La chanson de Roland

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Youra
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La chanson de Roland

Message par Youra »

Le fait historique: au retour d’une expédition de l’Espagne ou il luttait contre les arabes-musulmant, l’arière-garde de Charlemange était écrasée à Roncevaux. Parmis les tués se trouvé le baron Routlande.
Dans l’imagination du peuples il s’était transformé à neuveu de Charlemagne Rollande, qui n’existait jamais.
En realeté c’étaient les Basques chretiant qui écrasé l’arière-garde.
Mais les Basques étaient remplasé par les musulmants et le sens de ce poème est devenu tout autre: c’était déjà l’idealogie des croisades.

Voila ce que notre professeure nous a dit pendant les cours. Qu’est-ce que vous pensez de ce sujets? Je comprends ce qu’on ne peut pas parler des faits historiques sans les sourses. Mais je voudrais écouter votre opinions subjectif.
Image Merci!
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Trouvé sur le site gallica :
http://gallica.bnf.fr/themes/LitMA9.htm
La Chanson de Roland est célèbre dès le Moyen Âge : il en existe plusieurs versions, ainsi que des remaniements datant de diverses époques. Elle est également le modèle de nombreuses chansons plus tardives. La première édition du texte le plus archaïque, resté longtemps inconnu, ne date toutefois que de 1837. Ce texte se compose de 4002 décasyllabes regroupés en 291 laisses inégales. Il est signé au dernier vers ("Ci fait la geste que Turoldus declinet") par un certain Turold dont on ignore s'il s'agit de l'auteur, d'un copiste, d'un jongleur, voire d'une simple source.
Le récit, inspiré par un référent historique, la bataille de Roncevaux (778), est savamment composé en deux fois deux parties : la mort de Roland (la trahison, la bataille) et la vengeance de l'Empereur (le châtiment des païens, le châtiment de Ganelon), encadrées par une exposition et une double conclusion. L'unité de l'ensemble est renforcée par de nombreux parallélismes, contrastes et échos. Certains passages pourtant très sobres possèdent une grande intensité dramatique et sont restés justement célèbres (la mort de la belle Aude ou celle de Roland).
Comme toutes les chansons de geste, la Chanson de Roland comporte une forte charge idéologique, mais c'est également une peinture assez fine des tensions internes de la société féodale (entres vassaux et suzerain, entre l'ambition personnelle et le dévouement), ainsi qu'un drame humain : en dépit du caractère un peu stylisé des personnages, la subtilité des caractères explique et implique le déroulement inéluctable des événements.
La première version date d’environ 1090. Il semble que ce soit un texte « publicitaire » peut-être commandé ou fortement inspiré par les Clunisiens lorsqu’ils s’emparent du chemin de pèlerinage vers Santiago de Compostelle et détournent le principal flux de pèlerins du chemin ancien qui passait par Jaca et le monastère de San Juan de la Peña, nécropole des rois d’Aragon, pour le faire transiter par le col de Roncevaux où ils construisent un hospice.
Dans le même temps, c’est la première « croisade », avec ses ambiguïtés et ses querelles internes, d’où la transformation des Basques en Sarrasins. Les enjeux idéologiques de la chanson sont effectivement considérables comme aussi l’exaltation de Charlemagne et sa transformation en personnage de légende.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
Youra
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Message par Youra »

Je vous remercie de votre brève excurtion dans l'histoire.
Mais je ne comprends pas, pour quoi il fallait fausser sciemment le sens de cette histoire.

La bataiile entre les Basques et l'armée de Charlemagne on pouvait interpréter comme conséquence funestes de les guerre intestine des chretiens.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Ura fromme Russie a écrit :Je vous remercie de votre brève excurtion dans l'histoire.
Mais je ne comprends pas, pour quoi il fallait fausser sciemment le sens de cette histoire.

La bataiile entre les Basques et l'armée de Charlemagne on pouvait interpréter comme conséquence funestes de les guerre intestine des chretiens.
Parce que c'était plus mobilisateur, au moment où la Reconquista prenait toute son ampleur en Espagne, d'évoquer un combat contre les musulmans plutôt qu'un obscur affrontement avec des montagnards basques.

Et puis, le grand historien français Ferdinand Lot, dont l'épouse russe Myrrha Lot-Borodine fit beaucoup pour faire connaître en langue française la tradition orthodoxe sur la déification de l'être humain, avait raison d'écrire que l'histoire de la Gascogne du VIIe au Xe siècle "défie les historiens" en raison de la pauvreté des documents. Et aussi de l'oubli, sans doute volontaire.

