Eschatologie
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Eschatologie
Qu'est-ce qu'une eschatologie orthodoxe?
Les discours sur la fin des temps parcourent les théologies catholiques et de certains protestants(évangéliques, calvinistes), mais qu'en est-il en orthodoxie bien plus atemporelle que les deux autres familles chrétiennes?
Une eschatologie , n'est ce pas jutement une perte de temps en conjectures sur un avenir incertain, hormis l'avènement définitif du Christ-Messie?
Les discours sur la fin des temps parcourent les théologies catholiques et de certains protestants(évangéliques, calvinistes), mais qu'en est-il en orthodoxie bien plus atemporelle que les deux autres familles chrétiennes?
Une eschatologie , n'est ce pas jutement une perte de temps en conjectures sur un avenir incertain, hormis l'avènement définitif du Christ-Messie?
La Croix est la volonté prête à toutes les douleurs.
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
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- Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02
Le Seigneur nous a promis qu’il reviendra juger les vivants et les morts, etle Symbole de Nicée nous fait dire que nous croyons en la résurrection des morts et dans la vie du siècle à venir. Et saint Basile nous rappelle si que nous prions (= nous célébrons l’Eucharistie) tournés vers l’Orient, selon la Tradition de nos Pères dans la foi, c’est parce que
L’Église accepte le temps qui passe, mais prie pour la pais dans le monde et un heureux déroulement des événements. Il est vrai que certains croient que les chrétiens ont le devoir de construire un monde meilleur. D’autres aussi croient que l’Ère de l’Esprit saint est ouverte, appelant l’Église à se conformer à la réalisation de communautés-modèles où l’Eucharistie retrouverait toute sa signification en devenant une prière pour le Monde. Mais c’est le Seigneur qui est le Maître du temps, dont le déroulement est imprévisible.
Toutes les prières de l’Église sont ainsi orientées vers la Deuxième Avènement du Seigneur en gloire.la direction vers laquelle nous nous tournons ainsi est celle de notre antique patrie, ce Paradis que Dieu avait planté dans l’Éden à l’Orient. Et c’est debout que nous faisons nos prières le premier jour après le sabbat, mais nous n’en connaissons pas tous la raison : si nous nous tenons debout durant la prière, ressuscités avec le Christ, aspirant aux réalités d’en-haut , ce n’est pas seulement pour nous rappeler la grâce qui nous est accordée en ce jour de la Résurrection, c’est aussi parce que ce premier jour de la semaine semble en quelque sorte être l’image de l’éternité à venir
L’Église accepte le temps qui passe, mais prie pour la pais dans le monde et un heureux déroulement des événements. Il est vrai que certains croient que les chrétiens ont le devoir de construire un monde meilleur. D’autres aussi croient que l’Ère de l’Esprit saint est ouverte, appelant l’Église à se conformer à la réalisation de communautés-modèles où l’Eucharistie retrouverait toute sa signification en devenant une prière pour le Monde. Mais c’est le Seigneur qui est le Maître du temps, dont le déroulement est imprévisible.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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Cher Jean-Louis Palierne,
Vous dîtes :
Petit extrait d'un message de Jésus :
Si nous parlons de l'Ère de l'Esprit Saint c'est peut-être qu'à notre époque nous prenons conscience et apprécions Son action en nos vies. J'ai vu cette nouvelle découverte de l'Esprit Saint dans le milieu Catholique grâce au mouvement Charismatique. Mais je crois que l'Église Orthodoxe n'a jamais perdu cette connaissance ne serait-ce que par les prières de la Divine Liturgie. Alors je ne comprends pas que vous parliez d'Ère du Saint Esprit.
Amicalement
Sylvie
Vous dîtes :
À quelques reprises je lis, sur ce forum, cette expression : "L'ère de l'Esprit Saint". À chaque fois je sursaute et je me tais. Mais cette fois-ci je mords à l'hameçon. J'ai un petit livre de quelques pages sur l'Ère du Saint-Esprit, Paix universelle pour les siècles qui a un Imprimatur en 1975, donc catholique. Ce sont des messages donnés à une religieuse entre les années 1938 et 1943. Est-ce de ce livre là que vous faîtes allusion ?D’autres aussi croient que l’Ère de l’Esprit saint est ouverte
Petit extrait d'un message de Jésus :
Je ne suis pas dans les pensées Divines pour savoir si la Très Sainte Trinité a partagé leur boulot en trois ères ou époques correspondant à Chacune des Personnes et que commence à notre époque l'Ère du Saint-Esprit. Mais ça me paraît bizarre de voir cela ainsi. Le Saint-Esprit a été à toutes les époques que ce soit chez les prophètes, pendant la vie de Jésus, depuis la Pentecôte dans l'Église. Je ne comprends pas que nous parlions d'Ère de l'Esprit Saint. Il est depuis toujours et Il sera à jamais.Avec ce mouvement (ligue des apôtres du Divin Sauveur) commence l'ère du Saint Esprit, l'esprit Saint est Amour et souffle où il veut et quand Il veut. Demeurez sous son action, laissez-vous conduire par Lui. Que chacun de ceux qui acceptent d'entrer dans ce mouvement se mette par là même sous son action.
Ne vous ai-je pas dit que ce sera "NOUS" à qui il appartiendra d'opérer, vous serez mus par Nous. Je vous investirai tous de mon Esprit, ce sera une invasion d'amour. L'Esprit peut-il ne pas travailler dans l'amour ? Et vous, vous serez récompensés pour avoir servi de voiles à l'Esprit et avoir coopéré à son action, pour vous être laissés investir par Lui, par son souffle.
Il me fallait votre confiance absolue, inconditionnée, pour opérer ; l'Esprit Saint ne peut travailler sur un terrain de méfiance et d'incrédulité. Voici que déjà j'opère maintenant en vous dictant mes volontés. J'ai confiance en vous puisque Je vous ai demandé votre collaboration, ayez, vous aussi, confiance en Moi.
Si nous parlons de l'Ère de l'Esprit Saint c'est peut-être qu'à notre époque nous prenons conscience et apprécions Son action en nos vies. J'ai vu cette nouvelle découverte de l'Esprit Saint dans le milieu Catholique grâce au mouvement Charismatique. Mais je crois que l'Église Orthodoxe n'a jamais perdu cette connaissance ne serait-ce que par les prières de la Divine Liturgie. Alors je ne comprends pas que vous parliez d'Ère du Saint Esprit.
