Christ est ressuscité!
Thierry,
Après lecture de votre message sur Saint-Serge, j'aimerais vous demander ce que vous reprochez exactement aux écrits du père Paul Florensky.
Je n'ai jamais rien lu de lui, mais je sais que les communistes avaient une dent contre ses livres. En Roumanie (où pourtant, contrairement à l'Union soviétique, l'Eglise avait pu garder son activité d'édition de Bibles et de livres religieux), son livre La colonne et le fondement de la vérité ne circulait que sous le manteau, en des exemplaires tapés à la machine. J'en ai donc déduit que les communistes devaient particulièrement détester ce livre, parce que leur censure contre les écrits religieux n'était normalement pas si forte en Roumanie qu'en Union soviétique.
sur Florensky
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sur Florensky
Dernière modification par Claude le Liseur le ven. 17 déc. 2004 17:03, modifié 1 fois.
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Je ne pourrai rien vous dire personnellement de Florensky, dont je n'ai jamais ouvert un livre, et je n'ai aucune intention de le faire. Je ne peux que vous renvoyer au livre du père Georges Florovsky: Les Voies de la Théologie russes que j'ai traduit. Ce qui est frappant est que le père Georges, qui parle d'un grand nombre d'auteurs russes, est d'ordinaire très équilibré et bienveillant dans ses jugements, et ne manque jamais de plaider à charge et à décharge, pesant longuement le pour et le contre... Il n'y a qu'un seul cas où il est franchement hostile, c'est quand il parle de son quasi-homonyme Florensky. Il émet à son encontre le seul jugement franchement négatif de tout son livre.
J'ajouterai seulement que lorsque je vois qui sont les gens qui en parlent avec éloges, je n'ai aucune intention d'aller voir plus loin.
J'ajouterai seulement que lorsque je vois qui sont les gens qui en parlent avec éloges, je n'ai aucune intention d'aller voir plus loin.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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Oui, j'ai lu le livre du père Florovsky et son jugement sur le père Florensky est très critique.
Mais je me suis quand même permis de poser la question de savoir ce que Thierry-VCO reproche exactement à Florensky pour la raison suivante.
A propos de quelqu'un comme Boulgakov, en dehors d'un cercle très restreint, je n'ai jamais lu que des opinions très négatives, et sa théorie sur la sophiologie avait été considérée comme erronée et par le locum tenens du patriarcat de Moscou, et par le synode de l'Eglise russe hors frontières.
En revanche, j'ai connu directement (i.e. par rencontre) ou indirectement (i.e. par lecture) des orthodoxes de divers horizons, souvent très hostiles à l'oecuménisme, et qui professaient une grande admiration pour Florensky. Je ne citerai que deux exemples: le docteur Jean Besse, qui est de l'Eglise hors frontières, ou la Fraternité Saint- Germain- de -l'Alaska de Platina en Californie.
Je serais donc désireux d'en savoir plus. Par exemple, Florensky aurait-il écrit, dans la suite de sa vie, quelque chose qui aurait réparé aux yeux de ces orthodoxes-là les faiblesses de La Colonne et le Fondement de la Vérité? (Quoique le docteur Besse tienne ce livre-là aussi pour parfaitement orthodoxe.)
Mais je me suis quand même permis de poser la question de savoir ce que Thierry-VCO reproche exactement à Florensky pour la raison suivante.
A propos de quelqu'un comme Boulgakov, en dehors d'un cercle très restreint, je n'ai jamais lu que des opinions très négatives, et sa théorie sur la sophiologie avait été considérée comme erronée et par le locum tenens du patriarcat de Moscou, et par le synode de l'Eglise russe hors frontières.
En revanche, j'ai connu directement (i.e. par rencontre) ou indirectement (i.e. par lecture) des orthodoxes de divers horizons, souvent très hostiles à l'oecuménisme, et qui professaient une grande admiration pour Florensky. Je ne citerai que deux exemples: le docteur Jean Besse, qui est de l'Eglise hors frontières, ou la Fraternité Saint- Germain- de -l'Alaska de Platina en Californie.
