Je me suis souvent demandé s'il n'y avait pas un parallèle à établir entre ce commandement et le Prologue de l'Évangile de saint Jean :"... on doit aussi se demander pourquoi le Christ dit que "l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni". N'est ce pas l'affirmation d'une ontologie de ce lien bien antérieure à la création de l'office du mariage sur demande de l'empereur? Qui prime; Le christ ou l'empereur? N'est-ce pas le Christ qui est la mesure de toute chose? "
" Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu..."
Quand le Christ affirme qu'au "commencement, il n'en était pas ainsi", il me semble évident qu'Il ne parle pas du commencement de l'Église (qui n'est pas encore commencée quand Il dit cela), ni du commencement de l'Histoire - mais du seul et fondamental commencement : pour l'homme, la création d'Adam et d'Eve. C'est à dire : le premier de tous les Mariages.
Mais il y a plus encore. Un peu plus loin dans le Prologue de Jean, je lis :
"... La Lumière, la véritable, qui illumine tout homme, venait dans le monde. Il était dans le monde, et par Lui le monde a paru, et le monde ne L'a pas connu. Il est venu chez les siens, et les siens ne L'ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui L'ont reçu, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu..."
C'est bien évidemment par le Baptême en Sa mort et Sa résurrection qu'Il nous a donné ce pouvoir. Reste la conclusion (en ce qui concerne le mariage, et toujours dans le cadre de ce fil) :
" ... à ceux qui croient en Son Nom, qui ne sont pas nés du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme - mais de Dieu. Et le Verbe est devenu chair, et Il a habité parmi nous."
Pour moi (j'espère ne pas me tromper) cela indique (toujours par rapport au mariage) que ce sont les mariages "qui ne sont pas nés du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu" dont les conjoints ne doivent pas être séparés par l'homme.
Car il est évident aussi qu'une grande quantité de mariages, même entre chrétiens conscients (ce n'est pas tojours le cas des deux conjoints, même si leur volonté bonne n'est pas à mettre en cause) sont le produit un peu imprudent de la volonté de la chair, et d'un vouloir humain. Je pense que c'est pour cela que l'Église, en sa sagesse inspirée, a autorisé comme un moindre mal le divorce - sans avoir la cruauté de définir le mariage dissous comme ayant été le fruit de la seule volonté de l'homme et de la chair et du sang. Du reste, seul Dieu peut savoir ce qu'il en fut vraiment. Dans le doute, l'Église limite les dégâts...
Mais par contre, il y a aussi (heureusement) des mariages qui sont visiblement issus de la volonté de Dieu. C'est indéfinissable, subjectif, tant qu'on voudra - mais cela existe.
Ceux-là, il me semblerait totalement aberrant qu'ils ne se continuent pas dans la vie éternelle, c'est à dire dans le Royaume de Celui qui les a "voulus". Et quand je parle de "se continuer", je veux dire : "se parfaire", s'accomplir totalement comme chacun d'entre nous est appelé à s'accomplir totalement dans le Royaume.
Même le Larron sur la Croix.
J'espère ne pas faire ici de poésie gratuite... et ne pas prendre des vessies pour des lanternes !
Quelqu'un connaîtrait-il un passage des Pères qui aille dans ce sens ?