Le sort des juridictions russes en Occident

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Kolia
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Message par Kolia »

Cher Antoine.
Dans la première phrase de la citation de mon texte que vous faites, je veux signigier que ni les catholiques ni les orthodoxes ne comprennent les sacrements comme des "aides", mais comme la réalité même de la Vie communiquée, comme le Christ et l'Esprit eux-mêmes donnés en partage.
Je regrette que vous ayiez remplacé par des pointillés la phrase qui l'exprime et qui est la plus importante.
Je concède volontiers que l'emploi un peu plus loin du mot "aide spirituelle" à propos de la messe catholique était maladroit. En effet, du point de vue catholique, la messe n'est pas une aide spirituelle comme je l'ai dit plus haut. Mais, de notre point de vue orthodoxe, nous ne considérons pas la messe comme un sacrement, nous pensons néanmoins qu'elle peut être le lieu d'une grace individuelle. Cependant vous avez raison, pour lever toute ambiguité, j'aurais dû écrire "grâce individuelle".
Quoi qu'il en soit, je suis heureux de constater que nous sommes d'accord sur le fond, je vous remercie de votre acribie.
Je ne puis non plus me dérober à votre dernière question : Les écrits de Thérèse d'Avila ne détournent pas systématiquement leur lecteur vers l'orthodoxie, ils l'orientent et le conseillent dans une recherche de Dieu qui est toujours vivante et personnelle. Ils ont été pour moi un instrument providentiellement mis à ma disposition au cours de mon aventure spirituelle (qui n'est normative pour personne !).
Contrairement à ce que vous semblez penser, je n'ai pas conscience d'avoir fait grand chose (analyser les manques et les erreurs des spirituels catholiques, par exemple) pour parvenir à la plénitude de la vie orthodoxe. J'y ai été littéralement conduit , pour des raisons positives, au gré des circonstances intérieures et extérieures par un chemin étroit et resséré, semé de peines, mais où je disposais à chaque nouveau pas du strict nécessaire pour en faire un autre.
L'oraison carmélitaine a été pour moi une étape qui m'a conduit naturellement à la prière de Jésus et c'est alors que j'ai compris qu'il ne s'agissait plus désormais de prier silencieusement deux heures par jour mais de prier sans cesse ... à charge pour moi de découvrir comment à l'école des pères (qui étaient depuis bien longtemps l'objet de mon étude). Tout le reste à suivi, depuis le renouvellement de la compréhension des pères et des écrits ascétiques orthodoxes jusqu'à l'appartenance ecclésiale.
Je me rend bien compte de l'insuffisance de ce que je vous dis là. Je n'ai ni l'habitude ni l'envie de parler de moi. Pardonnez-moi et faites moi la charité de ne plus poser de question semblable. Merci.
Kolia
Antoine
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Message par Antoine »

Tout le reste à suivi, depuis le renouvellement de la compréhension des pères et des écrits ascétiques orthodoxes jusqu'à l'appartenance ecclésiale.
C'est de cela que j'aurais souhaité que nous parlions tout en restant dans l'objectivité communicable. Mais si je suis indiscret pardonnez moi. J'essaie donc de reformuler ma question:

-Y-a-t-il une compréhension orthodoxe des Pères différente de la compréhension catholique romaine?

-Quelle différence flagrante voyez vous dans les écrits ascétiques et spirituels orthodoxes et dans dans les écrits ascétiques et spirituels catholiques romains? Par exemple si nous prenons Thérèse d'Avila, en quoi sa spiritualité est-elle différente voire incomplète en comparaison d'un St Silouane, d'un Saint Séraphim de Sarov, d'un Dorothée de Gaza, St Macaire, St Jean Climaque, Père Matta El Maskine, St Siméon le nouveau Théologien, St Pierre Damascène etc...A quelles sources Thérèse d'Avila s'est-elle nourrie?

-Quelle importance revêtent,dans la vie spirituelle, les innovations dogmatiques latines?

