Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

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Benoit
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Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Benoit »

Bonjour au forum,

Sur le site NFTU qui relaie des informations principalement sur des églises VCO (qui ont l'art de se reproduire par scissiparité avant de tenter de se réunir. On n'y comprend plus rien !), il est question d'un différent théologique concernant la Vénération du Nom (Имяславие) qui entraîne des anathèmes violents notamment en direction du synode grec auquel est rattachée une communauté de Nîmes. Quelqu'un peut-il donner des précisions sur cette question qui ne me paraît pas causer tant de discussions dans l’Église Orthodoxe ?
Claude le Liseur
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Claude le Liseur »

De mémoire, il s'agissait d'une mini-hérésie lancée par un archimandrite russe à la fin du XIXe siècle dans un livre intitulé Dans les montagnes du Caucase (На горах Кавказа) selon laquelle le nom de Dieu était Dieu lui-même. Cette doctrine "onomatodoxe" avait rencontré un succès certain parmi les moines russes du Mont Athos, amenant l'expulsion de plusieurs centaines d'entre eux en 1913. Vous trouverez tous les détails dans le livre de Mgr Hilarion (Alfeyev), traduit en français au Cerf sous le titre Le nom grand et glorieux (je vais essayer de retrouver les passages pertinents).
Claude le Liseur
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Claude le Liseur »

Par ailleurs, si quelqu'un veut avoir la bonté de me dresser un état actuel des juridictions du Vieux-Calendrier, je lui serais reconnaissant. Je n'ai plus réussi à suivre leur évolution depuis dix ans.
Claude le Liseur
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Claude le Liseur »

Benoit a écrit :Bonjour au forum,

Sur le site NFTU qui relaie des informations principalement sur des églises VCO (qui ont l'art de se reproduire par scissiparité avant de tenter de se réunir. On n'y comprend plus rien !), il est question d'un différent théologique concernant la Vénération du Nom (Имяславие) qui entraîne des anathèmes violents notamment en direction du synode grec auquel est rattachée une communauté de Nîmes. Quelqu'un peut-il donner des précisions sur cette question qui ne me paraît pas causer tant de discussions dans l’Église Orthodoxe ?
Après lecture du chapitre pertinent dans le livre de Mgr Hilarion (Alfeyev) Le Nom grand et glorieux, la querelle onomatodoxe de 1912-1913 semble assez compliquée. En tout cas, le chapitre que lui consacre Mgr Hilarion est si long que j'aurais bien de la peine à le résumer. D'une manière générale, il semble que les moines russes de l'Athos s'étaient divisés à peu près également entre onomatodoxes et onomatomaques, tandis que la question ne prenait pas dans les autres monastères. Un navire de guerre russe était venu rapatrier manu militari les moines onomatodoxes dont la présence sur la sainte Montagne n'était plus désirée. Mgr Hilarion consacre ensuite des pages et des pages à expliquer que la décision prise par le saint Synode contre les onomatodoxes en 1913 était contestée dès 1914, qu'on n'était plus sûr d'avoir si bien agi, que l'on avait peut-être caricaturé les thèses des onomatodoxes, etc., etc., mais j'ai lu ce chapitre avec un certain scepticisme, car cela me rappelle trop toute l'encre qui a été dépensée en pure perte pour tenter de réhabiliter les monophysites (que l'on avait caricaturé les thèses de Sévère d'Antioche, etc., etc.).
Emmanuel
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Emmanuel »

On trouve un certain nombre de documents sur ce blog en langue anglaise sur l'imyaslavie et les controverses à ce sujet qui ont ebranlé la Holy Orthodox Church in North America

http://onimyaslavie.blogspot.fr/
Claude le Liseur
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Claude le Liseur »

Merci pour ce lien très utile et très intéressant.

C'est incroyable de voir l'importance que prend aujourd'hui une controverse dont je croyais qu'elle n'avait touché qu'un monastère de l'Athos pendant quelques mois avant la Grande Guerre.
Benoit
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Benoit »

Merci de ces précisions.
J'ai repris le livre mentionné par Claude. En effet, le passage est pour le moins obscur et n'a guère d'écho dans l'orthodoxie aujourd'hui. Tant mieux d'ailleurs !
Je ne vois pas pourquoi certaines marges de l'orthodoxie s'envoient des anathèmes pour cela, sinon sans doute pour des règlements de compte dont les Vieux-calendaristes sont familiers. Une occasion supplémentaire de s'entre-déchirer avant de se raccommoder avec d'autres.
Je relaie la demande de Claude sur l'état actuel de ces groupuscules. Peut-être faudrait-il lancer une nouvelle discussion ?
Nikolas
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Nikolas »

L'ouvrage "Sur les Monts du Caucase" (На горах Кавказа) fut composé par le moine Hilarion Domratchev, et publié en 1907. Il provoqua un mouvement spirituel spécifique appelé «Imiaslavié» en Russie et dans les monastères russes du Mont Atos, qui fut condamné par le Saint Synode et provoqua l'expulsion violente de prés d'un millier de moines russes du Mont Athos (sur 1700).

