Re: Ménées d'Octobre
Publié : mer. 03 nov. 2010 15:59
29 OCTOBRE
Mémoire de la sainte moniale martyre Anastasie la Romaine;
et de notre vénérable Père Abramios.
VÊPRES
Lucernaire, t. 4
Avec courage tu supportas * les torsions de tout le corps, * l'ablation de tes mamelles et de tes mains, * l'arrachement de tes dents, * la combustion de tes flancs, le glaive taillant tes pieds, et la mort injuste; * alors tu as reçu la couronne des vainqueurs * dans la demeure nuptiale des cieux, * Anastasie aux-multiples-combats.
Trésor de virginité, * jardin bien clos, victime sacrée, * divin temple, épouse virginale du Christ, * modèle des ascètes, statue vivante, * toi qui des Martyres fais l'ornement, * tu es aussi la fontaine d'où jaillit, * sur les fidèles célébrant ta mémoire, un fleuve de guérisons, * Anastasie toute-digne d'acclamation.
Des Martyres elle fait l'ornement, * des Vierges elle est la fleur, * des Moniales le joyau le plus précieux; * c'est la gloire de Rome, Anastasie aux-multiples-combats, * la victime sans tache, agréable à Dieu, * la base inébranlable de la foi: * venez tous, empressons-nous de chanter * celle qui a lutté de si brillante façon.
t. 8
Abramios, Père aux divines pensées, * pour imiter Abraham en esprit * tu as quitté, Bienheureux, ta patrie; * renonçant aux appétits de la chair, * enfermant ton corps dans la cellule exiguë, * sur les ailes de l'esprit tu volas vers le ciel * où tu as acquis la qualité de citoyen.
Abramios, Père aux divines pensées, * devenu par ton âme et par ton nom * l'homonyme d'Abraham, tu supportas les tentations; * fortifié par la foi, uni à Dieu par l'amour, * tu es désormais l'héritier * de la terre promise, resplendissant de vertus; * c'est pourquoi nous célébrons ta mémoire avec joie.
Abramios, Père aux divines pensées, * celle qui fut séduite par les terribles ruses du serpent * et qui avait glissé dans le gouffre de perdition, * tu l'en as retirée par un stratagème divin * et l'as conduite au Maître sauvée; * alors sa pénitence a frappé d'admiration * les fidèles glorifiant la suprême Bonté.
Gloire au Père... Maintenant… Théotokion
Comment chanterai-je ta grâce, la providence que chaque jour * tu prodigues envers moi, * ton indigne serviteur, avec tant de clarté? * Comment exposerai-je ta bonté * et le fait que vraiment * tu me diriges de multiple façon? * Maintenant encore et toujours protège-moi * et délivre-moi de tout mal, * ma vie durant et à l'heure de la mort, ô Vierge bénie.
Stavrothéotokion
Ô merveille inouïe, * mystère étrange et nouveau! * disait la Vierge en voyant sur la croix, * suspendu au milieu des larrons, * celui qu'elle avait enfanté sans douleurs * et, gémissant, elle pleurait en disant: * Hélas, ô mon Enfant bien-aimé, * comment ce peuple cruel * dans son ingratitude t'a cloué sur la croix?
Apostiches de l'Octoèque.
Tropaire, t. 4
Ta brebis, ô Jésus, * s'écrie de toute la force de sa voix: * C'est toi que j'aime, divin Epoux, * c'est toi que je cherche en luttant; * avec toi crucifiée, * en ton baptême je suis ensevelie; * pour toi je souffre, afin de régner avec toi; * pour toi je meurs, afin de vivre aussi en toi; * reçois comme victime sans défaut * celle qui par amour s'immole pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.
t. 8
En toi, vénérable Père, la divine Image se reflète exactement: * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s'occuper plutôt de l'âme, qui vit jusqu'en la mort et par-delà; * c'est ainsi que ton esprit se réjouit, * bienheureux Abramios, avec les Anges dans le ciel.
MATINES
Après la lecture du Psautier et les cathismes du ton occurrent, un canon de l'Octoèque, puis ces deux canons des Saints; celui d'Anastasie a pour acrostiche: Martyre, je célèbre tes viriles peines. Joseph; et celui d'Abramios: Je chante, Bienheureux, ta vie lumineuse. Joseph.
Ode 1, t. 8
« Chantons une hymne de victoire au Seigneur * qui a mené son peuple à travers la mer Rouge autrefois, * car il s'est couvert de gloire. »
Afin que je célèbre ta mémoire lumineuse, * donne-moi, toi l'épouse de Dieu, * la lumière chassant de mon âme l'obscurité.
Tout entière, dès l'enfance tu t'es vouée au Créateur * et dans le feu de la tempérance * tu consumas les passions de ton corps.
Vers le sommet du témoignage tu es montée, * sainte Martyre, sans égard pour ta chair, * et comme vierge tu fus digne de la chambre de l'Epoux.
En toi nous glorifions, ô Vierge, l'échelle des cieux * sur laquelle Dieu s'est appuyé en descendant * afin de rendre célestes les mortels.
« Traversant la mer à pied sec * et fuyant la servitude des Egyptiens, * le peuple d'Israël s'écria: * Chantons pour notre Dieu qui nous a délivrés. »
Par tes prières, bienheureux Abramios, * toi qui brilles de la divine clarté, * délivre de la ténèbre des passions * ceux qui célèbrent ta lumineuse festivité.
Enflammant ton âme, l'amour divin * éteignit les désirs de la chair * et sur terre te permit * de mener ta vie de façon immatérielle.
Ayant mortifié tes membres terrestres * par le jeûne et toutes sortes de macérations, * sage Père, tu as mérité * dans les cieux la vie suprême, Abramios.
De tes chastes entrailles a pris chair * surnaturellement le Verbe du Dieu et Père: * supplie-le, Vierge Marie, * de mortifier mes pensées charnelles.
Ode 3
« Tu es le rempart de ceux qui accourent vers toi; * les habitants des ténèbres trouvent en toi leur clarté * et mon âme te chante, Seigneur. »
Tu prêchas devant le tribunal du tyran, * glorieuse Martyre, le Christ, * le Verbe Dieu, comme Seigneur et Créateur de l'univers.
