Pouvez-vous en dire davantage s'il vous plaît, et nous donner des références ?Stéphanos a écrit :il se trouve que les latins ont déja reconnu le filioque comme hérésie.
Souvenons-nous que le pape Jean VIII en communion avec toute l'Eglise a formellement condamné le filioque et accepté que le statut de l'évêque de Rome ne devait plus jamais être modifié.
Je crois que dans ce cas, nous n'avons pas affaire "aux latins", mais à des représentants d'une autre religion qui se réclame du christianisme, et qui n'est qu'une image en négatif de ce que fut l'Eglise de Jean VIII il y a environ 1200 ans.
Le pape Jean VIII
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Le pape Jean VIII
Stephanos, dans le fil de discussion "Filioque : deux approches orthodoxes, par Monseigneur Kallistos", vous avez écrit :
Le pape Jean VIII
Cher Jean, en attendant que Stephanos soit revenu sur ce fil, et comme j’ai trouvé le document ci-après de Jean VIII, et je me permet de vous en faire déjà part.
Les légats du Patriarcat de Rome au Concile (dit d’union) qui se tint à Constantinople en 879 adhérèrent avec ceux des sièges patriarcaux de l’Orient (et avec tous les évêques présents) à la condamnation solennelle que ce Concile prononça au cours de sa sixième session contre le filioque qui avait été si malencontreusement ajouté en Occident au Symbole de Nicée, et que le pape Nicolas 1er (24 avril 858-13 novembre 867) avait approuvé.
Dès que Jean VIII reçut les actes du Concile, il écrivit au Patriarche Photios :
Comme Marin ne pouvait pas décemment adhérer au Concile de 879 sans condamner celui de 869 dont il avait été l’un des présidents, il refusa de se condamner lui-même, pendant son séjour à Constantinople, en condamnant ce dernier concile. L’Empereur de Byzance, qui était Basile 1er, le retint prisonnier pendant un mois pour ce motif.
Quand Marin fut élevé sur le siège de Rome en 882, il avait des rancunes à satisfaire et il se hâta de condamner le patriarche Photios – à défaut de pouvoir condamner l’Empereur ! Entretemps, il mourut en 884 et fut remplacé par Adrien III (mai 884-septembre 885) qui renouvela sa condamnation de Photios. Ce pape Adrien a laissé son nom dans l’Histoire comme ayant été le premier pape à changer de nom à son élection (il s’appelait Agapit).
L’empereur Basile écrivit à ce nouveau pape des lettres énergiques mais elles n’arrivèrent à Rome qu’après sa mort – et comme le nouveau pape Etienne V (septembre 885-7 août 891) avait été l’ami intime et le confident de Marin, il prit sa défense et poussa ce souci jusqu’à affirmer d’une certaine manière son égalité de droit avec l’Empereur, écrivant ces quelques phrases qui deviendront en fait la première revendication de la souveraineté pontificale du pape, et même de son infaillibilité de droit divin :
Mais le patriarche de Constantinople Photios ne se laissa pas embrouiller si facilement et suivit imperturbablement les règles du droit, comme par le passé.
Toute la suite de l’histoire du Patriarcat de Rome allait sortir de cette outrecuidance de la fin du IXème siècle. Wladimir Guettée en traite avec tout le sérieux désirable dans ses deux livres, déjà cités sur ce Forum :
La Papauté Schismatique et La Papauté Hérétique
Les légats du Patriarcat de Rome au Concile (dit d’union) qui se tint à Constantinople en 879 adhérèrent avec ceux des sièges patriarcaux de l’Orient (et avec tous les évêques présents) à la condamnation solennelle que ce Concile prononça au cours de sa sixième session contre le filioque qui avait été si malencontreusement ajouté en Occident au Symbole de Nicée, et que le pape Nicolas 1er (24 avril 858-13 novembre 867) avait approuvé.
Dès que Jean VIII reçut les actes du Concile, il écrivit au Patriarche Photios :
Jean VIII a été pape de Rome du 14 décembre 872 au 15 décembre 882. Il était du reste Romain, comme l’avaient été sans exception les 12 papes qui se succédèrent entre le Sicilien Etienne III ( 7 août 768-1er février 772) et lui. Son successeur Marin II, qui lui succéda le 23 décembre 882, était Toscan ; il avait été un des légats du pape Nicolas 1er en Bulgarie, ainsi qu’au Concile de 869. On pense que ce fut lui également qui apporta à Photios les lettres de Jean VIII approuvant le susdit Concile de 879.« Nous connaissons les bruits désavantageux qui vous ont été rapportés sur notre compte et sur le compte de notre Église ; voilà pourquoi j’ai voulu m’en expliquer avec vous avant même que vous ne m’en écrivissiez. Vous n’ignorez point que votre envoyé, en s’expliquant avec nous sur le Symbole, trouva que nous l’observions comme nous l’avons reçu primitivement, sans y ajouter ni en retrancher rien, car nous connaissons le rude châtiment que mérite celui qui oserait y porter atteinte.
« Ainsi, pour vous tranquilliser sur cet objet qui fut pour l’Église un motif de scandale, nous vous déclarons encore une fois que non seulement nous le prononçons ainsi, mais que nous condamnons même ceux qui, dans leur folie, ont eu l’audace d’agir autrement dans le principe, comme violateurs de la parole divine et falsificateurs de la doctrine de Jésus Christ, des Apôtres et des Pères, lesquels nous ont transmis le Symbole par les Conciles ; nous déclarons que leur part est celle de Judas, pour avoir agi comme lui, puisque, si ce n’est point le corps même du Seigneur qu’ils mettent à mort, ce sont les fidèles de Dieu, qui en sont les membres, qu’ils déchirent au moyen du schisme en les livrant, ainsi qu’eux-mêmes, à la mort éternelle comme cela a été pratiqué par l’indigne apôtre.
« Je suppose cependant que votre Sainteté, qui est remplie de sagesse, ne peut ignorer qu’il n’est pas facile de faire partager cette opinion à nos évêques et de changer en peu de temps un usage aussi important, qui a pris racine depuis tant d’années.
« C’est pourquoi nous croyons qu’il ne faut contraindre personne à quitter cette addition faite au Symbole, mais qu’il faut agir avec modération et prudence, en exhortant à renoncer peu à peu à ce blasphème.
« Ainsi donc, ceux qui nous accusent de partager cette opinion ne disent point la vérité – mais ceux qui affirment qu’il existe encore parmi nous des personnes qui osent réciter ainsi le Symbole ne sont pas trop éloignés de la vérité.
« Il convient donc que votre Fraternité ne se scandalise pas trop sur notre compte et ne s’éloigne pas de la partie saine du corps de notre Église, mais qu’elle contribue avec zèle, par sa douceur et sa prudence, à la conversion de ceux qui se sont éloignés de la vérité, afin de mériter avec nous la récompense promise.
« Salut dans le Seigneur, frère catholique et dignement vénéré. »
Comme Marin ne pouvait pas décemment adhérer au Concile de 879 sans condamner celui de 869 dont il avait été l’un des présidents, il refusa de se condamner lui-même, pendant son séjour à Constantinople, en condamnant ce dernier concile. L’Empereur de Byzance, qui était Basile 1er, le retint prisonnier pendant un mois pour ce motif.
Quand Marin fut élevé sur le siège de Rome en 882, il avait des rancunes à satisfaire et il se hâta de condamner le patriarche Photios – à défaut de pouvoir condamner l’Empereur ! Entretemps, il mourut en 884 et fut remplacé par Adrien III (mai 884-septembre 885) qui renouvela sa condamnation de Photios. Ce pape Adrien a laissé son nom dans l’Histoire comme ayant été le premier pape à changer de nom à son élection (il s’appelait Agapit).
L’empereur Basile écrivit à ce nouveau pape des lettres énergiques mais elles n’arrivèrent à Rome qu’après sa mort – et comme le nouveau pape Etienne V (septembre 885-7 août 891) avait été l’ami intime et le confident de Marin, il prit sa défense et poussa ce souci jusqu’à affirmer d’une certaine manière son égalité de droit avec l’Empereur, écrivant ces quelques phrases qui deviendront en fait la première revendication de la souveraineté pontificale du pape, et même de son infaillibilité de droit divin :
Par cet habile tour de passe-passe (Nicolas avait légué à Marin des sentiments que celui-ci avait légués à Etienne !), le nouveau pape pensait bien faire oublier les actes officiels signés par Jean VIII. Il en profitait pour enfoncer une fois de plus le clou rouillé de la papauté romaine de saint Pierre - qui devait avoir la postérité insensée que nous connaissons, et ce en dépit de toutes les preuves du contraire.« Comme Dieu vous a donné la souveraineté des choses temporelles, de même nous avons reçu de Lui, par saint Pierre, prince des Apôtres, la souveraineté des choses spirituelles…/…
« … / … Nous ne prétendons pas en parlant ainsi manquer au respect qui vous est dû ; nous parlons pour notre défense et pour celle du pape Marin- qui a eu les mêmes sentiments que le pape Nicolas. »
Mais le patriarche de Constantinople Photios ne se laissa pas embrouiller si facilement et suivit imperturbablement les règles du droit, comme par le passé.
Toute la suite de l’histoire du Patriarcat de Rome allait sortir de cette outrecuidance de la fin du IXème siècle. Wladimir Guettée en traite avec tout le sérieux désirable dans ses deux livres, déjà cités sur ce Forum :
La Papauté Schismatique et La Papauté Hérétique
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Le Pape Jean VIII
A propos de la prétention papale à la succession de saint Pierre, l’irremplaçable Pierre Larousse, dans son Grand Dictionnaire Universel du XIXème siècle, donne la liste suivante des premiers papes de Rome, en la faisant précéder d’une courte mise en garde qui montre bien que peu d’historiens se laissaient convaincre par les faux du Vatican. Il se garde du reste bien de parler d’historiens, à ce sujet, mais (non sans saveur) des « écrivains catholiques » :
… une grande incertitude règne sur les premiers évêques de Rome et rien n'est moins certain que l’épiscopat de saint Pierre, qui, d'après les écrivains catholiques, aurait occupé le saint-siège de l'an 42 au 29 juin 66.
