Tiens les affaires orthodoxes russes semblent avoir franchi la Manche car le Père Andrew Philips, recteur d'une paroisse de l'ERHF de langue anglaise publie sur son site en anglais :
l'article "Les derniers jours de la Rue Daru" (The last days of rue Daru) suivre le lien.
L'article état d'une longueur certaine, je le résume. L'auteur revient dans un premier temps sur les "splits" au sein de l'Eglise russe suite à la Révolution. Virent naissance, l'ERHF, l'OCA et notre célèbre exarchat. L'auteur signale que les deux premières juridictions sont assez grandes pour vivre de façon autonome, ce qui n'est pas le cas de l'Exarchat... Il revient alors sur l'histoire du dit exarchat, sa situation présente etc. Je devrais bientôt traduire le texte intégralement...
LES DERNIERS JOURS DE LA RUE DARU?
Après la revolution russe de 1917, les différentes parties de l’Eglise russe en dehors de la Russie prirent des chemins différents. La plupart des Russes de la diaspora voulurent l’indépendance par rapport à l’Eglise Mère de Russie, qui était alors cruellement persécutée, au point que ses « cadres » administratifs étaient soit massacrés soit politiquement instrumentalisés. Ces Russes de la diaspora à l’esprit indépendant allaient former 3 groupes différents ; un grand groupe à l’échelle mondial, un second groupe uniquement en Amérique du Nord et un tout petit groupe centré à Paris.
L'EGLISE RUSSE HORS FRONTIERE (ERHF)
D’abord il y eut les réfugiés russes qui avaient fui la Révolution. Se rassemblant sous un synode de 34 évêques réfuqgiés et avec la bénédiction du décret n° 362 de 1920 du Patriarche (et futur Saint) Tikhon de Moscow, ils formèrent ce qui est connu sous le nom d’Eglise Orthodoxe russe hors Frontières (ERHF). Quoique que, comme nous verrons, plus de 20% de ses membres plus tard les uittèrent, c’était et c’est un groupe d’ampleur mondiale, avec de très grandes et nombreuses églises en Amérique du Nord et du Sud, en Australie et en de nombreux endroits d’Europe de l’Ouest. Sous son relativement récent « leader », un vrai moine, le Métropolite Lavre, elle négocie à présent, lentement mais avec succès, avec le reste de l’Eglise russe en Russie. Ces 14 évêques, son clergé et ses laïques désirent perdurer en tant qu’organe autonome de l’Eglise russe. Cependant, la plupart désire à présent être en communion eucharistique avec l’autre partie, bien plus grande, de l’Eglise russe en Russie vu qu’elle est libre de la persécution communiste.
Comme il a été dit à notre conférence du diocèse à Francfort la semaine dernière, à laquelle l’auteur participait, un concile réunissant le clergé et les laïcs de toute la diaspora de l’ERHF doit être convoqué pour la fin 2005 ou le début 2006 pour discuter les détails d’un tel accord. Il sera suivi d’un Concile d’Evêque, qui peut, à ce moment, de rétablir la communion avec l’Eglise de Russie ou décider qu’un délai supplémentaire est nécessaire. Très clairement, l’ERHF, à présent multinationale avec ses 85 années à vivre hors de Russie et sa formidable connaissance des conditions pastorales locales sur tous les continents et sa capacité à servir en maintes langues est un groupe suffisamment grand pour voler de ses propres ailes. Néanmoins, à présent que la persécution communiste a cessé, la communion eucharistique avec le reste de l’Eglise en Russie est vue par la plupart comme étant souhaitable
L'OCA Orthodox (Church in America)
Il y avait un second groupe de Russes de la diaspora qui se retrouva en rupture avec l’Eglise en Russie. Il y avait des immigrants économiques russes et carpatho-russes aux Etats-Unis bien avant 1917. Nombre d’entre eux étaient en fait des Uniates, qui retournèrent à l’Orthodoxie uniquement aux Etats-Unis. Après 1917, ils rejoinrent d’abord l’ERHF. Cependant, après bien des hésitations, un petit nombre d’évêques russes d’Amérique du Nord rompit avec l’ERHF et forma un groupe indépendant mais non canonique appelé la « Métropolia ». En 1970, ce groupe reçut l’autocéphalie de la part de l’Eglise de Russie alors toujours assrevie. Depuis lors, il est connu sous le nom de « Orthodox church in America » (OCA). Bien que la canonicité d’un tel acte soit toujours contestée par certains Orthodoxes en Amérique du Nord et ailleurs, il s’agit d’un groupe qui, par son implantation géographique est suffisamment grand pour voler de ses propres ailes. Il a à présent de nombreux évêques et réunit de nombreux descendants d’immigrants russes d’avant la Révolution avec d’autres Orthodoxes. En ce moment, ses dirigeants passent beaucoup de temps en Russie à retisser des liens avec l’Eglise Mère. Il est manifeste que certains dans cette Eglise désirent à présent retourner à leur racines dans la Tradition russe orthodoxe, après une phase de modernisme américanisant et d’errance depuis les années 60.