La beauté de ton âme, que traduisait, * glorieuse Martyre, ton aspect extérieur, * te rendait charmante pour ceux qui te voyaient.
Le Christ, dont tu aimas la pauvreté, * Anastasie, t'a donné * l'inviolable trésor des guérisons.
Brûle au feu de tes prières, * divine Mère, les broussailles de mes péchés * en m'accordant, comme rosée divine, le pardon.
« Seigneur qui as couvert la coupole des cieux * et qui as édifié l'Eglise en trois jours, * rends-moi ferme dans ton amour, * seul Ami des hommes, * haut-lieu de nos désirs et forteresse des croyants. »
De toutes tes forces ayant aimé, * Père Abramios, l'objet suprême de tes désirs, * tu devins étranger au monde et à la chair; * c'est pourquoi tu as trouvé * la gloire céleste et la jouissance de Dieu.
Vénérable Père Abramios, * enfermant ton corps dans la cellule exiguë, * tu devins le temple vivant du tout-puissant Esprit; * c'est pourquoi tu as brillé, * saintement paré de l'éclat des vertus.
Par de pénibles labours * tu fis croître l'épi mûr des vertus * dont se nourrissent, en t'imitant, * vénérable Père Abramios, * ceux qui fêtent ta sainte dormition.
En toi, Vierge sainte, a voulu * demeurer, par immense bonté, * la Cause suprême de l'univers, * qui a sanctifié la nature humaine déchue * pour son antique transgression.
Cathisme, t. 1
Dès l'enfance consacrée à Dieu, * tu mortifias par la tempérance les passions charnelles, * vénérable Anastasie, et tu courus * vers le sommet du témoignage glorieux * en combattant selon les règles pour renverser le dragon * dans l'abîme, par la puissance de l'Esprit.
Gloire au Père...
Imitant, vénérable Père, l'antique Abraham, * tu t'éloignas de tes parents selon la chair, * obéissant au Dieu qui t'appelait; * alors tu menas la vie ascétique, bienheureux Abramios, * et fis briller ton âme plus clairement * que les rayons du soleil.
Maintenant... Théotokion
Ô Vierge, nous te chantons, * buisson non consumé, tel que Moïse l'a vu, * sainte nuée, montagne de Dieu, * tabernacle immaculé, * divine table, palais du grand Roi * et porte infranchissable, resplendissante de clarté.
Stavrothéotokion
Je chante ta Croix, je me prosterne devant ta Passion, * je glorifie ta bonté, mon Enfant; * car librement, Sauveur, tu as souffert * l'ignominie de la mort; * j'admire aussi la profondeur de ton ineffable économie, * disait à son Fils la Mère de Dieu.
Ode 4
« Seigneur, j'ai perçu * le mystère de ton œuvre de salut, * j'ai médité sur tes actions * et glorifié ta divinité. »
Toi qui dès la jeunesse portais * le joug suave du Seigneur, * les impies t'ont condamnée * à porter, sainte Martyre, les chaînes de fer.
Les ruisseaux de ton sang * éteignirent les braises des multiples faux dieux * et le feu de tes miracles, Anastasie, * réduisit en cendres le taillis des passions.
Dépouillant ton corps, le maudit * ne t'a pas dévêtue de la grâce, * mais t'a procuré l'indéchirable vêtement, * la tunique tissée dans le ciel.
On te suspendit au-dessus du sol, * on mit le feu à ta poitrine, * mais il enflamma bien plus ton amour * pour le Maître, gracieuse vierge martyre.
Après l'enfantement tu es restée, * Vierge, intacte comme avant que d'enfanter; * car tu as mis au monde comme un nouveau-né * celui que nous savons antérieur à tous les temps.
Sous les flots de tes pleurs * ayant lavé les souillures de l'âme, * bienheureux Père, tu devins * une pure demeure de l'Esprit.
Tu exerças la prière continue, * les veilles de toute la nuit, * la charité sans feinte, l'absence-de-passions, * vénérable Père, et la perfection de la foi.
De guérir les maladies * et de chasser les esprits * tu as reçu la grâce, vénérable Père Abramios, * en véritable serviteur de notre Dieu.
En proie à la paresse et m'enfonçant * dans le gouffre de mes fautes, je te prie: * sauve-moi par ton intercession, * virginale Mère, Génitrice de Dieu.
Ode 5
« En cette veille et dans l'attente du matin, * Seigneur, nous te crions: Prends pitié et sauve-nous, * car tu es en vérité notre Dieu, * nous n'en connaissons nul autre que toi. »
Sans dommage tu supportas, * sainte Martyre, le feu matériel, * car la fournaise de l'amour divin * en ton cœur te couvrit de rosée.
Ton visage resplendissant, * Anastasie, sous les coups, * sainte Martyre, tu as repoussé * les visages difformes des ennemis.
Etendue sur le bois, * vénérable Anastasie, * avec amour tu as représenté * la divine Passion de ton Epoux.
Dame toute-digne de nos chants, * divine Mère, nous te louons, * toi qui, sans semence, dans la chair * as enfanté le Dieu que nous chantons par-dessus tout.
« Pourquoi m'as-tu repoussé * loin de ta face, Lumière inaccessible? * Malheureux que je suis, * les ténèbres extérieures m'ont enveloppé; * fais-moi revenir, je t'en supplie, * et dirige mes pas vers la lumière de ta loi. »
Tel une vigne féconde, tu as produit les raisins * des vertus divines faisant couler, * vénérable Père Abramios, * le vin de componction * chassant de nos âmes l'ivresse des passions * et comblant d'allégresse les cœurs des croyants.
En toi le perfide serpent * suscita de multiples tentations, * mais toi-même, grâce à l'arme de la Croix, * tu l'as mis à mort, Abramios, * et par juste sentence de Dieu * tu as reçu ta couronne de vainqueur.
Devenu par la foi * la très-sainte demeure de l'Esprit, * tu as édifié un temple sacré * et, transformant par tes admonitions * ceux qui étaient voués à l'erreur, * tu les as consacrés au Seigneur Dieu de l'univers.
