Comme j'ai aimé votre message, si vrai, allant de cœur à cœur entre orthodoxes éprouvés par l'approche des derniers temps !
Dernièrement, quelqu'un m'a reproché d'aller à l'église à 600 km de chez moi (ce qui fait que je ne peux pas y aller très souvent — peut-être une dizaine de fois par an en moyenne).
Mais c'était me reprocher l'acceptation de ma croix.
Les pères disent que même si de toute notre vie nous ne pouvions pas communier, nous devons refuser d'aller communier chez les hérétiques et schismatiques.
St Séraphim de Sarov dit bien aussi : "Ne t'inquiète pas, si malgré ta volonté tu ne peux aller à l'église, car la prière te reste toujours accessible.
Si tu es isolé et ne peux pas faire l'aumône, la prière te reste toujours accessible". etc.
Quand je me suis convertie à l'orthodoxie il y a 23 ans, la première question que j'ai posée à notre prêtre — influencée que j'étais encore par la mentalité papiste pour laquelle la pratique est principalement d'aller tous les dimanches à l'église — était : Père, mais comment allons-nous "pratiquer" ?
À l'époque, je n'avais ni voiture, ni d'argent pour le train. Le père nous apportait la communion quatre fois par an.
Mais pour un orthodoxe, il y a le coin des icônes dans sa maison, qui fait comme une petite église et il peut faire des offices et la prière de Jésus chez lui.
Il reste unie à l'Église, même à distance d'une église. Sa prière n'est jamais isolée, toujours communautaire.
J'aime beaucoup ce texte de l'évêque Ignace Briantchaninov, qui annonce déjà les temps que nous vivons et vivrons dans l'avenir:
Il ne nous reste qu'à prier, pécheurs que nous sommes, que Dieu nous garde fidèles à la vraie foi orthodoxe.Aux approches de la fin du monde, elles [les tentations] doivent devenir si fortes et si nombreuses que, par la suite de l’iniquité croissante, l’amour se refroidira dans la multitude (Mt 24,12 ). Mais le Fils de l’homme, quand Il viendra , trouvera-t-Il la foi sur la terre ? (Lc 18,8 ). La maison d’Israël — l’Église — sera dévastée par l’épée, par la violence mortelle des tentations, et deviendra déserte (Ez 38,8 ). La vie selon Dieu devient très difficile. Elle le devient parce que celui qui vit au milieu des occasions de chute et qui en a constamment sous les yeux ne peut pas ne pas en subir l’influence. De même que la glace perd sa dureté au contact de la chaleur et se transforme en la plus douce des eaux, de même un cœur débordant de bonne volonté, s’il est exposé à l’influence des tentations, surtout quand elle est constante, s’affaiblit et finit par changer. Mener une vie selon Dieu deviendra très difficile à cause de l’ampleur de l’apostasie généralisée. Les apostats dont le nombre aura augmenté, par le fait qu’ils continueront de s’appeler chrétiens et d’apparaître extérieurement comme tels, pourront d’autant plus facilement persécuter les vrais chrétiens; ces apostats entoureront les vrais chrétiens de multiples pièges en dressant d’innombrables embûches sur la voie de leur salut et feront obstacle à leur désir de servir Dieu, comme le remarque saint Tikhon de Voronège et de Zadonsk. Ils agiront contre les serviteurs de Dieu par la violence de leur pouvoir, par la calomnie, par des machinations pleines de malice, par toutes sortes d’artifices et par de cruelles persécutions. Le Sauveur du monde trouva à grand-peine refuge dans l’obscur et lointain village de Nazareth pour se cacher d’Hérode et des scribes, des pharisiens, des prêtres et des grands prêtres juifs qui Le haïssaient; de même dans les derniers temps, un moine véritable pourra difficilement trouver quelque retraite isolée et inconnue pour y servir Dieu dans une certaine liberté et sans se laisser entraîner par la violence de l’apostasie et des apostats au service de Satan. Ô époque malheureuse ! Ô situation désastreuse ! Ô détresse morale, imperceptible pour les hommes sensuels et pourtant incomparablement plus grande que les plus étonnantes des catastrophes matérielles ! Ô calamité qui commence dans le temps mais ne se termine pas dans le temps, qui passe dans l’éternité ! Ô désastre des désastres, connu seulement des vrais chrétiens et des vrais moines, mais ignoré de ceux qu’il frappe et engloutit.
Évêque Ignace Briantchaninov