Ecof

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Message par Invité »

Oups !!! bagarre à l'horizon....il serait peut-être temps de réciter le prière du Nom pour calmer les esprits.
Jean-Serge
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C'est quoi la prière du Nom?

Message par Jean-Serge »

C'est quoi la prière du nom : "Seigneur Jésus fils de Dieu aie pitié de moi pécheur". Est-ce celle-ci?
Priidite, poklonimsja i pripadem ko Hristu.
Claude le Liseur
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Re: ECOF

Message par Claude le Liseur »

Yvette Le Quéré a écrit :
P.S. : J'espère que cette mise au point ne disparaîtra pas de ce site, comme en a disparu ma première lettre en réponse à Antoine au sujet du film La Passion du Christ de Mel Gibson.

Cette affirmation est totalement erronnée.

Car cette lettre est toujours sur le forum, dans le fil "Crucifixion : homicide ou déicide?", et je la reproduis encore ici, pour que ce soit bien clair:

Message de Yvette le Quéré

Réponse à des critiques anonymes à propos du film de Mel Gibson

La Passion du Christ

A propos de critiques publiées (du 22 au 28 juin) sur ce forum au sujet d'un article du Père Jean François Var sur le film La passion du Christ, de Mel Gibson, paru dans le Journal Orthodoxe d'Informations Ecclésiales de l'Eglise orthodoxe de France (JOIE n° 188, de mai 2004), et de l'article d'Anne-Yvette Le Quéré sur le même sujet, publié dans le numéro suivant (n° 189 de juin), précisons que ces deux articles, signés par leurs auteurs, ont fait l'objet d'un échange de points de vue entre des internautes qui n'indiquent que leurs prénoms. L'un des intervenants, Jean-Louis Palierne, fait exception, et l'on ne peut que souscrire à ses commentaires sur le film lui-même.

Bien résumée par un prénommé Antoine (qui ?), la confession lumineuse de la Foi par les Pères de l'Eglise, fruit de leur ascèse et de leur vie divino-humaine, contraste avec plusieurs réflexions personnelles du commentateur qui écrit : « Plus il y aura de soulèvements contre cet auteur (J.F. Var) mieux ce sera. » Pour rectifier des pensées erronées il n'est pas nécessaire d'ameuter la population pour qu'elle se soulève contre leur auteur. Il est mieux d'aller soi-même vers son frère, comme le conseille l'Apôtre. Et pourquoi employer des termes vulgaires et injurieux, comme on le verra plus loin ? Tout ceci est indigne d'un chrétien orthodoxe qui, de plus, se présente comme un théologien. Un théologien, homme de prière, n'a pas un tel langage. Alors, cet Antoine X qui est-il ? Un prénom ne permet pas d'identifier une personne, et un pamphlet que l'on n'a pas le courage de signer de son nom perd toute crédibilité, mais n'en poursuit pas moins son œuvre souterraine destructrice, comme toute lettre anonyme... Mon article, signé, lui, a permis à Antoine X d'écrire sur ce forum :
« … Ce contre-article de Anne-Yvette Le Quéré semble bien timide et bien mou dans sa critique à moins qu'il n’ait été édulcoré par Var lui-même qui siège au comité de rédaction. Yvette Le Quéré se réfère à juste titre à Chalcédoine sans le nommer, elle cite saint Maxime. Ouspensky, mais elle appelle malentendus et confusions ce qui est une véritable hérésie. Dans sa conclusion, elle semble craindre des représailles qui seront certainement camouflées derrière la pseudo objectivité impartiale de J.F. Var, dont la mansuétude sans limite a permis à Yvette Le Quéré de voir ses « critiques » publiées au grand jour. J'aimerais avoir le texte original pour voir la différence d'avec la publication finale certainement bien filtrée. » Quelle imagination ! Comme l'on juge les autres d'après soi-même, ces remarques et ces soupçons brossent un tableau bien fâcheux de la personnalité de leur auteur.

Je me permets donc d'informer les lecteurs de ce forum que le directeur du journal JOIE a publié I'intégralité de l'article que je lui ai remis. Il n'a apporté aucune modification au texte que j'ai rédigé en toute liberté en essayant de corriger certains propos avec charité, ne me croyant pas autorisée à blesser une personne sous prétexte qu'elle exprime des pensées erronées. Appeler mon texte un « contre-article » laisse entrevoir un esprit agressif, et qu'un va-t'en-guerre le trouve bien timide et bien mou ne m'étonne nullement, pas plus que les remarques de ce critique qui, apparemment, est supérieur au commun des mortels. Cependant, prétendre que j'appelle « malentendus et confusions » ce qui est « une véritable hérésie » est jeter en pâture des mots extraits de leur contexte, et il n'est rien de mieux pour déformer une pensée. Mon article fait une brève mise au point théologique et exprime une opinion différente sur le film, un point c'est tout.

II est consternant que l'on ne puisse pas bouger le petit doigt sans se faire reprendre par des membres de certains milieux de l'orthodoxie (chrétienne ?) qui trônent sur des piédestaux et jugent de toutes choses, tels des potentats. Ainsi, Antoine X, sur le texte du Père Jean-François Var, écrit : « On atteint là des sommets d'imbécillité (…) Je ne sais pas qui a écrit cet article, mais il peut signer Ducon avec ma bénédiction. » Il donne également son opinion sur cette communauté - la mienne - dont il estime les membres dans un tel état de déliquescence spirituelle qu'il s'autorise à ne pas les respecter. Penserait-il que le mépris, l'impolitesse et la vulgarité sont des vertus chrétiennes ?

J'espère que Celui Qui est doux et humble de cœur me pardonnera ces propos dont mon état de déliquescence spirituelle n'a pu freiner la vivacité. Mais, finalement, peut-être est-il préférable de n'avoir rien écrit de bien timide et de bien mou, ce qui n'aurait point été du goût d'Antoine X à qui ces quelques lignes sont destinées.

Que Dieu voit et nous sauve tous !
Anne-Yvette Le Quéré
20 juillet 2004
Sainte Marguerite, vierge martyre à Antioche.
Mémoire du saint prophète Elie.

P. S : Me serait-il possible de connaître le nom de Pascal qui se rangerait plus volontiers du côté de ma réponse (merci) et qui a signalé mon article à Antoine X dont j'aimerais bien également apprendre le


Je signale que ce fil sur la crucifixion est toujours bien visible sur la page d'accueil de notre forum.

Il est clair à la lecture de votre message que vous êtes animée d'une vive animosité à l'égard de vos interlocuteurs. Vous pourriez donner votre opinion, opposer des arguments à ceux qui vous ont déplu, mais non, vous préférez vous attaquer aux personnes et cela me choque. En particulier le fait de parler d' "acharnement pathologique" à propos des critiques de l'ECOF: sommes-nous en Union soviétique pour que toute position contraire à la vôtre soit immédiatement traitée comme relevant de la psychiatrie?

Je vous ferai aussi la remarque que presque tout ce qui a été écrit sur ce forum à propos de l'ECOF l'a été par d'anciens membres de l'ECOF. Peut-être ont-ils des raisons de penser ce qu'ils pensent. Pensez-vous que c'est en les insultant que vous effacerez le souvenir qu'ils ont gardé de leur expérience?

Mais surtout, que cherchez-vous avec des procédés comme celui qui consiste à affirmer que l'on a fait disparaître un texte de vous qui est toujours bien visible sur le forum, ou en envoyant deux fois de suite le même message sur deux fils différents, dont un avec lequel il n'a aucun rapport?
Dernière modification par Claude le Liseur le mer. 08 sept. 2004 22:06, modifié 1 fois.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Yvette Le Quéré écrit joliment (les mots mis en gras l'ont été par moi):

Et l'on retrouve dans leurs diatribes contre l'ECOF tous les défauts contre lesquels les Pères de l'Eglise mettent en garde : la colère, la haine, l'agressivité, la dureté de cœur, le jugement du prochain, la médisance et la calomnie, etc.

Voilà ce que cela donne en pratique (les mots mis en gras l'ont été par moi):

Les saints et les martyrs qui ont confessé la Foi dans les supplices et dans l'arène - comme à Lyon, en 177, Blandine dont l'atroce martyre fait frémir - étaient-ils donc des imposteurs ? Ces internautes qui - dans l'anonymat et confortablement installés devant leur ordinateur - affirment avec tant de fougue et de hauteur leur « orthodoxie » et pourfendent l'orthodoxie des autres, pourrait-on de nos jours (ce qu'à Dieu ne plaise) les mener dans l'arène pour y être livrés aux bêtes ? Bah ! Il faudrait d'abord savoir qui ils sont, puis les attraper, car ils auraient tôt fait d'abandonner témoignages et critiques pour fuir à toutes jambes se cacher au fond des bois. Ne se cachent-ils pas déjà sur ce site sous des prénoms ou des pseudonymes ? Si l'on pouvait se hasarder à avoir d'eux une opinion, l'on pourrait les soupçonner d'avoir une érudition bien superficielle, car apparemment elle ne leur sert à rien, ni à eux ni à personne. Sans charité ni rien qui lui ressemble, leurs discours enflammés qui vilipendent leur prochain n'édifient pas, ils détruisent et les détruisent eux-mêmes, ce dont ils semblent ne pas avoir conscience.