C'est toi, Vierge Mère toute pure, * que d'avance les Prophètes sacrés, * illuminés par l'Esprit divin, * ont annoncée de leurs voix saintes, * toi dont le Verbe Dieu s'est incarné * de surprenante façon, par amour infini.
Ode 6
« Accorde-moi la tunique de clarté, * toi qui te drapes de lumière comme d'un manteau, * trésor de tendresse, ô Christ notre Dieu. »
Ton corps, tordu dans les tourments, * a montré la droiture des sentiments * que tu nourrissais envers Dieu, vénérable Anastasie.
Suspendue au-dessus du sol, * Martyre admirable, tu supportas les coups * et gardas intacte la noblesse de ton âme.
Tu supportas l'ablation des mamelles, * nourrissant ainsi les fidèles, * glorieuse Martyre, du lait de ton imitation.
Notre Dame, toi l'amante du bien * qui as porté l'Ami des hommes, notre Dieu, * prie-le de me sauver de la géhenne de feu.
« Je répands ma supplication devant Dieu, * au Seigneur j'expose mon chagrin, * car mon âme s'est emplie de maux * et ma vie est proche de l'Enfer, * au point que je m'écrie comme Jonas: * De la fosse, Seigneur, délivre-moi. »
Ceux qui gisaient dans les ténèbres de l'erreur * en toi, Père théophore Abramios, * découvrirent le flambeau qui les guida * sans faille vers les chemins de la vie; * alors ils ont laissé les ténèbres de l'ignorance * pour resplendir à la lumière de la foi.
Suppliant sans répit le Seigneur * d'envoyer l'illumination du salut * à ceux que retenait la nuit de l'idolâtrie, * vénérable Père Abramios, * tu en fis, par la grâce, * des fils de la lumière et du jour.
Ayant vécu dans le calme, * tu surmontas les vagues de cette vie * grâce à ta confiance en Dieu, * bienheureux Père Abramios, * pour aboutir aux ports sereins * du royaume céleste et de la divine splendeur.
Moi qui suis alourdi par le sommeil de la paresse, * relève-moi par ta sainte médiation * et ne permets pas, Vierge Mère de Dieu, * que je m'endorme dans la mort du péché; * car c'est toi que j'inscris * comme protectrice et comme guide de ma vie.
Kondakia, t. 3
Purifiée par les flots de la virginité, * vénérable Mère Anastasie, * et lavée par le martyre dans ton sang, * tu procures aux affligés la guérison des maladies * et le salut à qui s'approche de tout cœur, * car le Christ t'en donne le pouvoir, lui la source intarissable de la grâce.
Sur la terre tu étais un Ange dans la chair, * et, par ton ascèse, un arbre planté * sur les eaux de la tempérance, où tu as crû, * lavant toute souillure sous les flots de tes pleurs; * c'est pourquoi, Père Abramios, tu devins un temple de l'Esprit divin.
Ikos
Ayant dédaigné tout ce qui se corrompt, * tu as atteint la condition immortelle; * tu renonças aux voluptés corporelles, * sage Père qui dès l'enfance étais épris de virginité; * tu as fui le monde et ton foyer, * déclinas la gloire du mariage, l'amour de tes parents, * car tu ne désirais que l'amour de Dieu, * que de toute ton âme et de tout ton cœur tu as chéri; * c'est pourquoi, Père Abramios, tu devins un temple de l'Esprit divin.
Synaxaire
Le 29 Octobre, mémoire de la sainte moniale martyre Anastasie la Romaine.
Sous le glaive tranchant ils ont décapité
Anastasie, l'enfant de l'impériale Rome.
Cette fleur de martyre et de virginité,
le vingt-neuf, au Seigneur offre son doux arôme.
Ce même jour, mémoire de notre vénérable Père Abramios et de sa nièce Marie.
Abramios, pour avoir mortifié tout ton corps,
près des Incorporels tu vis après ta mort.
Marie, ayant quitté les licencieux thalames,
chastement tu enlaces l'Amant de nos âmes.
Par leurs saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
Ode 7
« Dans la fournaise les Jeunes Gens * foulèrent la flamme avec ardeur * et changèrent le feu en une fraîche rosée; * et ils criaient: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles. »
Tu exultes, victorieuse Martyre, en ce lieu * où la fête résonne en cris joyeux; * avec le chœur des vierges pour le Créateur * tu chantes: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles.
Voyant tes membres broyés * et supportant l'arrachement de tes ongles, * tu t'es offerte en victime pour le Christ * en lui chantant: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles.
Telle une vigne tu parus, * toi dont les pieds et les mains furent taillés * comme sarments, pour nous donner par tes labours mystiques * le vin qui remplit d'allégresse nos cœurs * et dissipe l'ivresse des passions.
Imitant les Jeunes Gens d'autrefois, * tu n'as pas craint ce feu que l'on voit, * car tu as reçu la divine rosée * en chantant: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles.
Le Dieu suprême, qui assuma * tout mon être à l'exception du péché, * de ton sein est issu porteur de notre chair; * supplie-le, Vierge pure, * de sauver les fidèles te vénérant.
Pour obtenir le royaume d'en-haut * et l'ineffable gloire des cieux, * Père Abramios, tu méprisas, * en homme sage et prudent, * toute gloire qui se piétine et se corrompt.
Lorsque perfidement le méchant loup * déchira, sage Père, ta brebis, * tu brisas les dents de celui-ci * et, comme un bon pasteur, * ramenas celle-là vers la vie.
Docile aux ordres du Seigneur, * tu recherchas la brebis perdue et la trouvas; * puis, la prenant sur tes épaules, * tu la ramenas, Bienheureux, * comme un pasteur au bercail du repentir.
Seule, ô Vierge pure, tu as enfanté * en deux natures l'Un de la Trinité; * en une seule personne il se fit voir, * celui pour qui nous chantons * sans cesse dans les siècles.
