Paroisse Orthodoxe Copte a Pau et succession apostolique

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Ako.bog.da
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Paroisse Orthodoxe Copte a Pau et succession apostolique

Message par Ako.bog.da »

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Un prêtre d'origine basque sert la liturgie copte dans la chapelle qu'il a créée rue Duparc.

Histoire d'une conversion.

La République des Pyrénées
16 juillet 2003

Par Renée Mourgues


Depuis novembre 2002, les chrétiens d'Egypte possèdent un lieu de culte au numéro 4 de la rue Duparc à Pau.

Une minuscule paroisse placée sous l'autorité du Patriarcat d'Alexandrie et animée par le Père Pierre-Battita Legarto, un Basque d'Iholdy, retraité de la fonction publique, converti à l'orthodoxie depuis son union avec Jacqueline, voici vingt-cinq ans.

De confession catholique, le prêtre trouva dans cette église " une liberté nouvelle " , que n'offrait pas, selon lui, le dogme romain.


Admis comme nouveau membre du clergé le 13 octobre 2002 par les évêques Marcos, Métropolite de Toulon et de toute la France et, son auxiliaire, l'évêque Athanasios, cet homme de 68 ans relate les raisons qui l'ont amené à remettre en cause ses engagements premiers.

" Par rapport au christianisme universel, la foi en Jésus-Christ est à peu près la même. Ce qui diffère, ce sont les voies de la morale et les relations avec les autorités temporelles. Au moment du Concile, j'espérais des réformes qui ne sont pas venues et j'ai été séduit par l'ouverture d'esprit de l'orthodoxie ".

Très vite, il éprouva l'irrésistible envie de s'investir de manière beaucoup plus concrète au service de sa religion (…)


C'est le cadeau d'un ami, un membre de l'église d'Alexandrie qui lui fit don d'un beau livre intitulé "L'art copte en Egypte" qui révéla à Pierre -Battita Legarto les chemins d'une autre spiritualité.


"Cet ouvrage m'a éclairé.

Par la lecture, j'ai eu l'impression de pénétrer dans une église bon de toutes contingences, celle dont je rêvais au moment de Vatican II.

La référence suprême, c'est toujours l' Évangile et tout ce qui est oeucuménisme nous est familier"

Fort de convictions toutes neuves, il prend contact avec des représentants de l'église copte.

"En tant que prêtre orthodoxe; j'ai été admis par validation.

Ce ne fut pas une épreuve.

Je me souviens d'un accueil chaleureux et d'une très grande simplicité ".

Quelques semaines après son intégration dans la famille des douze prêtres autorisés à officier sur le territoire français, le Père Legarto aménage une paroisse de poche à Pau, rue Duparc, sous son propre toit.

Malgré l'exiguïté de l'endroit, rien ne manque au décorum : la planche d'autel en bois consacrée par l'évêque, la croix de bénédiction, le trône du calice, une custode renfermant " le pain et le vin", un évangéliaire contenant la Bible de Jérusalem, des éléments d'iconostase, des veilleuses pour les morts et des cierges pour les vivants.


" Notre culte est très facile a suivre.

Il est beaucoup plus simple que le culte byzantin.

Quand le prêche est long la Liturgie dure une bonne heure et demie tout au plus.

Pour l'instant, une vingtaine de fidèles fréquente la paroisse mais nombreux sont ceux qui ignorent sa présence.

Comme le prosélytisme nous est défendu, nous comptons sur le bouche-à-oreille ", explique le Père Legarto.

Des croyants viennent parfois de très loin assister aux messes car les lieux cultuels coptes sont rares. Les plus proches sont implantés à Montpeyroux (Hérault), Saint-Affrique (Aveyron) et Tours, la plus forte concentration se trouvant à l'est de la France.

Les deux grandes célébrations de l'année obéissent au calendrier julien; pour Pâques, et au calendrier grégorien pour les fêtes de Noël.

Localement, les relations entretenues avec l'église catholique sont déclarées " bonnes ", en particulier avec les églises Saint-Pierre et Sainte-Quitterie.


Thème cher aux chrétiens d'Egypte, I'intercommunion ayant été autorisée par le Pape Paul Vl, sur fond de réconciliation doctrinale, mais fut frappée d'interdiction par l'encyclique de Jean-Paul II.

À Pau l'esprit d'union pousse la jeune paroisse vers un groupe oecuménique dont les rassemblements se tiennent à la Maison protestante de Pau, deux fois par mois, pour y débattre de la Bible et de la théologie.

" Nous rencontrons des catholiques, protestants , orthodoxes, agnostiques et athées. Avec les protestants, j'ai participé aux prières contre la guerre à l'Irak " précise le prêtre.

L'engagement spirituel de Pierre-Battita Legarto n'a guère choqué ses proches:

" Les Basques sont très tolérants.

D'ailleurs, j'ai un frère orthodoxe aux Etats-Unis, à Sacramento " .

Même compréhension dans l'entourage de sa compagne dont le propre père souhaita se faire enterrer selon le rite orthodoxe.

Pour des cures de méditation, le couple aime à se retirer en Touraine, au monastère Saint-Michel de Boisaubry où vivent deux moniales, un moine et trois apprentis.

Là-bas, les époux se sentent toujours plus près de l'Evangile qui règle leur foi.

http://eocf.free.fr/presse_basque.htm
[img]http://orthodoxie.free.fr/CroixAnim.gif[/img]
Axel
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Message par Axel »

Et ben ça promet!
En tant que prêtre orthodoxe; j'ai été admis par validation
Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'il a été au préalable ordonné prêtre orthodoxe ou que son ordination VII a suffit par principe d'économie pour faire de lui 1 prêtre copte?
C'est n'importe quoi! Les evêques coptes prennent t'ils au sérieux leur charge et leur foi???
Par ailleurs, copte=orthodoxie? Depuis quand? Bref, l'adogmatisme habituel.

Bla bla bla
et tout ce qui est oeucuménisme nous est familier.
Nous rencontrons des catholiques, protestants , orthodoxes, agnostiques et athées. Avec les protestants, j'ai participé aux prières contre la guerre à l'Irak

Et les canons? T'as pas lu ton pendalion mon chat?? Ah c'est vrai la notion réactionnaire et obscurantisme d´hérésie n'est valable que pour les béotiens qui croient encore aux dogmes. Alors il faut changer le nom de la dénomination chrétienne (cf. la théorie anglicane des branches) orthodoxe. Juste louange ´ca sonne reac n'est ce pas?
Axel
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Message par Axel »

Oups j'm'a trompé...Lire Pédalion.
Mais sans blagues alors maintenant l'orthodoxie et les vénérables églises monophysites et monothélites deviennent le refuge de l'adogmatisme protestant et maçonnique?
eliazar
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Paroisse Copte à Pau

Message par eliazar »

Mon très cher Axel,
Nous avons déjà parlé de ce Père Pierre ici-même, il y a quelque temps. Sa "paroisse" est amusante, peut-être même touchante, mais il n’y a pas de quoi en « faire un fromage » … comme on dit dans les Pyrénées.

J’ai connu le "Père Pierre" et sa femme dans un autre haut-lieu de ce que j’ai envie d’appeler la para-orthodoxie. La proximité géographique où nous sommes ici des grandes concentrations de parachutistes de l’Armée ne doit pas te faire lire "para-orthodoxie" de travers : il ne s’agit pas d’une orthodoxie qui serait tombée du ciel en parachute – mais de ces tunnels (ou de ces travaux de sape ?) dans lesquels on croit deviner des formes vaguement orthodoxes, ou même à peu près conformes quant à la lettre de l’observance – mais paumées comme autnt d'ectoplasmes vagabonds dans une obscurité propice à tous les mixages, à toutes les compromissions, et malheureusement : à pas mal de déchéances personnelles.

Ce haut-lieu, malheureusement toléré (et surtout admis avec un certain laxisme plein d’illusions et certainement aussi de bonne volonté) par l’Église Orthodoxe de Serbie, consiste en un certain nombre de paroisses, un monastère, et quelques isolats de style ermitage (peu ou pas contrôlés) fondés par un transfuge des Écoles Chrétiennes de St-Jean Baptiste de La Salle, Yves-Olivier Antoine Sylvain CONTAMIN.

Son réseau, qui a connu d’innombrables avatars ces trente dernières années, couvre en gros le Sud-Ouest de la France, de Toulouse à Bordeaux et au nord du département du Gers où s’est transféré après maintes péripéties internes le dernier monastère restant à peu près actif. A l’origine, la dizaine de moines qui y vivent étaient à quelques dizaines de kilomètres plus au nord, dans le Lot et Garonne : à Lavardac, près de Nérac. C’est le Monastère St Michel de Lavardac qui reste dans cette région sa référence la plus connue du public friand de sectes ou de bizarreries religieuses à grand spectacle.

« Lavardac », comme on dit dans le Sud-Ouest, a en effet connu des heures de célébrité (de bon comme de moins bon aloi) qui ont suffisamment défrayé la chronique pour qu’on englobe encore ce réseau sous ce qui est devenu une sorte d’appellation contrôlée – en dépit du fait que ce ne soit plus qu’un grand et beau domaine complètement abandonné, et que son propriétaire semble avoir du mal à revendre, les bâtiments souffrant cruellement du manque d’entretien. Mais l’histoire du phénomène que représente le « Père Antoine » suffirait à elle seule à remplir une rubrique de ce Forum, et ce n’est pas le sujet de ma réponse – qui concerne le P. Pierre (Legarto).

Il a fait un certain temps partie du vague clergé dont aime à s’entourer le « Père Antoine », avec un sens indéniable du décorum. Les évolutions de ce clergé lui permettent de faire grande impression sur les gens simples qui forment le gros de sa clientèle, et qui ne sont pas habitués à beaucoup mieux dans ces départements un peu reculés, à forte population rurale. Mais elles participent davantage d’une mise en scène de théâtre de patronage que de l’ordonnancement de la Sainte et Divine Liturgie orthodoxe : les clercs se débrouillent comme ils peuvent, foudroyés du regard par leur « père Abbé » quand ils s’emmêlent un peu trop dans leur rôle, et mis à part trois prêtres et deux diacres qui accomplissent sérieusement leur office, le reste fait plutôt figure de figurants occasionnels à qui on a réduit à l’extrême le nombre de répétitions nécessaires pour qu’ils aient bien compris ce qu’ils ont à faire, et quand, et comment.