1° -Saint Lin, Toscan de Volterra, de 66 au 23 septembre 78 (martyr).
2° -Saint Clet ou Anaclet, Grec d'Athènes, de 78 à 9l (martyr).
3° -Saint Clément 1er, Romain, du 23 janvier 9l à l'an 100 (martyr).
4° -Saint Evariste, Grec d'Antioche, de la fin de l'an 100 au 27 octobre 109 (martyr).
5° -Saint Alexandre 1er, Romain, de 109 au 3 mai 119 (martyr).
6° -Saint Sixte Ier, Romain, de 119 à 127 (martyr).
7° -Saint Télesphore, Grec d'Anachorita, de 127 à 139 (martyr).
8° -Saint Hygin, Grec d'Athènes, de 139 à 142 (martyr).
9° -Saint Pie 1er, Italien d'Àquilée, du 9 avril 142 au 11 juillet 157 (martyr).
10° -Saint Anicet, Syrien d'Amisa, de 157 à 168 (martyr).
11° - Saint Soter, Campanien de Fondi, de 168 à 177 (martyr).
12° -Saint Eleuthère, Grec du bourg de Nicopolis, de 177 à 193 (martyr).
13° -Saint Victor 1er, Africain, de 193 au 28 juillet 202 (martyr).
14° -Saint Zéphirin, Romain, de 208 au 20 décembre 218.
15° -Saint Calixte 1er, Romain, de 219 au 14 octobre 222 (martyr).
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Je pense qu'il a bien réussi, du moins pour ce qui est des catholiques. J'ai entre les mains la petite histoire des conciles et voici le peu qu'il est raconté de lui.le nouveau pape pensait bien faire oublier les actes officiels signés par Jean VIII.
Le trouble mentionné à cette époque était la non reconnaissance de l'élection de Photius.Rome, qui sent le danger, fait preuve d'un grand esprit de conciliation : le pape Jean VIII reconnaît Photius. Mais la querelle a laissé dans les esprits des traces profondes et une semence de discorde.
Amicalement
Sylvie
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Merci Eliazar pour votre réponse autour du VIIIème concile de Constantinople de 879-880!
Voici un complément d'information à propos du concile sus-cité qui, j'en suis sûr, plaira a Jean Starynkévitch :
"Tant par sa composition que par le caractère de ses décisions, ce Concile porte tous les caractères d'un Concile Œcuménique. Tous les cinq patriarcats composant l'Eglise de cette époque y étaient représentés, y compris le patriarcat de Rome, de sorte que ce concile fut le dernier qui ait été commun à l'Eglise d'Orient et à celle d'Occident. Ces participants étaient au nombre de 383, c'était donc le plus grand concile après celui de Chalcédoine. Il fut convoqué en tant que Concile Œcuménique et, dans ses actes, s'intitule « grand et œcuménique concile ». Il ne fut pas il est vrai, reconnu officiellement par l'Eglise comme Œcuménique parce qu'une telle reconnaissance avait lieu généralement au Concile suivant et qu'il n'y en eut plus. Toutefois, une série de personnalités ecclésiastiques l'appelèrent Huitième Concile Œcuménique. Ce furent par exemple le célèbre canoniste du XIIe siècle, Théodore Balsamon, Nil de Thessalonique (XIVe siècle), Nil de Rhodes (XIVe siècle), Syméon de Thessalonique (XVe siècle), saint Marc d'Ephèse, Gennade Scholarios, Dosithée de Jérusalem (XVIIe siècle), etc... Ainsi que l'a montré le professeur Dvornik dans son œuvre connue «Le Schisme de Photius » et ainsi que cela est admis à présent par la science historique, même catholique-romaine, le Concile de 879-880 fut considéré également en Occident jusqu'au XIIe siècle comme le Huitième Concile Œcuménique. Il n'y eut jamais de rejet de ce Concile par le pape Jean VIII, ni aucun «second schisme photien » (c'est-à-dire aucune rupture entre Photius et Jean VIII). Tout cela, ce sont des légendes inventées par les ennemis de Photius ; elles ne furent admises en Occident qu'au XIIe siècle lorsque, les prétentions des papes à une juridiction universelle croissant constamment, les canonistes romains se mirent à considérer comme Huitième Concile Œcuménique non celui de 879-880, mais le conciliabule anti-photien de 870. Les travaux du Concile de 879-880 sont aussi revêtus d'un caractère œcuménique. Tout comme les Conciles Œcuméniques il adopta une série de décisions de caractère dogmatico-canonique.
1) II proclama immuable le texte du Credo sans Filioque et jeta l'anathème sur tous ceux qui y apporteraient des modi fications. « Ainsi, décide le Concile, quiconque, arrivé au degré extrême de la folie, aura l'audace d'exposer un autre symbole... qui ajoutera ou qui enlèvera quoi que ce soit au Symbole qui nous a été transmis par le Saint Concile Œcuménique de Nicée... qu'il soit anathème ». Cette décision est d'autant plus significative que le Filioque était, à cette époque, déjà introduit dans le Symbole à maints endroits en Occident et qu'en Bulgarie les missionnaires latins insistaient sur son insertion. Les légats du pape ne firent aucune objection à cette décision du Concile.
2) Ce Concile reconnut le second Concile de Nicée (anti iconoclaste) de 786-787 comme Septième Concile Œcuménique.
3) II établit les relations avec l'église de Rome et reconnut la légitimité du patriarcat de Photius, condamnant ainsi indirectement l'intervention anticanonique des papes Nicolas Ier et Hadrien II dans les affaires de l'Eglise de Constantinople.
4) Ce Concile délimita le pouvoir des patriarcats de Rome et de Constantinople ; il rejeta les prétentions de l'évêque de Rome à un pouvoir juridictionnel en Orient, ne lui ayant pas reconnu le droit de recevoir dans sa juridiction ni d'acquitter par son propre pouvoir les clercs condamnés en Orient (de même que vice-versa, l'Orient ne devait pas recevoir les clercs condamnés en Occident). Ce qui est particulièrement important, le Concile interdit en même temps toute modification future de la situation canonique de l'évêque de Rome.
Telles sont les décisions dogmatico-canoniques du Concile de Constantinople de 879-880. Comme texte symbolique de l'Eglise orthodoxe, l'importance des décisions prises à ce Concile est incontestable. Il apparaît très désirable que le Concile Œcuménique à venir proclame le Concile constantinopolitain de 879-880 qui formula ces décisions - Huitième Concile Œcuménique. En effet, il l'était par sa composition et comme ayant exprimé la foi que l'Eglise tout entière gardait depuis toujours concernant le Credo ainsi que les droits de l'évêque de Rome, en rapport avec les questions de l'addition du Filioque et des prétentions des papes à une juridiction universelle qui apparurent alors." (source :http://www.orthodoxworld.ru/french/texte/3/index.htm)
note personnelle : contrairement à ce qui est écrit ci-dessus, le concile de 879-880 ne fut reconnu que jusqu'au XIème siècle et non jusqu'au XIIème siècle. Certainement une faute de frappe.
Il faut rappeler aussi que saint Photios avait condamné le filioque et le pape Nicolas 1er bien avant le concile sus-mentionné : "au cours de l'été 867, le synode de Constantinople, convoqué par Photius, dépose le pape Nicolas 1er, excommunié comme "hérétique et dévastateur de la vigne du Seigneur". (cf. Historia Thématique n° 82 mars-avril 2003; Les hérétiques, comment ont résisté les dissidents de l'Eglise, p.70)
Le texte de "www.orthodoxworld.ru" ne mentionne pas clairement que ce même concile de 879-880 a condamné le synode (anti-photien) de 869-870, ce dernier est pourtant reconnu depuis le XIème siècle comme VIIIème concile oecuménique par les catholiques romains; c'est-à-dire depuis la "Réforme grégorienne" du pape Grégoire VII qui en fut le principal artisan.
Petit détail amusant, tant le concile de 879-880 que le synode de 869-870 ont condamné le pape Honorius 1er comme hérétique (ce dernier a confirmé la doctrine monothélite). Ce qui prouve que le concept d'infaillibilité pontificale est une conception bien tardive; elle put certainement se développer à partir ou autours des années 1300. En effet, en 1302 le pape Boniface VIII (v. 1235 — 1303) publie la bulle "Unam Sanctam" qui formule à son plus haut point la définition du pouvoir pontifical comme souveraineté universelle. Voici en quelques lignes le portraît de Boniface VIII : "Il avait fait emprisonner son prédécesseur Célestin V après l'avoir d'abord persuadé de démissionner. Puis il s'était manifesté comme fou mégalomane et narcissique, faisant ériger un peu partout des statues de lui-même. Voulant réaliser le rêve théocratique d'être à la fois pape et empereur, il apparaissait tour à tour en habits pontificaux et impériaux tout en hurlant « ego sum Caesar, ego imperator! »" (Franciscus Pippinus Bononiensis, Chronicon [1276-1314], chapitre 47, in L.A. Muratori (éd.), Rerum Italicarum scriptores.., vol. IX, Milano, 1726, p.745, col. 1, C-D.)
Enfin, Vous trouverez tous les détails de la crise du IXème siècle, avec les lettres que se sont échangés le patriarche saint Photios et les papes Nicolas 1er et Jean VIII, dans l'ouvrage de Wladimir Guettée, De la papauté, aux pages 148 à 188.
Bien à vous.
