Bac et avortement

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romaric
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Bac et avortement

Message par romaric »

Je ne sais pas si vous le savez, mais cette année en bac L l'épreuve anticipée de français consistait à argumenter ne faveur de l'avortement (c'est de telles épreuves qui remplacent les épreuves véritablement littéraires...) et d'expliquer en quoi il diffère de la contraception.
Comment soutenir après cela (et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres) que la République n'est pas une invention satanique destinée à perdre les âmes...
Jean-Serge
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Précision

Message par Jean-Serge »

Il s'agissait de l'épreuve de Sciences de la Vie et de la Terre en section littéraire. Quant au caractère satanique de la République, des monarchies ont également autorisé l'avortement...

http://www.libertepolitique.com/public/ ... hp?id=1286
LE SUJET
(les candidats devaient répondre à 4 questions) :

1- Indiquer les effets de la pilule sur l'ovaire, la muqueuse utérine et la glaire cervicale.
2- Expliquer le mécanisme par lequel agit cette pilule.
3- Citer 2 autres moyens contraceptifs. Donner le principe de leur action contraceptive
4- Dégager des arguments en faveur de l'autorisation légale de l'IVG en France et argumenter l'idée selon laquelle l'avortement n'est pas considéré comme un moyen de contraception à partir du document suivant :

"IVG : la stabilité des chiffres cache de nouveaux comportements"
"Trente ans après l'entrée en vigueur de la loi Veil, "la contraception et, en cas d'échec, le recours à l'IVG ont permis le passage d'un modèle de maternité sous contrainte à celui de maternité choisie, contribuant ainsi à redéfinir la parentalité au féminin, comme au masculin" estime "Population et Sociétés".
Et, contrairement à ce qu'affirmaient les opposants à l'avortement lors de l'adoption de la loi, la légalisation de l'IVG n'a pas eu d'impact démographique.
“Une IVG ne constitue pas une naissance en moins mais une naissance reportée à plus tard dans un contexte plus favorable" explique Mme Bayes.
La fécondité française, qui avait fortement baissé de 1964 à 1976, est stabilisée : depuis trente ans, le nombre d'enfants souhaités par les français est inchangé et les femmes en ont toujours autant. " Extrait du Monde du 9 décembre 2004
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romaric
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Message par romaric »

Cher Jean-Serge,
La monarchie constantinienne est morte en France en 1793 et en Russie en I917. Ce que l'on continue d'appeller monarchie ne sont plus que des républiques modernistes couronnées, dans lequelles le christianisme ne joue plus aucun rôle (voir l'Espagne et son "mariage" homosexuel récent avec adoption à la clé).
Même s'il s'agit d'une épreuve de SVT, il est scandaleux de demander aux élèves des arguments en faveur de l'avortement, alors que certains d'entre eux (les chrétiens, mais aussi les juifs et les musulmans) le considèrent (ou devraient le considérer s'ils étaient cohérents) comme inadmissible. Où est la fameuse liberté de pensée dont se gargarise la Démon-cratie?
Jean-Serge
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Message par Jean-Serge »

Louis XVI n'était pas orthodoxe... Donc comment parler de monarchie
constantinienne, l'Eglise en France à l'époque n'étant pas orthodoxe!!! Pourquoi pas l'Arabie saoudite monarchie constantinienne tant qu'on y est!!
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Jean-Serge a écrit :Louis XVI n'était pas orthodoxe... Donc comment parler de monarchie
constantinienne, l'Eglise en France à l'époque n'étant pas orthodoxe!!! Pourquoi pas l'Arabie saoudite monarchie constantinienne tant qu'on y est!!

Le terme de "monarchie constantinienne" s'applique à un type de régime politique dans lequel le souverain se voulait le défenseur du christianisme et estimait tenir son pouvoir de Dieu et non des hommes. Le terme n'exige pas de connotation orthodoxe particulière. Voulez-vous censurer l'historien orthodoxe Jean Besse parce qu'il a qualifié l'empereur d'Ethiopie Haïlé Sélassié de dernier souverain constantinien - ce qui est vrai, même si ce souverain assassiné par les communistes en 1975 était monophysite et non orthodoxe?


