.com/apps/pbcs.dll/arti ... 40303/1007
Makcim
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Je voudrais ajouter que dans le recueil des textes canoniques en vigueur dans toute l’Église orthodoxe, on trouve, parmi les textes des Conciles locaux un très important texte qu’on appelle généralement “Canons du Concile de Carthage”. C’est même l’un des plus important chapitres de ce recueil.
En fait c’est le résultat d’un collationnement, approuvé par le Concile de Carthage de 411, des décisions d’une douzaine de Conciles antérieurs, depuis la fin du IIIème siècle.Une grande partie d’entre eux a pour objet le retour des donatistes et autres hérétiques dans l’Église, en promettant à leurs évêques et à leurs prêtres qu’ils ne perdraient pas leur rang hiératique, sauf que l’unicité de l’évêque orthodoxe devrait être préservée dans une ville donnée. Ce fut très difficile et les Conciles africains durent revenir sur cette question à maintes reprises. Leur préoccupation constante était d’assurer coûte que coûte l’unité et l’autorité de l’Église.
En lisant les actes de ces Conciles on constate que l’évêque de Carthage se conduisait comme un véritable patriarche d’Afrique. Il jouissait d’une très grande autorité.
Les évêques africains rejetaient cependant l’usage des titres de “patriarche” ou de “métropolites”. Les présidents des synodes provinciaux s’appelaiént “évêque du premier siège de la province de ...” (par ex. Maurétanie, Numidie ou Tripolitaine) et le président du synode de toute l’Afrique portait le titre de “évêque du premier siège de toute l’Afrique” (c’est-à-dire de Carthage). Ce qui est d'ailleurs l'excte définition des titres de "métropolite" et de "patriarche".
Les canons du Concile de Carthage abordent aussi nombre d’autres points.
Les Conciles d’Afrique ne pratiquaient que le latin (même avant l’Église de Rome). Leurs canons sont les seuls du Corpus canonum de l’Église orthodoxe à avoir été écrits d’abord en latin. Ils ont été traduits en grec quand le Corpus canonum s’est constitué, et assez longtemps les canonistes ne les consultaient qu’en latin.
On trouve aussi dans ce recueil une “Lettre synodique” du Concile de Carthage de 251, due à saint Cyprien, qui exige que tous ceux qui ont été baptisés chez les hérétiques soient rebaptisés s’ils veulent entrer dans l’Église orthodoxe. Mais le Concile Quinisexte, ou in Trullo qui a fixé la liste des canons composant le Corpus canonum de l’Église orthodoxe ne l’a pas retenu parmi les canons d’obligation universelle, mais comme un canon ne s’imposant que pour les Églises qui le reconnaissent. D’ailleurs les Canons du Concile de Carthage, un siècle plus tard, canons qui sont, eux d’obligation universelle, omettent la lettre de saint Cyprien, et reprochent à l’Église de Rome d’agir (à cette époque) comme l’avait préconisé saint Cyprien, et saint Basile rejette explicitement la position de Cyprien au nom de la fidélité à la Tradition de nos Pères dans la foi.
L’Église d’Afrique était déjà affaiblie au moment de l’invasion des Vandales. Elle l’était encore plus au moment de l’assaut musulman et disparut peu à peu. La persistance des groupes hérétiques porte sans aucun doute une grande part de responsabilité dans cette disparition.
Actuellement c’est en vertu d’un consensus tacite de l’ensemble de l’Église orthodoxe reconnaît la responsabilité du patriarcat d’Alexandrie sur tout le continent africain. Dans l’Antiquité on n’avait pas la notion de continent africain, et les Romains ne donnaient le nom d’”Afrique” qu’à ce que nous appelons aujourd’hui “l’Afrique du Nord”.
En fait c’est le résultat d’un collationnement, approuvé par le Concile de Carthage de 411, des décisions d’une douzaine de Conciles antérieurs, depuis la fin du IIIème siècle.Une grande partie d’entre eux a pour objet le retour des donatistes et autres hérétiques dans l’Église, en promettant à leurs évêques et à leurs prêtres qu’ils ne perdraient pas leur rang hiératique, sauf que l’unicité de l’évêque orthodoxe devrait être préservée dans une ville donnée. Ce fut très difficile et les Conciles africains durent revenir sur cette question à maintes reprises. Leur préoccupation constante était d’assurer coûte que coûte l’unité et l’autorité de l’Église.