Voici un complément d'information à propos du concile sus-cité qui, j'en suis sûr, plaira a Jean Starynkévitch :
"Tant par sa composition que par le caractère de ses décisions, ce Concile porte tous les caractères d'un Concile Œcuménique. Tous les cinq patriarcats composant l'Eglise de cette époque y étaient représentés, y compris le patriarcat de Rome, de sorte que ce concile fut le dernier qui ait été commun à l'Eglise d'Orient et à celle d'Occident. Ces participants étaient au nombre de 383, c'était donc le plus grand concile après celui de Chalcédoine. Il fut convoqué en tant que Concile Œcuménique et, dans ses actes, s'intitule « grand et œcuménique concile ». Il ne fut pas il est vrai, reconnu officiellement par l'Eglise comme Œcuménique parce qu'une telle reconnaissance avait lieu généralement au Concile suivant et qu'il n'y en eut plus. Toutefois, une série de personnalités ecclésiastiques l'appelèrent Huitième Concile Œcuménique. Ce furent par exemple le célèbre canoniste du XIIe siècle, Théodore Balsamon, Nil de Thessalonique (XIVe siècle), Nil de Rhodes (XIVe siècle), Syméon de Thessalonique (XVe siècle), saint Marc d'Ephèse, Gennade Scholarios, Dosithée de Jérusalem (XVIIe siècle), etc... Ainsi que l'a montré le professeur Dvornik dans son œuvre connue «Le Schisme de Photius » et ainsi que cela est admis à présent par la science historique, même catholique-romaine, le Concile de 879-880 fut considéré également en Occident jusqu'au XIIe siècle comme le Huitième Concile Œcuménique. Il n'y eut jamais de rejet de ce Concile par le pape Jean VIII, ni aucun «second schisme photien » (c'est-à-dire aucune rupture entre Photius et Jean VIII). Tout cela, ce sont des légendes inventées par les ennemis de Photius ; elles ne furent admises en Occident qu'au XIIe siècle lorsque, les prétentions des papes à une juridiction universelle croissant constamment, les canonistes romains se mirent à considérer comme Huitième Concile Œcuménique non celui de 879-880, mais le conciliabule anti-photien de 870. Les travaux du Concile de 879-880 sont aussi revêtus d'un caractère œcuménique. Tout comme les Conciles Œcuméniques il adopta une série de décisions de caractère dogmatico-canonique.
1) II proclama immuable le texte du Credo sans Filioque et jeta l'anathème sur tous ceux qui y apporteraient des modi fications. « Ainsi, décide le Concile, quiconque, arrivé au degré extrême de la folie, aura l'audace d'exposer un autre symbole... qui ajoutera ou qui enlèvera quoi que ce soit au Symbole qui nous a été transmis par le Saint Concile Œcuménique de Nicée... qu'il soit anathème ». Cette décision est d'autant plus significative que le Filioque était, à cette époque, déjà introduit dans le Symbole à maints endroits en Occident et qu'en Bulgarie les missionnaires latins insistaient sur son insertion. Les légats du pape ne firent aucune objection à cette décision du Concile.
2) Ce Concile reconnut le second Concile de Nicée (anti iconoclaste) de 786-787 comme Septième Concile Œcuménique.
3) II établit les relations avec l'église de Rome et reconnut la légitimité du patriarcat de Photius, condamnant ainsi indirectement l'intervention anticanonique des papes Nicolas Ier et Hadrien II dans les affaires de l'Eglise de Constantinople.
4) Ce Concile délimita le pouvoir des patriarcats de Rome et de Constantinople ; il rejeta les prétentions de l'évêque de Rome à un pouvoir juridictionnel en Orient, ne lui ayant pas reconnu le droit de recevoir dans sa juridiction ni d'acquitter par son propre pouvoir les clercs condamnés en Orient (de même que vice-versa, l'Orient ne devait pas recevoir les clercs condamnés en Occident). Ce qui est particulièrement important, le Concile interdit en même temps toute modification future de la situation canonique de l'évêque de Rome.
Telles sont les décisions dogmatico-canoniques du Concile de Constantinople de 879-880. Comme texte symbolique de l'Eglise orthodoxe, l'importance des décisions prises à ce Concile est incontestable. Il apparaît très désirable que le Concile Œcuménique à venir proclame le Concile constantinopolitain de 879-880 qui formula ces décisions - Huitième Concile Œcuménique. En effet, il l'était par sa composition et comme ayant exprimé la foi que l'Eglise tout entière gardait depuis toujours concernant le Credo ainsi que les droits de l'évêque de Rome, en rapport avec les questions de l'addition du Filioque et des prétentions des papes à une juridiction universelle qui apparurent alors." (source :http://www.orthodoxworld.ru/french/texte/3/index.htm)
note personnelle : contrairement à ce qui est écrit ci-dessus, le concile de 879-880 ne fut reconnu que jusqu'au XIème siècle et non jusqu'au XIIème siècle. Certainement une faute de frappe.
Il faut rappeler aussi que saint Photios avait condamné le filioque et le pape Nicolas 1er bien avant le concile sus-mentionné : "au cours de l'été 867, le synode de Constantinople, convoqué par Photius, dépose le pape Nicolas 1er, excommunié comme "hérétique et dévastateur de la vigne du Seigneur". (cf. Historia Thématique n° 82 mars-avril 2003; Les hérétiques, comment ont résisté les dissidents de l'Eglise, p.70)
Le texte de "www.orthodoxworld.ru" ne mentionne pas clairement que ce même concile de 879-880 a condamné le synode (anti-photien) de 869-870, ce dernier est pourtant reconnu depuis le XIème siècle comme VIIIème concile oecuménique par les catholiques romains; c'est-à-dire depuis la "Réforme grégorienne" du pape Grégoire VII qui en fut le principal artisan.
Petit détail amusant, tant le concile de 879-880 que le synode de 869-870 ont condamné le pape Honorius 1er comme hérétique (ce dernier a confirmé la doctrine monothélite). Ce qui prouve que le concept d'infaillibilité pontificale est une conception bien tardive; elle put certainement se développer à partir ou autours des années 1300. En effet, en 1302 le pape Boniface VIII (v. 1235 — 1303) publie la bulle "Unam Sanctam" qui formule à son plus haut point la définition du pouvoir pontifical comme souveraineté universelle. Voici en quelques lignes le portraît de Boniface VIII : "Il avait fait emprisonner son prédécesseur Célestin V après l'avoir d'abord persuadé de démissionner. Puis il s'était manifesté comme fou mégalomane et narcissique, faisant ériger un peu partout des statues de lui-même. Voulant réaliser le rêve théocratique d'être à la fois pape et empereur, il apparaissait tour à tour en habits pontificaux et impériaux tout en hurlant « ego sum Caesar, ego imperator! »" (Franciscus Pippinus Bononiensis, Chronicon [1276-1314], chapitre 47, in L.A. Muratori (éd.), Rerum Italicarum scriptores.., vol. IX, Milano, 1726, p.745, col. 1, C-D.)
Enfin, Vous trouverez tous les détails de la crise du IXème siècle, avec les lettres que se sont échangés le patriarche saint Photios et les papes Nicolas 1er et Jean VIII, dans l'ouvrage de Wladimir Guettée, De la papauté, aux pages 148 à 188.
Bien à vous.
Dernière modification par Stephanopoulos le ven. 18 nov. 2005 20:10, modifié 1 fois.
Stephanopoulos
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Le Pape Jean VIII
Petite "note de bas de page" à l'usage de Sylvie :
Désireux de vous fournir les dates exactes du pontificat de Jean VIII, j'ai dû compulser 5 ouvrages "généralistes" réputés sérieux (dont l'Encyclopaedia Universalis) avant de trouver enfin une entrée "Jean VIII" !
Et je ne l'ai trouvée que dans la toute première édition (monumentale) du Grand Dictionnaire Universel (cité plus haut) de Pierre Larousse !!!
Or, le Pierre Larousse est introuvable en librairie, les rarissimes exemplaires complets (17 volumes in-folio!) ne sont accessibles qu'à des bibliophiles fortunés, et il date du XIXème siècle... (Heureusement, un fac-simile a été récemment republié en CD)
MORALITÉ : même dans un pays réputé pour avoir lancé la balançoire bien huilée des Droits de l'Homme (plus la balançoire complémentaire du Laïcisme à Tous Crins) ... il y a encore des noms qui fâchent.
PS - Attention : je n'ai pas parlé d'auto-censure, ni de défense du filioquisme! Ce qui serait contradictoire avec toutes les traditions du Peuple le plus Spirituel de la Terre.
Désireux de vous fournir les dates exactes du pontificat de Jean VIII, j'ai dû compulser 5 ouvrages "généralistes" réputés sérieux (dont l'Encyclopaedia Universalis) avant de trouver enfin une entrée "Jean VIII" !
Et je ne l'ai trouvée que dans la toute première édition (monumentale) du Grand Dictionnaire Universel (cité plus haut) de Pierre Larousse !!!
Or, le Pierre Larousse est introuvable en librairie, les rarissimes exemplaires complets (17 volumes in-folio!) ne sont accessibles qu'à des bibliophiles fortunés, et il date du XIXème siècle... (Heureusement, un fac-simile a été récemment republié en CD)
MORALITÉ : même dans un pays réputé pour avoir lancé la balançoire bien huilée des Droits de l'Homme (plus la balançoire complémentaire du Laïcisme à Tous Crins) ... il y a encore des noms qui fâchent.
PS - Attention : je n'ai pas parlé d'auto-censure, ni de défense du filioquisme! Ce qui serait contradictoire avec toutes les traditions du Peuple le plus Spirituel de la Terre.
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Trouvé dans une vieille encyclopédie universelle illustrée :
L'auteure saute du concile de constantinople IV (869-870) à celui de Latran I (1123).
Pourtant, ce livre a un imprimatur d'avant le Concile Vatican II, soit en 1962.
Sylvie
Mon livre sur la "Petite histoire des conciles" n'en parle d'aucuns. ???Jean VIII, 820?-882, pape de 872-882.
Il eut un pontificat très agité, fut contrait de payer tribut aux Sarrasins, couronna trois empereurs (Charles le Chauve en 875, Louis le Bègue en 878, Charles le Gros en 881 ) et présida ou convoqua onze conciles.
L'auteure saute du concile de constantinople IV (869-870) à celui de Latran I (1123).
Pourtant, ce livre a un imprimatur d'avant le Concile Vatican II, soit en 1962.