Amicalement
Sylvie
Eschatologie
Puis-je me permettre d'ajouter aux sages réflexions de Sylvie que cet Esprit qui dit, par exemple:
Il me fallait votre confiance absolue, inconditionnée, pour opérer
Il me fallait votre confiance absolue, inconditionnée, pour opérer
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Eschatologie
Puis-je me permettre d'ajouter aux sages réflexions de Sylvie que je me méfierais plutôt d'un Esprit qui dit, par exemple:
... ou encore :Il me fallait votre confiance absolue, inconditionnée, pour opérer
Cela ressemble si peu à l'infini respect de la liberté de l'être créé qui caractérise le Créateur que je ne me vois pas du tout l'appeler l'Esprit Saint.Voici que déjà j'opère maintenant en vous dictant mes volontés.
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
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La division du temps en trois "ères", ère du Père jusqu'à l'incarnation du Verbe, ère du Fils depuis cette incarnation et ère du Saint Esprit quelque part dans le futur proche ou lointain est une vieille hérésie mais qui revient régulièrement et se confond avec des attentes utopistes, parfois sociales, parfois de perfection ecclésiale. Ce qu'a voulu dire Jean Louis, je crois, c'est que certaines tentatives actuelles pour faire une ou des paroisses modèles (comme on réalise des fermes modèles en agriculture !) nourrissaient le même genre d'utopie que les attentes d'une ère du Saint Esprit et de Dame Tartine réunis que l'on a déjà vues dans les siècles passés.
On a connu ce genre de cristallisation de l'attente, ou de sécularisation de l'eschatologie dans l'empire d'après Constantin, surtout dans l'Eglise d'Afrique ; elle est revenue plusieurs fois au moyen âge ; elle a ressurgi en Russie au XIXe siècle.
L'ère du Saint Esprit, si l'on veut vraiment l'appeler ainsi, a commencé à la Pentecôte et ni le Père ni le Verbe n'en sont absents ! Cela s'appelle l'Eglise...
On a connu ce genre de cristallisation de l'attente, ou de sécularisation de l'eschatologie dans l'empire d'après Constantin, surtout dans l'Eglise d'Afrique ; elle est revenue plusieurs fois au moyen âge ; elle a ressurgi en Russie au XIXe siècle.
L'ère du Saint Esprit, si l'on veut vraiment l'appeler ainsi, a commencé à la Pentecôte et ni le Père ni le Verbe n'en sont absents ! Cela s'appelle l'Eglise...
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
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L’idée de “l’Ère de l’Esprit” a été reprise et invoquée depuis le XIXème siècle par certains orthodoxes qui appelaient à une rénovation de l’Église orthodoxe. Ils souhaitaient qu’elle réponde d’une manière positive au bouillonnement créatif socio-culturel de leur époque dans le domaine philosophique, dans la création artistique, mais aussi dans le domaine de l”action sociale et éducative. À leurs yeux, l’Église orthodoxe de leur temps était figée dans la répétition stérile de paroles passées incomprises. Ils demandaient que l’Eglise retrouve sa créativité. En fait leur créativité s’est bornée au communautarisme participatif dans les liturgies paroissiales.
Mais je ne crois pas qu’on puisse dire que l’ére du Saint Esprit commence à la Pentecôte. L’Esprit planait sur les eaux lorsque le Verbe créait le monde. La conception du Verbe dans la chair de Marie acquiesçante est l’œuvre de l’Esprit. Lors de la Transfiguration du Seigneur l’Esorit s’est révélé descendant sur le Dieu-homme sous la forme d’une colombe. À la Pentecôte l’Esprit s’est révélé en descendant sur les personnes dees Apôtres. Il y a un accomplissement progressif de l’économie divine. Tout Baptême est donné au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. L’onction du saint Chrême est tout aussi trinitaire. L’union personnelle de chaque homme à la Trinité, son incorporation au Corps multipersonnel du Christ, qui est l’Église, est aussi une œuvre trinitaire.
C’est l’homme qui croît, dans ce monde provisoire et transitoire ménagé pour nous permettre d’échapper à la faute d’Adam. Nous connaissons le Verbe de plus en plus concrètement et clairement, sous l’inspiration de l’Esprit, et cette connaissance nous révèle de plus en plus clairement et concrètement l’œuvre de l’Esprit.
Mais je ne crois pas qu’on puisse dire que l’ére du Saint Esprit commence à la Pentecôte. L’Esprit planait sur les eaux lorsque le Verbe créait le monde. La conception du Verbe dans la chair de Marie acquiesçante est l’œuvre de l’Esprit. Lors de la Transfiguration du Seigneur l’Esorit s’est révélé descendant sur le Dieu-homme sous la forme d’une colombe. À la Pentecôte l’Esprit s’est révélé en descendant sur les personnes dees Apôtres. Il y a un accomplissement progressif de l’économie divine. Tout Baptême est donné au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. L’onction du saint Chrême est tout aussi trinitaire. L’union personnelle de chaque homme à la Trinité, son incorporation au Corps multipersonnel du Christ, qui est l’Église, est aussi une œuvre trinitaire.
C’est l’homme qui croît, dans ce monde provisoire et transitoire ménagé pour nous permettre d’échapper à la faute d’Adam. Nous connaissons le Verbe de plus en plus concrètement et clairement, sous l’inspiration de l’Esprit, et cette connaissance nous révèle de plus en plus clairement et concrètement l’œuvre de l’Esprit.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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Jean Louis, vous avez raison, l’Esprit Saint n’est jamais absent du temps de l’univers et des hommes et c’est pourquoi j’avais écrit : « l’ère du Saint Esprit, si l’on veut vraiment l’appeler ainsi ». Ce qui n’est pas mon cas mais je songeais à la réalisation de la prophétie de Joël : « En ces jours, je répandrai mon Esprit sur toute chair… » Comme vous avez corrigé ma formulation, explicité et développé ce que j’aurais du dire, ce que je voulais dire mais en trop raccourci, tout va bien. Merci.
