Question sur l'acathiste des Anges gardien

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Laurent pc
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Question sur l'acathiste des Anges gardien

Message par Laurent pc »

:?: :?: :?: :?: :?: :?:

Bonjour je prie en ce moment l'acathiste des saints Anges Gardiens et je me pose une question au sujet de l'ikos3 où il est dit:
"Réjouis-toi car tu me défend de communier avec les hérétiques et les renégats de la vraie Eglise."

Qu'est ce que cela veut dire?

Merci d'avance Laurent PC
Glicherie
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Message par Glicherie »

Que l'on remercie son Ange gardien pour son intercession qui nous permet de perséverer dans la confession de la vraie foi.
Laurent pc
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Message par Laurent pc »

Cet extrait concerne-t-il les autres Eglises? (catho...)
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Oui bien sûr. Nous remercions la Providence divine (dont notre Ange gardien est un serviteur) d'avoir su nous ouvrir les yeux pour échapper aux mensonges et aux faux enseignements, aux subterfuges et aux orestiges, aux poisons et aux hallucinations des doctrines perverses et hérétiques. Mais devons avant tout prier les saints Apôtres de notre lieu, les saints Martyrs qui ont témoigné pour la foi véritable et la très-pire Mère de Dieu qui a permis l'incarnation parmi les hommes du Fils unique et Verbe de Dieu descendu en ce monde pour chercher son image perdue et souillée dans la boue de nos passions humaines et ramener au bercail la brebis perdue en la confiant à la garde et aux bons soins de son Église.
Jean-Louis Palierne
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Dans cette prière, nous remercions notre ange gardien de nous avoir aidé à demeurer dans l'Eglise orthodoxe voulue et fondée par le Christ et à ne pas nous en éloigner pour suivre les séductions des autres confessions et des autres religions.
Sylvie
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Message par Sylvie »

Ne pas communier avec des hérétiques et des renégats inconnus, c'est une grâce. Mais lorsque ces hérétiques sont de la famille, c'est d'un secours accru dont nous avons besoin. C'est notre ange qui nous aide à persévérer dans la bonne voie.

Je suis surprise des propos de Jean-Louis Palierne. Il me semble que pour être hérétique, il faut avoir eu connaissance de la vraie foi et l'avoir rejetée. Ainsi, je ne considère pas les gens des autres religions comme étant des hérétiques mais plutôt comme des non éclairés.

La plupart des fidèles non orthodoxes, je parle du peuple tenu dans l'ignorance, ne savent pas ce qu'est la foi orthodoxe. C'est une grande grâce que de la découvrir et encore plus grande que d'y adhérer car cela conduit souvent à un véritable bouleversement.

Lorsque j'ai lu le livre de la Hiérarchie céleste de saint Denys L'Aréopagite, j'ai compris que lorsque nous recevons cette lumière sur l'orthodoxie et que nous entrons dans l'Église par le saint Baptême ou la chrismation, c'est une très grande grâce de Dieu et une responsabilité que nous recevons en même temps. L'appartenance à l'Église, corps mystique du Christ, fait couler en nous cette Vie Divine à travers les sacrements. Notre acquiescement empressé et joyeux à faire la Volonté de Dieu (que Ta Volonté soit faîte sur la terre comme au ciel) , nos prières, jeûnes, ascèse contribuent à ce que Jésus-Christ croît en nous et que nous diminuons. Jésus-Christ est Lumière qui éclaire les nations. Il peut le faire par nous qui nous approchons de plus en plus de Dieu. Plus un être est près de Dieu, plus il peut apporter la lumière aux autres. Mais toujours, cet éclairage doit être fait dans la plus grande charité et adapté selon la capacité de chacun de le recevoir. J'ai compris cela car dans ce texte de saint Denys il est dit que les anges des ordres supérieurs donnent la lumière selon la capacité des anges inférieurs à eux.

Ainsi, c'est pour cela que je considère que nous orthodoxes recevons une responsabilité envers les non-orthodoxes. Cette responsabilité ne peut se faire que dans la charité puisque Dieu est Amour, Bon et Ami de l'homme, de tous les hommes, pas seulement des orthodoxes.

Extrait de "Le livre de la HIÉRARCHIE CÉLESTE de Saint DENYS L'ARÉOPAGITE,
CHAPITRE 3
ON EXPOSE LA DÉFINITION DE LA HIÉRARCHIE ET SON UTILITÉ



I. Selon moi, la hiérarchie est à la fois ordre, science et action, se conformant, autant qu'il se peut, aux attributs divins, et reproduisant par ses splendeurs originelles comme une expression des choses qui sont en Dieu. Or, la beauté incréée, parce qu'elle est simple, bonne et principe de perfection, est pure aussi de tout vil alliage; toutefois et selon les dispositions personnelles de chacun elle communique aux hommes sa lumière, et, par un mystère divin, les refait au modèle de sa souveraine et immuable perfection.