- Ce que je ne comprends pas c'est que bien que ces auteurs soient lus maintenant dans les monastères , groupes d'études des Pères, université, colloques en tout genre, bien qu'ils soient édités par les maisons d'éditions catholiques, comment font-ils pour rester malgré tout dans une appartenance ecclésiale schismatique, rattachée à une papauté dont quelques simples faits historiques suffit à démontrer l'hérésie et le schisme. Comment un Ratzinger qui ne souffre pas de déficit intellectuel peut-il accepter d'être pape? La question est marrante mais c'est bien là le problème.

Mais si vous ne souhaitez pas aborder ces sujets sur un forum public je peux aussi le comprendre.

Lorsque j'ai demandé à l'archevêque Serge s'il était convaincu que l'Eglise orthodoxe était la seule et unique véritable Eglise du Christ, il m'a répondu oui. Quand je lui ai demandé pourquoi il ne le proclamait pas en public, il m'a répondu que ses responsabilités en tant qu'évêque ne lui permettaitent pas de tenir ce langage. L'évêque Goury de Moscou , même chose.
Lorsque j'ai posé la même question au métropolite Emmanuel de la métropole grecque lors d'une assemblée clérico laïque, il m'a répondu que bien sûr il le pensait sinon il ne serait pas évêque orthodoxe mais ensuite il faisait un discours à Notre Dame de Paris lors d'une célébration oecuménique de vigiles rappelant que orthodoxes et catholques étaient deux églises soeurs.
Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui les prélats n'osent même pas professer leur orthodoxie.

J'ai pour ma part la conviction que si l'occident chrétien ne devient pas orthodoxe c'est parce que l'Orthodoxie ne s'affirme pas en tant que seule et unique Eglise. Elle ne se fait pas connaître comme telle. Alors dans ce cas à quoi bon changer de crêmerie?
Comment une Thérèse d'Avila n'a-t-elle pas senti qu'elle n'était pas dans l'Eglise?
Kolia
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Message par Kolia »

Cher Antoine,
cher Fils du tonnerre,
Je sens chez vous beaucoup de zèle mais aussi un peu de fièvre. Que de questions ! Un livre ne suffirait pas pour y répondre.
Y-a-t-il une compréhension orthodoxe des Pères différente de la compréhension catholique romaine?
Réponse : oui, je le sais bien : j'ai édité en collaboration avec une universitaire catholique (chrétienne convaincue, femme de culture et d'une grande humilité) les écrits d'un père de l'Eglise. La seule difficulté que nous ayons eue dans nos relations de travail a justement porté sur la manière de nous situer par rapport à ce père.
Quelle différence flagrante voyez vous dans les écrits ascétiques et spirituels orthodoxes et dans dans les écrits ascétiques et spirituels catholiques romains?
La différence n'est pas d'abord dans la lettre, mais dans l'esprit. Comparez les écrits de saint Jérôme avec le reste de la littérature grecque contemporaine. Pour une période plus tardive, Je me risque à dire que les écrits catholiques portent parfois la marque d' une dissociation de l'esprit, de l'âme, et du cœur, insistant sur l'un ou l'autre aspect avec, quelque fois, un certain manque de cette sobriété qui caractérise les pères du désert et leurs successeurs. On peut quelque fois saisir sur le vif cette dérive au fil du temps, par exemple dans les différentes vies de François d'assise. La vita prima, si mes souvenirs sont bons, ne déparerait pas dans une collection de vies de saints grecs. La vita secunda écrite parce que la première n'était pas reçue (n'était pas du goût de l'ordre) est plus sentimentale et cela s'est achevé dans le sucre candi des fioretti. On peut aussi observer des dérives intellectualistes (les méditations en trois points !).
Versez aussi au dossier le fait que certains auteurs spirituels catholiques ont été traduits en grec et sont utilisés fréquemment dans les monastères athonites, comme par exemple Scupoli. Travaillez la question et faites-vous une opinion.
A quelles sources Thérèse d'Avila s'est-elle nourrie?
Il faudrait faire quelques recherches sur les lectures de Thérèse d'Avila. Elle a lu, je crois, les lettres de saint Jérôme. Elle s'est surtout nourrie des Evangiles et a été inspirée par sa contemplation. Ne croyez pas qu'elle ait eu la vie facile avec l'Eglise catholique. Elle était petite fille de conversos, c'est-à-dire d'un juif converti de force au catholicisme, et donc suspecte. Elle s'est heurtée de front à l'institution ecclésiastique pour la fondation de ses monastères. Elle se plaint sans cesse de ses confesseurs qui sont, comme elle le dit, des demi-savants, des têtes bien pleines mais aveugles en matière de discernement spirituel, faute d'expérience personnelle. D'où son attachement à Jean de la Croix.
Ce que je ne comprends pas c'est que bien que ces auteurs soient lus maintenant dans les monastères , groupes d'études des Pères, université, colloques en tout genre, bien qu'ils soient édités par les maisons d'éditions catholiques, comment font-ils pour rester malgré tout dans une appartenance ecclésiale schismatique, rattachée à une papauté dont quelques simples faits historiques suffit à démontrer l'hérésie et le schisme.
Mon Dieu, que je vous aime, Boanergès ! Je ne répondrai pas à cette question, trouvez-vous même la réponse et vous aurez avancé d'un grand pas.

