Office à tous les saints orthodoxes glorifiés en France

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Axel
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Office à tous les saints orthodoxes glorifiés en France

Message par Axel »

OFFICE A TOUS LES SAINTS ORTHODOXES
GLORIFIES EN TERRE DE FRANCE

et commémorés au premier dimanche après la Toussaint

GRANDES VEPRES

Au lucernaire, six stichères.


Ton I

Venez, multitudes orthodoxes, chantons nos Pères dans la foi, martyrs, hiéarques, hiéromartyrs, rois et prêtres, moines et: moniales, saintes femmes et pieux fidèles, connus et inconnus qui ont fait fructifier le don de Dieu. Glorifiés par son amour et exemples lumineux pour nous pécheurs, ils intercèdent pour notre patrie.


Venus d'Orient, de l'Hellade et de Rome ou natifs de ce sol, vous avez baptisé de votre sang la terre de nos ancêtres, saints martyrs. Les cieux exultent et notre peuple vous acclame, au souvenir de votre sacrifice. Votre semence de lumière a germé dans l'ascèse et les vertus des saints moines, des vierges et des recluses, des pieux princes et des pénitents qui entonnent avec les anges des cantiques de louange.


De quelles hymnes honorerons-nous les saints évêques des Gaules? Parures éclatantes de l'Epouse du Christ, couronnes sacrées et miroirs de la piété, source de guérisons divines et dispensateurs des biens spirituels, ils sont le gage de notre salut.

Ton II

Le vénérable Pothin allume à Lyon le flambeau de l'Eglise de Smyrne. Son éclat brûle du feu divin révélé au Thabor, puis au Cénacle et à Patmos à Jean le Théologien. Ainsi que Denys à Paris, Crescent, le compagnon de Paul, apporte à Vienne le message apostolique. A leur image, des myriades de pèlerins depuis le fond des âges, parcourent nos terres et peuplent nos sanctuaires. Ils se rendent au tombeau du saint apôtre Jacques le Majeur. Hérauts du salut, affermissez notre foi!

Ton VIII

Réjouis-toi, choeur des hiérarques blanchis dans les luttes sacrées. Face aux gnostiques, Irénée montre la vérité, Hilaire contre Arius défend la Trinité, Martin joint la douceur à la persuasion, Germain d'Auxerre combat Pélage et rétablit la paix. Ambroise de Milan écrit à Phébade d'Agen, la gloire des conciles et l'ami de Delphin, qui réfute Priscillien et à Bordeaux baptise Paulin. En chacun d'eux, aux confins de l'Occident, resplendit la même foi qu'en Orient.


Athanase d'Alexandrie traverse nos contrées, admirant leur Orthodoxie et y prêchant l'ascèse. Les saints de Lérins illuminent la Provence des vertus de Scété, Cassien le Romain enseigne la voie royale du salut et le bienheureux Salvien édifie Marseille. Just de Lyon, avant d'illustrer sa cathèdre, vit près du Nil comme Antoine au désert. Saints ermites et moines du Couchant, faites luire la lumière du Christ en nos coeurs enténébrés.

Gloire, Ton V
Réjouis-toi, nouvelle Sion, peuple baptisé gardé du Très-Haut, domaine sacré de l'Archange Michel. Réjouis-toi, terre splendide et multiple, reflet du céleste royaume, don de la munificence divine. Réjouis-toi, héritage du Christ, acquis par Irénée et Denys, Martin et Paulin les Miséricordieux, Hilaire et Rémi, qui t'ont enseigné l'Orthodoxie de la foi et des moeurs. Réjouis-toi, refuge de Marie-Madeleine, patrie de Blandine et Geneviève, royaume de Clotilde et Radegonde. Que leur intercession ne manque jamais aux pieux Orthodoxes qui les invoquent.


Et maintenant, dogmatique du ton occurrent.

Entrée, suivie de trois lectures:

Isaïe, XLIII: 9-14
Sagesse de Salomon, III: 1-9
Sagesse de Salomon, V: 15 - VI: 3.

Litie

Ton III

Louez, peuples, les hauts faits et la patience des témoins du Christ qui, dans les supplices, ont reçu la couronne d'immortalité. Avec Sébastien de Narbonne, les martyrs de Lyon et de Valence ouvrent l'étonnant cortège. Bénigne de Dijon, Fuscien d'Amiens, Valérien de Tournus et Marcel de Chalon brandissent la palme mystique. A l'image de Blandine, Colombe de Sens et Foi d'Agen accueillent dans les tourments l'Epoux de leurs âmes. Les reliques sacrées de Vincent de Saragosse, la gloire des Espagne, sont portées en triomphe. Anne de Russie devenue notre reine leur offre à Senlis un moutier pour écrin et apporte à Reims l'évangéliaire du sacre. Clair sanctifie sur l'Epte la terre des Normands. Que l'intercession de tes martyrs, Seigneur, consume nos passions et pacifie nos âmes!

