Le canon des Saintes Écritures.

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Bertrand
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Le canon des Saintes Écritures.

Message par Bertrand »

Bonjour à tous et à toutes. :-)


Je fais actuellement une recherche sur le canon biblique Catholique versus celui des Protestants. La grande différence comme vous le savez c'est 7 livres dit deutérocanoniques que l'on ne retrouve pas dans les Bibles Protestante.

Chez les Catholiques ces livres sont :

—> Baruch , Ecclésiastique ( ou Siracide ), Judith, Sagesse, et Tobie , 1 et 2 Macchabée.

ainsi :

—> qu'une portion d'écrit en grec qui fut ajouté à l'original du livre de Daniel ( chap. 3, 24-90 ; chap. 13 et 14 ) et du livre d'Esther ( chap. 10, 4 à 16, 24 ).

-------------------------------------------

Voici mes questions :

1- Si je me trompe l'Église Orthodoxe accepte les livres deutérocanoniques. N'est-ce pas ?

2- Il y a t'il un ou des livres dans le canon que l'on retrouve en moins ou en plus chez certaines communautés Orthodoxe ?

a) Le ou lesquelles des livres,

b) dans quelles communautés au juste,

c) et ce depuis combien de temps ?

----------------------------

Bon en espérant que je ne vous fasses pas trop chercher !

Merci.


Paix et joie en notre Seigneur ! :-)


Bertrand
Que votre langage soit toujours aimable, plein d'à-propos, avec l'art de répondre à chacun comme il faut ( Col 4, 6 ).
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je ne suis pas absolument certain de faire le tour de la question, mais je crois que le plus simple est de se référer aux canons de l'Église qui ont parlé au Canon des Écritures.

Six canons en parlent  : le 85ème des Canons Apostoliques, qui ne mentionne pas l'Apocalypse, mais ajoute par rapport à la liste que vous citez deux Épîtres de Clément et “les Ordonnances de Clément”.

Le 2ème canon de saint Athanase, qui mentionne l'Apocalypse, et place dans une liste annexe au Canon des Écritures des écrits utiles à la catéchèse : La Sagesse de Salomon, celle de Sirach, Esther, Judith, Tobie, la Didachè et le Pasteur d'Hermas.

Le 7ème canon du Concile de Laodicée et le canon de saint Grégoire le Théologien ne mentionnent pas l'Apocalypse.

Le canon de saint Amphiloque d'Iconium et le 24ème du Concile de Carthage citent votre liste.

Bien entendu, si l'on ne retient pas les écrits de Clément, la Didachè ou le Pasteur dans le Canon des Écritures, cela ne signifie pas du tout qu'on doive les jeter au panier. Ce sont bien des écrits très vénérables.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Bertrand
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Bonjour Jean-Louis !

Message par Bertrand »

Bonjour Jean-Louis !

Merci d’avoir répondu à mon message. :-)

Si j’ai tardé à vous répondre c’est que je n’ai pas internet chez moi. J’ai une occasion de poster chez un ami, alors j’en profite !

Alors me revoici.

1.0 _ Vous avez écrit : « ... je crois que le plus simple est de se référer aux canons de l'Église qui ont parlé au Canon des Écritures. »

a) Oui, mais il est aussi important ( comme vous le savez ) de signaler de quel Concile ces canons sont issues.

2.0 _ Vous avez écrit : « Six canons en parlent : le 85ème des Canons Apostoliques, qui ne mentionne pas l'Apocalypse, mais ajoute par rapport à la liste que vous citez deux Épîtres de Clément et “les Ordonnances de Clément”. »

a) Pourriez vous me dire de quel Concile est issue ce 85e des Canons Apostoliques ?

b) Y a t’il une communauté ( ou des ) qui suit ce 85e canon ? Laquelle (s) ?

3.0 _ Vous avez écrit : « Le 2ème canon de saint Athanase, qui mentionne l'Apocalypse, et place dans une liste annexe au Canon des Écritures des écrits utiles à la catéchèse : La Sagesse de Salomon, celle de Sirach, Esther, Judith, Tobie, la Didachè et le Pasteur d'Hermas. »

a) Je sais que saint Athanase dans sa 39e lettre festale a effectivement dressé une liste des livres qui doivent être canonique.

b) Mais je ne savais pas qu’un canon ( le 2ème ) émanant de lui au sujet du canon des Écritures fut inclut dans un Concile ( si c’est le cas ? ). Pourriez vous me dire dans quel Concile ?

c) En d’autres termes, est_ce que qu’un Concile à promulgué la liste de saint Athanase ?

4.0 _ Vous avez écrit : « Le 7ème canon du Concile de Laodicée et le canon de saint Grégoire le Théologien ne mentionnent pas l'Apocalypse. »

a) Je ne connais pas ce 7e canon, l’avez vous ? Que dit_il ? Sans vouloir vous offusquer, je crois que votre information n’est peut_être ( ? ) pas juste ! Il s’agit plutôt du 60e canon qui fait mentions de la liste de livres du canon. J’ai lu que ce canon aurait été très discuté, mais je n’en sais pas plus long. Mais peut_être que finalement ce Concile a un canon ( le 7e ) qui lui aussi traite du canon des Écritures.

b) Je ne sais pas si quelqu’un a ce 60e canon ? J’aimerais bien le lire !

c) Le Concile de Laodicée eu lieu vers l’an 360. J’ai lu que ce Concile qui comprend une série de 60 canons a une authenticité qui serait contestée, du fait que l’on n’aurais pas retrouvé de trace historique de celui_ci. Cela resterais à vérifier.

5.0 _ Vous avez écrit : « Le canon de saint Amphiloque d'Iconium et le 24ème du Concile de Carthage citent votre liste. »

a) Mais il y a plus encore !

b) Et vous Jean_Louis, avez vous les deutérocanoniques et le livre de l’Apocalypse dans votre Bible ? Quel est votre canon biblique au juste ?

-> Les prochaines questions sont simplement pour mieux vous situer en tant qu’Orthodoxe.

d) Autre question si cela n’est pas trop indiscret ?

* Êtes vous née dans la tradition écclésiologique de l’Église Orthodoxe ?

* Vous appartenez à quelle communauté Orthodoxe au juste ?

6.0 _ Vous avez écrit : « Bien entendu, si l'on ne retient pas les écrits de Clément, la Didachè ou le Pasteur dans le Canon des Écritures, cela ne signifie pas du tout qu'on doive les jeter au panier. Ce sont bien des écrits très vénérables. »

a) Oui vous avez parfaitement raison ! Et il nous renseigne sur bien des points important de la foi chrétienne de leur époque et cela permet à l’occasion de confirmer des doctrines.

b) J’affectionne particulièrement ( entres autres ) les lettres de saint Ignace d’Antioche ( vers l’an 107 ). Elles me furent utile pour présenter ( et soutenir ) à mes frères Protestants certaines doctrines de mon Église.

________________________________

7.0 _ Les ou le canon des Saintes Écritures.

a) Si je vous écris tout ceci c’est principalement pour savoir quel est le canon des Saintes Écritures de l’Église Orthodoxe.

* Il y en a t’il un seul ou plusieurs ?

* S’il y en a un seul, quel est t’il ?

* S’il y en a un plusieurs, quelles sont_ils ?

* Et, l’Église peut_elle fonctionner avec différents canons ?
________________________________

Bon je m’arrête ici.


En espérant ne vous avoir offusqué en rien,
je vous salut bien fraternellement en notre Seigneur Jésus-Christ.