Conclusion: au lieu de nous rappeler ce contre quoi les Pères nous ont mis en garde, vous feriez mieux, Madame, de tenir vous-mêmes compte de leurs mises en garde et de les appliquer à votre prose.

Quelle diatribe!
C'est sans doute de bon aloi de commencer par une référence à sainte Blandine dont l'icône figure sur la page d'accueil de ce forum, mais je vous ferai remarquer, Madame, que je ne vous ai jamais rencontrée, que je ne vous connais pas, que nous sommes plusieurs dans ce cas sur ce forum et que je ne vois pas ce qui vous autorise à faire notre portrait psychologique.
J'ajouterai cependant que, en effet, je n'ai pas du tout la certitude que, livré aux bêtes comme le fut sainte Blandine, j'aurais le courage du martyre comme elle. Pour ma part, je me trouverais bien présomptueux d'affirmer que je suis sûr que j'aurais un pareil courage dans l'arène. Et je prie Dieu qu'Il ne me soumette pas à cette épreuve.
Je vous envie, Madame, d'avoir à ce point cette certitude d'être prête au martyre que vous arrivez à y puiser de pareilles forces pour condamner tous ceux qui écrivent sur ce forum.

Maintenant, deux remarques:

1) Si certains ont décidé de parler de l'ECOF sur ce forum, c'est leur libre choix et ce n'est pas en les attaquant que vous y changerez quelque chose.

2) L'ECOF est un sujet parmi beaucoup d'autres (il y a plus de 200 messages dans le forum "calendrier des saints" et vous auriez bien de la peine à y trouver une allusion à l'ECOF). Toutefois, je constate que vous ne parlez que de l'ECOF.

3) Dans tous vos messages, vous insistez sur le fait que les gens utilisent des pseudonymes et nous vous avons déjà répondu que tout le monde a le droit de s'inscrire sous pseudonyme. Il en va ainsi de tous les forums que je connais sur Internet. Allez par exemple sur Voxlatina! Alors, de grâce, cessez de vous en prendre à nous parce que nous autorisons ce qui est d'usage à peu près partout.
Dernière modification par Claude le Liseur le mer. 08 sept. 2004 22:09, modifié 1 fois.
Antoine
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Message par Antoine »

Jean Serge a écrit :C'est quoi la prière du nom : "Seigneur Jésus fils de Dieu aie pitié de moi pécheur". Est-ce celle-ci?
Oui, sauf qu'il manque "Christ" après Jésus". C'est important car le mot "Christ" donne sa dimension trinitaire indispensable à cette prière puisque "Christ " = "oint de Dieu" et renvoie donc à L'Esprit Saint.

Cette prière est un condensé très puissant de toute la Théologie. Dès qu'on commence à entrer en chacun des termes et de leurs liaisons toute la révélation y passe. Vie intra-trinitaire et Economie divine. C'est pourquoi il ne faut rien omettre.

En revanche "de moi pécheur" connait des variantes et certains rajoutent "et de ton monde".
pascal
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Message par pascal »

de toute façon, Dieu sait qui se cache derrière les pseudos, il sonde bien les coeurs et les reins...donc certains peuvent en user pour différentes motivations (éviter les querelles ou les mises au ban par exemple) d'autres pour déverser leur rancoeur, d'autres peuvent choisir de parler à "visage découvert"; ce n'est pas le plus important.

probablement qu'il y a des choses à revoir dans l'ECOF, mais bon, il y a pleins de choses à revoir ailleurs aussi... donc ça ne mène pas bien loin tout ça.

Si l'Esprit Saint est dans l'Eglise, nous sommes sauvés... l'Esprit Saint est présent à l'Autel de l'église cathédrale boulevard Blanqui. Ne me demandez pas pourquoi il y est, demandez-lui, peut être qu'il vous le dira.

Moi je trouve qu'il est plutôt sain que des membres de l'ECOF tout en étant conscients de certaines avanies, d'un côté prennent une part dans les discussions ici sur le sujet de leur Eglise quand certains racontent un peu n'importe quoi... de l'autre ne laissent pas croire que si certains au sein de notre Eglise prennent des libertés avec l'Orthodoxie, ce n'est pas pour autant qu'il faudrait amalgamer les choses et les personnes. Enfin, c'est un moyen comme un autre de mieux connaître l'Orthodoxie, la vie de ses églises, la théologie, l'orthopraxie, la diversité des pratiques dans l'unité de la foi...

et puis apparemment ça forge le caractère...
Dernière modification par pascal le jeu. 09 sept. 2004 15:38, modifié 2 fois.
Jean-Serge
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La question

Message par Jean-Serge »

Existe-t-il une juridiction canonique ou pas irréprochable?
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Pascal,

Vous avez choisi de défendre l'ECOF et c'est parfaitement votre droit. Vous l'avez toujours fait d'une manière courtoise. Je n'ai pas eu connaissance qu'aucune de vos interventions n'ait donné lieu à des dérapages.

Je ne dénie à personne le droit de défendre l'ECOF. Et, comme vous, je trouve sain que des membres de l'ECOF répondent aux critiques d'autres personnes. C'est bien ainsi. Ce forum est un lieu de débat. Audiatur et altera pars!

Ce contre quoi je m'insurgeais dans mon message, c'est l'attitude qui consiste à commencer un message en citant les Pères sur le thème "mes adversaires sont méchants", avant de continuer par des attaques ad hominem justement d'une rare agressivité.

Vous avez toujours défendu votre point de vue avec des arguments. Ce qui me choque, ce sont les gens qui ne veulent pas soutenir une discussion argumentée, ne mettent aucun frein à leur violence verbale et sont à l'origine de tous les dérapages. Et c'est encore plus insupportable quand cette agressivité se drape du manteau de la charité.

Ce qui est lassant à la fin, c'est qu'après, ces mêmes personnes viennent se plaindre d'être censurées. (Quoique cela soit plutôt drôle quand, comme dans le cas de hier, le message prétendument censuré est toujours visible sur le forum...)
pascal
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Message par pascal »

Lecteur Claude,

j'avais bien compris le sens de votre intervention je vous rassure (enfin, si vous avez besoin d'être rassuré...)

je n'ai pas de conseils à donner à Yvette, que je ne connais pas personnellement d'ailleurs, mais je pense tout de même que les forums ne sont pas des journaux à proprement parler, où l'on peut en saisissant sa plus belle plume, se piquer d'un droit de réponse à la suite d'une "agression" sans entendre la réaction du lecteur... un forum non censuré, ça implique une réponse... si l'on se sent insulté ce n'est certainement pas en se faisant insultant à son tour qu'on "lavera l'affront.." et il ne fallait pas être grand clerc pour se douter de la teneur du "choc en retour" si vous me passez l'expression, qui plus est légitime pour partie...

je ne me sentais pas plus que cela institué comme défenseur de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France... j'en suis membre c'est un fait, si j'estime qu'il y a des arguments pour aller à l'encontre de certaines allégations la concernant je les apporte.

maintenant, je ne prétend pas tout connaître sur tout, et j'estime, mais c'est personnel, qu'il est plus mortifère qu'autre chose de se replier sur soi, d'ou qu'on soit dailleurs... plus de charité dans l'attitude de certains permettrait peut être que la situation de notre Eglise, donc l'Eglise toute entière soit différente.. mais qui peut prétendre être en droit de dresser des chemins à emprunter pour l'Esprit Saint ?
Antoine
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Message par Antoine »

mais qui peut prétendre être en droit de dresser des chemins à emprunter pour l'Esprit Saint ?
Je ne suis pas sûr de comprendre cette phrase. Qui emprunte quoi?
pascal
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Message par pascal »

Si l'Esprit Saint est dans l'Eglise, nous sommes sauvés... l'Esprit Saint est présent à l'Autel de l'église cathédrale boulevard Blanqui. Ne me demandez pas pourquoi il y est, demandez-lui, peut être qu'il vous le dira.

c'est à peu près cela que je voulais dire, et je conviens à la relecture que j'ai pu être un peu nébuleux
Antoine
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Message par Antoine »