En lisant les actes de ces Conciles on constate que l’évêque de Carthage se conduisait comme un véritable patriarche d’Afrique. Il jouissait d’une très grande autorité.
Les évêques africains rejetaient cependant l’usage des titres de “patriarche” ou de “métropolites”. Les présidents des synodes provinciaux s’appelaiént “évêque du premier siège de la province de ...” (par ex. Maurétanie, Numidie ou Tripolitaine) et le président du synode de toute l’Afrique portait le titre de “évêque du premier siège de toute l’Afrique” (c’est-à-dire de Carthage). Ce qui est d'ailleurs l'excte définition des titres de "métropolite" et de "patriarche".
Les canons du Concile de Carthage abordent aussi nombre d’autres points.
Les Conciles d’Afrique ne pratiquaient que le latin (même avant l’Église de Rome). Leurs canons sont les seuls du Corpus canonum de l’Église orthodoxe à avoir été écrits d’abord en latin. Ils ont été traduits en grec quand le Corpus canonum s’est constitué, et assez longtemps les canonistes ne les consultaient qu’en latin.
On trouve aussi dans ce recueil une “Lettre synodique” du Concile de Carthage de 251, due à saint Cyprien, qui exige que tous ceux qui ont été baptisés chez les hérétiques soient rebaptisés s’ils veulent entrer dans l’Église orthodoxe. Mais le Concile Quinisexte, ou in Trullo qui a fixé la liste des canons composant le Corpus canonum de l’Église orthodoxe ne l’a pas retenu parmi les canons d’obligation universelle, mais comme un canon ne s’imposant que pour les Églises qui le reconnaissent. D’ailleurs les Canons du Concile de Carthage, un siècle plus tard, canons qui sont, eux d’obligation universelle, omettent la lettre de saint Cyprien, et reprochent à l’Église de Rome d’agir (à cette époque) comme l’avait préconisé saint Cyprien, et saint Basile rejette explicitement la position de Cyprien au nom de la fidélité à la Tradition de nos Pères dans la foi.
L’Église d’Afrique était déjà affaiblie au moment de l’invasion des Vandales. Elle l’était encore plus au moment de l’assaut musulman et disparut peu à peu. La persistance des groupes hérétiques porte sans aucun doute une grande part de responsabilité dans cette disparition.
Actuellement c’est en vertu d’un consensus tacite de l’ensemble de l’Église orthodoxe reconnaît la responsabilité du patriarcat d’Alexandrie sur tout le continent africain. Dans l’Antiquité on n’avait pas la notion de continent africain, et les Romains ne donnaient le nom d’”Afrique” qu’à ce que nous appelons aujourd’hui “l’Afrique du Nord”.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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Puisque nous avons parlé de la prometteuse naissance de l’Église orthodoxe en Afrique “sub-saharienne”, rappelons-nous qu’il y a exactement un an un hélicoptère de l’armée grecque devait se poser sur le mont Athos. On devait procéder à une série d’ordinations. L’hélicoptère tomba en mer à l’approche de la péninsule. A son bord se trouvaient :
• Le Patriarche Pierre d’Alexandrie et de toute l’Afrique,
• Le métropolite Irénée de Pilousio
• Le Métropolite Chrysostome de Carthage
• L’Archimandrite Arsénios
• L’Archimandrite Kallistratou Économos
• Le Diacre Nectaire Kontogiorgos
• 5 collaborateurs laïcs du Patriarche
• 5 militaires grecs qui les escortaient
`
À vue humaine c’est une grosse perte pour une Église naissante. Mais les voies de l’Esprit sont impénétrables. Prions pour ces hommes dont la vie a été fauchée alors qu’ils ne faisaient que leur devoir de missionnaires. Prions aussi pour que la toute jeune et déjà si fervente Église d’Afrique n’en soit pas entravée dans sa croissance. Seigneur accorde-nous ta grâce !
