Jean-Louis Palierne a écrit :Si les Septante disent “dans le principe” et non “dans la tête”, c’est parce qu’ils écartent les spéculations que l’on pourrait faire en s’appuyant sur l’hébreu.
Non,votre argumentation est dangereusement spécieuse, sauf à vouloir transformer la septante en texte anti-sémitique. Vous oubliez allègrement que les Traducteurs étaient juifs eux-mêmes , intéressés à ouvrir la pensée sémitique à ceux qui ne lisaient pas l’hébreux. Ils n’avaient donc certainement pas pour objectif de supprimer ce que vous réduisez dédaigneusement à des « spéculations ». et les Pères eux-mêmes dans leurs commentaires ne sont pas privés de « spéculer » ou plus exactement de développer une théologie importante à partir des significations inépuisables du texte. Mais le grec n'est pas une langue sémitique et il ne peut rendre compte de tout. La septante rest une traduction même si l'Eglise en a fait son texte normatif. Elle n'est pas le texte source d'après lequel on pourrait relever les transformations éventuelles que les massorètes lui ont fait subir.
« En arkhe » qui signifie à la fois au commencement , dans son principe, peut-être pris soit dans un sens temporel soit dans un sens instrumental. La mutilation consisterait à réduire la polysémie du grec à une seule de ces orientations.
La Tradition Chrétienne qui met
« En Arkhe » en relation avec le «Logos» du prologue de Jean est pour moi la plus complète. Elle est détient sans aucun doute la Révélation totale et contient également la polysémie de l’hébreux « BR’(sh) YT». Je dirais même en suivant Jacques de Saroug qu’elle annonce le prologue de Jean, qui soulève «
le voile de Moïse.»
Jamais il n’a été question de traduire par « dans la tête » Mais dans le domaine du signifié,
"dans la tête" est une des significations incluse dans la polysémie et qui a conduit les Pères à des développements théologiques intéressants comme l’exploitation de la dialectique de l’homme intérieur/ extérieur chez St Basile et chez St Grégoire de Nysse.
Pour ma part je préfère la traduction en Français de
« au commencement » plutôt que
« dans son principe », « principe » étant inclus dans «au commencement» et l’usage temporel incluant l’affirmation de foi du «ex-nihilo» qui supprime toute interprétation instrumentale visant à faire de Dieu un simple démiurge organisant un monde qui lui serait co-éternel. Mais je reconnais que dans le terme «principe» nous retrouvons bien la polysémie du syntagme hébreux «BR’(SH) = dans la tête» comme je l’ai déjà expliqué en commentant le mot principe.
Le Créateur de l’humanité a ainsi disposé de l’histoire des peuples et de leurs langues, qu’il a préparé une langue pour recevoir l’inspiration divine, et c’est la langue grecque. Ce qu’a été la préhistoire de ce texte peut intéresser certains, ce qui est important pour le salut des hommes c’est ce texte inspiré que nous devons aux Septante.
Il n’est pas sérieux de passer outre ce que vous nommez la
«préhistoire». personne ne peut vous suivre dans un tel obscurantisme exégétique et un tel refus de l’établissement du texte. Le pari de l’ignorance n’est pas celui de la foi. Si le créateur a
«préparé une langue» on peut au moins avoir la décence de mener quelqu’intérêt à cette
«préparation.» La septante n’est pas un
remplacement de l’hébreux mais une
traduction. Le fait qu’aujourd’hui nous n’ayons plus le texte source pour comparer celui de la septante à celui des massorètes ne doit pas pour autant nous conduire aux conclusions hâtives et erronées que vous tirez. La théologie du «n’y a qu’à» n’a pour seul résultat que la suppression de toute interrogation et réflexion qui engendre nécessairement l’athéisme et la floraison des sectes.
Lorsque les Septante écrivent que le prophète Isaïe dit qu’une vierge concevra, peu me chaut que la Massorète écrive autre chose. Les Pères pensaient d’ailleurs que la Massorète avait été falsifiée sciemment.
Justement votre exemple ne me semble pas être un bon exemple de texte inspiré mais au contraire le rétablissement exact de ce que le texte source contenait et donc une traduction fidèle à l’original hébreux qui, lui était inspiré et plus conforme. La polémique sur le sens de cette prophétisation est très ancienne.