Cette querelle est également mentionnée dans la vie du vénérable père Callinique l'hésychaste, reclus au Karoulia (Athos) et qui en fut un acteur, rédigée par l'archimandrite Chérubim Karampelas et publié dans l'excellent livre "Figures athonites du début du XXe siècle" récemment paru aux éditions l'Age d'homme, dans la collection "Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle".

Je vous livre le passage qui fait référence à notre sujet :
" 3. La lutte contre l'hérésie
L'ancien Callinique était devenu par son expérience personnelle un connaisseur profond des notion les plus subtiles de l'hésychasme. Il était ainsi en position de détecter et d'identifier tout enseignement faussé en cette matière.

En 1913, parmi les moines russes de la Ste Montagne était apparue l'hérésie de "onomolâtres". Celle-ci provenait de certains passages d'un livre écrit par un moine nommé Hilarion, qui avait interrogé des ascètes vivant dans les montagnes du Caucase. Ce livre qui contenait un enseignement hérétique sur l'invocation du nom de "Jésus", n'avait pas attiré l'attention du synode de l'Eglise Russe. Cette hérésie en vint à créer de sérieuses perturbations par les moines russes du Mont-Athos, et il y avait le risque qu'elle se répande beaucoup plus et devienne un danger réel. Face à cette situation critique, il était nécessaire qu'un homme soit capable d'opérer un discernement et de combattre efficacement l'erreur. Cet homme fut l'Ancien Callinique.

Dans son mémorandum, qui parvint jusqu'au patriarche œcuménique et au patriarche de Moscou, il démontrait avec des arguments irréfutables le non-sens des vues des onomolâtres, qui, selon sa propre expression, "ont abandonné la tête et adorent le bonnet (skouphia)".

Tous, à l'unanimité, donnèrent leur agrément à sa position. Le tsar et le patriarche de Russie lui adressèrent des félicitations et des décorations (conservées jusqu'à ce jour dans la calyve de St-Gérasime). On dit même que le tsar fit la remarque suivante au Synode de l'Eglise Russe : "Réunis en synode plénier, vous n'avez pas détecté l'hérésie. Vous avez laissé un simple moine de la Ste Montagne vous éclairer."

Comme beaucoup avaient adopté cette hérésie - environ 1.200 moines russes - ils durent quitter le Mont-Athos sur un navire de guerre russe. Ils s'installèrent au Caucase, où ils continuèrent à persister dans leurs vues." (p.126-127)
"Figures athonites du début du XXe siècle" , édition l'Age d'homme.
Rappelons que l'ancien Callinique l'hésycaste, grec de nation, avait appris le russe.
Henri
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Henri »

Le Christ est ressuscité !
Pour comprendre ce qu'est l'onomatodoxie, l'origine de la controverse, ces tenants et ses aboutissants, il faut lire un autre livre de Mgr Hilarion Alfeyev, beaucoup plus fouillé sur le sujet : “Le mystère sacré de l’Église. Introduction à l’histoire et à la problématique des débats athonites sur la vénération du nom de Dieu”
Qualifier le mouvement onomathodoxe d'hérésie est un peu rapide et il ne me semble pas que l'épiclèse du Nom de Dieu et la pratique de la prière de Jésus, soit un sujet annexe de l'orthodoxie d'aujourd'hui ! Il est vrai que c'est aspect de la prière de l'Église, la prière néotique, n'a jamais été un sujet très approfondi par le présent forum.

