Saint Ioan Iacob Hozevitul help

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ivanbeograd
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Saint Ioan Iacob Hozevitul help

Message par ivanbeograd »

Hallo, I'm Ivan and i live in ortdox monastery Vavedenje Presvete Bogorodice in Srbija where i learn to paint icon. Few years ago I've visited monasery Njamc where i saw icon of Saint Ioan Iacob Hozevitul, the one where hi is in the black rasa watching you. Please some one send me a postr or a link where to find it.
Gospodi pomiluj Ivan[/b]
Sylvie
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Message par Sylvie »

Hello !

Excuse me for my english. I'm not verry good.

I found icon at link above. I don't know if it is this one.

(J'ajoute ceci pour respecter la règle du forum d'écrire en français.)
J'ai trouvé une icone sur le lien ci-dessous. Je ne sais pas si c'est celle que vous recherchez.

http://www.calendar-ortodox.ro/luna/august/august05.htm


Sylvie-Madeleine
Dernière modification par Sylvie le mar. 07 août 2007 19:53, modifié 3 fois.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Une icône de saint Jean de Chozéba a été postée sur le présent forum le 29 décembre 2004:

viewtopic.php?t=1126

Rappel, une fois de plus: ce forum est strictement francophone et le fait d'écrire en français est une condition sine qua non que tous nos visiteurs ont respectée jusqu'à présent, fussent-ils originaires de pays aussi lointains que l'Argentine.

Je rappelle qu'à l'avenir, comme cela a été le cas jusqu'à présent, tous les messages rédigés dans une langue étrangère non accompagnée d'une traduction française seront effacés. La seule exception concerne les textes reproduits en attente de traduction (comme la lettre ouverte de Mgr Diomède, que Nectari a postée ici en russe et qui a ensuite pu être traduite en français).

Il y a peut-être des gens qui n'aiment pas la loi 101 ou la loi Toubon, mais désolé, c'est la règle du jeu ici: ce forum est uniquement francophone, et ce point n'est pas négociable. C'est même la seule condition requise pour poster.

Par ailleurs, il y a quantité de forums orthodoxes anglophones sur l'Internet.

Enfin, mais surtout, je trouve extraordinaire qu'on en vienne, sur un forum exclusivement francophone, à s'excuser de ne pas être très fort en anglais . J'aimerais que les francophones qui ont cette attitude se demandent s'ils auraient la même courtoisie et les mêmes scrupules le jour où il prendrait à Antoine ou à moi la fantaisie de poster en allemand, à Nectari de poster en catalan, à Giorgos de poster en castillan, à Flavia de poster en roumain, à Yannis de poster en grec ou à Eleuthère de poster en serbe.

A moins qu'il y ait deux poids et deux mesures? Et toujours en faveur des mêmes?
GIORGOS
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Message par GIORGOS »

Bien que je partage la position du Lecteur Claude, même en allant dans le passé a me plaindre de l’utilisation de abréviations « modernes » sans sens pour ceux que comme moi n’ont le français comme sa première langue ou comme une langue vivante mais appris dans l’école, je ne puis que me réjouir de lire nouvellement à notre amie Sylvie-Madeleine.
Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
Sylvie
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Message par Sylvie »

lecteur Claude a écrit : Il y a peut-être des gens qui n'aiment pas la loi 101 ou la loi Toubon, mais désolé, c'est la règle du jeu ici: ce forum est uniquement francophone, et ce point n'est pas négociable. C'est même la seule condition requise pour poster.

Par ailleurs, il y a quantité de forums orthodoxes anglophones sur l'Internet.

Enfin, mais surtout, je trouve extraordinaire qu'on en vienne, sur un forum exclusivement francophone, à s'excuser de ne pas être très fort en anglais . J'aimerais que les francophones qui ont cette attitude se demandent s'ils auraient la même courtoisie et les mêmes scrupules le jour où il prendrait à Antoine ou à moi la fantaisie de poster en allemand, à Nectari de poster en catalan, à Giorgos de poster en castillan, à Flavia de poster en roumain, à Yannis de poster en grec ou à Eleuthère de poster en serbe.