Isaïe 7, 14 prophétise :
« C'est pourquoi le Seigneur vous donnera lui même un signe. Voici que la vierge concevra et mettra au monde un fils et tu lui donneras le nom d'Emmanuel. »
Le grec des Septante « parthenos= vierge», n’est pas une inspiration qui serait à prendre comme une reformulation interprétative de l’hébreux et inspirée par l’Esprit Saint.
Les juifs ont certaines versions grecques récentes qui emploient le terme
« neanis = Jeune femme »
Saint Jérôme reprend l'argument développé par Justin et Irénée qui se demandaient en quoi le verset d’Isaïe serait une prophétie s'il annonçait une naissance ordinaire ? Mais en plus il se livre à un examen sémantique du mot hébreux apportant ainsi aux juifs, dans cette polémique, la contradiction sur leur propre terrain, ce qui me semble plus solide que le simple recours à cette notion vague d’inspiration.
St Jérôme a écrit : Quand le texte dit: le Seigneur vous donnera lui même un signe, ce doit être quelque chose d'inouï et d'étonnant. Or si c'est une jeune fille ou une jeune femme qui enfante, comme le veulent les juifs, et non une vierge, de quel signe pourra-t-on parler, puisque ce nom concerne l'âge, non l'intégrité physique ? Et à la vérité, pour nous mesurer pied à pied avec les juifs et ne pas leur fournir, en tirant sur la corde de la dispute, occasion de rire de notre incompétence, une "vierge" en hébreu se dit bethula, qui n'est pas écrit dans le présent passage, mais au lieu de ce mot il y a alma, que toutes les versions, hormis les Septante, ont traduit par "jeune adolescente". Au surplus alma chez eux est un terme ambivalent: il veut dire en effet "jeune adolescente" et "cachée". D'où dans le titre du psaume 9 où il y a en hébreu alamoth, toutes les versions ont traduit par "l'adoslescence", ce que les Septante ont interprété "pour ceux qui sont cachés". Nous lisons aussi dans la Genèse, là ou Rébécca est dite alma, qu' Aquila a traduit non par "jeune adolescente" ou "jeune femme" mais "cachée".
Donc on appelle alma non seulement une jeune femme ou une vierge, mais avec extension de sens une vierge cachée et retirée qui n'a jamais été exposée aux regards des hommes mais a été l'objet d'une garde attentive de ses parents [...]. Et autant que je puisse faire l'effort de mémoire, je crois n'avoir jamais lu le mot alma pour une femme mariée mais pour une vierge, et qui est non seulement une vierge mais une jeune vierge dans ses années d'adolescence. Il peut en effet arriver qu'une vierge ait un certain âge, mais cette vierge-ci était dans les années de sa jeunesse, non pas une fillette qui ne pourrait encore connaître un homme, mais une vierge déjà nubile."
Vous apportez ensuite dans votre message de fort belles citations extraites de notre liturgie.
Elles ne sont en rien contestables et j’aime particulièrement à les méditer.. Elles citent en effet le texte de la Genèse ou le paraphrasent . Il convient donc de les lire comme nous lisons le texte de la Genèse en suivant les commentaires qu’en donnent les Pères. Soit nous prenons le texte au premier degré et nous cueillons un bouquet de pâquerettes soit nous l’ornons des approfondissements théologiques légués par nos Pères dans la foi.
Par exemple Vous citez :
Adam s’assit devant le Paradis et gémissait, pleurant sa nudité : Héla ! Par une ruse je fus séduit et dépouillé et je me suis éloigné de ma gloire ; Hélas ! Moi qui étais nu en toute simplicité, je ne sais plus que faire maintenant. ô Paradis, jamais plus je ne goûterai la joie, jamais plus je ne verrai le Seigneur mon Dieu, mon Créateur ; car je dois retourner à la terre dont je fus créé. Dieu de tendresse je te prie : Après ma faute, aie pitié de moi.
