Vous parlez des livres d’histoire ; mais lesquelles ? Les tendancieux dont vous avertit Claude plus haut ; dans lesquelles on veut réduire l’Apôtre Pierre à un faiseur d’évêques de Rome ? Dans lesquels on transpose à l’époque post-apostolique des situations inexistantes alors ?Olivier a écrit : Dans tous les livres d'histoire que j'ai vus, il est dit que jusqu'au IIème siècle, ce fut un collège épiscopat, dont un présidait, et c'est à partir du IIème, qu'il existe une monarchie épiscopat. Ainsi, Eusèbe donne un nom à chaque règne: Lin,Anaclet et Clément. Mais certaines sources font Lin, Clément, voir Clément en premier. J'en déduis que le collège épiscopat était composé de Lin, Anaclet et Clément.
Il vous faut abandonner cette idée de "collège d'évêques", car les décisions se faisaient au nom de l’Eglise –assemblée du peuple de Dieu dans le Christ- et non au nom d’une autorité suprême représenté par un "collège d’évêques" qui serait le cas échéant au-dessus du jugement de l’Eglise.
Une des fonctions du ministère de l’apostolat consistait à fonder des églises locales -et cela va sans dire- composées de Ses membres ; membres de l’assemblée eucharistique.
Maintenant, sur la question d’une liste des premiers évêques de l’Eglise à Rome on peut prendre celle que nous fournit saint Irénée :L’église locale naissait au moment où l’apôtre y célébrait l’Eucharistie ensemble avec les premiers fidèles. L’établissement des évêques avait lieu au cours de l’assemblée eucharistique de l’église locale.
Archiprêtre Nicolas Afanassieff L’Eglise du Saint-Esprit éd. CERF (vers p.300 -j’ai perdu la page, J-G)
Donc à la place de dire qu’il y avait trois évêques en même temps pour un même autel, on peut très bien concevoir que, Anaclet et Clément étaient chargés d’un autre ministère ecclésial (Les Apôtres ordonnaient aussi des diacres), puis Anaclet hérita de la place de Lin et ainsi de suite. A moins qu’il y ait eu déjà plusieurs assemblées eucharistiques (paroisse) en différents lieux de Rome. Mais alors pourquoi la place qu’occupait Lin serait plus importante que celle de ses contemporains ? Il faudra un bon argument topologique pour répondre à cela…Donc, après avoir fondé et édifié l’Église, les bienheureux apôtres remirent à Lin la charge de l’épiscopat ; c’est de ce Lin que Paul fait mention dans les épîtres à Timothée (2 Tm 4, 21). Anaclet lui succède. Après lui, en troisième lieu à partir des apôtres, l’épiscopat échoit à Clément. Il avait vu les apôtres eux-mêmes et avait été en relations avec eux: leur prédication résonnait encore à ses oreilles et leur Tradition était encore devant ses yeux. Il n’était d’ailleurs pas le seul, car il restait encore à cette époque beaucoup de gens qui avaient été instruits par les apôtres. Sous ce Clément, donc, un grave dissentiment se produisit chez les frères de Corinthe ; l’Église de Rome adressa alors aux Corinthiens une très importante lettre pour les réconcilier dans la paix, renouveler leur foi et leur annoncer la Tradition qu’elle avait naguère reçue des apôtres, à savoir: un seul Dieu tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, qui a modelé l’homme (Gn 3, 7), fait venir le déluge (Gn 6, 17), appelé Abraham (Gn 12, 1), fait sortir son peuple de la terre d’Égypte (Ex 3, 10), conversé avec Moïse (Ex 3, 4), donné la Loi (Ex 20-31), envoyé les prophètes (Is 6, 8 ; Jr 1, 7 ; Ez 2, 3), préparé un feu pour le diable et ses anges (Mt 25, 41). Que ce Dieu là même soit annoncé par les Églises comme étant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, tous ceux qui le veulent peuvent l’apprendre par cet écrit, tout comme ils peuvent connaître par lui la Tradition apostolique de l’Église, puisque cette lettre est plus ancienne que les actuels fauteurs d’erreur qui imaginent faussement un autre Dieu au-dessus du Créateur et, de l’Auteur de tout ce qui existe. A ce Clément succède Evariste ; à Évariste, Alexandre ; puis, le sixième à partir des apôtres, Xyste est établi ; après lui, Télesphore, qui rendit glorieusement témoignage ; ensuite Hygin ; ensuite Pie ; après lui, Anicet ; Soter ayant succédé à Anicet, c’est maintenant Éleuthère qui, en douzième lieu à partir des apôtres, détient la fonction de l’épiscopat. Voilà par quelle, suite et quelle succession la Tradition se trouvant dans l’Église à partir des apôtres et la prédication de la vérité sont parvenues jusqu’à nous. Et c’est là une preuve très complète qu’elle est une et identique à elle-même, cette foi vivifiante qui, dans l’Église, depuis les apôtres jusqu’à maintenant, s’est conservée et transmise dans la vérité.
saint Irénée Contre les Hérésies, Livre III, 3,3. (copier/coller depuis un site kto. J-G)
Avec humilité et amour. J-G