Qu'est-ce qui vous permet de dire cela?
L'expression: "L'Esprit Saint souffle où il veut " ne signifie pas autre chose qu'il propose l'Eglise à tout être afin qu'il y reçoive ses dons.
Je ne suis pas sûr que l'Ecof soit encore une Eglise avec validité sacramentelle.Elle a pris trop de distance ecclésiologique avec le reste de l'orthodoxie. Je suis très perplexe à ce sujet.
En tout cas elle n'est en communion avec personne. C'est tout ce qu'on peut affirmer. Et il n'est pas autorisé aux orthodoxes d'y aller communier.
Ce qui m'étonnera toujours c'est que l'on passe allègrement sur cet état de fait avec un haussement d'épaules comme s'il ne s'agissait que de simples convenances humaines.
Mais je vous accorde volontiers que Moscou et Constantinople, puis Constantinople et la Grèce ont eu une façon bien légère d'utiliser la suspension de communion, l'utilisant comme une sorte de chantage diplomatique.
On ne fait pas joujou avec l'Eucharistie.
Glicherie
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Message par Glicherie »

C'est une question très délicate que celle de la présence de la Grâce (dans les Mystères) dans une Eglise, qui ramène, canoniquement, au débat qui anime par exemple les VCO (Matthéistes: aucune Grâce chez les néo-calendaristes; Auxentiens: peut être quant même!)
Par ailleurs le nombre ne fait pas l'Eglise: lorsque tous les patriarcats s'adonnent à l'oecuménisme et au modérnisme, sont-ils l'Eglise ?
Consèrvent-ils la Grâce du fait de leur ancienneté ? Mais alors Rome...?
Les VCO ne sont pas en communion avec les autres Eglises, sont-ils privés de la Grâce ?
Il me semble téméraire de s'aventurer à porter un jugement, au sein de l'Orthodoxie, sur ce sujet.

Pour l'Ecof, elle fut instituée canoniquement par Moscou, puis confirmée dans son statut ecclésial par l'ERHF et Bucarest. Mais elle est demeurée tout ce temps un diocèse. Elle fut en communion avec le reste de l'Orthodoxie, même si rejetté par la Diaspora en France, sur le 1er motif de la suprématie de Constantinople sur la Roumanie (est-ce canonique ?)

La Roumanie a retirée sa juridiction canonique à l'Ecof et son évêque, mais n'a rien produit qui ressemble canoniquement à une déposition.

Nous avons un diocèse qui est détaché de la communion de l'Eglise Orthodoxe, qui se retrouve anormalement, quelque en soient les raisons, en situation "d'économie", et qui n'a pour avenir que de disparaître avec son évêque (là où est l'évêque est l'Eglise) ou de voir son cas résolu par les Eglises Orthodoxes qualifiées par la même Ecof d'Orientales.

Nul d'entre nous ne peut dire avec certitude que cette communauté est privée de la Grâce dans ses mystères et est hétérodoxe.

Assurément, la dérive de cette communauté dénoncée dans ce forum trouverait sa solution dans l'intervention des juridictions canoniques orthodoxes, qui sont coupables selon moi d'abandonner cette communauté à elle même.
Philarethe
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Message par Philarethe »

Le texte intégral pris sur le site de l'ECOF administré par le P.Guy Barrandon : http://orthodoxie.free.fr/
certains passages sont mis en gras par moi.


7 - DOCUMENTS CONCERNANT LES ENTRETIENS

AVEC LE SAINT SYNODE DE L'EGLISE DE ROUMANIE.



20 décembre 1986



I - Lettre du Conseil épiscopal de l'Eglise orthodoxe de France



A PROPOS DE L'ENTRETIEN DE SA BEATITUDE THEOCTIST,

PATRIARCHE DE ROUMANIE, AVEC MONSEIGNEUR GERMAIN DE SAINT-DENIS,

EN DATE DU 19 NOVEMBRE 1986



Le Conseil épiscopal informe tous les clercs et les fidèles de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France des faits suivants, car il les juge graves pour l'avenir de notre Eglise.



LES FAITS



Notre évêque Mgr Germain, ayant été invité à prendre part à l'élection (9 novembre 1986) et aux cérémonies d'intronisation (16 novembre 1986) de Sa Béatitude Théoctist nouveau patriarche de Roumanie, a eu le privilège à Bucarest de s'entretenir avec ce dernier ainsi qu'avec deux membres du Synode permanent de l'Eglise de Roumanie.



Or, les nouvelles exigences formulées à cette occasion par le patriarche et les membres du Synode permanent remettent en cause les conventions signées en 1972 et tout particulièrement, en ce qui concerne :



- le nom de notre Eglise,

- le rite,

- la compétence territoriale



En ce qui concerne le nom de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France, il est exigé de. supprimer le terme "EGLISE" pour le remplacer par celui de "DIOCESE" afin que nous ne prétendions plus être autre chose que le "DIOCESE CATHOLIQUE ORTHODOXE DE FRANCE DU PATRIARCAT DE ROUMANIE".



En ce qui concerne le rite, il est exigé que le RITE BYZANTIN soit officiellement célébré le dimanche dans toutes nos paroisses, ce qui sous-entend l'adoption et du calendrier et des ornements orientaux. La liturgie de saint Germain-de-Paris n'est pas interdite mais devient secondaire.


En ce qui concerne la compétence territoriale, il est interdit à l'évêque Germain d'accorder sa sollicitude à tous les occidentaux orthodoxes hors des frontières de la France.



Il est demandé à l'évêque Germain d'imposer ces mesures dans les plus brefs délais. Une visite en France du métropolite Nicolas du Banat, en février prochain, en serait l'échéance.



EVOLUTION DE NOS RELATIONS AVEC L'EGLISE DE ROUMANIE



Pour comprendre la situation présente, rappelons brièvement l'historique de nos relations avec l'Eglise orthodoxe de Roumanie.



En 1967, alors que notre Eglise était en quête d'un lien canonique avec une Eglise-sœur, l'évêque Jean de Saint-Denis rencontrait Sa Béatitude Justinien, patriarche de l'Eglise de Roumanie. Ce dernier, attentif à l'universalité de l'Eglise Orthodoxe et aux besoins de notre Eglise, demandait à l'évêque Jean de fournir au Saint-Synode roumain un dossier permettant de vérifier la canonicité de notre Eglise, tant dans la confession de la Foi à travers la vie ecclésiale, que dans la pratique liturgique et la vie spirituelle.



Le Saint-Synode de Roumanie, après avoir soigneusement étudié le dossier, a effectivement reconnu l'authenticité de la restauration de l'ancien rite des Gaules et, en 1972, a béni notre Eglise en l'accueillant au sein de la juridiction de l'Eglise orthodoxe de Roumanie.



Entre-temps, l'évêque Jean de bienheureuse mémoire est né au ciel (1970) mais l'Eglise de Roumanie consolidait sa décision en consacrant un nouvel évêque pour l'Eglise catholique orthodoxe de France, Mgr Germain, ceci en date du 11 juin 1972.



Or, dès 1974, le patriarche Justinien apportait des restrictions quant à l'interprétation à donner aux statuts signés en 1972. Cependant les choses sont restées en l'état, aussi bien durant le patriarcat de Sa Béatitude Justinien que de son successeur Sa Béatitude Justin et ce, jusqu'à la naissance au ciel de ce dernier le 31 juillet 1986.



Pour lever toute ambiguïté sur l'avenir des relations entre l'Eglise de Roumanie et l'Eglise catholique orthodoxe de France, le Conseil épiscopal a cru bon d'écrire, le 4 octobre 1986, au Saint-Synode de Roumanie afin que soient redéfinis clairement les termes de nos statuts.


Lors de l'entrevue du patriarche Théoctist avec l'évêque Germain, en novembre dernier, la réponse apportée fut sans équivoque. Non seulement elle ne répond pas à l'attente de la lettre du Conseil épiscopal, mais elle formule des exigences qui dénient les actes signés en 1972.



CONSEQUENCES DES NOUVELLES EXIGENCES



Il est évident que ces nouvelles exigences dénaturent profondément la personnalité de notre Eglise et remettent en cause ses principes fondamentaux face à sa mission historique.



Si ces exigences devenaient effectives, nous devons comprendre que le départ de notre évêque serait inéluctable à double titre :



- parce que l'évêque Germain, ayant été sacré pour être évêque de l'Eglise catholique orthodoxe de France, jugera impossible d'accomplir sa mission au service d'une Eglise qui renie sa spécificité,

- parce qu'il laissera la place à un autre hiérarque qui sera mandaté pour la mise en application des nouvelles dispositions.



La situation est grave et appelle une résolution urgente étant donné que l'échéance probable est février 1987.



En conséquence, le Conseil épiscopal demande à l'ensemble du clergé et des fidèles de se prononcer à nouveau sur le Statut de notre Eglise (décisions réciproques prises entre l'Eglise orthodoxe de Roumanie et l'Eglise catholique orthodoxe de France, en 1972) et, plus précisément, sur les trois mesures imposées dernièrement par l'Eglise de Roumanie à travers notre Evéque, mesures décrites au début de cette lettre.



Le Conseil épiscopal réunira les documents ainsi fournis et enverra trois de ses membres en délégation auprès du Patriarche et du Saint-Synode permanent de l'Eglise de Roumanie, afin de leur remettre ces déclarations sur l'"Eglise catholique orthodoxe de France".



