Liban crucifié
Publié : jeu. 20 juil. 2006 21:42
Avant le Blitzkrieg déclenché contre lui la semaine dernière, le Liban comptait encore 250'000 chrétiens orthodoxes.
Combien en restera-t-il à la fin de l'année?
Avant la croisade démocratique contre l'Irak, ce pays abritait une communauté chrétienne orthodoxe florissante et Mgr Constantin pouvait officier en sa cathédrale de Bagdad. Il n'en reste plus rien.
Après le tour du Liban, ce sera probablement le tour de la Syrie, 450'000 orthodoxes et le siège du patriarcat d'Antioche fondé par l'apôtre Pierre. Du moins, le siège de repli; car n'oublions pas comment, en 1939, la République française viola le mandat qui lui avait été confié par la Société des Nations et livra le sandjak d'Alexandrette où se trouvait l'ancienne Antioche aux kémalistes pour s'assurer leur neutralité.
Le patriarcat d'Antioche était jusqu'à présent l'une des rares Eglises du monde arabe qui avait conservé un certain équilibre entre ses fidèles restés au Moyen-Orient et ses fidèles du reste du monde (avec, il est vrai, au moins autant de convertis anglo-saxons que des Arabes dans le cas de son archevêché des Etats-Unis). Le voilà peut-être, à brève échéance, condamné à rejoindre les Assyriens ou les Jacobites sur la longue liste des Eglises en exil.
Ce n'est pas de la politique que de constater que nous vivons aujourd'hui les mêmes événements que le 24 mars 1999. Une agression principalement aérienne contre un pays abritant une population orthodoxe significative. Tout ceci finira aussi par des destructions d'églises et de monastères. Et là encore, le silence assourdissant des directeurs de conscience et des faux prophètes qui noircissent leur bloc-notes dans les newsmagazines d'actualités.
Et pendant ce temps, on plante l'avant-dernier clou pour crucifier le christianisme témoin des temps apostoliques. L'avant-dernier, car le dernier, ce sera la Syrie. Et là, je pense à ce village orthodoxe près de Damas qui est le dernier où l'on parle le dialecte araméen que parlait Notre Seigneur. Et je pense à Sednaya, le plus vieux monastère du monde encore en activité.
Il ne nous reste plus qu'à prier de toutes nos forces pour le Liban, pays dont nous ne devons pas non plus oublier à quel point il fut attaché à notre langue, pour nos coreligionnaires de l'Orient arabe, pour le patriarche d'Antioche, "le treizième apôtre" comme dit la liturgie, pour son Eglise.
Tous les saints du patriarcat d'Antioche, priez Dieu pour le Liban!
Combien en restera-t-il à la fin de l'année?
Avant la croisade démocratique contre l'Irak, ce pays abritait une communauté chrétienne orthodoxe florissante et Mgr Constantin pouvait officier en sa cathédrale de Bagdad. Il n'en reste plus rien.
Après le tour du Liban, ce sera probablement le tour de la Syrie, 450'000 orthodoxes et le siège du patriarcat d'Antioche fondé par l'apôtre Pierre. Du moins, le siège de repli; car n'oublions pas comment, en 1939, la République française viola le mandat qui lui avait été confié par la Société des Nations et livra le sandjak d'Alexandrette où se trouvait l'ancienne Antioche aux kémalistes pour s'assurer leur neutralité.
Le patriarcat d'Antioche était jusqu'à présent l'une des rares Eglises du monde arabe qui avait conservé un certain équilibre entre ses fidèles restés au Moyen-Orient et ses fidèles du reste du monde (avec, il est vrai, au moins autant de convertis anglo-saxons que des Arabes dans le cas de son archevêché des Etats-Unis). Le voilà peut-être, à brève échéance, condamné à rejoindre les Assyriens ou les Jacobites sur la longue liste des Eglises en exil.
Ce n'est pas de la politique que de constater que nous vivons aujourd'hui les mêmes événements que le 24 mars 1999. Une agression principalement aérienne contre un pays abritant une population orthodoxe significative. Tout ceci finira aussi par des destructions d'églises et de monastères. Et là encore, le silence assourdissant des directeurs de conscience et des faux prophètes qui noircissent leur bloc-notes dans les newsmagazines d'actualités.
Et pendant ce temps, on plante l'avant-dernier clou pour crucifier le christianisme témoin des temps apostoliques. L'avant-dernier, car le dernier, ce sera la Syrie. Et là, je pense à ce village orthodoxe près de Damas qui est le dernier où l'on parle le dialecte araméen que parlait Notre Seigneur. Et je pense à Sednaya, le plus vieux monastère du monde encore en activité.
Il ne nous reste plus qu'à prier de toutes nos forces pour le Liban, pays dont nous ne devons pas non plus oublier à quel point il fut attaché à notre langue, pour nos coreligionnaires de l'Orient arabe, pour le patriarche d'Antioche, "le treizième apôtre" comme dit la liturgie, pour son Eglise.
Tous les saints du patriarcat d'Antioche, priez Dieu pour le Liban!