SE CONNAITRE MIEUX ... + Vladimir Soloviev

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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Wladimir a écrit : A propos est-ce que vraiment Boulgakov emploie le mot « hérésie » à propos de Soloviev ? Ce point me semble important parce qu’on a tendance aujourd’hui à abuser de l’emploi de ce terme.
Mon cher Wladimir,

Non, il n'en parle - à ma connaissance - qu'à travers la citation que j'ai reproduite. Cependant, cette citation renvoie la sophiologie de Soloviev aux gnoses combattues par les Pères de l'Eglise au IIe siècle.

Pour le reste, je trouve que vos arguments sont intéressants et bien exposés.

Sachez toutefois que, dans certains milieux catholiques romains, en particulier depuis le livre de Mgr Jean Rupp consacré à Soloviev, ce philosophe est devenu un porte-étendard de l'orthodoxophobie. Dans le cas d'espèce qui a été à l'origine de l'apparition de Soloviev sur ce forum, le personnage qui s'était inscrit sous ce pseudonyme l'avait vraiment fait à titre de proclamation anti-orthodoxe, et la suite de ses messages l'a prouvé. Bien sûr qu'avec votre connaissance de la culture russe, vous comprenez bien dans quel contexte Soloviev a vécu et a commis les fautes que je lui reproche. Comme le métropolite Antoine de Kiev dans son article cité sur Soloviev, vous voyez la responsabilité du contexte de sécularisation et d'érastianisme / soumission à l'Etat / Staatskirchentum /πολιτειοκρατία (à vous de choisir le mot qui vous paraît le mieux convenir) créé par le Réglement ecclésiastique de Pierre Ier. Certaines résurgences, du genre de celles analysées avec pertinence par Daniel Struve dans un article fort intéressant du dernier numéro du Messager orthodoxe, vous semblent, si je comprends bien votre message, redonner une actualité aux problématiques soulevées par Soloviev. Je comprends votre point de vue.

Mais vous devez aussi comprendre, que, entre les mains des ennemis de l'Eglise, Soloviev fait partie, malheureusement, de la panoplie uniate et apostate du "cirque oriental" dénoncé par le prêtre Jean-Claude Roberti dans son livre sur Les Uniates, et qu'il se retrouve ainsi en compagnie de Josaphat Kuncewicz, André Bobola, de la pseudo-abbesse Macrine, du jésuite Gagarine, de Madame Swetchine, etc. Si je comprends votre point de vue, je vous prie aussi de comprendre que, pour d'autres personnes, le personnage de Soloviev revêt cette coloration négative - qu'il ait prévu ou non que ses choix et ses écrits seraient utilisés de la sorte.
eliazar
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Message par eliazar »

Cher Wladimir inconnu,
Je lis avec un très grand intérêt votre texte sur Soloviev - et je cherche immédiatement "mais qui est donc cet homme" ... Et une fois encore : aucune réposne autre qu'un pseudo tout nu.

Il est amusant que cette excellente intervention de votre part se situe justement dans un fil où je soupirais dès l'origine que nous ne puissions pas un peu mieux savoir avec qui, quel genre de personnes, nous lions amitié ou au moins connaissance...

Je sais que telle n'était pas votre motivation, mais j'y vois une "défense et illustration" de ma demande initiale !

Accessoirement, puis-je me permettre en attendant que Claude vous réponde, et sans vouloir couper la parole à l'un ni à l'autre, d'ajouter que j'ai eu l'occasion de rencontrer Patrick Ranson dans mes années de "nouveau retourné vers l'orthodoxie" ? Et que j'avais été surpris de trouver en face de moi un grand escogriffe silencieux et doux - aussi peu agressif que pouvaient l'être ses textes, au contraire; des textes que je lisais avec intérêt depuis une année à peu près dans sa revue "Lumière du Thabor".

Il m'agaçait profondément par cette hargne amère dont chacune ou presque de ses rubriques laissait gicler de véritables flots. Jusqu'à faire parfois poser la revue sur la table en cours de lecture pour aller me détendre un peu... me calmer avant de revenir à cette pensée sans cesse éraflée par d'inutiles brusqueries, si agressives.

Mais après cette rencontre j'ai éprouvé pour lui un très profond sentiment de compassion. Je ne sais si je me trompe, mais le fait de n'avoir pas été reconnu par son père était toujours en lui, après tant d'années, comme une plaie purulente : et j'ai enfin compris, ce jour-là, à quel point nous n'avons pas le droit de juger qui que ce soit. La suite de son histoire (même post-mortem) m'a fait encore davantage approfondir cette compassion, et cette "lecture fraternelle".