On espère de cette façon permettre à l'Eglise orthodoxe de Roumanie de renouveler la responsabilité des actes canoniques produits par elle en 1972, actes qui fondent l'autonomie de notre Eglise.



Le Conseil épiscopal



______________________________________________________________________________________



21 septembre 1987



POUR MEMOIRE : Mgr Germain adresse au patriarche Théoctist la "Lettre ouverte" publiée en annexe page 248.

______________________________________________________________________________________



7 octobre 1987



II - Documents de la Chancellerie du Saint-Synode de l'Eglise de Roumanie :

(adressés aux paroisses de l'Eglise catholique orthodoxe de France, aux autres Eglises orthodoxes et aux autres Eglises chrétiennes).



AU SUJET DE SON EXCELLENCE GERMAIN ET DE

L'EVECHE ORTHODOXE CATHOLIQUE DE FRANCE



Le 6 juin 1972, l'Eglise Orthodoxe Roumaine a décidé d'accorder assistance canonique à un diocèse orthodoxe de France siégeant à Paris, en vertu de la demande et de la "profession de foi" de celui-ci, présentées par écrit au Saint-Synode.



Par cet acte, l'Eglise Orthodoxe Roumaine a considéré recevoir ainsi sous sa juridiction une unité ecclésiastique ayant l'autonomie dont bénéficie tout diocèse, selon la tradition et les règles canoniques orthodoxes.



Mais, bientôt après, le chef de ce diocèse, Son Excellence l'Evêque Germain, a manifesté des tendances d'individualisation et de non-observation des réglements et des canons orthodoxes, de cette manière n'arrivant pas à s'intégrer dans l'orthodoxie oecuménique.

La situation créée a suscité de l'inquiétude et a entraîné de nombreuses discussions dans le cadre du Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine et du Synode Permanent, chaque fois lui étant recommandé d'observer les règles liturgiques et canoniques orthodoxes.



En vue d'une réglementation, depuis l'année 1974 la situation du diocèse a été analysée avec l'évêque Germain et les représentants de celui-ci, aboutissant à la conclusion d'un "Protocole" concernant le développement d'une activité correcte qui conduise à la communion avec les autres hiérarques orthodoxes de France et qui évite tout écart qui pourrait nuire à la bonne coexistence avec les autres Eglises chrétiennes de France et d'autres pays.



Quoique l'Evêque Germain et ses collaborateurs aient assuré qu'ils respecteront le Protocole conclu, par la suite ils ont fait preuve d'individualisation de la vie ecclésiastique et de tendance à s'éloigner de la doctrine orthodoxe, créant ainsi une atmosphère de confusion et de suspicion, de nature à influencer de manière négative les rapports entre l'évêque, les prêtres et les fidèles, ainsi qu'avec les autres diocèses orthodoxes de France et d'autres pays.


Dans ce contexte, le Patriarcat Roumain invite Son Excellence l'Evêque Germain et les représentants du clergé et des fidèles de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France, en vue de clarifier la situation où l'on est arrivé et de l'intégration de son chef et de son clergé dans les règlements canoniques.



CHANCELLERIE DU SAINT SYNODE



N.B. Cette circulaire fait état de ce que : "Son Excellence l'Evêque Germain (..) n'arrive pas à s'intégrer dans l'Orthodoxie œcuménique ; ce qui "nuit à la bonne coexistence... ; et elle justifie cette situation par des "tendances d'individualisation" de l’Evêque. Comme, de l'ensemble de ce texte, transparaissait manifestement la méconnaissance de l'ordonnance édictée en 1975 parle Patriarche Demetrios interdisant toute relation avec l'Evêque Germain, ce demier prit la liberté d'en informer le Synode roumain qui, en effet, n'en avait pas eu connaissance, et qui demanda que lui soit envoyée une photocopie de ce document.

______________________________________________________________________________________



16 octobre 1987



III - Lettre de Monseigneur Germain (en commentaire au texte précédent).



AUX CLERCS ET AUX PAROISSES DE

L'EGLISE CATHOLIQUE ORTHODOXE DE FRANCE



Mes clercs et fidèles bien-aimés,



Vous avez reçu, ou vous allez peut-être recevoir prochainement, un texte intitulé : "AU SUJET DE L'EVEQUE GERMAIN ET DE l’EVECHE ORTHODOXE CATHOLIQUE DE FRANCE" texte publié et diffusé par la Chancellerie du Saint-Synode de l'Eglise Roumaine[1].



Vous comprendrez facilement, à la lecture de ce document, l'embarras réciproque ainsi créé entre notre Patriarcat et nous-mêmes quant au statut ecclésiastique et canonique de notre Eglise. Ce statut est-il remis en cause, doit-il être aménagé et comment cela pourrait-il se faire ? Autant de questions que ce document, transmis également aux autres Eglises orthodoxes et aux autres Eglises chrétiennes, ne laisse pas facilement percevoir.



Empli d'émotion et d'inquiétude devant une initiative synodale que rien ne me permettait d'attendre sous une telle forme, je demande à notre Patriarche Théoctist ce qu'il convient de penser et de faire maintenant. Je vous ferai part, dès que possible, de la réponse et des entretiens entre Sa Béatitude le Patriarche et nous-mêmes sur ce sujet.



En attendant ce temps je vous prie de garder la paix, la confiance dans l'Eglise et de vous souvenir que nous avons donné à notre Patriarche, au mois de février dernier, avec notre foi, tout précision sur notre personnalité ecclésiastique, sur notre ardeur à la promouvoir sans préjudice pour quiconque et sur notre fidélité à l'Eglise de Roumanie qui bénit avec cœur et vérité, en 1972, notre Eglise sur son chemin.



Il semble, à travers les lignes du texte invoqué, que la Chancellerie du Saint-Synode soit mal informée sur nos relations réciproques et qu'elle soit aussi sollicitée pour suspecter notre foi et notre vie d'Eglise par quelques uns des autres diocèses orthodoxes en France et par leurs correspondants dans d'autres pays d'Occident.



Je veux croire pour le moment que la seule question posée soit celle de la personnalité de notre Eglise. Je crois que cette personnalité continue, comme elle le fait depuis cinquante ans, de promouvoir une ecclésiologie à laquelle les héritiers de l'Église d'Orient ne sont pas tous habitués.



Je vous prie tous, en conséquence, de prier ardemment la Très Sainte et Divine Trinité et tous nos fondateurs et précurseurs, particulièrement les Saints Evêques, Archevêque et Patriarches : Jean de Saint-Denis, Jean de San-Francisco, Serge de Moscou, Justinien et Justin de Roumanie, pour que les yeux et les cœurs de nos frères orthodoxes s'ouvrent à cette cause qui est la nôtre et que les patriarches précédemment nommés ont unanimement appelé :



"L'EGLISE ORTHODOXE D'OCCIDENT'



En vous bénissant, je fais appel à votre fidélité, à celle qui vous engendra à la foi et à la vie orthodoxes.

X Germain

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7 novembre 1987



IV - Déclaration de l'Assemblée Générale Extraordinaire de l'Église Catholique Orthodoxe de France



A SA BEATITUDE LE PATRIARCHE THEOCTIST ET

AU SAINT-SYNODE DE L’EGLISE DE ROUMANIE.



Statutairement convoquée par son Président Monseigneur Germain de Saint-Denis et le Conseil Episcopal, l'Assemblée Générale Extraordinaire de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France s'est réunie le samedi 7 novembre 1987, à 14 heures, en l'Eglise-Cathédrale Saint-Irénée, 96 boulevard Auguste Blanqui 75013 PARIS. A l'Ordre du Jour:



- Information et discussion du texte diffusé par la Chancellerie du Saint-Synode du Patriarcat de Roumanie le 7 octobre 1987 et intitulé : "AU SUJET DE SON EXCELLENCE GERMAIN ET DE L'EVECHE ORTHODOXE CATHOLIQUE DE FRANCE".

- Réponse à apporter par l'E.C.O.F. à ce texte.

- Vote des décisions prises.



Rassemblée autour de l'Evêque Germain, l'Assemblée a examiné les implications ecclésiales du texte cité dans l'Ordre du Jour.



Etant donné la gravité des termes du texte de la Chancellerie de l'Eglise de Roumanie, l'Assemblée doit maintenant se prononcer. Elle le fait, tout d'abord, en proclamant sa fidélité à son Evêque, Monseigneur Germain.



L'Assemblée assure Sa Béatitude le Patriarche Théoctist de son profond respect et de son attachement filial, de son désir sincère et véritable de conserver la sainte bénédiction de l'Eglise de Roumanie. Elle formule l'ardent espoir que Sa Béatitude le Patriarche Théoctist et le Saint-Synode accepteront avec une paternelle sollicitude, de l'aider à clarifier la situation pour trouver la paix avec les autres frères orthodoxes.