Il. Le but de la hiérarchie est donc d'assimiler et d'unir à Dieu, qu'elle adore comme maître et guide de sa science et de ses fonctions saintes. Car, contemplant d'un oeil assuré la beauté suréminente elle la retrace en soi, comme elle peut; et elle transforme ses adeptes en autant d'images de Dieu : purs et splendides miroirs où peut rayonner l'éternelle et ineffable lumière, et qui, selon l'ordre voulu, renvoient libéralement sur les choses inférieures cette clarté empruntée dont ils brillent. Car ni les initiateurs, ni les initiés des cérémonies sacrées ne doivent s’ingérer en des fonctions qui n'appartiennent pas à leur ordre respectif; même ce n'est qu'à la condition d'une nécessaire dépendance, qu'on peut aspirer aux divines splendeurs, et les contempler avec le respect convenable, et imiter la bonne harmonie des esprits célestes.

Ainsi, par ce mot de hiérarchie, on entend un certain arrangement et ordonnance sainte, image de la beauté incréée, célébrant en sa sphère propre, avec le degré de pouvoir et de science qui lui revient, les mystères illuminateurs, et s'essayant à retracer avec fidélité son principe originel. Effectivement la perfection des membres de la hiérarchie est de s'approcher de Dieu par une courageuse imitation, et, ce qui est plus sublime encore, de se rendre ses coopérateurs, comme dit la parole sainte, et de faire éclater en eux, selon leur force propre, les merveilles de l'action divine.

C'est pourquoi l'ordre hiérarchique étant que les uns soient purifiés et que les autres purifient; que les uns soient illuminés et que les autres illuminent; que les uns soient perfectionnés et que les autres perfectionnent; il s'ensuit que chacun aura son mode d'imiter Dieu. Car cette bienheureuse nature, si l'on me permet une si terrestre locution, est absolument pure et sans mélange, pleine d'une éternelle lumière, et si parfaite qu'elle exclut tout défaut; elle purifie, illumine et perfectionne ; que dis-je ? elle est pureté, lumière et perfection divine, au-dessus de tout ce qui est pur, lumineux et parfait; principe essentiel de tout bien, origine de toute hiérarchie, surpassant même toute chose sacrée par son excellence infinie.

III. Il me semble donc nécessaire que ceux qu'on purifie, ne conservant plus aucune souillure, deviennent libres de tout ce qui a besoin d'expiation; que ceux qu'on Illumine soient remplis de la divine clarté, et les yeux de leur entendement exercés au travail d'une chaste contemplation; enfin, que ceux qu'on perfectionne, une fois leur imperfection primitive abolie, participent à la science sanctifiante des merveilleux enseignements qui leur furent déjà manifestés, pareillement, que le purificateur excelle en la pureté qu'il communique aux autres; que l'illuminateur doué d'une plus grande pénétration d'esprit, également propre à recevoir et à transmettre la lumière,
heureusement inondé de la splendeur sacrée, la répande à flots pressés sur ceux qui en sont dignes; enfin, que le dépositaire habile des secrets traditionnels de la perfection, initie saintement ses frères à la connaissance des mystères redoutables qu'il a lui-même contemplés.
Ainsi, les divers ordres de la hiérarchie coopèrent à l'action divine, chacun selon sa mesure propre, et par la grâce et la force d'en haut, lis accomplissent ce que la divinité possède par nature et excellemment, ce qu'elle opère d'une façon incompréhensible, ce que la. hiérarchie manifeste et propose à l'imitation des intelligences généreuses et chères au Seigneur.
Au chapître 15 nous lisons :
La théologie représente aussi les anges sous la forme de nuées; enseignant par là que ces intelligences sont heureusement inondées d'une sainte et ineffable lumière, et qu'après avoir reçu avec une joie modeste la gloire de cette illumination directe, elles en laissent parvenir à leurs inférieures les rayons abondants, mais sagement tempérés et qu'enfin elles peuvent communiquer la vie, l'accroissement et la perfection, en répandant comme une rosée spirituelle, et en fécondant le sein qui la reçoit par le miracle de cette génération sacrée.
Pour le texte complet - http://orthodoxie.club.fr/ecrits/peres/denys/cel.htm


Sylvie-Madeleine
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

L’Esprit souffle où il veut. Rien ne saurait le limiter : il est partout présent et remplit tout. Mais nous savons où les hommes peuvent le recevoir consciemment en de multiples charismes qui contribuent au service de l’Église… et c’est précisément dans l’Église. Tous les hommes sont invités à entrer dans la communion de l’Église, et elle doit les accueillir tous. Mais nous ne savons pas où l’Esprit n’est pas et n’agit pas. Nous ne savons pas qui sont les hommes qui dans le secret de leur cœur ont réellement dit “non” à l’Esprit et se sont exclus dans la communion de l’Église (mais nous savons qu'il y en a). En effet il est beaucoup d’hommes qui n’ont jamais connu l’Église, ou bien qui n’en ont jamais rencontré le vrai visage et qui refusent les contrefaçons, et qui agissent et pensent conformément à ce que dans le secret de leur cœur, et même à leur insu, reçoivent ce qu’il leur inspirent.