Il n’y a qu’un point qui me fait gratter la tête et c’est une vraie interrogation : « ce monde provisoire et transitoire ménagé pour nous permettre d’échapper à la faute d’Adam. » Vous pourriez préciser votre pensée ? Parce qu’enfin, que je prenne le récit poétique de la Genèse ou l’astrophysique, la création de l’univers précède largement celle de l’homme et donc le péché d’Adam. Votre phrase me rappelle Origène qui voit dans les tuniques de peau l’incarnation d’Adam et Eve et dans la matière de l’univers un don fait à l’homme pour qu’il puisse se redresser du péché. C’est en cela qu’il se distingue des gnostiques, parce qu’il ne rejette pas la création comme un mal en soi. Mais il lui donne un sens tout de même très restrictif et j’ai l’impression que vous le suivez sur ce chemin. C’est à dire que ce monde, cette Terre grouillante de vie, ces milliards de galaxies dont nous ne connaissons encore rien, toute cette splendeur n’aurait aucune valeur et ne serait qu’un bac à sable installé pour exercer un bébé désobéissant à se remettre debout. Oui, je le dis volontairement de manière à choquer, à faire choc. Je préfère penser comme Giorgos que la chute d’Adam a tordu quelque chose dans la création d’où son côté coupe-gorge, mais que le monde transfiguré sera un monde redressé. Mais peut-être vous ai-je compris de travers ?
Il n’y a qu’un point qui me fait gratter la tête et c’est une vraie interrogation : « ce monde provisoire et transitoire ménagé pour nous permettre d’échapper à la faute d’Adam. » Vous pourriez préciser votre pensée ? Parce qu’enfin, que je prenne le récit poétique de la Genèse ou l’astrophysique, la création de l’univers précède largement celle de l’homme et donc le péché d’Adam. Votre phrase me rappelle Origène qui voit dans les tuniques de peau l’incarnation d’Adam et Eve et dans la matière de l’univers un don fait à l’homme pour qu’il puisse se redresser du péché. C’est en cela qu’il se distingue des gnostiques, parce qu’il ne rejette pas la création comme un mal en soi. Mais il lui donne un sens tout de même très restrictif et j’ai l’impression que vous le suivez sur ce chemin. C’est à dire que ce monde, cette Terre grouillante de vie, ces milliards de galaxies dont nous ne connaissons encore rien, toute cette splendeur n’aurait aucune valeur et ne serait qu’un bac à sable installé pour exercer un bébé désobéissant à se remettre debout. Oui, je le dis volontairement de manière à choquer, à faire choc. Je préfère penser comme Giorgos que la chute d’Adam a tordu quelque chose dans la création d’où son côté coupe-gorge, mais que le monde transfiguré sera un monde redressé. Mais peut-être vous ai-je compris de travers ?
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- Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02
Que voilà un problème bien embarrassant !
Je reste convaincu qu’il y a deux sauts ontologiques dans la Création : il y a l’ordre matériel avec le Big Bang, l’univers en expansion, la dégradation universelle de l’énergie, et au bout la soupe cosmique. Puis il y a un saut avec l’ordre de la Vie, qui est une lutte perpétuelle contre l’entropie et pour la perpétuation de chaque espèce. Nul n’a jamais assisté à l’apparition d’une espèce nouvelle, mais il existe bien une hiérarchie naturelle des grands types d’organisation et la croissance de l’embryon passe par ces grands types : blastula, gastrula etc... Mais personne ne sait quelle signification il convient d’attribuer à cette hiérarchisation qui se dirige vers l’espèce humaine. Quant à la pluralité des mondes habités, tout ce que peuvent nous dire ses partisans c’est que c’est évident vu le nombre vraisemblable de planètes où peuvent exister les conditions permettant l’apparition de la vie. Ce qui veut dire qu’ils admettent que dans certaines conditions physiques, la vie peut apparaître spontanément comme contradiction à la loi universelle de la dégradation de l’énergie. Mais il est vrai que la biosphère n’est qu’un revêtement minuscule sur cette planète minuscule d’une toute petite galaxie, et qu’elle ne met pas en cause les lois de la mécanique céleste.
Un deuxième saut ontologique est représenté par la personne humaine, créée à l’image de Dieu. J’ai l’impression que ce que je viens de dire n’est pas incompatible avec ce que dit l’Écriture sainte. Où donc alors peut intervenir une déchéance universelle, cosmique ? On peut dire qu’elle consiste en ce que les êtres vivants se sont dressés contre l’homme. c’est vrai, mais ce n’est pas suffisant, car l’ordre physique lui aussi est hostile à l’homme, nous en avons vu récemment plusieurs exemples. Et pour ce qui est de l’ordre biologique, il nous est dit que les prédateurs ne mangeront plus les herbivores. La chute du péché d’Adam ne concerne donc pas seulement l’espèce humaine, mais toute la vie, qui est soumise à la pyramide impitoyable des dévorations.
Alors ? Alors je donne ma langue au chat. Il me semble (mais je dis seulement “il me semble”) qu’il faut imaginer que l’histoire cosmique que je viens de résumer (sans doute ai-je fait des erreurs) est tout entière, de l’alpha à l’oméga comme aurait dit Teilhard, une réécriture divine, une redisposition faite après la chute d’Adam, y compris les événements que nous croyons nous maintenant l’avoir précédée. Pourtant le Big Bang nous paraît bien concorder avac le premier verset de la Genèse. La difficulté est de trouver le juste point entre le concordisme littéral et une interprétation uniquement subjective de la chute.
Je n’ai pas l’impression d’avoir été bien clair. Mais il reste bien vrai que toute la Tradition considère que l’ordre actuel des choses, et en particulier notre mortalité depuis la chute d’Adam, n’est qu’un ordre provisoire et transitoire disposé par la miséricorde divine pour nous permettre de faire notre choix ici-bas, puis de nous endormir en attendant la Résurrection de l’espèce humaine et de tout le cosmos. Alors nous pourrons aller visiter les galaxies lointaines, les matières en fusion et les solitudes glacées aussi facilement que notre bon vieux système solaire, et jouer avec les tigres et les requins. C’est donc bien que le monde humain est au centre du cosmos, qui n’est pas un bac à sable, mais une école maternelle gangrenée par la violence.
