patrik111 a écrit :Bonjour à tous.
Je reviens sur le sujet car je viens de voir le film de Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier. L'un des principaux personnages, le comte de Chabannes (Lambert Wilson), huguenot dégoûté de la guerre et en rupture de ban avec l'armée de Condé, se laisse surprendre dans son sommeil par deux soudards qui veulent le pendre. Sauvé par l'intervention d'une petite troupe, il s'entend accuser par lesdits soudards d'être sans doute un hérétique car «il se signait à l'envers».
Les protestants se signaient à rebours des catholique, à cette époque?
Les calvinistes (et donc les huguenots) ne se signaient pas du tout.
Les films français ont tendance à contenir des erreurs incroyables dès qu'il s'agit de la religion en raison des convictions de gauche (et donc de l'ignorance du christianisme) de la plupart des réalisateurs qui reçoivent des financements de l'Etat. Inutile de dire que les convictions politiques de Bertrand Tavernier sont bien connues. Près de 40 ans après, son excès d'idéologie rend impossible à regarder le faux grand film qu'est L'Horloger de Saint-Paul et gâchent la fin du film pourtant remarquable à tous égards qu'est Que la fête commence (pourquoi Tavernier s'est-il senti obligé de rajouter une séquence finale pour faire passer le message que la Révolution était dans l'air sous la Régence? 70 ans avant?). Dans un autre film français bien connu sur les guerres de Religion, La reine Margot de Patrice Chéreau, l'erreur est encore plus grotesque, puisque le réalisateur suppose que les huguenots et les papistes avaient un Credo différent, et que, dans une scène du film, on force un protestant à réciter le Credo pour prouver qu'il est catholique romain et échapper à l'égorgement... Personne n'avait dû dire au pauvre Chéreau que ce sont les orthodoxes qui refusent le Filioque dans lequel les protestants de l'époque se sont fourvoyés.
Malgré ces réserves, La Princesse de Montpensier, dont j'ai regardé le DVD voici quelques mois (il ne me semble pas que le film ait été distribué dans les cinémas de notre pays), est un film magnifique, avec des paysages somptueux, une reconstitution historique crédible, le souffle de l'épopée, un film profondément enraciné dans l'histoire de France, et qui nous montre une fois de plus que Bertrand Tavernier connaît son métier et qu'après Que la fête commence, Le juge et l'assassin et Capitaine Conan, il ajoute un nouveau joyau à sa couronne avec La Princesse de Montpensier. Je pense que quatre grands films, c'est déjà suffisant pour entrer dans l'histoire du cinéma, n'est-ce pas?