UN PARCOURS DU COMBATTANT

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eliazar
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UN PARCOURS DU COMBATTANT

Message par eliazar »

Antoine a écrit, le 9 avril, dans la rubrique « LE NOUVEAU PAPE » :
<< Le qualificatif d’hérétique n’est certainement pas à jauger à la façon dont on reçoit un fidèle dans l’Église. Ce n’est pas parce qu’on a reçu un fidèle par la Chrismation qu’il n’était pas hérétique auparavant. Et l’encyclique appelle bien hérésies le filioque et le papisme et dénonce l’aspersion comme contraire à l’Évangile. On ne peut pas dire que la non réitération du baptême est une preuve de non hérésie. Elle est une économie appliquée aux catholiques romains en souvenir de l’appartenance passée de Rome à l’Église, et on tient également compte du fait que la formule Trinitaire qui a été prononcée dans la communauté hérétique, était, elle, conforme; car elle contient en elle-même, dans son énoncé littéral prescrit par le Christ lui même, la Vérité trinitaire; même si l’interprétation en est complètement faussée et si l'hérésie filioquiste introduite derrière la formule en altère le sens sans en altérer les mots.
<< Mais la formule n'est pas magique et la chrismation s'impose justement parce que cette formule a été appliquée dans l'hérésie. >>
Je voudrais simplement apporter une lueur d'humour (involontaire) dans une discussion que je trouve assez passionnante par ailleurs. Si cet humour dérangeait qui que ce soit, qu'il ou elle veuille bien accepter mes excuses fraternelles par avance : l'humour n'est (ici) pas de mon fait. C’est la raison pour laquelle j’ai préféré publier ce témoignage un peu trop personnel sous un autre titre ; du reste, le sujet en soi me semble dépasser de beaucoup le vacarme et la médiatisation abusivement suscités par la mort de JP 2 et l’élection de son successeur.

*

Catholique romain par mon baptême, administré peu après ma naissance, j’étais devenu athée (mais vaguement "spiritualiste") autour de l'adolescence. Ayant été comme obligé de « découvrir » - à 24 ans - que Dieu existait bien en effet, cela m'a occasionné un choc bien compréhensible et je me suis précipité dans la communauté catholique romaine qui avait été celle de ma famille. Hélas, je n'ai pas tardé à y reconnaître tout ce qui m'avait conduit à l'athéisme ... moins cet athéisme lui-même, dans quoi je ne pouvais décemment plus me réfugier. Ma position devenait terriblement inconfortable.

J'ai donc adopté une attitude d'exilé de l'intérieur : profitant des sacrements, dans la paroisse la plus proche de mon domicile, mais ne vivant complètement ma foi que dans le cadre étroit de mon foyer. Musicien, j'avais heureusement la chance de chanter à peu près juste et je pouvais ainsi participer aux offices (et pallier aux discours creux) en me réfugiant à la tribune du choeur - où par la grâce d'un curé excellent musicien, nous chantions une liturgie dite « grégorienne » presque parfaite.

Les anti-grégoriens forcenés de l’après Vatican 2 m'ont donc libéré complètement de cette cascade d'ambiguïtés. J'ai cherché à droite et à gauche et me suis pratiquement résigné à ne rien trouver de solide où m'intégrer ; j’ai donc cessé toute pratique communautaire. C’est à ce moment là que le hasard d'un changement radical de situation m'a fait habiter tout près d'une église melkite, dite "grecque catholique", c'est à dire une paroisse libano-syrienne, de rite byzantin, dans laquelle les non-arabophones étaient tolérés (presque avec une pointe de commisération) par une obligation évidente : cette communauté dite grecque-catholique dépend administrativement (et dogmatiquement, quoique son clergé en dise) du Vatican. Dans le cas de cette paroisse parisienne, elle dépend donc de Mgr Lustiger, l’archevêque latin de Paris.

La liturgie de st Jean Chrysostome, qu’on y chante partie en grec et partie en arabe translittéré, étant une découverte merveilleuse pour moi (privé que j’étais depuis des années du chant grégorien), je me suis rattaché à cette paroisse et suis entré au choeur.