Je reste convaincu qu’il y a deux sauts ontologiques dans la Création : il y a l’ordre matériel avec le Big Bang, l’univers en expansion, la dégradation universelle de l’énergie, et au bout la soupe cosmique. Puis il y a un saut avec l’ordre de la Vie, qui est une lutte perpétuelle contre l’entropie et pour la perpétuation de chaque espèce. Nul n’a jamais assisté à l’apparition d’une espèce nouvelle, mais il existe bien une hiérarchie naturelle des grands types d’organisation et la croissance de l’embryon passe par ces grands types : blastula, gastrula etc... Mais personne ne sait quelle signification il convient d’attribuer à cette hiérarchisation qui se dirige vers l’espèce humaine. Quant à la pluralité des mondes habités, tout ce que peuvent nous dire ses partisans c’est que c’est évident vu le nombre vraisemblable de planètes où peuvent exister les conditions permettant l’apparition de la vie. Ce qui veut dire qu’ils admettent que dans certaines conditions physiques, la vie peut apparaître spontanément comme contradiction à la loi universelle de la dégradation de l’énergie. Mais il est vrai que la biosphère n’est qu’un revêtement minuscule sur cette planète minuscule d’une toute petite galaxie, et qu’elle ne met pas en cause les lois de la mécanique céleste.
Un deuxième saut ontologique est représenté par la personne humaine, créée à l’image de Dieu. J’ai l’impression que ce que je viens de dire n’est pas incompatible avec ce que dit l’Écriture sainte. Où donc alors peut intervenir une déchéance universelle, cosmique ? On peut dire qu’elle consiste en ce que les êtres vivants se sont dressés contre l’homme. c’est vrai, mais ce n’est pas suffisant, car l’ordre physique lui aussi est hostile à l’homme, nous en avons vu récemment plusieurs exemples. Et pour ce qui est de l’ordre biologique, il nous est dit que les prédateurs ne mangeront plus les herbivores. La chute du péché d’Adam ne concerne donc pas seulement l’espèce humaine, mais toute la vie, qui est soumise à la pyramide impitoyable des dévorations.
Alors ? Alors je donne ma langue au chat. Il me semble (mais je dis seulement “il me semble”) qu’il faut imaginer que l’histoire cosmique que je viens de résumer (sans doute ai-je fait des erreurs) est tout entière, de l’alpha à l’oméga comme aurait dit Teilhard, une réécriture divine, une redisposition faite après la chute d’Adam, y compris les événements que nous croyons nous maintenant l’avoir précédée. Pourtant le Big Bang nous paraît bien concorder avac le premier verset de la Genèse. La difficulté est de trouver le juste point entre le concordisme littéral et une interprétation uniquement subjective de la chute.
Je n’ai pas l’impression d’avoir été bien clair. Mais il reste bien vrai que toute la Tradition considère que l’ordre actuel des choses, et en particulier notre mortalité depuis la chute d’Adam, n’est qu’un ordre provisoire et transitoire disposé par la miséricorde divine pour nous permettre de faire notre choix ici-bas, puis de nous endormir en attendant la Résurrection de l’espèce humaine et de tout le cosmos. Alors nous pourrons aller visiter les galaxies lointaines, les matières en fusion et les solitudes glacées aussi facilement que notre bon vieux système solaire, et jouer avec les tigres et les requins. C’est donc bien que le monde humain est au centre du cosmos, qui n’est pas un bac à sable, mais une école maternelle gangrenée par la violence.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
paliernejl@wanadoo.fr
Dans genèse 2, 17 Dieu dit « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. »Comment L’homme aurait-il pu comprendre cette mise en garde s’il n’avait pas eu connaissance de ce qu’était la mort? Faut-il croire qu’il n’a pas su évaluer ce conseil divin? Dans ce cas sa faute n’a pas été commise en conscience et en connaissance de cause? Comment imaginer que Dieu puisse donner à l’homme dans le récit biblique un conseil que l’homme ne comprend pas? Cela devient machiavélique.
Non. L’homme savait très bien ce dont Dieu lui parlait. La transgression n’a pas changé le monde mais le rapport au monde. La restauration sera cette restauration de notre rapport au monde, la restauration de notre royauté dans la création. Nous avons perdu le paradis, nous recevrons le Royaume.
C'est bien parce que le discours théologique n'est pas scientifique qu'il ne peut pas être anti-scientifique. "Pourtant le Big Bang nous paraît bien concorder avec le premier verset de la Genèse." Dans ce cas il faudrait faire concorder aussi les versets suivants. La Genèse ne confirme ni n'infirme en rien la théorie du Big bang. La lumière de la Genèse n'est pas celle du Big bang. ("Dieu est lumière et il n'ya point en lui de ténèbres. 1 Jean 1,5") Un discours eucharistique n'est pas un discours scientifique. Les mathématiciens nous disent aujourd'hui que l'espace et le temps sont compris dans l'univers et non l'inverse. Les mathématiciens sont dans l'ordre du "prote" alors que la Genèse est dans celui du "mia". La meilleure Traduction de "En arkhei" serait "Par le Christ" et non pas "au commencement" qui renvoie soi disant à un commencement du type big-bang.
Saint Irénée dans son "Contre les hérésies" nous dit:
23, 2. Car ils moururent le jour même où ils mangèrent et où ils devinrent les débiteurs de la mort, pour ce motif que la création ne comporte qu'un seul jour : « Il y eut soir et il y eut matin, dit l'Écriture : ce fut un seul jour ». C'est ce jour-là qu'ils mangèrent, c'est aussi ce jour-là qu'ils moururent. D'ailleurs, à considérer le cycle et le cours des jours selon lequel on parle de premier, de deuxième, de troisième jour, si l'on veut savoir exactement quel jour de la semaine mourut Adam, on le découvrira à partir de l '« économie » du Seigneur. Car, récapitulant en lui l'homme tout entier du commencement à la fin, il a récapitulé aussi sa mort. Il est donc clair que le Seigneur a souffert la mort par obéissance à son Père le jour même où Adam mourut pour avoir désobéi à Dieu. Or le jour où celui-ci mourut est aussi celui où il avait mangé du fruit défendu, car Dieu avait dit : « Le jour où vous en mangerez, vous mourrez b. » Récapitulant en lui ce jour-là, le Seigneur vint donc à sa Passion la veille du sabbat, qui est le sixième jour de la création, celui où l'homme fut modelé, octroyant ainsi à celui-ci , au moyen de sa Passion , le second modelage, celui qui se fait à partir de la mort. (Irénée V 23,2)
A tous ceux qui n'ont gardé de Noël que le côté festif et en ignorent la grandeur divine: joyeux Noël.
A tous les chrétiens orthodoxes et hétérodoxes qui fêtent la nativité: sainte nativité.
A tous ceux qui ont une conscience plus aiguë de l'inintelligibilité de l'incarnation: sainte fête de l'incarnation.