Pour ce qui concerne le témoignage de foi rendu par les évêques orthodoxes en France, je n'ai pas à me prononcer. Je sais ce que je ferais si j'étais évêque, mais je ne le suis pas. Ils répondront devant le redoutable tribunal du Christ de leur gestion de l'acribie et de l'économie. Nous pouvons seulement observer sur ce point un religieux et respectueux silence et offrir notre prière accompagnée de sacrifice pour qu'ils remplissent leur mission conformément à la volonté divine. C'est d'ailleurs ce que nous demandons à chaque divine Liturgie.
Nous pouvons aussi nous interroger pour savoir si le témoignage de la présence et de l'appel de Dieu doit ressembler davantage au tremblement de terre ou à la brise légère.
Kolia.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

On pourra revenir sans cesse sur cette question, et on y reviendra certainement encore. Il me paraît essentiel de maintenir envers et contre tout que les seuls vrais saints Mystères qui soient agréables à Dieu sont ceux qui sont célébrés dans la communion de l’Église orthodoxe. Si quelque chose se passe en dehors d’elle — et il se passe certainement beaucoup de choses en dehors d’elle car l’Esprit saint est partout présent et remplit tout — ce n’est pas parce qu’il reste quelque souffle du passé ancien dans les communautés hétérodoxes, c’est parce que elles n’ont jamais été capables d’effacer totalement le passé qui fut nécessairement orthodoxe, et qu’un souvenir confus subsiste que l’Église aurait dû être chose et qu’on pourrait en retrouver la bonne porte. Nous ne devons pas attribuer la même force de cohérence et de conviction aux simulacres d’Église qu’ont fabriqués les hétérodoxes et à la Tradition authentique de nos Pères dans la foi. Si des hétérodoxes évoluent en direction de l’Orthodoxie, ce n’est pas en raison d’enseignements plus spirituels donnés par certains mystiques occidentaux, c’est parce qu’ils ont compris devant les errances hétérodoxes
la nécessité de “retourner aux sources”.

Curieusement on m’a raconté dernièrement deux histoires très semblables, celles de vieux prêtres catholiques qui disent : “Ah ! si j’étais plus jeune, je me ferais orthodoxe !” Je ne crois pas un seul instant que l’orientation vers l’Orthodoxie soit un bienfait des orientations spirituelles d’un certain nombre de “mystiques” catholiques. Récemment c’est de François d’Assise qu’un ami me chantait les mérites par mail. Je n’en crois rien.

Je crois qu’une mutation profonde se produit dans le public des Églises d’Occident. (et ce n’est certes pas non plus le fruit du zèle apostolique des hiérarchies orthodoxe). Ce public n’appartient plus à l’Église catholique. Mais nous ne devons pas lui cacher que si l’2glise orthodoxe est bien la source de toute grâce (ce que n’est absolument pas l’Église catholique) cette grâce bien concrète des saints Mystères n’est obtenue que par ceux qui a adhèrent, visiblement et personnellement, à l’Église orthodoxe et en professent la foi.

Il est évident que bon nombre de ceux qui sont peu à peu amenés à reconnaître l’authenticité de l’Église orthodoxe hésitent à sauter le ruisseau, pensant pouvoir ménager les transitions, répugnant à tirer un trait sur le passé, etrc. Dieu seul peut sonder les reins det les cœurs, et c’est Lui qui jugera chacun d’entre nous au Jour du Royaume. Nous, nous n’avons pas le droit de cacher qu’il est nécessaire de sauter le ruisseau.