L'Assemblée dans une attitude filiale, présente à Sa Béatitude quatre réflexions :



1- La confession de la Foi et la Doctrine Orthodoxes demeurent au centre de la vie de l'E.C.O.F. Si des maladresses d'expression dans des écrits et des erreurs de comportement ont pu prêter à mettre en doute la vérité et la solidité du dogme, l'Assemblée est prête à amender ce qui devrait être et demande conseil à Sa Béatitude dans ce domaine essentiel.


2 - L'Assemblée espère que les dispositions fondamentales des Statuts canoniques de 1972 demeurent inchangées dans l'esprit de Sa Béatitude. Elle suggère que certains éléments du protocole de 1974 servent de base au dialogue entre Sa Béatitude, le Saint-Synode et les représentants de l'E.C.O.F., afin de rechercher des aménagements pratiques devant faciliter la reconnaissance de l'E.C.O.F. par les autres éparchies orthodoxes en France et permettre d'entrer en communion avec celles-ci.



3 - L'Évêque Jean de Saint-Denis écrivait à Sa Béatitude le Patriarche Justinien, en date des 28 et 29 juin 1969, au nom de l'Assemblée Générale de l'E.C.O.F. :



"La renaissance de l'Orthodoxie en Occident, en France particulièrement, renaissance qui a derrière elle plus de quarante années de labeur, de lutte et de fidélité, présente un intérêt pour l'Orthodoxie tout entière. Elle restaure dans les temps présents l'ampleur de l'Orthodoxie des premiers siècles qui unissait l'Orient et l'Occident dans la même foi, les mêmes dogmes et la même ecclésiologie. L'Eglise de France est le messager de la richesse inépuisable de la tradition orthodoxe dans tous les milieux et tous les pays d'Occident. Vers elle se tournent les Orthodoxes occidentaux de l'étranger : Suisses, Allemands, Norvégiens, etc. conscients qu'elle seule peut apporter une solution à leur recherche angoissée.

(Cf. "Présence Orthodoxe", 3ème trimestre 1972, n° 19, page 17, 4ème alinéa)



L'Assemblée sait, cependant, que l'existence de clercs et de communautés en dépendance de l'Evêque Germain dans divers pays d'Occident crée des difficultés à l'Eglise de Roumanie avec les autres Eglises Orthodoxes représentées dans ces pays.



Pour préserver le principe de "communauté orthodoxe occidentale", l'Assemblée demande à Sa Béatitude le Patriarche Théoctist d'accepter que soit réexaminée, cas par cas, la situation de chacune des personnes et des communautés en question.



4 - L'Assemblée approuve que l'Evéque Germain, accompagné de représentants de son clergé et de ses fidèles, se rende à l'invitation qui lui est faite par Sa Béatitude e Patriarche Théoctist, dans le but de clarifier la situation et apporter la paix fraternelle au sein des communautés orthodoxes et des autres Eglises chrétiennes. La présente déclaration a été soumise au vote de l'Assemblée Générale et approuvée à l'unanimité des délégués présents, selon la liste de présence ci-jointe.



Certifié conforme pour valoir ce que de droit



Le Président de l'E.C.O.F.

X GERMAIN

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14/18 mars 1988



V - Compte-rendu de réunion

PROCèS-VERBAL OFFICIEL DES DISCUSSIONS TENUES A BUCAREST

REDIGé PAR LE SECRéTAIRE DU SAINT-SYNODE DE ROUMANIE.



Comme on le sait, le 6 juin 1972, le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine a reçu sous sa juridiction canonique, à la suite de demandes instantes et de longues discussions, "Le Diocèse Catholique Orthodoxe Français"[2] Le 11 juin de la même année a eu lieu le sacre épiscopal et l'installation en tant qu'évêque de Mgr Germain Hardy, conformément aux règlements canoniques orthodoxes.



Conscients de la responsabilité qui revient, par ailleurs, à toute Eglise, l'Eglise Orthodoxe Roumaine a fait en sorte que ce diocèse puisse recevoir une réglementation canonique.



Par sa décision, le Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine entendait recevoir sous sa juridiction un diocèse doté de l'autonomie administrative dont bénéficie tout diocèse selon la tradition canonique dans le cadre d'une Eglise, celui-ci s'engageant à observer soigneusement la doctrine et la discipline orthodoxes.



Devant la difficulté pour le diocèse d'assumer ses engagements et de s'intégrer totalement dans les règles canoniques, le Patriarcat Roumain s'est vu obligé de rendre public un document intitulé : "La position du Patriarcat Roumain à l'égard de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France et de son dirigeant, l'Evêque Germain" et de l'envoyer à Mgr Germain et aux prêtres de son diocèse. Maintenant, selon la décision du Synode Permanent du 18 février 1988, la Commission synodale de l'Eglise Orthodoxe Roumaine, formée par : Mgr Nicolae, le Métropolite du Banat; Mgr l'Archevêque Antim de Tomis et du Bas-Danube : Mgr l'Archevêque Adrian de l'Europe Centrale et Occidentale ; Mgr l'Evêque Nifon Ploiesteanul, Vicaire Patriarcal, le Secrétaire du Saint Synode, s'est réunie au Palais du Saint Synode du Monastère Antim de Bucarest, du 14 au 18 mars 1988, pour analyser la situation avec la délégation de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France, formée par : Mgr l'Evêque Germain de Saint-Denis, les PP. Maxime Jourdant et Marc-Antoine Costa de Beauregard, et M. le Dr Ghassan Azar ;



Les discussions ont suivi cet ordre du jour



1- Les liturgies byzantines traditionnelles et la liturgie du rite adopté par l'Evêché Orthodoxe Catholique de France.



2 - Le problème du respect des normes canoniques et traditionnelles concernant les prétentions de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France d'étendre sa juridiction en dehors de la France (organisation de paroisses, fondation de monastères, ordinations ecclésiales).



3 - La prétention de se nommer "l'Eglise Catholique Orthodoxe de France" et non "l'Evêché Orthodoxe Catholique de France" et ses implications ecclésiologiques. (Référence au Protocole de 1974 et aux documents postérieurs à l'entrée sous la juridiction du Patriarcat Roumain).



4 - Les raisons pour lesquelles n'ont pas été respectés les engagements assumés lors de l'entrée sous la juridiction du Patriarcat.



5 Aspects liés aux conceptions personnelles de l'Evêque Germain en matière de théologie et d'orientation pratique.



6 - Qu'est-ce qui a été fait par l'Evéché Orthodoxe Catholique de France pour entrer dans la communion des Eglises Orthodoxes ?



Suite aux discussions avec Mgr l'Evêque Germain et avec les membres de la délégation, ceux-ci s'engagent :



1. Quant aux problèmes de la vie liturgique du diocèse, à l'avenir:



- Nous nous engageons à célébrer en règle générale au moins un Dimanche par mois les Saintes Liturgies Orthodoxes byzantines traditionnelles.



- Nous chercherons à nous harmoniser avec les autres communautés orthodoxes en France en ce qui concerne le texte de la Sainte Liturgie byzantine.


- Nous renonçons définitivement à la "Synaxe diaconale"[3]



- Nous suivons les principes du sanctoral dans le calendrier orthodoxe.


- Nous respectons les règles canoniques orthodoxes concernant la confession et la sainte communion.



- Nous demandons périodiquement le Saint Chrême au Patriarcat Roumain, comme expression de notre dépendance juridictionnelle à l'égard de l'Eglise Orthodoxe Roumaine ; il sera utilisé lors du sacrement du baptême, pour la consécration des nouvelles églises, etc.



- Nous intensifierons nos relations avec l'Eglise Orthodoxe Roumaine, invitant des hiérarques, des professeurs de théologie, des prêtres, des moines, afin d'approfondir l'enseignement et les pratiques authentiques de la vie orthodoxe.



- Au moins une fois par année, l'Evêque se présentera au Patriarcat Roumain pour analyser la situation de la vie religieuse de son Diocèse.



2. En ce qui concerne les problèmes d'outre canonique de notre Diocèse, nous nous engageons à ce qui suit :



- L'organisation de toute paroisse en dehors des frontières françaises sera présentée à l'approbation du Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine.



- Quant aux paroisses déjà formées à l'extérieur de la France, leur situation sera soumise au Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine en vue d'une analyse et de la prise d'une décision.



- Le problème général d'organisation des nouvelles paroisses, celui de la formation et de l'ordination des prêtres et des diacres et celui de la discipline ecclésiastique feront l'objet de l'élaboration d'un règlement qui sera présenté à l'approbation du Saint Synode, dans un délai de six mois.



- On soumettra, à l'avenir, à Sa Béatitude le Patriarche de Roumanie et au Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine tout problème canonique, dogmatique, cultuel ou concernant les règles de la vie orthodoxe, qui dépasse la compétence de l'Evêque.



