Icônes et Pères de l'Eglise

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Augustinus
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Icônes et Pères de l'Eglise

Message par Augustinus »

Bonjour à tous, je suis nouveau ici :) et j'aimerais avoir un petit renseignement.
En effet, j'ai pu lire dernièrement un document sur l'Orthodoxie ou les icônes sont mises en avant avec beaucoup de ferveur, notamment pour attester l'Incarnation du Fils de Dieu.
Le document disait que la doctrine Orthodoxe des icônes étaiet la Tradition ancienne de l'Eglise, et même, que St Luc en était le premier peintre.

Alors voici mes questions:

-> Cette tradition sur St Luc est-elle authentique?

Et aussi:

-> Dans les livres de quels auteurs anciens (comme St Irénée) peut-on trouver des traces évidentes de l'antiquité de ce culte (contre ceux qui le nient)?

Merci d'avance pour vos réponses, et bonne journée à tous

:P :wink: :idea:
Claude le Liseur
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Re: Icônes et Pères de l'Eglise

Message par Claude le Liseur »

Augustinus a écrit :Bonjour à tous, je suis nouveau ici :) et j'aimerais avoir un petit renseignement.
En effet, j'ai pu lire dernièrement un document sur l'Orthodoxie ou les icônes sont mises en avant avec beaucoup de ferveur, notamment pour attester l'Incarnation du Fils de Dieu.
Le document disait que la doctrine Orthodoxe des icônes étaiet la Tradition ancienne de l'Eglise, et même, que St Luc en était le premier peintre.

Alors voici mes questions:

-> Cette tradition sur St Luc est-elle authentique?

Et aussi:

-> Dans les livres de quels auteurs anciens (comme St Irénée) peut-on trouver des traces évidentes de l'antiquité de ce culte (contre ceux qui le nient)?

Merci d'avance pour vos réponses, et bonne journée à tous

:P :wink: :idea:
Oui, il existe en effet une tradition selon laquelle saint Luc aurait été le premier iconographe.
Il existe aussi une tradition à propos du saint Mandylion, le tissu sur lequel Notre Seigneur aurait laissé l'empreinte de son visage pour l'envoyer à saint Abgar V le Noir, roi de l'Osrhoène (et premier chef d'Etat chrétien). Ce mandylion est le modèle des icônes dites achiropoiètes.

Le premier texte qui mentionne une icône est une Vie de saint Jean, malheureusement difficile à dater, qui parle d'un portrait de saint Jean conservé par son disciple Lycomidès.

L'iconographie chrétienne la plus ancienne qui nous soit parvenue remonte au IIIe siècle. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en ait pas eu avant.

André Grabar, dans L'iconoclasme byzantin, souligne qu'il y a peu de textes en faveur des icônes dans un passé aussi reculé tout simplement parce qu'il y avait un consensus assez général et que les voix hostiles aux icônes ne suscitaient même pas de réponse. Ce qui a peut-être permis à l'iconoclasme de faire son chemin jusqu'au moment où il a pu devenir le problème crucial, l'hérésie menaçante contre laquelle les orthodoxes ont lutté 117 ans (726-843).
Augustinus
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Re: Icônes et Pères de l'Eglise

Message par Augustinus »

lecteur Claude a écrit : Oui, il existe en effet une tradition selon laquelle saint Luc aurait été le premier iconographe.
Merci de cette réponse. Sait-on de qui et d'où remonte cette tradition?
Le premier texte qui mentionne une icône est une Vie de saint Jean, malheureusement difficile à dater, qui parle d'un portrait de saint Jean conservé par son disciple Lycomidès.
Je comprends que ce genre de texte soit difficile à dater, mais ne peut-on pas avoir quelques estimations quand même?
André Grabar, dans L'iconoclasme byzantin, souligne qu'il y a peu de textes en faveur des icônes dans un passé aussi reculé tout simplement parce qu'il y avait un consensus assez général et que les voix hostiles aux icônes ne suscitaient même pas de réponse. Ce qui a peut-être permis à l'iconoclasme de faire son chemin jusqu'au moment où il a pu devenir le problème crucial, l'hérésie menaçante contre laquelle les orthodoxes ont lutté 117 ans (726-843).
C'est interessant. En fait, ma question portait sur des considérations plus générales.
Par exemple, Irénée a lutté en 5 livres contre de sérieux négateurs de l'Incarnation, puis aussi, il a rédigé une "Démonstration Apostolique". Ne devrait-on pas s'attendre à trouver quelques mentions de l'Icône pour réfuter de telles erreurs?

Sinon, n'est-il pas surprenant que les Juifs n'auraient rien dit de cette apparente transgression au second commandement, alors que la circoncision, à elle seule (!), a fait tant de polémiques?