• Le Patriarche Pierre d’Alexandrie et de toute l’Afrique,
• Le métropolite Irénée de Pilousio
• Le Métropolite Chrysostome de Carthage
• L’Archimandrite Arsénios
• L’Archimandrite Kallistratou Économos
• Le Diacre Nectaire Kontogiorgos
• 5 collaborateurs laïcs du Patriarche
• 5 militaires grecs qui les escortaient
`
À vue humaine c’est une grosse perte pour une Église naissante. Mais les voies de l’Esprit sont impénétrables. Prions pour ces hommes dont la vie a été fauchée alors qu’ils ne faisaient que leur devoir de missionnaires. Prions aussi pour que la toute jeune et déjà si fervente Église d’Afrique n’en soit pas entravée dans sa croissance. Seigneur accorde-nous ta grâce !
Jean-Louis Palierne
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Quelques infos fraiches et réjouissantes (orthodoxie.Com)
Congo-Kinshasa: Une académie théologique pour l'Afrique centrale
Le Potentiel (Kinshasa)
15 Septembre 2006
Publié sur le web le 15 Septembre 2006
Tshiala David
Kinshasa
L'archevêché de l'Afrique centrale de l'Eglise orthodoxe, sera dotée d'ici décembre 2006 d'une académie théologique, a annoncé l'archevêque de l'Afrique centrale Ignatios Mademlidi 5.
L'archevêque Ignatios a indiqué que l'académie théologique aura une durée d'études de trois ans et dispensera des enseignement gratuits sur le dogme orthodoxe, l'adoration et la musique byzantine. Les étudiants apprendront également la langue grecque. Outre la faculté de théologie, l'académie qui comptera aussi celle de l'agronomie, ouvrira ses portes aux étudiants qui viendront de quatre pays de l'archevêché qui sont la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi et le Congo/Brazzaville.
Selon l'archevêque Ignatios, le bâtiment en construction qui abritera l'académie théologique est presque achevé. Il n'a pas précisé le coût de l'investissement qui est le fruit des donateurs de l'église orthodoxe
Congo-Kinshasa: Une académie théologique pour l'Afrique centrale
Le Potentiel (Kinshasa)
15 Septembre 2006
Publié sur le web le 15 Septembre 2006
Tshiala David
Kinshasa
L'archevêché de l'Afrique centrale de l'Eglise orthodoxe, sera dotée d'ici décembre 2006 d'une académie théologique, a annoncé l'archevêque de l'Afrique centrale Ignatios Mademlidi 5.
L'archevêque Ignatios a indiqué que l'académie théologique aura une durée d'études de trois ans et dispensera des enseignement gratuits sur le dogme orthodoxe, l'adoration et la musique byzantine. Les étudiants apprendront également la langue grecque. Outre la faculté de théologie, l'académie qui comptera aussi celle de l'agronomie, ouvrira ses portes aux étudiants qui viendront de quatre pays de l'archevêché qui sont la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi et le Congo/Brazzaville.
Selon l'archevêque Ignatios, le bâtiment en construction qui abritera l'académie théologique est presque achevé. Il n'a pas précisé le coût de l'investissement qui est le fruit des donateurs de l'église orthodoxe
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serge maraite a écrit :Quelques infos fraiches et réjouissantes (orthodoxie.Com)
Congo-Kinshasa: Une académie théologique pour l'Afrique centrale
Le Potentiel (Kinshasa)
15 Septembre 2006
Publié sur le web le 15 Septembre 2006
Tshiala David
Kinshasa
L'archevêché de l'Afrique centrale de l'Eglise orthodoxe, sera dotée d'ici décembre 2006 d'une académie théologique, a annoncé l'archevêque de l'Afrique centrale Ignatios Mademlidi 5.
L'archevêque Ignatios a indiqué que l'académie théologique aura une durée d'études de trois ans et dispensera des enseignement gratuits sur le dogme orthodoxe, l'adoration et la musique byzantine. Les étudiants apprendront également la langue grecque. Outre la faculté de théologie, l'académie qui comptera aussi celle de l'agronomie, ouvrira ses portes aux étudiants qui viendront de quatre pays de l'archevêché qui sont la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi et le Congo/Brazzaville.
