Pourquoi Simon s'est-il fait appelé par la suite Pierre ?

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jonas
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Pourquoi Simon s'est-il fait appelé par la suite Pierre ?

Message par jonas »

J'ai lu avec beaucoup d'intêret l'interprétation orthodoxe du "Tu es Pierre et sur cette pierre ..."

Elle est très convainquante, seulement un point m'échappe:

pourquoi Simon s'est fait appelé par la suite Pierre ? Cela n'est-il pas en contradiction et ne va-t-il pas dans le sens de l'interprétation catholique de ce passage ?
eliazar
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Pourquoi Simon s'est-il fait appeler Pierre

Message par eliazar »

Mais la réponse est déjà donnée par votre question, Jonas !

1° Pierre est serviteur du Christ. Comme tous ceux qui, comme lui, croient que c'est "[Jésus] qui est le Christ, le Fils du Dieu vivant" (Matth. 16, 16) et qui, mettant leur foi en pratique, "demandent" le Baptême et suivent désormais le Christ.

Ceux qui ont reçu le Baptême avant de l'avoir demandé (petits enfants) peuvent naturellement suivre le Christ ou se refuser à Le suivre. Mais ceux qui, parvenus à l'âge de raison, à un moment ou à un autre de leur vie décident de mettre en pratique l'enseignement du Christ, en vérité,dans toute leur vie, ceux-là se font serviteurs du Christ.

Serviteur, à l'époque où ont été rédigés les évangiles, est l'équivalent d'esclave : se faire (ou accepter le fait d'être devenu par le Baptême) serviteur de Dieu continue encore aujourd'hui à signifier (profondément) qu'on se donne totalement à Lui, comme l'esclave à son maître. Comme celui qui aime se donne à l'être aimé.

2°Du moment que le Christ lui a dit : Tu es Pierre , Il lui a donné un nom nouveau. Dans toutes les civilisations, c'était le droit reconnu du maître d'agir ainsi : il "achetait" un serviteur = esclave, et lui donnait le nom qu'il voulait, et que son serviteur devrait porter désormais dans sa maison.

En France, et même sous l'Ancien Régime quand il n'y a plus eu d'esclaves, les maîtres donnaient un nom de serviteur à ceux qu'ils engageaient à leur service : souvent, c'était le nom de leur province d'origine - parfois il s'est perpétué dans l'état-civil. D'où ces noms de famille : Provençal, Parisien, Breton, Bourguignon, etc., patronymes qui sont même parfois accompagnés de l'article : Lebreton, Lauvergnat, par exemple... etc. etc.

Il est donc tout à fait normal que Simon, dont le nom de serviteur lui avait été donné par Dieu-fait-homme Lui-même, ait gardé avec vénération le nouveau nom qu'il en avait reçu. C'était non seulement un grand honneur,mais c'était essentiellement "un Nom Nouveau" : qui le transformait en quelque sorte, pour la vie éternelle.

3°Ce n'est pas du tout une "interprétation orthodoxe" !
Par exemple, j'utilise alternativement une édition oiu une autre de la Bible, selon celle qui me tombe sous la main, mais j'en ai une dont je me sers plus souvent, parce qu'elle est près de mon bureau. Elle ne risque guère de me donner des "interprétations orthodoxes", puisqu'il n'existe pas de Bible éditée par des orthodoxes, du moins en français. C'est une Bible parfaitement catholique romaine, revêtue de l'imprimatur du Vatican, et tout et tout: celle du chanoine Emile Osty et de Jacques Trinquet, aux éditions du Seuil. Voici son texte :

"[Jésus] leur dit : "Mais pour vous, qui suis-je?" Prenant la parole, Simon-Pierre dit :"C'est toi le Christ, le Fils du Dieu vivant". Prennt la parole, Jésus lui dit : "Heureux es-tu, Simon Bar-Iona, parce que ce ne sont pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux! Et moi je te dis que tu es Pierre (Roc) et sur ce roc je bâtirai mon Église, et les portes de l'Hadès ne prévaudront pas contre elle"...

Il est donc clair que les catholiques romains aussi savent ce que les Pères ont toujours enseigné : que le nom nouveau de Simon Bar-Iona est la marque de la Foi (le Roc) sur lequel le Christ bâtit Son Église. Il y a bien d'autres confirmations, comme par exemple la maison bâtie sur le Roc, que la pluie ni les crues n'emporteront pas, ou encore le célèbre "Bienheureux ceux qui n'auront pas vu, et qui croiront". Dans les Psaumes, les Prophètes, le Nouveau Testament etc.