Et pour finir (quand même! --et oui je sais je pose beaucoup de questions :oops: :lol: ), que doit-on penser des hostilités comme celle d'Epiphane de Chypre?

Merci :wink:
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

L’art paléo-chrétien offre des images dont le symbolisme est similaire aux thèmes de l’art païen. Les sarcophages ou les fresques des catacombes en particulier nous montrent le Christ comme le Pédagogue ou le Pasteur, nous montrent le Baptême en utilisant des techniques et des symboles d’alors Plus des symboles comme le Chi-Rô ou la corbeille de pains, la vigne ou le poisson.

L’Église s’est développée et approfondie pas seulement en étendue, mais aussi en approfondissant sa foi, et en particulier en modifiant ses modes de représentation. Il faut noter aussi que les deux traditions iconographiques les plus anciennes, celle de saint Luc faisant le portrait de Marie, et celle de l’icône “acheiropoïète” les font venir de Syrie, et non du monde gréco-romain. L’Orient avait probablement conservé non seulement les deux images, mais aussi le souvenir des traits des Apôtres.

L’iconographie orthodoxe avait probablement fait ses premiers pas avant l’apparition de l’iconoclasme, mais nous n’avons presque rien conservé. Les plus anciennes icônes que nous possédions sont presque toutes postérieures. L’Église a alors élaboré un art puissamment original, et qui ne doit plus rien aux symboles.

Ce développement est d’ailleurs parallèle à celui de l’hymnographie.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Augustinus
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Message par Augustinus »

Jean-Louis Palierne a écrit :L’art paléo-chrétien offre des images dont le symbolisme est similaire aux thèmes de l’art païen. Les sarcophages ou les fresques des catacombes en particulier nous montrent le Christ comme le Pédagogue ou le Pasteur, nous montrent le Baptême en utilisant des techniques et des symboles d’alors Plus des symboles comme le Chi-Rô ou la corbeille de pains, la vigne ou le poisson.
Existe-t-il des documents pouvant démontrer à ceux qui en douteraient, que ces figures faisaient l'objet d'un culte comparable à celui du Concile de 787?
Il faut noter aussi que les deux traditions iconographiques les plus anciennes, celle de saint Luc faisant le portrait de Marie, et celle de l’icône “acheiropoïète” les font venir de Syrie, et non du monde gréco-romain. L’Orient avait probablement conservé non seulement les deux images, mais aussi le souvenir des traits des Apôtres.
Je vois. Mais une question me turlupine:
comment se fait-il que St Epiphane de Chypre, et d'autres encore, n'aient pas connu ces Traditions?
L’iconographie orthodoxe avait probablement fait ses premiers pas avant l’apparition de l’iconoclasme, mais nous n’avons presque rien conservé. Les plus anciennes icônes que nous possédions sont presque toutes postérieures. L’Église a alors élaboré un art puissamment original, et qui ne doit plus rien aux symboles.

Ce développement est d’ailleurs parallèle à celui de l’hymnographie.
Je vois. Mais je ne comprends toujours pas non plus comment ila pu se faire que les Apôtres aient des icônes, ainsi que leurs proches successeurs, et que nul Juif ne leur fasse le reproche de leur rendre un culte.

Sinon, sait-on à peu près où et quand St Luc a peint la première sainte image?

(Et merci de toutes vos réponses :wink: )
Irène
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Message par Irène »

Sous toute réserve, je copie un texte trouvé sur le site :

http://www.mariedenazareth.com/1846.0.html



Le plus ancien témoignage écrit, vers 520...

Dans le cas qui nous intéresse, le plus ancien témoignage écrit (et il en existe d’autres), rapportant que saint Luc a peint les traits physiques de Notre Dame, remonte à 520 environ, ce qui n’est pas si mal si l’on songe que la plupart des documents des auteurs latins que nous possédons aujourd’hui remontent au neuvième, dixième ou onzième siècle. Il s’agit du témoignage de Theodorus lector, lecteur à Sainte Sophie de Constantinople qui écrit : « Eudoxie envoya à Pulchérie, de Jérusalem, l’image de la Mère de Dieu qu’a peinte l’évangéliste Luc » (Theodorus Lector, Historia Ecclesiastica, 1,5 – in Patrologia Graeca : LXXXV, 165).
Augustinus
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Message par Augustinus »

Vous voulez dire que le plus ancien témoignage écrit remonte au VIe siècle? :shock:
Ne trouvez-vous pas que c'est assez tardif...? :?
Irène
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Message par Irène »

Moi, je ne dis rien !
J'essaie de trouver des élèments de réponse ...
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Augustinus a écrit :Vous voulez dire que le plus ancien témoignage écrit remonte au VIe siècle? :shock:
Ne trouvez-vous pas que c'est assez tardif...? :?
On voit bien où vous voulez en venir, surtout quand on connaît cette condamnation que vous partagez avec votre ami "Athanase" à l'égard du VIIe concile oecuménique, et on le verrait tout aussi bien si vous vous dispensiez des ":schock:" qui rendent la lecture de vos messages moins agréable. Nous ne sommes pas ici sur votre cher forum réformé confessant et les émoticons ne sont pas le genre de la maison.

