Certains occidentaux en ont ramené une vague nostalgie et s’essayent en mélangeant ces souvenirs avec un désir de contemplation silencieuse. J’ai vu de telles tentatives à saint Irénée dans les années 70, et j’ai vu aussi des veillées du Jeudi-saint ou du Vendredi-saint. Il n’y avait pas eu de suivi à l’époque. C’était des initiatives à la mode de Taizé plus ou moins relayées par Béthanie.
Anne-Geneviève dit que :
Ce n’est pas du tout du caricatural. Ce sont des reproches que j’ai essuyés personnellement (moi et d’autres) à l’ÉCOF. (dans les années 70) Tout le mental des participants doit se contenir dans les échanges de paroles chantées entre laïcs et célébrants. Et c’est une concepyion qui est également partagée par d’autres communautés oarisiennes modernistes. Il paraît que c’est ça “l’esprit liturgique”. Le même esprit liturgique exige qu’on restitue la dimension dramaturgique des gestes et des mouvements des prêtres à l’autel. Et ça c’était l’enseignement de Maxime.Maintenant, je ne peux pas laisser passer de pures méchancetés comme « ne pas trop prier, vaut mieux chanter, vous confessez pas… », tellement loin de ce que j’ai pu voir et entendre que cela devient caricatural, mais pas caricatural de l’ECOF, caricatural de l’anti-ECOF. Encore aujourd’hui, je ne vois pas qui, même à l’ECOF, sortirait des choses pareilles.
Anne-Geneviève tente de discerner :
Pendant plusieurs années j’ai célébré les heures dans la crypte. De rares fidèles venaient. J'avais tenté de développer ce qu'auraient pu ê^tre des offices de prière dans le ligne de la prétendue "Liturgie gallicane". J'avais bien tort, car on ne fabrique pas une liturgie, on la reçoit. Il ne faut pas tenter de prier hors de la Liturfie communautaire. Ce n’était pas bien vu, puisqu’il n’y avait pas de Liturgie, c’était donc de la “prière pure”, et je ne dis pas les humiliations et les désaveux incessants. C’était critiqué parce que “hors de l’esprit liturgique”. Après mon départ quelques laïcs ont tenté d’imposer un dialogue interne à saint Irénée. Échec encore, puis il y a eu le départ de 93.Par contre la méthode de reconstitution ne manque pas totalement d’intérêt puisque, à ma connaissance, c’est la seule tentative pour retrouver un rit local occidental d’avant le schisme. Bénédictin orthodoxe, dit Palierne. Tout à fait juste pour les heures.
C'est une tendance constante de l'une des branches du modernisme que de faire de la Liturgie eucharistique l'unique expression de toute la prière de l'Église, à condition qu'elle soit célébrée communautairement. Certains russes auraient voulu réimporter cette conception de "l'Église locale" dans l'Église-Mère une fois libérée. Désabusés, constatant que l'Église-Mère n'éprouve aucun intérêt pour ce qu'elle considère comme des innovations puériles, ils remâchent leur amertume. Ils pensaient cependant que leur projet "d'Église locale" permettrait d'importer en Orient tout ce que l'Esprit occidental a de positif et que l'Orient a perdu : l'ouverture sur le monde environnant (travail social), la démocratie élitiste et la sélection du clergé gouvernant, la critique textuelle de l'2criture.