Sylvie
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Sylvie, je ne comprend pas votre interrogation. Pourquoi est-ce-que un bouquin qui accrédite les thèses vaticanes au sujet de l'histoire des Conciles serait-il plus crédible avant qu'après 1962?
Aussi vous disiez :
"L'auteure saute du concile de constantinople IV (869-870) à celui de Latran I (1123)."
C'est justement ce "concile" de 869-870 qui a été condamné par le pape Jean VIII, saint Photios et toute l'Eglise au Concile de 879-880.
Sylvie, je ne peux que vous encourrager à vous procurer l'ouvrage de Wladimir Guettée "De la papauté", dont vous trouverez les références sur ce présent site!
Aussi vous disiez :
"L'auteure saute du concile de constantinople IV (869-870) à celui de Latran I (1123)."
C'est justement ce "concile" de 869-870 qui a été condamné par le pape Jean VIII, saint Photios et toute l'Eglise au Concile de 879-880.
Sylvie, je ne peux que vous encourrager à vous procurer l'ouvrage de Wladimir Guettée "De la papauté", dont vous trouverez les références sur ce présent site!
Stephanopoulos
Jean VIII
Pour information
Nouveau Larousse Universel édition de 1949
Entrée papes :
Liste des papes depuis saint Pierre (33-64) jusqu'à Pie XII (1939-) avec mention des vacances. Précédée de la note : tirée du catalogue officiel de la Curie romaine, reproduit dans les médaillons de St Pierre-Hors- les-Murs.
Saint Jean VIII (872-882) y figure.
Entrée Jean :
Sous Jean 1er > Jean VIII : né à Rome, pape de 872 à 882. Il couronna empereurs Charles le Chauve et Charles le Gros, sacra le roi de France Louis le Bègue et excommunia Photius. Il mourut assassiné (représentation en médaille).(Ndlr : Il est qualifié de " paléologue ". Soit parce qu'il appartenait à une ancienne et illustre famille byzantine. Soit parce qu'il était un spécialiste des langues anciennes(?). Les deux peut être?).
Sur le pourtour de la médaile il est écrit : " ROMAION. OPALAIOLOGOC+IOANECH.BACILUS KAIAUTOKRATOR " (?). Le visage (sévère) est vu de profil le crâne étant couvert de ce qui pourrait (toute révérence gardée) ressembler à une casquette de jokey.
Egalement mentionné dans le Quillet Flammarion de 1963.
Entrée Photius :
Patriarche de Constantinople et écrivain byzantin. Né en 820 mort en exil en 891. Politicien sans scrupule il suscita le grand schisme de 858 qui sépara l'EOG de l'ECR. Il a écrit de nombreux ouvrages de littérature et de polémique dont le Myrio-biblion, le Lexique; sa Correspondance est précieuse.
Amicalement
Basile
Nouveau Larousse Universel édition de 1949
Entrée papes :
Liste des papes depuis saint Pierre (33-64) jusqu'à Pie XII (1939-) avec mention des vacances. Précédée de la note : tirée du catalogue officiel de la Curie romaine, reproduit dans les médaillons de St Pierre-Hors- les-Murs.
Saint Jean VIII (872-882) y figure.
Entrée Jean :
Sous Jean 1er > Jean VIII : né à Rome, pape de 872 à 882. Il couronna empereurs Charles le Chauve et Charles le Gros, sacra le roi de France Louis le Bègue et excommunia Photius. Il mourut assassiné (représentation en médaille).(Ndlr : Il est qualifié de " paléologue ". Soit parce qu'il appartenait à une ancienne et illustre famille byzantine. Soit parce qu'il était un spécialiste des langues anciennes(?). Les deux peut être?).
Sur le pourtour de la médaile il est écrit : " ROMAION. OPALAIOLOGOC+IOANECH.BACILUS KAIAUTOKRATOR " (?). Le visage (sévère) est vu de profil le crâne étant couvert de ce qui pourrait (toute révérence gardée) ressembler à une casquette de jokey.
Egalement mentionné dans le Quillet Flammarion de 1963.
Entrée Photius :
Patriarche de Constantinople et écrivain byzantin. Né en 820 mort en exil en 891. Politicien sans scrupule il suscita le grand schisme de 858 qui sépara l'EOG de l'ECR. Il a écrit de nombreux ouvrages de littérature et de polémique dont le Myrio-biblion, le Lexique; sa Correspondance est précieuse.
Amicalement
Basile
Cher Stephanopoulos
1- Ce petit livre d'histoire a un imprimatur, donc approuvé comme étant conforme à la foi et doctrine de l'Église Catholique. Je trouve étrange que les conciles sous le pontificat de Jean VIII n'y figurent pas. Peut-être parce qu'ils n'ont pas été approuvés. Je pensais avoir dans ce livre, toute l'histoire en abrégé des Conciles et non seulement ceux approuvés.
2- Je ne considère pas ce livre plus crédible parce qu'avant 1962. En le lisant, j'avais remarqué un discours différent par rapport aux Églises schismatiques, hérétiques, séparées. Il me semble que depuis le concile Vatican II, l'Église Catholique a changé de ton dans ses discussions œcuméniques. Églises sœurs, les deux poumons etc. Mais ce n'est pas le thème de cette discussion.
Merci
Sylvie
Je me suis mal exprimée.Sylvie, je ne comprend pas votre interrogation. Pourquoi est-ce-que un bouquin qui accrédite les thèses vaticanes au sujet de l'histoire des Conciles serait-il plus crédible avant qu'après 1962?
1- Ce petit livre d'histoire a un imprimatur, donc approuvé comme étant conforme à la foi et doctrine de l'Église Catholique. Je trouve étrange que les conciles sous le pontificat de Jean VIII n'y figurent pas. Peut-être parce qu'ils n'ont pas été approuvés. Je pensais avoir dans ce livre, toute l'histoire en abrégé des Conciles et non seulement ceux approuvés.
2- Je ne considère pas ce livre plus crédible parce qu'avant 1962. En le lisant, j'avais remarqué un discours différent par rapport aux Églises schismatiques, hérétiques, séparées. Il me semble que depuis le concile Vatican II, l'Église Catholique a changé de ton dans ses discussions œcuméniques. Églises sœurs, les deux poumons etc. Mais ce n'est pas le thème de cette discussion.
Bien que cela m'intéresse, je préfère m'en tenir à la découverte de la foi et la spiritualité pour le moment. Un jour peut-être.Sylvie, je ne peux que vous encourrager à vous procurer l'ouvrage de Wladimir Guettée "De la papauté", dont vous trouverez les références sur ce présent site!
Merci
Sylvie
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Allons donc! Photios serait donc un politicien sans scrupule? La moindre des choses serait de développer et d'argumenter vos propos! Aussi, devrais-je croire que les papes Adrien II et Nicolas ont été des anges doux et bienveillants sur la destinée de L'Eglise?
Et bien mon cher Basile, vous allez pouvoir en juger avec ce présent texte qui traite du synode anti-photien de 869-870 :
"Le Concile fut ouvert le 5 octobre 869 dans l’Eglise de Sainte-Sophie (note: Labb., Conc. , t. VIII). Outre les légats du pape, on y vit Elie légat du patriarche de Jérusalem, et Thomas, archevêque de Tyr. Le patriarche d’Antioche était mort. Les envoyée d’Alexandrie n’arrivèrent qu’à la fin du concile. Elie pouvait bien se dire légat du patriarche de Jérusalem, mais Thomas ne l’était pas du patriarche d’Antioche, puisque ce patriarche était mort. Dès qu’Elie et Thomas furent arrivés à Constantinople, on leur raconta ce qui s’était passé à propos de Photius et d’Ignace. Ils admirent ce qui leur était exposé par les ennemis de Photius et rédigèrent une déclaration dans laquelle ils admettaient tout ce que le pape Nicolas avait fait. Cette déclaration fut lue dans la première session du concile. On lu également les lettres d’Adrien II à l’empereur Basile et Ignace, en réponse à celles qu’ils avaient écrites au pape Nicolas. Dans sa lettre à Basile, Adrien II disait : “Nous voulons que vous fassiez célébrer un concile nombreux, qui sera présidé par nos légats et dans lequel on examinera les fautes commises par les les adhérents de Photius. On pourra, à leur égard, user d’indulgence, excepté Photius, dont l’ordination doit être absolument condamnée. Dans ce concile, on brûlera publiquement tous les exemplaires du faux concile tenu contre le Saint-Siège, et on défendra d’en conserver sous peine de déposition et d’anathème. Les décrets du concile de Rome contre Photius seront signés par tous les membres de votre concile et seront déposés dans les archives de toutes les églises. Il demande qu’on lui envoye quatre prêtres-moines romains qui avaient été en correspondance avec Photius (note: Outre ces moines , d’autre occidentaux étaient en correspondance avec Photius, en particulier Jean, évêque-exarque de Ravenne, qui maintient contre Rome l’indépendance de son siège), afin de les punir comme ils le méritaient.”
Dix-huit personnes seulement se trouvèrent à la première réunion du concile : douze évêques orientaux qui s’étaient prononcés contre Photius, Ignace, les trois légats du pape, Elie, Syncelle de Jérusalem et Thomas, archevêque de Tyr.
Photius ne pouvait reconnaître pour juges ceux qui ne voulaient pas le juger et le considéraient comme irrévocablement condamné. Il ne pouvait donc se présenter volontairement devant des ennemis pour être jugé; il ne pouvait qu’obéir si on le forçait à se présenter. Il répondit donc : “Vous ne m’avez pas encore appelé devant votre assemblée ; pourquoi m’y appelez-vous aujourd’hui ? Je ne m’y rendrais pas de plein gré ; j’ai placé une garde sur ma bouche... (Psalm. 38) vous pouvez lire vous-même le reste du texte. Ce texte est celui-ci : Parce que l’impie est contre moi, j’ai résolu de me taire devant votre conventicule impie”.