Outre que je ne vois pas de différence d'avec le texte de la Genèse mais une simple reprise de sa littéralité, il me semble évident que la nudité d’Adam n’a rien à voir avec le fait de se retrouver le zizi à l’air dans le froid en pleurant les délices d’une contrée paradisiaque perdue.
Ce n’est pas parce que nos textes liturgiques ont gardé cette même littéralité que celui de la Genèse qu’il faut pour autant les interpréter littéralement. Une telle lecture est à l’origine de courants désastreux dans le Christianisme qui ont enseigné la dépréciation du corps, la honte de la nudité, le dégoût de la sexualité etc…
Et si on lit ce texte liturgique littéralement , on n'est pas plus avancé. La répétition n'est pas un système explicatif. En musique on appellerait cela une simple reprise. Mais la variation de
l'éloignement de la gloire est intéressante et montre que les textes nous renseignent sur notre humanité non pas au sens historico scientifique mais au sens théologique de notre humanité. De même que l’arbre de la connaissance du bien et du mal n’est pas un arbre mais , toujours en suivant Jacques de Saroug l’annonce du Bois de la croix cachée sous
le voile de Moïse. (Préfiguration largement partagée par beaucoup de Pères.)
St Jean Chrysostome pour expliquer cette «connaissance du bien et du mal »avait déjà montré que Adam et Eve n’étaient pas dépourvus de connaissance et que la liberté ne résidait pas dans le choix entre le bien et le mal. St Maxime reprend également cette notion de liberté faussement attribuée à un choix entre le bien et le mal.
Grégoire de Nysse fait une distinction très importante entre
«connaissance» et
«science».
Laissons lui la parole au
chapitre XX de "La création de l’homme" dans lequel il nous explique ce qu’est le sens biblique du mot
connaissance :
G de Nysse a écrit :Quel est cet arbre où se mêlent la connaissance du bien et celle du mal, et où fleurissent les plaisirs des sens? Je ne serai pas loin de la vérité, si je pars, dans l'examen de cette question, d'une chose connue. A mon avis, dans ce passage, «connaissance» ne doit pas être compris comme «science»: j'y trouve la distinction, habituelle dans l'Ecriture, entre connaissance et discernement. Savoir discerner sagement le bien du mal, cela appartient, dit l'Apôtre (He 5, 14), à l'habitude de la perfection, à un sens moral exercé; aussi donne t il le conseil de «juger de tout», en disant que le discernement appartient en propre à l'homme spirituel (1 Co 2, 15). Quant au mot «connaissance», il ne désigne pas partout la science, le savoir, mais une disposition qui nous porte vers ce qui nous est agréable, comme quand on lit: «Le Seigneur connaît les siens» (2 Tm 2, 19), ou quand Dieu dit à Moïse: «Je te connais entre tous» (cf. Ex 33, 17); ou dans la parole de Celui qui sait tout aux damnés : «Jamais je ne vous ai connus» (Mt 7, 23).
Donc, l'arbre dont le fruit est la connaissance mêlée du bien et du mal fait partie des choses défendues. C'est bien un mélange des contraires que ce fruit, qui trouve comme avocat le serpent. Peut-être la raison en est-elle que le mal ne nous apparaît jamais dans sa nudité, dans sa vraie nature. Le vice n'aurait aucune efficacité, s'il ne se colorait de quelque beauté capable d'en susciter le désir chez l'homme qu'il veut tromper. En réalité, il y a un mélange dans la nature du mal: ses profondeurs recèlent la perdition, comme une ruse cachée, mais la surface est trompeuse, car elle offre en quelque sorte les apparences du bien. L'amour de l'argent fait prendre pour un bien sa belle couleur; mais l'amour de l'argent est la racine de tous les maux. Quel homme glisserait dans le bourbier infect de la licence, s'il ne voyait dans le plaisir une beauté choisie, appât qui l'attire vers sa passion? De la même manière tous les autres vices maintiennent cachée leur force de corruption, ils paraissent d'abord désirables, car leur aspect trompeur les fait rechercher, à la place du bien, par ceux qui n'examinent pas suffisamment les choses.