A moins qu'il y ait deux poids et deux mesures? Et toujours en faveur des mêmes?
Cher Lecteur Claude,

J'ignorais que vous étiez Allemand. Je vous félicites de connaître autant de langues. Français, anglais, grec et combien d'autres ?

Je m'excuse d'avoir essayé de répondre à la question posée en anglais. J'aurais mieux fait de m'abstenir plutôt que d'être la cause d'une telle réaction de votre part.

Sylvie-Madeleine
Sylvie
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Message par Sylvie »

GIORGOS a écrit :Bien que je partage la position du Lecteur Claude, même en allant dans le passé a me plaindre de l’utilisation de abréviations « modernes » sans sens pour ceux que comme moi n’ont le français comme sa première langue ou comme une langue vivante mais appris dans l’école, je ne puis que me réjouir de lire nouvellement à notre amie Sylvie-Madeleine.
Merci Giorgos,

Même si je n'écris pas, je viens lire tous les jours.


Sylvie-Madeleine
Irène
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Message par Irène »

Bonjour,

Le Lecteur Claude a rappelé la règle du forum et je précise qu'il est de langue maternelle française même s'il est tout aussi à l'aise dans la langue allemande.


Il est vrai qu'il vraiment nécessaire de tout faire pour défendre la langue française de plus en plus "assiégée" ; et elle n'est pas la seule : dernièrement, en Italie, j'ai constaté que si vous parliez un italien tout à fait correct et compréhensible mais que votre interlocuteur comprend que ce n'est pas votre langue maternelle, il vous répond ... en anglais !

J'espère que ces liens auront rendu service à ivanbeograd et je comprends, Sylvie, que vous ayez pensé bien faire.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Irène a écrit :
Il est vrai qu'il vraiment nécessaire de tout faire pour défendre la langue française de plus en plus "assiégée" ; et elle n'est pas la seule : dernièrement, en Italie, j'ai constaté que si vous parliez un italien tout à fait correct et compréhensible mais que votre interlocuteur comprend que ce n'est pas votre langue maternelle, il vous répond ... en anglais !

L'Italie est tout de même le pays qui a eu dans un passé récent un président du Conseil (aujourd'hui à peu près disparu de la circulation) fort bushiste qui disait que l'instruction publique, pour faire entrer les jeunes Italiens dans le XXIe siècle, devait se focaliser sur les trois I: inglese (anglais), impresa (entreprise) et internet. Il s'est quand même trouvé quelques voix discordantes pour faire remarquer qu'il avait oublié un quatrième I: italiano (italien). Le programme des trois I avait inspiré un commentaire définitif à Giuseppe Chiarante - ancien démocrate-chrétien de la faction Dossetti devenu sénateur communiste avant de rompre avec ce milieu pour cause d'opposition courageuse à l'agression contre la Serbie en 1999: "Manca solo la cultura" ("Il ne manque que la culture")...

Tout ceci pour dire que la situation relativement fréquente de l'Italien (surtout dans le Centre et le Sud) qui répond en anglais d'aéroport à un interlocuteur parlant un italien correct, mais avec un accent étranger, n'a rien de spontanée, car elle est le produit d'un conditionnement systématique depuis des décennies.
Et que font-ils quand ils sont confrontés à leurs compatriotes de certaines régions d'Italie du Nord où on ne roule pas les "r"?

Face à ce nouveau projet babélien, il convient de résister avec la dernière des énergies, de sans cesse dénoncer la mystification et de confronter les mystificateurs à leur oeuvre de mort.
ivanbeograd
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Message par ivanbeograd »

Ortodoxie n'est pas formalite'

mercie a' tous



Ivan
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

ivanbeograd a écrit :Ortodoxie n'est pas formalite'

Quand on vient quelque part, on en respecte les règles.

Et ici, on annonce la couleur puisqu'il y a écrit en haut de l'écran Forum Orthodoxe francophone (je souligne).