Bertrand
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Bertrand,

Pour l'Apocalypse, vous pouvez vous référer au fil que Thierry avait ouvert sur cette question pour constater que ce livre a été reçu au canon des Ecritures de l'Eglise orthodoxe, mais qu'il n'a jamais trouvé sa place dans le cycle des lectures liturgiques.

Le 59ème canon du concile de Laodicée, tiré du site Internet du hiéromoine Cassien (Braun) du Roussillon, http://membres.lycos.fr/orthodoxievco donne la liste suivante:

"59. De ce qu'on doit chanter et lire à l'église.

On ne doit pas lire dans l'église des psaumes composés d'autorité privée, ni des livres qui ne sont pas canoniques, mais les seuls livres canoniques de l'Ancien et du Nouveau Testament.

Voici les livres que l'on doit lire et qui font autorité: de l'Ancien Testament : I. La Genèse du monde; 2. l'Exode de l'Egypte; 3. le Lévitique; 4. les Nombres; 5. le Deutéronome; 6. Josué; 7. les Juges, Ruth; 8. Esther; 9. le premier et le second des Rois; 10. le troisième et le quatrième des Rois; 11. le premier et le second des Paralipomènes; 12. le premier et le second d'Esdras; 13. le livre des 150 Psaumes; 15. Les Proverbes de Salomon; 15. l'Ecclésiaste; 16. le Cantique des Cantiques; 17, Job; 18. les douze Prophètes; 19, Isaïe; 20. Jérémie. Baruch, les Lamentations et les Lettres; 21. Ezéchiel; 22, Daniel. Ceux du Nouveau Testament sont les suivants: quatre évangiles, selon Matthieu, selon Marc, selon Luc et selon Jean; les Actes des apôtres; les sept lettres canoniques, c'est-à-dire une de Jacques, deux de Pierre, trois de Jean et une de Jude; quatorze lettres de Paul : une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, une aux Éphésiens, une aux Philippiens, une aux Colossiens, deux aux Thessaloniciens, une aux Hébreux, deux à Timothée, une à Tite et une à Philémon."

D'après le Vocabulaire théologique orthodoxe publié aux Editions du Cerf, Paris 1985, p.32, l'Eglise orthodoxe considère que les passages suivants, rajoutés au texte de la Bible hébraïque, soit Esther, chapitre 10, verset 4, à chapitre 16, verset 4, Daniel, chapitre 3, versets 24 à 90, et Daniel, chapitres 13 et 14 sont considérés comme non canoniques, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas le même degré d'inspiration. En revanche, Tobie, Judith, Maccabées , Sagesse, Ecclésiastique et Baruch font partie du canon des Ecritures.

J'ai sous les yeux la Bible officielle de l'Eglise de Roumanie, édition de 1988 (il y en a eu une autre depuis), qui contient les livres omis dans la majorité des éditions protestantes, mais ne reproduit pas les versets des livres d'Esther et Daniel considérés comme non canoniques. Je pense que d'autres éditions orthodoxes doivent probablement reproduire ces passages d'Esther et Daniel, mais en précisant qu'ils ne sont pas canoniques.

Il n'y en a naturellement qu'un seul canon des Ecritures pour toute l'Eglise orthodoxe en ce qui concerne la définition des livres qui entrent dans le canon.

Cependant, certaines Eglises orientales, appelées orthodoxes dans l'usage occidental, mais qui ne sont pas en communion avec l'Eglise orthodoxe, ont leur propre canon des Ecritures. C'est le cas de l'Eglise nationale d'Ethiopie, connue sous le nom d'Eglise éthiopienne orthodoxe en Occident, et qui s'appelle en effet en ahmarique ya-Ityopiya ortodoks tawahedo Beta krestiyan, c'est-à-dire l'Eglise orthodoxe unifiée (ou plutôt de l'unique nature, équivalent du grec miaphyiste) d'Ethiopie, qui inclut dans son canon certains ouvrages perdus ou tenus pour apocryphes partout ailleurs (Livre des jubilés, Livre d'Enoch, Josippon, etc.) Le fait que cette Eglise s'intitule elle-même "orthodoxe" (ce qui n'est pas une marque déposée, pas plus que "catholique" ou "évangélique") n'empêche pas qu'elle ne fait pas partie depuis au moins quatorze siècles de la communion de l'Eglise orthodoxe. C'est peut-être ce qui explique votre question sur l'existence de plusieurs canons des Ecritures au sein de l'Orthodoxie.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Voici le texte des canons qui, dans le Corpus canonum de l’Église orthodoxe ont parlé du “Canon des Écritures”.

Tout d’abord le 85ème des Canons Apostoliques
(Il d’agit d’un texte qui se présente comme écrit par sainr Clément de Rome, donc au 2ème siècle, pour récapituler les Canons transmis par les Apôtres à leurs disciples. Il est cité dès le 3ème siècle et depuis lors par tous les Conciles œcuméniques qui le tiennent dans le plus grand respect, et qui savaient être vigilants sur le contenu de la Tradition. Cependant certains auteurs modernes prétendent qu’il s’agit d’une compilation plus récente qu’ils datent de la fin du 4ème siècle, de même que la critique moderne cherche à vieillir tous les textes du Nouveau Testament.)

Voici son canon 85ème et dernier:
« Vous tous membres de l'Église, tant clercs que laïcs, tenez pour vénérables et saints les livres suivants :
De l’ancienne Alliance : les cinq livres de Moïse : la Genèse, l'Exode, le
Lévitique, les Nombres et le Deutéronome
un de Jésus, fils de Navé
un des Juges
un de Ruth ;
quatre des Rois
deux des Paralipomènes du livre des Jours
deux d'Esdras
un d'Esther ;
le Psautier : un
trois de Salomon
les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des cantiques
douze des Prophètes ;
Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel et Job
En outre ayez soin que vos jeunes gens apprennent les préceptes du très sage Sirach

Les nôtres, c'est-à-dire de la Nouvelle Alliance :
quatre Évangiles, de Matthieu, le Marc, de Luc et de Jean
quatorze Épîtres de Paul
deux de Pierre ;
une de Jacques,
trois de Jean
une de Jude
deux de Clément
de plus les ordonnances que moi, Clément, je vous ai adressées à vous, les évêques :en huit livres, qu'il ne faut pas lire en public à cause de leurs mystères
et les Actes de nous, les Apôtres. »
Il y avait aussi un Canon 60 dans ce même texte qui dit simplement:
« Si quelqu'un lit les livres pseudépigraphes des impies, comme livres sacrés dans l'Église, il en répand la doctrine au préjudice du clergé et du peuple. Qu'on le dépose. »
Dans sa 30ème Lettre Pascale, dont un extrait a été repris dans le Corpus canonum de l’Église orthodoxe, comme son 2ème canon, saint Athanase, patriarche d’Alexanfrie écrit :
« Puisque certains ont entrepris de composer pour eux-mêmes ce que l’on appelle les apocryphes et de les mélanger avec l’Écriture inspirée de Dieu, sur laquelle nous avons toute certitude et telle qu’elle nous a été transmise par nos Pères, ceux qui ont vu de leurs yeux depuis l’origine et se sont faits les serviteurs du Verbe, il m’a paru bon à moi aussi, car j’y ai été exhorté par de véritables frères et je l’ai appris de la Tradition, d’exposer quels sont les Livres divins auxquels nous de-vons croire, tels qu’ils ont été inscrits au Canon qui nous a été transmis, afin que chacun puisse reconnaître, s’il a été abusé, ceux qui l’ont trompé, et pour que celui qui est resté indemne puisse se réjouir de ce rappel.