Pierre ne pouvait que tenir encore plus à garder le Nom nouveau que le Christ lui avait donné - et qu'Il ne lui a pas retiré malgré son triple reniement - dans la mesure où ce nom était en même temps un nom hautement symbolique, rappelant à tous qu'il avait été le premier des Apôtres à répondre, de toute son âme, à la question du Christ. Ce Nom nouveau était son honneur, et il l'a porté avec fierté jusqu'au martyre.
Qu'il n'a pas subi en tant que Pape (qu'il n'a jamais été) mais en tant que Témoin. Jusque dans son Nom !

N'est-ce pas assez clair ?
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Antoine
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Message par Antoine »

Eliazar, le baptême est effectivement une nouvelle naissance. Le christ dit à Nicodème : dans Jean 3,3 « Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. »Au baptême on reçoit un nom. Simon est baptisé dans l’Esprit lorsqu’il répond au Christ « tu es le Fils du Dieu vivant » du moins c’est ce qui paraît le plus plausible. Mais les évangiles sont-ils unanimes sur ce point ?
Jonas a écrit :pourquoi Simon s'est fait appelé par la suite Pierre ?
Est-ce bien par la suite? Et par la suite de quoi?
Matthieu 10,1-4 nous dit :« Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère; Philippe, et Barthélemy; Thomas, et Matthieu, le publicain; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée; Simon le Cananite, et Judas l'Iscariot, celui qui livra Jésus. »Difficile dans ce cas de savoir si le nom de Pierre signalé ici l’est par anticipation de la profession du chapitre XVI du même Matthieu que tu mentionnes.
Simon est appelé Pierre sans autre explication au chapitre IV toujours du même Matthieu. «Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs. Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes.» (4,18-19)

L’évangile de Marc (que l’on atteste comme étant l’évangile de Pierre, Marc en étant le transcripteur) nous dit : «Il monta ensuite sur la montagne; il appela ceux qu'il voulut, et ils vinrent auprès de lui. Il en établit douze, pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. Voici les douze qu'il établit: Simon, qu'il nomma Pierre; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre; André; Philippe; Barthélemy; Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée; Simon le Cananite; et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus.»(3,13-19)
Là encore difficile de savoir s’il s’agit d’une nomination ultérieure dans les évènements rapportée par anticipation dans la construction textuelle du récit. D’autant plus que Marc ne signale pas ce changement de prénom au moment de la profession de foi de Pierre comme le présente Matthieu. Voici le passage de Marc : «Jésus s'en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa en chemin cette question: Qui dit-on que je suis? Ils répondirent: Jean Baptiste; les autres, Élie, les autres, l'un des prophètes. Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre lui répondit: Tu es le Christ. Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire cela de lui à personne. Alors il commença à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffrît beaucoup, qu'il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après.» (8,27-32)
Pierre est appelé Pierre sans mention spéciale et prélable.
Surtout que suit immédiatement derrière le célèbre passage : «Il leur disait ces choses ouvertement. Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre. Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, réprimanda Pierre, et dit: Arrière de moi, Satan! car tu ne conçois pas les choses de Dieu, tu n'as que des pensées humaines.» (8,32-33)

L’ambiguïté continue chez Luc, disciple de Paul et l’on considère son évangile comme celui de Paul. Il a également rédigé le livre des Actes.
«Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort. Et Jésus dit: Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître.» (22,31-34)

Quant à Jean il nomme Simon, Pierre dès le début de son Evangile : «André, frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus. Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit: Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ). Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre)» (1,40-42)

Difficile donc de savoir à quel moment réellement Simon fut appelé Pierre. Etait-ce au moment de sa profession de foi ou portait-il déjà ce double prénom auparavant. (Il est vrai qu'en règle générale la tradition sémitique ne donne pas deux prénoms à un même individu. Mais cette coutume générale est elle un impératif ou y a t-til des juifs qui portent deux prénoms?) On peut aussi penser que Jésus ce sert de ce prénom que Simon portait déjà pour affirmer que le Christ est cette pierre angulaire divino-humaine sur laquelle repose toute la foi.
On voit bien que pour établir une doctrine de la suprématie papale sur ce prénom de Pierre il faut faire mentir les évangiles , la Tradition et les écrits des premiers évêques de Rome eux-même. La citation de Matthieu a tout simplement été montée en épingle par la papauté. Si ce prénom avait été si important et avait dû faire de Simon le chef de l’Eglise les évangiles n’auraient pas manqué de signaler ce fait dans son importance. Or au contraire on voit qu’il est banalisé par les évangélistes et que seul Matthieu dans sa construction en profite pour relever une similitude entre le prénom de Céphas et la pierre. Mais ceci ne saurait constituer doctrine évangélique qui pourrait servir de fondement à l'ecclésiologie.
Sylvie
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Message par Sylvie »

Où tout simplement pour faire la distinction entre les deux apôtres Simon Pierre et Simon le Cananite.