Ode 8
« Sept fois plus que de coutume, * dans sa fureur le tyran des Chaldéens * fit chauffer la fournaise pour les fidèles du Seigneur; * mais, lorsqu'il les vit sauvés * par une force plus puissante, il s'écria: * Jeunes Gens, bénissez votre créateur et votre rédempteur * et vous, prêtres, louez-le, * peuple, exalte-le dans tous les siècles. »
Avec l'ardeur des jeunes gens, * illustre Martyre, tu l'emportas * et tu élevas des trophées contre l'erreur; * car tu supportas d'être privée * de tes mains et de tes pieds, * tu enduras l'ablation, l'arrachement * de tes mamelles et de tes dents, * et dans l'allégresse tu chantais: * Peuple, exalte le Christ dans les siècles.
Comme un soleil brillant, tu rayonnas * de splendeur virginale * et des charmes du martyre, Anastasie; * tu as illuminé le monde entier * sous l'éclat resplendissant de ta grande fermeté, * toi qui chantais avec empressement: * Vous les prêtres, bénissez, * peuple, exalte le Christ dans les siècles.
Mon âme pullulante de passions, * affaiblie par les attaques du serpent, * divine épouse, par ton intercession * purifie-la de ses maux, * éclaire-la de ta nuée lumineuse, * sainte Martyre, pour qu'elle puisse chanter: * Vous les prêtres, bénissez, * peuple, exalte le Christ dans les siècles.
Te chérissant, toi la Vierge immaculée, * la moniale Anastasie a conservé * sans souillure son âme et son corps; * par sa patience elle a réduit en cendres * les brûlures des passions, * puis a souffert l'épreuve de nombreux tourments; * et désormais elle exulte de joie dans les demeures célestes * avec toi pour les siècles.
« Devenus par ta grâce vainqueurs * du tyran et de la flamme, les Jeunes Gens * si fort attachés à tes commandements * s'écrièrent: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur. »
Le perfide serpent a poussé * ta chaste colombe dans le gouffre de perdition, * mais tu l'en as tirée, vénérable Père, sagement * en chantant: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Père Abramios, de ton vivant * et même après ta mort tu as guéri, * les malades par divine grâce de l'Esprit * en chantant: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Vénérable Père qui as brillé * dans la justice et la tempérance par ta foi et ta bonté, * tu as rejoint les Anges pour chanter: * Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Tu es la demeure du Flot vivant; * nous les mortels, en y buvant * nous trouvons la vie et nous chantons: * Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Ode 9
« Le ciel fut saisi de stupeur * et les confins de la terre furent frappés d'étonnement * lorsqu'aux hommes Dieu s'est montré revêtu de notre chair; * et ton sein est devenu plus vaste que les cieux: * ô Mère de Dieu, l'assemblée des Anges et des hommes te magnifie. »
Tu fus suspendue au gibet, * représentant la Passion salvifique du Christ notre Dieu, * tu supportas l'ablation de tes mains et de tes pieds, * de la langue, des mamelles, l'arrachement de tes dents, * Anastasie, gloire des Moniales et joyau des Martyrs.
Par tes charmes d'épouse, accrus en ta passion, * t'harmonisant avec l'Epoux, l'unique source de beauté, * tu as accédé à la chambre lumineuse, en vierge choisie, * portant ta lampe allumée, Anastasie, * et désormais tu règnes avec celui qui vit dans les siècles.
Tes peines distillent la douceur, vénérable Anastasie, * et chassent l'amertume du péché; * ta châsse fait jaillir le flot des guérisons * submergeant les passions et les graves maladies, * pour la gloire du Sauveur qui justement t'a glorifiée.
Fortifiées par ta Croix, Verbe de Dieu et Christ tout-puissant, * des femmes ont excellé dans les combats * et vaillamment broyé la tête de l'ennemi industrieux; * ayant obtenu dans l'allégresse d'habiter le Paradis * et divinisées par communion, elles te chantent avec soin.
Ta Martyre, Seigneur, ayant su * que d'une femme tu as reçu la chair assumée, * sous l’éclat splendide de sa virginité * et les fleurs vermeilles de son sang, * à la suite de ta Mère te fut présentée * glorieusement comme au Roi de l'entière création.
« Hautement nous te reconnaissons pour la Mère de Dieu; * par toi nous avons trouvé le salut: * ô Vierge immaculée, * avec les chœurs des Anges nous te magnifions. »
Tu as mérité de contempler * ce qu'avec espérance tu avais désiré, * Père théophore, ce que l'œil n'a point vu * et que l'oreille n'a pas entendu.
Tu as resplendi de beauté, * rayonnant de l'éclat divin des vertus, * Père Abramios, et tu te tiens * dans l'allégresse devant le Roi de l'univers.
Aux chœurs des saints Moines te voilà réuni; * vénérable Père, avec eux * ayant trouvé la divinisation, * tu intercèdes pour notre salut.
L'Eglise, qui vénère ta vie, * dans l'allégresse, Père saint, * célèbre comme un jour de joie * celui de ta sainte dormition.
Ô Vierge amie du bien, * sur mon âme mise à mal par le péché * veuille répandre tes bienfaits, * toi qui mis au monde le Verbe si bon.
Exapostilaire, t. 3
Gloire des Moniales et joyau des Martyres, Anastasie, * tu pratiquas l'ascèse en vierge consacrée * et fermement soutins la lutte par amour de Jésus Christ.
t. 2
De même que tu délivras les impies * rassemblés par l'erreur du démon * et sauvas celle qui jadis était tombée * dans le gouffre de perdition, * afin de les ramener vers le Sauveur notre Dieu, * vénérable Père théophore Abramios, * de même par tes prières tire-nous * des épreuves, des périls, de l'affliction, * nous tous qui célébrons avec amour ta mémoire sacrée.
C'est toi, divine Mère immaculée, * le Paradis manifesté divinement * et possédant en son milieu le Seigneur comme un arbre de vie * dont ceux qui en mangent ne mourront pas, * mais vivront la vie suprême grâce à toi, * ceux qui portent l'arme de la Croix * et triomphent du Diable, ce tyran renégat, * en te chantant, Vierge Mère de Dieu.
Apostiches de l'Octoèque. Le reste de l'office de Matines comme d'habitude, et le Congé.