Le nombre total des livres de l’Ancien Testament est donc de vingt-deux, puisque, d’après ce que j’ai entendu dire, c’est le nombre des lettres de l’alphabet hébreu, et voici dans l’ordre le nombre de chacun d’eux :
• d’abord a Genèse, puis l’Exode, après eux le Lévitique et ensuite les Nombres et le Deutéronome  ;
• à leur suite se trouvent : Josué, fils de Navé et les Juges, puis Ruth ;
• et de nouveau les quatre livres des Rois; dont le premier et le second comptent pour un livre, et le troisième et le quatrième également pour un livre ;
• ensuite le premier et le second livre des Paralipomènes, comptant également pour un seul livre ;
• ensuite le premier et le second livre d’Esdras, également comptant pour un livre ;
• après cela, le livre des Psaumes ;
• ensuite les Proverbes  ;
• puis l’Ecclésiaste  ;
• et le Cantique des Cantiques  ;
• de plus il y a aussi Job  ;
• et après les Prophètes, les douze comptant pour un seul livre, puis Isaïe, Jérémie, et avec lui Baruch, les Lamentations et la Lettre de Jérémie, et après ceux-ci, Ézéchiel et Daniel  ;
Avec ces derniers s’arrête l’Ancien Testament.
N’omettons pas de donner la liste des livres du Nouveau Testament. Ce sont :
Les quatre Évangiles, selon Matthieu, selon Marc, selon Luc et selon Jean.
• Après eux viennent les Actes des Apôtres /i] ;
• et les Épîtres appelées catholiques, écrites par les Apôtres, au nombre de sept que voici : une de Jacques, deux de Pierre, puis trois de Jean et après cela une de Jude ;
• de plus il y a quatorze Épîtres de l’apôtre Paul, énumérées selon l’ordre suivant : une aux Romains, puis deux aux Corinthiens et après celle aux Galates, puis aux Éphésiens, ensuite aux Philippiens, aux Colossiens et aux Thessaloni-ciens, et celle aux Hébreux suivies de deux à Timothée, une à Tite et enfin celle adressée à Philémon
• et encore l’Apocalypse de Jean.
Ce sont là les sources du salut, en sorte que l’homme altéré peut y puiser à satiété les paroles qui s’y trouvent. C’est seulement par eux que la doctrine de la piété peut être annoncée, et personne ne doit ni leur enlever ni leur ajouter quoi que ce soit. C’est à leur propos que le Seigneur adressait ce blâme aux Sadducéens : Vous vous égarez, faute de connaître les Écritures . cependant qu’aux Juifs il adressait ce conseil : Scrutez les Écritures car ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet.
Mais pour plus d’exactitude, je suis obligé d’ajouter aussi à ma lettre qu’il y a encore d’autres livres à côté de ceux-là, qui ne sont pas inscrits au Canon, mais dont la lecture a été prescrite par l’usage reçu de nos Pères à ceux qui viennent pour recevoir l’enseignement catéchétique de la piété. Ce sont la Sagesse de Sa-lomon et la Sagesse de Sirach ; les Livres d’Esther, de Judith et de Tobie ainsi que celui que l’on appelle la Didachè des Apôtres et le Pasteur.
Cependant, mes bien-aimés, ni parmi les livres inscrits au Canon, ni parmi ceux dont la lecture est conseillée, il n’est fait nulle part mention d’aucun apocry-phe ; ils ne sont que fabrication des hérétiques, qui ne les ont écrits que lorsque l’idée leur en venait, puis leur ont ajouté une antiquité de composition pour leur prêter une apparence de vérité et tromper les gens intègres en les présentant comme anciens . »


Vers 380 le Concile de Laodicée écrit dans son canon 59 :
« Il ne faut pas lire dans l’église des psaumes personnels ni lire des livres non canoniques, mais seulement les livres canoniques de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Voici les livres que l’on doit lire et qui font autorité :
de l’Ancien Testament  :
La Genèse du monde,
l’Exode de l’Égypte,
le Lévitique,
les Nombres,
le Deutéronome,
Jésus fils de Navé
les Juges, Ruth,
Esther,
les Rois 1 et 2
les Rois 3 et 4,
les Paralipomènes 1 et 2,
Esdras 1 et 2,
le livre des 150 Psaumes,
les Proverbes de Salomon,
l’Ecclésiaste,
le Cantique des cantiques,
Job,
les douze Prophètes,
Isaïe,
Jérémie, Baruch, les Lamentations et la Lettre,
Ézéchiel,
Daniel.

du Nouveau Testament :
Les quatre Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean,
les Actes catholiques des Apôtres
les sept Épîtres catholiques ainsi :
de Jacques 1,
de Pierre 1 et 2
de Jean 1, 2 et 3,
de Jude 1,
les quatorze Épîtres de Paul :
une aux Romains,
aux Corinthiens 1 et 2,
aux Galates 1,
aux Éphésiens, 1,
aux Philippiens 1,
aux Colossiens 1,
aux Thessaloniciens 1 et 2,
aux Hébreux 1,
à Timothée 1 et 2,
à Tite 1,
à Philémon 1. »[/quote]

Un seul canon est attribué par le Cotpus Canonum à saint Grégoire le Théologien. Il est composé en vers :
« Afin que votre esprit ne soit pas séduit par des livres étrangers,
car nombreuses sont les méchancetés que l’on a écrites,
Ami, reçois de moi cette liste approuvée.
Des livres historiques ; en tout il y en a douze
de la plus antique sagesse hébraïque :
en premier la Genèse, puis l’Exode, et puis le Lévitique,
ensuite les Nombres puis le Deutéronome,
Josué et les Juges, puis vient Ruth en huitième,
neuvième et huitième sont les livres des Rois,
et les Paralipomènes et enfin Esdras.
Cinq livres poétiques, dont Job est le premier,
ensuite David puis trois de Salomon,
Ecclésiaste, Cantique et livre des Proverbes.
Également cinq de l’esprit prophétiques :
les douze prophètes en un seul livre :
Osée et Amos et Michée en troisième,
Ensuite Joël, puis Jonas et Abdias,
Nahum et Habakuk puis Sophonie,
Aggée, puis Zacharie et Malachie.
En voilà in, Isaïe est le second,
ensuite Jérémie appelé tout petit,
Ézéchiel et Daniel prophète de la grâce.
J’ai compté vingt-deux livres antiques.
correspondant aux lettres hébraïques.
Matthieu pour les Hébreux consigna les miracles du Christ,
Marc pour l’Italie et Luc pour l’Achaïe,
et pour tous Jean le grand héraut qui a pénétré le ciel.
Ensuite les Actes des très-sages Apôtres,
les quatorze Épîtres de saint Paul
les sept Épîtres catholiques, dont une de Jacques,
deux de Pierre, suivies de trois de Jean,
et la septième est de Jude. C’est tout.
S’il est un autre livre, il n’est pas authentique. »


Probablement peu de temps après, saint Amphiloque d’Iconium, ami de saint Basile le Grand et de saint Grégoire le Théologie, composa à son tour dans ses Iambes à Séleucos la liste que voici qui est également insérée par le Corpus canonum comme son unique canon.