Il faut ainsi bien comprendre qu'à l'époque où on a fixé par écrit la chanson de Roland, à la fin du XIe siècle, on avait complètement oublié, dans toute cette histoire confuse, ce qu'avait été la puissance basque quelques siècles plus tôt.

Signalons au passage qu'à l'époque de Charlemagne, les Basques n'étaient pas chrétiens. Ils furent christianisés tard, représentant une poche de paganisme dans un environnement christianisé depuis longtemps.

"La religion des Basques, dont les origines se perdent dans la nuit des temps, est certainement la plus typée; la plus originale: c'est, pour autant qu'on puisse en juger d'après les traces qu'elle a laissées dans le folklore, un pur panthéisme. Dominées par la haute figure de Jaungokoia, le Maître du Ciel, les divinités peuplent forêts et montagnes. Longtemps, très longtemps, les Basques leur gardent un ardent attachement: les rares tentatives d'évangélisation de la région (saint Amand) échouent piteusement. Bien au contraire, le paganisme eskuarien, très offensif, fait peser une menace constante sur les frêles chrétientés du voisinage: les Basques ont une réputation de "fléaux des églises". Encore au Xe siècle, les premières routes du pèlerinage de Saint-Jacques feront le long détour du Somport pour éviter le Pays basque." (Pierre Bonnassie, "Le temps des Wisigoths", in Bartolomé Bennassar e.a., Histoire des Espagnols, Robert Laffont, collection "Bouquins", Paris 1992, p. 30.)

Encore faut-il s'entendre et comprendre que le "Pays basque" du haut Moyen Âge était bien plus étendu que les actuelles sept provinces. Il couvrait les Pyrénées jusque dans l'actuel Val d'Aran, ainsi que le fait remarquer avec malice le professeur Jacques Allières, membre de l'Académie de la langue basque:

"Les choses n'allèrent certainement pas aussi vite dans les vallées pyrénéennes (cf. la thèse de J. Corominas, p. 20-21), à en juger d'après les origines bigourdanes du premier roi de Navarre, et d'après le fameux vers 384 de la Chanson de sainte Foy, l'un des premiers textes littéraires occitans (Xe siècle):

Cisclaun *l Bascon qe son d'Aran

traduit par P. Alfaric et E. Hoepffner: "Les Basques qui sont (du val) d'Aran hurlent", avec un commentaire embarrassé. Effectivement, si ces Bascon, opposés dans le texte aux Gascons, sont bien des "Basques", cela confirmerait, entre autres, l'équation (val) d'Aran = basque aran "vallée"." (Jacques Allières, Les Basques, Presses Universitaires de France, Que sais-je? n° 1668, 6e édition, Paris 1999, note 1 page 27.)


(Le Val d'Aran est une petite région de quelque 7'000 habitants, semi-autonome au sein de la Catalogne espagnole, et où le gascon, parlé par 70% de la population, est langue co-officielle avec le castillan et le catalan. Le gascon est une langue romane qui est aussi parlée dans le sud-ouest de la France, ce qui fait que certains nationalistes français particulièrement optimistes assimilent les Aranais à des "Franciens", au même titre que les "Français, Franco-Canadiens, Wallons, Suisses Romands, Monégasques, Valdotains, Vaudois [du Piémont - NdL] , "Normandiliens", Cajuns et Créoles de Louisiane, Franco-Mauriciens et Huguenots expatriés ", pour reprendre l'énumération qui figure en 4e de couverture de l'ouvrage de M. François Maupinière, Les Empires franciens. Tous les pays qui eurent des chefs d'Etat français, wallons, romands, québécois..., Editions Dualpha, Paris 2003, assimilation qui me paraît inexacte dans la mesure où le français est bien la langue de culture de ces autres populations, mais pas des Aranais.)


Quoiqu'il en soit, la France et l'Espagne peuvent être fières de compter parmi leurs citoyens les représentants de ce peuple à la culture si originale et qui parlent une langue qui ne se compare à aucune autre.

Voici le début du prologue de l'Evangile de Jean en français, en castillan et en basque:

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

En el principio ya existía la Palabra, y la Palabra estaba junto a Dios, y la Palabra era Dios.

Hastean Hitça cen, eta Hitça Jaincoarequin, eta Hitz hau Jaincoa cen.
Youra
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Message par Youra »

lecteur Claude a écrit : Signalons au passage qu'à l'époque de Charlemagne, les Basques n'étaient pas chrétiens. Ils furent christianisés tard, représentant une poche de paganisme dans un environnement christianisé depuis longtemps.
Y a-t-il les sourses historique ou c'est l'information archeologique?
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