Mémoire de la sainte moniale martyre Anastasie la Romaine;
et de notre vénérable Père Abramios.
VÊPRES
Lucernaire, t. 4
Avec courage tu supportas * les torsions de tout le corps, * l'ablation de tes mamelles et de tes mains, * l'arrachement de tes dents, * la combustion de tes flancs, le glaive taillant tes pieds, et la mort injuste; * alors tu as reçu la couronne des vainqueurs * dans la demeure nuptiale des cieux, * Anastasie aux-multiples-combats.
Trésor de virginité, * jardin bien clos, victime sacrée, * divin temple, épouse virginale du Christ, * modèle des ascètes, statue vivante, * toi qui des Martyres fais l'ornement, * tu es aussi la fontaine d'où jaillit, * sur les fidèles célébrant ta mémoire, un fleuve de guérisons, * Anastasie toute-digne d'acclamation.
Des Martyres elle fait l'ornement, * des Vierges elle est la fleur, * des Moniales le joyau le plus précieux; * c'est la gloire de Rome, Anastasie aux-multiples-combats, * la victime sans tache, agréable à Dieu, * la base inébranlable de la foi: * venez tous, empressons-nous de chanter * celle qui a lutté de si brillante façon.
t. 8
Abramios, Père aux divines pensées, * pour imiter Abraham en esprit * tu as quitté, Bienheureux, ta patrie; * renonçant aux appétits de la chair, * enfermant ton corps dans la cellule exiguë, * sur les ailes de l'esprit tu volas vers le ciel * où tu as acquis la qualité de citoyen.
Abramios, Père aux divines pensées, * devenu par ton âme et par ton nom * l'homonyme d'Abraham, tu supportas les tentations; * fortifié par la foi, uni à Dieu par l'amour, * tu es désormais l'héritier * de la terre promise, resplendissant de vertus; * c'est pourquoi nous célébrons ta mémoire avec joie.
Abramios, Père aux divines pensées, * celle qui fut séduite par les terribles ruses du serpent * et qui avait glissé dans le gouffre de perdition, * tu l'en as retirée par un stratagème divin * et l'as conduite au Maître sauvée; * alors sa pénitence a frappé d'admiration * les fidèles glorifiant la suprême Bonté.
Gloire au Père... Maintenant… Théotokion
Comment chanterai-je ta grâce, la providence que chaque jour * tu prodigues envers moi, * ton indigne serviteur, avec tant de clarté? * Comment exposerai-je ta bonté * et le fait que vraiment * tu me diriges de multiple façon? * Maintenant encore et toujours protège-moi * et délivre-moi de tout mal, * ma vie durant et à l'heure de la mort, ô Vierge bénie.
Stavrothéotokion
Ô merveille inouïe, * mystère étrange et nouveau! * disait la Vierge en voyant sur la croix, * suspendu au milieu des larrons, * celui qu'elle avait enfanté sans douleurs * et, gémissant, elle pleurait en disant: * Hélas, ô mon Enfant bien-aimé, * comment ce peuple cruel * dans son ingratitude t'a cloué sur la croix?
Apostiches de l'Octoèque.
Tropaire, t. 4
Ta brebis, ô Jésus, * s'écrie de toute la force de sa voix: * C'est toi que j'aime, divin Epoux, * c'est toi que je cherche en luttant; * avec toi crucifiée, * en ton baptême je suis ensevelie; * pour toi je souffre, afin de régner avec toi; * pour toi je meurs, afin de vivre aussi en toi; * reçois comme victime sans défaut * celle qui par amour s'immole pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.
t. 8
En toi, vénérable Père, la divine Image se reflète exactement: * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s'occuper plutôt de l'âme, qui vit jusqu'en la mort et par-delà; * c'est ainsi que ton esprit se réjouit, * bienheureux Abramios, avec les Anges dans le ciel.
MATINES
Après la lecture du Psautier et les cathismes du ton occurrent, un canon de l'Octoèque, puis ces deux canons des Saints; celui d'Anastasie a pour acrostiche: Martyre, je célèbre tes viriles peines. Joseph; et celui d'Abramios: Je chante, Bienheureux, ta vie lumineuse. Joseph.
Ode 1, t. 8
« Chantons une hymne de victoire au Seigneur * qui a mené son peuple à travers la mer Rouge autrefois, * car il s'est couvert de gloire. »
Afin que je célèbre ta mémoire lumineuse, * donne-moi, toi l'épouse de Dieu, * la lumière chassant de mon âme l'obscurité.
Tout entière, dès l'enfance tu t'es vouée au Créateur * et dans le feu de la tempérance * tu consumas les passions de ton corps.
Vers le sommet du témoignage tu es montée, * sainte Martyre, sans égard pour ta chair, * et comme vierge tu fus digne de la chambre de l'Epoux.
En toi nous glorifions, ô Vierge, l'échelle des cieux * sur laquelle Dieu s'est appuyé en descendant * afin de rendre célestes les mortels.
« Traversant la mer à pied sec * et fuyant la servitude des Egyptiens, * le peuple d'Israël s'écria: * Chantons pour notre Dieu qui nous a délivrés. »
Par tes prières, bienheureux Abramios, * toi qui brilles de la divine clarté, * délivre de la ténèbre des passions * ceux qui célèbrent ta lumineuse festivité.
Enflammant ton âme, l'amour divin * éteignit les désirs de la chair * et sur terre te permit * de mener ta vie de façon immatérielle.
Ayant mortifié tes membres terrestres * par le jeûne et toutes sortes de macérations, * sage Père, tu as mérité * dans les cieux la vie suprême, Abramios.
De tes chastes entrailles a pris chair * surnaturellement le Verbe du Dieu et Père: * supplie-le, Vierge Marie, * de mortifier mes pensées charnelles.
Ode 3
« Tu es le rempart de ceux qui accourent vers toi; * les habitants des ténèbres trouvent en toi leur clarté * et mon âme te chante, Seigneur. »
Tu prêchas devant le tribunal du tyran, * glorieuse Martyre, le Christ, * le Verbe Dieu, comme Seigneur et Créateur de l'univers.