Le P. Pierre faisait déjà partie de ceux-là lorsque je suis arrivé dans cette partie du Sud-Ouest. S’il y a parmi nous quelque ancien de l’ÉCOF (Église Catholique Orthodoxe de France) du boulevard Blanqui, il pourrait sans doute nous en parler de manière plus précise que je ne saurais le faire. Je crois ne pas me tromper en supposant qu’il a dû atterrir dans la troupe du « Père Antoine » à l’époque où celui-ci s’était réfugié dans le giron de l’ÉCOF - faute de mieux et sous la pression des évènements.
Le « Père Antoine » ayant été réordonné en juin 1981 par l’ÉCOF (il l’avait été en plusieurs autres occasions dans plusieurs autres « églises » ou sectes, certaines fondées par lui-même : on n’est jamais mieux servi), je suppose que c’est de l’ÉCOF que le « Père Pierre » tire l’origine de ce sacerdoce « orthodoxe » dont il a fait mention à cette journaliste de la « République des Pyrénées », mais de manière si vague !

Quant à ta remarque, mon cher Axel, sur « l'orthodoxie et les vénérables églises monophysites et monothélites » qui deviendraient selon toi « le refuge de l'adogmatisme protestant et maçonnique », elle me semble appeler tout de même trois remarques complémentaires.

1° Ce n’est pas d’hier que les Franc-maçons font bon ménage avec les Orthodoxes, ceux du Patriarcat de Moscou comme ceux du Patriarcat de Constantinople – pour ne se référer qu’aux deux plus significatifs. On se souvient que le grand rapprochement entre l’Orthodoxie constantinopolitaine et le Papisme romain a été propulsé sur le devant de la scène œcuméniste par le Patriarche de Constantinople Athénagoras Ier, lui-même vénérable de la Franc-maçonnerie dans laquelle il avait été initié, semble-t-il aux États-Unis. Une phrase feutrée de M. Olivier Clément y fait une allusion à peine perceptible dans l’article qu’il lui consacre dans l’Encyclopaedia Universalis et que je cite in extenso dans une rubrique annexe – mais nos amis grecs se souviennent des grands placards de condoléances publiés dans les principaux journaux hellènes par les loges de Grèce au moment de la mort d’Athénagoras en 1972. Par ailleurs, il est assez connu que la faculté patriarcale de Halki (que le gouvernement maçonnique turc envisage de rouvrir en ce moment) a été une pépinière de prêtres et surtout de prélats dont beaucoup on fait plus que flirter avec les idéaux maçonniques.

Et dans l'Orthodoxie officielle, hélas, Constantinople n’est que la partie émergée d’un immense iceberg. J’ajoute qu’il n’est nullement nécessaire d’avoir adhéré formellement à la Franc-maçonnerie pour participer efficacement à son œuvre au sein du clergé orthodoxe. On en a de multiples exemples du côté russe, du côté grec ou du côté roumain, entre autres, comme du reste en France et près de l’Union Européenne.

Par opposition, il est vrai qu’une minorité dans l’Orthodoxie reste quasiment imperméable à cette maçonnisation rampante, notamment du côté des Églises Orthodoxes dites « V.C.O. ». On peut se demander si l’ostracisme féroce, et les persécutions qui les ont frappées en Grèce, par exemple, ne seraient pas symptomatiques, à ce sujet précis.

Pour l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières, il me semble plus aléatoire de lier son incontestable fidélité à la doctrine orthodoxe et son rejet de l’œcuménisme à un éloignement intransigeant vis-à-vis de la Franc-maçonnerie. Ne serait-ce qu’en raison de l’imprégnation maçonnique qui régnait dans les milieux orthodoxes tzaristes au moment de la Révolution d’Octobre 1917, milieux dont étaient obligatoirement issus les prélats qui ont quitté la Russie dans les années qui suivirent l’instauration de l’URSS et le ralliement du Patriarcat de Moscou au nouveau régime.

Peut-être enfin ce courant non maçonnique participe-t-il plus ou moins activement à la distanciation actuelle (du Patriarcat œcuménique) à laquelle nous assistons de la part de l’Église de Grèce – mais je crains qu’il soit trop tôt pour en tirer des conclusions.

2° La seconde remarque concerne ton expression de « refuge de l'adogmatisme protestant et maçonnique ». Là encore, je crains que tu n’enfonce une porte ouverte, mon cher Axel !

Tu es le premier à bien connaître certains évènements marquants qui laissent peu de doutes sur la progression de cet a-dogmatisme dans l’orthodoxie officielle; comme par exemple celui que tu signalais déjà le 2 mai 2003 sur notre Forum. Je te cite :
« … / … Une rencontre internationale de trente théologiens catholiques et orthodoxes sur le thème de la primauté du pape va se tenir au Vatican en mai à huis clos.
« Même si l'infaillibilité ne peut être remise en question, la façon d'exercer le pouvoir du pape pourrait s'inspirer des patriarcats orthodoxes. Les dates et les noms des participants n'ont pas encore été définitivement déterminés. Ce symposium académique verra la participation de théologiens catholiques mais aussi orthodoxes, représentant la plupart des Églises orthodoxes, dont celle de Russie.
« Cette rencontre est organisée par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. Elle est dans le prolongement des études qu'ont poursuivies plusieurs commissions nationales de dialogue catholique-orthodoxe, en particulier en France.
« Ce symposium ne réunira que des experts orthodoxes, car "l'exemple d'une éventuelle unité avec les orthodoxes favoriserait certainement une réconciliation avec les autres Églises chrétiennes". Dans son encyclique Ut unum sint, publiée en mai 1995, Jean Paul II demandait lui-même que les experts puissent "trouver une forme d'exercice de la primauté" qui, tout en préservant "l'essentiel de sa mission", "s'ouvre sur une situation nouvelle".
« Ce symposium veut être une contribution au dialogue oecuménique", avait affirmé à l'Apic le cardinal Kasper en février dernier… / … »

Tu connais bien, toi aussi, le document publié à l’issue de l'Assemblée jubilaire de l'Église Orthodoxe Russe sur le Dialogue Œcuménique, qui réunissait à Moscou du 13 au 16 août 2000 le nombre impressionnant de 148 évêques, représentant 19.417 paroisses et 545 monastères - sous la haute présidence du Patriarche Alexis II :
« … / … Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir en tenant compte du fait qu'elle est une Église dans laquelle s'est maintenue la succession apostolique des ordinations.
A l'heure actuelle et dans le futur proche, une des formes de collaboration les plus prometteuses avec l'Église catholique romaine est l'affermissement des liens régionaux existants avec les diocèses et les paroisses catholiques. Une autre forme de collaboration pourrait être de créer ou de développer les liens existant déjà avec les conférences épiscopales catholiques … / … »

Quel orthodoxe oserait encore parler de Rome comme d’une Église ayant la succession apostolique ? ! … à moins naturellement d’être déjà gagné par les thèses œcuménistes les plus anti-orthodoxes, et à défaut d’être lui-même Franc-maçon, d’être en marche avec la Franc-maçonnerie toute entière vers l’anti-Église Mondiale?
Si ce document d’août 2000 ne te suffit pas comme affirmation d’a-dogmatisme absolu, de la part du Patriarcat de Moscou, je ne m’appelle plus Éliazar.

Et encore, je ne dis rien ici, pour ne pas allonger la sauce, des stupéfiants Accords de Balamand, signés par Constantinople, et cheval de bataille bien connu du S.O.P. – accords qui ont été refusés par plusieurs Églises Orthodoxes, et stigmatisés dans une célèbre lettre de protestation envoyée à l’époque par l'ensemble de la communauté du Mont Athos au Patriarche Bartholomée, lettre qui analysait et condamnait formellement la politique œcuménique et syncrétiste (c'est le terme employé dans la lettre) menée par Constantinople !

Je ne dis rien non plus de cette effarante bouffonnerie anti-orthodoxe de la Septième Assemblée Générale du Conseil Mondial des Églises , à Canberra, Australie, en 1991. Une bouffonnerie sacrilège à laquelle ont participé sans la moindre hésitation le Métropolite Chrysostome de Myra et le Métropolite Bartholomée de Chalcédoine, c’est à dire celui qui allait devenir le Patriarche de Constantinople (bien sûr, formé à Halki comme les autres).
La délégation du Patriarcat de Moscou, quant à elle, était du reste dirigée à Canberra par le futur Métropolite de Smolensk et Kaliningrad, Cyrille, qui était déjà Président du Département pour les Relations Extérieures de l’Église du Patriarcat de Moscou ! Comme il l’est encore, il est évident que ces déclarations et ces comportements font bien partie intégrante (et sont la preuve par neuf) de ce que tu appelles un « adogmatisme protestant et maçonnique » dans l’Orthodoxie.

3° … et là ma remarque sera brève : que cet a-dogmatisme sévisse aussi dans l’Église Copte est une évidence qui crève les yeux.
Tu n’as qu’à te reporter aux différentes rubriques de ce même Forum où nous avons traité (à plusieurs voix) de la nouvelle branche de l’Église Copte en France, et donc des époux Goettmann et de leurs comportements à cheval sur l’orthodoxie et sur le New Age, etc. La seule chose dont je n'ai parlé à leur sujet (parce que je ne la connaissais pas) était l'existence de ce Monastère de Touraine où vivent deux moniales et un moine! Il aurait certainement suffi à lui tout seul pour convertir Rabelais à l'orthodoxie.
Comme je connais le brave « père Pierre », ce n’est ni lui ni sa femme qui seraient capables tout seuls d’amphigourismes aussi sophistiqués (dans l’idiotie) que « …par rapport au christianisme universel, la foi en Jésus-Christ est à peu près la même. Ce qui diffère, ce sont les voies de la morale et les relations avec les autorités temporelles » et… « La référence suprême, c'est toujours l'Évangile et tout ce qui est œcuménisme nous est familier ».

Sans un solide coup de pouce (intellectuel) des époux Goettmann, il aurait fallu d’abord que les époux Legarto arrivent à lire sérieusement l’Évangile, et qu’ils le comprennent. Et après cette éprouvante expérience, ils auraient sans l’ombre d’un doute été contraints d’aller se faire psychanalyser - pour se remettre d’avoir constaté quels rapports de doux « œcuménisme » le Christ y entretient avec les Pharisiens et les Scribes, pourtant des Juifs pratiquants comme Lui !

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Soyez toujours dans la Joie. Priez sans cesse. Éliazar
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Il y a quelque deux semaines de cela, le téléjournal français (France 2, si mes souvenirs sont bons) a passé un court reportage sur le monastère "copte français" de Bois-Aubry à propos d'une dette de plusieurs dizaines de milliers d'euros que ce monastère aurait contractée pour une machine à photocopier.

Ce qui est intéressant, c'est que l'on voyait dans le reportage un éventail des publications dudit monastère, parmi lesquelles un ouvrage sur le Grand Canon de saint André de Crète. Comme cette prière liturgique est étrangère à la tradition copte, je me suis alors demandé s'il n'existait pas, dans la juridiction de l'ex- prince-patriarche, non pas deux, mais trois rites: à côté du rite copte d'Alexandrie et du rite écofien (paroisse de Bruxelles, centre de Gorze), le monastère de Bois-Aubry serait peut-être adepte du rite byzantin? Trois rites, ce serait difficile à gérer, mais cette Eglise arrive déjà à jongler avec trois synaxaires différents (on voit sur son site qu'elle marie dans son calendrier liturgique le sanctoral copte, le sanctoral byzantin c'est-à-dire orthodoxe et le sanctoral catholique romain). Après tout, si l'EOCF a réussi à intégrer dans son calendrier Pie X, la solennité du Sacré-Coeur, François Xavier et Pierre Canisius, pourquoi pas le grand canon de saint André de Crète?