C'est là que j'ai connu des uniates particulièrement bien au courant de la véritable doctrine orthodoxe, et qu’ils m'ont discrètement guidé vers des lectures un peu plus consistantes que le bulletin paroissial. J'ai ensuite rencontré le P. Denis (Guillaume, alors encore moine catholique romain, et même diacre du souverain pontife romain) qui a bien voulu m'aider à moins mal chanter les offices, et m'a fait participer avec lui à un congrès "oecuméniste", à Florence, où j'ai fait la connaissance du P. Boris (Bobrinskoï). Je lui ai demandé de me guider (à notre commun retour à Paris) dans les voies de l'orthodoxie, ce qu'il a fait avec une paternité spirituelle que je ne puis oublier. Je suis entré dans le choeur de la "Crypte" de la cathédrale orthodoxe russe de la rue Daru – que j’ai ensuite quitté pour rejoindre la paroisse grecque des saints Constantin & Hélène, à Montmartre, où j’ai eu le bonheur de trouver l’exemple d’un excellent protopsalte byzantin, Syméon, et de rencontrer Jean-Louis Palierne, Gregorios Papathomas (alors étudiant à St-Serge) et quelques autres amis, comme les Athéniens Spyros et Anna Marinis - dont la fidélité m’a beaucoup aidé à entrer plus avant dans cette orthodoxie dont j’essuyais alors maladroitement les plâtres.

Enfin j'ai été reçu dans la Sainte Église, par la chrismation et l'adhésion à la foi des sept premiers Conciles Œcuméniques – ce qui impliquait bien sûr la renonciation aux erreurs des Latins, c’est à dire de l’ex-patriarcat de Rome. Jusque là, rien de bien extraordinaire, si ce n'est que j'avais tout de même cheminé jusqu'à la cinquantaine bien sonnée avant d'y arriver . Comme je dirigeais à cette époque les émissions orthodoxes hebdomadaires sur Radio-Notre-Dame (il ne s’était pas trouvé d’orthodoxe qui soit disponible pour s'en charger, et faute de mieux on a confié ce poste à l'uniate que j'étais encore), mes fonctions me plaçaient sous la houlette de l'évêque grec Stephanos (Charalambidis, devenu depuis métropolite de Tallin), et donc du métropolite Jérémie. Ma chrismation a été de ce fait accomplie à la cathédrale orthodoxe grecque Saint-Étienne, rue Georges Bizet à Paris, conjointement par l’évêque Stephanos, le P. Boris (Bobrinskoï) et le prêtre de la paroisse des saints Constantin & Hélène, le P. Andreas (Fyrillas), dont la patience si paternelle accomplit de véritables miracles en dépit de mon mauvais caractère.

Puis je dus quitter Paris et rejoindre mon Comté de Nice natal, et la paroisse orthodoxe grecque St-Spyridon, dans le chœur que dirigeait Alexandre Arzimanoglou. Au bout de quelques années, supportant de moins en moins facilement les contraintes (liturgiques entre autres) d’un œcuménisme dans lequel j’étouffais, je décidai de rejoindre la plus proche paroisse V.C.O. – qui était à Lyon : j’avais rencontré à Paris le P. Ambroise (Fontrier) et celui qui devait devenir l’actuel évêque VCO Philarète, et succéder à l’évêque Photios, lors de son départ. Cette entrée chez les VCO compliqua encore ce que j’appelle mon « parcours du combattant » : l’évêque Photios exigea que je fusse baptisé - puisque les VCO ne reconnaissent aucune validité au baptême latin qui m’avait été conféré à ma naissance. Ce n’était pas une mince affaire ; je persistais à croire qu’il ne pouvait y avoir qu’un seul Baptême, et il me fallut un grand effort d’humilité pour me soumettre à l’exigence de mon nouvel évêque. Je fus donc baptisé par le rite de la triple immersion – si émouvant, surtout à l’âge adulte.

De graves problèmes personnels m’amenèrent enfin à rejoindre Nice – et cette fois je demandai mon rattachement provisoire à la paroisse de la cathédrale russe Saint-Nicolas. L’évêque « russe » était à l’époque un Anglais, Paul (Alderson), qui ne m’accepta qu’à la condition que je serais d’abord re chrismé « puisque j’étais passé à l’hérésie » depuis ma première chrismation. Là encore, je me soumis avec un certain effort, car je continue à considérer qu’en fait d’hérésie, l’actuel œcuménisme au nom menteur en est une, et de taille – alors que l’intransigeance (un peu forcée, c’est vrai) des VCO ne me semble guère mériter que le nom de schisme « intra-orthodoxe », si je puis dire. Mais l’évêque avait parlé et je m’inclinai ; ma seconde chrismation fut effectuée en son nom par un ami de longue date, le si fidèle et dévoué hiéromoine (aujourd’hui archimandrite) Nicodème.

