Noël a écrit :Lecteur Claude : " ... c'est un fait objectif, facile à démontrer et à vérifier, que l'Eglise orthodoxe est l'Eglise laissée par le Christ à ses apôtres.... "
Y-at-il dans les Evangiles une phrase, un mot, du Christ et des Apôtres qui le justifie?
Trouvez-vous dans les Evangiles une phrase, un mot, où le Christ annoncerait la création de plusieurs Eglises? Il dit bien que les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre l'Eglise, pas contre des dizaines d'Eglises différentes. Vous avez entendu parler du Credo? Vous y voyez mention de plusieurs Eglises?
Pour vous retourner la question: Y a-t-il en revanche dans les Evangiles une phrase, un mot, où il soit question de la Papauté?
En plus, nous ne sommes pas des protestants basés sur la sola scriptura. Comme déjà expliqué à maintes reprises sur ce forum, l'Ecriture, ce n'est que la tradition écrite. Trouvez dans l'ensemble de la tradition une phrase, un mot, où il soit question de plusieurs Eglises désunies et divergentes dans la foi. Un Christ qui aurait créé plusieurs Eglises rivales dès le début n'aurait pas été Dieu, mais le Diable, le diviseur. Il n'y a bien, depuis le temps des Apôtres, qu'une Eglise - l'Eglise orthodoxe - dont se sont séparées, au fil des siècles et ceci dès le milieu du Ier siècle, diverses communautés chrétiennes hétérodoxes. Bien avant les catholiques romains ou les protestants, il y a eu les monophysites ou les nestoriens, et bien avant les ébionites ou les disciples de Simon le Magicien, etc., etc.
Noël a écrit :Tous les hommes se valent. Reconnaître l'autre comme étant égal à soi-même en quoi est-ce perdre, "abandonner quelque chose de la foi"?, et plus encore "priver l'Eglise orthodoxe de ses caractères d'unicité, de sainteté, de catholicité et d'apostolicité"?
Mais que veut dire cette phrase? Quel sens? Quel rapport avec une discussion sur la religion? "Tous les hommes se valent", et alors, comment en déduisez-vous que toutes les religions se valent? Je n'ai pas besoin que vous soyez chrétien pour vous reconnaître "comme étant égal à moi-même", un adorateur de l'oignon ou un communiste fait aussi bien l'affaire que vous, et alors? Parce que l'adorateur de l'oignon est autant un homme que moi, je devrais en déduire que le culte de l'oignon est autant l'Eglise du Christ que l'est l'Eglise orthodoxe?
Je suis admiratif devant la façon dont vous jouez sur les mots dans votre réponse: on passe de la question de l'unicité de l'Eglise à la question des rapports humains.
-Bonjour, dis-je à un inconnu dans la rue. Toc, je l'ai reconnu comme égal à moi-même. Boum, ça veut dire que ça religion vaut la mienne.
Vraiment, je ne comprends pas le raisonnement, et surtout, je ne comprends pas le rapport avec le sujet du forum.
Noël a écrit :Euh! vous m'avez expliqué qu'il n'y a pas de dogme en orthodoxie et là vous employez l'expression discussions dogmatiques?
J'ose vous poser une question: lisez-vous ce que vos interlocuteurs vous écrivent?
Dans mon message du 11 janvier à 10h31, j'écrivais:
Les dogmes, c'est d'abord et avant tout ce que les Prophètes ont vu, ce que les Apôtres ont prêché, ce que les Pères ont dogmatisé - c'est-à-dire qu'ils ont dû mettre par écrit pour répondre aux hérésiarques qui ne cessaient d'attaquer le dépôt de la foi, transmis par le Christ à ses Apôtres, et par ceux-ci aux évêques (comme ceci a déjà été longuement expliqué sur le forum, et je vous invite à utiliser la fonction Rechercher). Les dogmes, issus de l'enseignement de Notre Sauveur et vécus dans l'expérience des saints, sont des garde-fous sur le chemin de la déification et ils sont ainsi des moyens de notre ascèse.
Dans mon message du 11 janvier à 17h06, j'écrivais:
L'Eglise ne fait que constater que certains enseignements sont erronés et incompatibles avec le dépôt de la foi, et elle dit très clairement qu'il faut choisir entre l'Eglise ou ces opinions.