Je vous signale au passage que, contrairement à ce que vous avez écrit sur le forum en question, on n'a jamais baptisé dans aucun monastère orthodoxe au nom de saint Jean-Baptiste, et qu'il est d'autant plus rééellement choquant, pour le coup, que vous ayez écrit cela que vous savez très bien que le rite du baptême est uniforme dans l'Eglise orthodoxe et fixé dans l'Euchologe.

Pour mémoire, voici l'énormité que vous avez écrite (http://fltr.free.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=212 ):
Au fait, j'ai lu un jour dans un livre sur l'Orthodoxie (enfin, ce qu'on a coutume d'appeller ainsi...), que dans un certain monastère --en Russie ou en Grèce, je ne sais plus exactement-- on administrait le Baptême au nom de St Jean Baptiste
Allons, allons, c'est tellement absurde que je ne crois pas un seul instant que vous puissiez croire que l'on administre le baptême au nom de saint Jean Baptiste. Je ne peux donc qu'en déduire que vous éprouvez une vive hostilité à l'égard de l'Eglise et que, dans ce contexte, vous êtes prêt à écrire n'importe quoi pour la déconsidérer. Vous me direz, c'est de bonne guerre, mais, justement, c'est la guerre.
C'était une remarque que j'avais envie de vous faire depuis longtemps. Au vu d'une pareille désinformation que vous avez propagée, sachant aussi ce que vous avez écrit sur le présent forum, je me permets d'entretenir les plus grands doutes quant à vos intentions lorsque vous venez poster, certes sous un hétéronyme, sur un forum pour lequel vous affichez par ailleurs un tel mépris.

En effet, quand on écrit ceci (http://fltr.free.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=282 ):
Je vois que vous avez tenté une approche sur le "forum (dit) Orthodoxe"
et bien, on est cohérent et on ne vient pas sur ledit forum. Ne faites pas comme l'archiprêtre autoproclamé Frédéric Luz qui essayait de poster sous divers pseudonymes ("Georges Vals", "Dimitri Spoti") des messages calomniateurs à l'égard d'un prêtre du patriarcat de Constantinople sur le présent forum tout en attaquant ledit forum sous sa véritable identité sur son blog.


Faut-il vous rappeler qu'il s'agit d'un forum orthodoxe privé? Je ne peux que vous inviter à relire le fil "Ce que parler veut dire". Cela vous évitera de vous égosiller à la manière de votre ami "Athanase" sur vos arguments prétendument imparables auxquels les "byzantins" ne peuvent répondre. Si on ne répond pas passé un certain temps, c'est parce que ce forum n'a jamais été destiné au pilpoul. C'est un forum orthodoxe destiné à des discussions sur l'Orthodoxie, pas à des controverses stériles. Et si cela ne vous plaît pas, relisez le fil "Ce que parler veut dire" ou procurez-vous le Journal officiel de la République française du 20 mai 2005.

Notez que ce n'est pas parce que vous êtes hétérodoxe. Christianc n'est pas non plus orthodoxe, mais je ne vois que sincérité dans sa démarche, et je suis tout à fait prêt à discuter avec quelqu'un qui n'est pas d'accord avec l'Eglise orthodoxe mais qui veut vraiment discuter et se renseigner.

En revanche, les bobards comme celui du baptême au nom de saint Jean-Baptiste, excusez-moi, mais cela tue d'avance la discussion. Je ne vois ni Christianc, du côté protestant, ni Miguel, du côté romano-catholique, lancer de pareilles rumeurs.

Je doute donc que vous soyez animé par un véritable esprit de recherche ou que vous veniez vous informer. Je ne peux que prier pour que le Seigneur vous éclaire et vous unisse un jour à son Eglise orthodoxe, une, sainte, catholique-conciliaire et apostolique.

Toutefois, je ne voudrais pas vous rendre le mal pour le mal, et je vais quand même essayer de vous tendre une main que vous serez capable de saisir ou pas. D'autant plus que le rappel de quelques principes pourrait profiter à d'autres, plus intéressés par les sujets religieux.

Venons en fond et à ce que vous cherchez à prouver en vous basant sur le caractère prétendument tardif de la première mention écrite de la tradition relative à l'icône peinte par saint Luc . Vous auriez quand même pu relever que le texte daté de 520 rapporte l'envoi de cette icône à l'impératrice Pulchérie qui vivait au milieu du Ve siècle.

Vous pourriez tout aussi bien en inférer que la consubstantialité de la Trinité serait apparue au IVe siècle.