Et quand on a reçu un service de quelqu'un, on ne fait pas ce genre de commentaire superflu... mais qui a au moins le mérite de montrer que, bien entendu, vous connaissez le français.

Par ailleurs, puisque "Orthodoxie n'est pas formalité", je vous souhaite bonne chance pour éliminer les canons, les dogmes, le typicon, les vases sacrés, les règles de prière, les règlements ecclésiastiques, les constitutions monastiques, les vêtements liturgiques, le Trebnik, etc., etc., qui ne sont en effet que "formalité". A l'occasion, je peux vous mettre en contact avec le prêtre orthodoxe de Suisse romande qui, dans sa paroisse, a déjà supprimé le sacrement de la chrismation . Je suis sûr que vous trouverez un terrain d'entente dans une telle lutte contre les formalités. Et je vous souhaite, au nom de la nécessaire mondialisation et de l'absence de formalités, de bonnes liturgies en anglo-américain à Belgrade. Chiche?

N.B.: A propos, saint Jean de Chozeba, dont vous disiez vouloir peindre l'icône, était très attaché à certaines de ces "formalités". Vous pouvez par exemple vous rappeler qu'il recopiait dans ses cahiers des canons parmi les plus "formels" du Πιδάλιον (Pidalion), le Gouvernail de saint Nicodème l'Hagiorite (cf. Hrană duhovnicească, Editions Lumină din Lumină, Bucarest 2000, p. 541).
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Sylvie a écrit : Cher Lecteur Claude,

Je vous félicites de connaître autant de langues. Français, anglais, grec et combien d'autres ?

(...)

Sylvie-Madeleine

Quand on s'intéresse à certaines questions, on est forcé de passer par l'apprentissage de certaines langues. Il est clair que la connaissance du russe aide à progresser aux éches ou que le sanscrit, par exemple, est d'un intérêt prodigieux pour qui s'intéresse à la philosophie. De même, le français est utile à qui veut vraiment aller au fond dans les mathématiques, et ainsi de suite. Ce qui m'amène à vous poser à mon tour une question.
Pourrait-on prendre au sérieux un théologien catholique romain qui ne lirait pas un mot de grec ni de latin?
A vrai dire, poser la question, c'est déjà y répondre.
Sylvie
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Message par Sylvie »

lecteur Claude a écrit :
Sylvie a écrit : Cher Lecteur Claude,

Je vous félicites de connaître autant de langues. Français, anglais, grec et combien d'autres ?

(...)

Sylvie-Madeleine

Quand on s'intéresse à certaines questions, on est forcé de passer par l'apprentissage de certaines langues. Il est clair que la connaissance du russe aide à progresser aux éches ou que le sanscrit, par exemple, est d'un intérêt prodigieux pour qui s'intéresse à la philosophie. De même, le français est utile à qui veut vraiment aller au fond dans les mathématiques, et ainsi de suite. Ce qui m'amène à vous poser à mon tour une question.
Pourrait-on prendre au sérieux un théologien catholique romain qui ne lirait pas un mot de grec ni de latin?
A vrai dire, poser la question, c'est déjà y répondre.
Cher Lecteur Claude,

Je ne suis pas certaine de bien saisir votre message. Je sens quelques reproches d'un grand frère....

Lorsqu'un théologien catholique romain défend ses "hypothèses" théologiques, je pense que la connaissance du grec et du latin ne feraient qu'augmenter son prestige et l'admiration de ceux qui le suivent, sans rien changer à sa théologie.

La connaissance d'autres langues permet de lire les textes originaux des auteurs. C'est un grand avantage pour ceux qui cherchent la Vérité mais devient une arme redoutable pour ceux qui croient avoir la vérité et qui, par leur manipulation, font dire aux textes ce qu'ils veulent leur faire dire.

Heureusement qu'il y a de bons traducteurs pour les non polyglottes comme moi. Merci Lecteur Claude de traduire. Merci aussi à Jean-Louis Palierne, qu'on ne lit plus sur le forum depuis quelque temps.