3. Concernant le problème de l'appellation du Diocèse nous nous engageons à ce qui suit :



- Tenant compte de la situation réelle actuelle, notre Diocèse sera appelé "Evêché Orthodoxe Catholique de France sous la juridiction du Patriarcat de Roumanie". En tant que tel, ce diocèse est tenu de respecter les règles canoniques et il jouit de l'autonomie administrative propre à un diocèse, conformément à la tradition orthodoxe.

4. Quant à l'observation des engagements pris dès l'entre sous la juridiction du Patriarcat Roumain, nous déclarons ce qui suit :



-Malgré notre bonne volonté et notre bonne foi, malgré nos efforts et certains progrès réels, nous n'avons pas pu tenir complètement nos engagements. Ceci était dû à notre faiblesse et à notre jeunesse : nous avons eu simultanément à croître organiquement comme orthodoxes et à rencontrer le monde d'aujourd'hui.

- Nous espérons que nos nouveaux efforts nous permettront de dépasser ce stade et de tenir nos engagements en parvenant à la pleine communion avec les différentes communautés orthodoxes en France.



5. Suite aux observations faites dans le passé à propos des conceptions personnelles de Mgr l'Evêque Germain en matière de théologie, et de ses prétendues implications dans telle ou telle association extra-ecclésiale (ésotériques, occultistes etc.) on a analysé tous les aspects du problème.



Mgr l'Evêque Germain a présenté les explications suivantes :


- Je réaffirme mon plein attachement à l'enseignement de la foi et à la pratique orthodoxes. Je suis déterminé à procéder de façon à infirmer dans toute la mesure du possible les accusations à mon encontre tant par mes actes que par nos publications. Je veillerai au contenu des éditions et des revues pour qu'elles contiennent les thèmes de la pensée orthodoxe traditionnelle ayant en vue leur orientation vers les préoccupations de l'Orthodoxie contemporaine. J'encouragerai par tous les moyens dont je dispose le clergé et les fidèles dans cette voie.

6. Concernant les relations avec les autres communautés orthodoxes : nous sommes conscients du fait que par certaines de nos erreurs nous n'avons pas réussi jusqu'à présent à convaincre tous nos frères de notre Orthodoxie.

- Nous assurons à nouveau aujourd'hui le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine de notre pleine adhésion à la doctrine et à la pratique orthodoxes. Nous demandons à nos frères orthodoxes de ne plus nous rejeter, d'accepter de parler avec nous et de travailler ensemble, afin que nous puissions jouir d'une pleine communion avec eux et voir notre Evêque siéger au sein du Comité inter-épiscopal orthodoxe de France. Nous espérons, qu'en nous tenant à ce qui vient d'être dit, nous aboutirons à ce but béni par Dieu.



Ce document sera publié et soumis au Saint Synode qui jugera de son application.

(Suivent le signatures des quatre évêques roumains et des quatre délégués français).

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23 avril 1988



VI - Lettre de l'Evêque Germain (en commentaire au texte précédent)



AUX CLERCS ET AUX FIDELES DE

L'EGLISE CATHOLIQUE ORTHODOXE DE FRANCE



Entre le 13 et le 19 mars 1988, une délégation, formée de deux clercs - lespèresMaxime Jourdant et Marc-Antoine Costa de Beauregard - et d'un laïc - le docteur Ghassan Azar - m'a accompagné à Bucarest auprès de Sa Béatitude notre patriarche Théoctist.



Invités pour examiner la vie de notre diocèse, sa relation avec l'Église de Roumanie et ses rapports avec les autres Eglises orthodoxes, nous avons été reçus par une Commission épiscopale bénie à cette intention par le patriarche. Cette Commission de quatre membres comportait le métropolite Nicolas du Banat, l'un de mes consécrateurs, l'archevêque Antim de Tomis, qui connut Monseigneur Jean, et le reçut au temps du patriarche Justinien, l'archevêque Adrien, notre père et frère roumain de Paris, et Monseigneur Nifon, secrétaire du Saint-Synode.



Après trois jours d'entretiens, entre la fête de Saint Benoît, au calendrier oriental, et la fête de saint Patrick, au calendrier occidental, on convint de produire et de signer le "Compte-rendu" des séances qui vous est communiqué, fidèlement, avec cette lettre. Le patriarche voulut bien nous recevoir pour mettre un terme à ces travaux, pour nous bénir, et pour nous recommander de nous conformer filialement à l'esprit du texte avant même sa soumission au Saint-Synode.



Connaissant votre attachement à la Foi et votre amour de l'Eglise orthodoxe, et conscient de la valeur de nos décisions réciproques pour la fortification de notre vie quotidienne et pour l'éducation de nos rapports avec les autres communautés orthodoxes, particulièrement en France, je vous fais le commentaire que voici :



La Commission épiscopale roumaine, avec la bénédiction du patriarche, a entendu placer le débat dans la perspective de l'existence quotidienne et des événements concrets. On a délibérément laissé de côté une discussion théologique et la question générale de l'ecclésiologie, sachant que nous sommes tous en accord sur ces sujets, accord qui a permis au Saint-Synode roumain de nous recevoir, en 1972, sous sa juridiction canonique.



Six chapitres ont été proposés à la discussion :



1. Le chapitre liturgique ;

2. Notre ordonnance canonique en France et à l'étranger ;

3. L'appellation ou "le nom" pour désigner notre Eglise ;

4. L'évaluation des engagements pris en 1972 et leur observation ;

5. Les accusations produites contre la doctrine et les actes de l'évêque ;

6. Notre faculté de convaincre ou non de notre orthodoxie les autres communautés orthodoxes en France.



Sans qu'il soit touché à nos Statuts canoniques et juridiques, pour stabiliser notre vie intérieure, pour en appeler à la bienveillance des autres Eglises orthodoxes, en gardant intacte notre action missionnaire en Occident chrétien, nous avons décidé d'accepter les propositions de la Commission synodale relatives à ces chapitres, et de les mettre en application avec bonne foi.



Nos engagements principaux se présentent ainsi :



1- Dans nos paroisses adultes et capables, c'est-à-dire celles qui ont dépassé le stade de la simple communauté de foi et de prière pour une trentaine de personnes, on célébrera la Liturgie byzantine, non seulement certains jours de férie, mais le dimanche une fois par mois.

Cette disposition, déjà largement appliquée, ne s'appliquera pas obligatoirement aux Temps préparatoires (Carêmes) de Noël et de Pâques, puisqu'en ces temps l'ancien rite des Gaules procure des textes et des offices exceptionnellement riches et aptes à communiquer la vie des Mystères, fruit de la tradition antique.



2 - On constituera une sorte de Code canonique interne, un règlement, pour préciser l'organisation des paroisses, la formation et le cadre de l'organisation des clercs, et les points utiles de la discipline ecclésiastique. Je note qu'un tel travail est commencé depuis quelque temps par notre Commission canonique.



Quant aux organisations paroissiales à l'étranger, certaines datant de plus de quarante années, on les gardera avec soin, et on examinera leur avenir, cas par cas, avec le Saint-Synode. Si une ordination ou l'organisation d'une paroisse devaient être faite à l'étranger, il conviendrait de les soumettre auparavant à l'approbation synodale.



3 - La dénomination pratique de l'Eglise sera maintenant celle de son organisation concrète de diocèse unique. Il y a lieu d'écrire ainsi :



"Evêché catholique orthodoxe de France

dans la juridiction du patriarcat de Roumanie
"



Cette dénomination ne fait pas de nous une diocèse roumain, ni un évêché de l'Eglise de Roumanie. Elle limite volontairement l'espace ecclésiastique afin d'en appeler auprès des autres organisations ecclésiastiques orthodoxes en France, et de discuter avec elles, de notre foi en général et de l'Eglise orthodoxe en Occident en particulier.



On comprendra peut-être combien cette disposition nous crucifie. Elle propose, en tous cas, de forger la personnalité de l'Eglise, par le dépouillement auquel elle oblige, et de proposer, en même temps, sa réalité à la charité des autres Eglises orthodoxes.



Cette problématique - celle de l'universalité de l'Eglise orthodoxe - est extrême à notre époque. Nous avons accepté d'y faire valoir notre part de responsabilité dans la décision précédente. Je vous demande à tous de vivre et de prier, en sorte que notre Dieu nous procure, avec cet acte, la fécondité escomptée.



4 - Certains engagements pris aux origines avec l'Eglise roumaine, tels que la fréquence de la célébration de la Liturgie byzantine, n'ont pu être entièrement respectés.

On a constaté notre bonne foi en ce domaine et, par ailleurs, l'impact de la situation religieuse et morale du monde contemporain dans lequel nous sommes apparus, et dans lequel nous grandissons. Cette situation morale et religieuse, héritée de plusieurs siècles de civilisation et de culture, nous contraint à des attitudes et actes missionnaires qui nous interdisent l'acquisition du profil commun et habitudinaire des Eglises orthodoxes. Ceci provoque des réflexes hostiles, bien que superficiels, d'autres communautés orthodoxes en France ou à l'étranger.