On lui envoya une seconde délégation laïque chargée de ce texte biblique, en réponse à celui qu’il avait cité : Avec la bride et le frein, tu devras maîtriser la bouche de celui qui ne veut pas s’approcher de toi. On ajoutait que cela serait fait au moyen de l’autorité impériale. Il faut avouer que si l’empereur avait compté sur les légats pour faire rendre un jugement équitable, il s’était bien trompé. Du reste, les légats de Rome répétaient à satiété qu’il ne s’agissait pas de rendre un jugement, mais de faire connaître une condamnation. Alors, à quoi bon obliger Photius à se rendre au concile ? Forcé de s’y présenter, il imita l’exemple de Jésus-Christ devant le tribunal judaïque qui voulait, non pas le juger mais le condamner.
Quand on l’eut introduit dans le local de l’assemblée, on le mit à la dernière place. Alors un des légats demanda : “Quel est cet homme qui se tient debout à la dernière place ?” C’est Photius, dirent les sénateurs.
Le légat repris : “Est-ce là ce Photius qui a causé tant de peine à l’Eglise romaine depuis sept ans, boulversé l’Eglise de Constantinople, fatigué les Eglises d’Orient ?” On ne sait pas sur quoi s’appuyaient les légats dans leur dernière accusation, car, à part les lettres encycliques envoyées par Photius aux patriarches d’Orient, on ne connaît absolument aucun fait, aucun document des Eglises orientales relativement à Photius. Les légats ayant demandé à Bahanès si Photius acceptait les décisions des papes ; il faut l’interroger lui-même, répondit.il.
Georges, concierge du palais impérial, fut chargé de lui poser la question ; Photius ne répondit pas. Les légats la posèrent pour la seconde fois ; Photius garda le silence. Alors les légats l’injurièrent, le traitant de malfaiteur, d’adultère. Photius se contenta de dire : “Je n’ai pas besoin de parler pour que Dieu entende ce que je réponds”. Ton silence ne te sauvera pas, dirent les légats. Photius répondit : “Le silence du Christ ne l’a pas sauvé non plus”.
Il ne répondit pas un seul mot à toutes les diatribes que se permirent contre lui les légats romains et les prétendus légats des patriarches d’Orient. Bahanès pris enfin la parole. “Seigneur Photius, dit-il, vous pouvez vous justifier. Si vous continuez à garder le silence, le concile ne sera pas miséricordieux avec vous. A qui voudriez-vous en appeler ? Rome et l’Orient sont ici qui qui vous condamnent. Homme de Dieu, Justifiez-vous”.
“Ma justification n’est pas de ce monde, répondit Photius, si elle était de ce monde je vous la ferait voir”. Comment, en effet, aurait-il pu convaincre de son innocence des gens qui l’avaient condamné sans l’entendre ? De Rome on n’avait apporté que sa condamnation; d’Orient, il ne voyait que deux fanatiques qui mentaient et l’insultaient ; la cour l’avait chassé de son siège sans jugement et avait rappelé son antagoniste, sans respect pour un grand concile qui avait prononcé sa déchéance. Sa justification n’était donc pas de ce monde. Bahanès l’engagea à réfléchir et lui annonça qu’on le ramènerait à la prochaine séance ; allez, dit-il, on vous fera revenir. Photius lui répondit : “Oh! je n’ai pas besoin de temps pour réfléchir ; quant à me renvoyer, vous en avez le pouvoir”.
En réalité, le fameux concile que les Occidentaux appellent huitième œcuménique ne fut composé que de dix-huit membres, dont plusieurs n’étaient pas évêques.
Dans la dernière séance on lu vingt-sept canons. La plupart sont insignifiants. dans ceux qui avaient quelques significations, on avait l’intention d’atteindre Photius et ses amis.
On peut les résumer ainsi :
Les décrets des papes Nicolas et Adrien contre Photius sont confirmés ; Photius n’a jamais été évêque. Toutes les ordinations qu’il a faites sont nulles, les églises et les autels qu’il a consacrés doivent recevoir une nouvelle consécration.
Cependant, Photius avait été ordonné et consacré par des évêques qui avaient reçu eux-mêmes la consécration d’une manière légitime ; par conséquent, il avait reçu le caractère sacerdotal et épiscopal. En n’écoutant que leur passion, les légats qui étaient tout dans le concile, sont tombés dans une erreur grave qu’aucune Église , même occidentale, n’a soutenue. Si l’effet d’un sacrement dépend de la situation morale de celui qui l’administre, personne ne sera certain d’avoir reçu un seul sacrement , on voit où cela pourrait conduire.
La doctrine émise par le prétendu huitième concile œcuménique est tout simplement une hérésie dont aucune Église n’a accepté la responsabilité ; qui a même été condamnée par toutes les Eglises.
On anathémise Photius parce que, étant patriarche, il enseigna les sciences et faisait prendre à ses disciples certains engagements. Il lui est défendu, ainsi qu’aux autres excommuniés, d’enseigner les sciences et de peindre de saintes images. cela était dirigé contre Grégoire de Syracuse qui était artiste.
Les légats romains qui n’étaient ni savants ni artistes ne comprirent pas que de tels canons les rendaient ridicules.
Ils défendent d’attaquer les cinq patriarche et d’écrire contre celui de Rome comme l’avait fait Photius.
Celui-ci aurait pu répondre qu’il était, lui aussi, patriarche, lorsque celui de Rome lui avait écrit des lettres insolentes sans avoir examiné sa cause, comme il le disait.
Avant de se séparer, le concile fit lire une ample profession de foi dans laquelle tous les hérétique étaient condamnés. Parmi ces hérétiques anathémisés était le pape Honorius , classé parmi les monthélites.
On reconnaît les sept conciles œcuméniques, et l’on a la modestie de déclarer que le présent concile serait classé comme le huitième. Il fallait au moins attendre qu’il fût admis par toute l’Eglise ; ce qui n’a jamais eu lieu. On termina la profession de foi, en confirmant la condamnation de Photius par les papes Nicolas et Adrien. Pourquoi confirmer cette condamnation, puisque les légats avaient déclaré à satiété qu’il n’étaient venu que pour l’exécuter ; qu’il ne voulaient pas juger les inculpés, mais recevoir seulement leur soumission ?
Après l’adoption des canons, l’empereur engagea tout le monde à se soumettre, et fit entendre que tous les insoumis seraient punis rigoureusement. Personne ne fit d’objection et l’on procéda à la signature des actes. Les trois légats romains signèrent les premiers, sous la réserve de l’approbation du pape ; puis signèrent : Ignace, et les légats d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem ; l’empereur fit une croix, en guise de signature. Son fils Constantin fit deux croix, l’une pour lui, l’autre pour son frère Léon, et écrivit au dessus des croix les noms des trois princes. Signèrent ensuite, cent deux évêques. Quant ils seraient authentiques, ce serait pas en comparaison des nombreux sièges épiscopaux qui existaient dans l’empire.
Nicétas, dans sa Vie d’Ignace, dit que les signataires trempèrent leur plume dans le sang du sauveur. Cependant, il en doute. Il fait vraiment bien d’en douter." (Wladimir Guettée, De la papauté, pp. 172-175)
Sylvie vous avez écrit : "Ce petit livre d'histoire a un imprimatur, donc approuvé comme étant conforme à la foi et doctrine de l'Église Catholique. Je trouve étrange que les conciles sous le pontificat de Jean VIII n'y figurent pas."
C'est justement parce que votre petit livre d'histoire est conforme à la doctrine de la papauté que le Concile de 879-880 n'y figure pas, car ce dernier confirme l'hérésie du filioque ainsi que l'interdiction de son addition dans le Credo, et condamne aussi la suprématie papale sur toute l'Eglise (cf. ma réponse à jean sur Jean VIII et le Concile de 879-880).
Et bien mon cher Basile, vous allez pouvoir en juger avec ce présent texte qui traite du synode anti-photien de 869-870 :
"Le Concile fut ouvert le 5 octobre 869 dans l’Eglise de Sainte-Sophie (note: Labb., Conc. , t. VIII). Outre les légats du pape, on y vit Elie légat du patriarche de Jérusalem, et Thomas, archevêque de Tyr. Le patriarche d’Antioche était mort. Les envoyée d’Alexandrie n’arrivèrent qu’à la fin du concile. Elie pouvait bien se dire légat du patriarche de Jérusalem, mais Thomas ne l’était pas du patriarche d’Antioche, puisque ce patriarche était mort. Dès qu’Elie et Thomas furent arrivés à Constantinople, on leur raconta ce qui s’était passé à propos de Photius et d’Ignace. Ils admirent ce qui leur était exposé par les ennemis de Photius et rédigèrent une déclaration dans laquelle ils admettaient tout ce que le pape Nicolas avait fait. Cette déclaration fut lue dans la première session du concile. On lu également les lettres d’Adrien II à l’empereur Basile et Ignace, en réponse à celles qu’ils avaient écrites au pape Nicolas. Dans sa lettre à Basile, Adrien II disait : “Nous voulons que vous fassiez célébrer un concile nombreux, qui sera présidé par nos légats et dans lequel on examinera les fautes commises par les les adhérents de Photius. On pourra, à leur égard, user d’indulgence, excepté Photius, dont l’ordination doit être absolument condamnée. Dans ce concile, on brûlera publiquement tous les exemplaires du faux concile tenu contre le Saint-Siège, et on défendra d’en conserver sous peine de déposition et d’anathème. Les décrets du concile de Rome contre Photius seront signés par tous les membres de votre concile et seront déposés dans les archives de toutes les églises. Il demande qu’on lui envoye quatre prêtres-moines romains qui avaient été en correspondance avec Photius (note: Outre ces moines , d’autre occidentaux étaient en correspondance avec Photius, en particulier Jean, évêque-exarque de Ravenne, qui maintient contre Rome l’indépendance de son siège), afin de les punir comme ils le méritaient.”
Dix-huit personnes seulement se trouvèrent à la première réunion du concile : douze évêques orientaux qui s’étaient prononcés contre Photius, Ignace, les trois légats du pape, Elie, Syncelle de Jérusalem et Thomas, archevêque de Tyr.
