Publié : sam. 15 avr. 2006 15:18
Le lac gelé, tout d’un coup, sur lequel aurait marché le Christ ? Les « experts » israéliens semblent confondre Tibériade et Lagoda ! Ils oublient une seule chose, c’est que les témoins n’étaient pas sur le rivage mais dans une barque de pêche et, si un lac gèle brusquement au point que la glace puisse porter le poids d’un homme, une barque de bois se fait broyer. Les chevaux du lac Lagoda, en déclenchant la prise des glaces, en sont morts. Et des pêcheurs dans une telle situation seraient si occupés à essayer de sauver leur matos et leur peau qu’ils ne prêteraient pas attention à un marcheur sur glace. Or les Evangiles ne décrivent pas ce type de panique maritime !
Offense à Dieu. Offense, ne l’oublions pas, signifie blessure. Toute la théologie de la satisfaction vient du droit franc de la faide, de la vendetta diraient les Corses ; et des icônes du Christ Pantocrator mal comprises par les mêmes Francs. Anselme et ses épigones supposent que la désobéissance blesse la majesté divine – comme l’insolence d’un serviteur mettrait un roi en risque devant la cour. C’est quand on a perdu le sens sociologique de la majestas que l’on s’est fait des sacs de nœuds psychologiques avec. Mais cette « théologie » est infâme même sans se placer au niveau psychologique. Elle est infâme parce qu’elle soumet Dieu à sa « majesté » présumée comme Zeus au Destin ou les dieux germano-scandinaves au cycle du ragnarök. Elle soumet la personne du Père – et par ricochet celle du Fils – à une loi qui serait interne à la nature divine. C’est exactement ce que pointe Valentine à propos du filioque.
Donc s’il y a offense, qu’est-ce que le péché de l’homme peut blesser en Dieu ?
Eu égard à la distance ontologique entre le Créateur de l’univers et les petits bonshommes qui s’agitent à la surface de la terre, grain de poussière dans la création, je ne vois qu’une réponse : son amour pour l’homme.
Mais en ce cas, la seule « réparation » possible est de restaurer l’amour. Et le seul qui, par le péché, s’est blessé et se blesse encore dans sa nature même, c’est bien l’homme.
La dette, c’est autre chose et même plus vaste que l’offense. Nous devons tout à Dieu. Il nous donne tout. Nous lui devons l’être, la vie, la planète qui nous abrite, nous lui devons de pouvoir être malgré la chute, tout. De même nos débiteurs ne sont pas seulement ceux qui nous offensent, ce sont tous ceux à qui nous donnons et que nous pouvons enchaîner par notre don. La réflexion classique des parents aux enfants : « avec tout ce que j’ai fait pour toi ! », signe évident que la dette, ici de l’éducation, n’a pas été remise.
Et rien n’est plus réaliste que cette dette.
Mais si autre chose pouvait être blessé en Dieu, la majesté ou la loi, une de ces abstractions, alors Dieu y serait lui-même soumis ; et si la transgression de la loi valait un châtiment que la miséricorde divine, suppliée, nous éviterait, si le pardon n’était que cette suspension de l’automaticité de la condamnation, ce serait un salut bien étroit. L’absence d’enfer fait-elle le paradis ?
Le Dieu en qui je crois est plus généreux, il est libre et nous libère, il nous aime. D’un amour si fou que nous n’en avons jamais vraiment conscience.
J’ai conscience par contre de balbutier ici, d’avoir des mots maladroits pour le dire. Antoine est plus clair mais profondément nous pensons la même chose. Oui, c’est nous qui nous jugeons et nous condamnons, nous qui ruons devant la miséricorde, qui avons du mal à rentrer dans la remise des dettes.
Mais ce que je comprends encore moins, c’est la hiérarchie qu’établit Nicolas II entre l’offense du serviteur et la dette du fils. D’abord par le baptême, greffés au Cep, nous devenons tous enfants de Dieu. Et cela ne nous dispense pas de servir ! Au moins en serviteurs inutiles…Rappelons aussi qu’il n’y a pas de degrés empilables dans la vie spirituelle, pas de grades comme dans l’armée ou dans la franc-maçonnerie.
Quant à la crainte de Dieu ? Le zèle pour les commandements parce qu’on a le sentiment violent d’avoir transgressé le règlement ??? Vous confondez le Père avec le Grand Adjudant Galactique ?
