Fraternité Orthodoxe Nikaia

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Antoine
Messages : 1782
Inscription : mer. 18 juin 2003 22:05

Fraternité Orthodoxe Nikaia

Message par Antoine »

Eliazar, vous signez vos messages avec la présidence affichée de ce mouvement.
Alors Nikaia c'est qui, quoi, quand, comment, où, combien?
eliazar
Messages : 806
Inscription : jeu. 19 juin 2003 11:02
Localisation : NICE

Message par eliazar »

Cher Antoine, c'est bien de l'honneur - pour peu de chose en réalité.

Cela n'a jamais été un mouvement, mais une simple fraternité de prière.

Elle a été fondée à Nice, il y a une dizaine d'années; son nom de "Nikaia" n'avait qu'un rapport secondaire avec le nom grec initialement donné à notre ville par ses fondateurs phocéens. Nikaia est comme on sait le nom de la ville conciliaire de Nicée, près de Constantinople - mais aussi d'un faubourg d'Athènes. Cela désignait à l'époque de la fondation de Nice un attribut de la déesse Athèna : "celle qui procure la victoire". Comme le tout premier évêché de Nice/Nikaia (orthodoxe bien sûr, à l'époque) a été celui de la cité grecque (l'actuelle basse ville, autour du port, sous la colline du château où se trouvent les vestiges de la primitive cathédrale), nous sommes partis (pour baptiser notre fraternité) de l'ambivalence de cette définition - qui aurait pu aussi bien s'appliquer à la Mère de Dieu, comme étant la mère du Vainqueur de la mort, ce qui expliquerait que la ville grecque primitive, une fois devenue chrétienne, ait gardé ce nom qui était à l'origine païen.

La ville romaine, elle, était dans les collines et ne s'appelait pas Nikaia,mais Cemenelum; c'est l'actuel quartier résidentiel de Cimiez. Elle a été détruite par les invasions barbares, les survivants sont allés se réfugier sur la côte, dans la Nikaia grecque plus facile à défendre. C'est déjà l'histoire du haut Moyen-Age.

Dans les premiers mois de sa fondation, notre fraternité comptait une demi-douzaine de membres. Le bulletin mensuel de "Nikaia" avait l'ambition (qui se révéla un peu décevante) de faire connaître l'orthodoxie aux lecteurs non orthodoxes: j'avais beaucoup de correspondants depuis les émissions de radio que j'avais réalisées à Paris.

La fraternité eut un succès d'estime, atteignit environ 900 adhérents en deux ou trois ans - qui s'engageaient à prier en commun une réduction de l'office orthodoxe de complies, chaque soir. Et à prier selon l'exhortation de st Paul (1 Thess. 5, 17).

Mais une connaissance plus approfondie de la doctrine (et de nos adhérents-lecteurs) nous amena à restreindre volontairement ce nombre et à transformer tous ceux que l'orthodoxie n'intéressait qu'à titre "amical" ou "curieux" en simples abonnés.

Nous avions pourtant encore gardé notre première ambition : créer une paroisse orthodoxe francophone qui n'existait pas à Nice (mise à part celle de l'ÉCOF). Nous avions même trouvé une ancienne chapelle (désaffectée) de collège religieux, dans le Vieux-Nice, avec l'appui d'un vieux Mgr catholique très chaleureux, et bien vu de son évêque...

Mais le nôtre évêque tint à s'en occuper directement avec son collègue catholique romain - et en un rien de temps notre projet fut remplacé par celui d'un simple centre de documentation orthodoxe et de réunions oecuméniques. Le prêtre francophone (un ex-VCO du bd de Sébastopol rallié à Constantinople) qui devait être le desservant de cette paroisse fut à son tour appelé par notre évêque à d'autres tâches... et le conseil paroissial (uniquement grec) s'opposa fermement à courir le risque de perdre une partie de ses paroissiens francophones, ce qui serait sans doute arrivé si nous étions autorisés à créer cette nouvelle paroisse - dont notre évêque avait ouvertement patroné le projet, au début! Au point, même, d'ordonner pour cela notre ami transfuge du bd de Sébastopol...

Bref, nous étions maintenant assis entre deux chaises, et on éloignait l'une de l'autre dès que nous avions le dos tourné. Le bulletin devint une simple "production mensuelle" de la fraternité, les anciens adhérents de simples abonnés, et quelques années plus tard leur nombre diminua.

Comme tout le travail de ce qui était devenu une petite revue reposait de plus en plus sur le président tout seul, il se lassa. Et nous revînmes au tout petit noyau, presqu'en l'état initial. N'ayant plus à couvrir les frais d'une publication mensuelle, nous décidâmes de ne plus demander qu'une cotisation "de rachat" - pour ne pas avoir en plus les complications d'une comptabilité, de rappels annuels, etc.

Dans ce processus de déception, nous avons eu tout de même une petite joie : deux de nos premiers adhérents catholiques étaient devenus orthodoxes! Ils le sont toujours, Dieu soit loué! Mais ils habitent très loin du siège et nous ne nous voyons plus que de loin en loin, si par ailleurs nous restons en communion par la prière, et le courrier ou le téléphone. Mais une grosse déception aussi : un autre, qui était même devenu moine, a défroqué et est retourné au catholicisme romain. Les avatars de tout rêve, sans doute.

Que dire d'autre ? Nous sommes toujours une dizaine, épars mais qui nous aimons toujours - et qui aimons toujours l'orthodoxie, même si les uns sont oecuménistes et les autres pas. Et si l'un des tout premiers fondateurs est retourné à l'ÉCOF -sans illusions, certes, mais parce que l'évêque grec l'avait un peu trop dégoûté de se rallier au Patriarcat de Constantinople. Il est toujours des nôtres : nous avons perdu notre belle intransigeance, préférant éviter d'éteindre la chandelle qui fume encore...

Quant à ma signature, c'est celle dot je me sers pour signer mes traductions, pour des raisons d'éthique financière entre autres (je ne veux pas tirer de gains, même minimes, de ce que je fais pour l'orthodoxie). Comme le formulaire du nouveau forum demandait au nouvel entrant que j'étais des précisions de ce type, je les ai données - mais maintenant, je me suis aperçu que lorsque j'oublie de les dé-cocher, elles paraissent au bas de mes mèls même quand ce ne sont pas des traductions. A ce propos, j'aimerais savoir comment faire pour supprimer cela : merci à Apostolos ou à toi de m'indiquer le processus.

Éliazar
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