Votre réaction me semble appeler quelques explications quant à la manière dont s'exprime la conscience dogmatique de l'Eglise.

Si, au IVe siècle, Arius ne s'était pas mis à attaquer la croyance traditionnelle de l'Eglise, il n'y aurait jamais eu de concile de Nicée. Dans l'Eglise, les conciles ne se réunissent pas pour le plaisir de procéder à un "développement dogmatique" inutile puisque toute la doctrine se trouve dans le dépôt reçu des Apôtres. Les conciles ont dû se réunir pour faire face à la menace d'hérésies qui remettaient en cause la tradition de toujours, et pour réaffirmer et préciser la foi apostolique là où elle était attaquée par les hérésiarques.

La situation est exactement la même pour l'iconomachie. Grabar, avec sa connaissance de la vie de l'Eglise l'explique très bien (L'iconoclasme byzantin, Flammarion, Paris 1998, p. 15):

"Mais on ne saurait oublier non plus ce fait plutôt surprenant, à savoir qu'à un petit nombre de textes du IVe siècle qui rejetaient avec indignation et véhémence le recours des chrétiens aux images, on ne saurait opposer les paroles d'une même forme de conviction qui feraient appel à l'iconographie chrétienne. Il semblerait que la thèse des iconophiles n'avait pas eu besoin d'avocats qui défendissent la cause des images." Et pour cause: l'iconodoulie faisait à ce point partie de la tradition immémoriale de l'Eglise que les écrits des iconomaques étaient vox clamantis in deserto.

Et l'iconoclasme qui a été un véritable danger pour le christianisme au VIIIe siècle ne puise pas ses sources dans ces auteurs iconomaques chrétiens, mais bien dans l'Islam du califat de Bagdad limitrophe de l'Empire des Romains.

Il y a quand même des cas où l'on est bien forcé de se reporter à la tradition immémoriale suivie depuis le temps des Apôtres.


Vous seriez surpris de la quantité de sources écrites et archéologiques qui ont disparu au cours des siècles. Il y a quelques années, dans un train entre Fribourg et Genève, j'avais eu une discussion avec un archéologue qui m'avait signalé qu'il devait rester moins d'une dizaine d'églises byzantines antérieures au VIIIe siècle.
Donc, comme je l'ai dit, ce n'est pas parce que l'on n'a pas trouvé de témoignages iconographiques antérieurs au IIIe siècle (à l'exception du Mandylion) qu'il n'y en a pas. Attendez les prochaines découvertes archéologiques. Je viens d'apprendre que l'on a retrouvé des textes basques du IIIe siècle, alors qu'il y a encore quelques décennies on affirmait qu'on n'avait pas de texte basque antérieur au XVIe siècle.

N'essayez pas non plus de tirer trop d'arguments d'un passage ambigu de saint Epiphane (Panarion, 27, 6, 10): "Si les images des païens sont acceptés (par les chrétiens), les usages païens font le reste". D'abord, c'est singulièrement capillotracté de passer d'une condamnation des images des païens à une condamnation des icônes chrétiennes. Ensuite, vous savez bien que la sainteté d'un homme ne lui donne pas l'infaillibilité, et que beaucoup de saints ont écrit des erreurs. Il y a un nombre incroyable d'erreurs dogmatiques chez Augustin d'Hippone devenu votre pseudonyme sur le présent forum, et pourtant l'Eglise lui donne le titre de bienheureux, parce qu'il s'était soumis d'avance au jugement que l'Eglise pourrait porter sur les erreurs contenues dans ces textes. C'est toute la différence qui existe entre un saint orthodoxe qui se trompe et un hérésiarque. Je suis certain que, s'il avait vécu à l'époque iconoclaste, saint Epiphane se serait battu dans le camp orthodoxe.

Pour mémoire, voici encore une fois le passage pertinent de la lettre de saint Photios le Grand au patriarche d'Aquilée:

"N'y a-t-il point eu de circonstances complexes qui ont forcé beaucoup des Pères à s'exprimer d'une manière imprécise, en partie pour répondre, en s'adaptant aux circonstances, aux attaques d'ennemis, et parfois en raison de l'ignorance humaine à laquelle ils étaient eux aussi exposés ? ... Si certains ont parlé avec imprécision, ou même, pour quelque raison inconnue de nous, ont dévié du droit chemin, mais s'ils n'ont pas été contestés et si personne ne les a mis en mesure de connaître la vérité, nous les admettons dans la liste des Pères, tout comme s'ils n'avaient rien dit de tel, en raison de la droiture de leur vie, de leur vertu remarquable et de leur foi irréprochable à tout autre égard. Nous ne suivons pas, cependant, leur enseignement là où ils sont sortis du sentier de la vérité... Quant à nous, sachant que certains de nos Saints Pères et Docteurs se sont écartés de la foi des vrais dogmes, nous n'acceptons pas comme doctrine ces domaines dans lesquelles ils se sont égarés, mais nous embrassons les hommes."