La beauté de ton âme, que traduisait, * glorieuse Martyre, ton aspect extérieur, * te rendait charmante pour ceux qui te voyaient.
Le Christ, dont tu aimas la pauvreté, * Anastasie, t'a donné * l'inviolable trésor des guérisons.
Brûle au feu de tes prières, * divine Mère, les broussailles de mes péchés * en m'accordant, comme rosée divine, le pardon.
« Seigneur qui as couvert la coupole des cieux * et qui as édifié l'Eglise en trois jours, * rends-moi ferme dans ton amour, * seul Ami des hommes, * haut-lieu de nos désirs et forteresse des croyants. »
De toutes tes forces ayant aimé, * Père Abramios, l'objet suprême de tes désirs, * tu devins étranger au monde et à la chair; * c'est pourquoi tu as trouvé * la gloire céleste et la jouissance de Dieu.
Vénérable Père Abramios, * enfermant ton corps dans la cellule exiguë, * tu devins le temple vivant du tout-puissant Esprit; * c'est pourquoi tu as brillé, * saintement paré de l'éclat des vertus.
Par de pénibles labours * tu fis croître l'épi mûr des vertus * dont se nourrissent, en t'imitant, * vénérable Père Abramios, * ceux qui fêtent ta sainte dormition.
En toi, Vierge sainte, a voulu * demeurer, par immense bonté, * la Cause suprême de l'univers, * qui a sanctifié la nature humaine déchue * pour son antique transgression.
Cathisme, t. 1
Dès l'enfance consacrée à Dieu, * tu mortifias par la tempérance les passions charnelles, * vénérable Anastasie, et tu courus * vers le sommet du témoignage glorieux * en combattant selon les règles pour renverser le dragon * dans l'abîme, par la puissance de l'Esprit.
Gloire au Père...
Imitant, vénérable Père, l'antique Abraham, * tu t'éloignas de tes parents selon la chair, * obéissant au Dieu qui t'appelait; * alors tu menas la vie ascétique, bienheureux Abramios, * et fis briller ton âme plus clairement * que les rayons du soleil.
Maintenant... Théotokion
Ô Vierge, nous te chantons, * buisson non consumé, tel que Moïse l'a vu, * sainte nuée, montagne de Dieu, * tabernacle immaculé, * divine table, palais du grand Roi * et porte infranchissable, resplendissante de clarté.
Stavrothéotokion
Je chante ta Croix, je me prosterne devant ta Passion, * je glorifie ta bonté, mon Enfant; * car librement, Sauveur, tu as souffert * l'ignominie de la mort; * j'admire aussi la profondeur de ton ineffable économie, * disait à son Fils la Mère de Dieu.
Ode 4
« Seigneur, j'ai perçu * le mystère de ton œuvre de salut, * j'ai médité sur tes actions * et glorifié ta divinité. »
Toi qui dès la jeunesse portais * le joug suave du Seigneur, * les impies t'ont condamnée * à porter, sainte Martyre, les chaînes de fer.
Les ruisseaux de ton sang * éteignirent les braises des multiples faux dieux * et le feu de tes miracles, Anastasie, * réduisit en cendres le taillis des passions.
Dépouillant ton corps, le maudit * ne t'a pas dévêtue de la grâce, * mais t'a procuré l'indéchirable vêtement, * la tunique tissée dans le ciel.
On te suspendit au-dessus du sol, * on mit le feu à ta poitrine, * mais il enflamma bien plus ton amour * pour le Maître, gracieuse vierge martyre.
Après l'enfantement tu es restée, * Vierge, intacte comme avant que d'enfanter; * car tu as mis au monde comme un nouveau-né * celui que nous savons antérieur à tous les temps.
Sous les flots de tes pleurs * ayant lavé les souillures de l'âme, * bienheureux Père, tu devins * une pure demeure de l'Esprit.
Tu exerças la prière continue, * les veilles de toute la nuit, * la charité sans feinte, l'absence-de-passions, * vénérable Père, et la perfection de la foi.
De guérir les maladies * et de chasser les esprits * tu as reçu la grâce, vénérable Père Abramios, * en véritable serviteur de notre Dieu.
En proie à la paresse et m'enfonçant * dans le gouffre de mes fautes, je te prie: * sauve-moi par ton intercession, * virginale Mère, Génitrice de Dieu.
Ode 5
« En cette veille et dans l'attente du matin, * Seigneur, nous te crions: Prends pitié et sauve-nous, * car tu es en vérité notre Dieu, * nous n'en connaissons nul autre que toi. »
Sans dommage tu supportas, * sainte Martyre, le feu matériel, * car la fournaise de l'amour divin * en ton cœur te couvrit de rosée.
Ton visage resplendissant, * Anastasie, sous les coups, * sainte Martyre, tu as repoussé * les visages difformes des ennemis.
Etendue sur le bois, * vénérable Anastasie, * avec amour tu as représenté * la divine Passion de ton Epoux.
Dame toute-digne de nos chants, * divine Mère, nous te louons, * toi qui, sans semence, dans la chair * as enfanté le Dieu que nous chantons par-dessus tout.
« Pourquoi m'as-tu repoussé * loin de ta face, Lumière inaccessible? * Malheureux que je suis, * les ténèbres extérieures m'ont enveloppé; * fais-moi revenir, je t'en supplie, * et dirige mes pas vers la lumière de ta loi. »
Tel une vigne féconde, tu as produit les raisins * des vertus divines faisant couler, * vénérable Père Abramios, * le vin de componction * chassant de nos âmes l'ivresse des passions * et comblant d'allégresse les cœurs des croyants.
En toi le perfide serpent * suscita de multiples tentations, * mais toi-même, grâce à l'arme de la Croix, * tu l'as mis à mort, Abramios, * et par juste sentence de Dieu * tu as reçu ta couronne de vainqueur.
Devenu par la foi * la très-sainte demeure de l'Esprit, * tu as édifié un temple sacré * et, transformant par tes admonitions * ceux qui étaient voués à l'erreur, * tu les as consacrés au Seigneur Dieu de l'univers.