La recension de Jean-Claude Larchet, ici :
http://orthodoxie.com/recension-hilar/

"Loin d’être, en son fond, d’une nature secondaire, comme on l’a parfois pensé, la controverse onomatodoxe rejoint l’une de grands controverses de l’histoire de la théologie chrétienne : celle des Cappadociens contre Eunome et ses disciples au IVe siècle, laquelle avait aussi pour objet la question des Noms divins et de leur capacité à nous faire connaître Dieu et à nous mettre en relation avec Lui ; elle n’est pas non plus sans rapport avec la controverse hésychaste du XIVe siècle, qui est considérée aujourd’hui par beaucoup d’historiens comme un avatar de la controverse eunomienne."
Jean-Claude Larchet
Dernière modification par Henri le mer. 06 mai 2015 19:01, modifié 1 fois.
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Henri
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Henri »

« La controverse entre onomathodoxes et « onomatomaques » dépasse pourtant le cadre d'une polémique sur la nature de la prière. Il s'agit en vérité de la continuation des débats entre les orthodoxes et les eunomiens au IVe siècle, entre iconodules et iconoclastes au VIIIe et IXe siècles, en Syméon le Nouveau Théologien et ses adversaires au XIe siècle, entre, enfin, Grégoire Palamas et Barlaam de Calabre au XIVe. Chaque fois, le débat portait sur le thème essentiel de la théologie chrétienne orientale : la divinisation. La reconnaissance ou la négation de la Divinité du Fils de Dieu était non seulement une question dogmatique, mais également sotériologique : si le Christ n'est pas Dieu, la divinisation de l'homme devient impossible. La question de la vénération des icônes est également directement reliée au thème de la divinisation : s'il est impossible de représenter le Verbe incarné au moyen de couleurs, alors l'Incarnation n'a été que « fantomatique », ce qui met en question la possibilité de la divinisation. La querelle de Syméon le Nouveau Théologien avec les autorité ecclésiales de son temps tournait autour du même thème (…) Enfin, les hésychastes du XIVe siècle ne défendait rien de moins que la doctrine de l'essence et des énergies divines, de la contemplation de la lumière incréée et de la prière de Jésus.
Au XVIIIe et XIXe siècles, sous l'influence de l'école de Kiev, la tradition de la « théologie de la divinisation » remontant à Syméon le Nouveau Théologien et aux hésychastes tomba pratiquement dans l'oubli au sein de l'Église russe. En 1913, le professeur B.M. Melioranski, dans ses cours à l'Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, donnait de l'expérience mystique hésychaste la définition suivante : « corruption athonite de la mystique de saint Syméon le Nouveau Théologien (…) rappelant les derviches tourneurs, les khlysty et les messaliens . » (…) Ce type de jugement sur l'hésychasme est fréquent dans la littérature académique russe du début du Xxe siècle. L'intérêt pour la tradition hésychaste commença à renaître dans les cercles de l'intelligensia chrétienne des 1910-1920, avec Florenski, Losev et Boulgakov. Leur intérêt pour l'onomathodoxie ne doit donc rien au hasard. Ce sont eux qui, après la Révolution, donnèrent à l'onomathodoxie une base philosophique, élevant la question de la vénération du Nom de Dieu à un niveau dépassant largement celui des travaux de Boulatovitch et de ses partisans. »

Hilarion Alfeyev, “Le mystère sacré de l’Église. Introduction à l’histoire et à la problématique des débats athonites sur la vénération du nom de Dieu” p 392-393
Aperçu du livre (qui comporte tout de même un grand nombre de pages consultables)
https://books.google.fr/books?id=7L4XPf ... 9D&f=false
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Henri »

Il va sans dire que je suis un fervent partisan de l'onomathodoxie et que comme l’Archimandrite Sophrony, je crois au "Nom de Dieu comme énergie divine, réceptacle de la présence de Dieu, ontologiquement lié à Dieu Lui-même."
Pour moi, dans ma pratique, le Nom divin est une icône verbale de Dieu.

Comme le dit JC. Larchet dans sa recension :
"Le dernier chapitre (du livre de Mgr Hilarion) est consacré à un exposé des positions du P. Serge Boulgakov (qui considérait assez justement le Nom divin comme une icône verbale de Dieu) et du Père Sophony Sakharov."
Dernière modification par Henri le mer. 06 mai 2015 20:45, modifié 1 fois.
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Henri »