Quand nous faisons connaissance de l’Église véritable, lorsque nous reconnaissons que c’est l’Esprit de Dieu qui souffle en elle, alors nous ne pouvons pas refuser d’y entrer, de nous greffer sur elle, mais une nouvelle épreuve s’ouvre pour nous lorsque nous confesspns que nous appartenons à l’Église véritable. On peut essayer d’être discret, de ne pas faire de bruit, d’être conciliant dans les détails etc., mais il se peut qu’un jour nous soyons contraints de confesser la vérité et de dire à certains de nos proches que, quelles que soient l’estime que nous leur portons, l’affection que nous continuons à éprouver pour zux, la confiance que nous leur accordons etc, etc, nous avons découvert qu’ils ne sont pas dans la véritable Église. Cela a pu conduire certains au témoignage du martyre. Plus couramment cela peut nous placer dans une situation délicate dans notre vie familiale et sociale.

Il n’y a pas de règle simple. C’est à chacun de voir et de demander l’assistance de l’Esprit, qui ne nous abandonnera pas. Nous ne voulons mépriser personne, mais il faut bien reconnaître que l’incorporation à l’Église orthodoxe (c’est une grande grâce qui nous est accordée) nous amène à découvrir les vanités de ce monde et à nous en dépouiller.

Mais il reste bien vrai que les groupes, les structures, les enseignements qui se sont séparés de l’Église orthodoxe sont des groupes, des structures ou des enseignements hérétiaues — quand ils ne sont pas tout simplement païens.

Peut-être Dieu attend-il alors de nous que nous comportions comme ces Anges supérieurs au service des Anges inférieurs.
Jean-Louis Palierne
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Merci Jean-Louis Palierne pour votre message.

Vous disiez :
Mais il reste bien vrai que les groupes, les structures, les enseignements qui se sont séparés de l’Église orthodoxe sont des groupes, des structures ou des enseignements hérétiaues — quand ils ne sont pas tout simplement païens.

Peut-être Dieu attend-il alors de nous que nous comportions comme ces Anges supérieurs au service des Anges inférieurs.

Ces groupes, structures etc hérétiques, ont-ils vraiment conscience de leur hérésie ?

L'Ange supérieur qui est le plus près de Dieu s'adapte aux anges inférieurs à lui car il voit aussi que Dieu est infiniment supérieur à lui-même et a su s'adapter à sa condition de créature. Dans les anges, il n'y a pas d'hérésie. D'après ce que j'ai compris de saint Denys, il y a comme des niveaux de capacité à recevoir la lumière. L'ange dans les niveaux inférieurs est pleinement éclairé selon sa capacité.

Parmi les orthodoxes, il peut y avoir de ces niveaux. Tout dépend de notre proximité avec Dieu. Nous le voyons par les vies des saints pères de l'Église et plus près de notre époque, saint Séraphim de Sarov, saint Silouane etc.. Étonnamment, ces saints personnages qui étaient à proximité de Dieu, se sentaient comme le plus misérable pécheur. Ils ne disaient pas cela par modestie, mais le croyait vraiment. Dans une pièce très éclairée, nous voyons mieux la poussière et le désordre que dans une pièce qui est moins éclairée.

Parmi l'humanité, il y a encore de ces niveaux. Est-ce qu'un non-orthodoxe peu être plus éclairé qu'un orthodoxe ? Je pense que oui. Tout dépend de notre soif, de notre recherche du Dieu Véritable. Cependant, le non-orthodoxe ne reçoit pas la Lumière par les sacrements de l'Église. Il l'a reçoit autrement, peut-être par son Ange Gardien.

J'espère ne pas être hérétique par mes propos. Si vous voyez des erreurs, faîtes la correction fraternelle et éclairez-moi.