L'EXARCHAT RUSSE (RUE DARU)
Enfin, il y eut et il y a un plus petit groupe base autour de la Cathédrale russe Rue Daru à Paris. En 1926, sous son leader le Métropolite Euloge, à la daçon du groupe nord américain cité plus haut, il rompit aussi avec l’ERHF dont il représentait environ 10%. Ayant décidé qu’il ne voulait pas être relié avec l’ERHF, il désirait aussi être indépendant politiquement de l’Eglise en Russie, politiquement opressée. Finalement, en conséquence, il décida de quitter l’autorité canonique des deux parties de l’Eglise russe, se plaçant sous l’omophore du Patriarche grec de Constantinople. Ce groupe était composé de la majorité des paroisses d’émigrés russes en France et aussi d’un certain nombre de paroisses hors de France, ailleurs en Europe, notamment à Bruxelles et Londres
La particularité de ce groupe était et est qu’il est centre uniquement sur un pays –la France-.De ce fait, il était estrangement introverti et perdit la vision d’ensemble, plus large et à l’échelle mondiale, de l’émigration russe. Cela est peut-être à l’origine de la naissance au sein de ce groupe réduit d’un sentiment d’importance dans le monde orthodoxe. Ce qui est vrai, c’et qu’il laissa des fragments de son héritage moderniste à Londres, sous feu le Métropolite Antony Bloom, mais aussi aux Pays-Bas et ailleurs, mais il n’a jamais eu l’importance qu’il se donnait
Une seconde paricularité de ce groupe était que, contrairement à la vaste majorité des émigrés russes, ce groupe réunissait un grand nombre d’aristocrates de Saint Pétersbourg, nombre d’entre eux franc maçons, qui avaient réellement fomenté la révolution de 1917. Après que la révolution originelle, qu’ils avaient encouragée, soit allée dans le mauvais sens, étant détournée par les Bolcheviks meurtriers, ces aristocrates émigrèrent en France. C’était un choix naturel, en effet, une maison spirituelle pour une classe francophile et francophone. C’est cette dimension politique qui différentiait l’émigration de Paris de celle des autres émigrés qui avaient formé l’ERHF. De façon peu étonnante, ce groupe incluait en conséquence ce nombreux intellectuels libéraux et philosophes « gauchistes » de l’émigration russe.
La composition sociologique de ce groupe explique en grande partie son autre particularité. Ce fut son choix anti-patriotique de quitter l’autorité canonique et la discipline des deux parties de l’Eglise russe en et hors de Russie. Elle explique aussi le développement au sein de ce groupe d’une tendance qui dénigrait la Tradition russe orthodoxe et ses Saints. Dans son indiscipline et désobéissance, anti-monastique, anti-ascétique, maçonnique, moderniste et en faveur d’une rénovation, ce groupe de la Rue Daru fabriqua même l’une des rares hérésies à être sortie de l’Eglise orthodoxe au 20e siècle. Ce fut la fantaisie philosophique connue sous le nom de Sophianisme. Une tentative de réconcilier la théologie orthodoxe avec la philosophie humaniste de l’Occident. Dieu merci, elle est à présent largement oubliée dans la poussière des étagères des bibliothèques. Cependant, cette influence indirecte de ce courant moderniste a toujours été présente dans le groupe de la Rue Daru.
Cependant, il faut dire que dès le début, ce groupe eut aussi en son sein quelques personnalités solidement orthodoxes. Ainsi, même son premier métopolite, Euloge, maintint fermement en 1931 que le statut de ce groupe, alors un Exarchat du Patriarcat œcuménique était purement temporaire et que dès lors que l’Eglise mère de Russie serait libre, le groupe retournerait sous l’autorité canonique de l’Eglise Mère. C’est ce que le Métropolite fit à deux reprises, brièvement.