J’en suis resté là. Mais si je me suis permis de raconter tout ce qui précède, c’est en écho à l’autre intervention que Jean-Louis (Palierne) a faite sur notre Forum le même jour que celle d’Antoine :
<< … / … on emploie aujourd’hui couramment le mot “hérésie” pour désigner toute doctrine s’écartant de la stricte orthodoxie. Mais les Pères, avant toute chose, pour classer les groupes hétérodoxes, s’intéressaient d'abord à la formule et au rituel utilisés pour conférer le Baptême. Tout groupe qui baptise en vue du salut et pour effacer le péché de nos ancêtres en disant “au nom du Père, et du Fils, et du saint Esprit”, ne peut pas être classé comme hérétique, mais doit être considéré comme schismatique.

<< La preuve en est que les fidèles de l’arianisme, que les Pères ont rejeté et combattu avec la plus grande énergie, ne devaient cependant pas être baptisés, mais recevoir la Chrismation. Ce n’était pas une reconnaissance du Baptême, que les ariens ne pouvaient donner, puisqu’ils étaient hors de l’Église, c’était pour ajouter à ce Baptême vide la Grâce que seule l’Église peut donner à un Baptême, car on ne doit pas réitérer le Baptême.

<< Lorsqu’il s’agit des catholiques, qui depuis longtemps se sont écartés de l’Église … / … on ne peut pas non plus réitérer leur Baptême, qui est toujours donné dans la forme correcte, puisqu’on a vite oublié et corrigé les fantaisies des jeunes prêtres de l’après-Vatican II qui baptisaient “au nom de la Puissance, de l’Amour et de la Sagesse”. La difficulté vient de ce qu’il s’agit d’une hérésie qui a longtemps conservé les attributs apparents d’une véritable Église, qui paraît justifier son existence et la rationaliser par une théologie scolastique des “sacrements” et de la “succession apostolique”, qui n’a gagné que lentement et pas à pas les pays d’Europe occidentale (par exemple l’Église gallicane), qui se bâtit une auréole de sainteté par l’action charitable et sociale, sans oublier le Sacré Cœur et l’Immaculée Conception, etc.

Pour ma part, je crois que cette construction apparemment imposante n’est qu’une tour de carton-pâte, près de s’écrouler, et qu’une profonde crise spirituelle taraude nos contemporains… >>
* * * * * *

Pour en finir avec ces souvenirs un peu trop personnels, c’est bien en effet une sorte de « parcours du combattant » que doit accomplir un chrétien occidental lorsque le Saint Esprit le pousse avec insistance à revenir à la Foi droite, qui a été jadis celle de nos plus lointains ancêtres. Jean-Louis a raison de le redire, à temps et à contre temps - et qui qu'en grogne. Et il est non moins vrai que nous, les « néo-orthodoxes », posons à nos frères du clergé orthodoxe beaucoup de problèmes auxquels ils n’ont guère été préparés par leurs années d’études - généralement accomplies au sein de leur propre peuple, plus ou moins profondément orthodoxe, par ailleurs - et dans des pays très éloignés, en tout cas de culture assez peu concernée par nos crises spirituelles occidentales, qui ne leur sont pas familières.

Je suis bien obligé de le reconnaître : il faut avoir la Foi chevillée au corps (et surtout une solide assistance du Saint Esprit) pour résister à une telle avalanche : de deux Baptêmes (!)forcément contradictoires, quoiqu'ils aient tous deux été accomplis "en la mort et la résurrection" du (même) Christ ... et en plus, entrecoupés par deux chrismations!

Et encore, j’ai eu la chance inouïe de ne pas passer par l’ECOF, même si je l'ai frôlée de près ! ! ! En tout cas, j’aimerais savoir si d’autres que moi ont eu, eux aussi, à vivre de leur côté des parcours aussi tourmentés …
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
GIORGOS
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PENSÉES SUR VOS BAPTÊMES...

Message par GIORGOS »