« Tout d’abord il faut savoir
que n’est pas forcément authentique
tout ce qui s’appelle livre saint ;
On trouve en effet sous un titre faux des livres
les uns portant un nom d’emprunt
restent comme proches de la Vérité,
mais d’autres ne faisant que cacher leur poison
monnayant une contrefaçon de mauvais aloi
frappée de l’effigie de l’empereur
pour répandre une monnaie dévaluée.
Voilà pourquoi je dois énumérer un à un
les Livres sacrés. Pour que tu saches exactement
en commençant par l’Ancien Testament
Le Pentateuque contient la Genèse et l’Exode,
et au milieu le Lévitique,
puis les Nombres et le Deutéronome.
À quoi s’ajoutent Josué et les Juges.
Ruth vient alors et quatre livres des Rois,
et deux pour les Paralipomènes.
Après eux le premier et le second d’Esdras,
et je dirai cinq livres poétiques,
Job couronné de diverses souffrances,
le livre des Psaumes, doux remèdes pour l’âme,
et trois du sage Salomon : les Proverbes,
L’Ecclésiaste et le Cantique des cantiques.
Viennent s’ajouter les douze Prophètes,
Osée tout d’abord et Amos en deuxième,
Michée, Joël, Abdias et Jonas,
qui préfigura la Passion de trois jours,
Nahum après eux, Habakuk en neuvième,
Sophonie, Aggée et Zacharie
et Malachie, l’ange à deux noms.
Sache après eux les quatre prophètes :
Isaïe qui parlait librement,
Jérémie, sympathique et mystique,
Ézéchiel et Daniel en dernier,
très sage en œuvres comme en paroles.
Certains ajoutent aussi Esther.
Du Nouveau Testament il faut nommer les livres :
Tu ne dois accepter que quatre Évangélistes,
Mathieu et Marc ensuite, et Luc en troisième
Jean dans l’ordre est le quatrième
mais premier par les dogmes profonds,
on l’appelle à bon droit Fils du Tonnerre,
proclament puissamment Dieu le Verbe.
Accepte également de Luc son second livre,
les Actes des Apôtres universels.
Voici enfin le vase d’élection,
Paul, enseignant la sagesse aux Églises
en deux fois sept lettres ; une aux Romains,
il faut y joindre deux aux Corinthiens,
celle aux Galates et celle aux Éphésiens,
puis celle aux Philippiens et enfin celle écrite
aux Colossiens et deux à Thessalonique ;
deux à Timothée à Tite et à Philémon,
une à chacun et encore une aux Hébreux.
Certains disent que celle aux Hébreux est fausse,
ils se trompent : elle est grâce et vérité.
Soit. Quoi d’autre ? des Épîtres catholiques,
certains disent qu’il en est sept, d’autres trois,
Il faudrait ne recevoir que celle de Jacques
une de Pierre et une seule de Jean
mais certains en ont les trois et aussi les deux de Pierre
et ont en septième celle de Jude.
Quant à l’Apocalypse de Jean,
certains l’approuvent mais la majorité
la dit fausse. C’est là le véritable
liste des Écritures inspirées. »[/Quote]

En 419 Le synode local du diocèse d’Afrique (il s’agit des diocèses de l’administration de l’Empire, qui étaient géographiquement d’un ordre de grandeur comparable aux États modernes, celui d’Afrique couvrait les régions côtières d’Oran à Tripoli), réuni à Carthage sous la présidence de l’évêque Aurelius adopte une législation canonique abondante, parmi laquelle le canon 24 est destiné à témoigner et à vérifier que l’orthodoxie de l’Église d’Afrique et celle de l’Église de Rome reposent bien sur les mêmes bases :

« Il a également été décidé qu’on ne doit rien lire dans l’église sous le titre d’Écriture sainte en dehors des livres canoniques. Or ces livres canoniques sont les suivants : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome, Josué fils de Navé, Les Juges, les quatre livres des Rois, les deux livres des Pa-ralipomènes, Job, le Psautier, les cinq livres de Salomon, les douze livres des Prophètes, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Tobie, Judith, Esther, les deux livres d’Esdras. Du Nouveau Testament : les quatre Évangiles, le livre des Actes des Apôtres, les quatorze Épîtres de Paul, les deux de l’apôtre Pierre, les trois de l’apôtre Jean, une de l’apôtre Jude, et le livre de l’Apocalypse de Jean.

C’est cela qu’il faut porter à la connaissance de Boniface, notre frère et notre co-liturge, et de tous les autres de ces régions, afin de confirmer le présent canon, car en ce qui nous concerne, nous n’avons reçu de nos Pères que ces livres pour les lire dans l’église. »


Comme ce canon est le dernier à avoir été rédigé sur la question du canon des Écritures, nous considérerons qu’il clôt le débat.

En 691, réuni à Constantinople dans la salle de la Coupole du Palais impérial (d’où le nom d’in Trullo qu’on lui donne parfois, le Quinisexte Concile œcuménique (on lui donne le nom de Quinisexte : 5/6ème, parce qu’il avait été convoqué une lacune des 5ème et 6ème Conciles œcuméniques qui avaient produit de très importants décrets dogmatiques, mais n’avaient pu se consacrer au travail canonique) fournit le premier essai dans l’histoire de l’Église pour compiler, cataloguer, synthétiser, résumer et classifier les canons des conciles antérieurs. C’est lui qui donna la liste des canons qui doivent être retenus dans le Corpus canonum de l’Église orthodoxe. Par la suite cependant d’autres canons vinrent s’y ajouter et d’autres Conciles furent tenus. La liste finale est due à saint Phoyius le Grand.

Du point de vue de la source dont ils proviennent, les canons qui dont retenus dans le Corpus canonum de l’Église orthodoxe peuvent être classés de la façon suivante :

Les Canons Apostoliques[/i[, ensemble de 85 canons attribués à saint Clément de Rome.

• Les canons des Conciles œcuméniques, depuis le 1er Concile œcuménique de Nicée (325), jusqu’au 8ème, dit de sainte Sophie (879-880), en y incluant le Quinisexte Concile in Trullo

• Des canons qui ont été édictés à diverses époques par des Conciles locaux (provinciaux ou diocésains). On notera que le premier synode local qui ait émis une décision canonique fut un premier concile de Carthage en 255, qui écrivit, sous la signature de saint Cyprien une Lettre synodique déclarant très vigoureusement la nullité du Baptême donné par les hérétiques. J’ai parlé plus haut d’un autre concile local d’Afrique (419). Le concile local qui fut convoqué en 343 à Sardique (dans l’actuelle Bulgarie) était vraisembablement surtout des tiné à faire adopter par les évêques d’Occident, qui ne s’y étaient guère intéressés, les décisions du Concile œcuménique de Nicée. L’évêque Ossius de Cordoue, qui avait joué un rôle important à Nivée, fut le pivot du Concile de Sardique, qui se tint vraisembablement en latin et prit quelques décisions canoniques complétant celles de Nicée. Les autres conciles locaux sont essentiellement des conciles de langue grecque.

• Enfin le Corpus canonum de l’Église orthodoxe rassemble un certain nombre de textes attribués à l’autorité particulière de certains Pères, parfois des Lettrestirées de leur Correspondance, parfois des passages de certaines de leurs œuvres (ainsi les canons 90 et 91 de saint Basile tirés des chapitrs 27 et 29 de son Traité de saint Esprit qui faisait l’objet d’un autre fil de ce forum. Notons en particulier les 18 Réponses canoniques de saint Théophile d’Alexandrie et surtout les trois Lettres canoniques que saint Basile adressa à son ami saint Amphiloque d’Iconium en réponses à des questions que celui-ci lui avait posées.
Le fameux Canon 1 de saint Basile, sur le Baptême des hérétiques, est tiré de la première de ces Lettres.