L'interview du père Legarto était un délice, même s'il y a certaines phrases que je n'ai pas comprises du tout, par exemple sur les "voies de la morale".

Pour le reste, Eliazar sait que je ne partage pas son opinion sur Lavardac.

Il reste cependant une grande question à propos de l'article sur la paroisse du père Legarto. A la fin de l'article, on nous explique que le monastère de Bois-Aubry compte un moine, deux moniales et trois apprentis. Apprentis, et non pas novices. Je voudrais savoir si la journaliste a entièrement écrit l'article ou si le prêtre copte basque a pu le relire. Car cet "apprenti" a une connotation maçonnique (1er degré du REAA) tellement en rapport avec certaines des opinions énoncées sur l'oecuménisme que je me demande s'il s'agit simplement d'une bourde de la journaliste.

Curieux, tout de même, cette idée d'une mission basque en Béarn...
Elisabeth
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Message par Elisabeth »

Eliazar a dit :


« Quel orthodoxe oserait encore parler de Rome comme d’une Église ayant la succession apostolique ? ! … à moins naturellement d’être déjà gagné par les thèses œcuménistes les plus anti-orthodoxes, et à défaut d’être lui-même Franc-maçon, d’être en marche avec la Franc-maçonnerie toute entière vers l’anti-Église Mondiale?
Si ce document d’août 2000 ne te suffit pas comme affirmation d’a-dogmatisme absolu, de la part du Patriarcat de Moscou, je ne m’appelle plus Éliazar. »

Je voulais juste réagir à votre conclusion, qui me semble un peu hâtive, en ce qui concerne ce document du Patriarchat de Moscou dont il a déjà été question à plusieurs reprises sur ce forum. L’Eglise Orthodoxe Russe s’y prononce quand même vigoureusement contre les thèses oecuménistes type théorie des branches, et y affirme clairement que seule L’ Eglise Orthodoxe est l’Eglise du Christ, de même qu’elle y rejette toute forme d’union autre que celle du retour des hétérodoxes dans l’Orthodoxie, au sein de l’Eglise.

Pour ce qui est de la reconnaissance d’une succession apostolique aux catholiques (qui est en contradiction avec tout ce que le document affirme par ailleurs), le lecteur Claude m’avait déjà fait justement remarquer il y a quelques temps qu’elle prenait sa source bien avant la naisssance du mouvement oecuméniste, dans les fortes influences scolastiques qu’a subit l’Eglise.

Le fait est que tout en reconnaissant une succession apostolique le PDM ne considère pas du tout l’église catholique comme l’Eglise du Christ.
La question serait alors plutôt de savoir ce que recouvre l’expression « succession apostolique » dans ce cas.
Antoine
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Message par Antoine »

Une belle mise au point que je soutiens, ayant moi-même cité plusieurs fois sur le forum des passages dans lesquels l'Eglise russe réaffirme avec vigueur une Orthodoxie dogmatiquement orthodoxe.Et j'aimerais que Constantinople s'engage dans un texte de même envergure.
Rappelez vous comment le sieur de Laubrière avait tiré le texte dans le sens de ses élucubrations oecuménistes et comment Romane regettait que les actes du PdM ne suivissent pas ses écrits.
Je n'arrive pas à savoir comment ce texte a été reçu par les autres patriarchats. Claude en a-t-il idée pour la Roumanie? Eliazar pour la Serbie?

Succession apostolique veut dire dans le cas précis du texte que la chaine des ordinations est ininterrompue depuis les apôtres. Il ne faut pas y voir autre chose je pense qu'une reconnaissance de cette ininterruption.

Pour les protestants cette notion ne fait partie de leur environnement religieux.

Dans le catholicisme romain il y a un bout de la chaîne qui est dans l'Eglise et un bout qui n'y est plus. Mais la chaine subsiste et le bout qui n'y est plus est en train de rouiller. Et la déclaration est claire qui considère toutes les confessions chrétiennes comme hétérodoxes; l'oecuménisme y est réduit à un simple dialogue avec les hétérodoxes dans l'amour afin qu'ils retrouvent le chemin de la Vérité Orthodoxe sans laquelle il n'ya pas d'unité et de consubstantialité possible.
Axel
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Message par Axel »

Aïe aíe aíe naiveté quand tu nous tiens!
Ce document a été publié à l'issue de la réunion de l'Assemblée jubilaire de l'Eglise orthodoxe russe sur le dialogue oecuménique qui s'est tenue du 13 au 16 aôut 2000. La fermeté sur les principes énumérés s'explique comme une réponse-réaction à la Dominus Iesus publié par la Sacrée Congrégation Romaine pour la Doctrine de la Foi le 6 aôut 2000. On se souvient que les oecuménistes de tous bords s'étaient scandalisés de la déclaration romaine. En effet, dans ce document, le Cardinal Préfet dudit dicastère, Joseph Ratzinger, présente l'Eglise catholique romaine comme la véritable Eglise de Jésus Christ, semblant revenir ainsi à la conception eclesiologique exposée par Pie XII dans son encyclique Mystici Corporis Christi et renier partant la notion de subsistit in du Concile Vatican II, laquelle tel un talisman avait permit d'ouvrir la voie à l'oecuménisme-syncrétisme qui est une des caractéristiques de l'Eglise romaine post-conciliaire.
Voila, à mon avis, le sens d'un tel texte par Moscou. A noter que j'ai cru comprendre que cette interprétation n'est pas seulement mienne puisque qui sait lire entre les lignes comprendra que dans l'allocution qu'il fit au mini-Assise qui s'est tenu récemment à Aix la Chapelle en Allemagne, le Métropolite Kirill, patriarcabile le plus probable, a mis en relation le texte romain avec celui de Moscou expliquant l'exclusivisme de l'un par celui de l'autre mais que cela c'était sur le papier et que la réalité était autre i.e oecuménique dans le sens de la théorie des branches.
Par ailleurs, ce même Métropolite avait accordé un entretien au quotidien espagnol El Mundo au temps des préparatifs de la guerre contre l'Irak. Il y parlait de l'Eglise catholique romaine et de l'Eglise orthodoxe comme de deux Eglises soeurs. Cette notion d'Eglise soeurs est à elle seule un démenti à l'exclusivité de l'Eglise orthodoxe en tant qu'Eglise de Jésus Christ. Historiquement la notion d'Eglises soeurs ne concerne que les Eglises orthodoxes.
Cela dit au sein du Patriarcat de Moscou il y a, ce me semble, deux positions: celle du Métropolite Kirill en faveur des deux poumons et celle ad es. de Vladika Onofri en faveur de l'identité de l'Eglise orthodoxe avec l'Eglise de Jésus Christ.
Voila qui explique, selon moi, pourquoi Moscou fait figure de Janus.
Mais de toute façon les Eglises canoniques orthodoxes, à de rares exceptions près (Patrarcat de Jérusalem, Eglise de Serbie etc), ne font que réagir aux initiatives romaines. C'est, je crois, ce que le Père Basile Sakkas reproche aux hiérarques orthodoxes.
Le maître du jeu c'est l'Eglise romaine et les Eglises orthodoxes ne font que suivre: le changement eclesiologique dans l'Eglise romaine a provoqué le changement eclesiologique dans les Eglises orthodoxes; au syncrétisme pan-religieux de l'Eglise romaine fait suite le syncrétisme pan-religieux des Eglises orthodoxes.
Donnons des exemples:
Que fit Alexis II après que Jean paul soit allé visiter la synagogue de Rome? Il alla, bien entendu, lui aussi, pour ne pas être en reste, visiter une synagogue et ce en dépit du canon de son Eglise qui déclare déposé qui poserait un tel acte. Il n'y a pas de Camberra sans Assise etc

Au sujet de la réception des convertis dans l'Eglise et de la très forte influence latine qu'a subi l'Eglise russe en cette matière, tout a été très bien résumé par le Père Placide Deseille aussi lui je cède la parole:
Dès le IIIe siècle, deux usages se trouvaient en présence dans l’Église pour la réception des hétérodoxes: la réception par l’imposition des mains (ou par la chrismation), et la réitération du rite baptismal déjà reçu dans l’hétérodoxie. Rome n’admettait que l’imposition des mains, et condamnait vigoureusement la réitération du baptême des hérétiques. Les Églises d’Afrique et d’Asie tenaient au contraire pour la seconde pratique, dont les plus fervents défenseurs étaient St Cyprien de Carthage et St Firmilien de Césarée. Ils insistaient sur le lien qui existe entre les sacrements et l’Église. Pour eux, un ministre qui s’écartait de la profession de foi de l’Église s’écartait en même temps de l’Église elle-même, et ne pouvait plus en détenir les sacrements authentiques.
A partir du Ive siècle, la doctrine romaine sur la validité des sacrements des hétérodoxes, soutenue par l’autorité, exceptionnelle dans tout l’Occident, de St Augustin, s’imposa à l’ensemble de l’Église latine, du moins en ce qui concerne le baptême, car la question de la validité des ordinations sacerdotales reçues dans l’hétérodoxie ne fut communément admise en Occident qu’au XIIIe siècle.
En Orient au contraire, grâce surtout à l’influence de St Basile, l’ecclésiologie et la théologie sacramentaire de St Cyprien ne cessèrent jamais d’être considérées comme plus conformes à la tradition et à l’esprit de l’Église que la doctrine de St Augustin. La réception des hétérodoxes par le baptême restait la norme idéale (acribie); cependant, tenant compte de la pratique des Églises où l’on reconnaissait le baptême des hétérodoxes qui ne niaient pas les fondements mêmes de la foi (la doctrine trinitaire), on acceptait, quand des raisons d’économie (c’est-à-dire de condescendance envers la faiblesse humaine) le demandaient, de les recevoir par l’imposition des mains ou la chrismation.
Le principal fondement canonique de la non-reconnaissance en acribie des sacrements des hétérodoxes est le 46e canon apostolique, qui déclare: «L’évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou l’oblation des hérétiques, nous prescrivons qu’il soit déposé.» Ces canons apostoliques, confirmés par le Vie concile œcuménique (in Trullo), constituent la base du droit canonique orthodoxe. La pratique de l’économie dans certains cas s’autorise du canon! de St Basile le Grand.
A une époque tardive (XVIIe siècle), l’Église orthodoxe russe subit une très forte influence latine, et se rallia partiellement à la thèse augustinienne. Elle décida alors de recevoir les catholiques dans l’Orthodoxie seulement par la confession et une profession de foi. Du point de vue de la théologie orthodoxe traditionnelle, ceci ne peut être admis que comme un recours très large au principe de l’économie.
Le principe d'économie par l'influence latine: de là la réception de Wladimir Guettée dans l'Eglise russe en tant que prêtre sans ré-ordination préalable.