Sylvie-Madeleine
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

On raconte de je ne sais plus quel saint ascète que voulant le tenter Satan lui envoya des visiteurs qui venaient l’injurier, lui imputant (à tort) toutes sortes de péchés et de vices et de manquement au comportement des chrétiens. À chaque fois il hoshait la tête avec accablement : « Vous avez raison, je suis un grand pécheur. » Mais lorsqu’on l’accusa d’être infidèle à la foi de l’Église, il se releva et s’écria : « Ah non ! Je suis fidèle à l’Église et rien ne pourra m’en séparer. »

Ce n’est pas une question de qualité personnelle. Nous ignorons au fond ce que nous somees nous-mêmes. Nous ne pouvons que croire dans le salut qui nous est apporté par le Verbe Lui-même, vrai Dieu qui s’est fait vrai homme sans subir de changement et qui a remporté pour nous la victoire de la Croix et qui nous incorpore à son Église, qui est son Corps, dont rien ne pourra nous séparer. Dans le saint Mystère du Baptême nous revêtons le Christ. Dans le saint Mystère de l’Eucharistie nous communions à son corps. C’est cela la sainteté. Dans l’Église nous sommes comnlés de toute grâce, au-delà de ce que nous pouvons concevoir. Elle est tout entière présente dans l’Eucharistie.
Jean-Louis Palierne
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Laurent pc
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Message par Laurent pc »

Bonjour je vois que les discussions vont bon train.

En vous lisant je me rend compte d'une chose:

Si à travers l'histoire une division s'est faites entre catholique et orhodoxe, il n'en demeure pas moins que les deux font parties d'un tout.

Deux poumons... si il en manque 1 le corps est malade.

je ne parle pas ici d'unité institutionnel car je n'est pas de grande connaissance en la matière, mais je parle d'unité de coeur et de Foi:

Ni a-t-il pas un seul baptême, ne faisons-nous pas parti d'un même corps?

L'essentiel est de s'aimer les uns les autres et de s'émmerveiller de ce que Dieu fait de beau et de grand chez l'autre.

Car notre unité pour le royaume se joue avant tout en l'amour que nous avons les uns pour les autres.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Laurent pc a écrit :Bonjour je vois que les discussions vont bon train.

En vous lisant je me rend compte d'une chose:

Si à travers l'histoire une division s'est faites entre catholique et orhodoxe, il n'en demeure pas moins que les deux font parties d'un tout.

Deux poumons... si il en manque 1 le corps est malade.

Quand Jean-Paul II a lancé la formule des "deux poumons", il ne parlait pas de l'Eglise catholique romaine et de l'Eglise orthodoxe. Il parlait, à l'intérieur du catholicisme romain, de l'Eglise de rit latin et des Eglises uniates. Or, ces Eglises uniates ont été arrachées, au fil des siècles, par la violence ou la séduction du sein de l'Eglise orthodoxe et des Eglises préchalcédoniennes. Ce rappel de l'uniatisme est toujours pour nous une source de souffrance, le rappel de la violence sans frein qui a été exercée contre l'Eglise par des hommes comme Mgr Josaphat Kunciewicz, Mgr Athanase Anghel ou Nicolas von Bukow.

Si vous voulez vraiment étendre cette réflexion anatomique en-dehors du catholicisme romain pour l'élargir à l'ensemble du monde chrétien, alors vous oubliez le poumon luthérien, le poumon calviniste, le poumon méthodiste, le poumon anglican, le poumon mennonite, etc. Vous voyez bien qu'on arriverait à bien plus que deux poumons. Il faut donc remettre l'expression dans son contexte.

Le Christ a fondé une seule Eglise. Je vous assure que, vivant dans le sein de cette Eglise orthodoxe qu'Il a fondée, je n'ai pas du tout le sentiment qu'il l manquerait quelque chose à l'Eglise ou qu'elle serait un corps malade. Certes, l'Eglise orthodoxe est un organisme divino-humain, et,de ce fait, elle est frappée et enlaidie par les défauts consubstantiels à la condition humaine. Nous pouvons avoir des scandales dans le clergé, des querelles de personnes, des divisions ethniques, etc. Mais sur le plan où l'emporte l'aspect divin, je ne vois pas en quoi le corps serait malade. Il y a plénitude de la foi, plénitude de la grâce et plénitude des mystères. De même qu'il n'y a qu'un seul baptême, celui qui est conféré par l'Eglise (vous pouvez lire sur ce forum d'intéressantes contributions de M. Palierne à propos des saints mystères).
Ni a-t-il pas un seul baptême, ne faisons-nous pas parti d'un même corps?
Les différentes parties en présence sont d'accord pour dire qu'elles ne font pas partie d'un même corps, sinon il n'y aurait pas de discussions ou de projets de réunion.
Si vous êtes catholique romain, je vous invite à lire la déclaration Dominus Jesus que l'actuel pape Benoît XVI avait rédigée en 2000, quand il était encore le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Elle montre bien que, d'un point de vue catholique romain, le terme d'Eglises soeurs doit être réservé aux Eglises uniates (ce qui est tout à fait logique) et que seule l'Eglise catholique romaine est le corps du Christ. Du point de vue romano-catholique, les orthodoxes ne font donc pas partie de ce corps.
Du point de vue orthodoxe, il y a une conscience très nette de l'unité de l'Eglise et de la continuité de l'Eglise orthodoxe en tant que l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique du Credo.
Ce n'est guère que dans certaines communautés issues de la Réforme (et vraiment pas dans toutes les Eglises du monde protestant!) que vous rencontrerez la théorie des branches, l'idée qu'il n'y a plus d'Eglise visible, l'idée que la vérité puisse varier avec la latitude, etc. Cette vision ne peut s'appuyer ni sur l'Ecriture, ni sur la Tradition non écrite, ni sur l'Histoire. Ce n'est en tout cas pas la manière dont ni l'Eglise catholique romaine, ni l'Eglise orthodoxe vivent et ressentent les choses, chacune de son côté. Et, au fond, cela est mieux, car cela permet l'espérance. Pour reproduire ici une réflexion de Bernard Le Caro que j'aime beaucoup et que j'ai déjà citée ailleurs sur le présent forum:

"Je termine cette lettre en soulignant que le passé, aux siècles de ferveur de la vie chrétienne - et ce sans appprouver naturellement les "excroissances" dues à un zèle irraisonné - a paradoxalement témoigné d'une unité: Orient et Occident, dans leur amour du Christ, préféraient être séparés dans la vérité, qu'unis dans l'erreur. Une telle unité paradoxale, faute d'une unité dans l'Orthodoxie, vaut mieux, si malheureuse soit-elle, qu'une union en dehors de Dieu ou contre Dieu."

Une petite remarque ensuite:
je ne parle pas ici d'unité institutionnel car je n'est pas de grande connaissance en la matière, mais je parle d'unité de coeur et de Foi:


Mais précisément, s'il n'y a pas d'unité institutionnelle, c'est parce qu'il n'y a pas d'unité de foi. Quant à l'unité du coeur, elle découle elle aussi de l'unité de la foi. L'unité du coeur, à mes yeux, n'est pas la même chose que de s'aimer les uns les autres ou d'avoir de la sympathie les uns pour les autres ou d'être solidaires les uns des autres; elle va plus loin.

En revanche, là où je vous rejoins et vous suis totalement, c'est sur cette affirmation:
L'essentiel est de s'aimer les uns les autres et de s'émmerveiller de ce que Dieu fait de beau et de grand chez l'autre.
En effet, que d'autres chrétiens aient suivi un autre chemin et aient fondé des communautés séparées de l'Eglise, c'est l'usage qu'ils font de la liberté des enfants de Dieu et je leur souhaite de vivre leur vie en toute liberté et indépendance. Je n'aborrhe rien tant que le faux amour qui nie les différences et qui n'est que l'expression religieuse du mondialisme totalitaire. Vive la liberté! Pour paraphraser encore une fois Bernard Le Caro, mieux vaut une telle "unité" paradoxale qu'une union purement humaine.
Car notre unité pour le royaume se joue avant tout en l'amour que nous avons les uns pour les autres.
Le premier amour que je dois à mon prochain, c'est de lui dire la vérité, et ensuite de lui laisser sa liberté.
serge maraite
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Message par serge maraite »

Magnifique réponse Lecteur Claude,
la citation de B. Le Caro, ne venait-elle pas de son intervention au Sobor de San Francisco en mai dernier (concile de l'Eglise hors frontière relatif au retour à la pleine communion avec le P de Moscou)?
Sur les uniates, ne doit on pas tenir ces paroles de vérité (en rappelant au passage la déclaration de Balamand dee 1993 de la Commission mixte catholique-orthodoxe selon laquelle "la forme d’apostolat missionnaire qui a été appelée uniatisme, ne peut plus être acceptée ni en tant que méthode à suivre ni en tant que modèle de l’unité recherchée par nos Églises »), tout en témoignant les plus grands respect et charité envers leurs hiérarques, clercs et fidèles qui nombreux, ont tant souffert sous le régime soviétique et ont sauvegardé leur foi dans les catacombes et les souffrances ?
Allier toujours la charité à la vérité. Mais je n'ai pas de leçon à donner.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Laurent pc a écrit :
Si à travers l'histoire une division s'est faites entre catholique et orhodoxe, il n'en demeure pas moins que les deux font parties d'un tout.

Deux poumons... si il en manque 1 le corps est malade.
Ah non, pas ça !