La première dois, ce fut en 1935 quand, encourage par le grand Patriarche Barnabé de Serbie, il retourna brièvement au sein de l’ERHF. La seconde fois, ce fut en 1945, quand il pensa prématurément que l’Eglise Mère de Russie avait été émancipée par Staline ; il retourna alors à l’Eglise Mère. Cependant, il ne fut pas suivi dans ces actions par le reste de son groupe lors de ces deux moments. Entre 1966 et 1971, le groupe de la Rue Daru devint un regroupement isolé et non canonique, abandonné par le Patriarche de Constantinople, sous la pression du Part communiste soviétique. En 1971, Constantinople le reprit sous son omophore en tant qu’archidiocèse. Cependant, dans les 5 dernières années, il a regagné son statut d’Exarchat.
La nature duale de ce groupe est illustrée par ma proper experience.Je me souviens parfaitement, alors étudiant de Saint Serge voilà 25 ans (à l’Isntitut de Théologie orthodoxe de Paris qui est sous la jurisdiction de la Rue Daru), les manifestions suivantes de schizophrénie. En tant qu’étudiants à l’Institut, nous étions choqués d’apprendre que le nouveau calendrier était le « seul calendrier correct » et que tout les Orthodoxes devaient adopter la date de Pâques des catholiques. Cependant, à la paroisse de Saint Serge, tout était traditionnel. Même la simple mention de l’usage du noveau calendrier aurait suscité une émeute. Un autre prêtre déclara dans ses cours de « Théologie pstorale », qui s’avéra être une éloge du Concile Vatican II, que le groupe hérétique et schismatique, les Rénovateurs, des années 20, ne fut pas « une si mauvaise chose » (sic). D’une autre côté, quelques membres du clergés et la plupart de ses fidèles étaient ouvertement loyaux à la tradition russe orthodoxe.
Ce groupe, avec aujourd’hui quelques 40 lieux de culte en France où il célèbre régulièrement la liturgie et une autre vingtaine d’église en Europe de l’Ouest est dans une situation difficile. A l’inverse de l’ERHF et de l’OCA, il est trop petit pour voler de ses propres ailes. Il ne peut jamais devenir une partie autonome de l’Eglise russe. Au mieux, il pourait être un petit diocèse, partie d’une Eglise plus grande. Bien qu’il ait 3 évêques, deux sont à la retraite pour une série de raisons. Sans aucun monastère dufait de son esprit anti-monastique, il a mis son espoir pendant des décennies sur des prêtres veufs pour avoir des évêques. De plus, depuis la mort de son 5e archevêque, Serge, en 2003, qui avait cherché une réintégration en douceur au sein de l’Eglise Mère, il traverse des temps difficiles et turbulents. En 2003, il a élu son 5e archevêque, Mgr Gabriel, qui a pris une position anti-russe et anti-Tradition.
Il a clairement pris fait et cause pour les elements modernistes du groupe, connu sous le nom de la Fraternité orthodoxe. Ils se considèrent comme les héritiers de la tendance du Sophianisme et publient leurs vues dans un magazine rénovationniste connu sou le nom du SOP [Service orthodoxe de Presse ; note de la traductrice]. Certains disent que Mgr Gabriel est simplement prisonnier ou au mieux une marionnette de cette « Fraternité ». Ses canonisations récentes, non reconnues par les autres parties de l’Eglise russe, le sont aussi par certains membres de sa propre juridiction.
En effet, il semble être retourné aux politiques pro-Phanariotes, anti-russes et contre l’orthodoxie locale [Doute dans ma traduction] de feu Mgr George (Wagner), 1981-1993, leader dugroupe avant Mgr Serge (1993-2003). Ceux qui souffrirent des politiques de Mgr George dans les années 1980, se rappellent parfaitement de ses positions contre la Tradition. En fait, nous savons ce qui va arriver si la politique actuelle de la Rue Daru se poursuit. Ce qui est déjà survenu ces dernières années nous indique la direction à venir et la décomposition de ce groupe.