Il y a quand même, quoique cela vous ait échappé, une différence entre les chrétientés hétérodoxes et l'Islam. La Bible n'est pas le Coran et votre comparaison est d'autant plus dépourvue de sens que le régime séoudien réalise l'idéal musulman de confusion du spirituel et du temporel (qui se réalise dans les deux sens, puisque d'un côté il n'y a pas de vrai clergé et que de l'autre côté il n'y a pas, du moins en théorie, de droit civil indépendant du droit coranique), c'est-à-dire l'exact contraire de la monarchie constantinienne. Constantin n'a pas cherché à faire disparaître le droit romain et à le remplacer par le droit canonique; il a agi en tant qu'épistémonarque en apportant le secours de l'Etat à l'Eglise (par exemple en faisant transporter les évêques qui devaient se rendre au concile de Nicée par les services de la poste impériale) et il a transfiguré le droit de l'Etat en le révisant selon les principes de la morale chrétienne. Certains points de ce droit "constantinien" (interdiction de l'avortement, par exemple) ont été repris par les législations de tous les Etats à majorité chrétienne jusqu'au XXème sièce.

Quand je vous lis, en revanche, j'ai l'impression que vous transposez dans l'Orthodoxie le principe des Décrétales de Grégoire IX (l. I, t. VI, c. 34), pourtant réfuté avec brio par Vitoria au XVIème siècle: comme pour Grégoire IX, les empereurs orthodoxes cessaient d'être des empereurs parce qu'ils n'étaient pas papistes, dans votre idéologie, les monarchies constantiniennes cesseraient de l'être quand leur souverain n'était pas orthodoxe. En fonction de cette idéologie, une réalité politique objective comme une "monarchie constantinienne" disparaîtrait dès lors que le chef de l'Etat n'aurait pas été orthodoxe.
Ce n'est pourtant pas de cette manière que réagissaient les orthodoxes. Il est d'usage dans l'Eglise de commémorer le chef de l'Etat lors de la liturgie, même s'il n'est pas orthodoxe (sauf que l'on ne commémore par leur prénom que les chefs d'Etat orthodoxes). On n'a jamais considéré dans l'Eglise que le "péché enlevait le pouvoir"; ce sont des idées à la Wycliffe. Il me paraît très inquiétant de vouloir dénier des réalités historiques objectives dès lors qu'elles se sont passées en dehors de l'Eglise.

Pour reprendre l'exemple cité de Louis XVI, sa mort fut perçue dans toute l'Europe comme le signal d'une offensive de grande envergure contre la monarchie constantinienne, et ce n'est pas par hasard que le tsar Alexandre Ier, peu de temps après l'entrée de l'armée russe dans Paris en 1814, tint à assister à une pannychide célébrée par les aumôniers orthodoxes pour le repos de l'âme du roi de France sur le lieu même où il avait été guillotiné.

Maintenant, je suis frappé que des gens persistent à voir un caractère purement politique aux actes de gens qui faisaient brûler les reliques des saints, comme le représentant en mission Simon Lejeune le fit du corps incorrompu de mon saint patron. Il s'agissait pourtant des reliques d'un saint orthodoxe. A moins que des reliques cessent aussi d'être des reliques dès lors que le pays n'est plus à majorité orthodoxe?
Jean-Serge
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Message par Jean-Serge »

Très intéressant mais pas d'accord, je reviendrais longuement sur ce point...
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romaric
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Message par romaric »

Cher lecteur Claude,
Je ne peux rien ajouter à ce que vous avez dit: nous sommes parfaitement d'accord. Et je trouve tout à fait étonnant que le sentiment moinarchiste ne soit pas plus fort chez certains orthodoxes. Il suffit pourtant de lire Eusèbe de Césarée pour constater que la monarchie est le moins mauvais des systèmes.
La Démocratie, qui pense que la vérité n'existe pas, puisqu'elle la soumet aux fluctuations de l'opinion à la mode, ne peux pas ne pas être, d'une façon ou d'une autre, anti-chrétienne.
Je ne sais pas quel parent orthodoxe serait heureux de savoir que l'on oblige son enfant, pour avoir son bac, à faire l'apologie du meutre des enfants à naître.
Jean-Serge
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Deux questions avant ma réponse

Message par Jean-Serge »

lecteur Claude a écrit : Le terme de "monarchie constantinienne" s'applique à un type de régime politique dans lequel le souverain se voulait le défenseur du christianisme et estimait tenir son pouvoir de Dieu et non des hommes. Le terme n'exige pas de connotation orthodoxe particulière.