Photius ne pouvait reconnaître pour juges ceux qui ne voulaient pas le juger et le considéraient comme irrévocablement condamné. Il ne pouvait donc se présenter volontairement devant des ennemis pour être jugé; il ne pouvait qu’obéir si on le forçait à se présenter. Il répondit donc : “Vous ne m’avez pas encore appelé devant votre assemblée ; pourquoi m’y appelez-vous aujourd’hui ? Je ne m’y rendrais pas de plein gré ; j’ai placé une garde sur ma bouche... (Psalm. 38) vous pouvez lire vous-même le reste du texte. Ce texte est celui-ci : Parce que l’impie est contre moi, j’ai résolu de me taire devant votre conventicule impie”.
On lui envoya une seconde délégation laïque chargée de ce texte biblique, en réponse à celui qu’il avait cité : Avec la bride et le frein, tu devras maîtriser la bouche de celui qui ne veut pas s’approcher de toi. On ajoutait que cela serait fait au moyen de l’autorité impériale. Il faut avouer que si l’empereur avait compté sur les légats pour faire rendre un jugement équitable, il s’était bien trompé. Du reste, les légats de Rome répétaient à satiété qu’il ne s’agissait pas de rendre un jugement, mais de faire connaître une condamnation. Alors, à quoi bon obliger Photius à se rendre au concile ? Forcé de s’y présenter, il imita l’exemple de Jésus-Christ devant le tribunal judaïque qui voulait, non pas le juger mais le condamner.
Quand on l’eut introduit dans le local de l’assemblée, on le mit à la dernière place. Alors un des légats demanda : “Quel est cet homme qui se tient debout à la dernière place ?” C’est Photius, dirent les sénateurs.
Le légat repris : “Est-ce là ce Photius qui a causé tant de peine à l’Eglise romaine depuis sept ans, boulversé l’Eglise de Constantinople, fatigué les Eglises d’Orient ?” On ne sait pas sur quoi s’appuyaient les légats dans leur dernière accusation, car, à part les lettres encycliques envoyées par Photius aux patriarches d’Orient, on ne connaît absolument aucun fait, aucun document des Eglises orientales relativement à Photius. Les légats ayant demandé à Bahanès si Photius acceptait les décisions des papes ; il faut l’interroger lui-même, répondit.il.
Georges, concierge du palais impérial, fut chargé de lui poser la question ; Photius ne répondit pas. Les légats la posèrent pour la seconde fois ; Photius garda le silence. Alors les légats l’injurièrent, le traitant de malfaiteur, d’adultère. Photius se contenta de dire : “Je n’ai pas besoin de parler pour que Dieu entende ce que je réponds”. Ton silence ne te sauvera pas, dirent les légats. Photius répondit : “Le silence du Christ ne l’a pas sauvé non plus”.
Il ne répondit pas un seul mot à toutes les diatribes que se permirent contre lui les légats romains et les prétendus légats des patriarches d’Orient. Bahanès pris enfin la parole. “Seigneur Photius, dit-il, vous pouvez vous justifier. Si vous continuez à garder le silence, le concile ne sera pas miséricordieux avec vous. A qui voudriez-vous en appeler ? Rome et l’Orient sont ici qui qui vous condamnent. Homme de Dieu, Justifiez-vous”.
“Ma justification n’est pas de ce monde, répondit Photius, si elle était de ce monde je vous la ferait voir”. Comment, en effet, aurait-il pu convaincre de son innocence des gens qui l’avaient condamné sans l’entendre ? De Rome on n’avait apporté que sa condamnation; d’Orient, il ne voyait que deux fanatiques qui mentaient et l’insultaient ; la cour l’avait chassé de son siège sans jugement et avait rappelé son antagoniste, sans respect pour un grand concile qui avait prononcé sa déchéance. Sa justification n’était donc pas de ce monde. Bahanès l’engagea à réfléchir et lui annonça qu’on le ramènerait à la prochaine séance ; allez, dit-il, on vous fera revenir. Photius lui répondit : “Oh! je n’ai pas besoin de temps pour réfléchir ; quant à me renvoyer, vous en avez le pouvoir”.
En réalité, le fameux concile que les Occidentaux appellent huitième œcuménique ne fut composé que de dix-huit membres, dont plusieurs n’étaient pas évêques.
Dans la dernière séance on lu vingt-sept canons. La plupart sont insignifiants. dans ceux qui avaient quelques significations, on avait l’intention d’atteindre Photius et ses amis.
On peut les résumer ainsi :
Les décrets des papes Nicolas et Adrien contre Photius sont confirmés ; Photius n’a jamais été évêque. Toutes les ordinations qu’il a faites sont nulles, les églises et les autels qu’il a consacrés doivent recevoir une nouvelle consécration.
Cependant, Photius avait été ordonné et consacré par des évêques qui avaient reçu eux-mêmes la consécration d’une manière légitime ; par conséquent, il avait reçu le caractère sacerdotal et épiscopal. En n’écoutant que leur passion, les légats qui étaient tout dans le concile, sont tombés dans une erreur grave qu’aucune Église , même occidentale, n’a soutenue. Si l’effet d’un sacrement dépend de la situation morale de celui qui l’administre, personne ne sera certain d’avoir reçu un seul sacrement , on voit où cela pourrait conduire.
La doctrine émise par le prétendu huitième concile œcuménique est tout simplement une hérésie dont aucune Église n’a accepté la responsabilité ; qui a même été condamnée par toutes les Eglises.
On anathémise Photius parce que, étant patriarche, il enseigna les sciences et faisait prendre à ses disciples certains engagements. Il lui est défendu, ainsi qu’aux autres excommuniés, d’enseigner les sciences et de peindre de saintes images. cela était dirigé contre Grégoire de Syracuse qui était artiste.
Les légats romains qui n’étaient ni savants ni artistes ne comprirent pas que de tels canons les rendaient ridicules.
Ils défendent d’attaquer les cinq patriarche et d’écrire contre celui de Rome comme l’avait fait Photius.
Celui-ci aurait pu répondre qu’il était, lui aussi, patriarche, lorsque celui de Rome lui avait écrit des lettres insolentes sans avoir examiné sa cause, comme il le disait.
Avant de se séparer, le concile fit lire une ample profession de foi dans laquelle tous les hérétique étaient condamnés. Parmi ces hérétiques anathémisés était le pape Honorius , classé parmi les monthélites.
On reconnaît les sept conciles œcuméniques, et l’on a la modestie de déclarer que le présent concile serait classé comme le huitième. Il fallait au moins attendre qu’il fût admis par toute l’Eglise ; ce qui n’a jamais eu lieu. On termina la profession de foi, en confirmant la condamnation de Photius par les papes Nicolas et Adrien. Pourquoi confirmer cette condamnation, puisque les légats avaient déclaré à satiété qu’il n’étaient venu que pour l’exécuter ; qu’il ne voulaient pas juger les inculpés, mais recevoir seulement leur soumission ?
Après l’adoption des canons, l’empereur engagea tout le monde à se soumettre, et fit entendre que tous les insoumis seraient punis rigoureusement. Personne ne fit d’objection et l’on procéda à la signature des actes. Les trois légats romains signèrent les premiers, sous la réserve de l’approbation du pape ; puis signèrent : Ignace, et les légats d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem ; l’empereur fit une croix, en guise de signature. Son fils Constantin fit deux croix, l’une pour lui, l’autre pour son frère Léon, et écrivit au dessus des croix les noms des trois princes. Signèrent ensuite, cent deux évêques. Quant ils seraient authentiques, ce serait pas en comparaison des nombreux sièges épiscopaux qui existaient dans l’empire.
Nicétas, dans sa Vie d’Ignace, dit que les signataires trempèrent leur plume dans le sang du sauveur. Cependant, il en doute. Il fait vraiment bien d’en douter." (Wladimir Guettée, De la papauté, pp. 172-175)
Sylvie vous avez écrit : "Ce petit livre d'histoire a un imprimatur, donc approuvé comme étant conforme à la foi et doctrine de l'Église Catholique. Je trouve étrange que les conciles sous le pontificat de Jean VIII n'y figurent pas."
C'est justement parce que votre petit livre d'histoire est conforme à la doctrine de la papauté que le Concile de 879-880 n'y figure pas, car ce dernier confirme l'hérésie du filioque ainsi que l'interdiction de son addition dans le Credo, et condamne aussi la suprématie papale sur toute l'Eglise (cf. ma réponse à jean sur Jean VIII et le Concile de 879-880).
Stephanopoulos
LA MEDAILLE DE JEAN VIII, MAIS DUQUEL DES DEUX?
Basile à écrit, citant le Nouveau Larousse Universel édition de 1949, en référence a Jean VIII :
Le Pape, venait d’être défié dans son autorité par le Concile de Bâle, synode que soutenait la primauté du Concile sur la Papauté, selon les souvenirs encore fraîches des traditions de l’antiquité chrétienne.
En effet, dans les premiers années du siècle XV, une extraordinaire floraison de papes avait eu lieu, et se disputaient le trône papal non moins de trois papes et l’ »empereur » (usurpateur du titre que correspondait à l’authentique Empereur des Romains, c’est à dire à Constantinople) allemand Sigismond à imitation des pouvoirs impériaux convoquer un concile (bon point pour demander à Rome qui a l’autorité de le faire), pour faire cesser la situation.
Le concile réuni à Constance décide déposer ou démissionner les trois papes et élire un nouveau, Martin V, auquel font signer les actes du concile.
Dans l’Acte conciliaire Sacrosancta Ecclesia le synode réaffirme l’autorité absolue des conciles au-dessus des papes. C’est par ailleurs ce même concile lequel condamne Jean Huss (ou Hus), selon le rappelait Eliazar dans un autre fil (Eglise et Tradition), parlant de l’élection des évêques latino-franks dans les élites du pouvoir temporel et non parmi les hommes de vie spirituelle :
Son successeur est Eugène IV, lequel se trouvant traqué par ses « pères conciliaires » lesquels l’avaient tranché des importants morceaux de son autorité, notamment la nomination des évêques, reçoit comme un cadeau venu du ciel la demande du malheureux Jean VIII, et la fait resplendir aux yeux des évêques aussi assoiffés de pouvoir que lui même, comme un mirage du désert : la possibilité d’avoir les sièges de tout le riche Orient chrétien.