Ton VI

La moisson a levé en d'innombrables hiérarques. Irénée, Hilaire, Martin et Germain l'Auxerrois en sont les coryphées. Quelle cité n'a pas son ange céleste? Gatien et Brice de Tours sont évangéliques, Maximin d'Aix et Victrice de Rouen illuminent leurs peuples, Trophime d'Arles, Front de Périgueux et Sabinien de Sens baptisent les païens. Privat et Baudile scellent de leur sang la confession de la foi. Vivien de Saintes, Orens d'Auch, Vallier du Couserans, Eutrope d'Orange et Marcellin d'Embrun sont des icônes du Bon Pasteur. Face au fléau de Dieu, Aignan imite à Orléans Geneviève de Paris. Aux pères de la patrie, revêtus de la force du Christ, vont nos louanges.

Gloire, et maintenant. Ton VIII

De nouveaux mélodes apparaissent parmi nous. De leurs hymnes, Paulin l'Aumônier, Prudence accouru d'Espagne et Fortunat épris de la Croix, célèbrent le triomphe des martyrs. Sous la voûte de nos cieux, les maîtres de Byzance et d'Arménie élèvent des coupoles sacrées. L'Eglise s'accroît comme un nouvel arbre de Jessé dont la Génitrice de Dieu est l'arche immaculée.
Axel
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Apostiches du ton occurrent.

Gloire, Ton IV

Fêtons avec ferveur la mémoire de nos Pères saints, dignes de nos éloges et accueillants à nos voeux. Qu'une liesse spirituelle anime nos lèvres et convertisse nos coeurs. Que le peuple très-chrétien se souvienne des promesses de son baptême. Orant et Pénitent, réconcilié avec le Christ qui aime les hommes, qu'il emprunte aux béatitudes sa règle de vie et demeure cher à la Mère de Dieu qui souvent l'a visité.

Et maintenant, Ton V

Réjouis-toi, terre élue entre toutes par la Source de la Lumière qui y vient avec prédilection. Exulte, royaume de la Toute-Sainte, champ de Lys où lèvent les vierges consacrées, Blandine, Geneviève et Odile, jaillies de ta pureté et épouses du roi des cieux, ton Fils notre Dieu.

Tropaire (apolytikion), Ton VIII

Tel un présent de grand prix, la Terre des Francs t'offre, Seigneur, tous les saints qui l'ont embellie. Icône du royaume à venir, riche en intercesseurs, elle en appelle à Ta Mère Très-Pure, à saint Michel Archange et au levain des martyrs pour te demeurer fidèle à jamais.

"MATINES"

(Après avoir chanté au "Seigneur Dieu" le tropaire dominical par deux fois, on dit "Gloire" puis on chante celui des saints de France qui a clos le service de vêpres. On le fait suivre de "Et maintenant" et du théotokion du ton de l'octoèque dominical.).

Polyéléos et mégalynaire:

Nous vous magnifions, saints Orthodoxes glorifiés en France, et nous honorons votre sainte mémoire, en vous suppliant d'intercéder pour nous auprès du Christ qui aime les hommes.

Hypakoï

Vous nous avez ouvert le paradis spirituel, saints de Dieu qui demeurez l'âme et le fondement de notre patrie. Vos labeurs, vos souffrances et vos miracles ont acquis au Christ un nouveau peuple théophore. Par les prières de nos saints aïeux, Seigneur, fais-nous participer aux joies de ton royaume.

Canon

Ode I

Réjouis-toi, Gaule, Galilée du couchant, jardin de la Mère du Sauveur, sceptre de son Fils, le Christ notre Dieu.

Merveille étonnante, le compagnon de Paul, l'Aréopagite inspiré, le chantre des hiérarchies célestes, accourt d'Athènes à la Lutèce des Parisiens. Pour le Christ roi, il se fait esclave et succombe martyr, avec Rustique le prêtre et le diacre Eleuthère.

C'est le sang du calice qui s'épanche du corps des martyrs théophores. L'évêque Pothin, plein de grâce et d'ans, le diacre Sanctus, la vierge Blandine, les courageux Maturus, Attale et Alexandre s'élancent de l'arène lyonnaise vers la cité des cieux.

Mère de Dieu, familière de nos terres, accueille la prière de notre peuple.

Ode III

L'enfant de l'Evangile vient en nos forêts renverser les idoles et proclamer le message de son Maître divin. Le front portant l'empreinte de la main du Sauveur, Martial arrache l'Aquitaine à la fureur de Mars.

Zachée s'élance vers les terres d'Occident. Dans nos solitudes, il vient annoncer la Bonne Nouvelle du salut. La Mère de Dieu est magnifiée au lieu où s'arrêtèrent ses pas.

