Je ne sais pas si l'article est digne de foi, et si je l'ai bien compris, mais il semblerait que l'Eglise Russe se lance dans un invraissemblable oecuménisme!
vu dans la Croix:
01/05/2007 20:45
En Allemagne, onze Eglises reconnaissent un même baptême
Dimanche 29 avril à Magdebourg, lors d’une cérémonie œcuménique, les Églises chrétiennes d’Allemagne ont signé une reconnaissance mutuelle de leur sacrement du baptême
Sous le rayon de soleil qui éclaire les fonts baptismaux, l’évêque Karekin Bekdjian, de l’Église arménienne apostolique orthodoxe en Allemagne, barbe blanche et capuche noire, plonge un rameau d’olivier dans l’eau bénite et en asperge ses pairs, assemblés en cercle autour de la pierre de porphyre.
Samedi 28 avril, dans le chœur de l’église évangélique de Magdebourg, à 120 km de Berlin, au centre géographique de l’Europe, onze Églises chrétiennes (1) ont, pour la première fois, reconnu la valeur réciproque de leur cérémonie du baptême. Celui-ci est dorénavant un sacrement commun, ineffaçable, et valide en particulier en cas de changement de confession.
Autour de l’évêque Bekdjian, participaient notamment à la cérémonie l’évêque Wolfgang Huber, président du Conseil de l’Église évangélique (EKD, Église protestante luthérienne, le terme «évangélique» en Allemagne désignant les protestants), le cardinal Karl Lehmann, président de la Conférence des évêques catholiques, le P. Merawi Tebege, de l’Église éthiopienne orthodoxe, l’archevêque Longin, de l’Église orthodoxe russe en Allemagne, le doyen Johannes Urbisch, de l’Église vieille-catholique, le Rev. Christopher Jager-Bowler, de l’Église anglicane.
Mélange de costumes, de couleurs, de chants, de traditions
Un mélange chaleureux de costumes, de couleurs, de chants et de traditions. Le P. Sérovpé Isakhanyan entonne un passage de l’évangile en arménien ; le chœur de la communauté russe orthodoxe de Magdebourg alterne ses harmonies avec celles du chœur de l’EKD. Le P. Merawi Tebege invite ses pairs à la procession vers la pierre baptismale, rappelant que celle-ci est venue d’Égypte, il y a plus de dix siècles.
Dans la nef comble, l’assistance suit attentivement cette cérémonie inaccoutumée. Debout, des fidèles et des curieux se sont agglutinés dans les bas-côtés, là ou siègent les représentants des onze Églises signataires, devant l’autel, face à la table où ils signeront la reconnaissance mutuelle en fin de cérémonie.
«Cette fête, cette cérémonie témoigne de ce que le souci œcuménique ne s’est pas figé, soulignera le cardinal Lehmann, évêque de Mayence. Elle n’allait pas de soi. Le baptême a souvent été considéré comme l’enfant naturel de l’œcuménisme. On estimait depuis longtemps qu’il n’existait pas à ce propos de différences substantielles.»
Il a été difficile pourtant, pour les Églises qui ont participé à la rédaction de la reconnaissance mutuelle de leur baptême, de trouver les mots qui puissent permettre au plus grand nombre possible de signer cet accord.
Symbole œcuménique
«La reconnaissance que Jésus est notre sauveur est ce qui fonde l’unité des Églises chrétiennes, explique l’évêque Wolfgang Huber. Toutes les différences qui définissent nos profils respectifs dans la communauté œcuménique, viennent après cette certitude commune. Toutes les ouvertures du dialogue interreligieux, poursuit-il, toute la curiosité du dialogue interreligieux pour trouver ensemble la vérité ne peuvent effacer cela. Nous sommes les seuls, nous les chrétiens à affirmer : “Jésus-Christ est notre sauveur”. »
La reconnaissance mutuelle du baptême signée dimanche est une première en Allemagne. De tels accords n’existaient, jusqu’ici, que sur le plan régional. L’impulsion d’origine remonte à la réunion de l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens de 2001, où les résultats d’une enquête sur le baptême concentrèrent une bonne part des débats. En 2003, les Églises catholique et protestantes allemandes constituèrent un groupe de travail, progressivement rejoint par les autres Églises signataires.
Le symbole œcuménique dépasse d’ailleurs celles-ci. Le pasteur Werner Funck, de l’Église mennonite (qui ne reconnaît que le baptême d’adultes), a adressé pendant la cérémonie un salut aux Églises signataires, de la part des communautés dont la tradition ne leur permet pas de signer l’accord des onze.