Maintenant, je me souviens que ce qui avait sucité ma première intervention sur l'ancien forum était justement le problème de la succession apostolique chez les latins. Car si jusqu'au Concile Vatican II, l'Eglise romaine a maintenu le rite patristique du sacrement de l'ordre lequel est conservé dans tous ses degrés dans le Pontificale Romanum, ce n'est plus le cas depuis la réforme liturgique des années 60 qui je le rappelle a affecté TOUS les sacrements alors que la constitution Sacro sanctum concilium de Vatican II ne demandait qu'une réforme de la Messe.
J'aime à citer ces propos de Mgr Batiffol:
Le Pontifical est le livre liturgique le plus magnifique que nous possédions. Il nous vient en droite ligne de l'antiquité chrétienne sans avoir subi les restaurations du Missel, du Bréviaire; il est tout entier un témoin des vieux âges.
(Mgr Pierre Batiffol. Préface pour Les Etapes du Sacerdoce par René Duboscq, p.s.s.).
C'est pour cela que Paul VI, et sa commission liturgique post-concilaire emmené par l'hotentot Bugnini, ont changé le rite tant au niveau sacerdotal qu'au niveau épiscopal. Il s'agit d'une création nouvelle faite dans la perspective de fusionner à terme les ordinaux VII et anglicans. Bref, les principes qui ont présidés à la réforme que fit Mgr Cranmer lors de la séparation de l'Eglise d'Angleterre de la communion romaine, se retrouvent dans la réforme de Paul VI et cela pose de très graves problèmes en termes de validité du nouveau rite romain.
Paul VI a beau écrire dans sa constitution apostolique Pontificalis Romani qui publie les nouveaux rites d'ordination que:
...on a jugé bon de recourir, parmi les sources anciennes, à la prière consécratoire qu'on trouve dans le document appelé Tradition apostolique d'Hippolyte de Rome, écrit au début du troisième siècle, et qui, pour une grande partie, est encore en usage dans la liturgie de l'odination chez les Coptes et les Syriens occidentaux
en réalité le texte d'Hippolyte n'a presque rien en commun avec les rites orientaux et dans aucun des rites orientaux on ne trouve, s'agissant du degré de l'épiscopat, les mots que Paul VI donne pour essentiels, en particulier l'expression esprit directeur (spiritum principalem).
Quant à la Tradition apostolique d'Hippolyte, il s'agit d'un document composite d'origine douteuse et au sujet duquel il n'y a aucun témoignage qui permettrait d'affirmer qu'il aie servi pour consacrer un évêque catholique (=orthodoxe en ce temps). Voici ce qu'en dit Burton Scott Easton in The Apostolic Tradition of Hippolytus, Arenon Books, Angleterre, 1962:
A l'exception de petits fragments, on n'a jamais retrouvé l'original grec de la Tradition apostolique. En général, on peut se fier au texte latin, mais il est incomplet. La seule autre version primitive, la sahidique, est, elle aussi, incomplète, et les résultats de la capacité moyenne de son traducteur ont été rendus encore plus confus par la transcription qui en a été faite. Le texte arabe est un texte secondaire présentant peu de choses que le sahidique ne contient pas. La seule version presque complète, l'éthiopienne, est tertiaire; elle est sujette à caution. Ces quatre versions présupposent un original commun grec, dans lequel deux textes différents ont été fondus en un seul. Les autres sources, les Constitutions, le Testament et les Canons, sont de franches révisions, dans lesquelles l'original n'est pas reconnaissable quand il n'est pas contredit. Dans ces conditions, il est manifestement impossible de restituer le texte avec exactitude.
Bref, il me semble périlleux, pour ne pas dire témeraire, de baser son rite de consécration épsicopale, celui qui confère la succession apostolique, sur un tel texte!
Surtout si l'on sait dans quelles circonstances il a été rédigé:
Hippolyte naquit vers 160 et on pense qu'il fut un disciple de saint Irénée. Il devint prêtre sous le pape Zéphirin. Des divergences doctrinales avec le pape l'obligèrent à quitter Rome. A la mort de Zéphirin, quand Calixte lui succéda sur le Trône de Lin, "Hippolyte, dans son ambition déçue, fonda une communauté schismatique" (Dom Poulet, Histoire du Christianisme, fasc. I, p. 124). C'est alors qu'il écrivit sa Tradition apostolique, vraisemblablement pour avoir un pontifical à l'usage de la secte dont il était devenu "pape". Plus tard, sous la persecution de l'empereur Maximin, Hippolyte fut envoyé dans les mines de Sardaigne avec le pape d'alors, Pontien. Là, avant de subir le martyr en comapgnie du pape (septembre 325), il se réconcilia avec l'Eglise; il fut canonisé en même temps que Pontien.
Cette réforme romaine du sacrement de l'ordre est très grave. C'est pourquoi j'avais voulu tirer la sonnette d'alarme en en faisant mention dans mon premier post sur l'ancien forum. Il est plus que temps que les autorités compétentes des Eglises orthodoxes se penchent sur ces nouveaux rites presbyteral et épiscopal et les examinent avec sérenité avant de dire que l'Eglise romaine possède la succession apostolique. Elle la possédait jusqu'à la réforme liturgique de Paul VI. L'a possède t'elle toujours? Rien n'est moins sûr. D'autant plus que, à supposer que le rite soit valide en soi, vu le peu de respect des normes dont font preuve grand nombre d'évêques latins post Vatican II et vu leur peu de foi dans les sacrements de l'Eglise, il est très possible que dans son application concrète elle soit souvent invalide.
De même les auorités compétentes orthodoxes devraient urgemment analyser les rites anglicans. En effet, si demain les Eglises orthodoxes acceptent des convertis romains et anglicans, ayant déjà rang sacerdotal ou épiscopal, par simple économie alors c'est la succession apostolique en leur sein qui sera mise en danger. En effet un évêque ça fait des p'tits: prêtres et évêques. Un évêque sans succession apostolique rend caduque toute sa chaîne, cela a des conséquences incalculables.
On sait que désormais, du fait de son engagement oecuménique, le baptême de toutes les dénominations chrétiennes est considéré comme valide par Constantinople et ce en dépit des très grands abus constatés tant dans l'Eglise romaine que dans les communautés protestantes. Il y a là un très grand danger auquel les responsables othodoxes oécuménistes exposent leurs propres Eglises et dont ils se rendent responsables devant Dieu.
Par ailleurs, ce n'est pas rendre un service de charité aux hétérodoxes que de les conforter dans leurs pratiques abusives (baptême par aspersion, plus d'exorcismes, pose de l'eau sur le crâne et non sur le front, baptême par une pastoresse ou une pretresse, utilisation d'un autre élément que l'eau etc).
On sait qu'on utilise le principe d'economie dans plusieurs Eglises orthodoxes officielles comme un talisman oecuménique.
C'est la clef pour la fusion sacramentelle tant désirée par certains oecuménistes.
Mais cela peut t'il se faire au détriment de la Vérité?
Vu le manque de sérieux et de foi constaté au sein de l'Eglise romaine, de la communion anglicane et de certaines communautés protestantes recourir à leur égard à lla circonspection et utiliser le principe d'acribie dans le cas des convertis me semble PLUS QUE JAMAIS nécessaire.

URL du compte-rendu en anglais mais très GRAPHIQUE de la réunion inter-religieuse d'Aix la Chapelle (perpsective lefebvriste) ci-dessous:
http://www.novusordowatch.org/aachen.htm
http://www.novusordowatch.org/aachen2.htm

URL du discours en anglais du Métropolite Kirill à cette occasion:
http://www.russian-orthodox-church.org.ru/ne309091.htm
Antoine
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Message par Antoine »

Je ne sais ce que vous voulez démontrer. La naïveté n'est peut-être pas là où vous pensez la déceler. Il y a les déclarations des uns et des autres auxquelles ont veut donner un caractère officiel parcequ'elle sont faites à grande démonstation de soutane et il y a les déclarations conciliaires écrites et co-signées. Le document de l'assemblée de Moscou est très clair dans sa dogmatique et approuvé par tous et celles de Kyrill, de la foutaise diplomatique.

Eliazar vous a répondu à la rubrique « pape successeur de Pierre ? »
Alors les grandes démonstrations de formules latines valides jusqu’à Vatican II ou encore après ou non ou supprimées ou modifiées ou etc… soutenues ou non par un Batiffol ou un cardinal quelconque déçu d’avoir été viré d’une commission conciliaire ou qu’on a fait plancher pour qu’il se la ferme avant qu’on ne fiche son travail à la poubelle, n’ont aucun poids face à cette réalité qu’il n’y a plus de succession apostolique dès lors qu’il y a hérésie. C’est simple et ça a le mérite d’être canonique.

En ce qui concerne la terminologie « Eglises sœurs » indépendamment du fait que cette expression soit employée pour faire plaisir au partenaire faute de quoi il refuse de dialoguer, elle a la signification suivante :
Pour le catholicisme romain sont considérées comme Eglises sœurs les Eglises qui sont soumises à Rome qui revendique le titre d’Eglise Mère. Pour les orthodoxes sont considérées comme Eglises sœurs les Eglises qui confessent la même foi.

En ce qui concerne votre expression "L'Eglise Catholique mène le jeu" je suppose que vous faites allusion à toutes les persécutions infligées aux orthodoxes et soutenues par le vatican telles que celles des oustachis ou celles infligées à la Grèce ou encore la destruction de la Serbie, ou la réactivation de l'uniatisme etc...
Ce sont en effet des arguments d'un poids dogmatique certain et qui pèsent hélas lourd dans les négociations.


Ci dessous la clarification de Ratzinger.