Selon l'archevêque Ignatios, le bâtiment en construction qui abritera l'académie théologique est presque achevé. Il n'a pas précisé le coût de l'investissement qui est le fruit des donateurs de l'église orthodoxe
Intéressante nouvelle.
Cela sera pour le diocèse d'Afrique centrale un équivalent du séminaire Makarios III de Nairobi pour les diocèses du Kenya, de Tanzanie et d'Ouganda.
Très bonne initiative que d'avoir prévu l'enseignement du grec. Quand je pense que, dans certains pays orthodoxes, vous pouvez être diplomé de théologie en ne connaissant même pas l'alphabet grec -oserais-je rappeler aux contempteurs de la culture classique et aux hellénophobes acharnés que le grec est obligatoire dès la 1ère année dans une faculté de théologie protestante comme celle de Genève, signe que la connaissance de cette langue doit quand même servir à quelque chose, n'est-ce pas? -, j'ai l'impression que ce séminaire de Kinshasa aura d'emblée un niveau supérieur à celui de certaines facultés orthodoxes en Europe centrale.
Pour une anecdote intéressante à propos de ce diocèse d'Afrique centrale qui est largement le résultat du travail apostolique de l'archimandrite Côme de Saint-Grégoire, il faut savoir que du temps de la dictature du maréchal Mobutu, il n'y avait que six religions officiellement autorisées dans ce qui était alors le Zaïre: le catholicisme romain, le protestantisme, le kimbanguisme, l'Islam, le judaïsme... et l'Orthodoxie. (Il y avait une certaine hypocrisie à ne pas prendre en compte l'animisme majoritaire, mais la limitation du nombre des cultes reconnus était en fait dirigée contre les Témoins de Jéhovah, qui agaçaient au plus haut point le maréchal.) Il est significatif que la loi zaïroise prenait en compte l'Orthodoxie parmi les cultes reconnus.
Il n'en est pas allé de même en Indonésie, où la loi n'autorisait que cinq religions (Islam, protestantisme, catholicisme romain, bouddhisme et hindouisme). Quand un certain nombre de Javanais se sont convertis à la foi orthodoxe et que l'Eglise orthodoxe est ainsi apparue en Indonésie, la question de son statut légal s'est posée. Comme c'était à l'époque du régime du général Suharto, qui était plutôt tolérant sur le plan religieux, on avait remedié à l'imprévoyance de la loi en estimant que la rubrique "protestantisme" recouvrait en fait tous les chrétiens non papistes et qu'ainsi l'Eglise orthodoxe pouvait, sur le plan civil, s'y retrouver aussi bien que les luthériens ou les calvinistes. Et c'est ainsi que l'Orthodoxie fut autorisée en Indonésie.
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Re: Patriarcat d'Alexandrie
Qu'en est-il du dialogue entre coptes et orthodoxes? Dans un document http://eocf.free.fr/text_accord_jp2.htmlecteur Claude a écrit :L'Eglise copte orthodoxe ("orthodoxe" étant ici un titre revendiqué par cette Eglise, mais il est clair pour nous que nous ne la considérons pas comme orthodoxe par sa foi) est de foi monophysite et a formé un patriarcat rival depuis le VIe siècle.
Ma traduction:Dans l'amour de notre Dieu le Pere,par la grace de son Fils unique engendre et par le don du Saint-Esprit.
Le vendredi 12 fevrier 1988 la comission mixte de dialogue entre catholiques et coptes rencontree dans le monastere saint "Bishoy" en Egypte.
...
Nous rendons grace a Dieu car nous sommes aujourd'hui en mesure de signer une formule commune exprimant notre accord officiel christologique, deja approuve par le Saint Concile copte du 21 juin 1986.
Les autres sujets de divergence entre nos eglises seront discutes prochainement selon la volonte de Dieu.