D’autres en sont à fêter en ce jour du 12 décembre selon le calendrier Julien Saint Spyridon. Mais déjà les Ménées chantent la naissance du Christ :
Gloire au Père, t. 1
Bienheureux Père, vénérable Spyridon, * par amour de Dieu tu questionnas comme vivante la trépassée; * toi qui pratiquais la pauvreté, * en or tu changeas le serpent; * tu arrêtas le cours du fleuve par compassion pour les gens; * et comme un instrument de la providence de Dieu, * tu apparus à l'empereur pour le guérir; * et tu ressuscitas les morts, en disciple du Christ. * Au milieu des nombreux Pères réunis, * tu fis briller la clarté de la foi. * Ayant tout pouvoir dans le Christ qui t'assigne un tel don, * prie-le de sauver aussi nos âmes.
Maintenant, t. 6
Grotte de Bethléem, prépare-toi: * voici qu'arrive la Brebis * qui porte en ses entrailles le Christ. * Crèche, accueille celui * dont le verbe nous délivre, nous mortels, * de nos oeuvres sans verbe ni raison. * Bergers qui passez la nuit dans les champs, * par votre témoignage confirmez le miracle étonnant, * Mages de Perse, apportez au Roi l'or, la myrrhe et l'encens; * car de la Vierge Mère a paru le Seigneur * qu'elle adore humblement inclinée, * disant à celui qu'elle porte en ses bras: * Comment as-tu été semé dans mon sein, * comment t'y es-tu développé, * ô jésus, mon Rédempteur et mon Dieu,
Non. L’homme savait très bien ce dont Dieu lui parlait. La transgression n’a pas changé le monde mais le rapport au monde. La restauration sera cette restauration de notre rapport au monde, la restauration de notre royauté dans la création. Nous avons perdu le paradis, nous recevrons le Royaume.
C'est bien parce que le discours théologique n'est pas scientifique qu'il ne peut pas être anti-scientifique. "Pourtant le Big Bang nous paraît bien concorder avec le premier verset de la Genèse." Dans ce cas il faudrait faire concorder aussi les versets suivants. La Genèse ne confirme ni n'infirme en rien la théorie du Big bang. La lumière de la Genèse n'est pas celle du Big bang. ("Dieu est lumière et il n'ya point en lui de ténèbres. 1 Jean 1,5") Un discours eucharistique n'est pas un discours scientifique. Les mathématiciens nous disent aujourd'hui que l'espace et le temps sont compris dans l'univers et non l'inverse. Les mathématiciens sont dans l'ordre du "prote" alors que la Genèse est dans celui du "mia". La meilleure Traduction de "En arkhei" serait "Par le Christ" et non pas "au commencement" qui renvoie soi disant à un commencement du type big-bang.
Saint Irénée dans son "Contre les hérésies" nous dit:
23, 2. Car ils moururent le jour même où ils mangèrent et où ils devinrent les débiteurs de la mort, pour ce motif que la création ne comporte qu'un seul jour : « Il y eut soir et il y eut matin, dit l'Écriture : ce fut un seul jour ». C'est ce jour-là qu'ils mangèrent, c'est aussi ce jour-là qu'ils moururent. D'ailleurs, à considérer le cycle et le cours des jours selon lequel on parle de premier, de deuxième, de troisième jour, si l'on veut savoir exactement quel jour de la semaine mourut Adam, on le découvrira à partir de l '« économie » du Seigneur. Car, récapitulant en lui l'homme tout entier du commencement à la fin, il a récapitulé aussi sa mort. Il est donc clair que le Seigneur a souffert la mort par obéissance à son Père le jour même où Adam mourut pour avoir désobéi à Dieu. Or le jour où celui-ci mourut est aussi celui où il avait mangé du fruit défendu, car Dieu avait dit : « Le jour où vous en mangerez, vous mourrez b. » Récapitulant en lui ce jour-là, le Seigneur vint donc à sa Passion la veille du sabbat, qui est le sixième jour de la création, celui où l'homme fut modelé, octroyant ainsi à celui-ci , au moyen de sa Passion , le second modelage, celui qui se fait à partir de la mort. (Irénée V 23,2)
A tous ceux qui n'ont gardé de Noël que le côté festif et en ignorent la grandeur divine: joyeux Noël.
A tous les chrétiens orthodoxes et hétérodoxes qui fêtent la nativité: sainte nativité.
A tous ceux qui ont une conscience plus aiguë de l'inintelligibilité de l'incarnation: sainte fête de l'incarnation.
D’autres en sont à fêter en ce jour du 12 décembre selon le calendrier Julien Saint Spyridon. Mais déjà les Ménées chantent la naissance du Christ :
Gloire au Père, t. 1
Bienheureux Père, vénérable Spyridon, * par amour de Dieu tu questionnas comme vivante la trépassée; * toi qui pratiquais la pauvreté, * en or tu changeas le serpent; * tu arrêtas le cours du fleuve par compassion pour les gens; * et comme un instrument de la providence de Dieu, * tu apparus à l'empereur pour le guérir; * et tu ressuscitas les morts, en disciple du Christ. * Au milieu des nombreux Pères réunis, * tu fis briller la clarté de la foi. * Ayant tout pouvoir dans le Christ qui t'assigne un tel don, * prie-le de sauver aussi nos âmes.
Maintenant, t. 6
Grotte de Bethléem, prépare-toi: * voici qu'arrive la Brebis * qui porte en ses entrailles le Christ. * Crèche, accueille celui * dont le verbe nous délivre, nous mortels, * de nos oeuvres sans verbe ni raison. * Bergers qui passez la nuit dans les champs, * par votre témoignage confirmez le miracle étonnant, * Mages de Perse, apportez au Roi l'or, la myrrhe et l'encens; * car de la Vierge Mère a paru le Seigneur * qu'elle adore humblement inclinée, * disant à celui qu'elle porte en ses bras: * Comment as-tu été semé dans mon sein, * comment t'y es-tu développé, * ô jésus, mon Rédempteur et mon Dieu,
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Je ne pense pas qu’on puisse réduire les conséquences de la chute d’Adam à une maladie de la nature humaine, comportant une altération de ses rapports avec le monde. Bien sûr cette altération existe, dans le cadre de la maladie que se transmettent les descendants d’Adam. Mais les Pères considèrent que la Nature elle-même en a été affectée.