Marie-Madeleine, la myrrhophore égale aux apôtres, Lazare, l'ami du Maître ressuscité des morts, Marie Jacobé, Marie Salomé, Marthe et Sarah embaument la Provence de leur séjour et laissent à l'église du martyr Victor leurs reliques sacrées.

La Toute-Pure est la plus sûre de nos gardiennes, le refuge des pécheurs et la protection invincible de la patrie.

Kondakion, ton III

Autour de la Génitrice de Dieu et de Michel Archange se rassemblent en ce jour tous les saints de notre terre, prompts à intercéder et implorant le Très-Haut de nous sauver.

Icos

Les choeurs célestes se réjouissent. Depuis vingt siècles, nos contrées en augmentent le nombre. Aux martyrs se sont joints les hiérarques et les moines, les princes et les vierges, qui entonnent en l'honneur du Christ éternel le même péan de gloire. La terre des Francs exulte, riche du sacrifice, de l'amour et de la force de ses saints, icônes très ressemblantes de l'Ancien des jours. Que leur grâce s'épanche en nos âmes.

Ode IV

Chantons l'astre brillant de l'Orthodoxie, la lyre de la théologie, le chantre de la Trinité, Hilaire, le nouvel Athanase, dont l'intercession accorda la victoire à Clovis et nous affermit dans la vraie foi.

De la lointaine Pannonie s'achemine auprès d'Hilaire Martin, égal aux apôtres. Miséricordieux aumônier, il devient à Amiens, où brilleront les saints évêques Flore et Honoré, le bienfaiteur du Christ.

Réjouissez-vous, Touraine et pays de Loire aux larges horizons, Martin pontife et moine veille de son tombeau retrouvé sur vos baptisés.

Avant les saints Benoît et Serge, Martin voit la lumière incréée auréoler les saints mystères. Puissant thaumaturge, il détruit les idoles, repousse les invasions et triomphe d'Arius et de Priscillien.

C'est toi, Mère de Dieu, qui inspires tes serviteurs dans la lutte implacable contre l'hérésie. Guide invincible, sois louée à jamais!

Ode V

Quels cantiques entonner à la mémoire immortelle de Geneviève, la vierge consacrée dont les prières sauvèrent la cité?

Dès que la nuit descend sur la patrie, commence la veille ardente de Geneviève, bénie par Germain l'Auxerrois et entrevue par Syméon le Stylite.

Avec Maurice et la légion thébaine, les cohortes des martyrs accourent au même appel. Saluons d'hymnes inspirées Donatien et Rogatien de Nantes, Crépin et Crépinien de Soissons, Ferjeux et Ferréol de Besançon, Symphorien, Yrieix et Julien, athlètes de la foi et émules de leurs devanciers romains.

Combien de fois, Mère de Dieu, es-tu venue réconforter au seuil de l'éternité tes enfants marqués du signe de la Croix? Prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.

Ode VI

Bienheureux disciples de Denys, hiérarques sanctifiés, Saintin à Verdun, Rieul à Arles et Senlis, Taurin à Evreux, Nicaise à Rouen, Eutrope en Saintonge, Antoine et Jonas à Chartres, intercédez avec le hiéromartyr Lucien de Beauvais et Quentin son compagnon, pour le peuple qui vous est toujours confié.

Thébaïde provençale, Attique d'Occident, gardienne de la voie du salut enseignée par les saints Pères, exulte en ce jour! Cassien le Romain, Vincent de Lérins, Hilaire et Honorat d'Arles, Maxime et Fauste de Riez, précèdent les choeurs de tes ascètes et nous convient à les suivre.

Hommes de silence et de paix, vases de charité et flambeaux de prière demeurent Maur, disciple de Benoît du Mont-Cassin, Calmine de Tulle, Colomban, Valery et Wandrille, Odon de Cluny et Bernard de Menthon, Théobald et Israël. Que leurs mortifications et leurs labeurs nous soient un recours permanent.

Très pure souveraine, tu t'es plue à te désigner toi-même reine des moines et des âmes consacrées. Règne encore parmi nous.
Kondakion et icos de l' Octoèque dominical.

Ode VII

C'est la clémence de ton ciel que l'on retrouve dans la douceur de tes saints, paisible Aquitaine. Paulin le Misécordieux t'a illustrée du renom de ses écrits dédiés au Christ, à son Précurseur et au bienheureux Félix. Avec sainte Thérèse, son épouse bénie, et Nicétas de Remesiana, l'apôtre des Roumains son ami, qu'il console nos âmes!

Delphin et Amand de Bordeaux, Saturnin et Exupère de Toulouse, Clair d'Albi, et Rodolphe de Bourges, le père de la patrie, enseignent à leur peuple la foi des apôtres. Léonard, Junien, Namphase et Solange, la vivent dans leur chair et revêtent l'éclat du Christ.

D'une hymne splendide, Venance Fortunat acclame la Vraie Croix dont l'empereur Orthodoxe de la Seconde Rome offre à sainte Radegonde une relique précieuse.