Quant au choix même de l’église évangélique de Magdebourg, il souligne la volonté du rassemblement. La pierre baptismale de porphyre autour de laquelle s’est concentrée la cérémonie servait déjà pour les baptêmes, bien avant le grand schisme des Églises d’Occident et d’Orient, en 1054.
Michel VERRIER, à Berlin
(1) Église catholique romaine ; Église évangélique en Allemagne (protestants luthériens) ; Église évangélique réformée de Basse-Saxe (protestants calvinistes) ; Église évangélique méthodiste ; Église évangélique luthérienne autonome ; Communauté anglicane-épiscopale en Allemagne ; Église orthodoxe russe en Allemagne ; Église éthiopienne orthodoxe ; Église arménienne apostolique orthodoxe en Allemagne ; Église des frères moraves, communauté de Herrnhut (réformés hussites) ; Église vieille-catholique en Allemagne.
oecuménisme baptismal
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Ce qui est encore plus affligeant, c'est que tandis que les orthodoxes, pour des raisons que j'ai de la peine à comprendre, mais dont je subodore, une fois de plus, qu'elles relèvent plus de la diplomatie que de la religion, foulent aux pieds la Tradition apostolique et prennent une décision qui risque d'avoir les conséquences les plus dommageables pour la vie spirituelle d'éventuels néophytes, les mennonites, eux, restent fidèles à leur tradition... qui n'a pourtant pas cinq siècles, et rien d'apostolique.Le pasteur Werner Funck, de l’Église mennonite (qui ne reconnaît que le baptême d’adultes), a adressé pendant la cérémonie un salut aux Églises signataires, de la part des communautés dont la tradition ne leur permet pas de signer l’accord des onze.
Les mennonites refusent de signer ce nouvel accord diplomatique parce qu'ils réprouvent le pédobaptisme et que ce refus est un point constitutif de leur identité (ce sont les héritiers des anabaptistes). Les orthodoxes, eux, pour le signer, font allègrement fi de questions aussi importantes que l'exclusivité du dépôt apostolique, la nature mystérique de l'Eglise, le rôle du baptême dans la déification (mais, au fait, j'en viens à me demander si les orthodoxes croient encore à la déification et s'il leur arrive encore de penser à ce qu'ils chantent le jour du dimanche de Grégoire Palamas), la forme du baptême, les décisions conciliaires et le droit canonique. Bref, à peu près tout ce qui est constitutif de l'Orthodoxie.
Il est évident qu'un clergé qui se préoccupe à ce point-là de négociations diplomatiques et qui néglige au même degré ce qui, dans l'Orthodoxie, correspond à ce que cherchent les gens de nos contrées (i.e. l'hésychasme) creuse à grandes pelletées la tombe de l'Eglise en Europe occidentale.
Il est vrai que le ver était dans le fruit depuis bien longtemps, puisque ce fut en Allemagne que le RP Metallinos, par la suite professeur à la faculté de théologie de l'université d'Athènes, fut violemment attaqué en 1979 pour avoir, lorsqu'il était à Bonn, reçu des hétérodoxes dans l'Orthodoxie par le baptême. Les odieuses attaques dont il fut alors l'objet - mais qui ne surprendront pas les personnes habituées à être confrontées au terrorisme intellectuel de milieux qui ont une curieuse pratique de la "charité" dont ils parlent beaucoup - , et ce malgré le soutien sans faille de la hiérarchie de l'Eglise de Grèce, l'amenèrent à écrire le livre Ομολογώ εν βάπτισμα ( Je confesse un seul baptême, Athènes 1983; traduction anglaise, I confess one baptism, Mont Athos 1994), dont il a déjà été question à plusieurs reprises sur le présent forum.
Et puis, à vrai dire, cela ne m'étonne pas. Au travers de siècles et de siècles de persécution, qui les ont conduits à se répartir à travers le monde (de la Russie jusqu'au Paraguay) à la recherche d'un refuge, les mennonites ont toujours donné l'exemple de la fermeté dans leur foi. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
Savez-vous qu'il y a encore, dans le Jura bernois francophone, quelques hameaux de mennonites germanophones? Il s'agit de descendants de mennonites qui sont venus s'installer du côté de Tramelan au XVIIe siècle, parce que c'était la zone frontière entre les possessions bernoises et celles du prince-évêque de Bâle, chassé à Porrentruy par la Réforme, et qu'ils étaient plus ou moins tolérés sur la frontière dans cette zone où l'autorité était incertaine.