Il y a dans l’hymnographie (car je considère que l’hymnographie est un témoignage de notre foi et une forme de la Révélation, il ne s’agit donc pas d’un théologoumène) un très beau texte où l'on voit es éléments de la nature se déchaîner contre Adam à cause de la blessure qu’il leur a infligée. Les rochers eux-même veulent l’écraser. Le même texte dit aussi que c’est la miséricorde divine qui les en retient, leur interdisant de frapper trop fort. Qui pourrait retrouver ce texte ?
Je ne sais pas si l’inclinaison de l’axe de la terre est un événement singulier, historiquement datable. D’après mes très lointaines et très vagues connaissances cosmographique, ce n’est qu’un cas banal dans le système solaire, à plus forte raison dans notre galaxie, à plus forte raison encore au-delà. Et d’ailleurs ce n’est pas du tout une menace ou un châtiment pour l’homme. Le rythme des saisons est plutôt un bienfait. Mais que peut être le rythme des saisons pour un habitant de Saturne avec ses nombreux satellites et ses anneaux ? Magnifique, mais difficile à vivre…
Dans le monde de la vie (qui pour moi est distinct du monde cosmique, et ordonné en vue de la création de l’homme) on ne peut tout de même pas considérer que ce monde voulu par le Créateur soit soumis par nature à la loi de la dévoration réciproque. Il me semble qu’il ne faut y voir que l'un des signes, que l'une des conséquences du péché des Ancêtres.
Il me semble qu’on ne doit pas considérer “l’immuabilité présente” des lois cosmiques comme une nécessité absolue (elles ne sont donc pas immuables aux yeux de Dieu). Il me semble que le cosmos où nous vivons porte lui aussi les conséquences de la chute d’Adam. Dans le récit de la Création,
Je ne crois pas que toute la splendeur du cosmos ne soit qu’un bac à sable, mais je crois que l’ordre qui lui a été donné par le Créateur dans le dessein de corriger notre déchéance est un ordre à écoulement unilatéral (dans le sens où nous connaissons le temps qui s'écoule) ménagé pour que l’homme puisse y faire preuve de repentir? Pluitôt qu’un bac à sable, ce serait alors une classe de rattrapage. Dailleurs, ce qui aide le bébé à se tenir debout, ce n’est pas le bac à sable, on utilise plutôt le “parc”. :--)))==
Malgré l’image des six jours c’est à partir de la chute d’Adam que ce temps unidirectionnel a été imposé à la Création.
Voilà pourquoi je crois que la réalité présente de ce monde telle que nous la connaissons ne doit être considérée que comme une réalité provisoire et transitoire, qui nous est octroyée pour que nous puissions connaître une vie courte nous permettant de faire preuve de repentir et d'affirmer notre choix définitif. On ne pourrait donc pas dire, c’est du moins ce que je crois, que les effets de la chute se limitent à la nature humaine. L'erreur du “concordisme” consisterait plutôt à vouloir inscrire le récit de la Genèse comme un récit lié aux catégories de ce monde déchu, et en particulier comme la chronologie d'un écoulement unidirectionnel.
Il y a dans l’hymnographie (car je considère que l’hymnographie est un témoignage de notre foi et une forme de la Révélation, il ne s’agit donc pas d’un théologoumène) un très beau texte où l'on voit es éléments de la nature se déchaîner contre Adam à cause de la blessure qu’il leur a infligée. Les rochers eux-même veulent l’écraser. Le même texte dit aussi que c’est la miséricorde divine qui les en retient, leur interdisant de frapper trop fort. Qui pourrait retrouver ce texte ?
Je ne sais pas si l’inclinaison de l’axe de la terre est un événement singulier, historiquement datable. D’après mes très lointaines et très vagues connaissances cosmographique, ce n’est qu’un cas banal dans le système solaire, à plus forte raison dans notre galaxie, à plus forte raison encore au-delà. Et d’ailleurs ce n’est pas du tout une menace ou un châtiment pour l’homme. Le rythme des saisons est plutôt un bienfait. Mais que peut être le rythme des saisons pour un habitant de Saturne avec ses nombreux satellites et ses anneaux ? Magnifique, mais difficile à vivre…
Dans le monde de la vie (qui pour moi est distinct du monde cosmique, et ordonné en vue de la création de l’homme) on ne peut tout de même pas considérer que ce monde voulu par le Créateur soit soumis par nature à la loi de la dévoration réciproque. Il me semble qu’il ne faut y voir que l'un des signes, que l'une des conséquences du péché des Ancêtres.
Il me semble qu’on ne doit pas considérer “l’immuabilité présente” des lois cosmiques comme une nécessité absolue (elles ne sont donc pas immuables aux yeux de Dieu). Il me semble que le cosmos où nous vivons porte lui aussi les conséquences de la chute d’Adam. Dans le récit de la Création,
dit Anne-Geneviève. Mais le mauvais concordisme consiste peut-être à lire ce récit dans le cadre de la temporalité d’un monde déchu.la création du cosmos précède largement la chute d’Adam
Je ne crois pas que toute la splendeur du cosmos ne soit qu’un bac à sable, mais je crois que l’ordre qui lui a été donné par le Créateur dans le dessein de corriger notre déchéance est un ordre à écoulement unilatéral (dans le sens où nous connaissons le temps qui s'écoule) ménagé pour que l’homme puisse y faire preuve de repentir? Pluitôt qu’un bac à sable, ce serait alors une classe de rattrapage. Dailleurs, ce qui aide le bébé à se tenir debout, ce n’est pas le bac à sable, on utilise plutôt le “parc”. :--)))==
Malgré l’image des six jours c’est à partir de la chute d’Adam que ce temps unidirectionnel a été imposé à la Création.
écrit Antoine. Oui, mais que la théorie du Big Bang soit largement adoptée de nos jours dans le monde scientifique (à la suite des travaux de l’abbé Lemaître de Louvain sur “l’univers en expansion”) représente un progrès par rapport à une époque où on considérait les lois cosmiques comme une nécessité ontologique. Il faut donc admettre qu’il y a eu un événement (le Big Bang), des conséquences (l’explosion créant une infinité de galaxies, de systèmes solaires et de planètes) et une dégradation (l’entropie de l’énergie) aboutissant à une “soupe cosmique” généralisée. Ce n’est pas là une preuve qui concorderait avec le récit de la Genèse, mais on ne peut plus considérer ce récit comme une mythologie que la science devrait rejeter avec mépris. Mais ce cycle est-il bien ce qui était initialement prévu par le Créateur ? La faute d’Adam semble s’insérer bien après le début du monde, mais si ce que j’appelle le “cycle cosmique” n'était qu'une redisposition de la Création apportée à la suite de cette chute ? une réécriture du passé, et une nouvelle prévision pour l'avenir ?La Genèse ne confirme ni n'infirme en rien la théorie du Big bang.
