Grégoire Papathomas

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paraclésis
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Grégoire Papathomas

Message par paraclésis »

Le père Grégoire Papathomas, du diocèse du patriarcat oecuménique en France, enseigne le droit à Paris XI et le droit canon à l'institut ST-Serge, il vient dans le dernier numero de "Contacts"(n°210, p 96-132) de donner un article intitulé: "La relation d'opposition entre Eglise établie localement etdiaspora ecclésiale".
Cet article est présenté ainsi dans le liminaire de la revue : "la longue étude du père Grégoire Papathomas a précisément pour objet de proposer une réflexion éclairante, rigoureuse et sas concession sur les problèmes ecclésiologiques actuels hérités des Temps Modernes, et de montrer, en particulier, les limites de la réception de l'ecclésiologie eucharistique au sein même de l'orthodoxie. Après avoir évoqué le problème des communautés ecclésiales dites de "diaspora", l'article examine la relation d'opposition instauréé de facto entre l'Eglise locale et la "Diaspora"; enfin, en recourant à des exemples récents et aux textes statutaires en vigueur, il met en évidence les problèmes ecclésiologiques posés par la praxis des Eglises et les difficultés qui s'ensuivent pour la communion ecclésiale. Cette étude a le mérite entre autres, de souligner l'articulation historique qui existe entre le phénomène du confessionnalisme en Occident et celui de l'ethno-phylétisme dans l'Orient chrétien. Il montre que plusieurs Eglises orthodoxes autocéphales, en étendant officiellement leur juridiction sur des ressortissants considérés indépendamment de toute territorialité et se trouvant en dehors même des leur territoire canonique traditionnel, violent gravement les principes ecclésiologiques de la Tradition de l'Eglise ancienne, et sèment la confusion "(C'est moi qui souligne)

Voici un article, qui dit clairement ce que souvent nous exprimons par le refus de l'utilisation du terme de 'Diaspora", mais qui va plus au coeur de l'installation de pratiques non traditionnelles, et qui prend pour exemple les chartres de l'Eglise de Chypre et de l'Eglise russe.
La lettre du premier avril du patriarche de Moscou se trouve alors resituée.

Autre avatar encore récent de notre ecclésiologie en déroute qui se trouve resitué, l'utilisation par certains synodes de titres déjà occupés par des évêques catholiques (j'ai pensé à un certain évêque de Marseille dont la nommination avait conduit une paroisse orthodoxe de Marseille à écrire à son métropolite pour lui demander humblement mais clairement de protester au sein de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France).

Pas de site internet donnant pour l'instant le texte in extenso, mais attendons peut-être le SOP....
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Claude le Liseur
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Re: Grégoire Papathomas

Message par Claude le Liseur »

paraclésis a écrit : Autre avatar encore récent de notre ecclésiologie en déroute qui se trouve resitué, l'utilisation par certains synodes de titres déjà occupés par des évêques catholiques (j'ai pensé à un certain évêque de Marseille dont la nommination avait conduit une paroisse orthodoxe de Marseille à écrire à son métropolite pour lui demander humblement mais clairement de protester au sein de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France).
Au contraire, c'est précisément la non utilisation par les Eglises orthodoxes présentes en France de titres correspondant à des villes réelles qui est la marque de la déroute de notre ecclésiologie (il en a été question à de multiples reprises sur ce forum), et j'avais eu un grand espoir quand j'avais vu le synode du patriarcat de Roumanie donner à Mgr Sylvain le titre de Marseille. (Démarche logique, puisqu'il devait être l'auxiliaire d'un métropolite basé à Paris et que Marseille se trouve être la deuxième ville de France derrière Paris.)
C'est au contraire une marque d'un grand éloignement par rapport à toute action apostolique que l'utilisation constante de titres in partibus du genre Korssoun ou Piatra Neamts, pour ne même pas parler de villes où il n'y a plus un seul chrétien depuis 1924 comme Comana du Pont.
Pendant ce temps-là, il y a sept évêques orthodoxes en résidence à Paris, et pas un seul pour le reste de la France.
Il me semble quand même que la construction de l'Eglise locale devrait commencer lorsque l'Eglise orthdoxe s'organisera dans les pays d'Europe occidentale sur une base conforme à l'ecclésiologie traditionnelle, avec des diocèses locaux et des régions métropolitaines.
Que les catholiques romains aient déjà attribué des titres ne nous concerne pas. Ils sont une religion et nous sommes une autre religion. Si j'ai bien compris, l'existence d'un évêque orthodoxe avec le titre de Marseille vous choque; et bien, en ce qui me concerne, le fait que les catholiques romains aient un archevêque de Bucarest, un archevêque latin d'Athènes, un archevêque byzantin d'Athènes, un patriarche latin de Jérusalem et pas moins de trois patriarches d'Antioche (maronite, syriaque et grec catholique) ne me choque pas. Le temps de Yalta est définitivement passé, même sur le plan ecclésiastique. Ils ont parfaitement le droit de s'occuper de leurs fidèles où ils veulent comme nous avons parfaitement le droit de s'occuper de nos fidèles où nous voulons. Nous vivons dans des pays où chacun est libre de choisir sa religion et où chaque religion est libre de s'organiser (même la Suisse a renoncé à l'obligation de l'approbation du Conseil fédéral pour la création de nouveaux diocèses). En clair, les catholiques romains vivent leur vie, et nous vivons la nôtre. Je ne vois pas pourquoi l'agenda de l'Eglise orthodoxe devrait être fixé par celui d'une autre confession apparue mille ans après elle. Vive la liberté, et surtout vive le souci pastoral.
paraclésis
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legenda

Message par paraclésis »

lecteur Claude, avez vous lu l'article de Papathomas ? Je ne peux recopier toute son argumentation mais elle m'a eu l'air solide et elle m'a convaincu.
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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

L’article du père Grigorios ne porte pas seulement sur la question du “titre” (c’est-à-dire le lieu qui est accolé à leur nom propre : Gabriel évêque de Comane) mais sur la définition même de ces étranges inventions parfaitement anti-canoniques : juridictions, diasporas etc.