Maintenant, je suis frappé que des gens persistent à voir un caractère purement politique aux actes de gens qui faisaient brûler les reliques des saints, comme le représentant en mission Simon Lejeune le fit du corps incorrompu de mon saint patron. Il s'agissait pourtant des reliques d'un saint orthodoxe. A moins que des reliques cessent aussi d'être des reliques dès lors que le pays n'est plus à majorité orthodoxe?
Deux questions avant que je ne vous rédige et poste ma réponse...

1° Par "monarchie constantinienne" entendez-vous la symphonie?

2° C'est quoi cette histoire de reliques brûlées? Qui en a parlé? Quel lien avec la monarchie constantinienne? J'ai fait une recherche google Simon Lejeune, je ne trouve personne... de particulier
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romaric
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Message par romaric »

Cher Jean Serge,
L'histoire des reliques brûlées n'est qu'un épisode pami d'autres de la persécution satanique qu'eut à subir ce qui restait de christianisme dans le Royaume de France durant la Révolution francaise.
Religieuse violées, torturées et tuées, prêtres subissant le même sort, enfants empalés sur les piques de brutes avinés chantant "ah! Ca ira!"...
Tels sont les spectacles que l'on pouvait contempler durant cette période de soi-disant "libération"...
Le premier génocide (ou tentative de génocide) de l'histoire eut lieu en Vendée. Les soldats des "colonnes infernales" de Tureau (c'étaient leur surnom, ce n'est pas moi qui extrapole) avaient pour mission de tuer tous les "brigands" vendéen, hommes, viellards, femmes et enfants. C'est seulement grâce à Thermidor qu'ils ne purent finir leur odieuse besogne.
Le nom du CRIMINEL CONTRE L'HUMANITE Tureau figure d'ailleurs en bonne place sur l'Arc de triomphe...
Jean-Serge
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Message par Jean-Serge »

Je suis au courant de ces faits... notamment en Vendée où des archives rapporteraient qu'on jetait vivant des gens dans des fours allumés; le four crématoire serait donc une invention républicaine? En revanche, je n'ai jamais entendu parler de Simon Lejeune... Qui est-ce?

Je voudrais savoir avant de vous répondre si par monarchie constantinienne vous entendiez "symphonie". Parce qu'en matière politique, j'aurais volontiers des choses à dire... (ce que je ferais)
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romaric
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Message par romaric »

Cher Jean Serge,
La monarchie constantinienne applique en effet le principe de la "symphonie" entre l'autorité temporelle et l'autorité spirituelle. La théorie papiste des deux glaives, inventée par Boniface VIII dans sa bulle "Unam sanctam" s'y oppose formellement, mélangeant les deux pouvoirs. Elle ne fut d'ailleurs presque jamais mise en pratique, en France en tout cas.
Le régime français est donc resté constantinien malgré l'hérésie romaine.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je ne sais pas qui est ce Simon Lejeune. En Vendée il y eu des crimes des deux côtés, en particulioer celui de ce boulanger vendéen placé à rôtir dans son four par les républicains, parmi d’autres massacres. Il n’empêche qu’aujourd’hui encore des gens du pays racontent des faits de cette époque sur place en disant : « Nous on était cachés ici en embuscade, on LES attendait…»

Mais un des faits d’armes les plus héroïques de la Ière Guerre mondiale, la “Tranchée des baïonettes” fut le fait, du côté français, d’une unité recrutée en Vendée, dans la région des Herbiers (parmi eux il devait bien y avoir des membres de la “Petite Église”, toujours réfractaire) qui se sont fait hacher menu, au propre et au figuré, dans un atroce combat à l’arme blanche, pour la défense de la patrie républicaine.