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La raison d'une note sur l'expression « Eglises soeurs »
Lettre du cardinal Joseph Ratzinger présentant la note sur l'expression « Églises soeurs »

Le 30 juin 2000, le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, a écrit une lettre aux présidents des Conférences épiscopales afin de présenter et d'accompagner la note sur l'expression « Églises soeurs » qu'il leur adressait. L'envoi de cette note précédait de quelques semaines la publication de l'Instruction Dominus Iesus, le 3 septembre. Nous avons publié ces deux documents dans la documentation catholique du 1er octobre 2000 (n. 2233, p. 812-825). Dans l'Osservatore Romano du 28 octobre dernier se trouvaient la note et la lettre d'accompagnement. Voici le texte de cette lettre (*) :

ÉMINENCE (EXCELLENCE),De plusieurs côtés, on a attiré l'attention de notre Congrégation sur les problèmes qu'implique l'usage de l'expression « Églises soeurs », que l'on trouve dans d'importants documents du Magistère, mais qui est employée aussi dans d'autres textes et documents rédigés à l'occasion d'initiatives destinées à promouvoir le dialogue entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes orientales. Cette expression commence à faire partie du vocabulaire commun pour indiquer le lien objectif entre l'Église de Rome et les Églises orthodoxes.L'usage de cette expression a malheureusement été étendu, dans certaines publications et par certains théologiens engagés dans le dialogue oecuménique, pour désigner l'Église catholique d'un côté, et de l'autre l'Église orthodoxe. On induit ainsi à penser qu'en fait l'unique Église du Christ n'existerait plus, mais qu'elle pourrait être rétablie suite à la réconciliation entre les deux Églises soeurs. En outre, la même expression est appliquée par certains de manière indue au rapport entre l'Église catholique d'une part et la communion anglicane ou les communautés ecclésiales non-catholiques d'autre part. C'est ainsi que l'on parle d'une « théologie des Églises soeurs » ou d'une « ecclésiologie des Églises soeurs », qui se caractérisent par un usage ambigu de cette expression avec un sens incohérent par rapport à sa juste acception originaire, telle qu'on la trouve dans les Documents magistériels. Dans le but de dépasser cette équivoque et cette ambiguïté dans l'usage et dans l'application de l'expression « Églises soeurs », notre Congrégation a jugé nécessaire de rédiger la Note sur l'expression « Églises soeurs » que vous trouverez ci-joint, et qui a été approuvée par le Pape Jean-Paul II au cours de l'audience du 9 juin 2000. Les indications qu'elle donne doivent donc être considérées comme autorisées et obligatoires, même si cette Note n'est pas publiée de manière officielle sur les Acta Apostolicae Sedis, en raison de sa finalité, qui est seulement de préciser la terminologie théologiquement correcte à ce sujet. Notre Dicastère vous communique une copie du document et vous prie de bien vouloir vous faire interprète des préoccupations et des indications qui y sont exprimées, auprès de votre Conférence épiscopale, et surtout auprès de la Commission ou de l'Organisme préposé à la promotion du dialogue oecuménique, afin que, dans les publications ou les écrits que ceux-ci produiraient à propos de la thématique en question, ils s'en tiennent avec soin aux indications que donne la Note.Je vous remercie pour votre collaboration et vous prie de croire, Eminence, (Excellence), à l'expression de toute ma considération dans le Seigneur.
Rome, le 30 juin 2000.Joseph card. Ratzinger,Préf



Sur l'usage approprié de l'expression « Églises soeurs »
Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur l'expression « Églises soeurs »
Avant la publication du document Dominus Iesus, le 5 septembre dernier, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait fait parvenir, fin juin, une note aux évêques du monde entier sur l'usage approprié de l'expression « Églises soeurs ». Ce document devait rester confidentiel et de fait n'a pas été rendu public par le Saint-Siège. Cependant, dans plusieurs pays, à partir d'une version anglaise publiée fin août par l'agence américaine CNS, cette note, signée par le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et Mgr Tarcisio Bertone, Secrétaire, a été l'objet de nombreux commentaires. En voici le texte (*) :


1. L'expression Églises soeurs revient souvent dans le dialogue oecuménique, surtout entre catholiques et orthodoxes. Elle est objet d'approfondissement des deux côtés du dialogue. Bien qu'il y ait un usage incontestablement légitime de l'expression, une manière ambiguë de l'utiliser s'est diffusée aujourd'hui dans la littérature oecuménique. Il est donc opportun de rappeler quel est l'usage propre et adéquat de cette expression, en conformité avec l'enseignement du Concile Vatican II et le Magistère pontifical qui l'a suivi. Il semble utile, tout d'abord, de souligner quelques traits de son histoire.

I. Origine et développement de l'expression

2. L'expression Églises soeurs ne se trouve pas comme telle dans le Nouveau Testament : cependant, on trouve de nombreuses indications qui manifestent les relations de fraternité qui existent entre les Églises locales de l'Antiquité chrétienne. Le passage néotestamentaire qui reflète de la manière la plus explicite la conscience de ce fait est la phrase finale de 2 Jn 13 : « Te saluent les enfants de ta soeur l'élue ». Il s'agit de salutations envoyées d'une communauté ecclésiale à une autre ; la communauté qui les envoie, se désigne elle-même comme « soeur » de l'autre.

3. Dans la littérature ecclésiastique, l'expression commence à être utilisée en Orient, quand, à partir du Ve siècle, se répand l'idée de la Pentarchie, d'après laquelle, à la tête de l'Église on trouverait les cinq Patriarches et l'Église de Rome aurait la première place parmi les Églises soeurs patriarcales. Il faut pourtant remarquer à ce sujet, qu'aucun Pontife romain n'a reconnu ce nivellement des sièges, ni accepté que l'on ne reconnaisse qu'un primat d'honneur au Siège romain. En outre, il faut remarquer que la structure patriarcale, typique de l'Orient, ne s'est pas développée en Occident.On sait que dans les siècles qui ont suivi, les divergences entre Constantinople et Rome ont porté à des excommunications mutuelles qui eurent des « conséquences dépassant, autant que l'on puisse juger, les intentions et les prévisions de leurs auteurs dont les censures portaient sur les personnes visées et non sur les Églises, et qui n'entendaient pas rompre la communion ecclésiastique entre les sièges de Rome et de Constantinople » (1).

4. L'expression apparaît de nouveau dans deux lettres où le Métropolite Nicetas de Nicomedia (en l'an 1136) et le Patriarche Jean X Camateros (en charge de 1198 à 1206), protestaient contre Rome qui, se présentant comme mère et maîtresse, aurait annulé leur autorité. Selon eux, Rome est seulement la première entre des soeurs égales en dignité.

5. À l'époque récente, le premier à réutiliser l'expression Églises soeurs a été le Patriarche orthodoxe de Constantinople Athénagoras Ier. Quand celui-ci accueille les gestes fraternels et l'appel à l'unité que lui adresse Jean XXIII, il exprime souvent dans ses lettres le souhait de voir rétablie l'unité entre les Églises soeurs.

6. Le Concile Vatican II emploie l'expression Églises soeurs pour qualifier les rapports fraternels des Églises particulières entre elles : « Il y a en Orient plusieurs Églises particulières ou locales, au premier rang desquelles sont les Églises patriarcales dont plusieurs se glorifient d'avoir été fondées par les Apôtres eux-mêmes. C'est pourquoi, prévalut et prévaut encore, parmi les Orientaux, le soin particulier de conserver dans une communion de foi et de charité les relations fraternelles qui doivent exister entre les Églises locales, comme entre des soeurs » (2).

7. Le premier document pontifical dans lequel se trouve le vocable de soeurs appliqué aux Églises, est le Bref Anno ineunte de Paul VI au Patriarche Athénagoras Ier. Après avoir manifesté sa volonté de faire ce qui est possible pour « hâter le jour où, entre l'Église d'Occident et celle d'Orient, une pleine communion sera rétablie », le Pape s'interroge : « En chaque Église locale s'opère ce mystère de l'amour divin et n'est-ce pas là la raison de l'expression traditionnelle et si belle selon laquelle les Églises locales aimaient s'appeler Églises soeurs ? Cette vie d'Église-soeur nous l'avons vécue durant des siècles, célébrant ensemble les Conciles oecuméniques qui ont défendu le dépôt de la foi contre toute altération. Maintenant, après une longue période de division et d'incompréhension réciproque, le Seigneur nous donne de nous redécouvrir comme Églises soeurs, malgré les obstacles qui furent alors dressés entre nous » (3).

8. L'expression a ensuite été souvent utilisée par Jean-Paul II, dans de nombreux discours et documents, dont on rappellera seulement les principaux dans l'ordre chronologique.L'Encyclique Slavorum apostoli : « Ils [Cyrille et Méthode] sont pour nous les champions et en même temps les patrons de l'effort oecuménique des Églises soeurs de l'Orient et de l'Occident pour retrouver, par le dialogue et la prière, l'unité visible dans la communion parfaite et totale » (4).Dans une lettre de 1991 aux évêques européens : « Il convient donc d'entretenir des relations avec ces Églises [les Églises orthodoxes] comme avec des Églises soeurs, selon l'expression du Pape Paul VI dans un Bref remis au Patriarche de Constantinople Athénagoras Ier (5).Dans l'Encyclique Ut unum sint, le thème est surtout développé au n. 56, qui commense ainsi : « Après le Concile Vatican II, se rattachant à cette tradition, l'usage a été rétabli de donner l'appellation d'"Églises soeurs" aux Églises particulières ou locales rassemblées autour de leur évêque. Ensuite, l'abrogation des excommunications mutuelles, supprimant un obstacle douloureux d'ordre canonique et psychologique, a été un pas très important sur la route vers la pleine communion ». Le paragraphe se termine en souhaitant : « L'appellation traditionnelle d' "Églises soeurs" devrait nous être sans cesse présente sur cette route ». Le thème est repris au n. 60 dans lequel on observe : « Plus récemment, la Commission mixte internationale a fait un pas important en ce qui concerne la question si délicate de la méthode à suivre pour rechercher la pleine communion entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, question qui a souvent été une pierre d'achoppement dans les rapports entre catholiques et orthodoxes. Elle a jeté les bases doctrinales d'une solution positive du problème, fondée sur la doctrine des Églises soeurs » (6).


II. Indications pour l'usage de l'expression

9. Les éléments historiques exposés dans les paragraphes précédents montrent l'importance qu'a prise l'expression Églises soeurs dans le dialogue oecuménique. Il est d'autant plus important d'en faire un usage théologiquement correct.

10. En effet, au sens propre, les Églises soeurs sont uniquement les Églises particulières entre elles (ou les regroupements d'Églises particulières, par exemple les Patriarcats entre eux ou les Provinces ecclésiastiques entre elles) (7). Il doit toujours rester clair, même quand l'expression Églises soeurs est utilisée dans ce sens propre, que l'Église universelle, une, sainte, catholique et apostolique, n'est pas la soeur, mais la mère de toutes les Églises particulières (8).

11. On peut aussi parler d'Églises soeurs, au sens propre, en référence à des Églises particulières catholiques et non catholiques ; et donc même l'Église particulière de Rome peut être dite soeur de toutes les Églises particulières. Mais, comme rappelé ci-dessus, on ne peut dire, au sens propre, que l'Église catholique soit soeur d'une Église particulière ou d'un groupe d'Églises. Il ne s'agit pas seulement d'une question de terminologie, mais surtout du respect d'une vérité fondamentale de la foi catholique : celle de l'unicité de l'Église du Christ. Il existe, en effet, une unique Église (9), et le pluriel Églises ne peut se référer qu'aux Églises particulières.Par conséquent, il faut éviter l'usage de formules comme « nos deux Églises », parce qu'elles sont sources de malentendus et de confusion théologique : elles insinuent, si elles sont appliquées à l'Église catholique et à l'ensemble de l'Église orthodoxe (ou à une Église orthodoxe), une pluralité non seulement au niveau des Églises particulières, mais à celui de l'Église une, sainte, catholique et apostolique, proclamée dans le Credo, dont l'existence est ainsi offusquée.