Nous avons malheureusement affaire à une Église orthodoxe contemporaine sont les structures sont tout à fait anti-canoniques. On pourrait sur des points voisins de la notion d’évêques auxiliaires, ou bien de ces statuts dont se sont dotées les Églises ethniques (les Slaves disent Ustav) qui prétendre donner une organisation plus efficace que les canons de la Tradition orthodoxe, ou bien de l’absence d’une véritable vie synodale, ou encore de ces évêques-exarques sans appartenance synodale, etc.

Tout cela constitue une structure étrangère à l’esprit et à la lettre des canons de l’Église orthodoxe. Il est devenu maintenant usuel de dire que l’Église orthodoxe est “composée” d’Églises nationales, et qu’on va “à l’église grecque” ou “à l’église russe” !

Le plus grave dans tout cela est que les hiérarchies de ces Églises sont avant tout préoccupées de leur avenir institutionnel : quelle image donnent-elles, face à leur public et en comparaison avec les “autres Églises” (orthodoxes) ?

Les filiales en Occident de ces Églises ne cherchent à assurer l’encadrement culturel et national de leurs émigrations respectives, qu’elles appellent leurs “diasporas”. Elles ne semblent pas s’apercevoir de la pauvreté spirituelle de ces diasporas et de l’éloignement très rapide des 2ème et 3ème générations. Elles semblent fort embarrassées de l’intérêt qu’elles suscitent chez les Français, et n’ont rien à leur dire.

Bien sûr la Grâce divine est capable de suppléer en un clin d’œil aux médiocrités humaines. Quand ? Nous n’en savons rien. Peut-être demain, peut-être dans quelques siècles. Il nous reste à prier.

Le seul travail qui nous soit possible est d’étudier la Tradition orthodoxe, de la diffuser et de la traduire. Et n’oublions pas que César peut taper du poing sur la table et rappeler les hiérarques au respect des normes.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

L’article du père Grigorios ne porte pas seulement sur la question du “titre” (c’est-à-dire le lieu qui est accolé à leur nom propre : Gabriel évêque de Comane) mais sur la définition même de ces étranges inventions parfaitement anti-canoniques : juridictions, diasporas etc.

Nous avons malheureusement affaire à une Église orthodoxe contemporaine sont les structures sont tout à fait anti-canoniques. On pourrait sur des points voisins de la notion d’évêques auxiliaires, ou bien de ces statuts dont se sont dotées les Églises ethniques (les Slaves disent Ustav) qui prétendre donner une organisation plus efficace que les canons de la Tradition orthodoxe, ou bien de l’absence d’une véritable vie synodale, ou encore de ces évêques-exarques sans appartenance synodale, etc.

Tout cela constitue une structure étrangère à l’esprit et à la lettre des canons de l’Église orthodoxe. Il est devenu maintenant usuel de dire que l’Église orthodoxe est “composée” d’Églises nationales, et qu’on va “à l’église grecque” ou “à l’église russe” !

Le plus grave dans tout cela est que les hiérarchies de ces Églises sont avant tout préoccupées de leur avenir institutionnel : quelle image donnent-elles, face à leur public et en comparaison avec les “autres Églises” (orthodoxes) ?

Les filiales en Occident de ces Églises ne cherchent à assurer l’encadrement culturel et national de leurs émigrations respectives, qu’elles appellent leurs “diasporas”. Elles ne semblent pas s’apercevoir de la pauvreté spirituelle de ces diasporas et de l’éloignement très rapide des 2ème et 3ème générations. Elles semblent fort embarrassées de l’intérêt qu’elles suscitent chez les Français, et n’ont rien à leur dire.

Bien sûr la Grâce divine est capable de suppléer en un clin d’œil aux médiocrités humaines. Quand ? Nous n’en savons rien. Peut-être demain, peut-être dans quelques siècles. Il nous reste à prier.

Le seul travail qui nous soit possible est d’étudier la Tradition orthodoxe, de la diffuser et de la traduire. Et n’oublions pas que César peut taper du poing sur la table et rappeler les hiérarques au respect des normes.
Jean-Louis Palierne
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paraclésis
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Message par paraclésis »

ce qui me parait important et intéressant dans cet article, et merci à JLP qui l'a lu, c'est qu'il reprend clairement les fondements de nos errements ecclésiologiques et qu'il donne à cette démonstration le poids de son sérieux et de son titre non contestable (pour moi du moins) de canoniste.
j'ai beaucoup apprécié du même auteur sa contribution à l'éclaircissement de la situation canonique de l'Eglise en Estonie.
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