Nous sommes convenus d'en discuter avec ceux qui sont concernés.



5 - La doctrine et les actes de l'évêque ne sont pas mis en cause par l'épiscopat roumain. On a pris acte des accusations produites en ce domaine, discernant le but fréquent de ces allégations : "Chassez le pasteur, et le troupeau sera dispersé !"



Il est cependant un domaine important où une initiative peut être prise : celui des revues et publications. La Commission épiscopale a recommandé à l'évêque de veiller à la croissance de ces instruments privilégiés à la catéchèse orthodoxe.



6 - L'Eglise roumaine a vivement souhaité, et souhaite toujours, que l'évêque soit admis auprès du Comité inter-épiscopal orthodoxe en France, et que nos clercs et fidèles soient admis sans réticence, lorsque l'occasion s'en présente, à la vie sacramentelle des communautés dépendant du patriarcat œcuménique en France.

On peut et on veut croire que ce sont certaines de nos erreurs qui ont empêché de réaliser cette communion, et non pas la tradition canonique de l'Eglise grecque. Aussi présentons-nous la pétition finale du compte-rendu (ci-joint) auprès de l'Eglise roumaine et auprès des évêques du Comité inter-épiscopal orthodoxe en France et de leurs communautés, ce qui fait la conclusion de ma "Lettre ouverte en commentaire d'un document publié en juin 1979 par la revue SOP", à savoir :



"Puissent ces lignes servir à la paix, à l'union en esprit et en vérité, et ouvrir aussi un nouveau dialogue entre orthodoxes capables de se supporter fraternellement. Nous demandons instamment à nos amis alarmés de trouver eux-mêmes un peu de bienveillance et de sollicitude pour s'honorer de charité, c'est-à-dire pour voir que nous existons, au-delà et en-deça de nos qualités et de nos défauts. Car, comme eux, nous avons reçu la pensée du Christ."



Je prie tous nos clercs et nos fidèles d'apprécier, à travers le compte -rendu et à travers cette lettre, la tâche sacrée que nous avons librement acceptée. Je garde une immense reconnaissance à l'Eglise de Roumanie, en la personne de ses évêques, particulièrement des patriarches Justinien et Justin qui ont prophétiquement vu l'Orthodoxie occidentale,



et je communique ce document aux fins de la charité aux autres Eglises orthodoxes et à leurs organes d'information, afin qu'il soit clair que nous entendons faire de nos accords avec notre Eglise protectrice l'échelle qui nous permettra de déborder la muraille de l'hostilité et de l'indifférence pour gagner les cœurs, s'il est possible.



En vérité, le Christ est ressuscité !

X Germain







[1]. Document du 7 octobre 1987, qui précède.

[2]. Dans tous les documents de juin 1972, il est question d'Église catholique orthodoxe de France et non de "Diocèse catholique orthodoxe français".

[3]. Office de Vêpres ou Laudes présidé par un diacre qui distribue les Dons présanctifiés (dans le cas où il n'y a pas de prêtre pour célébrer la liturgie eucharistique).
Philarethe
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Message par Philarethe »

Le protocole auquel il est fait allusion ci-avant:






5 - PROTOCOLE RéSUMANT LES POURPARLERS

DE S.B. LE PATRIARCHE JUSTINIEN

AVEC S.E. L'éVêQUE GERMAIN DE SAINT-DENIS (21 février 1974)



LE PATRIARCAT ROUMAIN Bucarest, le 21 Février 1974

CHANCELLERIE DU SAINT-SYNODE (au Palais du Patriarcat)

N° 132 - CABINET



PROTOCOLE



résumant les pourparlers de Sa Béatitude le Patriarche
Justinian de l'Eglise Orthodoxe Roumaine, assisté par
Son Eminence l'Evêque Antonie Ploiesteanul, Vicaire
Patriarcal, avec Son Eminence l'Evêque Germain de Saint-Denis
de Paris, assisté par l'archiprêtre Ph. Laroche et le Dr. Ponsoye



Les pourparlers entre les susnommés ont eu lieu à la demande de Son Eminence l'Evêque Germain de Saint Denis et de ses compagnons[1] qui sont revêtus de qualités officielles dans le diocèse dirigé par Son Eminence Germain de Saint Denis, l'Archiprêtre Philippe Laroche étant chargé des relations extérieures, et le Dr. E. Ponsoye, étant président laïc de l'Association cultuelle, diocèse organisé canoniquement sous forme d'Evêché Catholique Orthodoxe de France.



I -Les principes de base de la réception dans la juridiction



Le Patriarcat Roumain a entendu accorder, à leur demande instante, une aide paternelle aux chrétiens orthodoxes de France groupés comme tels autour du prêtre Gilles Hardy, élu évêque, après avoir constaté l'orthodoxie de leur foi confessée par écrit et synthétisée dans les paroles : "Nous confessons ce que l'Eglise Orthodoxe Universelle confesse, et rejetons ce que l'Eglise Orthodoxe Universelle rejette".



Le Patriarcat Roumain a procédé à la réception de cet Evêché dans sa juridiction après avoir examiné et approuvé les Statuts de cet Evêché enregistrés officiellement à la Chancellerie du Saint-Synode, constatant en même temps qu'ils ont été approuvés et adoptés par l'Assemblée Générale Extraordinaire de l'Evêché Catholique Orthodoxe de France.



Le Patriarcat Roumain a procédé à la réception du prêtre Gilles Hardy dans le monachisme, cérémonie ayant eu lieu à Bucarest, le 29 Avril 1972. A cette occasion, on lui a donné le nom de GERMAIN. On a procédé ensuite à son sacre comme évêque, le 11 juin 1972, à Paris. Le Patriarcat Roumain a entendu faire tout cela dans l'esprit des relations traditionnelles d'amitié entre la Roumanie et la France et seulement après que l'Evêché Catholique Orthodoxe de France ait présenté l'accord écrit du Gouvernement Français concernant cette réception dans la juridiction roumaine.



Le Patriarcat Roumain a entendu accorder à cet Evêché une certaine autonomie. A ce sujet, on donne les précisions suivantes :



Comme expression de cette autonomie et par économie, on a accordé d'abord la permission qu'en cet Evêché on puisse officier alternativement les liturgies orthodoxes de rite byzantin et la liturgie dite de Saint Germain - ancienne liturgie des Gaules, dont la structure est identique à celle des liturgies de rite byzantin.

- Toujours comme expression de l'autonomie, on a permis l'autogestion de l'Evêché, le Patriarcat Roumain entendant ne pas exercer de contrôle sur les revenus et les dépenses de cet Evêché, ni d'assumer d'une façon quelconque d'obligations financières ou matérielles de quelque nature que ce soit, à l'égard de cet Evêché.

L'Evéché Catholique Orthodoxe de France devra tenir compte de ce qui suit Il reçoit le Saint Chrême du Patriarcat Roumain.



- Il ne pourra élire et consacrer des évêques sans l'approbation du Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine.



- Il ne pourra recevoir sous sa juridiction des paroisses en dehors de la France sans l'approbation du Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine.



- Il pourra faire partie de la Conférence Interépiscopale Orthodoxe en France avec l'approbation du Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine, dans les conditions établies par celui-ci, d'accord avec la Conférence mentionnée.



- Il pourra participer à certaines actions œcuméniques, localement ou dans le cadre des organisations œcuméniques internationales, mais toujours avec l'approbation du Patriarcat Roumain et dans les conditions qu'on établira chaque fois.



- Les relations avec des Eglises Orthodoxes Autocéphales, ou autonomes, nationales, de même qu'avec d'autres Eglises et dénominations chrétiennes ne dépasseront pas les limites des relations permises canoniquement aux Evêchés dépendants d'un Saint Synode. Ce sont des relations de courtoisie, sur le plan local.



Sur d'autres plans, de même qu'au sujet de l'engagement de dialogues théologiques et œcuméniques, l'Evêché Catholique Orthodoxe de France devra avoir toujours l'accord ou le mandat du Saint-Synode du Patriarcat Roumain.



- L'Evêché Catholique Orthodoxe de France devra cultiver de bonnes relations, en esprit fraternel et d'égalité, avec tous les orthodoxes de France membres d'Eparchies canoniques, de même qu'avec les autres cultes, en évitant le prosélytisme.


- Pour le reste - sauf les précisions qui viennent d'être données - l'Evêché Catholique Orthodoxe de France est autonome exactement de la façon dont canoniquement est autonome n'importe quel Evêché du Patriarcat Roumain et non pas d'une autre manière.


Il va donc de soi que le Patriarcat Roumain considère "L'Eglise Catholique Orthodoxe de France" comme un Evêché orthodoxe français dépendant canoniquement du Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine avec tout ce qu'implique traditionnellement et canoniquement le Statut d'Evêché.