Comment la Mère de Dieu resterait-elle indifférente à une terre où l'on vénère la Croix de son Fils bien-aimé? Brandissons le bois sacré, nous obtiendrons son intercession.

Ode VIII

Terre des Francs, acquise par la foi Orthodoxe de Clotilde et de Rémi à Clovis l'ardent puis à Louis le Pieux, exulte en tes saints partout présents.

En des siècles cruels germent des lys de douceur et de pureté, tels Clodoald, de la race du fier Sicambre catéchisé par Waast, Gontran, le roi pacificateur, Radegonde, aimée des évêques Médard de Noyon et Germain de Paris, Bathilde, la pieuse reine protégée par Eloi, ministre, hiérarque et thaumaturge.

Irénée avait triomphé des hérésies dans une langue mélodieuse. Eucher de Lyon et Grégoire de Tours poursuivent son oeuvre en nous contant la geste des saints.

L'austère Auvergne est devenue la Cité de Dieu avec ses évêques Austremoine, Allyre, Sidoine Apollinaire et Hubert, ou ses ascètes généreux tels que Géraud et Bonet.

Que d'âmes diaphanes reflètent ton intercession, Mère toute-sainte et vigilante! Viens-nous en aide.

Ode IX

Vers l'Orient se lèvent Odile en Alsace, Aimé dans les Vosges, Lupicin et Romain au coeur du Jura, Gérard de Toul, Clément de Metz, Claude de Besançon, Didier de Langres et Loup de Troyes. Leurs prières tissent une protection à la patrie.

A peine nos regards se tournent-ils vers le couchant qu'apparaissent saint Michel au péril de la mer, Philibert à Noirmoutier et le choeur épiscopal que forment Malo, Nicaise, Paterne, Brieuc, Julien, Bertrand, René, Maurille et Lô.

A vous aussi, martyrs de Sébaste et saints d'Orient dont les restes sacrés sont parmi nous, s'adressent nos prières: Nicolas de Myre en Lorraine, et Antoine le Grand en Dauphiné, Côme et Damien à Luzarches, Pantaléon de Nicomédie et Germain de Constantinople, en Limousin, Hilarion, Piammon et Agathon en Quercy, cimes de l'ascèse et puissants thaumaturges.

Dans la cité reine qu'avaient illustrée les Egaux-aux-Apôtres Hélène et Constantin, leur successeur Manuel Paléologue témoigna de la foi orthodoxe avant de devenir le moine Matthieu. Le tsar Alexandre, dont la grâce de Dieu fit le Juste Théodore, y rendit justice au Très-Chrétien supplicié. Réjouis-toi, glorieux Paris, symbole de résurrection! Alexandre le Second t'embellit d'un temple magnifique où célébra Wladimir le Théologue, vainqueur de l'hérésie, et où pria notre fidèle allié, le grand martyr Nicolas, victime des impies. Que leur prière nous affermisse dans l'Orthodoxie!

Quels flambeaux célestes admirerons-nous encore? Des myriades nous en demeurent cachées. C'est à toi, Mère souveraine et Vierge, reine de tous les saints, revêtus de la tunique sans couture de ton Fils, vénérée à Argenteuil, que nous offrons la couronne de ce chant.

Exapostilaire

La douce France a été la bonne terre de la parabole, mais nos péchés l'ont rendue inculte et stérile. Par les prières de nos Pères saints, Christ qui aime les hommes, fais fructifier ton bien.

Laudes ton IV

Pourpre des flammes du Saint-Esprit et du sang des martyrs, qui a teint la bannière de saint Denys, notre patrie céleste appelle notre conversion et attend nos labeurs. Venez, multitudes Orthodoxes, oeuvrer dans la vigne du Seigneur.

Colonne et affermissement de notre peuple sont nos Pères dans la foi, triomphants des démons, des erreurs et des passions. Avec tous les saints, implorons-les pour notre salut.

En maint lieu de notre pays, la Mère de Dieu a élu un havre de grâce et d'espérance. Dans les flots de sa misécorde, puisons les guérisons que dispense le Seigneur aux âmes et aux corps.

Avec l'Archange qui brandit le glaive du Très-Haut et saint Martin l'Aumônier, ange dans la chair et homme céleste, chantons la divine Trinité dont la grâce a suscité martyrs et vierges, pasteurs et ascètes, héros et princes fidèles au Christ qui aime les hommes.

LAUS TIBI, BEATA TRINITAS!
(Office composé par Jean Besse)
Axel
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Message par Axel »

Trouvé sur le site de l'Eglise Russe hors frontières en Grande Bretagne
http://www.orthodoxengland.org.uk/
eliazar
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Office orthodoxe aux Saints de France

Message par eliazar »

Cher Axel, merci d'avoir mis ce texte intéressant sur le Forum. Grâce à vous, je viens de le recopier et de le mettre en page pour mon usage et celui de quelques amis proches - avec une grande Joie.