Sylvie-Madeleine
Dernière modification par Sylvie le mar. 04 sept. 2007 15:50, modifié 1 fois.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Sylvie a écrit :[Cher Lecteur Claude,

Je ne suis pas certaine de bien saisir votre message. Je sens quelques reproches d'un grand frère....

Lorsqu'un théologien catholique romain défend ses "hypothèses" théologiques, je pense que la connaissance du grec et du latin ne feraient qu'augmenter son prestige et l'admiration de ceux qui le suivent, sans rien changer à sa théologie.

La connaissance d'autres langues permet de lire les textes originaux des auteurs. C'est un grand avantage pour ceux qui cherchent la Vérité mais devient une arme redoutable pour ceux qui croient avoir la vérité et qui, par leur manipulation, font dire aux textes ce qu'ils veulent leur faire dire.

(...)

Sylvie-Madeleine
Chère Sylvie,

Je ne suis pas votre "grand frère", et de toute façon, le temps des "grands frères", soviétiques ou autres, est passé. De même qu'est passé le temps des tyrannies ecclésiastiques, sauf pour ceux qui ne peuvent se passer de la "servitude volontaire" qu'évoquait La Boétie.

Je n'ai fait que vous répondre quant au fait que vous sembliez vous étonner que je comprisse certaines langues que vous aviez énumérées. Comme la combinaison français-allemand-anglais est tout à fait fréquente dans ma région et ne présente rien de particulier, j'ai supposé que vous faisiez allusion au grec. Je me suis contenté de vous répondre qu'il me paraissait difficile de ne pas essayer d'acquérir ne serait-ce qu'un peu de grec si l'on veut aller un peu plus au fond des choses en matière de théologie. Bon, c'est très dur, c'est beaucoup d'efforts pour peu de progrès et je ne parlerai jamais le grec comme un Athénien. Mais ce n'est pas de ma faute si la langue de la théologie et la langue de l'Evangile, c'est le grec, et pas le français ou une langue plus proche... Mais l'Orthodoxie, ça ne consiste pas à faire ce qui nous plaît (cf. Romains 15,1). Si je voulais une Eglise facile, je n'aurais qu'à aller fonder la énième "confession" chrétienne (ou, pour parler comme les oecuménistes, rajouter un "poumon" à l'Eglise). Ou alors, je pourrais rejoindre les antoinistes, puisque pour eux, le français est la seule langue qui a le "fluide".

Je m'étonne en effet de ce que j'ai découvert récemment, à savoir qu'il existe maintenant des théologiens catholiques romains qui ne lisent pas un mot de latin, c'est-à-dire des professionnels ou proclamés tels qui n'ont même pas fait l'effort que font les amateurs dans leur domaine. Alors là, oui, je suis choqué. Vous me direz, ils sont issus d'un monde où cela fait longtemps que l'on n'a plus suivi l'exhortation de l'Apôtre que je rappelais plus haut.

Certes, le tableau n'est guère plus brillant de notre côté.