Trop longtemps, bien trop longyrmps, on a tenté de décourager, au nom de l’Église orthodoxe, ceux qui voulaient tenter de sauter ce petit ruisseau : “Restez chez vous, pour pouvoir faire le pont pour le jour où nos évêques consentiront enfin…” Oui et nous connaissons un certain nombre de personnages calèbres pour avoir ainsi parlé. C’est Dieu qui leur demandera des comptes. Pour nous, nous savons qu’il n’y a en vérité qu’un pas à franchir, un très petit pas, et qu’il n’est que de la responsabilité de chacun de se déterminer.

Je saute le pas, et déjà je me demande ce qu’on en pensera autour de moi. Ce n’est pas notre affaire. Les mouvements d’idées, l’opinion publique, obéissent à des lois que nous ne connaissons pas.
Jean-Louis Palierne
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Chers amis,


Antoine disait :
Ce que je ne comprends pas c'est que bien que ces auteurs soient lus maintenant dans les monastères , groupes d'études des Pères, université, colloques en tout genre, bien qu'ils soient édités par les maisons d'éditions catholiques, comment font-ils pour rester malgré tout dans une appartenance ecclésiale schismatique, rattachée à une papauté dont quelques simples faits historiques suffit à démontrer l'hérésie et le schisme.
Pour vous aider à comprendre mon idée, je cite une petite prière catholique.
Je crois fermement tout ce que l'église catholique (romaine) croit et enseigne car c'est Vous (Dieu) qui l'avez dit et que Vous êtes la Vérité même.
Ce genre de prière ou discours que nous entendions fréquemment, l'attachement à l'Église, au pape, etc. conditionne le chrétien a soumettre son intelligence, sa volonté aveugle dans cette autorité de l'église. Nous ne nous posions pas de question, nous suivions.

Quelqu'un arrive et raconte l'histoire de l'Église, du schisme date à l'appuie, et tout. Le chrétien pratiquant ne cède pas. Il croit fermement en l'église catholique, dans tous les dogmes catholiques car sa volonté et son intelligence sont soumis à cette autorité et est totalement fermée à ce qui est étranger.

Il ne peut pas changer car hors de l'église point de salut. Il craint pour son salut éternel s'il doutait un seul instant de l'église de Rome. Ce n'est pas facile. Car pour le chrétien pratiquant, il s'agit bien du salut éternel qui est mis en péril et non une recherche de spiritualité nouvelle. Il préfère rester dans ces nuits spirituelles que de risquer le salut. Même s'il ne comprends pas que malgré tous ces efforts, il ne sent pas l'eau vive couler de son sein il préfère cet état là et vivre dans la foi pure, ce qui équivaut pour un catholique à une foi sans voir, ni comprendre, une foi soumise aveuglément à une autorité qui l'instruit.

Je pense qu'il y a moins de chance de conversion à l'église orthodoxe chez un catholique pratiquant convaincu que chez ceux qui découvre un besoin spirituel ou qui sont déçus de l'église et des changements qu'il y a eu depuis Vatican II etc. Chez ces derniers, leur esprit est ouvert. Chez le catholique, c'est fermé car leur volonté est soumise à l'autorité dans l'église romaine.

Je pense que cela prend plus qu'une brise légère pour convertir un tel chrétien.

Sylvie-Madeleine
Ploscaru Mihaela
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Message par Ploscaru Mihaela »