Comment pouvez-vous ensuite affirmer dans votre message du 11 janvier à 22h55 que je vous aurais "expliqué qu'il n'y a pas de dogme en Orthodoxie"? Où cela se trouve-t-il dans des messages où je vous explique précisément ce qu'est un dogme?
Vous comprendrez que, si vous ne prenez pas la peine de lire les messages auxquels vous répondez, il ne peut pas y avoir de dialogue.
Noël a écrit :Non j'ai des tas de musulmans autour de moi qui sont gens de foi et d'acceptation de l'autre.
Vous reprenez le procédé expliqué tout haut: parce que l'autre est mon égal, ses idées valent les miennes, etc., etc. Il y a des musulmans modérés, il n'y a pas d'Islam modéré. C'est aussi simple que cela. Quant aux expériences que vous pouvez faire comme voyageur, j'ai bien connu un étudiant en droit à Fribourg qui me vantait la tolérance de la Turquie (le pays le plus persécuteur de chrétiens après l'Arabie séoudite et le Soudan) parce que le curé catho suisse qui l'accompagnait dans un pélerinage en Turquie avait pu y célébrer une messe. Mais la question du sort des chrétiens locaux, et comment on était passé de 30% de chrétiens en 1913 à 0,2% aujourd'hui, il ne se l'était jamais posée.
Vous savez, quand Edouard Herriot a voyagé en Union soviétique au plus fort de la persécution antireligieuse, quand on fusillait les évêques par fournées, on lui a monté une fausse liturgie (où les fidèles et les prêtres étaient tous des agents du NKVD) dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev réaménagée en lieu de culte pour l'occasion et ce grand voyageur est revenu en France en affirmant que la liberté religieuse existait en Union soviétique (histoire qui fit les gorges chaudes de l'ancien déporté slovène Karlo Stajner et de l'écrivain serbe Danilo Kis).
Vous êtes vous simplement posé la question suivante dans les pays musulmans où vous avez voyagé: est-il possible, dans ce pays, à un musulman de changer de religion? La réponse est très simple: seuls cinq pays musulmans l'autorisent - la Turquie, l'Indonésie, l'Algérie, la Tunisie et le Liban. Sauf que le ministre turc des Cultes a dit qu'il allait prendre des mesures contre le "prosélytisme chrétien" parce que 1'500 musulmans se sont fait baptiser ces dernières années. Sauf qu'en Indonésie, vous avez des massacres de chrétiens presque chaque semaine. Sauf qu'au Liban, vous devez vous présenter devant l'imam pour lui annoncer que vous voulez changer de religion. Restent donc l'Algérie et la Tunisie. C'est quand même un point important, parce que la liberté de changer de religion est le test ultime de la liberté religieuse.
Noël a écrit :Si on se limite à l'application qui en a été faite vous avez cent fois raison. C'est, à mon sens, moins vrai si on étudie avec soin ses fondement philosophiques.
A propos du communisme, c'est le type même de l'affirmation gratuite répétée cent fois par jour dans les media par ceux qui s'improvisent donneurs de leçons après avoir trempé leur plume dans l'encrier sanglant du communisme. Notons que ce sont souvent ceux-là mêmes qui se vautraient devant l'ogre rouge qui sont maintenant prosternés devant l'ogre vert ou l'ogre à rayures et étoiles. Le communisme a mené aux mêmes résultats partout, parce que sa praxis découle de sa théorie et ques ses fondements philosophiques sont faux. Le communisme est intrinsèquement pervers, et toute mise en pratique de ses fondements philosophiques aboutira partout et toujours aux résultats déjà enregistrés en Union soviétique, Corée du Nord, Cambodge, etc. Le fait qu'il y ait eu des gradations dans l'horreur vient aussi du fait que certains hommes sont meilleurs que d'autres, malgré le mal absolu du communisme qu'ils servaient, et je vous concède que c'était mieux dans la Hongrie de Kadar que dans la Roumanie de Ceausescu, laquelle valait quand même mieux que l'Albanie d'Enver Hoxha, laquelle valait mieux que la Chine de Mao Zedong, qui était un petit paradis par rapport au Cambodge de Pol Pot. Pol Pot étant d'ailleurs le seul qui est allé jusqu'au bout de l'application pratique des fondements théoriques du communisme.