Voilà pourquoi je crois que la réalité présente de ce monde telle que nous la connaissons ne doit être considérée que comme une réalité provisoire et transitoire, qui nous est octroyée pour que nous puissions connaître une vie courte nous permettant de faire preuve de repentir et d'affirmer notre choix définitif. On ne pourrait donc pas dire, c’est du moins ce que je crois, que les effets de la chute se limitent à la nature humaine. L'erreur du “concordisme” consisterait plutôt à vouloir inscrire le récit de la Genèse comme un récit lié aux catégories de ce monde déchu, et en particulier comme la chronologie d'un écoulement unidirectionnel.
Jean-Louis Palierne
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En tout cas ce n'est pas le récit du Big Bang. L’hypothèse (qui ne comporte aucun récit) du Big Band consiste à dire qu’un certain nombre de phénomèes observés par l’astrophysique peuvent s’expliquer par une théorie où l’univers est en expansion. Initialement cette théorie a été formulée peu avant la guerre par l’abbé Lemaître, professeur à Louvain. Elle a reçu depuis un un certain nombre de confirmations expérimentales et est très largement acceptée par le monde scientifique. Elle implique, si on remonte à l’origine de l’expansion, qu’il y ait eu une explosion. Personne à ma connaissance n’a rien trouvé d’intelligent à dire sur la nature et l’origine de cette explosion initiale.
Il est tout de même important de noter que nous nous trouvons grâce à cette hypothèse dans un univers conceptuel totalement différent de l'univers de conception scientiste où les lois fondamentales de la ohysique allaient de soi, étaient immuables et interdisaient d’imaginer une mythologie créationniste -- cette conception régnait encore récemment et créait un conflit entre Science et foi chrétienne. Avec la théorie de l’Univers en expansion et du Big Bang il n’est plus possible de nier une dimension historique de la cosmologie telle que nous la constatons. Il y a bien un début, des conséquences et on débouche inéluctablement sur une “soupe cosmique” généralisée finale. Or la vie est étrangère à ce cadre.
Il ne s’agit pas là d’une quelconque recherche d’une éventuelle “concordance” entre Bible et Science. Simplement on ne peut plus parler d’une inéluctable incompatibilité en Bible et Science. Je pense que c’est une transformation profonde de notre univers intellectuel.
J’aimerais bien que paraissent des messages de contributeurs dont les connaissances scientifiques seraient plus grandes (sans aucune difficulté) que les miennes.
En ce qui concerne le concordisme, je crois qu’il ne faut pas rejeter l’enfant avec l’eau de la baignoire. Il y a un concordisme infantile, c’est évident. Mais le récit de la Genèse comprend certainement des éléments qui nous apportent une meilleure connaissance sur le monde et sa nature, il n'impose pas seulement des règles à la vie humaine. Le récit biblique marque une rupture fondamentale justement avec les mythologies babyloniennes et autres.
Il est tout de même important de noter que nous nous trouvons grâce à cette hypothèse dans un univers conceptuel totalement différent de l'univers de conception scientiste où les lois fondamentales de la ohysique allaient de soi, étaient immuables et interdisaient d’imaginer une mythologie créationniste -- cette conception régnait encore récemment et créait un conflit entre Science et foi chrétienne. Avec la théorie de l’Univers en expansion et du Big Bang il n’est plus possible de nier une dimension historique de la cosmologie telle que nous la constatons. Il y a bien un début, des conséquences et on débouche inéluctablement sur une “soupe cosmique” généralisée finale. Or la vie est étrangère à ce cadre.
Il ne s’agit pas là d’une quelconque recherche d’une éventuelle “concordance” entre Bible et Science. Simplement on ne peut plus parler d’une inéluctable incompatibilité en Bible et Science. Je pense que c’est une transformation profonde de notre univers intellectuel.
J’aimerais bien que paraissent des messages de contributeurs dont les connaissances scientifiques seraient plus grandes (sans aucune difficulté) que les miennes.
En ce qui concerne le concordisme, je crois qu’il ne faut pas rejeter l’enfant avec l’eau de la baignoire. Il y a un concordisme infantile, c’est évident. Mais le récit de la Genèse comprend certainement des éléments qui nous apportent une meilleure connaissance sur le monde et sa nature, il n'impose pas seulement des règles à la vie humaine. Le récit biblique marque une rupture fondamentale justement avec les mythologies babyloniennes et autres.
Jean-Louis Palierne
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Ce qui fait ressembler le Big Bang à une explosion, c’est que la vitesse d’expansion de l’univers est très élevée à l’origine, avec même un épisode d’accélération (on parle d’inflation) et qu’elle se calme progressivement. Mais nous ne pouvons pas scruter scientifiquement l’instant t = 0. Les incertitudes quantiques font que l’on est dans le flou durant le très court instant (10-43 secondes = 0, [42 zéros après la virgule]1 seconde) qui voile les origines. Pour l’instant, aucune théorie sauf celle très controversée de Grichka Bogdanov ne permet de dépasser ce mur et donc de savoir dans quel état était l’univers au moment de son apparition.
Mais la suite est fort intéressante puisque l’on voit apparaître l’une après l’autre, par rupture de symétrie, chacune des grandes interactions fondamentales, chacune se distinguant de l’ensemble. Et la première réalité physique qui apparaît, c’est ce qu’on appelle en physique la flèche du temps. C’est aussi la dernière à se différencier pour devenir le sens unidirectionnel du temps qui n’est vraiment fixé qu’avec les conséquences de la gravitation.
Il y a plusieurs ruptures de symétrie inexplicables, que l’on ne peut que constater mais où la probabilité a priori est de 50/50. La première, c’est celle qui rend les évolutions irréversibles toujours sur le même sens de la flèche du temps (voir Olivier Costa de Beauregard, Le second principe de la science du temps, Seuil, 1969 – oui, c’est le cousin du père Marc Antoine, et un grand bonhomme de la science) ; la seconde, c’est le « choix » de la matière plutôt que l’antimatière, c’est-à-dire la polarité électrique du proton et de l’électron, choix qui arrive en fin de course, loin des origines, au moment où l’interaction électromagnétique s’est totalement différenciée de la force forte et de la force faible ; la troisième, c’est celle qui choisit, pour briques de la vie, les molécules qui dévient vers la gauche la lumière polarisée.
