le rôle de la femme dans l'Eglise

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Nikolas
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Re: le rôle de la femme dans l'Eglise

Message par Nikolas »

Nikolas a écrit :
Claude le Liseur a écrit :En premier lieu, a-t-on simplement songé au fait qu'un prêtre qui a une hémorragie ne peut pas célébrer?
Sauriez-vous où cela se trouve mentionné dans les canons ou s'agit-il d'une tradition non-écrite?

Un prêtre qui a une hémorragie si a défaut de pouvoir célébrer, peut-il recevoir la communion?
Cher Claude si cela vous est possible, j'aimerais avoir réponse au moins a ma première question car je viens de lire ceci:
Un prêtre très pieux vivait dans un monastère ; (le fait m'avait été raconté par l'estimé bienheureux père Gabriel, higoumène au saint monastère de saint Dionysios au Mont Athos.) Ce prêtre n'était pas érudit mais il était un grand combattant spirituel d'une foi vivante. Bien qu'il souffrît d'hémorragie de ses veines des pieds, il restait longtemps debout devant la prothèse. Maintes fois, on voyait le sang qui coulait par terre tandis que lui, debout, continuai à faire la commémoration de plusieurs personnes, ce qui lui prenait beaucoup de temps. Il avait l'esprit de sacrifice jusqu'à la fin de sa vie; il était même mort après avoir fini la célébration de la Divine Liturgie.
[...]
Expériences Liturgiques, Protopresbytre Stéphanos K. Anagnostopoulos, Le Pirée, 2008, p.29.
Claude le Liseur
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Re: le rôle de la femme dans l'Eglise

Message par Claude le Liseur »

Nikolas a écrit :
Nikolas a écrit :
Claude le Liseur a écrit :En premier lieu, a-t-on simplement songé au fait qu'un prêtre qui a une hémorragie ne peut pas célébrer?
Sauriez-vous où cela se trouve mentionné dans les canons ou s'agit-il d'une tradition non-écrite?

Un prêtre qui a une hémorragie si a défaut de pouvoir célébrer, peut-il recevoir la communion?
Cher Claude si cela vous est possible, j'aimerais avoir réponse au moins a ma première question car je viens de lire ceci:
Un prêtre très pieux vivait dans un monastère ; (le fait m'avait été raconté par l'estimé bienheureux père Gabriel, higoumène au saint monastère de saint Dionysios au Mont Athos.) Ce prêtre n'était pas érudit mais il était un grand combattant spirituel d'une foi vivante. Bien qu'il souffrît d'hémorragie de ses veines des pieds, il restait longtemps debout devant la prothèse. Maintes fois, on voyait le sang qui coulait par terre tandis que lui, debout, continuai à faire la commémoration de plusieurs personnes, ce qui lui prenait beaucoup de temps. Il avait l'esprit de sacrifice jusqu'à la fin de sa vie; il était même mort après avoir fini la célébration de la Divine Liturgie.
[...]
Expériences Liturgiques, Protopresbytre Stéphanos K. Anagnostopoulos, Le Pirée, 2008, p.29.

Je ne saurais vous citer un canon en particulier. C'est une tradition dont j'ai toujours entendu parler (peut-être encore une fausse tradition qui s'est répandue au cours de la captivité babylonienne de l'Orthodoxie ?). Dans un livre pourtant d'orientation moderniste, le RP Jean-Claude Roberti en fait état à propos du sanctuaire:

Ce sanctuaire est ouvert uniquement à ceux qui ont quelque chose à y faire. L'habitude dans certains pays orthodoxes d'y introduire des hôtes de marque est donc une erreur. Il en est de même de l'idée que le sanctuaire est interdit aux femmes. Si le tabou du sang fut réintroduit à Byzance, celui-ci touche les deux sexes. Un prêtre qui aurait une hémorragie ne pourrait entrer dans le sanctuaire. (souligné par moi - NdL)

RP Jean-Claude Roberti, Être orthodoxe en France aujourd'hui, Hachette, Paris 1998, p. 101.
S'agissant de l'interdiction pour les femmes de communier en période , elle fait l'objet du 2e canon de saint Denys d'Alexandrie que je cite d'après la traduction du site du hiéromoine Cassien Braun http://orthodoxievco.net/ecrits/canons/denys.htm:

Que les femmes en période menstruelle ne doivent ni entrer dans l'église, ni recevoir la communion.

Quant aux femmes en période menstruelle, s'il convient qu'en cet état elles pénètrent dans la maison de Dieu, je crois qu'il est superflu d'en poser même la question. Je pense en effet, que si elles sont croyantes et pieuses, elles n'oseront en cet état ni s'approcher de la table sainte, ni toucher au Corps et au Sang du Christ; car la femme, qui avait eu une perte de sang depuis douze ans, pour obtenir sa guérison, elle non plus, ne L'a pas touché, Lui, mais le bord de son vêtement. De prier dans n'importe quel état que l'on se trouve, et se souvenir du Seigneur, quelle que soit la disposition où l'on se trouve, et recourir à Lui pour obtenir son secours, personne ne le met en discussion; mais celui qui n'est pas entièrement pur d'âme et de corps sera empêché de s'approcher du saint et du saint des saints.
La datation traditionnelle de ce canon était l'an 264 (cf. l'édition roumaine du Pidalion publiée à Bucarest en 1933 et réimprimée à Bucarest en 1992, déjà citée sur le présent forum, p. 393.)

Au risque de passer pour un moderniste, je vieux bien convenir qu'il y a un certain nombre de canons qui ont perdu toute signification à l'heure actuelle et qui n'en avaient déjà probablement pas beaucoup à l'époque de leur promulgation. Certes, certes, mais il me paraît quand même honnête de signaler qu'il y a un tabou par rapport au sang; que ce tabou vient de loin (cf. tout le chapitre XV du Lévitique; cf. aussi Mc 5: 25-33 auquel se réfère le canon de saint Denys d'Alexandrie); que je connais telle ou telle femme issue d'un milieu orthodoxe traditionnel qui refuse d'embrasser les reliques les jours où elle a ses pertes de sang; que de telles personnes dont éminemment respectables et que je les respecte donc, même si je ne comprends ni n'approuve pas toujours tel ou tel comportement; que de telles dames seraient bien étonnées à l'idée qu'on ordonnât des prêtresses, lesquelles se trouveraient en effet en totale contradiction avec ces coutumes liées au sang; et que ce n'est qu'une explication parmi d'autres aux raisons pour lesquelles on n'ordonne pas de prêtresses, mais que je me suis permis de la mentionner, parce que justement on n'ose jamais en parler (ça ne fait bien sûr pas "moderne" ).

Par rapport à l'exemple que vous citez dans le livre du RP Anagnostopoulos, il n'y aurait rien d'étonnant à ce que, dans l'Eglise de Grèce qui est sans doute celle qui a su le mieux s'adapter à la modernité tout en restant traditionnelle et ferme dans la foi, on ait relativisé ce tabou. Cela n'empêche pas de mentionner qu'il existe, qu'on ne peut l'évacuer sans le mentionner.

Au terme de ce déluge de points-virgules, je vous demande pardon pour le retard avec lequel je vous ai répondu, n'ayant d'autre excuse que les trois jours que je viens de passer noyé dans le stratus, dans l'horrible brouillard qui s'abat sur ma région quatre mois par an.
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