12. Enfin, il faut garder à l'esprit que l'expression Églises soeurs au sens propre, comme en témoigne la tradition commune de l'Orient et de l'Occident, ne peut être employée exclusivement que pour les communautés ecclésiales qui ont conservé un Épiscopat et une Eucharistie valides.

À Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 30 juin 2000, Solennité du Sacré-Coeur de Jésus.Joseph cardinal RATZINGER, PréfetTarcisio BERTONE S.D.B., Secrétaire archevêque émérite de Vercelli
(*) Version française du texte de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, édité en plusieurs langues et publié en anglais dans Origins du 14 septembre 2000. Titre de la DC.
La documentation catholique N° 2233 du 1/10/2000 - Actes du Saint-Siège - page 823 - 1525 mots.
Axel
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Message par Axel »

Dans le Catéchisme Orthodoxe de Monseigneur Alexandre Semenoff-Tian-Chansky (Chiesa Ortodossa Russa di San Nicola Taumaturgo, Roma, avec la collaboration de YMCA-Press, Paris, 1999), je lis au point 12 du chapitre sur l'Eglise:
L'histoire et la réalité présentes nous apprennent que plusieurs Eglises locales - par exemple, l'Eglise de Rome, l'Eglise copte d'Egypte et d'autres encore -, se sont écartées dans leur enseignement de la Vérité révélée par le Christ et conservée par l'Eglise, avec le concours du Saint Esprit. Elles ont donc rompu leur communion avec l'Eglise Orthodoxe.
La Tradition de l'Eglise ne nous révèle pas avec précision jusqu'à quel point les erreurs dogmatiques portent atteinte à la vie chrétienne dans son ensemble, et, notamment, à la validité des sacrements. Nous connaissons pourtant les paroles du Seigneur: "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie" (Jean XIV, 6). La vraie foi est donc partie essentielle de la vie en Christ. Nous ne savons donc pas si la plénitude de grâce sacramentelle est encore présente dans les communautés séparées de la vraie foi. C'est pourquoi les orthodoxes doivent s'abstenir de participer à leurs sacrements. Cependant l'Eglise n'administre ni un second baptême, ni une seconde ordination à certains hétérodoxes qui viennent à elle; elle témoigne ainsi que la grâce de la Rédemption n'est pas absente dans les Eglises séparées. Elle espère donc et elle prie pour que cette grâce les amène à retrouver l'unité et la concorde que le Seigneur a voulue pour tous les chrétiens (...).
Maintenant je cite Antoine:
Alors les grandes démonstrations de formules latines valides jusqu’à Vatican II ou encore après ou non ou supprimées ou modifiées ou etc… soutenues ou non par un Batiffol ou un cardinal quelconque déçu d’avoir été viré d’une commission conciliaire ou qu’on a fait plancher pour qu’il se la ferme avant qu’on ne fiche son travail à la poubelle, n’ont aucun poids face à cette réalité qu’il n’y a plus de succession apostolique dès lors qu’il y a hérésie. C’est simple et ça a le mérite d’être canonique.
Mes commentaires:
1) Le Père Deseille cite dans son Itinéraire Mgr Batiffol pour ettayer ses affirmations. Pourquoi pas moi??;
2) "Un cardinal quelconque déçu d'avoir été viré" etc. Je suppose que vous faites allusion à Alfons Maria Card. Stickler, ex-Préfet de la Bibliothèque Apostolique Vaticane. Outre qu'il a fait une brillante carrière et qu'il est un grand ami de l'orthodoxie, ses vues sur la Liturgie ne me semblent pas si éloignées de celles d'un Josef Ratzinger par exemple (cf. Ma vie et L'Esprit de la Liturgie) dont nul, je suppose, n'osera dire qu'il a raté sa carrière!;
3) Les assertions de Mgr Alexandre et celles d'Antoine se contredisent. Qui a raison?;
4) Indépendemment du fait de savoir qui a raison, c'est un fait que l'Eglise orthodoxe russe a accueilli en son sein le Père Wladimir Guettée sans lui avoir imposé de ré-ordination. En d'autres termes, son ordination reçue dans l'Eglise catholique romaine a été considérée comme valide;
5) D'où ma peur: puisque l'Eglise orthodoxe russe recourt parfois avec les convertis, ayant rang sacerdotal ou épiscopal dans l'Eglise hétérodoxe qu'ils quittent, au principe d'économie et puisque les nouveaux rites d'ordination et de consécration de l'Eglise catholique romaine sont douteux, le risque est grand de rendre caduque dans les Eglises orthodoxes, la succession apostolique dans la lignée de ces convertis ECONOMIQUES.
6) Quand bien même la succession apostolique cesserait d'être dès lors qu'il y a hérésie ou schisme, nul ne peut nier que MÉCANIQUEMENT le sacrement de l'ordre a été administré dans l'Eglise romaine post-orthdoxe de la même façon que lorsqu'Celle-ci était orthodoxe et ce jusqu'à la réforme liturgique de Paul VI. Dès lors, une succession apostolique invalide pour cause d'hérésie et/ou de schisme pourrait peut-être être ré-activée moyennant une confession de Foi orthodoxe et un rejet des erreurs papistes. Voila pourquoi, à mons sens, il était moins grave d'accueillir au sein de l'orthodoxie des catholiques romains, prêtres ou évêques, sans ré-ordination ou re-consécration préalable avant Vatican II qu'après;
7) Je le dis et je le répète, pour ma part, je suis un partisan de l'ACRIBIE.

Je souhaiterais relever également ceci:
En ce qui concerne votre expression "L'Eglise Catholique mène le jeu" je suppose que vous faites allusion à toutes les persécutions infligées aux orthodoxes et soutenues par le vatican telles que celles des oustachis ou celles infligées à la Grèce ou encore la destruction de la Serbie, ou la réactivation de l'uniatisme etc...
Ce sont en effet des arguments d'un poids dogmatique certain et qui pèsent hélas lourds dans les négociations
Non ce n'est pas à cela auquel je me réfère quand je dis que l'Eglise papiste mène le jeu même si je suis heureux de savoir que cela pèse lourd dans les négociations. Pour moi, tout ce qui peut empecher les Eglises orthdoxes de tomber dans le piège de l'Eglise romaine est le bienvenu.
Ce à quoi je fais allusion c'est à l'oecuménisme au détriment de la Vérité.
Les Eglises orthodoxes n'ont pas attendu l'Eglise romaine pour s'engager dans la voie oecuménique mais depuis que l'Eglise romaine en a fait son cheval de bataille, les Eglises orthodoxes se sont mises à faire des concessions dangereuses. C'est une douloureuse constation de ma part, rien de plus.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Je ne peux que souscrire à certaines des réflexions d'Axel, en particulier celle sur les dangers de l'oecuménisme. Dans une très ancienne interview au Messager orthodoxe que j'avais pu retrouver dans une bibliothèque en Suisse, l'archevêque de Montréal de l'Orthodox Church in America, Mgr Sylvestre (Haruns), disait que l'entrée du Vatican sur le terrain de l'oecuménisme avait totalement dénaturé celui-ci.
Je pense en effet qu'on est passé d'une espèce de dialogue qui n'engageait à rien et qui pouvait encore avoir un certain sens avec les protestants, à un détournement de toutes les relations interconfessionnelles au profit des buts impérialistes du Vatican.
Naturellement, cette manoeuvre-là du Vatican échouera, comme ont échoué les croisades, l'uniatisme ou l'Etat indépendant de Croatie.
Mais restons sur nos gardes. Souvenons-nous qu'au XVIIème siècle, quand l'Edit de Nantes assurait à la minorité protestante française une existence légale, les catholiques romains jouaient déjà le jeu de l'oecuménisme et que l'évêque de Chartres invitait à dîner le théologien calviniste Amyrault. Cela a permis de démobiliser le protestantisme français avant que soudain le clergé romain ne reprenne son vrai visage et ne finisse par obtenir du Grand Roi le lamentable Edit de Fontainebleau révoquant l'Edit de Nantes. Les ficelles sont parfois un peu grosses.

Quant au catéchisme de Mgr Alexandre ou à la déclaration de Balamand, ce sont des manifestations de la pernicieuse influence exercée par la scolastique et la conception augustinienne de la succession apostolique sur l'Eglise orthodoxe (particulièrement en Russie, en Ukraine et en Roumanie) depuis l'époque de Pierre Movila.
Sous l'influence de cette scolastique réactivée par le climat d'indifférence dogmatique du XXème siècle, on est passé d'un abandon de la discipline ancienne (réception des catholiques romains par le baptême ou la chrismation - qui sont des modes de réception équivalents en ce qu'ils apportent le sceau du Saint-Esprit sur un baptême d'eau - abandonnée au profit de la réception par confession de foi) à des élaborations dogmatiques audacieuses basées sur la nouvelle pratique ("ils ont des sacrements valides, puisque nous les recevons par confession de foi"). Il est donc important de remarquer que le patriarcat de Jérusalem et l'Eglise de Grèce (et pas seulement les vieux-calendaristes, comme tendent à le faire croire des désinformateurs patentés) maintiennent strictement la pratique de la réception de tous les convertis par le baptême, pour faire disparaître toute équivoque.
La question de la réception des hétérodoxes dans l'Eglise a été traitée en détail par deux théologiens. Le prêtre grec Georges Metallinos, professeur à la faculté de théologie d'Athènes, a écrit en 1983 Omologho en vaptisma, livre qui a fait l'objet d'une réédition en 1996 aux Editions Tinos, et dont la traduction anglaise I confess one baptism, publiée par le monastère athonite de Saint-Paul en 1994, peut être achetée sur Internet via le site étasunien www.stnectariospress.com/index.htm . Le Français Jean-Louis Palierne, qui nous a fait l'honneur de s'inscrire parmi les membres de ce site, consacre le chapitre 6 de son livre fondamental Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe? , L'Âge d'Homme, Lausanne 2002, à cette importante question. Il rappelle notamment que le fait de recevoir des gens par chrismation ne veut absolument pas dire qu'il y ait reconnaissance du baptême.
Sur cette question, comme sur beaucoup d'autres, l'Orthodoxie souffre beaucoup plus des derniers restes de l'enseignement scolastico-augustinien promu par l'Académie de Kiev que du confusionnisme oecuméniste actuel.