+
Cher frère,
J’ai lu avec intérêt votre message, où vous nous donnez le récit de vos tribulations dans un premier temps pour devenir orthodoxe, et depuis non pour être orthodoxe, mais pour être « canonique » aux yeux de vos curés…
J’ai apprécié beaucoup votre « touch of humour », alors subi involontairement sans doute aucune, mais maintenant vu avec joyeuse résignation.
L’affaire serait totalement risible s’il ne fût qu’il y eu une petite chose oubliée, non par vous, mais de par le clergé : la réitération du Baptême est interdite.
Je ne prétends pas être juge de personne, et moins de sa bonne ou mauvaise volonté, mais je ne puis oublier que quand nous récitons le Symbole de la Foi, nous proclamons « Je crois en un seul baptême ».
Nous savons très bien que les rites baptismaux des communautés chrétiennes de l’Occident ils sont ou bien inexistantes aux yeux de l’Eglise, donc non avérés, nuls de toute nullité; ou formules rituelles vidées de tout contenu symbolique et mystérique.
Nous sommes ici tous (ou presque tous) d’accord sur ce point a propos de l’invalidité du baptême des latins et d’autres hétérodoxes, mais tous (ou presque tous) soutenons la possibilité de remplir cette forme rituelle avec le don du Saint Esprit (vous savez... le exemple du verre vide).
N’est pas ici le problème, mais il se trouve dans le fait de que une fois que vous avez été reçu dans le sein de l’Eglise par la chrismation ou par la confession, vous étiez devenu membre pleine du Corps du Christ, de même que si vous aviez été reçu par le baptême.
Il me semble qu’après l’économie réalisée il n y a pas lieu pour appliquer l’acribie.
Ici je prie pardon aux amis de « Sébastopol » aux qui je dois autant, pour la critique a son "rigorisme", mais je trouve qu’il y a eu une faute contre la foi envers la Sainteté de l’Eglise, puisque ils auraient reconnu un baptême antérieur.
Mais pourquoi pas une chrismation ?
S’il a eu un excès d’économie ce n’est pas votre faute, et par ailleurs l’Eglise (authentique et véritable, disons le) peut rendre pleine toute réception, ainsi la du malfaiteur au Calvaire -mort sans baptême- mais avec l’assurance de son vol au Paradis au moment même de sa mort… ou la de l’Abbe Guettée, reçu dans l’Eglise sans "réordination"…
But contre les VCO !!!
Mais, il y a toujours un mais, comme vous savez très bien et aux vos dépens même, ce baptême qu’on ne peut pas appeler « malheureux » par sa sainteté intrinsèque, nonobstant, a été pour vous trouvé invalide par les « russes » du Patriarcat Oecuménique (œcuméniste ?), par raisons que si on ne peut pas dénommer politiques, on peut dire qu’elles sont très sûrement cléricaux.
Si ce n’est pas un autre faute contre l’Eglise, et bien pire, qu’on me le dise !
Parce que, pensez vous que si vous aviez été baptisé parmi les luthériens, les "oecumenistes du patriarchat" auraient ils « réitéré » le baptême ?
But contre les « oecumenistes » !!!
Ainsi et après avoir fait deux partout, je vous désire une bonne et sainte Carême.
Dernière modification par GIORGOS le sam. 16 avr. 2005 5:21, modifié 4 fois.
Giorgos
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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je remercie Giorgos d’avoir rappelé que le Baptême n’est pas réitérable. Les canons de l’Église le soulignent : il y a bien trois méthodes possibles pour la réception des hétérodoxes. La première consiste à les recevoir comme des païens, en les baptisant. La deuxième à les recevoir par la Chrismation. La troisième à les recevoir par une confession de la foi et une abjuration des hérésies, suivies d’une Chirothésie (qu’il ne faut pas confondre avec le Mystère de la réconciliation des pécheurs).

Et l’Église a posé comme principe à la fois que le baptême donné par les hétérodoxe ne saurait donner la Grâce qu’ils n’ont pas, et qu’on ne doit pas réitérer le baptême, mais lui apporter la Grâce qui lui fait défaut. Elle ne considère donc pas le baptême donné par les hétérodoxes comme un automatisme, mais comme un geste qui a dépassé l’hétérodoxie de celui qui l’a fait.

Ce n’est pas une conclusion logique que j'ai adoptée à la suite d’un examen des notions d’hétérodoxie et d’efficacité des Mystères. Comme beaucoup d’occidentaux venus à l’Orthodoxie en me détachant d’une formation intellectuelle rationaliste, j’ai longuement hésité, et j’ai été tenté d’adhérer au maximalisme re-baptismal des groupes zélotes. Mais depuis que j’ai été amené à regarder de près les canons recueillis dans la Tradition de l’Église, je comprends que la logique que nous proposent ces canons dépasse ce que peut expliquer une analyse rationnelle.

Cette manière d'agir suppose que ce que font les hétérodoxes lorsqu’ils donnent un baptême dans la forme correcte qu’ils ont héritée de leur passé orthodoxe révolu, est un geste vain, mais qui doit être respecté par l’Église véritable comme une coquille vide que l’Église doit, non pas “reconnaître”, mais venir remplir de la Grâce qu’elle seule peut donner. Cela veut dire que le geste d’un homme peut dépasser l’intention qu’il veut lui donner. Cela veut dire aussi qu’on ne peut pas si aisément se séparer l’Église. Un pas décisif est franchi, sans doute LE pas décisif, lorsqu’on altère la forme trinitaire du Baptême.