C'est peut-être trop simple comme idée ?

Sylvie
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Sylvie a écrit :Où tout simplement pour faire la distinction entre les deux apôtres Simon Pierre et Simon le Cananite.

C'est peut-être trop simple comme idée ?

Sylvie
Et pourquoi pas? C'est peut-être l'explication...
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Je n'ai pas tout lu en détail mais pour l'époque il peut y avoir une autre explication si, ce que nous ignorons, Pierre avait acquis la citoyenneté romaine comme Paul. En ce cas, il avait forcément un nom araméen et un nom latin.
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eliazar
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Pourquoi Simon Pierre ?

Message par eliazar »

L'hypothèse de Simon devenu citoyen romain sous le nouveau nom de Pierre n'est pas irrationnelle; en effet, il a bien fait appel au tribunal de Rome (c'est à dire de César), comme Paul. Et il y a bien été transféré, comme lui.

Ceci dit, l'antériorité du nom de "Pierre" dans les divers évangiles laisserait alors supposer qu'il était déjà citoyen romain avant son appel par le Christ.

Comme c'est (entre parenthèses) le cas également pour Saul - Paul.
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Antoine
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Message par Antoine »

Ce qui est très énigmatique c'est la citation de Jean 1,42:
«André, frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus. Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit: Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ). Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre)» (1,40-42)
Que signifie cette prédiction du Christ? Par qui et quand, pourquoi , à quelle occasion Simon sera-t-il appelé Céphas? Par l'ensemble des croyants? Cela signifie -t-il que le prénom de Simon sera dans la mémoire populaire oublié au profit de celui de Pierre? Car c'est bien saint Pierre que nous commémorons.

Autre détail: Pierre est aussi nommé bar-jona,(ou jonas) c'est à dire fils de Jean. Certains commentateurs se sont hasardé sur un "barjona" qui le désignerait alors comme zélote, terroriste. Mais ça me semble une exégèse très fragile. Sauf, bien sûr, si l'on voulait retourner certains arguments contre leurs auteurs et faire de la papauté un véritable terrorisme...
Makcim
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Message par Makcim »

Juste une petite parenthèse tirée de la troisième homélie de Saint Jean Chrysostome mais à propos du changement de nom de Saul en Paul :

"Quand un maître achète un esclave, il lui donne un autre nom pour lui faire mieux comprendre à qui il appartient; c'est aussi ce qu'a voulu le Saint-Esprit. Il avait fait saint Paul prisonnier de guerre, il n'y avait pas longtemps qu'il s'en était rendu maître, il lui changea donc son nom pour lui faire sentir qu'il avait un nouveau maître. Le pouvoir d'imposer des noms est une marque de domination; nous le voyons manifestement par la pratique journalière de la vie et, mieux encore, par la conduite de Dieu envers Adam. Voulant lui montrer qu'il l'établissait maître de la terre et de ses habitants, il amena devant lui tous les animaux, afin qu'il vît à leur donner des noms (Gen. II, 19); ce qui montre bien que c'est une prise de possession que l'imposition d'un nom. On en use de même parmi les hommes, et c'est assez l'habitude de ceux qui font des prisonniers à la guerre de leur changer leurs noms. C'est ce que fit, par exemple, le roi des Babyloniens pour Ananias, Azarias et Misaël, ses prisonniers de guerre, auxquels il donna les noms de Sidrac, Misac et Abdénago"
Makcim
Antoine
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Message par Antoine »