Qui permet d'avance de rappeler le consensus Ecclesiae face à toutes les interprétations plus ou moins hasardeuses basées sur des fragments isolés des écrits d'un saint.
Dernière modification par Claude le Liseur le mer. 23 août 2006 15:52, modifié 9 fois.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Non, ce n'est pas un témoignage si tardif. Tout d'abord une bonne partie de la tradition de l'Eglise a d'abord fait l'objet d'une transmission orale. Nous avons par exemple très peu de données sur l'ordo liturgique des deux et même trois premiers siècles, mais le peu d'allusions écrites permet de savoir qu'il existait, que ce n'était pas un régime d'improvisation, et d'en avoir une idée globale sinon dans le détail. De plus il s'agit de deux images forcément gardées dans une Eglise locale. Pour le Mandylion, nous savons qu'il s'agit d'Edesse. Pour l'icône de Luc, de Jérusalem. Ces localisations sont cohérentes.
D'autre part, il existe très peu de manuscrits antérieurs au IVe siècle pour une raison très simple: lors de la persécution de Dioclétien, à partir de 303, les livres chrétiens devaient être saisis et détruits. Beaucoup ont été cachés mais, comme il s'agissait de copies sur papyrus, assez fragiles, une bonne partie a été endommagée et donc ne nous est pas parvenue.
A titre de comparaison, le manuscrit le plus ancien des oeuvres de Platon que nous possédons ne date pas du IVe siècle avant le Christ - date de la rédaction de l'oeuvre elle-même - mais du IXe siècle de notre ère !
Je sais, c'est énorme. C'est là où ce que l'on appelle la critique textuelle (comparaison des manuscrits d'un même texte, comparaison avec d'autres textes pour débusquer d'éventuels anachronismes de langage, etc.) entre en jeu. Elle permet d'authentifier un ouvrage, de dégager sa date de rédaction, de dégager le texte le plus fréquent des variantes de copistes. C'est un travail humble et assez ingrat qui ne doit jamais remplacer une exégèse spirituelle mais qui en est un bon serviteur.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
christianc
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Message par christianc »

Merci ... cette histoire d'icone m'intéresse, j'avais trouvé que
Le mouvement iconoclaste part d'Asie Mineure οù le calife Yézid publie en 723 un édit ordonnant de détruire toutes les images «soit dans les temples, soit dans les églises, soit dans les maisons». La campagne sauvage de destruction se propage rapidement parmi les évêches des provinces orientales et atteint la cour impériale de Byzance.

Il part sous l'influence des arabes et de l'Islam naissant et bien établi qui ne fait pas de représentation du visage humain
C'est d'une véritable origine historique de l'iconoclasme qu'il s'agit.
Alors que par ailleurs St Jean Damascène : (650-749)


Le fondement du culte des images est, selon S.Jean Damascène, le dogme christologique.


Le culte des images n'est pas un culte qui a pour objet l'image, d'abord c'est ce que je souhaiterais proposer.


Le salut est lié à l'Incarnation du Verbe divin, par conséquent à la matière, car le salut est réalisé par l'union en Christ de 1a divinité et de la chair humaine:
Citation:
«Jadis, Dieu, l'Incorporel et l'Invisible, n'etait jamais représenté. Mais, maintenant que Dieu s'est manifesté dans la chair et a habité parmi les hommes, je représente le visible de Dieu. Je n'adore pas 1a matière, mais j'adore le Createur de la matière, Qui est devenu matière à cause de moi, Qui a vοulu habiter la matière et Qui, par la matière, a fait mon salut». (St Jean Damascène)
Citation:
« Lorsque l'Invisible devient visible selon la chair, alors tu peux représenter la ressemblance de ce que tu as vu. Quand Celui qui n'a ni quantité ni grandeur, qui est incomparable en raison de 1a supériorité de sa nature, étant l'image de Dieu, quand Ιl assume 1a forme d'un esclave et s'humilie en cela jusqu'à la grandeur, adoptant une forme corporelle; alors grave-le sur une planche et élève à la contemplation Celui qui a daigné être vu. (St Jean Damascène)
Citation:
Représente sa condescendance ineffable, sa naissance de 1a Vierge, son baptême au Jourdain, sa transfiguration au Thabor, sa passion qui communique l'impassibilité, ses miracles, symboles de sa nature divine, accomplis par l'intermédiaire de sa chair, le tombeau salvafique de notre Libérateur, son ascension aux cieux; décris tout cela, et par la parole et par les couleurs, dans les livres et sur les planches»*.(St Jean Damascène)
St Jean Damascène ne se fait il pas l'écho d'un mouvement plus ancien que celui du Calife Yezid ?