Vous savez, l'enseignement du grec - pourtant langue de base de la théologie chrétienne - a aussi été réduit à peu de chose dans la plupart des facultés de théologie et autres académies ecclésiastiques de la plupart des pays orthodoxes. Deux facteurs ont joué: dans une première phase, au XVIIe siècle, triompha l'idée naïve, répandue par saint Pierre Movila, qu'on ne pourrait répondre à l'uniatisme qu'en utilisant la langue du Vatican. D'où l'apparition dans l'Empire russe de facultés de théologie où la langue d'enseignement était le latin, coupant encore plus la caste sacerdotale de ses racines, de son peuple et de la foi traditionnelle, au profit d'une théologie purement académique où l'on se contentait de répondre aux uniates avec des arguments protestants et aux protestants avec des arguments vaticans, sans jamais rien développer ou rappeler qui fût proprement orthodoxe. Vous savez aussi qu'en Russie, comme dans les autres pays orthodoxes, il y a des noms de familles qui sont typiques pour les familles de prêtres. Or, en Russie, aux traditionnels Ouspensky ou Spassky, d'origine slavonne, sont venus s'ajouter des noms de famille sacerdotale forgés sur le latin, comme Benevolensky (forgé sur benevolens, bienveillant en latin) - ce fut le nom de famille d'un évêque martyr du joug communiste -, tous noms apparus à partir du XVIIIe siècle, qui ne correspondaient en rien au génie propre de l'Orthodoxie russe et qui relevaient du snobisme lié à la fréquentation de ces écoles de langue latine. Les conséquences ont été catastrophiques et se faisaient encore sentir au début du XXe siècle. Vous pouvez vous référer au livre Les voies de la théologie russe du RP Georges Florovsky, traduit par Jean-Louis Palierne. Encore à la fin du XIXe siècle, le catholique français Leroy-Beaulieu, dans L'Empire des tsars et les Russes, écrivait qu'il était surprenant de voir à quel point la part de l'enseignement du grec était faible dans les séminaires orthodoxes russes (inférieure à celle de l'allemand dans bien des cas!).
Dans une deuxième vague, au XXe siècle, on a évacué ou réduit à peu de choses l'enseignement du grec dans bon nombre de séminaires ou de facultés de théologie de divers pays orthodoxes au nom du phylétisme, pour la même raison que certaines paroisses d'émigrés en arrivent à interdire de faire référence à des saints qui ne sont pas de leur nationalité. Le fait de supprimer le grec permettait de montrer qu'on allait faire du neuf, se libérer du poids de deux millénaires, fonder de nouvelles Eglises qui n'auraient plus eu pour but de mener leurs fidèles au Royaume de Dieu mais de guider leur nation vers les succès temporels, dépasser tout ce qui avait été fait jusqu'alors en matière de modernisme et d'oecuménisme, etc. Les conséquences commencent à se faire sentir, et ce n'est qu'un commencement. On va vers une pseudomorphose qui laissera loin derrière elle celle du XVIIe siècle.

Dans un contexte plus général, il ne faut pas oublier que tout le système théologique de la Papauté a été construit entre le XIe et le XIIIe siècles sur l'oubli du grec, l'ignorance des textes originaux, etc. La Vulgate est une traduction bourrée d'erreurs. Thomas d'Aquin écrivait sont traité anti-orthodoxe sur la base de textes tronqués et qu'il ne comprenait vraisemblablement pas. Encore aujourd'hui, au séminaire intégriste d'Ecône, le grec est matière purement facultative - comme si les textes de base nous avaient été transmis en latin... - tant demeure grande la peur que le séminariste ait accès au texte original et finisse par se rendre compte que ces grandes constructions de la scolastique ne reposent que sur du vent. Il y eut un temps où il fallait lire Azzo et Bartole plutôt que le Code de Justinien. Je constate que certains n'ont pas évolué et qu'ils préfèrent encore lire les commentaires scolastiques plutôt que l'Ecriture.

Je ne suis pas en train de succomber à une rage antilatine qui ne serait pas dans mes goûts, vu que je suis latiniste - bien que nettement sur le déclin - et convaincu que les choses ont commencé à mal tourner en Europe à partir du moment où le latin a cessé d'y être la langue internationale. Ce que je veux simplement dire, c'est que cette langue ne peut pas avoir, pour la théologie orthodoxe, la même portée que le grec.
Il y a dans l'Eglise orthodoxe russe aux Etats-Unis un ancien théologien baptiste qui avait autrefois appris fort sérieusement le grec en vue de traduire le Nouveau Testament à l'usage d'une peuplade amérindienne d'Amérique du Sud sur laquelle les baptistes voulaient faire porter leurs efforts. Or, au fur et à mesure qu'il se familiarisait avec le texte grec du Nouveau Testament, il se rendait compte que, dans sa propre confession baptiste, on avait fait des choix pour les éditions anglaises qui ne reflétaient pas ce qui était dans le texte original grec, mais bien les convictions propres de la communauté. Il trouva cette attitude étrange de la part de gens qui se réfèrent à l'Ecriture seule. De fil en aiguille, il arriva à la conviction que seule l'Eglise orthodoxe continuait à enseigner, dans les diverses langues qu'elle utilise, ce qui se trouvait dans le texte original.
Cet exemple illustre à merveille ce que vous dites que, si l'on recherche sincèrement la Vérité, l'étude des textes originaux peut être un grand avantage.