Le critère est donc avant tout la forme que les hétérodoxes donnent à leur baptême, qui est toujours ineffectif. Tout baprême qui est donné en vue du salut par triple immersion “au nom du Père, et du Fils et du saint Esprit” doit être respecté et non réitéré bien qu’ineffectif. Et lorsque l'on baptise des hétérodoxes qui viennent de groupes où l'on a osé altérer la formule trinitaire du Baptême, on ne doit pas parler d'un "re-baptême", car le premier n'en était pas un.

Ce qui embrouille encore un peu plus la discussion, c’est que saint Basile a donné à la première méthode le nome de “réception des hérétiques”, et à la deuxième le nom de “réception des schismatiques”, alors que ces noms sont généralement employés par l’Église dans une acception un peu différente. Mais le lecture des textes de saint Basile montre bien que pour lui le critère qui emporte la décision est la forme trinitaire correcte ou non du baptême nécessairement ineffectif des hétérodoxes. La "qualité" d'une doctrine hétérodoxe s'apprécie avant tout à la forme que ses adeptes donnent à leur baptême. Le reste compte aussi, et saint Basile ne faisait pas de cadeaux, mais dans un second temps.

Mais on ne doit pas donner de ce geste réparateur de l’Église, venant combler la coquille vide, une explication erronée, en disant que l’Église reconnaitrait ainsi le baptême donné par certains hétérodoxes.

D’autre part il est toujours possible qu’une Église locale, réunie en la personne de ses évêques en un synode provincial, adoptent dans certaines circonstances une autre économie (qui peut être plus rigoureuse ou moins sévèree) ; un synode peut en décider ainsi. Ce fut le cas de saint Cyprien pour l’Église d’Afrique, de Firmilien pour l’Église de Césarée de Cappadoce et pour l’Église de Rome. Mais ces Églises revinrent rapidement à la norme universelle, comme témoignent le concile de Carthege, saint Basile de Césarée et saint Grégoire de Rome. Et il ne faut pas prétendre qu’il s’agit là de la position canonique de l’Église.

Cette position canonique de l’Église, pour saint Basile, fait partie de la Tradition orale, non-écrite, qui nous a été transmise par “nos Pères dans la foi”, c’est-à-dire en dernière analyse, par les Apôtres. Plutôt que suivre l’économie décidée par son prédécesseur Firmilien, Basile préférait revenir à cette Tradition, dont il avait trouvée la garantie auprès des “Églises d’Asie”. Il considérait donc que cette Tradition orale, arcane et secrète selon ses propres mots, était l’un des formes de la Révélation, et que c’est d’ailleurs elle qui nous transmet le Canon des Écritures saintes.

Quant au “parcours du combattant” qu’a dû vaillamment parcourir Éliazar, le non-modérateur immodérable (vaillamment parcouru puisqu’il est parvenu au terme), je tians à le rassurer : je connais hélas ! des cas de parcours encore plus longs. Cela fait partie des épreuves qui sont imposées aux malheureux occidentaux qui veulent rejoindre l’Église orthodoxe. Mais où donc se cache l’Église orthodoxe ?
Jean-Louis Palierne
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Emmanuel
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Message par Emmanuel »

Il me semble cependant que l'ont trouve les deux extrêmes.

Il n'y a pas très longtemps, à l'occasion d'une visite dans une paroisse tout ce qu'il y a de plus canonique, je me présentais au prêtre comme un cathéchumène de fraîche date (d'origine catholique romaine), ce que j'etais. Il me repondit que si je le souhaitais, il me recevrait sur le champ par simple profession de foi. Il me connaissait depuis 30 secondes. Assez surpris, je declinai poliment, preferant être reçu dans ma paroisse et en respectant un certain delai.

Si certains eveques ont le pinceau façile, d'autres refusent de chrismer les catholiques romains quand ils ont "deja été confirmés". Mais je pense que je n'apprend rien à Jean Louis Palierne qui mentione cela dans un de ses ouvrages.