Sylvie Madeleine a raison, mon propre époux est devenu orthodoxe en passsant par les grcs melkites et parceque il alla en un monastère où sa cousine était la supérieure; avant cela , catholique pratiquant il ne connaissait de l'orthodoxie que des images à la télé des problèmes de Chypre...et de prêtres bizarres, barbus avec un drole de chapeau. lui et à plus forte raison ses parents et arrières grands parents, cherchaient à fortifier leur foi en Dieu au sein de la seule église qu'ils connaissaient sincèrement et qu'ils ne pouvaient trahir au risque de ne pas être sauvés..car si les orthodoxes anciens calendaristes, si les orthodoxes, si les mormons, les témoins de Jého.; disent "hors de l'Eglise, la leur donc, point de salut," les Catholiques idem alors quoi ! on leur demande d'être fidèle en trahissant d'abord ! pas facile psychologiquement ! beaucoup surce forum sont des convertis alors ils savent et que c'est souvent une démarche très individuelle et très étrange sans doute le Saint Esprit ! on peut comprendre cela sans leur jeter la pierre (la Pierre)
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Bien sûr ce chemin est pour certain très difficile à parcourir. Je veux dire qu’en France, où j’ai connu beaucoup de catholiques de toute sorte, je n’en connais guère qui soient encore des catholiques convaincus, soumis à ce qu’ils croient être une hiérarchie de droit divin. Ceux (très peu nombreux) qui adhèrent aveuglément à la foi de leurs ancêtres, et à tous ces principes, sont maintenant des catholiques intégristes ou traditionnalistes, très marginalisés par l’Église officielle jusqu’à l’élection du nouveau Pape. Tous les autres pensent que la véritable foi se mesure à l’engagement dans le monde présent. Naguère ils le faisaient en tant que membres de mouvements actifs, mais maintenant ils constatent que l’Église ne signifie plus rien pour eux. Les évêques continuent à maintenir l’appareil en vie, mais leurs moyens se réduisent de jour en jour. Ils sont convaincus que pour survivre l’Église doit adopter un certain nombre de mesures que l’abbé Pierre a fort bien énumérées dans son récent livre-testament : sacerdoce des femmes, mariage des prêtres et tolérance pour l’homosexualité. Jean-Paul II a constamment repoussé toutes leurs demandes. Ils pensaient que le pape à venir serait plus réaliste. ils ont reçu l’élection de Rayzinger comme une insulte et ont aussitôt manifesté leur vif désappointement. Ils sont maintenant en état de rupture virtuelle avec le Vatican.

Le Vatican tente une manœuvre de grande envergure pour se rapprocher de l’Orthodoxie. La petite citation byzantine critiquant l’Islam n’était nullement une gaffe. Elle représentait un gage donné aux Églises orthodoxes avant la conférence de Belgrade. Il y aura certainement d’autres concessions.

Mais tout cela ne répond pas du tout aux besoins de renouveau spirituel des chrétiens désemparés de l’Occident. La vérité fait son chemin dans le secret des consciences.
Jean-Louis Palierne
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Jean-Louis Palierne a dit :
Je veux dire qu’en France, où j’ai connu beaucoup de catholiques de toute sorte, je n’en connais guère qui soient encore des catholiques convaincus, soumis à ce qu’ils croient être une hiérarchie de droit divin. Ceux (très peu nombreux) qui adhèrent aveuglément à la foi de leurs ancêtres, et à tous ces principes, sont maintenant des catholiques intégristes ou traditionnalistes, très marginalisés par l’Église officielle jusqu’à l’élection du nouveau Pape.
C'est vrai que la grande majorité des catholiques sont en recherche, pas de la véritable Église, mais de quelque chose, peut-être de soi-même. Beaucoup peuvent tout aussi bien aller chez les évangélistes le lundi soir, faire sa méditation transcendantale ou son yoga tous les jours, aller voir son guérisseur Reiki le vendredi, voir une médium le samedi et aller à la messe le dimanche sans trouble de conscience. Ces personnes là, lorsqu'ils rencontrent Jésus à travers Sa Parole, sont prêts à choisir, sont prêts à renoncer à beaucoup de choses qui sont contraire à la vie Chrétienne pour suivre Jésus. Il reste pour eux à déterminer dans quelle église. Si l'Église orthodoxe était plus visible, elle pourrait accueillir dans son sein toutes ses personnes en recherche et les guérir de leurs divers maux en leur apportant la lumière de la Vérité.

Mais Antoine dans ses questions à Kolia, demandait :
-Quelle différence flagrante voyez vous dans les écrits ascétiques et spirituels orthodoxes et dans dans les écrits ascétiques et spirituels catholiques romains? Par exemple si nous prenons Thérèse d'Avila, en quoi sa spiritualité est-elle différente voire incomplète en comparaison d'un St Silouane, d'un Saint Séraphim de Sarov, d'un Dorothée de Gaza, St Macaire, St Jean Climaque, Père Matta El Maskine, St Siméon le nouveau Théologien, St Pierre Damascène etc...A quelles sources Thérèse d'Avila s'est-elle nourrie?

