Mais non,mais non, mille excuses !Claude le Liseur a écrit :On trouvera ici un échantillon de ces productions: https://www.trinitystores.com/?artist=1
Il semble d'ailleurs que l'échantillon ait été quelque peu «épuré» par rapport aux merveilles que l'on pouvait contempler voici quelques années sur le site Internet qui vend la reproduction de ces images, même s'il reste quelques pépites.
Mille excuses d'abord à notre ami christianc qui avait démonté la douteuse démonstration basée sur une image du frère Lentz dès le 30 juillet 2003, ce que je n'avais pas relevé dans mon précédent message de ce jour.
Mille excuses ensuite à nos autres lecteurs qui auront pu croire, suite à ma brève visite sur le magasin en ligne des productions du franciscain Robert Lentz que ses peintures les plus militantes de la cause homosexuelle avaient disparu. Elles ont en fait été regroupées, à la même adresse https://www.trinitystores.com/?artist=1 , dans une rubrique Images That Challenge (Des images qui provoquent). On y trouvera ainsi les images de saint Boris (et non pas de saint Gleb comme je l'avais écrit de mémoire) et de son serviteur magyar Georges, des saints Polyeucte et Néarque (particulièrement malsaine celle-ci) ou des saints Serges et Bacchus en couples d'amoureux homosexuels, ainsi que des images d'inspiration païenne ou chamaniste.
Qu'on ne pense pas que les images me choquent uniquement à cause du militantisme homosexuel du peintre franciscain: je serais tout aussi mal à l'aise face à des images qui présenteraient un couple de saints mariés (disons, saints Adrien et Nathalie, ou saints Justinien et Théodora) d'une manière aussi explicitement sexuelle que saints Polyeucte et Néarque sur l'image peinte par le frère Robert Lentz. L'icône orthodoxe représente les saints dans leur corps transfiguré, avec leur visage de lumière, dans la gloire à laquelle ils sont parvenus et dans leur impassibilité, pas d'une manière terrestre ou naturaliste. Le désir charnel, qu'il soit homosexuel ou hétérosexuel, ne devrait pas figurer sur une icône. Ne devraient pas non plus figurer des références aussi marquées aux convictions politiques du peintre (convictions de gauche dans le cas du frère Robert, mais peu importe). Il est déjà difficile pour tout le monde de réfréner un tant soit peu les passions; alors, si même les icônes se mettent à les exalter au lieu de nous montrer le visage de lumière auquel les saints sont parvenus, que pouvons-nous encore espérer?
Il est vrai que les images peintes par le frère Robert Lentz, moine franciscain catholique romain, ne sauraient passer pour des icônes orthodoxes. Mais alors, pourquoi cette recherche délibérée de la confusion? Le malaise n'est-il pas encore accentué par ces tentatives de «faire orthodoxe», avec des légendes en grec qui n'ont rien à faire là - Harvey Milk, homme politique californien et militant de la cause gay, canonisé par notre peintre franciscain, devenant, d'une manière ridicule tant est visible la volonté de copier les icônes orthodoxes grecques, Ο Άγιος Άρβιος -, ces références à Photios Kontoglou, qui avait, lui, des convictions orthodoxes strictes, cette récupération de symboles de l'iconographie traditionnelle ? Il est évident que le spectateur qui regarde ces images ne ressentirait pas une telle impression de malaise si frère Robert n'avait pas multiplié de telles références abusives à l'iconographie orthodoxe, totalement détournée de son sens et enrôlée pour des causes avec lesquelles elle n'a rien à voir. Faut-il y voir une nouvelle manifestation du mépris d'un certain monde occidental, anglo-saxon ou français en particulier, à l'égard de tout ce qui est orthodoxe ? Quelle est la différence entre ce diplomate de la légation de France à Athènes allumant sa cigarette à la flamme d'un cierge à la métropole d'Athènes lors d'une célébration de l'archevêque Chrysostome (Papadopoulos), fait rapporté par Roger Peyrefitte dans Propos secrets, et le franciscain Robert Lentz enrôlant l'iconographie byzantine, tradition maintenue par le peuple orthodoxe au prix de son sang, au service de causes propres à l'intelligentsia californienne ? Je vois le même mépris teinté de racisme, la même orthodoxophobie, et en fin de compte le même blasphème. On peut ne pas aimer l'Orthodoxie et avoir quand même un minimum d'éducation. (Ou de bon goût, quand on voit certaines productions de frère Robert.)