Au sujet du titre ou du nom utilisé jusqu'à présent "d'Eglise Catholique Orthodoxe de France", nous constatons qu'il provoque des confusions et des difficultés dans les rapports des Eglises Orthodoxes. C'est pourquoi on établit que désormais on utilisera officiellement le titre "d'Evêché Orthodoxe Catholique de France", sous l'en-tête "Le Patriarcat Roumain", d'autant plus que dans les Statuts on emploie le titre d'évêché (diocèse), ou bien encore sous l'en-tête "l'Evêché Orthodoxe Catholique de France, sous la juridiction du Patriarcat Roumain".



D'ailleurs, le Patriarcat Roumain a entendu dès le début que dans le stade actuel il s'agisse d'un évêché sous la juridiction de l'Eglise Orthodoxe Roumaine et non pas encore d'une Eglise dans l'acception propre du terme, ni d'un évêché de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France, puisqu'une Eglise présuppose l'existence de plusieurs évêchés. C'est uniquement de cette façon que l'Evêché Orthodoxe Catholique de France existe dans les conditions actuelles, comme un Evêché canonique dans le cadre de l'Orthodoxie.


II - Qu'est-il arrivé depuis la réception sous la juridiction jusqu'à aujourd'hui ?

Nous constatons un développement positif de cet Evêché et une pratique fervente de la Foi orthodoxe. Mais, depuis la réception dans la juridiction de l'Eglise de Roumanie jusqu'à ce jour, les dirigeants de cet Evêché ont entrepris certaines actions et ont eu recours à certaines pratiques cultuelles discutables en face des engagements assumés à la réception dans la juridiction. Ainsi :



1- On constate une contradiction entre les Statuts juridiques et les Statuts canoniques, en ce qui concerne le titre du Chef de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France. Dans le Bulletin de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France, n° 1/1972, on dit qu'il s'agit d'un diocèse de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France, en le considérant comme "Eglise-sœur" de ce Patriarcat, ce qui s'oppose au principe de juridiction et à sa propre position canonique établie par le Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine.



2 - On constate que jusqu'à maintenant l'Evêque n'a pas réussi à être reçu dans la Conférence Interépiscopale Orthodoxe des Evêques de France. On constate aussi que la majorité des membres de la Conférence ont interdit la communion eucharistique aux clercs de l'Evêché orthodoxe catholique de France.



3 - On constate que l'Evêché orthodoxe catholique de France a entrepris certaines démarches officielles relatives aux intérêts du Patriarcat Roumain, sans le consulter au préalable.



4 - Ce qui vient d'être dit, se retrouve dans une lettre adressée au Ministre de l'Intérieur de la République Française, car dans cette lettre il y a des points avec lesquels le Patriarcat Roumain n'est pas d'accord, par exemple, les relations proposées entre l'Evêque de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France et l'Evêque roumain Dr. Teofil Ionescu et ses successeurs.



5 - L'Evêque a reçu sous sa juridiction quelques paroisses de l'Italie du Nord et du Sud appartenant à une autre juridiction canonique, en y créant un vicariat et projetant un autre. Nous savons qu'un des prêtres italiens qu'il a reçu sous sa juridiction, ne jouit pas d'une renommée honorable en Italie, chargé d'antécédents pénaux pour des raisons morales. Bien que le Patriarcat Roumain lui ait attiré par écrit l'attention de ne pas recevoir sous sa juridiction la paroisse de Montaner - Italie, pourtant Son Eminence n'a pas respecté les dispositions données par le Patriarcat.



6- On constate qu'on pratique encore le culte de quelques saints catholiques-romains d'après le Schisme ; on constate aussi qu'on pratique encore quoique rarement la synaxe diaconale ; on constate aussi que même si la confession se fait individuellement, on pratique aussi, en cas de force majeure, l'absolution générale suivie par la communion.



La conséquence de cette manière d'agir a procuré à l'Eglise Orthodoxe Roumaine des difficultés avec les Eglises Orthodoxes et avec les autres Confessions chrétiennes de l'Occident.



Quoique ces déviations s'opposent à l'esprit des engagements assumés et aux canons, toutefois le Patriarcat Roumain considère que les dirigeants de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France n'ont pas nourri d'intentions expresses dans ce sens et n'ont pas poursuivi les implications négatives des attitudes adoptées.



Mais le Patriarcat Roumain considère que cette situation ne peut plus continuer puisqu'elle menace l'existence canonique de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France et risque de mettre l'Eglise Orthodoxe Roumaine dans des situations indésirables avec les autres Eglises Orthodoxes et avec d'autres Eglises chrétiennes.



En conséquence, le Patriarcat Roumain, en raison de sa qualité d'autorité canonique supérieure, demande de façon expresse à l'Evêché Orthodoxe Catholique de France, dirigé par l'Evêque Germain de Saint Denis, ce qui suit :



- Qu'il prenne connaissance et se déclare d'accord avec toutes les précisions mentionnées dans ce Protocole ;



- Qu'il renonce immédiatement et en fait, en signant ce Protocole, au vicariat créé en Italie et aux paroisses qu'il a reçues sous sa juridiction sans l'approbation du Patriarcat Roumain. Qu'il fasse, à ce sujet, envoyer des lettres à ceux qui sont en cause et qu'il donne des déclarations à la presse locale italienne.



- Qu'il n'entreprenne plus de telles initiatives, en dehors de la France, sans l'approbation du Patriarcat Roumain.



- Qu'il modifie les Statuts juridiques, où le Chef de l'Evêché est appelé Evéque Primat.


- Qu'il ne modifie pas dans l'avenir les Statuts de l'Evêché sans l'approbation du Patriarcat Roumain.


- Qu'il tâche d'établir des liens avec les autres orthodoxes des autres juridictions en France.



L'Evêque dirigeant de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France est membre du Saint-Synode de l'Eglise Orthodoxe Roumaine, mais conformément à la décision du Saint-Synode, il n'est pas obligé de participer à toutes les séances du Saint-Synode, mais seulement lorsqu'il est invité et surtout lorsqu'on discute des problèmes de son Evêché.



III -Les engagements des dirigeants de l’Evêché Orthodoxe Catholique de France



A la suite des discussions qui ont mené à la clarification de tous les problèmes mentionnés dans les chapitres I et II du présent Protocole ;



Ayant pris connaissance des précisions données par Sa Béatitude le Patriarche Justinian sur la façon dont le Patriarcat Roumain entend exercer son autorité canonique sur l'Evêché Orthodoxe Catholique de France, sur les droits et les obligations canoniques qui reviennent à cet Evêché, ainsi que sur la manière dont il faut entendre l'autonomie dont on a parlé dans la Grammata d'installation ;



Les dirigeants de l'Evêché Orthodoxe Catholique de France présents à la discussion, à savoir : Son Eminence l'Evéque Germain de Saint Denis, l'archiprêtre Philippe Laroche et Monsieur le Dr Emmanuel Ponsoye, déclarent être d'accord avec tout ce qui a été mentionné dans le présent Protocole et s'engagent à agir désormais selon les normes précisées ici et de toute manière en conformité avec tout ce que les canons orthodoxes sur les Evêchés leur confèrent comme droits ou leur imposent comme obligations.


Ils se déclarent d'accord, de renoncer immédiatement aux juridictions établies en Italie et n'entreprendront désormais plus rien sans l'approbation du Patriarcat Roumain.



Conclusion



Le présent Protocole dressé en exemplaires originaux, en langue roumaine et française, et signé par tous ceux qui ont été présents aux discussions, demeure à usage interne et secret, le Patriarcat Roumain se réservant le droit de le faire publier si l'Evêché Orthodoxe Catholique de France ne respecte pas les engagements assumés après avoir eu des consultations sur les problèmes en litige avec les dirigeants de l'Evêché. L'inobservation des engagements entraînera aussi des mesures de reconsidération de la confiance accordée à l'Evêché Orthodoxe Catholique de France.



Nous espérons que les relations de charité entre l'Evêché Orthodoxe Catholique de France et le Patriarcat Orthodoxe Roumain croîtront normalement et par la grâce de Dieu.



Avons signé le présent Protocole :



X JUSTINIAN

Patriarche de Roumanie



GERMAIN DE SAINT DENIS ANTONIE PLOIESTEANUL

Evêque de l'Évêché Orthodoxe Evêque Vicaire Patriarcal

Catholique de France



Dr. EMMANUEL PONSOYE Archiprêtre PHILIPPE LAROCHE

Président laïc de l'Association cultuelle





[1]. Il y a là une erreur : la 'demande' (la convocation) est venue du Patriarcat pour, y est-il dit, examiner 'certains problèmes qui ont trait aux relations de l’Evêché catholique orthodoxe de France avec les autres évêchés orthodoxes qui se trouvent sur le territoire français'.
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