Essentiellement : parce que cette rencontre m'a ouvert les yeux sur une parole du Christ que je ressassais (comme nous faisons tous quand elle nous arrange!) sans l'avoir jamais encore com-prise, éprouvée au-dedans de moi. Nous ne pouvons pas partager (ni même connaître) la profondeur des douleurs que l'âme de hacun de nos frères recèle, parfois. Comment pourrions-nous le juger ?? Et pourtant, nous-mêmes, combien de fois ne stigmatisons-nous pas "l'autre" ?!

Merci, cher Wladimir, de m'avoir rappelé tout cela. ... "par hasard"...
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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Si un théurge = qui fabrique des dieux, qu’est-ce que la liturgie ? Une fabrique de lits ? Il vaudrait mieux dire clairement que « théurgie » est le terme employé dans la franc-maçonnerie, en particulier dans les hauts grades de Memphis-Misraïm pour désigner la magie cérémonielle avec évocation d’entités « angéliques ». Je sais, c’est dans une citation de Guettée et Claude n’a pas eu le temps de peaufiner. Mais l’emploi de ce terme par Soloviev, dans le contexte d’époque, indique clairement le choix conscient d’une démarche gnostique.
Raymond, Raimon, Ramon comme rex mundi ? Cela se discute. C’est du gothique, pas du latin à l’origine, il faut entendre un rag-mund, bouche (au sens de porte-parole) des puissances, héraut de(s) dieu(x). On pourrait le christianiser en Prophète. Quant à Frédéric, c’est un fried-ric, un roi (un riche) libre ou un roi des hommes libres, ou riche parmi les hommes libres. L’essence même de la royauté germanique.
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Anne Geneviève a écrit :Si un théurge = qui fabrique des dieux, qu’est-ce que la liturgie ? Une fabrique de lits ? Il vaudrait mieux dire clairement que « théurgie » est le terme employé dans la franc-maçonnerie, en particulier dans les hauts grades de Memphis-Misraïm pour désigner la magie cérémonielle avec évocation d’entités « angéliques ». Je sais, c’est dans une citation de Guettée et Claude n’a pas eu le temps de peaufiner. Mais l’emploi de ce terme par Soloviev, dans le contexte d’époque, indique clairement le choix conscient d’une démarche gnostique.
Raymond, Raimon, Ramon comme rex mundi ? Cela se discute. C’est du gothique, pas du latin à l’origine, il faut entendre un rag-mund, bouche (au sens de porte-parole) des puissances, héraut de(s) dieu(x). On pourrait le christianiser en Prophète. Quant à Frédéric, c’est un fried-ric, un roi (un riche) libre ou un roi des hommes libres, ou riche parmi les hommes libres. L’essence même de la royauté germanique.
Oui, la "théurgie" nous renvoie à Memphis-Misraïm, à Martinez de Pasqually, à Saint-Martin et à toutes les fadaises maçonniques chères à notre ami le Vénérable.
Pour Frédéric, je maintiens que c'est le "roi de paix". Paix = Friede; libre = frei. Friedrich = le roi de paix = Vladimir si l'on prend "mir" dans le sens de paix plutôt que de monde.
Wladimir
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Message par Wladimir »

Cher lecteur Claude,

J’accepte entièrement votre réponse, qui allie fermeté et ouverture et vous remercie pour tout ce que j’ai déjà appris au cours de cet échange. Je profiterai également de vos suggestions de lecture. J’espère que finalement la véritable figure de Soloviev s’imposera, plutôt que ce qu’a voulu en faire un tel ou un tel.
Une petite remarque, si vous permettez :
Si je ne m’abuse, Boulgakov ne donne pas forcément au terme « gnose » un sens historique. Plutôt que de gnose ancienne il s’agit plus probablement dans ce passage d’une caractéristique de la démarche propre à Soloviev, sans doute en ce qu’elle ne marque pas, selon Boulgakov, assez clairement la distance entre créé et incréé, deux notions centrales de sa théologie. Votre remarque a en tout cas le mérite de rappeler que Boulgakov était très conscient du problème.