En ce qui concerne l'absorbtion de données islamiques par le protestantisme


La présence d'anti-trinitaires chrétiens dans tout le mouvement protestant est prouvée au moment de la Renaissance.

Notamment à Genève.

Le fait que l'Espagne ait été un pôle intellectuel musulman de grande valeur jusqu'à 1492 en est un autre.

Le fait qu'en 1492 (après l'expulsion des Juifs et des Musulmans d'Espagne) il soit resté des Moriscos (Chrétiens incluant des pratiques et croyances et pratiques musulmanes) et des Marranes (Chrétiens incluant des pratiques juives) doit être pris en considération.

La Réforme se développant, se développe sous l'influence d'intellectuels, et fait une victime l'intellectuel Michel Servet (Espagnol...) - anti trinitaire connu.
Ce qui montre le poids de l'anti-trinitarisme dans la Réforme du 16eme siècle, d'autant plus que Servet n'avait jamais fait mystère de ses amitiés avec les Musulmans de l'époque.

Le protestantisme naissant a absorbé le refus islamique des images, mais s'est arrêté quand certains ont proposé le "refus de l'incarnation".

En lui même et historiquement le Protestantisme ne croit pas aux "confessions de foi". (il faut se le rappeler).

Quand à Michel Servet il est le symptome (et pas la cause)d'une époque protestante qui - à Genève - absorbe et s'imprègne de "tout ce qui est anti-romain", et l'intègre dans sa théologie.

(En très gros du point de vue calviniste : Le refus des Images = oui, le refus de l'incarnation = non ..., comme quoi il y a bien une relation entre "image" et "incarnation", c'est bien St Jean Damascène qui avait raison).



La notion de 'représentation', d'images, y est alors discréditée....

Ce serait une piste à poursuivre... Les relations entre calvinistes et orthodoxes, calvinistes et musulmans étant aujourd'hui prouvées.
Augustinus
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Message par Augustinus »

Bonsoir à tous et merci pour vos réponses.
J'ai encore quelques questions à vous poser (j'espère que vous voudrez bien y répondre aussi...)

Si je comprends bien vos propos, donc, l'Eglise des premiers siècles a tellement accepté le culte des images que personne ne s'en est jamais scandalisé, pas même les Juifs nouvellement convertis? Aucun Père non plus n'aurait jamais eu l'idée d'expliquer en quoi les icônes des chrétiens différaient des idoles païennes, histoire de répondre aux contre-arguments potentiels --ou d'instruire les convertis issus du paganisme afin d'éviter toute dérive?

Mais il reste bien des questions:

Le Concile d'Elvire, au IVe siècle, a interdit que l'on peigne des images de ce que l'on prie et adore sur les murs des églises.
Pourquoi?

Grégoire le Grand n'a pas fait mention de la tradition consistant à "vénérer" les images, quand Sénérus détruisait les images parce qu'il accusait ses paroissiens de les "adorer"; il lui rappelle juste que les images peuvent servir de "livres pour les ignorants".
Pourquoi?

Le Concile de Francfort a condamné Nicée II. Où était l'influence de l'Islam ici? D'ou venait cette tradition par laquelle ils ont répondu aux pères conciliaires d'Orients que les images ne servaient qu'à l'ornementtation des églises et à la mémoire des actions passées, sinon de ce même Grégoire?

(Quand aux liens entre Islam et protestantisme, je profite de la condamnation faite sur ce forum contre le mensonge, pour rappeller que ce genre d'histoire relève du pur fantasme, et du dénigrement gratuit).
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Augustinus a écrit :Bonsoir à tous et merci pour vos réponses.
J'ai encore quelques questions à vous poser (j'espère que vous voudrez bien y répondre aussi...)

Si je comprends bien vos propos, donc, l'Eglise des premiers siècles a tellement accepté le culte des images que personne ne s'en est jamais scandalisé, pas même les Juifs nouvellement convertis? Aucun Père non plus n'aurait jamais eu l'idée d'expliquer en quoi les icônes des chrétiens différaient des idoles païennes, histoire de répondre aux contre-arguments potentiels --ou d'instruire les convertis issus du paganisme afin d'éviter toute dérive?

Mais il reste bien des questions:

Le Concile d'Elvire, au IVe siècle, a interdit que l'on peigne des images de ce que l'on prie et adore sur les murs des églises.
Pourquoi?

Grégoire le Grand n'a pas fait mention de la tradition consistant à "vénérer" les images, quand Sénérus détruisait les images parce qu'il accusait ses paroissiens de les "adorer"; il lui rappelle juste que les images peuvent servir de "livres pour les ignorants".
Pourquoi?