Mais vous n’avez jamais aimé ? Vous n’avez jamais tremblé en approchant l’être aimé, non de peur pour vous même mais de peur de blesser ou déflorer le mystère profond de l’autre et de l’amour ? Peur que retombe comme un soufflé ce qui ne peut lever qu’à un certain degré de profondeur dans la révélation de la personne ?
La crainte de Dieu est du même ordre – ou alors on s’est trompé d’étage et on a peur d’un tyran, d’une idole !
Offense à Dieu. Offense, ne l’oublions pas, signifie blessure. Toute la théologie de la satisfaction vient du droit franc de la faide, de la vendetta diraient les Corses ; et des icônes du Christ Pantocrator mal comprises par les mêmes Francs. Anselme et ses épigones supposent que la désobéissance blesse la majesté divine – comme l’insolence d’un serviteur mettrait un roi en risque devant la cour. C’est quand on a perdu le sens sociologique de la majestas que l’on s’est fait des sacs de nœuds psychologiques avec. Mais cette « théologie » est infâme même sans se placer au niveau psychologique. Elle est infâme parce qu’elle soumet Dieu à sa « majesté » présumée comme Zeus au Destin ou les dieux germano-scandinaves au cycle du ragnarök. Elle soumet la personne du Père – et par ricochet celle du Fils – à une loi qui serait interne à la nature divine. C’est exactement ce que pointe Valentine à propos du filioque.
Donc s’il y a offense, qu’est-ce que le péché de l’homme peut blesser en Dieu ?
Eu égard à la distance ontologique entre le Créateur de l’univers et les petits bonshommes qui s’agitent à la surface de la terre, grain de poussière dans la création, je ne vois qu’une réponse : son amour pour l’homme.
Mais en ce cas, la seule « réparation » possible est de restaurer l’amour. Et le seul qui, par le péché, s’est blessé et se blesse encore dans sa nature même, c’est bien l’homme.
La dette, c’est autre chose et même plus vaste que l’offense. Nous devons tout à Dieu. Il nous donne tout. Nous lui devons l’être, la vie, la planète qui nous abrite, nous lui devons de pouvoir être malgré la chute, tout. De même nos débiteurs ne sont pas seulement ceux qui nous offensent, ce sont tous ceux à qui nous donnons et que nous pouvons enchaîner par notre don. La réflexion classique des parents aux enfants : « avec tout ce que j’ai fait pour toi ! », signe évident que la dette, ici de l’éducation, n’a pas été remise.
Et rien n’est plus réaliste que cette dette.
Mais si autre chose pouvait être blessé en Dieu, la majesté ou la loi, une de ces abstractions, alors Dieu y serait lui-même soumis ; et si la transgression de la loi valait un châtiment que la miséricorde divine, suppliée, nous éviterait, si le pardon n’était que cette suspension de l’automaticité de la condamnation, ce serait un salut bien étroit. L’absence d’enfer fait-elle le paradis ?
Le Dieu en qui je crois est plus généreux, il est libre et nous libère, il nous aime. D’un amour si fou que nous n’en avons jamais vraiment conscience.
J’ai conscience par contre de balbutier ici, d’avoir des mots maladroits pour le dire. Antoine est plus clair mais profondément nous pensons la même chose. Oui, c’est nous qui nous jugeons et nous condamnons, nous qui ruons devant la miséricorde, qui avons du mal à rentrer dans la remise des dettes.
Mais ce que je comprends encore moins, c’est la hiérarchie qu’établit Nicolas II entre l’offense du serviteur et la dette du fils. D’abord par le baptême, greffés au Cep, nous devenons tous enfants de Dieu. Et cela ne nous dispense pas de servir ! Au moins en serviteurs inutiles…Rappelons aussi qu’il n’y a pas de degrés empilables dans la vie spirituelle, pas de grades comme dans l’armée ou dans la franc-maçonnerie.
Quant à la crainte de Dieu ? Le zèle pour les commandements parce qu’on a le sentiment violent d’avoir transgressé le règlement ??? Vous confondez le Père avec le Grand Adjudant Galactique ?
Mais vous n’avez jamais aimé ? Vous n’avez jamais tremblé en approchant l’être aimé, non de peur pour vous même mais de peur de blesser ou déflorer le mystère profond de l’autre et de l’amour ? Peur que retombe comme un soufflé ce qui ne peut lever qu’à un certain degré de profondeur dans la révélation de la personne ?
La crainte de Dieu est du même ordre – ou alors on s’est trompé d’étage et on a peur d’un tyran, d’une idole !