Il en va de même pour les termes « théurgie » ou « théurge », dont encore une fois on ne peut parler qu’en revenant au contexte, à partir d’une connaissance aussi précise que possible de la langue philosophique de cette époque. Soloviev, Boulgakov, Berdiaev étaient des hommes d’une science immense, connaissant les langues anciennes (Soloviev est helléniste et hébraïsant, parfaitement francophone…, il reste à ce jour connu en Russie comme un traducteur de Platon) et les systèmes philosophiques anciens et modernes. Avant que de parler de fadaises et de franc-maçonnerie, il faudrait au minimum reprendre les textes.
Le terme « théurgie » provient du néoplatonisme de Porphyre et de Jamblique. Mais si Soloviev se rattache explicitement au platonisme, il est aussi un philosophe moderne et un chrétien : il serait absurde de faire de lui un disciple des gnostiques païens du début de l’ère chrétienne sous prétexte d’une communauté de termes.
Par théurgie, la philososhie religieuse russe de la fin du XIXe siècle, n’entend pas « fabrication de dieux » ( ?) ni non plus « magie cérémonielle avec évocation d’entités angéliques » (ce qu’était peu ou prou la théurgie de Jamblique), mais comme dit Berdiaev (encore un adepte des sciences occultes ?) « l’action de l’homme en commun avec Dieu, la création théandrique (bogodejstvie, bogotchelovetcheskoie tvortchestvo) », c'est-à-dire la fusion de l’art et de la religion, l’idéal d’une culture réconciliée avec la Révélation. « Le théurge, dit encore Berdiaev, crée la vie dans la beauté » (Sens de la création) Ceux d’entre nous qui s’intéressent à un peu la vie de l’émigration russe avant la guerre (par exemple à son iconographie) savent que ce programme n’a pas été un vain mot, que dans le dénuement de la vie en exil une extraordinaire expérience de la beauté a été rendue possible.

J’admire sincèrement les efforts que font les membres de ce forum pour défendre la pureté de l’orthodoxie. Mais parfois nous nous créons nous-mêmes des épouvantails pour mieux jouir du plaisir de les mettre en pièces. Soloviev est un très grand esprit, produit d’une époque étonnante. Il mérite mieux que cela.

Un mot encore sur le thème de cette page, dont j’ai conscience que je me suis quelque peu éloigné. Dans le milieu orthodoxe français qui cultive avec délice l’esprit de chapelle et affectionne toutes sortes d’étiquettes, l’anonymat a, me semble-t-il, cet avantage d’attirer l’attention non pas sur la personne, mais sur les arguments et sur les idées. Peu importe qu’on soit de telle ou telle juridiction, paroisse ou mouvance, si, avec ses limites et les choix forcément discutables qu’on a pu faire, on tente, avec et non pas contre les autres, de témoigner au sujet de l’orthodoxie.

Enfin, j’ai croisé Patrick Ranson, non pas archiprêtre, mais étudiant à la Sorbonne, pas particulièrement doux à cette époque, mais toujours fascinant et prodigieusement vivant. J’ai gardé de lui un souvenir admiratif malgré le vétéro-calendarisme, l’intégrisme, l’esprit de fraction et la passion avec laquelle il défendait tout ce fatras qui dissimulait mal, cependant, une véritable érudition et une foi ardente.
eliazar
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Message par eliazar »

A propos du P. Patrick Ranson et de :
.../...la passion avec laquelle il défendait tout ce fatras.../...
... le fatras en question était tout de même la Sainte Doctrine de l'Église du Christ, et la Tradition des Pères de la même Église. Et en aucun cas cette théurgie dont vous dites vous-même, cher Wladimir, que celle de Jamblique était en effet peu ou prou "« magie cérémonielle avec évocation d’entités angéliques » comme celle d'une certaine Maçonnerie.

Alors, je me perds en conjectures lorsque vous écrivez que:
Par théurgie, la philosophie religieuse russe de la fin du XIXe siècle n’entend pas « fabrication de dieux » ( ?) ni non plus « magie cérémonielle avec évocation d’entités angéliques »
... tout en expliquant par ailleurs que :
Avant que de parler de fadaises et de franc-maçonnerie, il faudrait au minimum reprendre les textes. Le terme « théurgie » provient du néoplatonisme de Porphyre et de Jamblique. Mais si Soloviev se rattache explicitement au platonisme, il est aussi un philosophe moderne et un chrétien
Je me demande vainement dans quel sens je vais bien pouvoir tourner ces raisonnements pour m'y retrouver.

Je ne crois pas qu'on puisse sérieusement nier que dans l'intelligentsia russe de cette époque, où tout le monde était en principe orthodoxe à part quelques esprits assez forts pour proclamer franchement le contraire, le fait d'être chrétien ait empêché grand'monde d'être également franc-maçon. Alors je comprends votre amour pour Soloviev, mais ne vaut-il pas mieux appeler un chat un chat, que de parler dédaigneusement de "fadaises et de franc-maçonnerie" ?