Le Concile de Francfort a condamné Nicée II. Où était l'influence de l'Islam ici? D'ou venait cette tradition par laquelle ils ont répondu aux pères conciliaires d'Orients que les images ne servaient qu'à l'ornementtation des églises et à la mémoire des actions passées, sinon de ce même Grégoire?

(Quand aux liens entre Islam et protestantisme, je profite de la condamnation faite sur ce forum contre le mensonge, pour rappeller que ce genre d'histoire relève du pur fantasme, et du dénigrement gratuit).

Bien. Je retrouve chez vous la méthode consistant à faire semblant de poser des questions auxquelles vous croyez déjà avoir les réponses. Nous avions connu cette méthode avec une personne qui faisait semblant de poser des questions sur l'histoire de la Yougoslavie dans le but de faire l'apologie du bourreau Stepinac sur un forum orthodoxe. Vous faites semblant de poser des questions dans le but de faire l'apologie de l'iconoclasme sur un forum orthodoxe. Vous vous moquez ainsi de ceux qui se sont donné la peine de répondre à vos pseudo-questions et vous nous instrumentalisez. Mais nous sommes des êtres humains, pas vos instruments. Vraiment, la fin justifie tous les moyens? Je laisse votre consience seule juge et je préfère ne pas vous dire ce que je pense, au point de vue moral, de ces méthodes. Je trouve qu'instrumentaliser les gens que l'on a auparavant roulés dans la boue, c'est ajouter l'outrage à l'injure, et je pensais que mon précédent message vous aurait peut-être amené à une réflexion. Ou à moins à lire le fil "Ce que parler veut dire" qui épargnerait à tout le monde une perte de temps. Je constate que ce n'est pas le cas.


Il est à noter en particulier que l'on ne se réfère au concile d'Elvire, concile local espagnol dont les décisions n'ont eu ni autorité, ni notoriété, et dont on ne connaît même pas la date (300 ou 306?) que dès lors qu'il s'agit de justifier le célibat ecclésiastique et l'iconoclasme. Vous ne faites même pas l'effort de renouveler l'argumentation. Ce concile n'a pas été repris dans la collection des conciles locaux normatifs pour l'Eglise (qui a repris, par exemple, les canons du concile de Carthage). C'est parce que certains conciles locaux avaient commencé à entériner des usages contraires à la tradition que l'on a dû, par exemple, réunir le concile Quinisexte pour rétablir l'unité dans la diversité.

De même, la référence au concile de Francfort est significative: c'est par ce concile que Charlemagne commence le travail visant à éloigner l'Eglise franque de l'Orthodoxie. C'est à la suite de ce concile que la récitation du Credo avec le Filioque sera introduite à la chapelle impériale d'Aix-la-Chapelle (Aachen). C'est le concile de Francfort qui marque le début du processus qui mène à un schisme consommé en 1054. Nous en avons souvent parlé.

Que vous soyez partisan du célibat ecclésiastique et du Filioque en plus qu'iconoclaste est votre le droit le plus strict, mais cela vous montre le fossé qui vous sépare de l'Eglise orthodoxe.

Et au fait, en quoi peuvent vous importer les positions d'une Eglise dont vous avez par ailleurs inventé qu'elle ne baptisait plus au nom de la sainte Trinité, mais de saint Jean-Baptiste?

L'influence sur le semi-iconoclasme de Francfort? Mais l'iconoclasme byzantin d'inspiration islamique avait aussi essaimé en Europe occidentale; il suffit de voir ce qu'a fait Claude de Turin.
Et, surtout, vous feignez d'oublier - il en a été question maintes fois sur ce forum, et vous n'avez pas d'excuse à faire semblant de ne pas le savoir, puisque vous jugez si bien de tout et en particulier de nos rites de baptême ou de l'orthodoxie du présent forum - l'influence judaïsante à la cour des Carolingiens. N'est-il pas intéressant de constater que c'est simultanément que l'Eglise franque - qui, Dieu merci, n'était pas la totalité de l'Eglise en Europe occidentale - a vu apparaître en son sein le semi-iconoclasme, le jeûne du samedi et l'usage des azymes?

Cela étant, vous me forcez à me citer moi-même:
lecteur Claude a écrit :Pour mémoire, voici encore une fois le passage pertinent de la lettre de saint Photios le Grand au patriarche d'Aquilée:

"N'y a-t-il point eu de circonstances complexes qui ont forcé beaucoup des Pères à s'exprimer d'une manière imprécise, en partie pour répondre, en s'adaptant aux circonstances, aux attaques d'ennemis, et parfois en raison de l'ignorance humaine à laquelle ils étaient eux aussi exposés ? ... Si certains ont parlé avec imprécision, ou même, pour quelque raison inconnue de nous, ont dévié du droit chemin, mais s'ils n'ont pas été contestés et si personne ne les a mis en mesure de connaître la vérité, nous les admettons dans la liste des Pères, tout comme s'ils n'avaient rien dit de tel, en raison de la droiture de leur vie, de leur vertu remarquable et de leur foi irréprochable à tout autre égard. Nous ne suivons pas, cependant, leur enseignement là où ils sont sortis du sentier de la vérité... Quant à nous, sachant que certains de nos Saints Pères et Docteurs se sont écartés de la foi des vrais dogmes, nous n'acceptons pas comme doctrine ces domaines dans lesquelles ils se sont égarés, mais nous embrassons les hommes."

