Adoration du Saint Sacrement

Échangez vos idées librement ici

Modérateur : Auteurs

Invité

Message par Invité »

Bonsoir à tous.

Pardonnez ma présente intervention mais je dois avouer qu'il y a sur ce forum certains propos qui m'apparaissent -pardonnez moi- franchement pharisaïques. Deux choses :

Les latins sont dans l'hérésie et leur "Église" n'est qu'un vestige : certes. Leurs prêtres ne sont pas des prêtres : faux, archi faux, erroné voire hérétique. Pourquoi ? Parce qu'ils ont conservé la succession apostolique. Raison pourquoi l'épiscopat orthodoxe reconnait l'entière validité des sacrements dispensés par les latins.

Les latins adorent le Saint-Sacrement. Et alors! L'hypostase du Verbe incarné n'y est-elle pas sacramentellement présente ? Si non, à quoi bon communier ? Si oui, à quoi bon disputer : est-il interdit de contempler le Verbe en ses Mystères ? Que la finalité principale du Saint-Sacrement soit d'être nouriture: certes. Cela empèche t'il une autre finalité, seconde, dès lors qu'elle ne s'oppose pas à la principale ? Évidemment non.

Alors quoi ? L'Orthodoxie est-elle pretexte au dénigrement systématique de l'autre ? à la haine sous pretexte de zèle ? Où serait-ce prétexte à l'exaltaltation identitaire de son groupe donc de soi ? Pourquoi toujours voir le mal ? Pardonnez-moi, frères, mais l'amour pour l'Orthodoxie ne doit pas dégénérer en de telles caricatures : ce n'est pas bien.


Heureux les artisans de paix.
Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

joseph a écrit : Les latins sont dans l'hérésie et leur "Église" n'est qu'un vestige : certes. Leurs prêtres ne sont pas des prêtres : faux, archi faux, erroné voire hérétique. Pourquoi ? Parce qu'ils ont conservé la succession apostolique. Raison pourquoi l'épiscopat orthodoxe reconnait l'entière validité des sacrements dispensés par les latins.


(...)

Alors quoi ? L'Orthodoxie est-elle pretexte au dénigrement systématique de l'autre ? à la haine sous pretexte de zèle ? Où serait-ce prétexte à l'exaltaltation identitaire de son groupe donc de soi ? Pourquoi toujours voir le mal ? Pardonnez-moi, frères, mais l'amour pour l'Orthodoxie ne doit pas dégénérer en de telles caricatures : ce n'est pas bien.


Heureux les artisans de paix.
Alors, l'Eglise de Grèce, les monastères de l'Athos ou le patriarcat de Jérusalem, qui reçoivent les catholiques romains par le baptême, sont "faux, archi-faux, erronés voire hérétiques"? Excusez-moi, mais pour un "artisan de paix", vous avez une drôle d'entrée en matière.

Heureusement que l'Eglise, dans son histoire, a été moins prompte que vous à brandir l'accusation d'hérésie: sinon, que de schismes nous aurions eus!

A part ça, si j'ai bien compris votre pensée, le concile de Moscou qui avait pris position contre l'adoration du Saint-Sacrement et que citait le professeur Olivier Clément, était mu par "l'exaltaltation identitaire de son groupe donc de soi", et était une caricature?

Ou est-ce le procédé qui consiste à attaquer systématiquement les personnes qui écrivent sur ce forum plutôt que leurs idées, même quand ces idées ont aussi été défendues par des conciles?

Chaque fois qu'un concile ou une personne a émis une opinion différente de la vôtre, vous allez employer de pareilles expressions?