Il n’y a qu’une unique Église, celle qui observe la Tradition apostolique et patristique, l’Église catholique (c’est-à-dire universelle) qui garde la foi orthodoxe. En ce sens l’Église romaine, bien qu’elle se prétende “catholique”, n’est pas en réalité catholique et sa foi n’est pas orthodoxe. Ce n’est donc pas en elle que nous pouvons trouver le Corps du Christ. C’est l’Église que nous appelons couramment “orthodoxe” qui est la vraie Église catholique, car elle garde la foi orthodoxe. C’est donc elle qui représente l’unique Corps du Christ répandue par toute la Terre, identique à ce qu’elle était lors de sa fondation par le Christ, le Verbe incarné, et identique aussi à l’Église telle qu’elle se présentera lors de la Résurrection, au Jour du Seigneur, et aujourd’hui encore, comme à l’origine, c’est le Christ qui en est l’unique Tête de cet unique Corps.

Certes j’aurai garde de considérer les chrétiens qui sont séparés de ce Corps unique comme de simples païens, je sais bien qu’il n’est pas possible d’effacer le souvenir du Baptême orthodoxe de ces peuples que des hiérarchies indignes ont conduits dans le schisme et l’hérésies. Même si on leur a bourré le crâne ils se souviennent, ils soupçonnent qu’il doit bien y avoir quelque part quelque chose de plus authentique que ce qu’on leur proppse ou qu’on leur impose. Il peut même se produire que des communautés constituées dans une Église non-orthodoxe petournent in corpore, pasteurs et fidèles ensemble, à l’Église dont on les avait arrachés jadis. Le plus souvent, ce sont des individus isolés, blessés et malades, qui viennent s’adresser à l’Église orthodoxe.

On ne peut dire qu’un “estrangement” s’est produit de l’Église unique et appeler à un rapprochement des frères séparés. Il y a en vérité une altération de certaines Église locales qui se sont laissées déformer et transformer. Pour se rapprocher du Corps qui est resté sain, elles doivent prendre consciences de l’altération qu’elles ont subie.

Actuellement l’Église catholique est un grand corps malade. On parle d’effondrement, d’implosion : « le navire fait eau de toute part ». Pantelis Kalaïtzidis de passage à Paris m’a dit qu'en rendant visite à la Procure il avait été surpris de voir le nombre de livres qui n’ont plus honte d’écrire en couverture : « La fin d’un monde ». C’est devenu un sujet maintes fois rabâché.

Les orthodoxes, tant les simples fidèles que leurs pasteurs, et aussi leurs “théologiens” et les éditorialistes spécialisés dans le domaine religieux, ont beaucoup de mal à se rendre compte de l’atmosphère de panique qui règne chez ceux qui croient encore à l’Église catholique et qui y sont investis d’une part de responsabilité, évêques compris.

Les catholiques libéraux, qui étaient particulièrement dominants dans l’Église de France (je veux dire catholique) sont convaincus que trois “réformes” sont indispensables pour sortir de la crise: autoriser le mariage des prêtres, ordonner des femmes (il y a déjà des femmes évêques clandestines), et proclamer la tolérance et même l’amitié en direction des homosexuels. La seule chose dont ils doutent est qu’ils se demandent si ça pourra suffir. Ne pouvant exprimer publiquement ce programme ils ont été très heureux que l’abbé Pierre le fasse à leur place et s’exprime en ce sens dans son livre-testament. Cet homme jouit maintenant d’une très grande autorité morale dans l’Église catholique. Les libéraux en veulent beaucoup à Jean-Paul II d’avoir toujours refusé d’accepter ce programme. Ils avaient espéré pouvoir faire élire un nouveau pape libéral.

Les catholiques libéraux ont été totalement désespérés de l’élection de Benoît XVI. Il est encore bien difficile de comprendre quelle est la stratégie de B16. Il accorde très certainement la plus grande importance à un rapprochement avec les orthodoxes, espérant conclure avec eux un accord d’appareils pour l’affirmation du christianisme en Europe. Pour cela il n’hésite pas à laisser entendre publiquement qu’il ne se fait aucune illusion sur ce que pouvaient apporter les bonnes manières “d’œcuménisme interreligieux” avec l’Islam. De plus il laisse froidement tomber les uniates. Enfin, parmi les orthodoxes, il choisit clairement de privilégier le dialogue avec le patriarcat œcuménique par rapport aux pourparlers multi-latéraux avec les Églises ethniques, et tout particulièrement avec l’Église russe.

Ce que je ne comprends pas c’est la signification qu’a eue pour lui le geste de renoncer au titre de “patriarche d’Occident”. Il me semble cependant que c’était sur la base de cette fonction qu’il lui était le plus possible de fonder des pourparlers positifs avec le patriarcat œcuménique.