Cet ensemble touffu de canons disparates, d’époque et de lieux très divers, de style de forme et de méthode très variables, inspirés à et rédigés par des assemblées (Conciles œcuméniques et locaus) et des auteurs de formation et d’orientation très diverses, n’a pas l’apparente logique d’un code de Droit canonique à la ùanière occidentale. Elle n’en est pas moins composée avec une infinie sagesse et prouve l’incroyable richesse du trésot de l’Orthodoxie.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je relis votre message, et je m’aperçois que je n’ai pas répondu à toutes vos inquiétudes. J’essaie de compléter.

À ma connaissance c’est le 59ème et dernier canon du concile de Laodicée qui parle des canons (Le 7ème parle d’autre chose; si j’ai parlé quelque part du 7ème à ce sujet, c’est une erreur de ma part). Il est veai que le Pédalion attribue le numéro 60 au canon que l’édition de Joannou, que j’ai traduite numérote 59. Il faudra que je procède à une recherche pour déterminer l’origine de ce décalage.

Je saisis l’occasion pour dire que, s’agissant de la qualité d’édition du texte, c’est l’édition que préparait Joannou qui est maintenant la meilleure : elle repose sur une analyse philologique moderne et précise des différences entre manuscrits et tente de reconstituer l’arbre généalogique des copies pour identifier les erreurs.

S’il y a un décalage de numérotation, cela vient donc probablement paece qu’un copiste a distingué un canon en deux parties.

Par contre, en ce qui concerne les traductions, qui ont dû être hâtivement décidées pour être publiées précipitamment pendant la tenue du pseudo-Concile romain “Vatican II”, elles ont peu de valeur, contiennent des erreurs par rapport au sens du texte (cela avait déjà été remarqué par les membres de ce Concile), ainsi que par rapport à la langue française. D’autre part elles utilisent systématiquement un jeu de concepts et une terminologie typique de la théologie scolastique romaine. C’est pourquoi il me semble indispensable de faire une traduction orthodoxe en français.

Je laisse aux historiens modernes le soin de mettre en doute l’authenticité du concile de Laodicée. Je me contente d’admettre le recueil canonique que nous transmet la Tradition de l’Église orthodoxe, qui a été fixé une première fois par le Quinisexte Concile et une deuxième fois par saint Photius le Grand. N’oublions pas que ce travail canonique a été porté à son sommet à une époque qui n”était plus du tout celle des Apôtres et des Martyrs, mais à l’époque de l’Église de l’Empire byzantin, riche en saints et en savants, c’est-à-dire riche de gens qui savaient parfaitement ce que sont les manuscrits anciens, qui davaient très bien les déchiffrer, les étudier, les rechercher, les corriger, les collationner, les authentifier, les interprêter et les commenter.

Les textes des temps très anciens (par exemple des pères apostoliques sont malheureusement plus mal conservés et plus difficiles à étudier. Ils sont très émouvants par leur authenticité en quelque sorte “à l’état natif”. Mais il y a parfois des difficultés pour distinguer l’authentique du falsifié. Exemples des Constitutions apostoliques que les Pères postérieurs ont dû écarter de l’usage de l’Église. Mais vos frères protestants ont parfaitement de s’intéresser à ce qui est solide et utilisable. On ne voit d’ailleurs pas comment on pourrait négliger l’enseignement que nous ont légué les générations qui nous ont transmis le Canon des Écritures pour ne s’intéresser qu’à ce seul canon.

Je suis un membre de l’Église orthodoxe depuis plus de trente ans. Je suis né sans religion réelle, bien que baptisé catholisue “pour faire plaisir aux grands parents”. J’ai choisi à l’adolescence d’être catho conscient, parce que j’avais découvert au Lycée la lecture de Pascal, qui ptésentait la foi chrétienne tout autrement que le catéchisme produit par la scolastique. Beaucoup plus tard je me suis intéressé (seul et par moi-même) à l’Orthodoxie. Heureusement j’avais conservé de mes études secondaires la connaissance du grec.

Pour en revenir au Canon des saintes Écritures, voici que j’ai maintenant sous les yeux Le Nouveau Testament selon les Septante, édité en 1950 par l’Église de Grêce.

Il contient le Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome).
Josué (sous le nom de “Jésus, fils de Navé”)
les Juges,
Ruth,
les quatre livres des Rois,
les deux livres des Paralipomènes,
Les deux livres d’Esdras,
Néhémie,
Tobie,
Judith,
Esther,
3 livres des Macchabées,
Les Psaumes, (le 151 figure en annexe)
Job,
Les Proverbes de Salomon,
L’Ecclésiaste,
Le Cantique (que nous appelons “…des cantiques)
La Sagesse de Salomon,
La Sagesse de Sirach,
Les douze livres que nous appelons “les Petits Prophètes”
Isaïe,
Jérémie, Baruch, Les Lamentations de Jérémie, La Lettre de Jérémie,
Ézéchiel
Daniel, dans lequel se trouvent insérés les récits de Suzanne, la prière de Zacharie et l’hymne des trois enfants, et Bel et le Dragon.

À la fin du livre on trouve également le 4ème livre des Macchabées, avec une note indiquant qu’il ne fait pas partie des livres canoniques, mais qu’il figure dans certains manuscrits anciens
Jean-Louis Palierne
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Bertrand
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Bonjour Claude !

Message par Bertrand »

Bonjour Claude !

Merci à vous d'avoir répondu à mon message. :-)


1.0- Vous avez écrit : « ... mais qu'il [ le livre de l'Apocalypse ] n'a jamais trouvé sa place dans le cycle des lectures liturgiques. »

a) Si je comprend bien Claude le livre de l'Apocalypse est inspiré — donc Parole de Dieu — et canonique, mais il est non-liturgique pour les Orthodoxe ? N'est-ce pas ?

b) Ainsi je présume que vous avez ce livre dans votre Bible ? N'est-ce pas ?

c) En fouillant dans ma documentation j'ai justement retrouvé ce fait que l'Apocalypse ne soit pas lu dans la liturgie. On parle ici de l'Église Orthodoxe grecque. On poursuit en disant :

« Encore, l'Église Orthodoxe grecque n'a jamais dit que l'Apocalypse n'est pas Écriture sainte Sacrée ou qu'elle est non inspiré. Encore, ils en parleront parfois comme "non-canonique" parce qu'il n'a aucune place dans "le canon" de leur Liturgie ( par exemple un saint est « canonisé » et mit dans leur calendrier Liturgique ). Ainsi, partout dans l'histoire de l'Église, le mot "canonique" a été utilisé de plusieurs façons. Il ne signifie pas toujours ce que Martin Luther et les Protestants veulent dire quand ils parlent d'un livre étant canonique ou non-canonique. "Non-canonique" peut signifier que :

1) Un livre est hérétique ( par exemple l'Évangile de Thomas ), ou

2) Que ce soit un bon livre avec un mérite historique et spirituel, mais non inspiré ( par exemple le Berger d'Hermas ), ou

3) Que ce soit un livre inspiré, mais non utilisé dans la Liturgie d'une église d'une ville particulière ou même dans la Liturgie de beaucoup d'églises d'une même ville ( par exemple : Apocalypse ou 2 Maccabées ). »


- Ce texte me semble intéressant parce qu'il pourrait expliquer pourquoi certains Pères de l'Église ne reconnaissaient pas les livres deutérocanoniques comme canonique. Non canonique parce qu'ils ne permettaient pas qu'ils soit lu à l'église dans la liturgie. Mais ils étaient à leur yeux des livres inspirer et donc Parole de Dieu. Pour ce qui est du N.T. le livre de l'Apocalypse pourrait être un exemple dans l'Église Orthodoxe.