Pourquoi ? Parce qu'il n'est que trop vrai (et je ne fais ici aucun ethnocentrisme!) que nos Synaxaires sont déplorablement maigres en ce qui concerne les Saints, les Martyrs et les Ascètes qui ont ensemencé ce jardin de la Mère de Dieu que veut être la France pour les moissons du Christ.

Le Synaxaire grec est mieux fourni en ce qui concerne nos Illuminateurs (bon nombre venaient des différentes Église de la Grèce actuelle ou de l'Orient grec (l'"Anatolie" des anciens Grecs). Également en ce qui concerne nso grands Hiérarques et Pères de l'Église (les "Docteurs" des Latins).

Mais la place que ces Saints d'Occident méritent par leur antériorité n'est pas équitable quand on la compare à celle qu'occupent leurs homologues des nations slaves, converties bien des siècles après les Gaules.

C'est pour cela que j'ai applaudi à l'idée de faire (quelle qu'en soit la formule), une sorte de Synaxaire des Gaules. Si je le vois plutôt par grandes provinces ethnocentrées - toute autre formule peut aussi convenir, c'est une simple question de "rangement", qu'on pourra résoudre au moyen de "copiers-collers" sélectifs - à partir d'une première table alphabétique générale, par exemple. L'essentiel est de donner enfin à voir quelques vérités essentielles, indispensables pour aider et pousser les francophones de "bonne volonté" au retour vers la Foi qui fut celle de leurs Pères. A première vue je citerais celels-ci (mais il y en certainement d'autres) :

1° à la suite, chronologiquement, du Moyen-Orient et de la Grèce, c'est en direction de la Méditerranée Occidentale que s'est élargie la révélation de la Bonne Nouvelle - et partout, elle a continué à produire des récoltes comparables de Martyrs, d'Ascètes, de Reclus, de Hiérarques;

2° les étonnants saints des peuples slaves (pour le dire en gros, ceux des Balkans étant plus directement liés à l'expansion de l'œcumène hellénique) n'ont fleuri qu'après la conversion de leurs princes de Kiev, soit 700 à 800 ans plus tard - ce qui n'est pas rien dans une Histoire d'à peine deux mille ans;

3° la surabondante fructification déclenchée dans les Gaules par le sang des Martyrs ne s'est interrompue qu'en raison de la déviation dogmatique inspirée par Satan, et mise brutalement en œuvre par le glaive des nouveaux maîtres germaniques (arianisme des uns, catholicisme romain des autres) qui ont commencé par martyriser autant de chrétiens -comparativement) que les précédents empereurs romains l'avaient fait avant que l'Empire d'Occident devînt "Romain Germanique"; on le constate quand on constate les coupes sombres effectuées par le papisme dans la vénération des saints occidentaux des premiers siècles, surtout depuis la Révolution Française : d'abord en les reléguant dans une nomenclature à part, celle des "saints du diocèse", puis en supprimant une grande partie des dits diocèses, enfin en les supprimant totalement de la mémoire de "son" église;

4° toutes les catégories de Saints Amis de Dieu que nous vénérons dans le Synaxaire orthodoxe actuel ont été illustrées, dès le IIème siècle, par les Saints d'Occident, y compris les Reclus et les Fols-en-Christ: ce travail, lorsqu'il aura été mené à bien, le montrera clairement; il y a eu une évidente continuité, et une encore plus évidente homogénéité dans la "production des Saints" par le Saint Esprit dans l'Église, ici comme ailleurs: Blandine, par exemple, est une des toutes premières Saintes hésychastes de l'Église - après les Myrrophores.

Du coup, je ne puis que regretter amèrement les lacunes de cet office pourtant bien inspiré - mais bien plus encore sa tendance, ici ou là, à entériner et donc à partager les falsifications éhontées de l'église de Rome en les mélangeant avec son orthodoxie affichée. Je pense entre autres à l'appropriation anti-orthodoxe des Saintes Maries de la Mer, de Lazare le Premier Ressuscité, et de Marie-Madeleine (pour la Provence kto) et au silence qui permet au papisme de faire remonter le christianisme des Gaules à la conversion de Clovis (en 498 !) pour mieux gommer les trois siècles précédents et mieux permettre par la suite d'en faire oublier les grands Saints exemplaires, trop typiquement orthodoxes.
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Axel
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Message par Axel »