Beaucoup d'orthodoxes responsables,par exemple parmi ceux qui ont participé à la Conférence de Belgrade, ne voient que le côté "manœuvres" dans les gestes actuels du Vatican. Il me semblent qu'ils n'ont pas conscience du sentiment d'urgence et de précipitation dans la panique au Vatican. B16 sait que le temps lui est compté pour agir. Mais lui aussi n'a pas vraiment conscience des exigences de la Tradition orthodoxe, exigences qui s'imposent à ses interlocuteurs orthodoxes, quelles que soient leurs tendance théologiques ou leurs nationalité.
Jean-Louis Palierne
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Sylvie
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Message par Sylvie »

À propos des deux poumons et des églises soeurs, j'admet qu'il y a une confusion du côté du peuple catholique à ce sujet. Jadis, j'avais l'impression que cela concernait l'église catholique et l'église orthodoxe.

Je donne quelques liens du site du Vatican pour que Laurent puisse se faire une idée.

Sur l'expression des Églises soeurs.

http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... le_fr.html

À propos de l'uniatisme
http://www.vatican.va/roman_curia/ponti ... on_fr.html

Même si à cette époque c'était considéré comme une erreur, l'uniatisme est toujours en vigueur et même parfois encouragé dans le but de fournir un peu d'aliment spirituel aux catholiques en recherche.


Actuellement l’Église catholique est un grand corps malade. On parle d’effondrement, d’implosion : « le navire fait eau de toute part ».
Dernièrement, le cardinal Kasper disait "L’unité entre les Eglises orthodoxes est vitale pour l’œcuménisme"

Je fais un copié/collé du texte reçu via Zénit.
Card. Kasper : L’unité entre les Eglises orthodoxes est vitale pour l’œcuménisme

Assemblée plénière de la Commission catholique orthodoxe pour le Dialogue théologique

ROME, Vendredi 29 septembre 2006 (ZENIT.org) – « L’unité des Eglises orthodoxes est nécessaire afin que les catholiques et les orthodoxes puissent progresser sur le chemin vers la pleine unité », reconnaît le cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens.

Dans un entretien à Radio Vatican, mercredi dernier, le prélat allemand a commenté les conclusions de la IXème assemblée plénière de la « Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe dans son ensemble », qui s’est tenue à Belgrade (Serbie) du 18 au 25 septembre.

Evoquant les travaux de l’assemblée plénière, le cardinal Kasper a souligné qu’ils se sont déroulés dans « une atmosphère d’amitié, positive et constructive. Le fait que la commission ait pu se réunir à nouveau, après un interruption de six ans, est déjà un pas en avant. Toutes les Eglises orthodoxes étaient représentées ».

« Le thème concernait l’Eglise comme communion, a poursuivi le cardinal. Nous avons laissé de côté le thème de ‘l’uniatisme’, qui à été un obstacle entre nous pendant 10 ans. Par contre, nous avons affronté le thème de l’Eglise comme communion et les fondements sont déjà dans les premières phases du dialogue ».

« Je pense que nous avons trouvé de nombreux points d’entente, même s’il existe à l’évidence des difficultés, qui sont bien connues, a-t-il ajouté. Mais précisément parce que nous avons discuté dans une atmosphère sereine et positive, nous avons l’espoir de pouvoir aller de l’avant ».

Le cardinal s’est ensuite dit « surpris par la protestation publique » du représentant de l’Eglise orthodoxe russe auprès des Institutions européennes, Mgr Hilarion, de Vienne et d’Autriche (Patriarcat de Moscou), diffusée par l’agence de presse « Interfax » et relative à « un point particulier d’une discussion qui engendre de nombreuses questions de grande importance et des difficultés pour le dialogue ».

Selon l’agence « Interfax », au cours de la session finale des travaux, une question sur une section du document concernant l’autorité des Conciles œcuméniques aurait été soulevée, dans laquelle l’on affirme entre autres que, après le Grand Schisme de 1054, une convocation d’un « Concile œcuménique » au sens strict, est devenue impossible, mais toutefois « les deux Eglises continuent à tenir des conciles ‘généraux’ qui réunissent les évêques des Eglises locales en communion avec le Siège de Rome ou avec le Siège de Constantinople ».

L’évêque Hilarion aurait soulevé certaines objections à cet argument, affirmant que « Dans la tradition orthodoxe ‘la communion avec le siège de Constantinople’ n’a jamais été perçue comme une condition indispensable de la conciliarité, contrairement à la tradition occidentale qui reconnaît cette caractéristique au siège de Rome. Le modèle ecclésiologique orthodoxe diffère sur ce point de l’approche occidentale. Ainsi, l’évêque de Constantinople n’a jamais eu de rôle comparable à celui du pape. Le critère de catholicité dans l’Eglise orthodoxe est la communion eucharistique et canonique des Eglises locales entre elles et non pas exclusivement avec la chaire de Constantinople. Bien plus, l’histoire connaît des cas où une Eglise orthodoxe locale rompit la communion avec Constantinople tout en conservant sa catholicité, parce qu’elle restait unie aux autres Eglises locales. Ainsi, au milieu du XVe siècle, à la suite du concile de Ferrare et de Florence, l’Eglise russe a suspendu la communion avec l’Eglise de Constantinople ralliée temporairement à l’uniatisme, mais demeurait en communion avec les autres Eglises orthodoxes » (cf. http://www.orthodoxie.com/2006/09/une_protestatio.html).