- Bien sûr cela reste à confirmer, tant pour les livres deutérocanoniques que pour l'Apocalypse.

2.0- Vous avez écrit : « Le 59ème canon du concile de Laodicée, tiré du site Internet du hiéromoine Cassien (Braun) du Roussillon, donne la liste suivante: »

a) Ce canon était incomplet, car il y manquait pour l'A.T. env. 6 livres. Pour le N.T. l'Apocalypse n'y était pas. Ce canon biblique qui date de l'an 360 eu lieu juste avant le concile de Rome de 382 ou nous retrouvons pour la première fois ( si je ne me trompe ) la liste complète du canon de l'A.T. soit 46 livres ( incluant les 7 livres deutérocanoniques ) et 27 pour le N.T. ( incluant l'Apocalypse ).

b) Par la suite il y eût :

- le Concile d'Hippone de 393 ( dans le 36e canon ),
- le Concile de Carthage de 397 ( dans le 47e canon ),
- une lettre du pape Innocent I en 405 adressé à lettre à l'Évêque Exupère de Toulouse,
pour réaffirmer le canon biblique du concile de Carthage de 397 ( et implicitement ceux de 382, et de 393),
- le Concile de Carthage de 419 ( le 24e canon que vous avez cité ),
- le septième Concile oecuménique, Nicée II ( en 787 ), qui a approuvé les résultats du Concile de Carthage de 419 ( donc qui confirmât implicitement le canon des Écritures de ce dernier ).

c) Tout ces Conciles donnèrent comme canon la même liste que celui du concile de Rome de 382 soit 46 livres pour l'A.T. ( incluant les 7 livres deutérocanoniques ) et 27 pour le N.T.( incluant l'Apocalypse ). Bien sûr si ce nombre n'est pas toujours exacte c'est que des livres étaient regroupés.

3.0- Vous avez écrit : « D'après le Vocabulaire théologique orthodoxe publié aux Editions du Cerf, Paris 1985, p.32, l'Eglise orthodoxe considère que les passages suivants, rajoutés au texte de la Bible hébraïque, soit Esther, chapitre 10, verset 4, à chapitre 16, verset 4, Daniel, chapitre 3, versets 24 à 90, et Daniel, chapitres 13 et 14 sont considérés comme non canoniques, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas le même degré d'inspiration. En revanche, Tobie, Judith, Maccabées , Sagesse, Ecclésiastique et Baruch font partie du canon des Ecritures. »

a) Je suis un peu surpris et un peu déçue ( vous comprendrai ! ) de constater que vous ne reconnaissez pas ces deux compléments au livre d'Esther et de Daniel comme canonique.

b) Deux questions me viennes à l'esprit et c'est :

1- Est-ce que ces compléments qui ne sont pas pour vous canonique sont forcément non inspiré, donc non-Parole de Dieu ?

2- Et, est-ce vraiment toutes les Églises en communion avec l'Orthodoxie qui rejette ces compléments ?

c) Pourtant j'ai déjà lu que des Églises Orthodoxe acceptait ces compléments. Bien sûr cela reste à confirmer.

d) Ne vous en faites pas Claude je cherche juste à voir plus clair en ce qui attrait au canon de la Bible. Et parce que je suis une personne quelque peu minutieuse, j'aime bien les détails et la précision ( autant faire ce peu ! ).

4.0- Vous avez écrit : « J'ai sous les yeux la Bible officielle de l'Eglise de Roumanie, édition de 1988 (il y en a eu une autre depuis), qui contient les livres omis dans la majorité des éditions protestantes, mais ne reproduit pas les versets des livres d'Esther et Daniel considérés comme non canoniques. Je pense que d'autres éditions orthodoxes doivent probablement reproduire ces passages d'Esther et Daniel, mais en précisant qu'ils ne sont pas canoniques. »

a) Pourtant le Canon des Saintes Écritures des 4 Conciles [ au point 2 a) et b) ] contenaient certainement les deux compléments des livres d'Esther et de Daniel, car le modèle pour l'Église Chrétienne était la Septante qui comprenait les 7 livres deutérocanoniques ainsi que ces deux compléments.

b) Il semble même que certains Pères de l'Église aient cité ces compléments comme Écritures.

5.0- Vous avez écrit : « Il n'y en a naturellement qu'un seul canon des Ecritures pour toute l'Eglise orthodoxe en ce qui concerne la définition des livres qui entrent dans le canon. »

a) Oui, ça devrais être le cas.

6.0- Vous avez écrit : « Cependant, certaines Eglises orientales, appelées orthodoxes dans l'usage occidental, mais qui ne sont pas en communion avec l'Eglise orthodoxe, ont leur propre canon des Ecritures. C'est le cas de l'Eglise nationale d'Ethiopie, connue sous le nom d'Eglise éthiopienne orthodoxe en Occident, ... qui inclut dans son canon certains ouvrages perdus ou tenus pour apocryphes partout ailleurs (Livre des jubilés, Livre d'Enoch, Josippon, etc.) Le fait que cette Eglise s'intitule elle-même "orthodoxe" (ce qui n'est pas une marque déposée, pas plus que "catholique" ou "évangélique") n'empêche pas qu'elle ne fait pas partie depuis au moins quatorze siècles de la communion de l'Eglise orthodoxe. C'est peut-être ce qui explique votre question sur l'existence de plusieurs canons des Ecritures au sein de l'Orthodoxie. »

a) Oui je pensais à cette Église mais aussi au fait qui semblerais que :

« L'Église grecque Orthodoxe a préservé son antique Canon en pratique aussi bien qu'en théorie jusqu'à récemment, quand, sous l'influence dominante de sa ramification russe, il changea son attitude envers les deutérocanoniques. Le rejet de ces livres par les théologiens russes et des autorités est une disparition qui n'a commencé qu'au début du dix-huitième siècle. »
Encyclopédie Catholique ( de 1908 ), volume 3, article : Canon de l'Ancien Testament.

b) C'est encore une chose qui reste à vérifier si cette ramification russe est bien une Église Orthodoxe en communion avec l'Orthodoxie. Il semblerais aussi que depuis le 17e siècle, dans l'Église Orthodoxe il y aurait eu fluctuation entre le Canon plus court et le Canon plus long, mais que la « pré-domination » aurait été en faveur du plus long incluant les deutérocanoniques.

Bon c'est ce que j'ai lu, mais ce n'est peut-être pas totalement exacte. Reste à voir ...

Je n'écris pas cela comme un reproche ou une critique. Loin de là ! Tout cela du moins nous montre la complexité de la formation du Canon des saintes Écritures. Avec un peu de temps et de patience on finit toujours par y voir plus clair !

--------------------

Alors je m'arrête ici.
Merci beaucoup Claude pour ce que vous avez trouvez d'informations pour moi.

En espérant, ne vous avoir offusqué en rien.

Je vous salut en notre Seigneur Jésus-Christ : Le Ressuscité !

Bertrand
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Bonjour Jean-Louis !

Message par Bertrand »

Bonjour Jean-Louis !

Merci à vous aussi d'avoir répondu à mon message. :-)


1.0- Vous avez écrit : «Voici le texte des canons qui, dans le Corpus canonum de l'Église orthodoxe ont parlé du "Canon des Écritures". Tout d'abord le 85ème des Canons Apostoliques ... »

a) Merci pour ce 85e Canon.