Vous ne pourriez pas être un peu moins véhément?
Dernière modification par Claude le Liseur le dim. 17 oct. 2004 16:12, modifié 1 fois.
Jean-Louis Palierne
Messages : 1044
Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02

Message par Jean-Louis Palierne »

Je voudrais citer à nouveau un texte de saint Grégoire le Grans, pape de Rome que je crois avoir déjà cité sur ce Forum dans l'un ou l'autre fil. C'est une lettre qui date de 601.
Nous avons appris de l'enseignement ancien des Pères que tous ceux qui ont été baptisés dans l'hérésie au nom de la Trinité, lorsqu'ils reviennent à la sainte Eglise, doivent être rappelés dans le sein de la mère Eglise, soit par l'onction du Chrême, soit par le toucher de la main, soit par la profession de la foi. C'est pourquoi l'Occident régénère les ariens par le toucher de la main, l'Orient par l'onction du saint Chrême en vue de l'entrée dans l'Église catholique. Mais les monophysites et d'autres, elle les reçoit par une simple profession de la vraie foi, parce que le saint Baptême qu'ils ont reçu chez les hérétiques reçoit alors les forces de la purification lorsque les uns ont reçu l'Esprit Saint par l'imposition de la main, et que les autres ont été unis au sein de l'Église sainte et universelle par la profession de la vraie foi.
Remarquons bien que pour saint Grégoire le saint Baptême a été reçu chez les hérétiques, mais dépourvu de sa force purificatrice, puisque c’est l’Église catholique qui la lui confère. Il est bien évident que pour lui l'Église catholique est l'unique Église, car elle est orthodoxe. Il poursuit :

Quant aux hérétiques qui n'ont pas été baptisés au nom de la Trinité, comme les bonosiens ou les cataphrygiens, puisque les uns ne croient pas au Christ Seigneur, et que les autres croient faussement que le Saint Esprit est un homme dépravé du nom de Montan, on les baptise lors-qu'ils viennent à la sainte Eglise parce que ce qu'ils ont reçu, lorsqu'ils étaient dans l'erreur, sans le nom de la Sainte Trinité, n'était pas un baptême. Et on ne peut pas non plus dire qu’il s’agit là d’un baptême réitéré, puisque, nous l’avons dit, le premier n'avait pas été donné au nom de la Trinité…
Nous pourrions trouver de nos jours bien d'autres noms d'hérésies à mettre à la place de ces groupes antiques. Ils ont à leur tour rejeté le triple Baptême au nom de la sainte Trinité.

Mais il est importer de remarquer que la Tradition de l'Église, transmise par les Apôtres à ceux qu'ils ont institués évêques, veut qu'on ne "réitère" pas le Baptême, dès lors qu'il a été donné dans la forme et avec les paroles correctes. Il y a toujours eu des Églises locales qui ont tenu à le faire. Ce fut le cas à Carthage au temps de saint Cyprien et en Cappadoce avant saint Basile. Ce fut aussi le cas un certain temps à Rome. L'Église a toujours réaffirmé dans les canons de ses Conciles que ce n'était que des pratiques locales.

Mais dans tous les cas, c'est l'Église unique, c'est-à-dire l'Église orthodoxe, qui seule donne la Grâce au Baptême dépourvu de Grâce (ou, comme le dit saint Grégoire “sans force purificatrice”), en conférant un autre Mystère.

Ce n'est pas le raisonnement d'un savant théologien qui prescrit cette pratique. Nos raisonnements rationnels préféreraient probablement soit une position “tranchée” (il ne sont pas vraiment baptisés, donc il faut les rebaptiser), soit une position "douce" (saint Augustin avait tenté de la rationnaliser en imaginant une "grâce partielle"). Cette pratique nous est prescrite par le donné canonique de la Révélation, transmis par la Tradition de l'Église (comme le dit saint Basile dans sa première "Lettre canonique") dans le cadre de la Tradition orale (dont il parle dans "du saint Esprir").

Cette Tradition de la Révélation a pour nous beaucoup plus de poids qu'un traité de théologie.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Jeanne Saint Gilles
Messages : 154
Inscription : mar. 03 août 2004 18:20
Localisation : Paris 08

Remarque à Joseph

Message par Jeanne Saint Gilles »

joseph a écrit :Bonsoir à tous.

