Bientôt Noël, pensons aux besoins de nos teenagers
Publié : mar. 18 nov. 2003 15:15
Chaque année, ceux que la mode étasunienne appelle des “teenagers” dépensent ou plutôt font dépenser aux adultes qui ne peuvent plus rien leur refuser des sommes colossales pour respecter la mode dans leurs vêtements et sous-vêtements, chaussures et autres accessoires.
Remarque à peine nécessaire : l’âge des « teenagers » comprend les années de la treizième à la dix-neuvième incluses – qui sont en anglais des Années en « teen » (thirteen, fourteen, etc jusqu’à nineteen). Simple curiosité sémantique à l’origine, elle a permis aux industries de consommation de placer dans un même bouillon de culture la fin de l’enfance et le début de l’âge adulte – créant une nouvelle mentalité de type communautaire : puisque je suis « teenager », ma nature exige la satisfaction de toutes les envies, ou les pulsions, des autres « teenagers ».
Cela va des besoins sexuels irrésistibles jusqu’aux besoins irrésistibles de violence, avec conduite de bolide routiers sans assurance et sans permis, viols en collectivité, passages à tabac de policiers, immolation de jeunes femmes à l’essence, etc…, etc…
Pour limiter cette note aux seuls vêtements coûteux, l’impératif absolu de la « mode » dans les appétits de nos enfants (qui n’en sont plus, d’ailleurs, mais sont devenus des « pré-adolescents ») est un phénomène ruineux pour beaucoup de familles à revenus trop bas. Accessoirement, elle participe activement à développer des habitudes de vol, de racket, bref toutes les possibilités de délits qui peuvent faciliter la possession de ces objets convoités que sont blousons de marque, baskets, strings et autres joujoux vestimentaires devenus plus indispensables que le pain quotidien à bon nombre de nos « teenagers ».
Cela ne pouvait qu’amener bien sûr une transformation majeure du mode de vie en Occident, qu’on appelle aussi « société de consommation – ou plus emphatiquement « civilisation occidentale ».
Les grands as du « marketing » avaient remarqué depuis belle lurette que les plus effrénés consommateurs de « mode » (à n’importe quel prix) sont les jeunes que leurs curiosités sexuelles démangent avec insistance. Une fille ou un garçon de seize ans donnerait son âme au diable pour attirer irrésistiblement le désir d’un garçon ou d’une fille d’âge et d’envie correspondants, c'est bien connu. Et les « fringues » sont avec le maquillage et la musculation le principal de ces moyens de séduction.
Pour augmenter le chiffre d’affaire, il suffisait donc de titiller de plus en plus tôt les « besoins sexuels » des pré-adolescents ; le classement en catégorie « teen » facilitant tous les amalgames, on est passé de ce qui commence - dans la nature - à être de la curiosité, à ce qui est devenu peu à peu de l’appétence, puis du besoin (irrépressible, etc : voir plus haut).
Cette année, les catalogues de Noël des grandes chaînes étasuniennes de fringues ont décidé de donner un grand coup de talon sur l’accélérateur. La marque "A&F." (Abercrombie & Fitch) a donné le coup d’envoi, bâtissant son catalogue sur l’idée (exposée doctoralement à sa jeune clientèle par une dame qualifiée de « sexpert », p. 279) que ceux qui entrent au collège cette année ne doivent pas se préoccuper de « chercher quelqu’un pour se marier » mais se concentrer uniquement sur « les expériences à réaliser ». Et dans ce domaine, le porte-parole de la firme n’hésite pas à poser à la « sexpert » les questions que vous n’auriez pas osé poser : par exemple, comment bien gérer le « sexe à trois »… Là-dessus, la « sexpert » a du reste d’excellents avis à partager, et elle les propage allègrement, bien sûr. Par catalogue, ou ême via Internet sur le site « CBS Marketwatch”.
Et comme la tendance est à proposer (dans les pages qui précèdent ou suivent les opinions de la « sexpert » de service) une « ligne particulièrement sexy pour les filles de 8 à 10 ans…" on espère qu’elles sauront lire entre les lignes. En fait, les analphabètes (qui sont très nombreux aux USA où l’enseignement n’est pas gratuit) se trouvent surtout dans les classes qui n’ont pas ou très peu de pouvoir d’achat. Donc …
Comme ils disent : « Nous ne vendons pas seulement des vêtements, nous promouvons un style de vie ».
Gageons que ce genre de catalogues va bientôt faire son apparition par ici ? De toute manière, nous sommes des esprits libres et démocratiques, c’est bien connu, et ce n’est pas chez nous qu’on va commencer à boycotter ce que nous vendent les USA – comme ces idiots de New-Yorkais qui boycottent les vins et les fromages français, ou nationalisent le nom des frites! Non...