2.0- Vous avez écrit : « Dans sa 30ème Lettre Pascale, dont un extrait a été repris dans le Corpus canonum de l'Église orthodoxe, comme son 2ème canon, saint Athanase, patriarche d'Alexanfrie écrit : ... »

a) J'avais souvent lu la mention de cette fameuse 30e lettre. Maintenant je peux la lire ! Merci de me l'avoir donné.

3.0- Vous avez écrit : « Un seul canon est attribué par le Cotpus Canonum à saint Grégoire le Théologien. Il est composé en vers : ... »
« Probablement peu de temps après, saint Amphiloque d'Iconium, ..., composa à son tour dans ses Iambes à Séleucos la liste que voici qui est également insérée par le Corpus canonum comme son unique canon. »


a) Merci aussi pour ces Canons attribués l'un à saint Grégoire le Théologien et l'autre à saint Amphiloque d'Iconium.

4.0- Vous avez écrit : «En 419 Le synode local du diocèse d'Afrique ..., réuni à Carthage sous la présidence de l'évêque Aurelius adopte une législation canonique abondante, parmi laquelle le canon 24 est destiné à témoigner et à vérifier que l'orthodoxie de l'Église d'Afrique et celle de l'Église de Rome reposent bien sur les mêmes bases : ... »

a) La liste que vous me donnez de ce Concile me semble incomplète.

b) Il y manquerais 2 livres pour l'A.T. ( 1-2 Maccabées ) et 1 livre pour le N.T. ( ? ).

-----------------------

Merci aussi pour le reste qui est pour moi une source d'information de l'Orthodoxie au sujet de certains canons.


En espérant, ne vous avoir offusqué en rien.

Je vous salut en notre Seigneur Jésus-Christ : Le Ressuscité !

Bertrand
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Message par Jean-Louis Palierne »

Bertrand,

merci de me signaler que j'avais oublié l'épître de Jacques dans la liste du concile de Carthage, et honte à moi ! Pour les Maccabées c'est un peu plus compliqué, car je vois qu'il y a désaccord entre les textes grec et latin. Je poursuis mon enquête.
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Pas de faute !

Message par Bertrand »

Bonjour Jean-Louis !


Vous m'avez écris : « merci de me signaler que j'avais oublié l'épître de Jacques dans la liste du concile de Carthage, et honte à moi ! »

a) « Honte à vous » ! Oh non mon frère ! Il n'y pas de honte à avoir ! ;-) C'est n'est qu'un oublie et c'est humain.

Soyez plutôt bénis, ainsi que votre famille.

Salutation fraternelle en notre bien-aimé Seigneur Jésus-Christ.


Bertrand
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Claude le Liseur
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Re: Le canon des Saintes Écritures.

Message par Claude le Liseur »

Bertrand a écrit : Je fais actuellement une recherche sur le canon biblique Catholique versus celui des Protestants. La grande différence comme vous le savez c'est 7 livres dit deutérocanoniques que l'on ne retrouve pas dans les Bibles Protestante.

Affirmation dont je découvre qu'elle est à relativiser.

Les éditions L'Âge d'Homme, dirigées à Lausanne par notre frère Vladimir Dimitrijevic, viennent de publier le tome I de l'édition des Oeuvres complètes de Pierre Viret (1511-1571), Vaudois d'Orbe, qui, avec le Dauphinois de Gap Guillaume Farel et le Picard de Noyon Jean Calvin, constitue le trio des Réformateurs de la Suisse romande et, en même temps, les piliers de la Réforme francophone.
Je recommande à tous la lecture de ce livre, Viret étant un polémiste d'une drôlerie irrésistible dans ses attaques contre le concile de Trente. (Je suppose que les polémistes du camp adverse devaient aussi être drôles, mais écrivaient-ils une langue aussi claire?)

Dans l'introduction à cette réédition, le pasteur Arthur-Louis Hofer, de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, donne, à la page 41, quelques informations intéressantes sur l'attitude des Réformateurs face aux livres deutérocanoniques:

"Viret cite parfois des livres deutérocanoniques ou apocryphes de l'Ancien Testament."

Et, en note de bas de page:

"Livres ajoutés au canon hébreu par la Bible grecque d'Alexandrie ou LXX. Figurant dans les Bibles catholiques romaines (deutérocanoniques), ils ont disparu au XIXe siècle des Bibles protestantes, leurs éditeurs les considérant comme apocryphes et voulant aussi réduire les coûts d'impression."

Le rejet des textes deutérocanoniques par le protestantisme serait-il ainsi un phénomène assez récent?
Bertrand
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Bonjour Claude !

Message par Bertrand »

Bonjour Claude !


1.0 - Vous me rappelez que j'avais écris : « Je fais actuellement une recherche sur le canon biblique Catholique versus celui des Protestants. La grande différence comme vous le savez c'est 7 livres dit deutérocanoniques que l'on ne retrouve pas dans les Bibles Protestante. »

1.1 - Et vous commentez : « Affirmation dont je découvre qu'elle est à relativiser. »

a) Et bien là je me rend compte que je n'étais pas exact dans ma présentation et cela pouvais prêter à confusion.

b) Je devrais plutôt dire :

La grande différence comme vous le savez c'est 7 livres dit deutérocanoniques que l'on ne retrouve pas maintenant dans une bonne partie des Bibles Protestantes, parce que depuis Luther ces livres ne sont plus reconnues comme Parole de Dieu, ( même si pour une partie du Protestantisme il peut être utile de lire ces livres, mais sans plus ).

— Maintenant je présume que je suis plus clair !

2.0- Vous avez écrit : « Je recommande à tous la lecture de ce livre, Viret étant un polémiste d'une drôlerie irrésistible dans ses attaques contre le concile de Trente. »

a) Pour mon bénéfice ( par curiosité ! ), pourriez vous m'expliquer juste un peu ce que vous voulez dire par : « un polémiste d'une drôlerie irrésistible » ?

3.0- Vous avez écrit : « Dans l'introduction à cette réédition, le pasteur Arthur-Louis Hofer, de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, donne, à la page 41, quelques informations intéressantes sur l'attitude des Réformateurs face aux livres deutérocanoniques:

"Viret cite parfois des livres deutérocanoniques ou apocryphes de l'Ancien Testament." »


a) Si Viret cite ces livres ce n'est probablement pas — à ses yeux — en tant que Parole de Dieu

4.0- Vous avez citez et écrit : «"Livres ajoutés au canon hébreu par la Bible grecque d'Alexandrie ou LXX. Figurant dans les Bibles catholiques romaines (deutérocanoniques), ils ont disparu au XIXe siècle des Bibles protestantes, leurs éditeurs les considérant comme apocryphes et voulant aussi réduire les coûts d'impression."

Le rejet des textes deutérocanoniques par le protestantisme serait-il ainsi un phénomène assez récent ? »


a) Le rejet des textes ( textes enlevés de la Bible ) deutérocanoniques par le protestantisme date effectivement du XIXe siècle. Les Presbytériens et les Calvinistes en général, particulièrement depuis le synode de Westminster de 1648, ont été les ennemis les plus intransigeants face aux deutérocanoniques, et à cause de leur influence la « British and Foreign Bible Society » a décidé en 1826 de refuser de distribuer des Bibles contenant les deutérocanoniques. Mais il faut dire qu'il semblerait que ce n'est pas tout le Protestantisme qui aurait enlever ces livres de leur Bible ( du moins pour le temps qui couvre les années 1895 à 1970. Par après je ne sais pas ). En tout cas les Luthériens Orthodoxes posséderaient en annexes ( à la fin de l'A.T. ) les livres deutérocanoniques.

b) Maintenant pour ce qui est du rejet des textes deutérocanoniques comme étant pleinement Parole de Dieu cela se situe à l'an 1534, date de la première édition de la Bible de Luther, ou les deutérocanoniques ont été relégués, comme apocryphe, et situé en annexe à la fin de l'A.T..