En revanche, je ne pense pas que la manière dont le père Guettée a été reçu correspondait à une reconnaissance de son sacerdoce. Il s'agissait sans doute d'un acte d'économie pour gagner du temps et éviter de s'exposer à trop de représailles de la part des ultramontains. Si mes souvenirs d'un lointain article de Mgr Pierre de New York ne me trompent pas, il me semble qu'en 1839, quand les uniates de Biélorussie étaient retournés dans le sein de l'Eglise, l'Eglise de Russie avait reçu les prêtres par simple confession de foi, mais l'évêque uniate avait été baptisé, chrismé, et ordonné. Il s'agissait là de rappeler que l'on ne reconnaissait pas la succession apostolique des catholiques-romains, mais que l'on ne pouvait pas appliquer à tout le monde le même traitement selon l'acribie qu'à l'évêque, ceci afin de gagner du temps.
eliazar
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Paroisse copte de Pau et Succession Apostolique

Message par eliazar »

Je découvre avec joie le dialogue de ces derniers jours au sujet de la Succession Apostolique ; il s’élève en effet à une altitude que ne laissait pas entrevoir le sujet d’origine de cette rubrique.
Les plus récents messages appellent de ma part quelques remarques, secondaires mais peut-être utiles tout de même ; je m’excuse cependant de les faire, dans la mesure où je ne suis ni canoniste, ni aussi documenté qu’il faudrait.

Claude vient d’écrire : « Il est donc important de remarquer que le patriarcat de Jérusalem et l'Église de Grèce (et pas seulement les vieux-calendaristes, comme tendent à le faire croire des désinfor-mateurs patentés) maintiennent strictement la pratique de la réception de tous les convertis par le baptême, pour faire disparaître toute équivoque. »

Je suis obligé de contester en partie (au niveau de l’Église de Grèce) cette affirmation trop péremptoire à mon sens, au vu de mon expérience personnelle.
Venant de l’Église Catholique Romaine, dans laquelle j’avais été baptisé par effusion (sur le crâne et dans ma petite enfance), j’ai été admis dans l’Église Orthodoxe Grecque, dans la Cathédrale de la rue Georges Bizet, par l’Évêque Stephanos de Nazianze (désormais Archevêque de Tallin en Estonie), assisté par le P. Andreas (Fyrillas) de l’Église Orthodoxe de Grèce, professeur à l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint Serge, de Paris - et par le P. Boris (Bobrinskoï), de l’Église Russe rattachée au Patriarcat de Constantinople, également professeur (et depuis, Recteur) du même Institut de Théologie Orthodoxe Saint Serge.
Comme je l’ai déjà précisé (ailleurs sur ce Forum), j’ai été admis dans l’Orthodoxie par simple chrismation, précédée du reniement des erreurs passées, et par mon adhésion formelle à la Foi des Sept Conciles.
Le même jour, au même endroit, et par les mêmes participants, une de nos sœurs a été reçue exactement de la même manière ; elle avait été baptisée depuis deux ans seulement (à l’âge adulte) dans l’Église Grecque Catholique, par effusion également, et par le P. Joseph (Nasrallah), exarque en France du Patriarcat (uniate) d’Antioche, en sa paroisse parisienne de St-Julien le Pauvre – après en avoir sollicité et obtenu l’autorisation écrite officielle, exigée par l’Archevêché catholique romain de Paris dont dépend la paroisse de St-Julien le Pauvre, au motif d’être née en Algérie (à l’époque de la loi française) et d’être (par le seul fait territorial de sa naissance) supposée dépendre de l’Église catholique romaine, encore que n’ayant jamais été baptisée, et étant née de parents mariés civilement et non baptisés eux-mêmes.

Il me semble difficile de faire mieux.
Autant du reste par rapport à l’admission dans l’Orthodoxie sans acribie qu’au sujet de la soumission canonique excessive que l’Église de Rome entend imposer en toute occasion aux uniates, en dépit de sa reconnaissance théorique de la validité leurs sacrements - y compris celui de consécration épiscopale : le Patriarcat melkite d’Antioche avait en effet une ou plusieurs paroisses en Algérie à l’époque de la naissance de cette sœur, ainsi qu’un monastère (ceci sous bénéfice d’inventaire).

Auparavant, Antoine avait écrit : « l'Eglise russe réaffirme avec vigueur une Orthodoxie dogmatiquement orthodoxe. Et j'aimerais que Constantinople s'engage dans un texte de même envergure. … / … Je n'arrive pas à savoir comment ce texte a été reçu par les autres patriarchats. Claude en a-t-il idée pour la Roumanie? Eliazar pour la Serbie? Succession apostolique veut dire dans le cas précis du texte que la chaîne des ordinations est ininterrompue depuis les apôtres. Il ne faut pas y voir autre chose je pense qu'une reconnaissance de cette ininterruption. »
Pour les raisons qu’il sait, je suis ici dans une communauté qui n’a qu’un lien formel (et d’autant plus lâche) avec l’épiscopat orthodoxe de Serbie. Sur le plan doctrinal, il nous est impossible de suivre les déclarations ou l’évolution du Patriarcat qui a recueilli les paroisses et monastères « contaminiens » d’Aquitaine, car les actes patriarcaux sont publiés en serbe, et la revue « Foi Transmise et Sainte Tradition » n’en reproduit (de loin en loin) que celles qui lui semblent utiles. Autant dire rien.
Il n’en reste pas moins que le clergé qui secondait le p. Antoine Contamin au moment de son passage à l’Église Serbe a été reçu en l’état et ré ordonné dans l’Église Orthodoxe Serbe sans aucun examen personnel approfondi de la foi ni de la formation doctrinale réelle de chaque membre. Peut-être était-ce, comme dans le cas des uniates biélorussiens dont Claude a écrit que "l'on ne pouvait pas appliquer à tout le monde le même traitement selon l'acribie ... ceci afin de gagner du temps"
Pour les fidèles, je ne crois pas m’avancer beaucoup en pensant qu’ils n’ont même pas été chrismés individuellement : la plupart d’entre eux résidant à des centaines ou à plusieurs dizaines de kilomètres de la paroisse, et n’y venant que quelques fois par an pour « consulter le Père », l’Évêque n’aurait pas eu souvent l’occasion de procéder à leur interrogation, suivie de confession et des deux déclarations de reniement des erreurs (dans leur cas, elles se sont accumulées les unes sur les autres, sans être autrement clarifiées au cours des nombreux changements d’appartenance de leur communauté) et d’adhésion aux prescriptions canoniques des Sept Conciles œcuméniques, que le clergé lui-même ne connaît que par ouï-dire, quand il les connaît.
Lorsque je suis arrivé de l’Église Russe dans cette communauté, plusieurs années après sa réception, j’ai encore attendu un an avant qu’au cours d’une liturgie dominicale et juste avant l’Eucharistie, un diacre explique en deux phrases qu’on allait maintenant embrasser le pied du calice après avoir reçu la communion. Aucune explication des raisons de ce changement, ni même de l’origine de cette décision ; elle eut été inutile sans doute pour des fidèles qui, par exemple, continuent à se signer de gauche à droite depuis des années sans que personne leur ait expliqué quoi que ce soit à cet égard. Pas plus du reste qu’il n’est pas licite de faire asseoir son chien à côté de soi dans l’église, et de lui donner à manger après la communion un morceau du pain bénit reçu après ou à la place.
J’ai beau avoir lu (de Claude, cette fois) « Qu’il y a lieu de faire preuve de beaucoup d’indulgence envers Mgr Antoine (Contamin) », je ne crois pas que ni dans la pratique ni dans la réception ou la réordination des hétérodoxes convertis, l’Église Orthodoxe de Serbie (en la personne de l’évêque Luka tout au moins) se soit vraiment préoccupée de « réaffirmer avec vigueur une Orthodoxie dogmatiquement orthodoxe ».

Claude, pour sa part a écrit : « Quant au catéchisme de Mgr Alexandre ou à la déclaration de Balamand, ce sont des manifestations de la pernicieuse influence exercée par la scolastique et la conception augustinienne de la succession apostolique sur l'Église orthodoxe (particulièrement en Russie, en Ukraine et en Roumanie) depuis l'époque de Pierre Movila. »
Je peux lui confirmer qu’en ce qui concerne le Catéchisme Orthodoxe de Monseigneur Alexandre Semenoff-Tian-Chansky, la dite pernicieuse influence a fait des bonds de géant depuis sa publication. Lorsque je l’ai lu, et que j’ai posé quelques questions de néophyte à son sujet (dans l’Église Russe) il m’a été répondu que je ne devais pas y accorder d’importance et que c’était un livre démodé, imprégné d’un traditionalisme proche de l’intégrisme.

Quant à la citation par Axel de la phrase du P. Placide (Desseille) : « Le principal fondement canonique de la non-reconnaissance en acribie des sacrements des hétérodoxes est le 46e canon apostolique, qui déclare: «L’évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou l’oblation des hérétiques, nous prescrivons qu’il soit déposé.» Ces canons apostoliques, confirmés par le Vie concile œcuménique (in Trullo), constituent la base du droit canonique orthodoxe »…
… elle me fait mieux comprendre pourquoi, lors de ma propre réception, on a cru bon de me répondre que les textes des Sept Conciles (et donc du Concile « in trullo ») n’étaient pas accessibles en français. C’est du reste le P. Placide qui m’a indiqué l’édition de référence (dûe au Vatican) plusieurs années plus tard – car cela continuait à me turlupiner !

Je remercie Axel, en tout cas et avec chaleur, pour avoir soulevé si sérieusement des questions si fondamentales - et touchant la phrase de Claude relative au « détournement de toutes les relations interconfessionnelles au profit des buts impérialistes du Vatican », je tiens à affirmer ma complète adhésion à sa conclusion (provisoire !) :
« Naturellement, cette manœuvre du Vatican échouera, comme ont échoué les croisades, l'uniatisme ou l'État indépendant de Croatie. Mais restons sur nos gardes ».