Romaric a écrit :
je trouve tout à fait étonnant que le sentiment moinarchiste ne soit pas plus fort chez certains orthodoxes
La confusion vient me semble-t-il de ce que la monarchie constantienne n’était pas héréditaire. L’empereur était proclamé par le Sénat puis acclamé par l’armée avant d’être oint du saint Chrême. Or quelle différence y a-t-il entre la monarchie non-héréditaire et un régime démocratique ? Le mode de choix du successeur et la durée limitée du mandat. Et lorsque un empereur était renversé, le patriarche ne semblait pas hésiter à oindre celui qui prenait le pouvoir, parce qu’il avait été désigné par la Providence. Le pas essentiel sera franchi le jour où un président de la République recevra l’onction…

Oui ça paraît absurde et invraisemblable ! Mais soumettre le pouvoir politique à l’alternance électrorale par une limitation du mandat dans le temps n’est pas plus absurde que de le soumettre aux aléas des armes, que ce soit au cours des guerres ou des attentats politiques.

Si les sujets du bac sont absurdes, je ne sais pas s’il faut en incriminer la démocratie où plutôt le règne de la philosophie des Lumières, fille lointaine mais légitime du schisme occidental.
Jean-Louis Palierne
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romaric
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Message par romaric »

Cher Jean Louis,
Le mérite de la monarchie française est exactement celui d'avoir soustrait la désignation du souverain à la loi du plus fort, assurant une grande stabilité.
Quant à la philosophie des Lumières que vous dénoncez à juste titre, elle est justement la mère de la démocratie actuelle. Car il ne s'agit pas que du mode de désignation des gouvernants dans ce que l'on appelle la démocratie moderne, mais de toute l'idéologie anti-chrétienne relativiste et humaniste qui la sous-tend.
paraclésis
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choix de celui qui exerce le pouvoir

Message par paraclésis »

Je ne vois pas en quoi le choix de celui qui exerce le pouvoir, serait meilleur dans une monarchie ( héréditaire ou le fait du plus fort dans le métier des armes,) que dans un processus d'élection.
Ma préférence va donc à un choix démocratique, qui respecte le principe pour moi très chrétien qu'une personne est une personne et que son opinion peut valoir celle de toute autre personne.
J'ai aussi grand respect pour le système du tirage au sort, tel que nous en avons encore une trace dans le choix des jurés d'assises, et tel que la république de venise je pense l'avait amélioré.
Le tirage au sort était jusqu'à récemment le moyen de désigner le patriarche d'Alexandrie parmi trois noms retenus.
Le tirage au sort est signalé dans le NT pour le choix des diacres.
Quel est son principe ? On dresse la liste des dignes et on s'en remet au sort.
Pour ce qui fut de la monarchie en France, je n'ai aucun regret, même si je déplore les excès qui furent accomplis lors de sa cessation.
en-arké-o-logos
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Il est bien évidente que ceux qui ont initié la chute de la monarchie avaient bien l’intention de commettre un sacrilège beaucoup plus que de créer un nouvel ordre politique. Le mouvement qu’ils avaient mis en mauche a pris une tournure qu’ils n’avaient pas prévue, plusieurs groupes successifs se sont substitués les une aux autres, et certains y ont même perdu la tête à leur tour.

Cela dit je ne rejette aucunement la démocratie électorale. L’expérience, et particulièrement l’expérience d’aujourd’hui nous montre que le corps électoral ne se laisse pas facilement manœuvrer et que certains groupes ou individus qui ont pu se prendre comme les élus de la Providence finissent désavoués.

Je rejette par contre la philosophie moderne et ce que le père Justin appelait la philosophie de l’homme-Dieu (pour lui le christianisme est la philosophie du Dieu-homme).

Mais quand au choix des gouvernants, je ne vois pas comment l’hérédité peut être préférée au consensus du peuple.

Le tirage au sort est considéré dans l’Église comme le choix du saint Esprit. Il a été pratiqué au moment de l’élection de “l’Apôtre suppléant” : Matthias. Cet événement nous montre la voix et a parfois été suivi lors des élections épiscopales.
Jean-Louis Palierne
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