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Les bienfaits de la (simple) assistance à la divine Liturgie

Publié : dim. 02 août 2009 19:42
par Claude le Liseur
Extrait du catéchisme orthodoxe en allemand du RP Serge Heitz, Christus in euch: Hoffnung auf Herrlichkeit, Vandenhoeck & Ruprecht, Gottingue 1994, p. 123.

Ce texte est très intéressant, parce qu'il répond à une question que tout le monde se pose in petto et qui n'est pourtant jamais évoquée ouvertement.

On sait que, dans certaines régions de tradition orthodoxe (en particulier dans le nord de la Roumanie), l'assistance à la divine Liturgie, au moins le dimanche, reste un phénomène de masse (avec des taux de pratique religieuse incomparablement supérieurs à ceux enregistrés en Europe occidentale), tandis que le nombre des fidèles qui communie est très limité - il arrive souvent qu'aucun fidèle ne communie, et que le célébrant soit le seul à communier.
Le RP Heitz rappelle les raisons pour lesquelles il n'est pas si évident de communier fréquemment dans l'Eglise orthodoxe (longueur du canon de la communion, préparation, etc.) Il pose donc la question:

Um so mehr stellt sich die Frage, wie ihre Teilnahme mehr als eine bloß äußerliche Anwesenheit sein kann?

et donne la réponse:


Hier gibt es nur eine Antwort: durch den betenden Mitvollzug der Liturgiefeier, die als solche ihren Höhenpunkt in der Epiklese hat, wo die Herabkunft des Heiligen Geistes auf die Gemeinde und Gaben erfleht wird. Durch die Epiklese in der Liturgiefeier und die geistliche Kommunion im Gebet erhalten alle an der Liturgie Beteiligten, im Heiligen Geist versiegelten Glieder des Leibes Christi Anteil am Herrn, Seiner Gegenwart und Seinen Gaben.
(…)

Biblische Begründung: 1 Kor 10, 16-17; 11, 27-30.

Ma traduction:

Comment leur participation (celle des adultes qui ne communient pas) peut-elle être plus qu’une simple présence extérieure ?

Il n’existe ici qu’une seule réponse : par leur contribution dans la prière à l’accomplissement de la célébration liturgique, laquelle trouve son sommet dans l’épiclèse, au cours de laquelle on invoque la descente du Saint-Esprit sur la communauté et sur les dons. C’est par l’épiclèse au cours de la célébration liturgique et par la communion spirituelle dans la prière que tous les participants à la liturgie, membres du corps du Christ scellés dans le Saint-Esprit, obtiennent la participation au Seigneur, à Sa présence et à Ses dons.

(…)

Fondement biblique : I Cor 10, 16-17 ; 11, 27-30.


Je dédie cette courte traduction à tous ceux qui, avec courage et constance, viennent très régulièrement à l'église, mais que les circonstances empêchent de communier.

Publié : dim. 02 août 2009 20:06
par Claude le Liseur
Nous avons déjà eu l'occasion de donner la biographie du RP Heitz sur le présent forum:

viewtopic.php?t=2106

Epi to auto

Publié : mar. 25 août 2009 23:28
par J-Gabriel
Merci d’avoir souligné ce fait important et c‘est vrai ça donne du courage. Je me trouvais en Roumanie à la lecture de ce fil et ainsi j’ai pu faire partager cet avis correcte de la "simple assistance" à la divine liturgie, lors d'une discution avec une moniale du monastère de Sucevita ; elle en était ravie.

Ça me rappelle aussi Saint Jean Chrysostome qui disait :
Si la prière d’un seul a une telle puissance plus efficace encore est la prière qui se fait avec la foule ! Car l’énergie et l’assurance de celle-ci sont bien plus grandes que celles de la prière faite chez soi en particulier. Comment le savons-nous ? Ecoute Paul disant : «C’est lui qui nous a délivrés d’un si grand danger de mort et qui nous en délivre ; nous espérons qu’il nous en délivrera encore si vous-mêmes vous vous joignez tous à la prière en notre faveur, de telle sorte que beaucoup de personnes, après nous avoir valu cette grâce, en remercieront Dieu pour nous.» C’est ainsi également que Pierre s’échappa de sa prison : «Car l’Eglise ne cessait d’adresse pour lui des prières à Dieu.»
Si la prière de l’Eglise a été si utile à Pierre et a fait sortir de prison cette colonne, comment toi, dis-moi, en méprises-tu l’efficacité, et comment pourras-tu justifier ton attitude. Ecoute Dieu lui-même affirmant qu’il se laisse fléchir quand la foule l’invoque avec amour.
sur l'incompréhensibilité de Dieu
L’homélie continue de toute beauté, mais je saute un peu pour m’arrêter là :
Nous blâmions alors ceux qui désertaient cette prière et qui, en un tel moment, se trouvaient dehors ; maintenant ceux que je veux blâmer, ce sont ceux qui restent à l’intérieur, non pas certes parce qu’ils y restent mais parce que, tout en restant, ils ne se conduisent pas mieux que ceux qui sortent, lorsqu’en un instant si redoutable ils bavardent les uns avec les autres. ibid.