NOTE : Je propose que les messages si bien documentés qui concernent la Succession Apostolique soient regroupés (avec les anciens sur ce même sujet) dans une rubrique intitulée simplement : « Succession Apostolique et Églises Sœurs ».
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Claude le Liseur
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Re: Paroisse copte de Pau et Succession Apostolique

Message par Claude le Liseur »

eliazar a écrit : Claude vient d’écrire : « Il est donc important de remarquer que le patriarcat de Jérusalem et l'Église de Grèce (et pas seulement les vieux-calendaristes, comme tendent à le faire croire des désinfor-mateurs patentés) maintiennent strictement la pratique de la réception de tous les convertis par le baptême, pour faire disparaître toute équivoque. »

Je suis obligé de contester en partie (au niveau de l’Église de Grèce) cette affirmation trop péremptoire à mon sens, au vu de mon expérience personnelle.
Venant de l’Église Catholique Romaine, dans laquelle j’avais été baptisé par effusion (sur le crâne et dans ma petite enfance), j’ai été admis dans l’Église Orthodoxe Grecque, dans la Cathédrale de la rue Georges Bizet, par l’Évêque Stephanos de Nazianze (désormais Archevêque de Tallin en Estonie), assisté par le P. Andreas (Fyrillas) de l’Église Orthodoxe de Grèce, professeur à l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint Serge, de Paris - et par le P. Boris (Bobrinskoï), de l’Église Russe rattachée au Patriarcat de Constantinople, également professeur (et depuis, Recteur) du même Institut de Théologie Orthodoxe Saint Serge.
Comme je l’ai déjà précisé (ailleurs sur ce Forum), j’ai été admis dans l’Orthodoxie par simple chrismation, précédée du reniement des erreurs passées, et par mon adhésion formelle à la Foi des Sept Conciles.
Eliazar, dans la phrase que vous citez, je parle de l'Eglise de Grèce (dont le siège se trouve à Athènes et dont le primat est l'archevêque Christodoulos) dont je rappelle qu'elle maintient strictement la discipline de la réception par le baptême. Vous déclarez mon affirmation trop péremptoire sur la base de votre expérience personnelle au sein du patriarcat de Constantinople dont le siège se trouve à Istanbul et dont le primat est le patriarche Barthélémy. Donc, nous ne parlons pas de la même chose.
Par ailleurs, je croyais que le père Fyrillas relevait du patriarcat de Constantinople et pas de l'Eglise de Grèce (qui a abandonné toutes ses paroisses hors des frontières de la Grèce en 1922).
Antoine
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Message par Antoine »

Axel,vous demandez:
Les assertions de Mgr Alexandre et celles d'Antoine se contredisent. Qui a raison?;
C'est la Révélation qui a "raison" et non pas la raison qui est une révélation. C'est le Logos qui s'incarne, le Dieu-Homme qui supplante l'homme-dieu adamique.

La périchorèse trinitaire est détruite par le filioque qui donne à la consubstantialité du Père et du Fils un élément supplémentaire qui ne se trouve pas dans la consubstantialité de l'Esprit et des deux autres hypostases. Autrement dit de par le filioque il y a plus de consubstantialité entre le Fils et le Père qu'entre l'Esprit et le Père, et plus d'amour dans l'Esprit Saint qui en devient le lien entre les deux autres hypostases.
Séparer consubstantialité et amour au nom de la Raison qui pense d'abord et qui panse ses plaies ensuite, avouez qu'il fallait le faire; et on applaudit bien fort Augustin admis en deuxième séance de "c'est mon choix" par les autorités auto-proclamées compétentes comme Adam et Eve l'avaient déjà fait en s'écartant de la Révélation pour écouter leur serpent. (Tiens, entre parenthése, vous avez remarqué que le serpent à une forme de point d'interrogation et une forme d'oreille " ? ")

D'une part ce déséquilibre, qui n'est pas conforme à la Révélation et n'appartient donc pas à la théologie, engendrera toutes les déviations catholiques romaines qui s'appuient sur des arguties et ratiocinations étrangèrent au donné révélé;
d'autre part il donnera naissance à la papauté et à son couronnement en-infaillibilité-auto-promulguée, aboutissement plénier de cette émancipation.

Dans l'Eglise orthodoxe, l'évêque est choisi par le peuple qui crie Axios. Il y a à la fois "Chirotonie", de par la levée des mains du peuple qui crie "il est digne" et "chirothésie " de par la pose des mains de l'évêque sur le consacré, expression de la volonté ecclésiale et apostolique; la sainte bible étant placée en signe de dépôt de la foi sur la tête du futur évêque.

Il y a ainsi une synergie, une coopération, entre la grâce divine et la volonté humaine telle que nous la trouvons dans la double nature du Christ pleinement Dieu et pleinement homme.

On peut donc affirmer que l'institution de la papauté est un rejet de cette synergie, un rejet de la double nature dogmatisée au concile de Chalcédoine. La succession apostolique catholique romaine , indépendamment des formules utilisées est une succession dont le caractère spécifique de succession est profondémént monothélite de par son mode institutionnel.

Ainsi je ne vois pas comment on pourrait trouver une validation quelconque à ce qui rejette de fait la double nature. Les séparations conceptuelles scolastiques entre forme et contenu sont étrangères à la foi orthodoxe qui ne les distingue pas dans l'application des dons de la grâce par les mystères. Car cela reviendrait à dire que le Christ n'a qu'une forme d'homme et un contenu divin alors que la révélation le procame pleinement Dieu et pleinement homme.

En dehors de l'Eglise il n'y a ni dons ni grâce de même qu'en dehors du Christ incarnation du logos il n'y a pas de double nature. C'est en me greffant à la double nature du Christ par l'Esprit Saint que j'accède au Père. "L'Esprit Saint souffle où il veut " ne signifie pas autre chose qu'il propose l'Eglise à tout être afin qu'il y reçoive ses dons.

N'en déplaise à Monseigneur Alexandre Semenoff-Tian-Chansky et à toute élucubration rationalisante qui puisera sa source dans un monothélisme étranger à la révélation.
eliazar
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Succession apostolique

Message par eliazar »

Comment assez remercier Antoine pour cet exposé lapidaire et irréfutable ? C’est à des messages comme celui-là qu’on mesure combien notre Forum (malgré tous ses défauts) est indispensable dans le panorama actuel de l’internet orthodoxe. On ne voit pas ce qu’on devrait ajouter à une si lumineuse évidence.

Par contre, Claude a écrit : « Eliazar, dans la phrase que vous citez, je parle de l'Eglise de Grèce (dont le siège se trouve à Athènes et dont le primat est l'archevêque Christodoulos) dont je rappelle qu'elle maintient strictement la discipline de la réception par le baptême. Vous déclarez mon affirmation trop péremptoire sur la base de votre expérience personnelle au sein du patriarcat de Constantinople dont le siège se trouve à Istanbul et dont le primat est le patriarche Barthélémy. Donc, nous ne parlons pas de la même chose ».
… Et là, je ne peux répondre qu’une chose : Tu as parfaitement raison ; je me suis exprimé de manière déplorablement ethnique !

Il est vrai que mes années d’apprentissage passées au sein de paroisses grecques m’ont aidé à tomber dans cette confusion. Mes amis grecs y vivaient leur appartenance comme dans une église fondée par des Grecs, appartenant à une communauté de Grecs, avec des prêtres venus de Grèce et même (dans le cas de Nice) avec le consulat de Grèce dans le même jardin. J’en ai peu à peu complètement oublié, dans ma pratique quotidienne, que ces paroisses étaient canoniquement constantinopolitaines…

Nous y parlions toujours de la mère patrie hellène et jamais des problèmes de Constantinople. Certes on y déplorait les drames survenus au moment des violences contre le Patriarcat, mais l’adoption du nom de Macédoine par l’ancienne province yougoslave devenant état souverain, elle, révolutionna littéralement la communauté, avec organisation de conférences, projections de films de propagande, distribution de journaux, de tracts, d’insignes, etc… Et si on n’y parlait jamais de Halki, la protestation contre le drame de l’invasion turque de Chypre était un sujet de fond récurrent. Je me souviens que les célébrations de type national, toujours liées à la religion, étaient l’occasion, dans l’église même, de déploiements de drapeaux, d’uniformes d’evzones, etc. à la limite (pour un Français) de la confusion entre le politique et le service divin.

De même, au moment des persécutions contre les moines athonites d’Esphigmenou, mes amis étaient pour la plupart scandalisés par la dureté du patriarche de Constantinople ; avec des nuances dans le non-dit où perçaient des harmoniques comme : « De quoi se mêle-t-il ? ».

« Par ailleurs, je croyais que le père Fyrillas relevait du patriarcat de Constantinople et pas de l'Église de Grèce (qui a abandonné toutes ses paroisses hors des frontières de la Grèce en 1922). »
Re mea culpa… Même confusion que devant. D’autant que le père Andreas est un Grec des grandes îles (je ne me souviens plus s’il est de Crète ou de Chypre et crains de faire une confusion de plus !), et le père Mikhaïl, recteur de ma seconde paroisse grecque (celle de Nice) aussi.
Dans cette dernière paroisse (cathédrale), on m’a sans cesse poussé à aller en pèlerinage à l’Athos, et jamais au Patriarcat, à Constantinople – et la réouverture ou pas de Halki n’a jamais été abordée, sinon par l’évêque, par hasard, et en privé – …parce qu’il n’en était pas issu !
Par contre, plusieurs (même parmi les notables) m’expliquaient en a parte leur préférence pour les vétéro calendaristes, et certains avaient même des filles (ou d’autres membres de leur famille) moniales dans des monastères VCO, et pour un au moins : un prêtre VCO. Ceci dit, ils ne prenaient pas cette situation avec l’entièreté de caractère de Katherine. Loin de là.
Et lorsque je me suis fâché après les vêpres œcuménistes célébrées avec des pasteurs protestants et un évêque papiste, s’ils ont été nombreux à hausser les épaules et à me dire : « Mais qu’est-ce qui t’a pris de venir chanter pour cette mascarade ? Tu n’as pas vu que personne de la paroisse n’y était, à part les membres du conseil paroissial, bien obligés d’être de service pour accueillir le métropolite Jérémie et le reconduire à l’aéroport ensuite ? » … j’ai tout de même été le seul à protester ouvertement, et à demander des explications à notre évêque.

Mais ce sont des choses que je peux comprendre. Méditerranéen moi-même, j’ai toujours eu une complicité fraternelle pour la prudence du divin Ulysse, labourant gravement le sable de la grève d’Ithaque sous le nez et à la barbe des autres rois de la Coalition – pour éviter d’aller à la guerre de Troie, mais aussi pour leur épargner la pénible obligation de l’y contraindre.

Pour revenir à l’esprit « ethnique », j’ai connu des ambiguïtés de même nature à mon entrée chez les uniates melkites. Ces Libanais de Paris qui avaient tout de même choisi l’uniatisme (de préférence à l’évêque orthodoxe Salibi, chez qui ils auraient très bien pu aller, et dont la Liturgie était encore plus « arabe » et de bien meilleure tenue, même musicale) ont pris un coup de sang quand le Pape leur a imposé un nouveau droit canonique « made in Vatican ». Là aussi, j’en ai entendu, des : « De quoi se mêle-t-il ? Qui lui en a donné le droit ? Pour qui se prend-il ?»…
J’ai sans cesse vécu au milieu de ces sensibilités profondément ethniques, et d’une ethnicité bien plus profondément enracinée que toute appartenance canonique… Parfois même, plus réellement vécue que la foi orthodoxe elle-même, pour déplorable que ce soit.

Cela aussi est une caractéristique malencontreuse dont l’Orthodoxie ne suffit pas encore à faire le procès – et qui brouille considérablement les cartes, dans la propagation sournoise de l’œcuménisme. Trop nombreux sont les orthodoxes qui réagissent favorablement à un papisme, par exemple, où la parole de Paul « Il n’y a plus ni Juif ni Grec » est enfin devenue réalité. De même que la présence de cardinaux noirs ou asiatiques à la tête de l’Église de Rome leur fait peu à peu oublier qu’elle est hérétique.
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