Cher Eliazar je suis heureux que ce texte vous ai plu malgré les défauts que vous lui attribuez.
Sur ce même thème ci-dessous 1 recension du travail fait par le Bhx Mgr Jean Maximovitch (the Wonderworker) de Shangaï et de San Francisco.
Je suis, au surplus, fier de savoir que Mgr, lorsqu'il était en charge de l'Europe occidentale, nous fit l'honneur de résider le plus souvent à Paris:
Trouvé sur le site de la Voie orthodoxe:

http://perso.wanadoo.fr/stranitchka/VO0 ... _Jean.html
Parmi les Saints oubliés.
En 1951 Monseigneur fut désigné par le Saint Synode pour diriger le diocèse d'Europe Occidentale. Il était alors déjà considéré comme un des plus éminents hiérarques de l'Eglise Russe Hors-frontières et il était souvent convoqués aux réunions du Synode à New York. Sa résidence se trouvait principalement à Paris, ville dont la Patronne céleste, sainte Geneviève, était contemporaine de saint Syméon le Stylite qui, discernant sa sainteté, lui envoya en Gaule son salut par l'intermédiaire de marchands, depuis Antioche. Monseigneur arrêta son attention sur les Saints locaux et découvrit toute une constellation de merveilleux Saints des premiers temps, complètement oubliés par nos contemporains, et avec lesquels il noua par la prière une relation vivante.
Toute l'Europe de l'Ouest avait reçu la lumière de la foi du Christ bien des siècles avant le schisme de Rome avec l'Eglise d'Orient et l'enlisement de tout le monde latin dans la profonde hérésie du catholicisme romain. Ses premiers apôtres, martyrs, ermites, évêques thaumaturges, étaient d'authentiques Saints orthodoxes, mais seul un très petit nombre parmi cette foule de Saints remarquables avait eu le remps d'entrer dans le calendrier avant le schisme, à la suite duquel les nouvelles autorités eccliésiastiques, privées de la grâce, commencèrent à prêcher une conception altérée et faussée de l'ascèse spirituelle, tombant dans l'illusion comme François d'Assise, Thérèse et d'autres - qui ne peuvent en aucun cas être considérés saints selon la conception orthodoxe. La popularité de ces derniers a totalement éclipsé la mémoire des véritables Saints orthodoxes d'Occident. Cependant, malgré les sacrilèges de la Réforme et de le Révolution française, presque dans chaque ruelle de ville, aux carrefours de villages on trouve des traces de la mémoire d'anciens saints orthodoxes et Mgr. Jean, si plein d'attention pout toute chose sainte, entreprit de sérieuses recherches.
En 1952 lors d'un concile d'évêques Monseigneur mit en lumière l'oeuvre apostolique d'un contemporain des saints Cyrille et Méthode, l'apôtre de Danemark et de la Suède, saint Anschaire, qui avait sa chaire à Hambourg et à Brême, mort en 865 et qui, rendu célèbre par ses miracles, avait été canonisé cinq ans plus tard. Selon la résolution du concile d'évêques de 1950, qui accordait aux évêques le droit de tirer au clair eux-mêmes la question de la canonisation de chaque Saint local, Mgr. Jean considéra indispensable de reconnaître que le nom de St. Anschaire (3 février) devait être inclu dans le calendrier de l'Eglise en tant que celui d'un saint hiérarque. Si Dieu Lui-Même l'a glorifié, il serait osé de notre part de ne pas le vénérer comme un Saint", disait Monseigneur, ajoutant toute une liste d'autres Saints qu'il convenait de vénérer à égalité des Saints d'Orient canonisés par l'Eglise Orthodoxe, étant donné que leur vénération remontait à des temps très anciens. On établit donc : "La résolution au sujet de la vénération des Saints d'Occident est la suivante : en vénérant la mémoire des Saints du Seigneur et en trouvant sur les lieux de notre dispersion des apôtres et des ascètes des premiers temps dont les noms nous étaient auparavant inconnus, nous rendons gloire à Notre Seigneur, Merveilleux dans Ses Saints et nous vénérons ceux qui Lui ont plu en exaltant leurs souffrances et leurs exploits, et en les invoquant pour qu'ils se fassent nos défenseurs et nos intercesseurs auprès de Dieu. Nous établissons donc la vénération dans toute l'Eglise Orthodoxe des Justes nommés ici et invitons les prêtres et leurs fidèles à vénérer ces Saints et à avoir recours à leurs prières d'intercession pour nous".
Voici la première liste de ces Saints vers lesquels Monseigneur éleva son ardente prière afin que leur ardeur apostolique embrase de nouveau le "vieux monde" à bout de forces et que leurs œuvres oubliées viennent enrichir l'Orthodoxie : le saint martyr Victor de Marseille (mort en 303, fêté le 21 juillet), St. Pothin, prédécesseur de St. Irénée de Lyon (fêté le 2 juin), les saints martyrs qui ont souffert avec St. Irénée de Lyon - Alexandre, Epipode (fêtés le 22 avril) et Blandine (fêtée le 2 juin), le St. martyr Félicien (24 juin), Ste. Geneviève (morte le 3 janvier 512), St. Germain d'Auxerre (mort le 3 juillet 448), St. Loup de Troyes (mort le 24 juillet 479), St. Germain de Paris (mort le 28 mai au VIème siècle), St. Cloud (7 septembre VIème siècle), les saints ascètes Colomban (fêté le 21 novembre), Fridolin (fêté le 6 mars) et Gall (fêté le 16 octobre) qui avaient prêché en Irlande puis s'étaient adonnés aux exploits ascétiques en Suisse et en Italie, Sainte Clothilde, reine de France (morte en 545, fêtée le 3 juin), St. Hilaire de Poitiers (13 janvier), St. Honorat de Lérins (16 janvier), St. Vincent de Lérins, docteur de l'Eglise (24 mai) et St. Patrick, l'apôtre de l'Irlande (17 mars).
Sous la protection de ces Saints qui avaient autrefois éclairé de leur gloire les contrées occidentales, Monseigneur se révéla lui-même un nouvel apôtre et missionaire en ces pays, car il prêchait et incarnait sans altération la doctrine éternellement nouvelle et véritable du Seigneur Jésus Christ, laquelle ne pouvait manquer d'éblouir ceux qui croupissaient dans les ténèbres de l'apostasie néo-païenne moderne. Ces Saints devinrent ses fidèles auxiliaires dans son activité variée.
eliazar
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Saints de France et St Jean (Maximovitch)