Declaration commune sur la christologie
" Nous croyons que notre Seigneur,Dieu et Sauveur Jesus Christ,le Verbe incarne est parfait tant dans sa Divinite que dans son Humanite.Il accomplit son Humanite Une avec sa Divinite sans Melange,ni Confusion (Mingling?).Sa Divinite ne fut jamais separe de son Humanite (J'imagine apres l'Incarnation)
Des lors nous declarons anathemes les doctrines de Nestorius et d"Eutyches" Signatures des protagonistes
En faisant abstraction de l'interlocuteur des coptes peut-on au vu de ces declarations conclure que l'heresie monophysite a ete abandonnee par les coptes? A noter que la notion de Personne ne parait nulle part.
PS:Desole pour les accents, j'utilise un clavier anglo-saxon.
Et la Vérité vous rendra libre
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Il ne semble pas que l’Église Carthage ait eu une activité missionnaire notable. L’Église orthodoxe antique avait tendance à considérer que dès lors que l’Empire avait adopté le Christianisme, on avait atteint les limites du monde civilisé et rempli l’espace disponible. Il est caractéristique que le Concile de Chalvédoine, attribuant au patriarche de la ville impériale de Constantinople le privilège d’ordonner kes métropolites de trois diocèses civils (Asie, Thrace et Pont), laisse les provinces composant ces trois diocèses civils vivre leur vie propre. Comme il existait hors des frontières de l’Empire quelques évêchés en pays barbare, non compris dans des diocèses civils, le patriarche devait aussi ordonner directement leurs évêques, qui ne dépendaient d’aucune métropole. C’était en quelque sorte une situation exceptionnelle et anormale. Les missions ont été le fait d’Églises qui s’étaient constituées en-dehors de l’Empire, comme l’Église celte, qui réévangélisa les pays barbares sur les ruines de l’Occident romain et même au-delà en Germanie, ou bien comme l’Église de Mésopotamie située dans le royaume des Parthes, qui sut évangéliser tout au long des pistes caravanières jusqu’en Chine et aux Indes, ou bien comme l’Église d’Éthiopie sut évangéliser le Temen. Aucune de ces Églises ne fut jamais officiellement reconnue en tant que telle, par l’Église située au sein de l’Empire.
Il semble donc que ni l’Église d’Afrique (Carthage) ni l’Église d’Égypte (Alexandrie) n’ont jamais pris conscience de se trouver sur un vaste continent qui restait à évangéliser.
On ne sait pas bien quelles ont pu être les relations commerciales du Bassin méditerranéen avec l’Afrique subsaharienne. Les annales ne semblent avoir gardé le souvenir que de bandes de brigands venus du désert. Il est cependant certain que le carthaginois Hannibal a utilisé des éléphants contre Rome. Nombre de gens les ont vus et les ont décrits. Mais nous ne savons pas où et comment il s’était procuré ces animaux qui n’existaient pas en Afrique du Nord, ni en Égypte. Mais s’il a pu s’en équiper (et d’abord s’il a pu savoir qu’ils étaient utilisables comme armes de guerre), c’est qu’il y avait bien des relations commerciales. (D’ailleurs il y avait bien aussi dans l’Antiquité un trafic d’esclaves noirs ; d’où venaient-ils ?)
Au chapitre des relations maritimes il y a aussi la très probable découverte de l’Amérique du Nord par un Scandinave, Éric le Rouge. Or il était apparenté à la famille des Rurikovitch de Kiev, et avait servi comme mercenaire dans les armées de Byzance contre les Arabes. Les orthodoxes américains fantasment beaucoup sur ce sujet.
Mais l’église impériale de l’Empire gréco-romain n’a vraiment organisé qu’une seule mission, celle de Cyrille et Méthode chez les Slaves. Les dirigeants de cet empire, tant civils qu’ecclésiastiques, ne considéraient les populations barbares qui les entouraient que comme des êtres remuants et instables, frustres et ignorants, que l’Empire devait surveiller, parfois flatter, et grignoter par une intégration progressive à la civilisation gréco-romano-chrétienne. Ils n’ont même pas su voir que dans certains domaines ces Barbares maîtrisaient des technologies dont l’Empire aurait pu tirer profit.