Ainsi, comme la plupart placent le bien dans les jouissances des sens, et comme il n'y a qu'un seul mot pour désigner le vrai bien et le bien apparent, le désir qui pousse l'homme vers le mal comme si c'était un bien se trouve désigné, dans l'Ecriture, par le terme de «connaissance du bien et du mal», «connaissance» étant à comprendre comme un ensemble de dispositions intérieures mêlées.
Ni le mal absolu, puisque le bien fleurit à l'entour, ni la pureté du bien, puisque le mal se cache en lui, mais un mélange des deux, voilà ce qu'est, dit l'Ecriture, le fruit de l'arbre défendu, qui conduira à la mort ceux qui y toucheront pour en goûter.
[Je note au passage que Grégoire dit bien « ceux qui y gouteront » et que le pronom ceux n’est pas exclusif d’Adam et Eve mais concerne l’humanité entière]
La doctrine qu'elle proclame, bien évidemment, c'est que le vrai bien est par nature incomposé et d'une forme unique, étranger à toute duplicité et à toute union avec son contraire ; le mal, au contraire, est varié, et ainsi fait qu'on le tient pour une chose, et qu'à l'expérience il se révèle tout autre; et la connaissance du mal, que l'on acquiert par l'expérience que l'on en fait, est le principe et le fondement de la corruption et de la mort.[…] Voilà en quoi consiste le mélange des fruits que porte l'arbre, et le texte sacré montre bien en quel sens il dit que cet arbre est celui de la connaissance du bien et du mal. […]Ainsi donc, l'image ne réside plus qu'en. ce qu'il y a de plus élevé en nous; mais tout ce qui dans notre vie est tristesse et misère, tout cela est bien éloigné de la ressemblance divine.
Quant à Adam Grégoire de Nysse opère également une distinction très nette entre l’Adam théologique et Monsieur Adam. Vous excuserez aussi Grégoire de Nysse pour sa référence à l’hébreu et en particulier à celui de St Paul...
G de Nysse a écrit :«Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance. Et Dieu créa l'homme; à l'image de Dieu il le créa.» Ainsi donc, l'image de Dieu, celle que l'on contemple en toute humaine nature, était en sa perfection. Adam n'existait pas encore ; en effet, c'est la «créature modelée dans la glaise» que désigne étymologiquement le nom «Adam» comme le disent ceux qui connaissent l'hébreu. C'est pour-quoi l'Apôtre, qui connaît particulièrement bien la langue de ses pères, celle d'Israël, appelle « terreux » (1 Co 15, 47) l'homme issu du sol, comme s'il voulait traduire en grec le nom d'Adam. L'homme, donc, est fait à l'image de Dieu — l'homme, c'est-à-dire l'ensemble de la nature humaine, cette chose divine. Ce que crée la toute-puissance de Dieu, ce n'est pas une partie du tout, mais, en bloc, la plénitude entière de la nature humaine.
Une autre citation de nos textes liturgiques doit attirer notre attention.
la liturgie a écrit :Adam fut rejeté du Paradis à cause du fruit défendu ; assis devant la porte il gémissait à grands cris d’une voix plaintive et disait : hélas ! que m’est-il arrivé ? Malheureux que je suis ! J’ai transgressé le seul commandement du Seigneur et me voici privé de toutes sortes de biens. Paradis si délectable qui fus planté pour moi et qu’Ève fit fermer, supplie ton Créateur qui est aussi le mien de me combler de tes fleurs. Et le Sauveur lui répondit : « Je ne veux pas détruire ma Création, mais je veux qu’elle soit sauvée et marche vers la connaissance de la vérité, car je ne rejette pas celui qui vient vers moi. »
Eve n’est pas plus responsable qu’Adam dans la fermeture du Paradis. Cette interprétation aura encore accentué la dépréciation de la femme dans l'histoire du christianisme. C’est le rejet de la faute par Adam sur Eve en lieu et place du repentir qui entraîne la fermeture du "Jardin" à l’humanité. Et ça continue aujourd’hui. Je ne pense pas qu'il faille continuer a marteler que c'est à cause d'Eve que nous avons perdu la paradis, sous prétexte de fidélité au texte liturgique ou sous prétexte qu'Eve n'aurait pas été encore créée au moment où la loi a été donnée à Adam ou encore qu'elle tiendrait sa faiblesse du fait qu'elle serait sortie de la côte d'Adam. Il y a d'énormes conneries comme ça qui perdurent et il conviendrait de corriger certains passages de notre cycle liturgique.