Message par eliazar »

Cher Axel,
"recension du travail fait par le Bhx Mgr Jean Maximovitch (the Wonderworker) de Shangaï et de San Francisco"

Merci pour cette liste de Saints vénérés par l'évêque Jean, mais vosu le nommez à tort Bienheureux, puisqu'il a été canonisé depuis; il est donc à son tour devenu un des grands saints protecteurs de la France, qu'il a aimée en travaillant dans le plus grand ascétisme à revigorer (pour ne pas dire ressusciter!) sa Foi orthodoxe d'antan.

Dans la liste que vous avez transmise, une faute saute aux yeux: St Alexandre et Ste Blandine n'ont pas été les compagnons de martyre de St Irénée, mais de St Pothin lui-même - dont au reste Blandine était la servante.

Selon les Actes de son martyre, Blandine est morte en répétant le Nom de Jésus, ne sentant pas les morsures des bêtes fauves auxquelles elle avait été livrée.

Elle est dont la première sainte hésychaste des Gaules, morte en extase - et en se livrant à ce que nous appelons aujourd'hui la Prière du Nom de Jésus, que les francophones n'ont redécouverte vraiment qu'à partir de la publication des "Récits d'un Pèlerin Russe", pendant la seconde guerre mondiale !
Dernière modification par eliazar le jeu. 30 oct. 2003 13:39, modifié 1 fois.
Catherine
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Que dit la vie de saint Blandine ?

Message par Catherine »

C'est quoi, l'extase pour vous, Éliazar ?
J'ai appris, moi, que, la Grâce aidant, les martyrs ne sentent pas (ou très peu) les tortures qu'on leur inflige, sans être forcément en extase. Maintenant, je ne me "souviens" pas si Blandine était en extase, mais il faut distinguer entre deux états, je crois.
L'extase, pour moi, est un ravissement de l'âme qui n'est plus consciente de ce monde ; elle perçoit par les sens spirituels des réalités qui nous sont invisibles en temps normal (saint Étienne voyait le Fils à la droite du Père).
Il existe cependant un état de grâce qui, sans être extatique, rend notre corps insensible à la douleur.
Lequel était celui de Blandine ?
K.
eliazar
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Message par eliazar »

Je n’avais pas pensé à le lui demander. Mais vous avez raison; je vais le faire pendant que vous passez à table.
Claude le Liseur
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Re: Saints de France et St Jean (Maximovitch)

Message par Claude le Liseur »

eliazar a écrit : Dans la liste que vous avez transmise, une faute saute aux yeux: St Alexandre et Ste Blandine n'ont pas été les compagnons de martyre de St Irénée, mais de St Pothin lui-même - dont au reste Blandine était la servante.
Sainte Blandine et saint Pothin sont morts martyrs lors de la même persécution (177), mais sainte Blandine n'était pas la servante de saint Pothin. Sainte Blandine était l'esclave d'une matrone chrétienne qui est elle aussi mort martyre, mais dont le nom est connu de Dieu seul (comme celui de la plupart des martyrs de Lyon.)
eliazar
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Message par eliazar »

Merci, Claude. Vous êtes inépuisable…

Que ferais-je sans vos infatigables précisions ?!
Catherine
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Message par Catherine »

Éliazar, je n'aime pas plaisanter avec les choses sacrées : je voulais savoir si dans la vie de sainte Blandine il y avait une mention de l'extase ou juste du fait qu'elle éait insensible à la douleur, c'est tout. Je ne l'ai pas lue.
K.
eliazar
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Message par eliazar »

Chère Katherine,

Je ne suis pas plus plaisantin que vous, dans ce domaine. Mais avant de vous répondre, il faut que je retrouve mon exemplaire.