Mais allons un peu plus loin dans les généralités. Dans des buts qui furent d'abord d'assimilation des immigrants européens sur le continent nord-américain, puis ensuite de domination mondiale, les impérialistes ont réussi à faire accroire l'idée délirante que leur langue était "neutre" et si neutre qu'elle pouvait servir de passe-partout pour faire tout et n'importe quoi: que l'on pouvait avoir une vie communautaire dans l'émigration norvégienne sans garder l'usage des langues norvégiennes - exemple donné par le professseur Hagège dans Halte à la mort des langues -, que l'on pouvait donner des analyses sur l'évolution du marché français sans lire un mot de français - exemple vécu -, etc., etc. Et bien, pour ma part, je ne marche pas dans la combine. Un spécialiste de Kant ou de Nietzsche qui ne lirait pas l'allemand est à mes yeux quelqu'un qui n'a pas les outils de base de sa discipline et il n'a qu'à se faire spécialiste de Sartre si ça lui chante.

Dans le même ordre d'idées, autant il me paraît utile pour un théologien - en employant ce mot dans un sens purement conventionnel et académique - orthodoxe de connaître le grec, autant la connaissance du latin me semble indispensable pour un théologien catholique romain, puisque là, la source est en fait la théologie scolastique dont le plus grand nom reste Thomas d'Aquin. Toujours en restant dans l'acception purement mondaine du terme "théologien", c'est-à-dire comme un grade universitaire, je ne comprends pas comment il est maintenant possible de rencontrer des théologiens catholiques romains qui se bardent de leurs titres et ne possèdent rien des instruments de base de leur discipline, c'est-à-dire au moins un vernis de latin. De même que je suis sceptique à l'égard de ces facultés de théologie orthodoxes qui, au nom du phylétisme, ont réduit l'enseignement du grec à pratiquement rien. Je vous signale au passage que, dans la plupart des facultés de théologie protestantes en Europe occidentale, l'enseignement du grec reste rigoureusement obligatoire. En revanche, je ne comprends pas comment on a pu en arriver là côté orthodoxe et côté romano-catholique. Cela me fait l'effet de facultés qui décerneraient des diplômes de chimie à des gens qui n'auraient jamais entendu parler de la table de Mendeleïev.

Il ne s'agit pas d'être pédant. Il s'agit d'être rigoureux. Et de ne pas tromper le public.

Je ne comprends pas comment on peut en arriver dans le domaine religieux à des aberrations qui seraient impossibles dans d'autres domaines: donner des titres universitaires sans exiger la connaissance au moins rudimentaire des bases de la discipline, affirmer que deux positions contradictoires et exclusives l'une de l'autre sur le même sujet puissent être également vraies (position à la base de l'oecuménisme contemporain), faire dire aux textes le contraire de ce qu'ils affirment, se vanter de connaître les intentions secrètes de tel ou tel patriarche, etc.

Bref, il est possible de s'affirmer n'importe quoi et d'affirmer aussi n'importe quoi sur n'importe quel sujet.

Mais, Dieu merci, il y aura toujours des gens qui prendront sur leur temps de loisir pour étudier, approfondir, gravir des pentes raides, même si cela implique l'apprentissage aride de plusieurs langues anciennes et modernes et la familiarité d'auteurs peu fréquentés en nos temps et sous nos latitudes, sans jouer à être quelque chose ou à se dire quelque chose, sans culte de la personnalité, sans en attendre aucune récompense mondaine, sans satisfaire aucune gloriole, et sans même bénéficier d'aucune gratitude ce ceux qu'ils ont aidés, plagiés et dénigrés par ceux-là mêmes qui ont fait appel à leur aide dans le passé. Dans le domaine orthodoxe, ils sont sans doute plusieurs dizaines dans les pays francophones, vivant à l'écart de la place publique - pour paraphraser Brassens. Jean-Louis Palierne les a évoqués dans Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe?, et je leur rends hommage.