Pourquoi tourner autour du pot ? Même dans l'Église de Grèce on a connu de hauts prélats franc-maçons. Et la maçonnerie n'est pas sérieusement assimilable à "des fadaises", si on se réfère à l'influence qu'elle a eu depuis quelques siècles et particulièrement dans la période la plus récente de l'Histoire mondiale sur les évènements qui l'ont le plus marquée.

Ses rites ont beau faire sourire certains esprits malicieux, ils n'en sont pas moins des rites. Et clairement opposés à ceux de l'Eglise. Et notoirement d'inspiration gnostique, quelque jeu de mots que l'on fasse autour de ces "notions philosophiques" ... selon vous. Et sur le plan de la "philosophie religieuse", l'idéal d'un Soloviev évoque d'assez près celui de la Franc-Maçonnerie, d'une religion syncrétiste universelle.

Mais je tiens à vous rassurer sur un point : n'étant pas don Quichotte, je ne me suis pas créé en cela d'épouvantails à moi-même pour mieux jouir du plaisir de les mettre en pièces. J'essaie simplement de comprendre - et de trouver mon fil d'Ariane dans cet enchevêtrement où je me perds un peu.
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Wladimir
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Message par Wladimir »

Cher Eliazar,

J’aimerais vous répondre, mais je me trouve embarrassé pour le faire… n’ayant tenu aucun des propos que vous me prêtez. Peut-être n’ai-je pas été assez clair. Peut-être n’aviez-vous pas trop envie non plus d’entendre ce que je disais.

Pour résumer mon propos, je voulais simplement dire que Soloviev, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas (ce n’est pas la question), n’est pas une figure dont on puisse se débarrasser d’un revers dédaigneux de la main, avec des mots comme « fadaises ». Le minimum, disais-je, quand on parle d’un philosophe est de revenir aux textes. N’est-ce pas ce ainsi qu’on a toujours fait dans l’Eglise ?

Je voulais dire par la même occasion que nous devions être attentifs aux mots. La philosophie russe, comme toute pensée, fonctionne avec des concepts, qu’elle emprunte à d’autres, mais pour leur donner un sens bien particulier. C’est ainsi que les pères ont utilisé des termes de la philosophie grecque (ce qu’on leur a parfois reproché), mais en leur donnant un nouveau contenu. Ils étaient platoniciens en un sens, mais au sens du Christ, pas de Platon. Soloviev en a fait de même. Le mot « théurgie » a un sens précis dans son système, différent de celui qu’il peut avoir ailleurs. On peut ne pas en tenir compte. Mais, dans ce cas, on se condamne à ne rien dire de valable sur son système.

Bien sûr, on peut considérer que ces matières sont bien abstruses et qu’on peut parfaitement être chrétien sans s’embarrasser de tout cet appareil philosophique. J’en conviens volontiers et l’on pourrait même avancer qu’un chrétien a peut-être mieux à faire. Il me semble cependant qu’en faisant l’impasse sur ce sujet, on risque de ne pas comprendre grand-chose aux débats qui ont traversé l’orthodoxie au cours du dernier siècle. Quitte à faire des choix, ne vaut-il pas mieux les faire les yeux ouverts, en toute connaissance de cause ? En tout cas, le choix de l’impasse implique qu’on suspende son jugement (je parle bien sûr des œuvres philosophiques ou théologiques en tant que telles et non des positions qu’ont pu prendre leurs auteurs dans d’autres domaines) et qu’on s’occupe d’autre chose.

Enfin, si j’ai employé le mot « fatras » c’est précisément pour insister sur la distance qu’il y avait, à mon avis, entre ce que vous désignez par l’expression « Sainte Doctrine de l'Église du Christ » (sommairement : l’enseignement de l’Eglise telle qu’on le trouve dans les Ecritures et les définitions des Conciles) et d’autres points plus mineurs ou carrément discutables, mais dont le traditionalisme fait un critère de vérité et qu'il investit d’une importance démesurée. (Par exemple, certains détails liturgiques chez les Vieux-Croyants russes avaient pris une dimension disproportionnée, ce qui ne diminue en rien par ailleurs la réalité de leur foi et de leur piété.) Il ne s’agissait en aucun cas dans mon esprit (mais n’est –il pas étrange qu’il faille le préciser ?) de la « Sainte Doctrine de l'Église du Christ » elle-même.