Le cardinal Kasper a commenté à ce propos : « La question soulevée par Mgr Hilarion se réfère au mode de compréhension de l’ordre traditionnel (taxis) entre les Eglises orthodoxes, selon lequel le Siège de Constantinople jouit du primat d’honneur parmi elles. La question est inter-orthodoxe et ne constitue pas un argument de discussion entre catholiques et orthodoxes. ».

« La partie catholique a explicitement déclaré qu’elle ne souhaitait pas intervenir dans cette controverse interne, a expliqué le cardinal. En effet, la Commission ne pouvait pas intervenir sur le fond de la question. Celle-ci a été affrontée uniquement du point de vue de la procédure, et uniquement sur la manière de la surmonter ».


« Cette position a été expressément expliquée à la délégation orthodoxe russe, ce qui rend difficilement compréhensible la protestation publique. La Commission a décidé de se réunir à nouveau l’année prochaine pour poursuivre le dialogue » a-t-il affirmé.

« Nous espérons qu’entre temps l’on arrivera à résoudre les différences existantes au niveau orthodoxe. Si la question restait ouverte, elle provoquerait en effet une difficulté permanente pour le dialogue international catholique-orthodoxe » a souligné le cardinal Kasper.

Le prélat a ensuite révélé que la prochaine rencontre se tiendra en octobre 2007, mais que « cette fois c’est l’Eglise catholique qui adressera l’invitation pour la prochaine session, qui aura lieu en Italie, même si nous ne savons pas encore ou elle se déroulera ».

« La Commission mixte internationale pour le Dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe dans son ensemble » a été officiellement créée le 30 novembre 1979 à Istanbul, à l’occasion de la visite au Phanar du pape Jean-Paul II au patriarche Dimitrios Ier. La première réunion a eu lieu au mois de juin 1980.

La Commission est composée de 30 membres de l’Eglise orthodoxe et de 30 membres de l’Eglise catholique. Les co-présidents sont le cardinal Kasper et le Métropolite de Pergame Ioannis.
ZF06092906
Vous voyez que le terme "deux Églises" est encore présent malgré les anciennes recommandations.

Dans la partie du texte que j'ai souligné en gras, le cardinal Kasper me donne l'impression qu'il ne comprend pas la structure de l'église Orthodoxe. Il me donne l'impression qu'il croit que le patriarche de Constatinople est pour l'église orthodoxe, l'équivalent du pape de Rome pour l'ensemble des catholiques. C'est pour cela qu'il parle de problême d'unité à l'intérieur de l'église orthodoxe.

Sylvie
Jean-Louis Palierne
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Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02

Message par Jean-Louis Palierne »

Oui je crois effectivement qu’il y a dans l’Église catholique, y compris au niveau des personnages qu’on pourrait croire les mieux informés, une profonde méconnaissance du mode de vie communionnel de l’Église, toujours vivant dans l’Orthodoxie. Si je comprends bien, ce que le Vatican propose aux Églises orthodoxes, c’est un accord d’organigrammes : on oublie les Uniates, les Églises orthodoxes et l’Église catholiques s’unissent, le patriarche œcuménique devient le n° 2 de cette Église réunie. Le pape reste n° 1, mais il est le seul à avoir une compétence universelle, puisqu’il a renoncé au titre de patriarche d’Occident. Et on s'étonne que les Églises orthodoxes ne forment pas un corps unique. Est-ce bien cela ?

Il semble qu’à peu près tous les orthodoxes qui étaient présents à Belgrade soient embarrassés par les propositions transmises par le cardinal Kasper, et qu’ils estiment qu’ils ne leur est possible ni d'accepter, ni de refuser. En tout cela j’ai l’impression que les questions dogmatiques n’ont pas été abordées : est-ce parce que si on arrive à un accord d’organigramme les questions dogmatiques deviennent négligeables ? L’Église russe proteste en disant que dans l’Orthodoxie le patriarche ?cuménique n’est pas un pape. Mais c’est déplacer le problème, car s’il n’a pas d’autorité administrative, il a une compétence d’appel, de conciliation, de confirmation etc. C’est d’ailleurs à cela que devrait se limiter la tâche des patriarches, y compris du patriarche d’Occident. Et il est étrange que l’Église russe ait déposé sa plainte… entre les mains du cardinal Kasper.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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