Notez que je veux bien être ouvert à tout. Je loue fort le métropolite Syméon de Budapest (Patriarcat de Bulgarie) lorsqu'il écrivait: "Là où l'israélite dispose de la Loi de Moïse pour découvrir le Christ, là où le bouddhiste demeure silencieux au seuil de l'ineffable, le musulman, au contraire, mêlant la transcendance sémitique au morcellement nestorien, profère le blasphème en réduisant le Dieu-Homme à l'avant-dernier prophète"(préface au tome 5 de la réédition de l' Histoire de l'Eglise de l'archiprêtre Wladimir Guettée, Lavardac 1995), manière de dire que l'on peut en effet chercher des convergences avec ceux qui ne prennent pas position. Mais comment affirmer que l'accord existe sur un point quand les parties concernées, bien loin de demeurer silencieuses, ont fait à ce propos des affirmations incompatibles, inconciliables et diamétralement opposées?

En vérité, tout ceci reste pour moi un sujet d'étonnement permanent.
Sylvie
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Message par Sylvie »

lecteur Claude a écrit :
Chère Sylvie,

Je ne suis pas votre "grand frère", et de toute façon, le temps des "grands frères", soviétiques ou autres, est passé. De même qu'est passé le temps des tyrannies ecclésiastiques, sauf pour ceux qui ne peuvent se passer de la "servitude volontaire" qu'évoquait La Boétie.
Je m'excuse de vous avoir offusqué en vous appelant "grand frère". Je ne faisais pas référence à ce que vous évoquez. Je vous appelait ainsi, tout simplement, parce que vous avez été le premier ainsi que Giorgos, Antoine, Eliazar etc. à répondre à mes nombreuses questions sur l'orthodoxie. Je ne connaissais rien à mon arrivée sur ce forum. il y a un peu plus de 2 ans. Je suis reconnaissante pour les réponses reçues.
Je n'ai fait que vous répondre quant au fait que vous sembliez vous étonner que je comprisse certaines langues que vous aviez énumérées. Comme la combinaison français-allemand-anglais est tout à fait fréquente dans ma région et ne présente rien de particulier, j'ai supposé que vous faisiez allusion au grec.
Je trouve admirable ceux qui sont bilingues, français-anglais encore plus admirables ceux qui connaissent plusieurs langues.
Mais, Dieu merci, il y aura toujours des gens qui prendront sur leur temps de loisir pour étudier, approfondir, gravir des pentes raides, même si cela implique l'apprentissage aride de plusieurs langues anciennes et modernes et la familiarité d'auteurs peu fréquentés en nos temps et sous nos latitudes, sans jouer à être quelque chose ou à se dire quelque chose, sans culte de la personnalité, sans en attendre aucune récompense mondaine, sans satisfaire aucune gloriole, et sans même bénéficier d'aucune gratitude ce ceux qu'ils ont aidés, plagiés et dénigrés par ceux-là mêmes qui ont fait appel à leur aide dans le passé. Dans le domaine orthodoxe, ils sont sans doute plusieurs dizaines dans les pays francophones, vivant à l'écart de la place publique - pour paraphraser Brassens. Jean-Louis Palierne les a évoqués dans Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe?, et je leur rends hommage.
Merci d'être de ceux qui prennent sur leur temps de loisir.

Pour ce qui est de l'étude des langues, grecque ou latine, je doute que l'enseignement moderne de ces langues permettent de comprendre les textes anciens. Il faudrait des cours spécifiques au Grec ancien. Cela doit être difficile à trouver.

Nous nous contentons des traductions françaises, en espérant qu'elles sont le plus près possible du texte original.