C'est toi, Vierge Mère toute pure, * que d'avance les Prophètes sacrés, * illuminés par l'Esprit divin, * ont annoncée de leurs voix saintes, * toi dont le Verbe Dieu s'est incarné * de surprenante façon, par amour infini.
Ode 6
« Accorde-moi la tunique de clarté, * toi qui te drapes de lumière comme d'un manteau, * trésor de tendresse, ô Christ notre Dieu. »
Ton corps, tordu dans les tourments, * a montré la droiture des sentiments * que tu nourrissais envers Dieu, vénérable Anastasie.
Suspendue au-dessus du sol, * Martyre admirable, tu supportas les coups * et gardas intacte la noblesse de ton âme.
Tu supportas l'ablation des mamelles, * nourrissant ainsi les fidèles, * glorieuse Martyre, du lait de ton imitation.
Notre Dame, toi l'amante du bien * qui as porté l'Ami des hommes, notre Dieu, * prie-le de me sauver de la géhenne de feu.
« Je répands ma supplication devant Dieu, * au Seigneur j'expose mon chagrin, * car mon âme s'est emplie de maux * et ma vie est proche de l'Enfer, * au point que je m'écrie comme Jonas: * De la fosse, Seigneur, délivre-moi. »
Ceux qui gisaient dans les ténèbres de l'erreur * en toi, Père théophore Abramios, * découvrirent le flambeau qui les guida * sans faille vers les chemins de la vie; * alors ils ont laissé les ténèbres de l'ignorance * pour resplendir à la lumière de la foi.
Suppliant sans répit le Seigneur * d'envoyer l'illumination du salut * à ceux que retenait la nuit de l'idolâtrie, * vénérable Père Abramios, * tu en fis, par la grâce, * des fils de la lumière et du jour.
Ayant vécu dans le calme, * tu surmontas les vagues de cette vie * grâce à ta confiance en Dieu, * bienheureux Père Abramios, * pour aboutir aux ports sereins * du royaume céleste et de la divine splendeur.
Moi qui suis alourdi par le sommeil de la paresse, * relève-moi par ta sainte médiation * et ne permets pas, Vierge Mère de Dieu, * que je m'endorme dans la mort du péché; * car c'est toi que j'inscris * comme protectrice et comme guide de ma vie.
Kondakia, t. 3
Purifiée par les flots de la virginité, * vénérable Mère Anastasie, * et lavée par le martyre dans ton sang, * tu procures aux affligés la guérison des maladies * et le salut à qui s'approche de tout cœur, * car le Christ t'en donne le pouvoir, lui la source intarissable de la grâce.
Sur la terre tu étais un Ange dans la chair, * et, par ton ascèse, un arbre planté * sur les eaux de la tempérance, où tu as crû, * lavant toute souillure sous les flots de tes pleurs; * c'est pourquoi, Père Abramios, tu devins un temple de l'Esprit divin.
Ikos
Ayant dédaigné tout ce qui se corrompt, * tu as atteint la condition immortelle; * tu renonças aux voluptés corporelles, * sage Père qui dès l'enfance étais épris de virginité; * tu as fui le monde et ton foyer, * déclinas la gloire du mariage, l'amour de tes parents, * car tu ne désirais que l'amour de Dieu, * que de toute ton âme et de tout ton cœur tu as chéri; * c'est pourquoi, Père Abramios, tu devins un temple de l'Esprit divin.
Synaxaire
Le 29 Octobre, mémoire de la sainte moniale martyre Anastasie la Romaine.
Sous le glaive tranchant ils ont décapité
Anastasie, l'enfant de l'impériale Rome.
Cette fleur de martyre et de virginité,
le vingt-neuf, au Seigneur offre son doux arôme.
Ce même jour, mémoire de notre vénérable Père Abramios et de sa nièce Marie.
Abramios, pour avoir mortifié tout ton corps,
près des Incorporels tu vis après ta mort.
Marie, ayant quitté les licencieux thalames,
chastement tu enlaces l'Amant de nos âmes.
Par leurs saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
Ode 7
« Dans la fournaise les Jeunes Gens * foulèrent la flamme avec ardeur * et changèrent le feu en une fraîche rosée; * et ils criaient: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles. »
Tu exultes, victorieuse Martyre, en ce lieu * où la fête résonne en cris joyeux; * avec le chœur des vierges pour le Créateur * tu chantes: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles.
Voyant tes membres broyés * et supportant l'arrachement de tes ongles, * tu t'es offerte en victime pour le Christ * en lui chantant: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles.
Telle une vigne tu parus, * toi dont les pieds et les mains furent taillés * comme sarments, pour nous donner par tes labours mystiques * le vin qui remplit d'allégresse nos cœurs * et dissipe l'ivresse des passions.
Imitant les Jeunes Gens d'autrefois, * tu n'as pas craint ce feu que l'on voit, * car tu as reçu la divine rosée * en chantant: Seigneur notre Dieu, * tu es béni dans les siècles.
Le Dieu suprême, qui assuma * tout mon être à l'exception du péché, * de ton sein est issu porteur de notre chair; * supplie-le, Vierge pure, * de sauver les fidèles te vénérant.
Pour obtenir le royaume d'en-haut * et l'ineffable gloire des cieux, * Père Abramios, tu méprisas, * en homme sage et prudent, * toute gloire qui se piétine et se corrompt.
Lorsque perfidement le méchant loup * déchira, sage Père, ta brebis, * tu brisas les dents de celui-ci * et, comme un bon pasteur, * ramenas celle-là vers la vie.
Docile aux ordres du Seigneur, * tu recherchas la brebis perdue et la trouvas; * puis, la prenant sur tes épaules, * tu la ramenas, Bienheureux, * comme un pasteur au bercail du repentir.
Seule, ô Vierge pure, tu as enfanté * en deux natures l'Un de la Trinité; * en une seule personne il se fit voir, * celui pour qui nous chantons * sans cesse dans les siècles.