Je ne vais pas commenter chaque point du message de Jean-Louis Palierne. Nos textes liturgiques emploient le récit de la Genèse comme on emploie un théorème c’est à dire sans le démontrer à chaque utilisation. Les textes liturgiques éclairent le texte biblique quand ils donnent l’interprétation du prophétisme ou quand ils en donnent le sens théologique. Quand ils paraphrasent le texte, une littéralité ne fait qu’en remplacer une autre sans pour autant l’éclairer sur le plan de l’historicité.
Jean-LouisPalierne a écrit :Une telle instance sur la personne de nos premiers Ancêtres relève-t-elle de la mythologie ? Prétendre cela est pour moi un blasphème.
Je n'ai pas relégué le texte au rang d'une simple mythologie mais tenté de discerner, avec les Pères, quels sont les élements qui sont d'ordre mythologiques et ceux qui ne le sont pas, discerner l'Adam théologique qui a une histoire biblique et Monsieur Adam qui lui n'en a pas au sens moderne de l'Histoire. Inutile d'étiqueter de
blasphème ce que vous ne comprenez pas.S'il y a blasphème il faut le chercher dans la petite histoire que vous inventez pour cadrer avec un concordisme de bas étage au lieu de rechercher avec les Pères le sens théologique du texte. Anne Geneviève vous a fait aussi quelques remarques sur cette invention qui donne une image assez inquiétante de Dieu et qui ne correspond en rien au
"Dieu bon ami des hommes" de l'Orthodoxie..Je vous avais déjà cité et répondu dans mon message du Ven 03 Nov 2006 2:48 .
Antoine a écrit : Jean-Louis Palierne a écrit :Dieu ait pu remodeler le cosmos qu’il avait créé en nous faisant à posteriori hériter d’un passé. Chose pour nous inconcevable, mais pour Dieu c’est un jeu d’enfant.
Quels Pères ont soutenu cette hypothèse? Et comment voudriez vous enseigner cela face aux données de la science?Vous nous enfermez dans une linéarité historique du temps et vous empêchez alors le texte de fonctionner
En réduisant le texte à une cosmogonie objective vous en faites un simple récit mythologique
Le concordisme fait entre création et big bang montre les limites de ce type d’approche et ces recours en trahissent l’insuffisance. Cette façon d’aborder le texte n’est pas la démarche des Pères qui ont plusieurs niveaux de lecture.
Les Pères avec Origène en tête, ont toujours dans le cadre de l'herméneutique orthodoxe, chercher à la fois le "sens littéral" ou "historique" du texte et le "sens spirituel" ou "plénier", qui représente la Parole que Dieu prononce dans l'aujourd'hui de notre existence personnelle comme dans l'ensemble de la vie ecclésiale ? (Cf Le Père Jean Breck) Le texte de la Genèse ferait-il exception et à quel titre?
J'ai déjà montré dans mon message du Mer 01 Nov 2006 22:41 que la citationn de St Paul (
Le péché a entraîné la mort etc...) qui intitule cette rubrique n'était pas à absolutiser et dans quel contexte il fallait la situer. Je ne prétends pas avoir épuisé le sujet bien évidemment mais je ne me satisfais pas d'un commentaire infantilisant qui mutile la Raison dans sa perception du monde et je reste convaincu que Saint Paul ne nous livre pas là un système explicatif d'une cosmogonie extérieure.
J’ai bien conscience de suivre les Pères dans leur pénétration du texte. Il y a texte et contexte. Nul n’est tenu de se faire charbonnier. La foi dépasse la Raison mais elle n'est pas une ablation des facultés mentales de l'homme qui a pour devoir d'exercer au mieux toutes les facultés dont Dieu l' a pourvu.
Il nous est donné à nous aussi de suivre les Pères sur les sentiers de la foi et de poursuivre leur travail avec les connaissances et l'environnement qui sont les nôtres. La Tradition de l'Eglise est une Tradition vivante et non pas un cadenas posé une fois pour toutes sur les textes dont elle a fait sa normativité.