Le "parcours du combattant" dont parle Eliazar se situerait peut être plus sur le plan personnel ? Je suis moi même passé par Saint Julien avant de me decider, même si cette halte fut plus brève que la sienne.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Une chose est la position des canons, que j'ai tenté d'exposer de la manière la moins confuse possible, et qui prend sa source dans la Tradition orale de l'Église. Une autre chose est la pratique (la "coutume") particulière à chaque Église (c'est-à-dire à chaque synode canonique), j'en ai donné quatre exemples correspondant à l'époque d'élaboration des canons, et qui ont laissé des traces dans leur rédaction. On pourrait trouver d'autres exemples pour ce que nous pouvons appeler la "période moderne". Encore une autre chose est la marge d'appréciation laissée par l'une et l'autre des deux sources précédentes au discernement charismatique des évêques devant les nombreux cas particuliers personnels qui peuvent se présenter. Une quatrième chose, en plus des canons, de la coutume locale et du discernement épiscopal, est la pratique des prêtres qui prennent souvent des initiatives personnelles dont ils ne mesurent pas toujours la portée.

On doit néanmoins se souvenir qu'il faut toujours en revenir aux canons, qui font partie de la Tradition de l'Église, et donc de la Révélation.
Jean-Louis Palierne
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GIORGOS
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Message par GIORGOS »

+
Cher frère dans le Seigneur, Jean Louis,
J’ai apprécié votre commentaire au sujet de la réception des hétérodoxes dans l’Eglise, un problème qu’est à votre cœur… et aussi au mien.
Il ne s’agit pas seulement d’un affaire académique: nous tous avons, soit parmi nos connaissances, soit dans notre famille même, des gens qui auraient vu d’un meilleur œil son éventuel "conversion" et réception dans l’Eglise si on eut fait facile l’admission au lieu de l’entraver. Mais cette pensée illusoire n’est qu’un mirage dû au indifférentisme issu des formes émotionnelles propres aux fidèles du Vatican et a ceux d'autres «pentecôtismes» ainsi que sa lourde conséquence : la faute de conscience dogmatique. Ils oublient que les disciples de St. Jean le Précurseur, même baptisés par ce grand saint, ont été baptisés a nouveau pour recevoir le Règne des Cieux !
Ainsi je ne puis qu’être substantiellement d’accord avec vous, même si j’ai parfois un penchant pour l’ecclésiologie de St. Cyprien, qui préconise la nécessité absolue du baptême dans le sein d’une Eglise véritablement orthodoxe, et non pas dans des ecclésioles, groupuscules ou factions schismatiques et hérétiques. Tout c’est très bien, mais nous avons vu dans le cas d’Eliazar la mauvaise application de cette doctrine dogmatique- canonique par les tenants de l’œcuménisme plus absolu. Et ceci au nom de la condamnation des schismes et hérésies (les quelles se discerne si bien dans l’ennemi), parce que se veut viser la « concurrence ». Plus orthodoxe que moi, tu meurs !
Mais après tout, en outre il y a les parataxes ou dissensions personnelles, juridictionnelles, politiques, les quelles sont, comme les Eglises en exile, de nature provisoire et que ne devraient pas aller plus loin que la rupture de communion ou la non reconnaissance des faits accomplis que sont en discussion et où la non admission des mystères ne devrait pas s’appliquer.
Et de plus je suis sur, comme j’ai déjà écris, que «n’est pas ici le problème, mais il se trouve dans le fait de que une fois que vous avez été reçu dans le sein de l’Eglise par la chrismation ou par la confession [de foi](*), vous étiez devenu membre pleine du Corps du Christ, de même que si vous aviez été reçu par le baptême.
Il me semble qu’après l’économie réalisée il n y a pas lieu pour appliquer l’acribie [que n’est ici que] une faute contre la foi envers la Sainteté de l’Eglise, [parce que] s’il a eu un excès d’économie ce n’est pas [la] faute [de la personne a qui s’appliqué] , et par ailleurs l’Eglise (authentique et véritable, disons le) peut rendre pleine toute réception, ainsi la du malfaiteur au Calvaire -mort sans baptême- mais avec l’assurance de son vol au Paradis au moment même de sa mort… ou la de l’Abbe Guettée, reçu dans l’Eglise sans "réordination"…”
Je voudrais ajouter que l’Eglise n’est pas un «club» ou l’unique réquisit c’est le payement périodique. Il faut croire, admettre et surtout être prêt à recevoir. L’Eglise nous donne dix, cent, mille fois plus de ce que nous le donnons, et ainsi quand nous sortons après la Liturgie nous portons morceaux du pain bénit, des fleurs, de l’huile des onctions, des cierges, de l’eau… tout pour nous sanctifier, nous et notre maison…
Il peut-être que vous n’étiez pas d’accord avec ce longue raccourci ou qu’il ne soit pas suffisamment clair, faute de pouvoir m’exprimer avec clarté dans une langue que je n’ai très bien, mais je vous prie de me faire savoir votre opinion, parce que j’ai la certitude de que dans l’enceinte de l’intelligence chrétienne, seulement l’amour de la Vérité que n’est que l’Amour du Christ, peut résoudre tout ça.