Ode 8
« Sept fois plus que de coutume, * dans sa fureur le tyran des Chaldéens * fit chauffer la fournaise pour les fidèles du Seigneur; * mais, lorsqu'il les vit sauvés * par une force plus puissante, il s'écria: * Jeunes Gens, bénissez votre créateur et votre rédempteur * et vous, prêtres, louez-le, * peuple, exalte-le dans tous les siècles. »
Avec l'ardeur des jeunes gens, * illustre Martyre, tu l'emportas * et tu élevas des trophées contre l'erreur; * car tu supportas d'être privée * de tes mains et de tes pieds, * tu enduras l'ablation, l'arrachement * de tes mamelles et de tes dents, * et dans l'allégresse tu chantais: * Peuple, exalte le Christ dans les siècles.
Comme un soleil brillant, tu rayonnas * de splendeur virginale * et des charmes du martyre, Anastasie; * tu as illuminé le monde entier * sous l'éclat resplendissant de ta grande fermeté, * toi qui chantais avec empressement: * Vous les prêtres, bénissez, * peuple, exalte le Christ dans les siècles.
Mon âme pullulante de passions, * affaiblie par les attaques du serpent, * divine épouse, par ton intercession * purifie-la de ses maux, * éclaire-la de ta nuée lumineuse, * sainte Martyre, pour qu'elle puisse chanter: * Vous les prêtres, bénissez, * peuple, exalte le Christ dans les siècles.
Te chérissant, toi la Vierge immaculée, * la moniale Anastasie a conservé * sans souillure son âme et son corps; * par sa patience elle a réduit en cendres * les brûlures des passions, * puis a souffert l'épreuve de nombreux tourments; * et désormais elle exulte de joie dans les demeures célestes * avec toi pour les siècles.
« Devenus par ta grâce vainqueurs * du tyran et de la flamme, les Jeunes Gens * si fort attachés à tes commandements * s'écrièrent: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur. »
Le perfide serpent a poussé * ta chaste colombe dans le gouffre de perdition, * mais tu l'en as tirée, vénérable Père, sagement * en chantant: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Père Abramios, de ton vivant * et même après ta mort tu as guéri, * les malades par divine grâce de l'Esprit * en chantant: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Vénérable Père qui as brillé * dans la justice et la tempérance par ta foi et ta bonté, * tu as rejoint les Anges pour chanter: * Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Tu es la demeure du Flot vivant; * nous les mortels, en y buvant * nous trouvons la vie et nous chantons: * Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Ode 9
« Le ciel fut saisi de stupeur * et les confins de la terre furent frappés d'étonnement * lorsqu'aux hommes Dieu s'est montré revêtu de notre chair; * et ton sein est devenu plus vaste que les cieux: * ô Mère de Dieu, l'assemblée des Anges et des hommes te magnifie. »
Tu fus suspendue au gibet, * représentant la Passion salvifique du Christ notre Dieu, * tu supportas l'ablation de tes mains et de tes pieds, * de la langue, des mamelles, l'arrachement de tes dents, * Anastasie, gloire des Moniales et joyau des Martyrs.
Par tes charmes d'épouse, accrus en ta passion, * t'harmonisant avec l'Epoux, l'unique source de beauté, * tu as accédé à la chambre lumineuse, en vierge choisie, * portant ta lampe allumée, Anastasie, * et désormais tu règnes avec celui qui vit dans les siècles.
Tes peines distillent la douceur, vénérable Anastasie, * et chassent l'amertume du péché; * ta châsse fait jaillir le flot des guérisons * submergeant les passions et les graves maladies, * pour la gloire du Sauveur qui justement t'a glorifiée.
Fortifiées par ta Croix, Verbe de Dieu et Christ tout-puissant, * des femmes ont excellé dans les combats * et vaillamment broyé la tête de l'ennemi industrieux; * ayant obtenu dans l'allégresse d'habiter le Paradis * et divinisées par communion, elles te chantent avec soin.
Ta Martyre, Seigneur, ayant su * que d'une femme tu as reçu la chair assumée, * sous l’éclat splendide de sa virginité * et les fleurs vermeilles de son sang, * à la suite de ta Mère te fut présentée * glorieusement comme au Roi de l'entière création.
« Hautement nous te reconnaissons pour la Mère de Dieu; * par toi nous avons trouvé le salut: * ô Vierge immaculée, * avec les chœurs des Anges nous te magnifions. »
Tu as mérité de contempler * ce qu'avec espérance tu avais désiré, * Père théophore, ce que l'œil n'a point vu * et que l'oreille n'a pas entendu.
Tu as resplendi de beauté, * rayonnant de l'éclat divin des vertus, * Père Abramios, et tu te tiens * dans l'allégresse devant le Roi de l'univers.
Aux chœurs des saints Moines te voilà réuni; * vénérable Père, avec eux * ayant trouvé la divinisation, * tu intercèdes pour notre salut.
L'Eglise, qui vénère ta vie, * dans l'allégresse, Père saint, * célèbre comme un jour de joie * celui de ta sainte dormition.
Ô Vierge amie du bien, * sur mon âme mise à mal par le péché * veuille répandre tes bienfaits, * toi qui mis au monde le Verbe si bon.
Exapostilaire, t. 3
Gloire des Moniales et joyau des Martyres, Anastasie, * tu pratiquas l'ascèse en vierge consacrée * et fermement soutins la lutte par amour de Jésus Christ.
t. 2
De même que tu délivras les impies * rassemblés par l'erreur du démon * et sauvas celle qui jadis était tombée * dans le gouffre de perdition, * afin de les ramener vers le Sauveur notre Dieu, * vénérable Père théophore Abramios, * de même par tes prières tire-nous * des épreuves, des périls, de l'affliction, * nous tous qui célébrons avec amour ta mémoire sacrée.
C'est toi, divine Mère immaculée, * le Paradis manifesté divinement * et possédant en son milieu le Seigneur comme un arbre de vie * dont ceux qui en mangent ne mourront pas, * mais vivront la vie suprême grâce à toi, * ceux qui portent l'arme de la Croix * et triomphent du Diable, ce tyran renégat, * en te chantant, Vierge Mère de Dieu.
Apostiches de l'Octoèque. Le reste de l'office de Matines comme d'habitude, et le Congé.