Tout d’abord, ces toutes dernières années, la paroisse de l’Exarchat à Rome (anciennement au sein de l’ERHF) est retournée à l’Eglise mere de Moscou. Alors, l’église de Clamart (banlieue parisienne), toujours attachée à Moscou qui est traditionnel alors que Saint Pétersbourg est moderniste, est rentré à Moscou. Le même prêtre, un patriote russe, fut impliqué dans ces deux affaires. Plus récemment, Mgr Gabriel étant en place, l’église de Charleroi en Belgique est retournée à Moscou. A présent, voilà quelques jours à peine, l’église d’avant la révolution de Biarritz, sous la direction du Père Georges Monzosh, un ancien prêtre de l’ERHF est aussi rentrée à Moscou.
Parallèlement, des individus ont aussi pris le chemin de Moscou que ce soit physiquement (comme dans le cas d’un prêtre, d’un protodiacre et d’au moins un autre prêtre demandant leur transfert à Moscou) ou spirituellement. [Je ne suis pas sûr d’une traduction correcte]. Tel est le cas des membres de l’association appelée OLTR, le mouvement pour une Orthodoxie locale de Tradition russe, qui est principalement composé de membre de la juridiction de la Rue Daru. Ce qui est inévitable va arriver. Très clairement après Biarritz, Moscou va espérer récupérer d’autres monuments d’avant la Révolution, les Eglises de Nice et bien sûr à Paris, la Cathédrale St Alexandre Nevsky elle-même. De façon intéressante, les principauc prêtres dans ces deux églises majeures sont des anciens laïcs de l’ERHF. On dit que Mgr Gabriel limite à présent les contacts avec Moscou, les concélébrations avec Moscou et les déclarations pro-Moscou et pro-russe. Pour certains Russes, ce ci est équivalent à de la persécution, persécution de leurs idéaux sur la Sainte Russie et sur leurs racines.
En fait, c’est exactement ce que d’autres int déjà entrepris dans les annés 80, sous Mgr George (Wagner). Là aussi, les éléments patriotiques et en faveur de la Tradition furent mis de côt et persécutés. Je me souviens bien comment, en 1988, millénaire du Baptême de la Russie, la cathédrale Rue Daru était un territoire interdit aux autres évêques russes mais le cardinal catholique de Paris était présent. Pour beacou, ce fut la goutte de trop. Le récent office des Vêpres orthodoxes à la cathédrale Catholique Notre Dame de Paris, avec ses prières pour le Cardinal de Paris, peut aussi être la goutte de trop pour d’autres personnes de la juridiction de la Rue Daru.
Il est clair que tous les patriotes russes et tous ceux qui confessent la Tradition orthodoxe russe, quel que soit leur nationalité et leur langue, doivent retourner à une partie ou à une autre de l’Eglise russe. La réintégration au sein de l’Eglise Mère, mais avec une autonomie locale, tel est le destin inévitable de tous les croyants russes orthodoxes hors de Russie. La question n’est pas « si » mais « quand ». C’est ce que les évêques et fidèles de l’ERHF entreprennent. Tout en gardant leur autonomie, providentiellement accordée par le futur Saint Tikhon de Moscou en 1920, la plupart des membres de l’ERHF veulent rétablir des relations normales avec Moscou et leurs racines canoniques. C’est aussi ce que recherche le mouvement OLTR. Pourquoi pas le reste de la Rue Daru ?
La seule surprise est peut-être le fait que la juridiction de la Rue Daru dans son ensemble ne soit pas déjà retournée à Moscou. Il faut amèrement regretter que son archevêque du moment Mgr Gabriel, semble suivre une politique anti-russe et moderniste, échouant ainsi à saisir l’occasion. Certainement, cette position n’est rien de plus qu’un signe de raidissement avant la fin. Certainement, la Rue Daru a suffisamment erré. La politique d’intolérance (il n’y a rien de plus intolérant que le libéralisme) et d’isolement conduit à son effondrement inévitable.
Graduellement, ses paroisses retournent spontanément à l’Eglise Mère, tout comme nombre de son clergé et de ses fidèles dans le passé rentrèrent dans l’Eglise Mère en rejoignant l’ERHF. Le groupe de la Rue Daru rique d’être à terme un groupe isolé d’intellectuels modernistes, anti-patriotiques, anti-russes, en dehors des deux branches canoniques de l’Eglise Mère. L’unique alternative au retour dans l’Eglise russe est d’accepter la pleine absorption dans les pratiques néo-calendériste, moderniste et oecuméniste du controversé Patriarche de Constantinople.
Que celui qui a des oreilles entende.
Père Andrew
Veille de la Nativité de NS J-C
24 décembre 2004
6 janvier 2005
La traduction est achevée...