Giorgos

(*) Comme vous le soulignez et j'aurais dû écrire...
Giorgos
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UN PARCOURS DU COMBATTANT

Message par eliazar »

Il y a déjà un mois (Comme le Temps Passe !...) Emmanuel avait écrit :

"Si certains évêques ont le pinceau façile, d'autres refusent de chrismer les catholiques romains quand ils ont "déjà été confirmés".

N'en déplaise à Emmanuel, il n'y a pas que les évêques orthodoxes qui fassent de la rétention de Baptême ou de Chrismation - et le manque navrant de sainte audace ne leur est pas réservé. Le clergé uniate, lui aussi, a l'art de se vouloir "ami de tout le monde", et "Surtout pas d'histoires avec Rome" ! Comme j'ai l'esprit de l'escalier, je voudrais ajouter à ces témoignages une anecdote qui vaut son pesant de ... moutarde.

Il y a quelques années, une amie qui est heureusement devenue orthodoxe depuis (mais qui n'était même pas encore baptisée) s'était acheminée vers l'uniatisme (à l'époque , je fréquentais moi aussi la paroisse uniate melkite de saint Julien le Pauvre, à Paris) et de fil en aiguille, avait demandé le Baptême.

Comme beaucoup de ceux et celles qui fréquentaient la dite paroisse, nous nagions en eaux troubles - q. e. nous ne faisions pas de nette différence entre l'uniatisme et l'orthodoxie, mais par contre nous imaginions une fausse barrière entre le catholicisme "du Vatican" et l'église "grecque-catholique", puisque le rite de cette dernière était fondé sur le Credo de Nicée-Constantinople, et le professait ouvertement.

Quelle ne fut pas sa stupéfaction en apprenant que Mgr Nasrallah n'était pas autorisé à la baptiser, puisqu'elle n'était pas d'origine libanaise, syrienne ou assimilée ! L'archevêché exigeait qu'elle soit baptisée dans une paroisse de rite latin puisqu'elle était française, née en France !!!

Or, si elle n'était pas encore baptisée, à l'âge adulte, c'était en vertu d'une opposition viscérale (mais tout de même un peu plus informée que cela) à l'église catholique romaine. Dilemne!

Il lui a fallu plusieurs mois de démarches et de contre-démarches pour parvenir à être baptisée dans le "rite oriental" ...et avec le Credo de Nicée-Constantinople. C'était là une autre forme de parcours du combattant !

On lui objecta d'abord qu'elle ne parlait pas arabe; et donc, qu'elle devait être latine à tout jamais ...!

Elle répondit qu'elle était née en Algérie, de parents non-indigènes, et que dans les écoles et lycées français d'Algérie, l'arabe était considéré comme une langue étrangère facultative (et encore!). C'était du reste un faux dilemne, car si elle avait parlé arabe on lui aurait sans doute objecté qu'elle était française de naissance, que la France était la fille aînée de l'église romaine, et pourquoi pas : que sa filiation n'était pas de souche musulmane !

Mais elle jugea plus expéditif de faire valoir que ses parents n'étant eux-même pas baptisés, elle n'était en rien dépendante d'un rite latin qui de toute manière ne pouvait pas être considéré d'office comme inhérent à la qualité de "française de souche" - la République étant laïque, comme chacun sait. Et que lui aurait-on encore pu objecter si elle avait été française de naissance, mais de famille juive, ou protestante ?!

Malgré cela, moitié crainte de la part de Mgr Nasrallah de se faire mal voir par l'archevêché de Paris, moitié mauvaise volonté du Monsignor qui était responsable des rites orientaux au sein de ce même archevêché, elle ne put tout de même pas arriver à obtenir une réponse claire et honnête : le dit responsable fit traîner le dossier jusqu'au moment de partir en vacances ! Sans crier gare, naturellement. Et Mgr Nasrallah n'osa pas baptiser en son absence !!! C'est à dire sans être "couvert" par son autorisation écrite et dûment apostillée.

Ce n'est qu'après le retour du Monsignor à Paris (et sous la menace à peine voilée d'aller se faire baptiser chez les orthodoxes !!!) qu'elle réussit enfin à être admise au Baptême dans le Credo de Nicée ! Ceci dit, les hiérarques en question n'avaient peut-être pas tort de louvoyer ainsi, car la suite des évènements démontra qu'en fait, derrière toutes ces chinoiseries, c'était bien l'orthodoxie qui était en question : cette amie fut chrismée dans l'église orthodoxe grecque moins de deux ans plus tard...