Il semble donc que ni l’Église d’Afrique (Carthage) ni l’Église d’Égypte (Alexandrie) n’ont jamais pris conscience de se trouver sur un vaste continent qui restait à évangéliser.
On ne sait pas bien quelles ont pu être les relations commerciales du Bassin méditerranéen avec l’Afrique subsaharienne. Les annales ne semblent avoir gardé le souvenir que de bandes de brigands venus du désert. Il est cependant certain que le carthaginois Hannibal a utilisé des éléphants contre Rome. Nombre de gens les ont vus et les ont décrits. Mais nous ne savons pas où et comment il s’était procuré ces animaux qui n’existaient pas en Afrique du Nord, ni en Égypte. Mais s’il a pu s’en équiper (et d’abord s’il a pu savoir qu’ils étaient utilisables comme armes de guerre), c’est qu’il y avait bien des relations commerciales. (D’ailleurs il y avait bien aussi dans l’Antiquité un trafic d’esclaves noirs ; d’où venaient-ils ?)
Au chapitre des relations maritimes il y a aussi la très probable découverte de l’Amérique du Nord par un Scandinave, Éric le Rouge. Or il était apparenté à la famille des Rurikovitch de Kiev, et avait servi comme mercenaire dans les armées de Byzance contre les Arabes. Les orthodoxes américains fantasment beaucoup sur ce sujet.
Mais l’église impériale de l’Empire gréco-romain n’a vraiment organisé qu’une seule mission, celle de Cyrille et Méthode chez les Slaves. Les dirigeants de cet empire, tant civils qu’ecclésiastiques, ne considéraient les populations barbares qui les entouraient que comme des êtres remuants et instables, frustres et ignorants, que l’Empire devait surveiller, parfois flatter, et grignoter par une intégration progressive à la civilisation gréco-romano-chrétienne. Ils n’ont même pas su voir que dans certains domaines ces Barbares maîtrisaient des technologies dont l’Empire aurait pu tirer profit.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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- Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13
Je reviendrai sur la question des missions issues des Eglises de Carthage et d'Alexandrie, car je n'ai pas les documents sous la main. Ils se trouvent en partie dans le livre inachevé de Mgr Duchesne, L'Eglise au VIe siècle.Jean-Louis Palierne a écrit : On ne sait pas bien quelles ont pu être les relations commerciales du Bassin méditerranéen avec l’Afrique subsaharienne. Les annales ne semblent avoir gardé le souvenir que de bandes de brigands venus du désert. Il est cependant certain que le carthaginois Hannibal a utilisé des éléphants contre Rome. Nombre de gens les ont vus et les ont décrits. Mais nous ne savons pas où et comment il s’était procuré ces animaux qui n’existaient pas en Afrique du Nord, ni en Égypte. Mais s’il a pu s’en équiper (et d’abord s’il a pu savoir qu’ils étaient utilisables comme armes de guerre), c’est qu’il y avait bien des relations commerciales. (D’ailleurs il y avait bien aussi dans l’Antiquité un trafic d’esclaves noirs ; d’où venaient-ils ?)
Il y a eu une présence chrétienne dans la boucle du Niger, donc au sud du Sahara, jusqu'au Xe siècle.
Il est connu que les éléphants d'Hannibal provenaient tout simplement de l'actuel Maroc. Nous ne pouvons juger le Maghreb de l'Antiquité à l'aune de ce que nous connaissons du Maghreb aujourd'hui. C'est la région du monde où les bouleversements ont été les plus complets.
Nous voyons aujourd'hui les trois Etats maghrébins au bord de l'explosion démographique, avec 75 millions d'habitants. En 1955, quand la France contrôlait encore ces régions, il n'y en avait pas 25 millions (dont 2 millions d'Européens et de juifs autochtones chassés après les indépendances). En 1830, quand les pompons bleus débarquèrent à Alger, ces vastes contrées n'avaient pas 5 millions d'habitants. A l'arrivée de l'Islam, au VIIe siècle, 2 millions (estimation de Courbage et Fargues). Il y a donc toutes les raisons de penser qu'avant la conquête romaine, il ne devait pas y avoir 1 million d'habitants. Le pays n'était guère plus humide qu'aujourd'hui (la désertification du Sahara est bien antérieure); mais 1 million d'habitants sur 800'000 kilomètres carrés habitables, cela laissait de la place pour les éléphants.
