Ura fromme Russie a écrit :Cujus regio, ejus religio – c’est très bien, comment faut il dire cela en Français????
Je suis d’accord avec vous et je pence, que cette paix – n’est pas proclamation de la liberté de conscience, parce que chaque prince determiné la foi de ses sujets.
Pourtant, pour ce moment-là cette liberté de Rome même était résultat positif.
Ou non?
Oui, c'était déjà un grand progrès, la voie ouverte vers la paix en Europe et la possibilité de la coexistence, d'abord dans l'intolérance, puis ensuite dans la tolérance et le respect mutuel, mais de terribles épreuves jalonnaient encore le chemin vers la paix - sans même parler du chemin vers la liberté de conscience.
En effet, les tenants de la Contre-Réforme n'ont même pas accepté la liberté de consience pour les princes et les Habsbourg ont fait tout leur possible pour anéantir le protestantisme, puis l'Orthodoxie, dans les pays qui étaient sous leur domination.
Les Habsbourg ont ainsi été à l'origine d'une quantité effroyable de guerres politico-religieuses dont la dernière a été la Première Guerre mondiale, lancée par le gouvernement revanchard et clérical austro-hongrois pour venir à bout de la Serbie orthodoxe et du mouvement des nationalités, au cri fameux de
Serbien muß sterben.
Il y a quand même une justice, puisque les Habsbourg furent emportés par la guerre qu'ils avaient déclenchée.
Mais il ne faut pas oublier que la première guerre religieuse lancée par les Habsbourg au mépris de la paix d'Augsbourg fut aussi la plus meurtrière: la guerre de Trente Ans (1618-1648), déclenchée par la recatholicisation forcée de la Bohême, emporta un tiers de la population de l'Europe centrale. Les Etats protestants allemands ne durent leur salut qu'à l'intervention du Danemark, de la Suède de Gustave-Adolphe et de la France de Louis XIII et du cardinal de Richelieu, très catholique, mais aussi très hostile aux Habsbourg. La France est entrée dans la guerre en 1635 et l'a poursuivie, mais cette fois-ci contre les seuls Habsourg d'Espagne, jusqu'en 1659 (alors que la guerre avec les Habsbourg d'Autriche s'est terminée en 1648).
A la suite de la paix de Westphalie en 1648, les Habsbourg ont dû respecter une bonne fois pour toutes le principe
cujus regio, ejus religio à l'intérieur de l'Empire germanique. Ils ont donc tourné leur offensive religieuse contre les régions de leurs Etats qui ne faisaient pas partie du
Saint-Empire (Hongrie, Transylvanie...).
La principale conséquence religieuse de la guerre de Trente Ans a été l'éradication du protestantisme en Bohême, mais on ne peut pas pour autant dire que cela ait abouti au triomphe du catholicisme. Bien plutôt, les anciens protestants de Bohême, convertis de force à la religion professée par les Habsbourg, sont devenus indifférents. La Bohême est donc devenue assez vite une région exceptionnellement sécularisée selon les critères de l'Europe centrale, et cela s'est traduit en 1946 par les résultats étonnants du parti communiste dans cette région (au cours d'élections encore libres), de telle sorte que les communistes tchèques, disposant d'une base que n'avaient pas leurs homologues hongrois, roumains ou polonais, ont pu mener à bien pratiquement par eux-mêmes la soviétisation de la Tchécoslovaquie.