Je serais donc désireux d'en savoir plus. Par exemple, Florensky aurait-il écrit, dans la suite de sa vie, quelque chose qui aurait réparé aux yeux de ces orthodoxes-là les faiblesses de La Colonne et le Fondement de la Vérité? (Quoique le docteur Besse tienne ce livre-là aussi pour parfaitement orthodoxe.)
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- Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13
Bien, voulant me faire ma propre opinion, parce que je lisais ou entendais des jugements assez contradictoires, j'ai lu La Colonne et le Fondement de la Vérité du père Paul Florensky dans la traduction française du prince Constantin Andronikoff, L'Âge d'Homme, Lausanne 1994.
Première remarque: Le livre est extrêmement touffu, difficile à lire d'un bout à l'autre. C'est une lecture que l'on ne peut faire qu'au rythme de quelques pages par jour (il m'a fallu plus de six mois pour en venir à bout!). Le plan n'est pas clair.
Deuxième remarque: Tout le problème tourne autour d'un chapitre du livre, le onzième, qui contient des idées assez nébuleuses et hétérodoxes autour de la Sophia. Mais ce chapitre est tellement confus qu'il pourrait difficilement être utilisé par des hérétiques.
Troisième remarque: Et pourtant, j'ai lu ce livre avec un vif intérêt. C'est un livre qu'il faut aborder le crayon à la main pour souligner les passages intéressants. Il faut plutôt le prendre comme une vaste bibliothèque où, au milieu de longueurs ou de passages quelque peu abscons, on trouve soudain la perle dans une réflexion du père Florensky à propos de tel ou tel sujet. J'ai apprécié une profondeur de vue dans certains domaines relatifs à la vie spirituelle, notamment les mises en garde contre ce qui se passe lorsque l'on perd la garde du coeur. Certains passages m'ont même semblé comme les prémisses du livre du père Séraphin (Rose) sur L'Orthodoxie et la religion de l'avenir. Je pense que je mettrai sur le forum certaines réflexions intéressantes. En tout cas, l'impression que j'ai eu de manière assez nette, c'est que l'auteur avait une vie spirituelle et que ce n'était pas entièrement un théologien académique modèle Théophane Prokopovitch.
A ceux qui liront le livre, je recommande de se pencher sur les notes de bas de page, qui ont été rassemblées dans un appendice aux pages 385 à 501 de l'édition française. C'est là que se trouvent les réflexions les plus intéressantes.
Première remarque: Le livre est extrêmement touffu, difficile à lire d'un bout à l'autre. C'est une lecture que l'on ne peut faire qu'au rythme de quelques pages par jour (il m'a fallu plus de six mois pour en venir à bout!). Le plan n'est pas clair.
Deuxième remarque: Tout le problème tourne autour d'un chapitre du livre, le onzième, qui contient des idées assez nébuleuses et hétérodoxes autour de la Sophia. Mais ce chapitre est tellement confus qu'il pourrait difficilement être utilisé par des hérétiques.
Troisième remarque: Et pourtant, j'ai lu ce livre avec un vif intérêt. C'est un livre qu'il faut aborder le crayon à la main pour souligner les passages intéressants. Il faut plutôt le prendre comme une vaste bibliothèque où, au milieu de longueurs ou de passages quelque peu abscons, on trouve soudain la perle dans une réflexion du père Florensky à propos de tel ou tel sujet. J'ai apprécié une profondeur de vue dans certains domaines relatifs à la vie spirituelle, notamment les mises en garde contre ce qui se passe lorsque l'on perd la garde du coeur. Certains passages m'ont même semblé comme les prémisses du livre du père Séraphin (Rose) sur L'Orthodoxie et la religion de l'avenir. Je pense que je mettrai sur le forum certaines réflexions intéressantes. En tout cas, l'impression que j'ai eu de manière assez nette, c'est que l'auteur avait une vie spirituelle et que ce n'était pas entièrement un théologien académique modèle Théophane Prokopovitch.
A ceux qui liront le livre, je recommande de se pencher sur les notes de bas de page, qui ont été rassemblées dans un appendice aux pages 385 à 501 de l'édition française. C'est là que se trouvent les réflexions les plus intéressantes.