-Quelle importance revêtent,dans la vie spirituelle, les innovations dogmatiques latines?

- Ce que je ne comprends pas c'est que bien que ces auteurs soient lus maintenant dans les monastères , groupes d'études des Pères, université, colloques en tout genre, bien qu'ils soient édités par les maisons d'éditions catholiques, comment font-ils pour rester malgré tout dans une appartenance ecclésiale schismatique, rattachée à une papauté dont quelques simples faits historiques suffit à démontrer l'hérésie et le schisme. Comment un Ratzinger qui ne souffre pas de déficit intellectuel peut-il accepter d'être pape? La question est marrante mais c'est bien là le problème.
J'ai compris qu'il parlait des catholiques convaincus. Rare vous dîtes. Oui, c'est le petit nombre, mais combien entêté. Traditionalistes, peut-être, sans toutefois vouloir à tout prix le retour du latin. Le mot intégriste est peut-être fort. Il me fait penser à terrorisme. À moins que vous voulez dire que ce chrétien convaincu de son église, pense que les autres confessions doivent se convertir à son église. Il me semble que cette dernière façon de voir est tout à fait orthodoxe. En tout cas, c'est ce que je comprends sur ce forum ci. Sur ce point, je n'ai pas vraiment changé. Je m'étonne que l'on puisse être convaincu d'une église et lors d'une conversion être convaincu dans l'autre. Ce n'est pas une brise légère qui peut opérer un tel bouleversement. Je ne suis pas capable d'expliquer comment cela peut se faire encore moins les pourquoi.

Je suis d'accord avec vous lorsque vous dîtes : "La vérité fait son chemin dans le secret des consciences."


Sylvie-Madeleine
Kolia
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Message par Kolia »

Les interprètes du tremblement de terre et la brise légère n'ont manifestement pas saisi l'allusion, trop elliptique sans doute, à 1R. 19,13 et à tout le passage relatant le voyage du prophète Elie à l'Horeb.
Pardonnez-moi.
Kolia.
Sylvie
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Message par Sylvie »

Les interprètes du tremblement de terre et la brise légère n'ont manifestement pas saisi l'allusion, trop elliptique sans doute, à 1R. 19,13 et à tout le passage relatant le voyage du prophète Elie à l'Horeb.
Pardonnez-moi.
Kolia.
Cher Kolia,

Je comprends que Dieu n'était pas dans le tremblement de terre, ni dans l'orage. Est-ce qu'Élie aurait pu reconnaître Dieu dans la brise légère, dans la paix si auparavent il n'avait éprouvé le trouble causé par le tremblement de terre et l'orage ?

Sylvie-Madeleine
Kolia
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Message par Kolia »

Il me semble que le texte biblique nous montre plutôt que tout l'itinéraire d'Elie (la marche jusqu'à l'extrème épuisement, la restauration par grâce et la suite...) a rendu le prophète capable de discerner dans la brise le lieu où le Seigneur réside.
Je ne veux pas insister lourdement mais cette marche épuisante amenant aux portes du désespoir, l'expérience de la grâce pour permettre de parvenir enfin à la montagne sainte, de rencontrer de Dieu dans la brise sans que les terrifiantes manifestations précédentes ne causent aucun trouble, me semblent être à l'image de quelque chose ...
Kolia
Sylvie
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Message par Sylvie »

Cher Kolia,
Il me semble que le texte biblique nous montre plutôt que tout l'itinéraire d'Elie (la marche jusqu'à l'extrème épuisement, la restauration par grâce et la suite...) a rendu le prophète capable de discerner dans la brise le lieu où le Seigneur réside.
Je ne veux pas insister lourdement mais cette marche épuisante amenant aux portes du désespoir, l'expérience de la grâce pour permettre de parvenir enfin à la montagne sainte, de rencontrer de Dieu dans la brise sans que les terrifiantes manifestations précédentes ne causent aucun trouble, me semblent être à l'image de quelque chose ...
Kolia
Cher Kolia,

Je pense que ce que vous décrivez là est la manière de discerner.