Wladimir
Stephanopoulos
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Message par Stephanopoulos »

Lecteur Claude à écrit (au 2ème message de ce fil): " Et, au passage, les modérateurs de ce forum ont lu Vladimir Volkoff..."
Ouais, et y'en a même un qu'il l'a écouté sur la très ultra catholique radio silence http://www.radio-silence.org/.

Ce qu'il dit n'est toutefois pas inintéressant!
Stephanopoulos
eliazar
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Message par eliazar »

Je remercie Wladimir de cette réponse sage, mesurée, et loin d'être inintéressante.

Et puisque cette rubrique avait à l'origine le but précis de "se connaître mieux", je lui dois (au minimum) de préciser, en ce qui me concerne, que je monte trop facilement sur mes grands chevaux lorsque je crois comprendre que mes amours sont attaquées!

...C'est à dire que je pourrais être assez proche de la caricature d'un néo-orthodoxe francophone type. Ou du converti, celui dont les saints canons prennent la précaution de prohiber qu'on l'ordonne aux ordres sacrés; pour les dégâts qu'il pourrait y faire. Règle si sage, mais que le souci légitime d'oeconomie, et l'indulgence de nos Évêques actuels, font peut-être trop souvent négliger (?)

Mais il l'avait déjà compris, d'évidence. Et comprendre est déjà à demi pardonner. Ce que j'espère vivement.
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Charlene
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pudeur ou crainte du nom !

Message par Charlene »

Je pense, en ce qui me concerne, lorsque je me suis inscrite sur ce forum, et c'est la première fois depuis que j'ai internet, j'ai mis spontanément mon prénom et mon nom. Mais il est vrai, que par la suite je me suis dit que j'étais très naïve, qu'un forum demeure un forum et est ouvert à tout le monde. Or, en ce qui me concerne, ma foi en l'orthodoxie m'a ôtée toute suspicion vis à vis des personnes qui côtoient ce site. De plus certaines personnes ont une telle richesse dans leur partage, que de se garder derrière un faux nom je trouve cela bien dommage.
Pour ma part je trouve cela navrant de ne pas pouvoir affirmer son prénom au moins lorsque l'on se trouve dans un débat. Pudeur, manque d'humilité, peur, peu importe
charlène
eliazar
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Message par eliazar »

Bien sûr, je pense comme vous.

Mais je me suis amusé en constatant qu'au début votre prénom-diminutif (un peu inusuel en France, tout de même) vous avait fait prendre pour UN correspondant nouveau !

Comme quoi ... ...
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Antoine
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Message par Antoine »

Charlène a écrit :Pour ma part je trouve cela navrant de ne pas pouvoir affirmer son prénom au moins lorsque l'on se trouve dans un débat. Pudeur, manque d'humilité, peur, peu importe
Un forum n'est pas un club. Il est quelque chose d'impersonnel. On y échange des textes et seulement des textes même si leur sujet touchent fortement la personne puisqu'il s'agit de foi orthodoxe. Il ne saurait se substituer à d'autres types de relations. Si certains écrits vous donnent envie d'entrer plus en contact direct et intime avec l'auteur, alors vous disposez de la messagerie du forum, et plus si affinité. Mais il est essentiel de préserver l'anonymat de ceux qui le désirent, et cette possibilité d'engager un dialogue sur terrain "neutre", permet de répondre à des textes et seulement à des textes et non pas à des individus.
La prise en compte de la personne nécessite un autre type d'échanges qui n'est pas la vocation du forum. Le forum se doit de rester dans une grande neutralité, respectueuse de l'anonymat de la personne même des intervenants. En revanche il se doit d'être d'un grand engagement vis à vis des interventions. C'est ce découplage intervention / intervenant qui permet son fonctionnement. Sinon , vu la sphère religieuse dans laquelle il évolue, la confusion des genres deviendrait vite inévitable. Un forum n'est qu'un forum. Nous n'y jugeons (au sens de apprécier, critiquer, combattre etc...) que des interventions et non des intervenants. Aussi il me semble tout à fait normal et respectable que certains préfèrent n'indiquer qu'un pseudo, renforçant ainsi par là cette neutralité des échanges vis à vis des auteurs et préférant garder leur nom et prénom pour des engagements réels.
Tout le monde n'a pas non plus les mêmes rapports à l'écriture et la même distanciation vis àvis de sa propre production.
Il est donc important que le forum permette à chacun de fonctionner dans les échanges comme il l'entend, les modérateurs étant là pour veiller à ce que ce fonctionnement reste possible.
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