C'est suite à sa discussion avec Eck à Leipzig, en 1519, quand son adversaire a présenté le texte bien connu de II Maccabées dans la preuve de la doctrine du purgatoire que Luther a répondu que le passage n'avait aucune autorité obligatoire puisque les livres étaient à l'extérieur du Canon. Ce fut sa façon de s'en sortir ...

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Bon je m'arrête ici.

En espérant Claude, avoir assez bien répondu à votre dernière question.
Et en espérant ne pas avoir commis d'erreurs.
Je vous salut en notre commun Seigneur Jésus-Christ. :)

Bertrand

Ps. Je me rends compte Jean-Louis que je n'ai pas répondu à votre dernière lettre ( en date du 3 mai passé ). Je m'en excuse ! Je devrais vous répondre sous peu.

Ps 2. Mes smilies ne fonctionne pas. ? Je ne peux les activer.
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Bertrand
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Bonjour Jean-Louis !

Message par Bertrand »

Bonjour Jean-Louis !

Merci à vous aussi d'avoir répondu à mon message. :-)
Et mes excuses pour ce retard.

1.0- Vous avez écris : « Il est vrai que le Pédalion attribue le numéro 60 au canon que l'édition de Joannou, que j'ai traduite numérote 59. ... S'il y a un décalage de numérotation, cela vient donc probablement parce qu'un copiste a distingué un canon en deux parties. »

a) Oui cela a du bon sens. Merci pour cette information.

2.0- Vous avez écris : « Par contre, en ce qui concerne les traductions, qui ont dû être hâtivement décidées pour être publiées précipitamment pendant la tenue du pseudo-Concile romain "Vatican II", ... »

a) J'aurais une faveur à vous demander ( et je ne voudrais aucunement vous heurter ). Ne pourriez vous pas dire à l'avenir à la place du qualificatif de « pseudo-Concile romain » plutôt dire : du Concile romain que nous ( Orthodoxe ) ne reconnaissons pas. Peut-être que cela reviens t'il au même pour vous, mais pour moi cela est beaucoup moins attristant de le lire de cette façon. Ce serais une façon, il me semble plus charitable.

b) Bon Jean-Louis cela est juste une suggestion et vous êtes bien libre d'écrire comme le coeur vous en dit. Sans rancune ?

3.0- Vous avez écris : « Mais vos frères protestants ont parfaitement de s'intéresser à ce qui est solide et utilisable. »

a) Mais si vous permettez Jean-Louis, pour moi vous êtes tout autant un frère. Et je dois dire que j'ai beaucoup plus d'affinités pour l'Orthodoxie que pour le Protestantisme. Je pense ici ( et ce n'est qu'un exemple ) à la sainte Tradition apostolique.

b) Bon je ne veux pas vous indisposer d'avantage avec cela de crainte que vous vous mettiez à sortir ce qui nous divise ...

4.0- Vous avez écris : « On ne voit d'ailleurs pas comment on pourrait négliger l'enseignement que nous ont légué les générations qui nous ont transmis le Canon des Écritures pour ne s'intéresser qu'à ce seul canon. »

a) Que voulez vous dire par là ?

5.0- Vous avez écris : « Je suis un membre de l'Église orthodoxe depuis plus de trente ans. Je suis né sans religion réelle, ... ( etc. ). »

a) Merci Jean-Louis, cela me permet de mieux vous situer.

6.0- Vous avez écris : « Pour en revenir au Canon des saintes Écritures, voici que j'ai maintenant sous les yeux Le Nouveau Testament selon les Septante, édité en 1950 par l'Église de Grèce. Il contient : ...

Daniel, dans lequel se trouvent insérés les récits de Suzanne, la prière de Zacharie et l'hymne des trois enfants, et Bel et le Dragon. »


a) Alors je crois qu'on peut dire que pour l'Église Orthodoxe de Grèce le supplément de Daniel faisant partie des deutérocanoniques était pour cette Église Orthodoxe, canonique et Parole de Dieu. N'est-ce pas ?

b) Quand je regarde l'évolution du Canon biblique, je constate du côté occidentale — de l'Église indivise — une stabilité de ce Canon et ce à partir du Concile de Rome en l'an 382, que je ne retrouve pas du côté oriental. Le « Canon oriental » rejoindra celui de l'occident qu'au Concile in Trullo de l'an 692. Par contre si je regarde la liste des livres inspirés que donne cette Bible Orthodoxe édité en 1950 par l'Église de Grèce, je m'aperçois qu'il y a variation dans le nombre de livres inspirés. On y retrouve un livre de plus — 3e livre des Maccabées — et le complément du livre d'Esther en moins. Ainsi cela me porte à croire que dans l'Église Orthodoxe, qu'il y a peut-être en pratique, différents Canons de la Bible. Remarquez que je me trompe peut-être de cette perception.


Bon je m'arrête ici.

Et en espérant ne pas avoir commis d'erreurs.
Je vous salut en notre commun Seigneur Jésus-Christ.

Bertrand
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Message par Axel »

Bertrand a écrit:
« L'Église grecque Orthodoxe a préservé son antique Canon en pratique aussi bien qu'en théorie jusqu'à récemment, quand, sous l'influence dominante de sa ramification russe, il changea son attitude envers les deutérocanoniques. Le rejet de ces livres par les théologiens russes et des autorités est une disparition qui n'a commencé qu'au début du dix-huitième siècle. »
Encyclopédie Catholique ( de 1908 ), volume 3, article : Canon de l'Ancien Testament.
J'avais déjà eu vent de celà par le nº de la revue Fideliter consacré à l'orthodoxie et intitulé Mirage de l'orthodoxie.
Quelles sont les raisons avancées par qui de droit pour justifier l'exclusion des livres deutérocanoniques du Canon des Ecritures et celà à une époque si tardive?

Bien fraternellement en Christ

Axel
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Axel a écrit :J'avais déjà eu vent de celà par le nº de la revue Fideliter consacré à l'orthodoxie et intitulé Mirage de l'orthodoxie.
Quelles sont les raisons avancées par qui de droit pour justifier l'exclusion des livres deutérocanoniques du Canon des Ecritures et celà à une époque si tardive?
Prière de retourner un peu en arrière à ce que j'ai cité du Vocabulaire de théologie orthodoxe des Editions du Cerf:

D'après le Vocabulaire théologique orthodoxe publié aux Editions du Cerf, Paris 1985, p.32, l'Eglise orthodoxe considère que les passages suivants, rajoutés au texte de la Bible hébraïque, soit Esther, chapitre 10, verset 4, à chapitre 16, verset 4, Daniel, chapitre 3, versets 24 à 90, et Daniel, chapitres 13 et 14 sont considérés comme non canoniques, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas le même degré d'inspiration. En revanche, Tobie, Judith, Maccabées , Sagesse, Ecclésiastique et Baruch font partie du canon des Ecritures.

Où voyez-vous mentionné que des livres aient été exclus du canon des Ecritures?
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