L’Empereur faisait l’offre « d’unifier les Eglises » de par la convocation d’un Concile en Italie, concile auquel le même Basileus assisterait pour se faire garant des résolutions. Eugène IV avait alors l’occasion de se montrer comme le seule chef de l’église, au dessus du concile, parce que l’Empereur s’avait dirigé à lui en le reconnaissant comme tel, et ainsi le conférait l'autorité que le Pape affirmait avoir sur les évêques réunis.
Saisi l’opportunité par le pape, il transfère le concile de Bâle à Ferrare en Italie où il pouvait être plus sûr de son influence. Cependant les évêques se refusent dans sa majorité de quitter Bâle, mais avec la minorité que suive les desseins d’Eugène IV il constitue un autre concile à Ferrare, puis à Florence, et la majorité des évêques réunis à Bâle on voit traiter des « renégats » puisque résistants à la volonté papale.
Et alors d’un coup, voilà l’autorité du pape sur le concile affirmé dogmatiquement !!!
Les autres évêques, malgré sa lutte canonique et conciliaire jusqu’au 1449, vont perdre prestige politique et ses précieux appuis, parce que vaut cent fois, mille fois plus, l’intrusion religieuse sur l’Eglise Orthodoxe du Christ et la toujours potentiellement puissante Constantinople…
Mais le concile de Bâle laisse des traits que suivent dans la vie de l’église des latino-franks faisant de ferment dans les pays germaniques pour éclore dans la Reforme.
Eugène IV transfère le concile de Ferrare à Florence, puisque Ferrare étant près de Ravenne permettait la fuite vers Constantinople par mer aux délègues orthodoxes.
Mais Jean VIII Paléologue, après d’avoir interdit aux évêques délégués de l’Eglise de discuter au sujet du Filioque, des énergies incréés, du « purgatoire » et en général des doctrines disputés, trouve que parmi « ses » évêques il y a un aigle de la théologie que au delà des prohibitions parvient à faire aux propres évêques latino-franks à initier la polémique sur la foi et la théologie des Pères : Marc Eugenikos, évêque d’Ephèse. La volonté du pape et de l’Empereur s’impose par des moyens des menaces et interdits.
Lecteur Claude l’a expliqué dans le fil "Concile de Florence" ainsi :
Jean VIII Paléologue, meurt à 1448, et le peuple pieux a vu dans la trahison de ce malheureux Empereur la cause spirituelle de la chute de Constantinople.
Le peuple orthodoxe à alors dit qu’il préférait le turban du sultan à la tiare du pape, parce qu’íl comprenait que si les turcs tuaient les corps, les latino-franks tuaient les âmes imposant de force sa dogmatique scolastique.
On nous reproche, quelquefois, l'exposition de la vérité, mais pourquoi ne pas parler si nous avons toujours les preuves de l'histoire de notre côté?
Comme on voit, la médaille de l’Empereur infâme, traître et hérétique avec son chapeau de Corte, poinçon, par ailleurs, de Pisanello à Ferrare vers 1438, nous a conduit bien loin de Saint Jean VIII Pape orthodoxe de Rome, l’ami de Saint Photios.
A mon humble avis, ceci doit être lu ainsi : O PALAILOGOS IOANNHC BACILEUS KAI AUTOKRATOR ROMAION, c’est à dire Jean le Paléologue Roi et Empereur des Romains (=Chrétiens), et la médaille correspond à Jean VIII, empereur dès 1425 à 1448. Menacé par les turcs, et avec l’Empire Chrétien réduit à la « Cité » (Constantinople) après des siècles de lutte autant contre les musulmans que les croisades franks, il a l’ idée de demander aide au Pape Eugène IV, un précurseur de l’œcuménisme, comme on verra, lequel le fait la promesse de l’aider en échange de signer « l’unité de l’Eglise ».(représentation en médaille).(Ndlr : Il est qualifié de " paléologue ". Soit parce qu'il appartenait à une ancienne et illustre famille byzantine. Soit parce qu'il était un spécialiste des langues anciennes(?). Les deux peut être?). " ROMAION. OPALAIOLOGOC+IOANECH.BACILUS KAIAUTOKRATOR " (?). Le visage (sévère) est vu de profil le crâne étant couvert de ce qui pourrait (toute révérence gardée) ressembler à une casquette de jokey.
Le Pape, venait d’être défié dans son autorité par le Concile de Bâle, synode que soutenait la primauté du Concile sur la Papauté, selon les souvenirs encore fraîches des traditions de l’antiquité chrétienne.
En effet, dans les premiers années du siècle XV, une extraordinaire floraison de papes avait eu lieu, et se disputaient le trône papal non moins de trois papes et l’ »empereur » (usurpateur du titre que correspondait à l’authentique Empereur des Romains, c’est à dire à Constantinople) allemand Sigismond à imitation des pouvoirs impériaux convoquer un concile (bon point pour demander à Rome qui a l’autorité de le faire), pour faire cesser la situation.
Le concile réuni à Constance décide déposer ou démissionner les trois papes et élire un nouveau, Martin V, auquel font signer les actes du concile.
Dans l’Acte conciliaire Sacrosancta Ecclesia le synode réaffirme l’autorité absolue des conciles au-dessus des papes. C’est par ailleurs ce même concile lequel condamne Jean Huss (ou Hus), selon le rappelait Eliazar dans un autre fil (Eglise et Tradition), parlant de l’élection des évêques latino-franks dans les élites du pouvoir temporel et non parmi les hommes de vie spirituelle :
Mais retournons à Martin V, qui par obligation, suite au Concile de Constance, qui avait édicté le décret Frequens (décret qui prévoyait la convocation d'un concile oecuménique à intervalle régulier : 5 ans pour commencer, puis 7 ans, et enfin tous les dix ans) dut convoquer le Concile à Bâle -de par l’autorité du concile précédent-, dans un premier temps, pour mourir peu après."malheureusement l'un des garde-fous dont a cruellement manqué la communauté romaine quant au choix de ses propres évêques, jusqu'à nos jours, en privilégiant souvent les qualités diplomatiques ou intellectuelles au détriment de l'expérience de la vie intérieure.
Un des exemples les plus dramatiques a été celui de cet évêque latin de Prague (il était en plus Allemand, et représentatif en cela des conquérants qui venaient de réprimer cruellement les premières tentatives d'indépendance d'un peuple de tradition slave) qui obtint la condamnation et le martyre de son grand vicaire Jan Huss, coupable de promouvoir la lecture des textes sacrés en langue vulgaire, et le retour à la communion sous les deux espèces. Cet évêque avait été choisi pour sa richesse et sa notoriété de négociant, mais ne savait pas lire... et il obtint du concile de Constance (qui condamna Jan Huss au bûcher) qu'on ne permit pas à l'accusé de donner à lire à ses juges les vrais textes sur lesquels on l'incriminait à tort, après les avoir falsifiés.
Mais le juridisme politique d'un évêque Cauchon au procès de Jeanne d'Arc était également symptomatique - d'autant que ce même Cauchon fit ensuite partie des juges de Jan Huss ! Il avait une certaine propension à la théologie des bûchers. »
Son successeur est Eugène IV, lequel se trouvant traqué par ses « pères conciliaires » lesquels l’avaient tranché des importants morceaux de son autorité, notamment la nomination des évêques, reçoit comme un cadeau venu du ciel la demande du malheureux Jean VIII, et la fait resplendir aux yeux des évêques aussi assoiffés de pouvoir que lui même, comme un mirage du désert : la possibilité d’avoir les sièges de tout le riche Orient chrétien.
L’Empereur faisait l’offre « d’unifier les Eglises » de par la convocation d’un Concile en Italie, concile auquel le même Basileus assisterait pour se faire garant des résolutions. Eugène IV avait alors l’occasion de se montrer comme le seule chef de l’église, au dessus du concile, parce que l’Empereur s’avait dirigé à lui en le reconnaissant comme tel, et ainsi le conférait l'autorité que le Pape affirmait avoir sur les évêques réunis.
Saisi l’opportunité par le pape, il transfère le concile de Bâle à Ferrare en Italie où il pouvait être plus sûr de son influence. Cependant les évêques se refusent dans sa majorité de quitter Bâle, mais avec la minorité que suive les desseins d’Eugène IV il constitue un autre concile à Ferrare, puis à Florence, et la majorité des évêques réunis à Bâle on voit traiter des « renégats » puisque résistants à la volonté papale.
Et alors d’un coup, voilà l’autorité du pape sur le concile affirmé dogmatiquement !!!
Les autres évêques, malgré sa lutte canonique et conciliaire jusqu’au 1449, vont perdre prestige politique et ses précieux appuis, parce que vaut cent fois, mille fois plus, l’intrusion religieuse sur l’Eglise Orthodoxe du Christ et la toujours potentiellement puissante Constantinople…
Mais le concile de Bâle laisse des traits que suivent dans la vie de l’église des latino-franks faisant de ferment dans les pays germaniques pour éclore dans la Reforme.
Eugène IV transfère le concile de Ferrare à Florence, puisque Ferrare étant près de Ravenne permettait la fuite vers Constantinople par mer aux délègues orthodoxes.
Mais Jean VIII Paléologue, après d’avoir interdit aux évêques délégués de l’Eglise de discuter au sujet du Filioque, des énergies incréés, du « purgatoire » et en général des doctrines disputés, trouve que parmi « ses » évêques il y a un aigle de la théologie que au delà des prohibitions parvient à faire aux propres évêques latino-franks à initier la polémique sur la foi et la théologie des Pères : Marc Eugenikos, évêque d’Ephèse. La volonté du pape et de l’Empereur s’impose par des moyens des menaces et interdits.