Question subsidiaire: A quand les armes de guerre en vente libre, chez nous aussi ? On pourrait peut-être, dans un premier temps, en programmer les catalogues en vue des seuls « teenagers » - et attendre encore une ou deux saisons pour aborder les besoins irrépressibles des 8 – 10 ans, dans ce domaine aussi ?
Remarque à peine nécessaire : l’âge des « teenagers » comprend les années de la treizième à la dix-neuvième incluses – qui sont en anglais des Années en « teen » (thirteen, fourteen, etc jusqu’à nineteen). Simple curiosité sémantique à l’origine, elle a permis aux industries de consommation de placer dans un même bouillon de culture la fin de l’enfance et le début de l’âge adulte – créant une nouvelle mentalité de type communautaire : puisque je suis « teenager », ma nature exige la satisfaction de toutes les envies, ou les pulsions, des autres « teenagers ».
Cela va des besoins sexuels irrésistibles jusqu’aux besoins irrésistibles de violence, avec conduite de bolide routiers sans assurance et sans permis, viols en collectivité, passages à tabac de policiers, immolation de jeunes femmes à l’essence, etc…, etc…
Pour limiter cette note aux seuls vêtements coûteux, l’impératif absolu de la « mode » dans les appétits de nos enfants (qui n’en sont plus, d’ailleurs, mais sont devenus des « pré-adolescents ») est un phénomène ruineux pour beaucoup de familles à revenus trop bas. Accessoirement, elle participe activement à développer des habitudes de vol, de racket, bref toutes les possibilités de délits qui peuvent faciliter la possession de ces objets convoités que sont blousons de marque, baskets, strings et autres joujoux vestimentaires devenus plus indispensables que le pain quotidien à bon nombre de nos « teenagers ».
Cela ne pouvait qu’amener bien sûr une transformation majeure du mode de vie en Occident, qu’on appelle aussi « société de consommation – ou plus emphatiquement « civilisation occidentale ».
Les grands as du « marketing » avaient remarqué depuis belle lurette que les plus effrénés consommateurs de « mode » (à n’importe quel prix) sont les jeunes que leurs curiosités sexuelles démangent avec insistance. Une fille ou un garçon de seize ans donnerait son âme au diable pour attirer irrésistiblement le désir d’un garçon ou d’une fille d’âge et d’envie correspondants, c'est bien connu. Et les « fringues » sont avec le maquillage et la musculation le principal de ces moyens de séduction.
Pour augmenter le chiffre d’affaire, il suffisait donc de titiller de plus en plus tôt les « besoins sexuels » des pré-adolescents ; le classement en catégorie « teen » facilitant tous les amalgames, on est passé de ce qui commence - dans la nature - à être de la curiosité, à ce qui est devenu peu à peu de l’appétence, puis du besoin (irrépressible, etc : voir plus haut).
Cette année, les catalogues de Noël des grandes chaînes étasuniennes de fringues ont décidé de donner un grand coup de talon sur l’accélérateur. La marque "A&F." (Abercrombie & Fitch) a donné le coup d’envoi, bâtissant son catalogue sur l’idée (exposée doctoralement à sa jeune clientèle par une dame qualifiée de « sexpert », p. 279) que ceux qui entrent au collège cette année ne doivent pas se préoccuper de « chercher quelqu’un pour se marier » mais se concentrer uniquement sur « les expériences à réaliser ». Et dans ce domaine, le porte-parole de la firme n’hésite pas à poser à la « sexpert » les questions que vous n’auriez pas osé poser : par exemple, comment bien gérer le « sexe à trois »… Là-dessus, la « sexpert » a du reste d’excellents avis à partager, et elle les propage allègrement, bien sûr. Par catalogue, ou ême via Internet sur le site « CBS Marketwatch”.
Et comme la tendance est à proposer (dans les pages qui précèdent ou suivent les opinions de la « sexpert » de service) une « ligne particulièrement sexy pour les filles de 8 à 10 ans…" on espère qu’elles sauront lire entre les lignes. En fait, les analphabètes (qui sont très nombreux aux USA où l’enseignement n’est pas gratuit) se trouvent surtout dans les classes qui n’ont pas ou très peu de pouvoir d’achat. Donc …
Comme ils disent : « Nous ne vendons pas seulement des vêtements, nous promouvons un style de vie ».
Gageons que ce genre de catalogues va bientôt faire son apparition par ici ? De toute manière, nous sommes des esprits libres et démocratiques, c’est bien connu, et ce n’est pas chez nous qu’on va commencer à boycotter ce que nous vendent les USA – comme ces idiots de New-Yorkais qui boycottent les vins et les fromages français, ou nationalisent le nom des frites! Non...
Question subsidiaire: A quand les armes de guerre en vente libre, chez nous aussi ? On pourrait peut-être, dans un premier temps, en programmer les catalogues en vue des seuls « teenagers » - et attendre encore une ou deux saisons pour aborder les besoins irrépressibles des 8 – 10 ans, dans ce domaine aussi ?