Les latins sont dans l'hérésie et leur "Église" n'est qu'un vestige : certes. Leurs prêtres ne sont pas des prêtres : faux, archi faux, erroné voire hérétique. Pourquoi ? Parce qu'ils ont conservé la succession apostolique. Raison pourquoi l'épiscopat orthodoxe reconnait l'entière validité des sacrements dispensés par les latins.
Bonsoir Joseph, comment concilier ce que vous dites avec le canon 7 d'Ephèse? Voici:

7. Acclamation contre ceux qui altèrent la foi de Nicée.

Le saint concile a décidé qu'il ne sera pas permis de produire en public, d'écrire ou de composer un symbole de foi autre que celui défini par les saints pères réunis à Nicée sous la conduite du saint Esprit. Ceux qui oseront composer un autre symbole, le répandre, ou le présenter à ceux qui veulent se convertir et reconnaître la vérité, venant du paganisme, du judaïsme ou de n'importe quelle hérésie, ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, seront dépouillés, les évêques de l'épiscopat et les clercs de la cléricature; s'il sont laïcs, ils seront anathématisés. De même, si des évêques, des clercs ou des laïcs étaient convaincus d'admettre ou d'enseigner la doctrine contenue dans l'exposé du prêtre Charisius, au sujet de l'incarnation du Fils unique de Dieu, ou bien encore les enseignements impurs et pervers de Nestorius qui y sont adjoints, qu'ils tombent sous le coup de la sentence de ce saint et œcuménique concile, c'est-à-dire que l'évêque soit dépouillé de son épiscopat et soit déposé, et le clerc pareillement soit déchu de la cléricature, et si c'est un laïc, qu'il soit anathématisé, comme il a été dit plus haut.


J'en conclus que depuis cette date le clergé catholique a cessé d'être un clergé et donc il n'existe plus de sacrements (ou mystères) ni de prêtrises car il faut être évêque pour ordonner un prêtre...
Jérusalem quand pourrai-je te voir?
J-Gabriel
Messages : 674
Inscription : ven. 08 sept. 2006 23:29
Localisation : Suisse
Contact :

Re:

Message par J-Gabriel »

Jean-Louis Palierne d’éternelle mémoire, a écrit : sam. 25 sept. 2004 17:38

[...]Le Concile de Moscou fut le dernier concile où l’Église russe tenta de repousser les influences théologiques occidentales, tant celles qui venaient de la scolastique latine que celle du protestantisme. L’avant-dernier patriarche, Joachim, tenta un retour aux sources orthodoxes, avec l’appui du patriarche Dosithée de Jérusalem (qui sera plus tard l’auteur de la “Confession de Dosithée”, reprise par (‘Encyclique des patriarches orientaux” de 1723 qui a été publiée sur notre Forum), et convoqua ce Concile,[...]
La note dans la citation ci-dessous je l’ai trouvé dans le livre de Heinz Skrobucha, Le Message des Icônes, éd. St-Paul, Fribourg Suisse, 1966. Traduction française par M. le Chanoine G. Athanasiadès, Saint-Maurice.
Je prie et je conjure Sa Majesté le Tsar de bien vouloir ordonner de peindre des images saintes du fils de Dieu, Jésus-Christ, de sa sainte Mère e de tous les saints selon l’antique manière grecques. Il ne faut pas imiter les récentes images latines ou allemandes : elles ne sont pas convenables ; elles viennent de la sensualité de ces hérétiques et sont contraires à nos saintes traditions. Si on trouve de ces images quelque part dans nos églises, il faudra les enlever, car les hérétiques représentent la Theotokos, fiancée de l’honnête Joseph et mère du Christ, la tête découverte et les cheveux ornés. Ils peignent aussi beaucoup de saintes femmes tête nue et d’autres saints personnages selon les habitudes de chaque pays. Mais dans l’Eglise grecque et russe, de telles peintures n’ont jamais été en usage, et ce n’est pas maintenant qu’il faut les accepter, car nous croyons que la très sainte Mère de Dieu est demeurée vierge après la naissance du Christ. L’Eglise ne veut et ne peut recevoir pareilles innovations.

Testament (extrait) du Patriarche Joachim de Moscou, 1690
L'auteur indique comme source : Pinselstriche zu einem historisch-philosophischen Gemälde des Menschen und der Menschheit. Aus der russischen Geschichte, Riga 1794, pp. 154 et sq.
Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Re: Adoration du Saint Sacrement

Message par Claude le Liseur »

Merci pour ce texte dont j’ignorais tout.
Répondre