Quant Charles-Marie Leconte de Lisle, dans le superbe poème des Eléphants que tous les écoliers des pays francophones ont appris un jour ou l'autre, écrit:
Mais qu'importent la soif et la mouche vorace,
Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé?
Ils rêvent en marchant du pays délaissé,
Des forêts de figuiers où s'abrita leur race,
c'est bien des éléphants d'Afrique du Nord dont il parle, des éléphants qui vivaient dans les forêts méditerranéennes, pas de leurs grands frères de la savane africaine. Leconte de Lisle n'utilise pas ici une image ridicule en parlant de "forêtes de figuiers".
Il faut ainsi accepter l'idée, que cela plaise ou non, qu'en Afrique du Nord, à l'époque d'Hannibal ou de Scipion l'Africain, il y avait des éléphants (d'ailleurs petits, rabougris, car il s'agissait d'une population relique isolée en Afrique du Nord par l'assèchement du Sahara) et il n'y avait pas un seul dromadaire.
Les Français avaient aussi découvert dans des coins isolés d'Afrique du Nord des populations reliques de cobras ou de crocodiles rabougris. Et, il y a quelques années, j'ai lu un article dans Le Point sur une mare du Tibesti (en plein Sahara) où il restait encore trois ou quatre petits crocodiles, seuls survivants de populations qui ont été "piégées" par la désertification du Sahara il y a quelques millénaires. Les éléphants d'Hannibal étaient un exemple de ce genre de population.
Les éléphants, objets d'une chasse intensive, ont disparu en même temps que les dromadaires sont apparus au Maghreb, c'est-à-dire à l'époque romaine.
Ce sont les Romains, par la prospérité qu'ils ont apporté à ces régions, entraînant l'augmentation de la population, mais aussi par leur cupidité (recherche de l'ivoire), qui ont entraîné la disparition de ces éléphants. Et ce sont eux qui ont importé les dromadaires depuis le Moyen-Orient. Ils ne se doutaient pas que cette action, en entraînant plus tard l'apparition des grands nomades chameliers, allait avoir des conséquences catastrophiques et pour la latinité, et pour le christianisme, et pour les Berbères, mais cela, on y reviendra plus tard.
Mais oui, au Ier siècle avant Jésus-Christ, quand les Berbères traversaient le Sahara vers l'embouchure du Sénégal, ils le faisaient dans des chars tirés par des chevaux, pas sur des dromadaires.
Tout ceci est raconté en long, en large et en travers par E.F. Gautier (fameux professeur de géographie à l'université d'Alger) dans Le passé de l'Afrique du Nord. Les siècles obscurs, Payot, Paris 1952, ouvrage que j'ai pu acheter d'occasion voici quelques années.
Il faut bien comprendre que, dès l'époque antique, le Sahara était une barrière difficilement franchissable, même si Hérodote atteste que des Nasamons (une peuplade berbère) avaient atteint les bords du Niger au Ve siècle avant Jésus-Christ. (Mais Hérodote le décrit comme un voyage tout à fait exceptionnel.)
Sur les navigations maritimes, il y a bien sûr le Périple d'Hannon. Le professeur Gautier est de l'école maximaliste: pour lui, les Carthaginois ont navigué jusqu'au Cameroun et le dernier comptoir carthaginois, Cerné, se trouvait à la hauteur de Saint-Louis-du-Sénégal. Mauny et Alexandre sont de l'école minimaliste: pour eux, les Carthaginois n'ont pas dépassé le cap Juby et Cerné se situerait à la hauteur de Mogador (pardon, Essaouira). Pour ma part, je penche pour la thèse de Gautier, car je ne vois pas quel volcan actif il y a dans toutes ces régions en dehors du mont Cameroun. Quoiqu'il en soit, ces relations maritimes avec l'Afrique subsaharienne ont pris fin après la première destruction de Carthage par Scipion Emilien (~146) et n'ont jamais repris pendant l'époque romaine.