Viendrait-il à l'esprit d'un chrétien orthodoxe de traiter la femme hémoroïsse d'hérétique, d’idolâtre, de païenne, de simple superstitieuse croyant à la magie, de dire qu'elle a délaissé le Christ pour s'attacher à un simple bout de tissu, parce qu'elle s'est dit : "Si seulement je parviens à toucher la frange de son vêtement je serais guérie de mon mal !" ? Croyait-elle que le vêtement du Christ était Dieu ? Non, mais elle savait, par la foi, que même le vêtement dυ Christ était sanctifié par celui qui en était revêtu... Ce ne sont pas les fameux "onomatolâtres", qualifiés ainsi par leurs adversaires, qui ont dit :"ταῦτα δὲ γέγραπται ἵνα πιστεύητε ὅτι Ἰησοῦς ἐστιν ὁ Χριστὸς ὁ Υἱὸς τοῦ Θεοῦ, καὶ ἵνα πιστεύοντες ζωὴν ἔχητε ἐν τῷ ὀνόματι αὐτοῦ." "Mais ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son Nom." Jn 20,31. Le Nom du Christ, en qui nous avons la vie, par la foi, selon le saint apôtre Jean, et qui est le seul Nom sur terre en qui nous devons être sauvés, selon le saint apôtre Pierre, ce Nom dont le Christ a été revêtu par ordre divin, avant de revêtir notre chair dans le sein très pur de la Toute-Sainte Vierge, Enfantrice de Dieu (καὶ ἰδοὺ συλλήμψῃ ἐν γαστρὶ καὶ τέξῃ υἱόν, καὶ καλέσεις τὸ ὄνομα αὐτοῦ Ἰησοῦν -Et voici, tu concevras en ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom JESUS, Lc 1,31), ce Nom n'est-il donc pas plus que son vêtement terrestre ? A moins que tous les passages de la Sainte Écriture qui traitent du Nom de Dieu, ou du Nom divino-humain de Jésus, ne soient qu'une "manière de parler", comme le pensent les partisans d'une interprétation rationaliste, pour qui finalement l'évangéliste aurait pu tout aussi bien écrire : "Mais ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en Lui." , ou bien que Pierre le Coryphée aurait pu juste dire dans son discourt, d'une manière plus simple et plus moderne : "Jésus est l'unique sauveur que nous ayons."
Encore une fois, dans cette controverse, il s'agit d'un affrontement entre la foi et la théologie académique qui peut aller jusqu'à faire du Nom de Dieu même, une coquille vide...
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Henri
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Henri »

Le Nom de " Jésus " fut donné par révélation d’En-haut. Il provient de la sphère divine, éternelle, et n’est en aucune façon le produit de l’intelligence humaine, bien qu’il soit exprimé par un mot créé. La révélation est un acte, une énergie de la Divinité ; comme telle, elle appartient à un autre plan et transcende les énergies cosmiques. Dans sa gloire supraterrestre, le Nom de " Jésus " est métacosmique. Lorsque nous prononçons le Nom du Christ, lui demandant de se mettre en relation avec nous, lui qui remplit tout, il prête attention à nos paroles, et nous entrons en un contact vivant avec lui. Comme Logos éternel du Père, il demeure avec lui dans une unité indivisible, et ainsi Dieu le Père entre par son Verbe en relation avec nous. Le Christ est le Fils unique et coéternel du Père, et c’est pourquoi il peut dire : Nul ne vient au père que par moi (Jn 14, 6). Le Nom de " Jésus " signifie " Dieu-Sauveur " ; dans ce sens, il peut être attribué à toute la Sainte Trinité, mais aussi à chacune des Hypostases séparément. Mais, dans notre prière, nous utilisons le Nom de " Jésus" exclusivement comme nom propre du Dieu-Homme, aussi est-ce vers lui que se dirige l’attention de notre intellect. En lui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité, dit l’apôtre Paul (Col 2, 9). En lui se trouve non seulement Dieu, mais encore tout le genre humain. En priant par le Nom de Jésus-Christ, nous nous plaçons devant l’absolue plénitude et de l’Être premier incréé, et de l’être créé. Pour pouvoir pénétrer dans le domaine de cette plénitude de l’Être, nous devons le recevoir en nous de telle manière que sa vie devienne aussi la nôtre, et cela par l’invocation de son Nom en conformité avec son commandement.


Caractère universel de la prière de Jésus
par l'Archimandrite Sophrony

Extraits du livre de l’Archmandrite Sophrony,
Sa vie est la mienne, Éditions du Cerf, 1981.
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Henri
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Re: Imiaslavie (Vénération du Nom du Seigneur)

Message par Henri »

Ancien Ephraim de Philotheou.

Le Nom de Jésus Christ que nous invoquons dans la prière, contient en lui-même sa propre existence et son propre pouvoir de régénération. Ne vous inquiétez pas au sujet de l’imperfection et de la sécheresse de votre prière, mais avec persévérance attendez le fruit de l'invocation répétée du Nom Divin.

Ancien Ephraim des monastères de Philotheou et saint Antoine.
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