Qui permet d'avance de rappeler le consensus Ecclesiae face à toutes les interprétations plus ou moins hasardeuses basées sur des fragments isolés des écrits d'un saint.
Car cela illustre parfaitement votre attitude: vous ressortez un concile isolé et sans aucune autorité dès lors qu'il sert votre thèse.
Mais toutes les hérésies se ont appuyées, comme cela, sur des écrits isolés d'un saint, sur d'obscurs conciles provinciaux ou sur des passages de l'Ecriture hors de leur contexte. Rien de nouveau.

Cela ne fait-il pas bientôt seize siècles que les monophysites prétendent justifier leur erreur par le concile d'Ephèse tiré de son contexte ecclésial et par une phrase de saint Cyrille d'Alexandrie, μία φύσις του Θεού Λόγου σεσαρκωμένη ?

Nihil novi sub sole.
christianc
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Inscription : lun. 07 juil. 2003 9:21

Message par christianc »

Cher Augustinus,

l'autorité des confessions de foi en matière de protestantisme est tout à fait relative, ces confessions de foi étant considérées comme des "déclarations de foi" non contraignantes.

Et l'autorité des conciles subit le même sort,

Si je cite André Gounelle professeur de théologie Systématique protestante.

http://www.protestants.org/foi-extreme- ... nelle.html
* La Confession écossaise de 1560, rédigée par John Knox, déclare :

« Quiconque découvrira dans notre confession un article quelconque ' qui [contredirait] à la sainte Parole de Dieu, qu'il veuille bien nous le signaler par écrit. Nous lui promettons ' soit réfutation ' par la parole de Dieu soit correction de ce dont il nous aura prouvé la fausseté ».

* L'épitomé de la Formule de Concorde de 1577-1580 précise très nettement les choses :

« La sainte Écriture reste la seule règle et la seule norme; elle a seule l'autorité de juger ' Quant aux symboles ' ils n'ont point comme l'Écriture Sainte, l'autorité de juger; ils ne sont que des témoignages et des déclarations de foi. »
En 1537 Calvin refusait de signer la Confession de Foi de Nicée « pour ne pas introduire dans l'Église cet exemple de tyrannie : que soit tenu pour hérétique quiconque n'aurait pas répété les formules établies par un autre »
Par ailleurs l'Antitrinitarisme n'est pas une exception dans la mouvance protestante du 16ème au 18ème siècle, à Genève, en Italie du Nord, en Pologne (Michel Servet, Fausto et Lelio Socin, Biandratta, Ferencs David),

Andre Gounelle la reconnait comme étant "une mouvance protestante " (une des 4, lutherienne, réformées, anabaptiste et unitarienne)
(Source "le protestantisme" d'André Gounelle , édition Actes Sud).


A mon sens si je ne me trompe, dans une optique protestante l'autorité des conciles n'est pas plus grande que celle des confessions de foi qui n'ont au bout du compte que l'autorité que l'on veut leur donner.

Ils ne sont que des témoignages et des déclarations de foi.

Pour l'appliquer dans ce cas de la controverse iconoclaste. Si j'étend la compréhension des confessions de foi aux compréhension des conciles .


Quel est l'intérêt de s'appuyer sur des textes des conciles que notoirement on ne reconnait "que comme déclaration de foi" et "témoignage"?
Jean-Louis Palierne
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Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02

Message par Jean-Louis Palierne »

Il est certain que des chrétiens, dont parfois des chrétiens éminenrs, ont hésité avant d’adopter la vénération des images. Certains ont pu croire en effet que la vébération des images paraisse trop païenne. Mais la foi des fidèles l’a emporté et le Quinisexte et le VIIème Conciles œcuméniques ont eu plus de poids que le concile d’Elvire et le concile de Francfort.

Je crois que l’intérêt que trouve Augustinus à citer d’anciens conciles est qu’il espère ainsi montrer une faille dans les positions orthodoxes.

Il reste qu’il aura fallu un certain temps pour que l’Église élabore une iconographie véritable. Nous vénérons ces émouvants témoignages que sont les fresques et les bas-reliefs de l’Église primitive, mais nous respectons les types okus spirituels qu’a élaborés au cours des siècles la Tradition iconographique de l’Église.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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