Publié : mer. 26 août 2009 6:31
par GIORGOS
J’ai oui par première fois ce profond argument théologique de la bouche d’un très simple prêtre grec de village, presque sans études, qui me parlait de l’importance de la Divine Liturgie même pour les non orthodoxes, parce que les assistants reçoivent les bénédictions de l’Eglise et l’action du Saint Esprit dans sa descente sur la communauté par l’action de la prière épiclétique.
J’ai resté étonné, dans son temps, du savoir théologique de cet humble prêtre sans prétentions que savait sa théologie de par l’expérience spirituelle.

Publié : mer. 26 août 2009 16:34
par Sylvie
Citation de Saint Jean-Chrysostome
Nous blâmions alors ceux qui désertaient cette prière et qui, en un tel moment, se trouvaient dehors ; maintenant ceux que je veux blâmer, ce sont ceux qui restent à l’intérieur, non pas certes parce qu’ils y restent mais parce que, tout en restant, ils ne se conduisent pas mieux que ceux qui sortent, lorsqu’en un instant si redoutable ils bavardent les uns avec les autres. ibid.
Saint Jean-Chrysostome parle ici, de la qualité de présence à la Divine Liturgie. Ce n'est pas le lieu pour le bavardage, les distractions volontaires etc.

J'ai lu une histoire à ce sujet. Je ne me souviens pas des noms et lieu. Excusez-moi, je n'ai pas ce talent d'historienne.

C'était l'histoire d'un diacre qui encensait chacun des membres de l'assemblée sauf un. À la place, le diacre avait encensé une chaise vide. La personne offusquée de cela, demande au diacre après la Divine Ligurgie pourquoi il avait fait cela. Le diacre de lui répondre :"Vous étiez présent de corps mais votre esprit était ailleurs, tandis que cette chaise vide est l'endroit où s'assoie habituellement une personne fidèle mais qui ne pouvait assister pour de bonnes raisons. Son corps était ailleurs mais son esprit était présent. "

C'est le "pour de bonnes raisons" que les gens ne comprennent pas. Le prêtre lors de la grande entrée mentionne l'intention : "Prions pour ceux qui sont absents pour de bonnes raisons." Lorsque nous ne pouvons assister à cause de la maladie ou autre bonne raison, nous pouvons prier l'office des typiques pour nous joindre de coeur à la Divine Liturgie. Alors je crois que nous recevons la même Grâce que si nous étions présents.

Si nous manquons par paresse ou négligence, plus de trois dimanche, nous devons nous confesser de cela. Lorsque nous manquons de participer à la Divine Liturgie par négligence c'est comme si nous nous excommunions de l'Église. Nous ne recevons pas la Grâce. Il ne suffit pas de se dire baptisée orthodoxe et penser que nous sommes sauvés à cause de cela. Il faut vivre notre foi.

Sylvie-Madeleine

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Publié : sam. 17 oct. 2009 22:18
par J-Gabriel
Claude le Liseur a écrit : On sait que, dans certaines régions de tradition orthodoxe (en particulier dans le nord de la Roumanie), l'assistance à la divine Liturgie, au moins le dimanche, reste un phénomène de masse (avec des taux de pratique religieuse incomparablement supérieurs à ceux enregistrés en Europe occidentale) [...]
Oui je confirme et ce n’est pas qu’une fois que j’ai assisté à ce "phénomène de masse", mais ce dimanche 2 août ça m'a surpris car ce n'était pas une fête particulière et j’ai pris une photo. On remarque donc sur la photo ci-dessous, des fidèles participant à la divine liturgie mais dehors ! La disposition de l’église ayant été remplie… Il faut quand même préciser que les offices sont transmis par haut-parleur. (Cette photo a été prise au monastère de St-Jean-le-Nouveau à Suceava, Roumanie).
Image
Pour ceux qui restent dehors, j’ai constaté 3 attitudes en général que les fidèles adoptent : ceux qui se tournent contre l’église dans n’importe quel axes ; ceux qui, dans n’importe quel lieu de la cour, se tournent contre l’abside ; et ceux qui, aussi dans n’importe quel endroit de la cour, se tournent contre l’Est. (Personnellement j’adopte cette dernière). C’est un détail certes mais ça m'a marqué.