Attention ! L’entropie n’est une « dégradation » de l’énergie qu’au sens de la seconde loi de la thermodynamique. Il faut plutôt la voir comme le « frein » de l’univers, la tendance à la complexification croissante des systèmes (néguentropie) étant son « accélérateur ». Mais s’il n’y avait pas d’entropie, nous ne pourrions pas avoir de corps car la matière n’existerait pas.
Antoine pense que la lumière initiale dans la Genèse n’est pas la lumière physique. C’est aussi la conclusion à laquelle étaient arrivés les talmudistes de Jérusalem vers l’an 600. C’est pratique, cela évacue le problème. Et c’est vrai que dans la théorie physique actuelle de la création de l’univers, on ne passe plus comme du temps de l’abbé Lemaître, bim boum, du point singulier initial à un gaz de photons, on commence par faire apparaître toutes les lois fondamentales en quelques heures, après quoi et la phase d’accélération, on en vient au gaz de photons qui va durer… euh, il en reste encore quelques uns depuis 12 à 15 milliards d’années. Mais si l’on ne peut pas faire un concordisme littéral, façon fondamentalistes américains, cela me gêne aussi de réduire le premier chapitre de la Genèse à quelque chose qui se passerait en Dieu sans rapport avec notre univers. Dieu est lumière. Un gaz de photons, c’est de la lumière. Circulez, y a rien à voir, c’est pas la même. Alors, excuse moi, Antoine, j’ai 4 ans, je ne comprends pas, pourquoi les deux s’appellent pareil ? Et dans la Genèse, pourquoi Dieu dit « que la lumière soit ! » s’il est déjà lumière ?
Parce que en arkhei, quelle que soit la traduction qu’on lui donne, « Dieu créa les cieux et la terre ». La lumière, c’est après, quand il commence à parler, à appeler à l’être, et à séparer les opposés (lumière/ténèbres, eaux d’en haut/eaux d’en bas, mer et terre, etc.).
Il y a quelque chose de très profond, y compris du point de vue scientifique, dans ce que dit Jean Louis de l’ordre à écoulement unilatéral. Car l’univers que nous connaissons est à la fois hors du temps (par son substrat de particules/ondes) et dans le temps, et plus l’organisation d’un système est complexe, plus il est soumis au temps. La soumission au temps devient encore plus nette avec le vivant. Et dans la Genèse, la création du vivant implique une rupture, un nouveau « Dieu créa ».
Mais la suite est fort intéressante puisque l’on voit apparaître l’une après l’autre, par rupture de symétrie, chacune des grandes interactions fondamentales, chacune se distinguant de l’ensemble. Et la première réalité physique qui apparaît, c’est ce qu’on appelle en physique la flèche du temps. C’est aussi la dernière à se différencier pour devenir le sens unidirectionnel du temps qui n’est vraiment fixé qu’avec les conséquences de la gravitation.
Il y a plusieurs ruptures de symétrie inexplicables, que l’on ne peut que constater mais où la probabilité a priori est de 50/50. La première, c’est celle qui rend les évolutions irréversibles toujours sur le même sens de la flèche du temps (voir Olivier Costa de Beauregard, Le second principe de la science du temps, Seuil, 1969 – oui, c’est le cousin du père Marc Antoine, et un grand bonhomme de la science) ; la seconde, c’est le « choix » de la matière plutôt que l’antimatière, c’est-à-dire la polarité électrique du proton et de l’électron, choix qui arrive en fin de course, loin des origines, au moment où l’interaction électromagnétique s’est totalement différenciée de la force forte et de la force faible ; la troisième, c’est celle qui choisit, pour briques de la vie, les molécules qui dévient vers la gauche la lumière polarisée.
Attention ! L’entropie n’est une « dégradation » de l’énergie qu’au sens de la seconde loi de la thermodynamique. Il faut plutôt la voir comme le « frein » de l’univers, la tendance à la complexification croissante des systèmes (néguentropie) étant son « accélérateur ». Mais s’il n’y avait pas d’entropie, nous ne pourrions pas avoir de corps car la matière n’existerait pas.
Antoine pense que la lumière initiale dans la Genèse n’est pas la lumière physique. C’est aussi la conclusion à laquelle étaient arrivés les talmudistes de Jérusalem vers l’an 600. C’est pratique, cela évacue le problème. Et c’est vrai que dans la théorie physique actuelle de la création de l’univers, on ne passe plus comme du temps de l’abbé Lemaître, bim boum, du point singulier initial à un gaz de photons, on commence par faire apparaître toutes les lois fondamentales en quelques heures, après quoi et la phase d’accélération, on en vient au gaz de photons qui va durer… euh, il en reste encore quelques uns depuis 12 à 15 milliards d’années. Mais si l’on ne peut pas faire un concordisme littéral, façon fondamentalistes américains, cela me gêne aussi de réduire le premier chapitre de la Genèse à quelque chose qui se passerait en Dieu sans rapport avec notre univers. Dieu est lumière. Un gaz de photons, c’est de la lumière. Circulez, y a rien à voir, c’est pas la même. Alors, excuse moi, Antoine, j’ai 4 ans, je ne comprends pas, pourquoi les deux s’appellent pareil ? Et dans la Genèse, pourquoi Dieu dit « que la lumière soit ! » s’il est déjà lumière ?
Parce que en arkhei, quelle que soit la traduction qu’on lui donne, « Dieu créa les cieux et la terre ». La lumière, c’est après, quand il commence à parler, à appeler à l’être, et à séparer les opposés (lumière/ténèbres, eaux d’en haut/eaux d’en bas, mer et terre, etc.).
Il y a quelque chose de très profond, y compris du point de vue scientifique, dans ce que dit Jean Louis de l’ordre à écoulement unilatéral. Car l’univers que nous connaissons est à la fois hors du temps (par son substrat de particules/ondes) et dans le temps, et plus l’organisation d’un système est complexe, plus il est soumis au temps. La soumission au temps devient encore plus nette avec le vivant. Et dans la Genèse, la création du vivant implique une rupture, un nouveau « Dieu créa ».
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."