Une question annexe en attendant : quand un chrétien, plongé dans une prière intense, ne remarque même plus la morsure des fauves qui se jettent sur lui – n’y a-t-il là qu’une insensibilité, somme toute comparable à celle des fakirs, par exemple ? Ou bien est-il « sorti » de son moi sensible - par la Grâce divine ?

Il y a eu des expériences faites dans les années 50 ou 60 (du XXème siècle) par le professeur Francisque Gay, un scientifique de Paris, mort depuis. Il avait soumis une jeune femme pendant qu’elle pratiquait la Prière du Nom de Jésus à un appareil qu’il appela « Gayographe électronique ». Au bout d’un certain temps, l’enregistrement était passé à un tracé encéphalographique « plat », comme dans le cas de la mort biologique. Et ce tracé était redevenu lentement normal à son réveil, plus d’une heure après.

Les témoins ont attesté que la priante s’était réveillée en pleine forme, toujours en train de répéter sa forule de prière, n’ayant aucune notion du temps véritablement écoulé et n’ayant rien « entendu » des propos échangés autour de son lit – alors qu’en général, même les comateux en ont conscience (et le plus souvent, un souvenir extrêmement précis) dans de nombreux cas.

Éliazar
Irène
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Message par Irène »

La grâce, du latin "gratia" aide de Dieu. En théologie chrétienne :"aide surnaturelle qui rend l'homme capable d'accomplir la volonté de Dieu et de parvenir au salut"

L'extase :"action d'être hors de soi".

On peut parvenir volontairement à l'extase (prière, actions répétitives - telles celles effectuées par les derviches tourneurs - techniques des chamans, etc).

Bien que je n'en sache absolument rien, il me semble que résister à de telles douleurs relève de la grâce.

amitiés
Catherine
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Message par Catherine »

Merci, Irène et Éliazar.
Si l'expérience est véridique, cette priante a dû être en extase. C'est un tel état de ravissement que l'on n'a aucune conscience de soi. C'est une absence totale. Paul ne savait même pas si c'était dans son corps où hors de son corps… qu'il a vu des choses ineffables.
Dans le cas de la priante, son âme était séparée de son corps, puisque seul un corps pratiquement mort restait à examiner. De telles expériences sont arrivées aussi à des mourants ou des cliniquement morts, dont l'âme était déjà partie mais est revenue.

J'ai été témoin de l'extase d'une personne. Je ne sais pas si elle était intérieurement en prière; c'est possible. En tout cas, cela ne se voyait pas, puisque nous étions en conversation. Je lui parlais et soudain, elle n'entendait plus : ses yeux s'étaient révulsés.

Si on peut parvenir à l'extase volontairement, on peut aussi être "ravi" par Dieu sans notre volonté. Une telle extase est plus fréquente chez les débutants dans la vie spirituelle. À mesure que l'âme s'unit au Christ, l'extase n'est plus nécessaire pour aller à sa rencontre : les saints Le portent en eux.

L'état des martyrs qui sont insensibles à la douleur n'est pas forcément une extase. Ils restent parfaitement conscients, se servent de leur corps, mais le corps est insensible à la douleur. La cause n'est pas le ravissement de l'âme hors du corps, mais la pureté obtenue avec l'Aide de Dieu. Déjà, les saints ascètes qui sont arrivés à l'état d'apatheia (l'absence de passions) ressentent à peine les douleurs, puisque nous souffrons à cause de notre âme passionnée.
Un jour, j'en ai vu un qui faisait la cuisine et s'est brûlé la main à la flamme du gaz, sans broncher. Mais dès qu'il s'est aperçu que j'en étais témoin, il a fait semblant d'avoir mal. Car les saints sont humbles et cachent leurs vertus pour ne pas être loués par les hommes.
Bien sûr, les douleurs que subissent certains martyrs ne sont pas humainement supportables, seule la Grâce les rend telles.
Il y a même l'histoire d'un martyr, qui n'a pas voulu pardonner à un autre, et à cause de cela, la Grâce l'a quitté au moment des tortures. Il s'est mis à hurler de douleur et a renié sa foi pour être épargné des supplices.

On dirait que chez notre Éliazar
Bien plus grand encore est le bazar
Que chez cette pauvre Catherine,
Qui a retrouvé "Sainte Blandine".

Pardon, j'avais oublié que je l'avais.
Écoutez :
"Après les fouets, après les fauves, après le gril, elle fut finalement jetée dans un filet et livrée à un taureau. Longtemps, elle fut projetée par l'animal, mais elle ne sentait rien de ce qui lui arrivait, à cause de l'espérance et de l'attente de ce en quoi elle avait cru et de sa conversation avec le Christ : elle fut sacrifiée elle aussi; et les païens eux-mêmes avouaient que jamais chez eux une femme n'avait souffert d'aussi grandes et d'aussi nombreuses tortures."

Il n'est pas dit qu'elle était en extase. Mais certains états de grâce sont proches de l'extase, je crois.
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