Au sujet de Pierre, rien ne montre clairement dans les évangiles que c'est le Christ lui-même qui aurait donné à Simon le nom de Cephas. En revanche il semble que ce nom traduit de l'araméen Kepha n'était pas utilisé comme prénom à cette époque. Mais a-ton poussé les recherches? On lit beaucoup de chose sur la signification du verset de Matthieu mais n'ai rien lu sur l'historique même de l'attribution de ce nom à Simon. On fait comme si tout allait de soi et on déplace le champs de bataille. De plus le texte nous dit : "parce que tu es Pierre". Ce "parce que" peut laisser supposer que l'appellation est antérieure à son emploi par le Christ.
Il me semble tout de même légitime de penser que si le Christ avait voulu se servir de cette sorte de "baptême" pour une investiture aussi importante , nous aurions un témoignage très marqué dans les évangiles, ce qui est loin d'être le cas. Et nous aurions aussi des témoignages des réactions des autres apôtres Or là c'est le vide total. A contrario le récit sur la requête de la mère des fils de Zébédée par exemple dans Matt 20,20-24 (4 chapitres plus loin donc!) est parfaitement clair. Le texte souligne En entendant cela , les dix autres s’indignèrent contre les deux frères ». Alors imaginez le cas de Pierre! Il y aurait eu fatalement indignation ou approbation. Mais certainement pas réception dans l'indifférence silencieuse.
On ne saurait ainsi fonder la construction de l'Eglise comme reposant sur l'autorité d'un Pierre promu chef des douze au prétexte qu'à travers ce nom le Christ lui aurait remis un pouvoir sur les autres apôtres.
Pierre n’a jamais été ni évêque ni pape. Il n’y a que la propagande catholique romaine et ses adeptes crédules pour travestir l’histoire de la sorte, et on ne voit pas non plus par quel tour de passe passe, Pierre aurait transmis à d’éventuels successeurs des prérogatives dont il ne jouissait pas. On lit même dans les écritures comment Pierre se fait tancer par Paul ou encore comment Jacques préside le concile des apôtres. Historiquement c'est l'action de Paul qui est beaucoup plus déterminante pour la construction de l'Eglise. Paul qui dans Galates 1,1 se déclare: "Paul, apôtre, non de par les hommes ni par intermédiaire d'homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père qui l'a ressuscité des morts."
Mt 16,18 a tout simplement été détourné par la papauté à son propre profit, ce qui montre que le catholicisme romain n'est qu'une idéologie. Je ne comprends pas comment autant de personnes peuvent être aussi aveugles devant de telles évidences, mais c'est le propre de toute propagande que d'arriver à de telles fins par tous les moyens; et les moyens utilisés ont été si nombreux: guerres , persécutions, fasifications des textes, massacres, tortures, complots en tout genres etc... L'histoire de la papauté est tristement illustrée de toutes les abominations auxquelles s'est livrée la pseudo église catholique romaine hérétique et schismatique.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

J’ai repris le texte grec, seule façon de s’en sortir, et dans les 4 Evangiles. Il n’est pas dit chez les synoptiques que Simon est nommé Pierre (Petros) après l’épisode que cite Eliazar. En fait, Luc et Marc le nomment seulement Petros avant même sa reconnaissance de Jésus comme Christ ou Fils de Dieu ; Matthieu le désigne comme Simon Petros au début de ce passage, bien traduit par Osty. Jean (1,42) est le seul à parler d’un nom donné par le Christ à ce moment, mais il est assez énigmatique, puisque c’est Kèphas, ce qui, ajoute Jean, signifie Petros (caillou). Y a qu’un ennui, kèphas avec ou sans majuscule n’existe pas en grec. Le seul terme proche est kèphèn, bourdon, frelon.
Si on fait l’équivalence du èta avec un epsilon, linguistiquement possible, la seule famille de mots construits sur kepha-, ce sont les dérivés de kephalè, la tête. A part dans l’argot français, la tête n’est pas un caillou !
C’est en hébreu que KPh signifie rocher, pointe de rocher, rocher à grottes ; mais il fait jeu de mot avec un autre KPh qui désigne un creux, la paume de la main, d’où la main entière, mais aussi un vase creux, une coupe, les boutons du verrou (pour ouvrir et fermer), la branche souple du palmier et le plateau de la balance. Et sous la forme KPhSh qui correspond mieux phonétiquement à Kèphas, c’est un mot qui n’a qu’une occurrence, en Lamentations 3,16, et qui signifierait cendres dans le contexte du deuil ou de l’humiliation envoyée par Dieu. (Je rappelle qu’en hébreu on n’écrit que les consonnes et que les voyelles sont peu fixées, qu’elles ne l’étaient pas en tout cas à l’époque du Christ.)
Peut-être ai-je tort, mais si je rapproche tout cela du fait que le frère de Pierre se nomme André, nom grec, j’aurais tendance à penser que c’est une famille hellénisée dont les garçons ont donc des prénoms grecs, Andros ou Andreas et Petros. Ce dernier a aussi un prénom hébreu (ou araméen), Shimon.
Luc et Marc, qui sont de milieux hellénistes, l’appellent spontanément Petros. Matthieu, plus judaïsant, utilise Petros comme un surnom de Shimon. Même chose pour Jean.
Le nom de Képhas donné par le Christ retraduit Petros en hébreu pour amener la notion de « creux » = de récipient, donc Pierre est celui qui s’est creusé pour laisser en lui parler l’Esprit Saint, qui a ouvert (son cœur), qui s’est humilié pour contempler la gloire divine du Christ, qui a brûlé ses passions et acquis la blancheur et la légèreté de la cendre.
Est-ce que je fais du roman chrétien ?
Si c’est le cas, j’appelle à ma rescousse un autre Pierre, le cher Pierre Dac qui eut cette parole immortelle : « Ceux qui n’en savent rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux. »
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