Comme quoi, la sainte liberté des enfants de Dieu finit toujours par avoir raison des palinodies des grands de ce monde. Si puissants - ou si timorés - fussent-ils.
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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Tous ceux qui ont rejoint l’orthodoxie à l’âge adulte ont une histoire, un parcours singulier, parfois plus exotique que celui d’Eliazar. Mais ce qui ressort nettement de son « parcours du combattant », c’est le manque criant d’une Eglise locale. A Paris, il y a trop de choix, si l’on peut dire, toutes les juridictions ou presque étant représentées (j’ai des doutes pour l’Eglise du Japon, mais c’est peut-être parce que je ne parle pas japonais), leurs différends aussi, ce qui permet beaucoup de dérives ; en province, seules les grandes villes offrent plus d’une paroisse et, bien souvent, c’est la distance kilométrique qui régit le choix d’une communauté et, partant, d’une juridiction. En d’autres termes, de fait et non de droit, cela fonctionne comme une Eglise locale avec plus ou moins de bonheur. Mais les querelles juridictionnelles troublent plus qu’elles n’édifient ceux qui viennent à l’orthodoxie pour sa justesse théologique et pour y chercher une vie spirituelle authentique.
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Message par Jean-Louis Palierne »

Il est certainement très regrettable que nous n’ayons pas de véritable Église locale, mais seulement des filiales parisiennes des Église-mères ethniques. Mais il faut faire avec, et dans l’état actuel des choses dans l’Église orthodoxe, je crois que ce pluralisme est moins risqué que ne serait une appartenance unilatérale à l’une ou l’autre des Églises ethniques. Car toutes les Églises ethniques qui “composent” en fait l’Église orthodoxe universelle sont très marquées par des méthodes de pouvoir et de diplomatie qui sont en fait la copie puérile des politiques d’État. Les vieilles émigrations qui se renfermaient dans leur isolationisme ethnique ont été dépossédées de leurs églises d’émigrés par les Églises-Mères qui envoient des diplomates pour les représenter en Occident. Aucun ne cherche à avoir une action pastorale.
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Parcours du combattant

Message par eliazar »

Jean-Louis a écrit :
" ...toutes les Églises ethniques qui “composent” en fait l’Église orthodoxe universelle sont très marquées par des méthodes de pouvoir et de diplomatie qui sont en fait la copie puérile des politiques d’État. Les vieilles émigrations qui se renfermaient dans leur isolationisme ethnique ont été dépossédées de leurs églises d’émigrés par les Églises-Mères qui envoient des diplomates pour les représenter en Occident. Aucun ne cherche à avoir une action pastorale."
Il n'y a sans doute pas que le mauvais pli pris par les hiérarques qui se veulent diplomates. Les émigrés dont tu parles étaient arrivés en Occident sans un sou, sans reconnaissance officielle, méprisés, exploités, considérés comme des indésirables partout. Cela rapproche singulièrement du Christ !

Les diplomates des Églises-Mères, eux, ont leur pain cuit. Et sinon des consignes, du moins une censure intérieure omniprésente : "Surtout ne rien faire qui puisse brouiller le Siège avec le Vatican" - et me faire par conséquent rappeler loin du pays de cocagne, dans une mère-patrie pleine de restrictions diverses".

Cela, par extension, ne rapproche guère des Apôtres qui devaient aller baptiser les nations au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit... pieds nus dans leurs sandales usées, et sans tunique de rechange !

Alors, l'action pastorale ... ... ...

Il ne faut tout de même désespérer de rien. Pour ma part, je suis assez optimiste. A la prochaine persécution sanglante, je crois tout à fait que ces délicatesses d'éléphants dans un magasin de porcelaine disparaîtront chez la plupart, et que dans les prochains camps, on n'aura plus peur de faire des prosélytes.

Dieu voulant...
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Message par Irène »

Eliazar, je suis heureuse de vous trouver en si bonne santé ... malgré cette chaleur !
eliazar
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Parcours du Combattant

Message par eliazar »

Chère Irène, il est vrai que les éléphants souffrent comme tout le monde des grandes chaleurs - mais j'ai toujours beaucoup apprécié qu'ils gardassent en toute occasion leur sens de l'humour.

Notamment quand ils profitent des soins habituels qu'ils reçoivent de leurs cornacs ... pour les doucher à leur tour. N'est-ce pas cet échange de bons procédés qui fonde une véritable relation ?
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