Lecteur Claude l’a expliqué dans le fil "Concile de Florence" ainsi :
Et Jean-Louis Palierne renforce au même fil :« Quant au déroulement du concile, parlons-en:
-convoqué sur décision de l'empereur Jean VIII à la
recherche d'un allié contre
les Turcs et acoquiné au pape Eugène IV aux dépens des
vrais représentants de
l'Eglise catholique romaine qui étaient réunis en concile à
Bâle, l'empereur des
Romains ayant ainsi donné un avantage décisif au parti
papiste contre le parti
conciliaire en Occident.
-division de la délégation orthodoxe par les intrigues de
Jean VIII et des ses
sbires Isidore de Kiev et Bessarion de Nicée.
-Eugène IV se défaussa sur l'évêque de Ferrare pour
refuser aux Grecs une église
où célébrer la liturgie (cf. Vitalien LAURENT, Les
"mémoires" du Grand
Ecclésiarque de l'Eglise de Constantinople Sylvestre
Syropoulos sur le concile
de Florence, Rome 1971, pp. 250-253).
-Le marquis de Ferrare ordonna la séquestration des Grecs
dans sa ville (cf.
Laurent, pp. 294-297).
- Des papistes excitèrent la population de Ferrare contre les
Grecs en vendant
sur la place publique des opuscules enflammés accusant
les orthodoxes de
professer cinquante-quatre hérésies (cf. Laurent, pp. 300-
301).
-Des ermites catholiques romains ayant pris partie pour les
Grecs à la suite de
la session du 27 novembre 1438, la Curie romaine leur
imposa silence en les
accusant d'être des ignorants en matière de théologie (cf.
Laurent, pp. 342-343).
Le but du concile était clair: soumettre l'Eglise orthodoxe au
Vatican; en
revanche, un Latin n'avait pas le droit de rejoindre l'Eglise
grecque...
-Le concile fut transféré à Florence afin d'empêcher les
délégués orthodoxes de
fuir par la mer vers Constantinople.
-Comme l'éloquence de saint Marc d'Ephèse faisait
obstacle aux manoeuvres de
Bessarion et Isidore, on remplaça les discusssions
publiques par des colloques
entre les commissions des deux partis, composées
exclusivement d'unionistes.
- La fausse union, au moyen de formules ambigues ne
résolvant aucune des
divergences dogmatiques, fut proclamée le 6 juillet 1439
sous la pression de
Jean VIII. Saint Marc d'Ephèse refusa de signer l'acte
d'union, et fut protégé
de la vindicte du pape (qui voulait le livrer à l'Inquisition) par
un soudain
remords de l'empereur.
Voilà ce qu'Umberto Proch ose appeler "un concile paritaire
et dialogant" (in
Giuseppe ALBERIGO, Les conciles oecuméniques, tome I,
Paris 1994 (Brescia 1990),
p. 287)...
Dès leur retour à Constantinople, la quasi-totalité des
délégués grecs qui
avaient été contraints de signer l'acte d'union retournèrent à
l'Orthodoxie.
Saint Marc d'Ephèse fut emprisonné pendant deux ans,
mais lui non plus ne plia
pas. Les trois patriarcats chalcédoniens d'Orient
condamnèrent la fausse union
lors d'un concile réuni à Jérusalem en 1443. La Bulgarie, la
Russie et la Serbie
rompirent momentanément la communion avec
Constantinople où l'empereur avait
imposé un patriarche unioniste. L'Eglise de Russie déposa
le métropolite traître
Isidore. Constantinople rejeta l'union dès que le patriarcat
eut recouvré sa
liberté spirituelle. »
Comme nous avons vu " l'union forcée "entre l'église du pape et l'Eglise Orthodoxe du Christ ne fut que de courte durée. En effet, autant les fidèles que le clergé et la plupart des évêques étaient peu disposées à accepter une union imposée par l’Empereur pour des raisons purement politiques au prix de la trahison de la Foi. L'opposition au filioque et à la primauté du pape, par exemple, furent tellement fortes que Jean VIII, de retour à Constantinople, n'osa jamais promulguer les documents « d'union », lesquels furent, toutefois, des modèles a imposer sur toutes les églises orientaux : coptes et arméniens, notamment.« Je remercie beaucoup le le lecteur Claude de ses intéressantes précisions sur le déroulement du faux "Concile d'Union". Je m'étais
demandé comment saint Marc d'Éphèse avait pu s'en sortir.
Concernant le déroulement des discussions le livre que
le Métropolite Hiérotheos Vlachos a consacré à "La vie après la mort" apporte tout l'éclairage nécessaire. (publié à l'Âge d'Homme).
Il faut souligner que le débat ne portait pas seulement sur une
question d'organigramme ecclésiastique et sur le soi-disant primat
du Pape, mais ce qu'on voulait imposer à l'Église sous le couvert d'un débat théorique sur le Purgatoire,
c'était en fait toute une conception anti-spirituelle de la condition humaine, c'était le début de l'entreprise qui marque encore aujourd'hui de son empreinte morbide toute l'Église catholique c'étaient déjà les bases de la prétention cléricale à diriger les consciences.
Le faux dogme du Purgatoire annonce la conception comptable du salut, en quelque
sorte monétarisé dans une arithmétique des "péchés "
et des "bonnes oeuvres", comptées dans les réalités de ce monde.
Le dogme catholique évacue toute la réalité eschatologique du Royaume à venir, et qui n'est pas à ce monde. »
Jean VIII Paléologue, meurt à 1448, et le peuple pieux a vu dans la trahison de ce malheureux Empereur la cause spirituelle de la chute de Constantinople.
Le peuple orthodoxe à alors dit qu’il préférait le turban du sultan à la tiare du pape, parce qu’íl comprenait que si les turcs tuaient les corps, les latino-franks tuaient les âmes imposant de force sa dogmatique scolastique.
On nous reproche, quelquefois, l'exposition de la vérité, mais pourquoi ne pas parler si nous avons toujours les preuves de l'histoire de notre côté?
Comme on voit, la médaille de l’Empereur infâme, traître et hérétique avec son chapeau de Corte, poinçon, par ailleurs, de Pisanello à Ferrare vers 1438, nous a conduit bien loin de Saint Jean VIII Pape orthodoxe de Rome, l’ami de Saint Photios.
Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
Photius et Jean VIII
Du calme! Je n'ai fait que citer un texte que j'avais sous les yeux. Je n'ai pas porté de jugement que je sache.Stephanopoulos a écrit :Allons donc! Photios serait donc un politicien sans scrupule? La moindre des choses serait de développer et d'argumenter vos propos! Aussi, devrais-je croire que les papes Adrien II et Nicolas ont été des anges doux et bienveillants sur la destinée de L'Eglise?
La médaille que j'ai décrite est bien attribuée à Jean VIII pape "paléologue" (page 1037 de l'édition citée)
Basile
-
- Messages : 269
- Inscription : ven. 05 mars 2004 12:14
- Localisation : Vaud, Suisse
Giorgos vous avez raison il s'agit bien là d'une confusion entre l'un des deux empereurs Jean VIII Paleologue et le pape de Rome!
C'est tellement flagrant, que c'est carrément écrit sur la médaille (Jean le Paléologue Roi et Empereur des Romains)!
Il n'y a jamais eu de pape nommé ou surnommé "Paleologue".
La mémoire du pape Jean VIII fut rabaissée et humiliée en le sunommant "la papesse Jeanne". Ce fut certainement sur la base des appréciations du cardinal Baronius (1538-1607) que le mythe de la papesse fut échaffaudé; il est inutile d'en dire plus.
Voici dans l'ordre la dynastie des Paleologues (les derniers empereurs byzantins) :
Michel VIII Paléologue, (1224-1282, régna de 1259 - 1282)
Andronic II Paléologue, (1258-1332, régna de 1282 - 1328)
Andronic III Paléologue, (1297-1341, régna de 1328 - 1341)
Jean V Paléologue, (1332-1391, régna de 1341 - 1376)
Jean VI Cantacuzenus, (1295-1383, co-empereur 1347 - 1354)
Andronic IV Paléologue, (1348-1385, régna de 1376 - 1379)
Jean V Paléologue, (restauré, deuxième règne 1379 - 1391)
Jean VII Paléologue, (1370-1408, empereur rival 1390)
Manuel II Paléologue, (1350-1425, régna de 1391 - 1425)
Jean VIII Paléologue, (empereur rival 1399 - 1402)
Jean VIII Paléologue, (1392-1448, régna de 1425 - 1448)
Constantin XI Paléologue, (1405-1453, régna de 1449 - 1453)
C'est tellement flagrant, que c'est carrément écrit sur la médaille (Jean le Paléologue Roi et Empereur des Romains)!
Il n'y a jamais eu de pape nommé ou surnommé "Paleologue".
La mémoire du pape Jean VIII fut rabaissée et humiliée en le sunommant "la papesse Jeanne". Ce fut certainement sur la base des appréciations du cardinal Baronius (1538-1607) que le mythe de la papesse fut échaffaudé; il est inutile d'en dire plus.
Voici dans l'ordre la dynastie des Paleologues (les derniers empereurs byzantins) :
Michel VIII Paléologue, (1224-1282, régna de 1259 - 1282)
Andronic II Paléologue, (1258-1332, régna de 1282 - 1328)
Andronic III Paléologue, (1297-1341, régna de 1328 - 1341)
Jean V Paléologue, (1332-1391, régna de 1341 - 1376)
Jean VI Cantacuzenus, (1295-1383, co-empereur 1347 - 1354)
Andronic IV Paléologue, (1348-1385, régna de 1376 - 1379)
Jean V Paléologue, (restauré, deuxième règne 1379 - 1391)
Jean VII Paléologue, (1370-1408, empereur rival 1390)
Manuel II Paléologue, (1350-1425, régna de 1391 - 1425)
Jean VIII Paléologue, (empereur rival 1399 - 1402)
Jean VIII Paléologue, (1392-1448, régna de 1425 - 1448)
Constantin XI Paléologue, (1405-1453, régna de 1449 - 1453)
Stephanopoulos