Sylvie-Madeleine
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Sylvie a écrit :Pour ce qui est de l'étude des langues, grecque ou latine, je doute que l'enseignement moderne de ces langues permettent de comprendre les textes anciens. Il faudrait des cours spécifiques au Grec ancien. Cela doit être difficile à trouver.

Nous nous contentons des traductions françaises, en espérant qu'elles sont le plus près possible du texte original.

Sylvie-Madeleine
Chère Sylvie,

Non, vous ne m'avez pas offusqué en m'appelant "grand frère".

Par ailleurs, je me réjouis de pouvoir vous rassurer en ce qui concerne l'apprentissage du grec et du latin.
En effet, sauf en Suisse où l'enseignement du latin a été rigoureusement maintenu, l'enseignement du grec ancien et du latin s'est effondré dans le système scolaire, tant public que privé, alors que la demande est resté sensible.
Par conséquent - et cela vous suprendra peut-être -, il existe maintenant des méthodes audio pour l'apprentissage du grec ancien et du latin à partir du français. (Après tout, j'ai été en contact avec une avocate de Stuttgart qui avait mis au point une méthode audio d'apprentissage du sanscrit à partir de l'allemand. Tout est possible en pédagogie, pas seulement le pire...)
En ce qui concerne le grec ancien, il existe un manuel d'auto-apprentissage publié aux Editions Ophrys. Mais le progrès le plus étonnant dans ce domaine a été la publication par les Editions Assimil d'une méthode Assimil de grec ancien - avec les dialogues enregistrés sur CD ! - en février 2004. A la surprise de l'éditeur lui-même, quelque 3'800 exemplaires en ont été vendus en moins de six mois - ce qui prouve que la demande existe.
Pour le latin, vous avez une méthode Assimil depuis longtemps, et vous avez aussi une méthode d'auto-apprentissage chez Presses Pocket dans la collection "Langues pour tous".
En ce qui concerne le grec moderne, vous avez de nombreuses méthodes, la meilleure à mon avis étant encore la méthode Assimil. La grammaire du grec moderne est considérablement plus simple que celle du grec ancien, mais les structures de base de la langue restent les mêmes. Ce qui, en revanche, serait totalement différent, c'est la prononciation. La prononciation reconstituée du grec ancien, telle que vous pouvez l'entendre sur les CD de la méthode Assimil, est très exotique et déroutante pour qui est habitué au grec parlé aujourd'hui. Je suis supposé croire que la prononciation reconstituée est correcte, puisqu'elle est le résultat des travaux de nombreux philologues depuis Erasme. Pourtant, il est déroutant de penser que la prononciation d'une langue ait pu évoluer à ce point. Toutefois, les linguistes disent que ce phénomène a aussi concerné le français, le tibétain et le chinois.

Si vous avez un jour l'occasion de participer à la liturgie dans une église orthodoxe de langue grecque - elles sont nombreuses dans votre pays -, sachez que vous n'y entendrez pas le grec prononcé à la manière érasmienne. Par ailleurs, le grec dans lequel est écrit la liturgie est un état de la langue simplifié par rapport au grec dit classique que l'on peut comprendre à partir du grec moderne. Il existe des livres publiés en Grèce où l'on a le texte de la liturgie avec en regard le texte tel qu'il serait s'il avait été rédigé dans la langue actuelle. On se rend compte que plus personne n'écrirait comme ça, mais que ça reste facilement compréhensible - tandis que les textes écrits en langue classique ne sont plus immédiatement compréhensibles. Le patriarcat orthodoxe d'Alexandrie a publié en Egypte une édition de la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome avec le texte original et, en regard, une paraphrase en grec moderne, et les traductions en arabe, en anglais et en français, qui sont les principales langues liturgiques en usage dans ce patriarcat.

Une longue digression juste pour vous dire que, si vous voulez un jour vous y intéresser, il vous est possible de vous procurer de quoi découvrir le grec ancien à partir du français, à votre rythme et jusqu'au degré où vous avez envie d'aller.


Bien sûr, rien ne vous force à vous lancer dans l'étude du grec ancien ou du latin
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