Tout au plus le monde romain connaissait-il l'existence des Canaries que des Normands devaient plus tard (au XVe siècle!) redécouvrir pour le compte de la couronne de Castille. On sait que Juba II, roi de Maurétanie (un royaume berbère, fortement gréco-romain de culture, dont la capitale se trouvait à Césarée de Maurétanie, aujourd'hui Cherchell à l'ouest d'Alger) a envoyé une flotte vers les Canaries. La titulature des évêques du patriarcat d'Alexandrie au VIe siècle mentionne un évêque des îles Canaries, mais ce n'était qu'un titre.
http://www.orthphoto.net/gallery.php?mo ... id_jezyk=7
http://www.orthphoto.net/photo.php?id=5166&id_jezyk=7
http://www.orthphoto.net/gallery.php?mo ... id_jezyk=7
http://www.orthphoto.net/gallery.php?mo ... id_jezyk=7
De ce site, quelques photos de l'Orthodoxie en Afrique.
http://www.orthphoto.net/photo.php?id=5166&id_jezyk=7
http://www.orthphoto.net/gallery.php?mo ... id_jezyk=7
http://www.orthphoto.net/gallery.php?mo ... id_jezyk=7
De ce site, quelques photos de l'Orthodoxie en Afrique.
Le site Orthodoxie.com annonce:
jeu. 02 nov. 2006
Fondation de deux nouveaux évêchés orthodoxes en Afrique
Le Saint Synode du Patriarcat d’Alexandrie, lors de sa session du 1er novembre dernier a fondé deux nouveaux évêchés en Afrique : de Mozambique et de Kolwezi (République démocratique de Congo). L’archimandrite Théodoros Dimitriou a été élu évêque pour le premier évêché, et l’archimandrite Mélétios du monastère athonite Grigoriou pour le deuxième. Par ailleurs, le Saint Synode a élu six nouveaux évêques auxiliaires.
Silouane
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- Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02
Le continent africain ayant du moins l'avantage, malgré ou à cause de l'extrême pauvreté de ses ressources, d'être épargné pat le morcellement et l'isolationnisme juridictionnel, les renfermements ethnico-communautaires ne peuvent s'y donner libre cours, l'ordre canonique, qui devrait être la norme de toute l'Église, peut y régner et les formes traditionnelles de la vie de l'Église peuvent s'y épanouir. Nous aurons donc un jour prochain des synodes épiscopaux locaux prêts à former par leur réunion la base d'un synode continental. Cela doit servir de leçon aux barbares bavards européens -- qui eux ne parlent que dans le vide.
Rappelons que seule la vie des synodes épiscopaux provinciaux peut animer l'Église. Le reste, recrutement et élections d'évêques venus de l'extérieur, synodes supra-provinciaux, échanges de visites et d'étudiants, Facultés de théologie lointaines, tout cela ne représentent que des services mis à la disposition de la vie des synodes épiscopaux provinciaux. Il faudra aussi assurer le dialogue avec les Églises anti-chalcédoniennes d'Afrique. En la personne de l'Église d'Afrique l'Église catholique (c'est-à-dire cette fois-ci l'Église universelle) administre une sévère leçon aux Esprits supérieurs de l'Ancien Testament. Longue vie à la renaissante Église d'Afrique.
Rappelons que seule la vie des synodes épiscopaux provinciaux peut animer l'Église. Le reste, recrutement et élections d'évêques venus de l'extérieur, synodes supra-provinciaux, échanges de visites et d'étudiants, Facultés de théologie lointaines, tout cela ne représentent que des services mis à la disposition de la vie des synodes épiscopaux provinciaux. Il faudra aussi assurer le dialogue avec les Églises anti-chalcédoniennes d'Afrique. En la personne de l'Église d'Afrique l'Église catholique (c'est-à-dire cette fois-ci l'Église universelle) administre une sévère leçon aux Esprits supérieurs de l'Ancien Testament. Longue vie à la renaissante Église d'Afrique.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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