Oui, cette longue marche a permis au prophète d'être à l'écoute de son coeur. C'est par l'effet dans son coeur, soit du trouble et de la paix ou encore de la joie causé par les phénomènes ou événements extérieur à lui, que le prophète a pu découvrir là où se manifeste la Présence de Dieu.

Excuse-moi si je ne m'exprime pas comme il faut. Je ne suis pas très instruite à comparé à vous.

Sylvie-Madeleine
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Message par Kolia »

Chère Sylvie,

L'important dans ce forum n'est pas la culture mais l'humble charité. Et, de ce point de vue, nous apprenons tous les uns les autres.
Si le personnage du saint prophète Elie vous intéresse, je vous signale un livre de sœur Eliane (Poirot), une uniate, qui a publié dans la collection Spiritualité Orientale (n° 65), une anthologie des textes patristiques concernant ce personnage. Il est toujours bon d' apprendre des pères ... même si ce sont des uniates qui les éditent.

Kolia.
Kolia
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Message par Kolia »

Encore moi ! pardonnezi.
Il me semble que ce fil concerne les problèmes liés aux juridictions russes en Europe occidentale ... et nous en sommes arrivés au saint Prophète Elie. A moins qu'être Tishbite consiste à être né sur les rives de la Volga, nous avons un peu divagué.
Quelqu'un pourrait-il recentrer le débat en résumant les acquis de ce qui a été dit sur les Juridictions et en formulant quelques nouvelles questions ? Venant d'arriver, je ne suis pas capable d'un tel travail de synthèse. Merci à celui qui se dévouerait .
Kolia.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Pour ma part je crois que l’Église orthodoxe, c’est-à-dire toutes les Églises locales qui sont unies dans la communion orthodoxe, est l’unique lieu où l’on peut présenter à Dieu la seule offrande qui lui soit agréable et recevoir toute la Grâce qui nous est nécessaire. Il y a des gens qui n’arrivent pas à le comprendre et restent dans des communautés où cette communion a été altérée. Je leur donne tort. Mais si je rencontre un de mes vieux amis catholique ou protestant, je ne lui saute pas à la gorge pour autant. Je n’en parle même pas avec eux. Je ne parle de ces questions, et je n’exprime mon choix irrévocable, qu’avec des gens qui posent déjà en eux-mêmes des questions, c’est-à-dire qui sont en recherche, et ce ne peut être que sous l’impulsion de l’Esprit. Alors je suis libre d’en parler avec ces derniers, et je n’ai aucune raison de leur cacher où se trouve le lieu qu’ils désirent trouver. Et ce lieu ne peut être que dans l’Église orthodoxe.

Quand je vois tous ces gens qui mélangent, en France, autour de moi, foi “catholique”, spiritualisme, réincarnation, ésotérisme, etc, je me demande s’il y a encore ici des catholiques véritables. Jamais dans l’époque que j’ai connue de telles confusions n’auraient été possibles. Les évêques catholiques français eux-mêmes, dans leur très grande majorité, pensent que l’Église ne pourra être “sauvée” que par le mariage des prêtres, l’ordination des femmes (il y a déjà au moins une “évêchesse”) et la tolérance à l’égard de l’homosexualité. Où vont-ils ? Peut-on encore parler de l’Église catholique en France. Et ils n’ont plus aucune autorité sur leurs fidèles (à juste titre).

Il y a des gens “en recherche” qui croient devoir respecter les enseignements des saints "les plus spirituels" de l’Église catholiques. Pour être court, citons François d’Assise ou Thérèse d’Avila. Je n’ai aucun désir d’entrer dans ce genre de polémiques. Je ne crois absolument plus ni à l’un ni à l’autre. La tradition de nos Pères dans la foi, jalousement conservée par l’Église orthodoxe, est le seul guide dont nous ayons besoin. Avec eux nous sommes sûrs de ne pas nous égarer. Inutile d’essayer d’aller faire le tri dans ce qui aurait pu exister ailleurs. Toute notre éducation spirituelle est à refaire, après des siècles d’errances et d'exaltations. Tenons-nous en à des guides éprouvés : les Pères de l’Église, l’enseignement des Conciles et les textes liturgiques.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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