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crevieauxp
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Inscription : sam. 10 juil. 2004 19:46

Message par crevieauxp »

Cher Claude,

Je sais que la situation à Genève est différente, d'après ce qu'on m'en a dit, de celle prévalant ailleurs.

Il n'en demeure pas moins que le situation au synode a bien été celle décrite dans mon précédent message.

En effet depuis plusieurs années, des échos d'abord peu croyables étant donné leur invraissemblance nous parvinrent, paroissiens de Bruxelles, Harlem et Paris sur la main-mise progressive de Mark sur les rouages de la hiérarchie.

Lorsque que l'Archevêque Séraphim émit son désir de prendre sa retraite de la charge épiscopale du diocèse d'Europe occidentale, une majorité du clergé et des fidèles des paroisses d'Europe occidentale se mirent à redouter la désignation de l'évêque Ambroise connu pour ses amitiés avec l'archevêque Mark réputé partisan du rapprochemennt avec Moscou.

Ce dernier fut à l'origine, il y a plusieurs années, de rencontres à l'ordre du jour relativement précis avec des représentants du Patriarcat de Moscou (PM). Ces rencontres furent menées secrètement et à l'insu du synode qui, une fois découvertes, les condamna et intima à Mark de cesser tout contact avec Moscou.

La position de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières (EORHF) a toujours été de considérer que son but était de ne plus devoir exister: cela signifierait le retour de l'Eglise moscovite dans l'Eglise russe de toujours qui, pour continuer à exister, n'eut d'autre choix que de s'exiler.

Ce retour de Moscou au sein de la véritable Eglise a toujours été demandé, proclamé, pleuré par nos hiérarques qui ont sans cesse affirmé cette position naturellement généreuse à l'endroit de tous les pécheurs prêts à demander pardon pour leur infidélité à la sainte Eglise et disposés à se repentir.

Si cette dernière condition était respectée, des pourparlers d'union pouvaient commencer. Face à cette position théologiquement et moralement irréprochable, le PM a toujours considéré qu'il était possible de négocier avant une quelconque repentance.

La situation actuelle en est l'illustration la plus éloquente: l'EORHF sous Lavre n'a rien obtenu ni demandé comme repentance mais s'est empressée de courir à Moscou pour envisager une réunion avec le PM. Il est d'ailleurs patent que les partisans de Mgr Lavre se perdent en gesticulations et conjectures sémantiques les plus inédites pour expliquer ou justifier ce qu'ils acceptent maintenant et que le synode a toujours condamné, notamment le sergianisme.

Cette situation est typiquement ce que les plus paranoïaques d'entre nous redoutaient qu'il arrivât au fameux concile d'octobre 2001 qui vit désigner l'évêque Ambroise à la tête du diocèse d'Europe occidentale. La suite est tragique: les protestations obéissantes, respectueuses et réfléchies d'une part importante du clergé d'Europe occidentale et des fidèles n'eurent aucun écho digne de ce nom auprès du synode . Je précise qu'avant ce synode d'octobre, aucune des suppliques envoyée au synode ne fut considérée par ce dernier! Le verouillage était déjà opérationnel.

Une fois désigné, l'évêque Ambroise a dépensé beaucoup d'énergie à visiter ces paroisses pour s'y faire connaître et lever les réticenses des paroisses de son diocèse. On le vit, notamment à Bruxelles, s'imposer aux réunions paroisiales usant de son éloquence pour verrouiller celles-ci. Résultats: comme une bonne dizaine d'autres prêtres et diacres d'Europe occidentale, notre prêtre désservant dû apprendre son... défrocage, qu'il était expulsé de la maison qu'il occupait , lui et sa famille; tout ceci aboutit à une situation où le droit civil le dispute au droit canon devant les tribunaux civils belges. Sept procès sont en cours.

Au Canada, la situation ne vaut guère mieux. Lieu de résidence du Métropolite Vitaly, Mansonville vit deux tentatives d'enlèvements de ce dernier.

Que Monseigneur Ambroise soit apparu comme modérateur à Genève où vous dites que la majorité désirait Moscou est une chose, mais il en est une autre de m'avoir personnellement affirmé lors d'une de ces réunions paroissiales évoquées plus haut que "Jamais l'EORHF ne rejoindrait le PM".

Devant ma mine dubitative, il me demanda si quelque chose me dérangeait dans sa réponse. Lorsque je me permis de lui dire repectueusement que notre gène à Bruxelles, comme à Paris et ailleurs en Europe occidentale provenait de ce que nous connaissions ces amitiés avec l'archevêque Mark, que celui-ci avait été nomément mis en cause par Madame Kameneff, présidente de la société orthodoxe russe de Palestine (qui gère les biens de l'EORHF en Terre Sainte), il me répondit: "C'est de la diffamation".

Il faut préciser que ce rapport détaillait par le menu détail tous les éléments de fraude, de faux et usage de faux expliquant comment l'EORHF perdit une partie de ces biens là-bas au profit du PM, quand ce dernier ne fit pas usage de la violence par les police palestinienne interposée.

Des faits aussi graves qu'un enlèvement, une tentative réussie de faire passée pour réelle une démision, des procédures d'expulsion domicilaire, de non repect de procédure en terme de procès canonique intenté à Ambroise, une tentative de faire passer pour mentalement dément le métropolite, des retournements de position aussi brusques qu'incroyables de la part de presque tous les évêques du synode à la nouvelle donne moscovite constituent des éléments éloquents sur l'état d'esprit d'une structure ayant opéré un virage à 180°.

C'est ce que nous appelons la "Révolution d'Octobre 2001".

En Christ,

Philippe Crévieaux
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Cher Philippe,

Merci de nous avoir exposé votre point de vue d'une manière aussi détaillée.

Je tiens à souligner que vous montrez comment on peut défendre des positions fermes dans une polémique sans faire preuve de grossièreté, d'agressivité ni d'impolitesse. Si tout le monde avait fait comme vous, on aurait pu maintenir ce forum comme un espace de libre discussion non-conformiste pour l'Orthodoxie francophone. Malheureusement, certains ont confondu liberté d'expression et sabotage.

Pour venir au fond du sujet, il semble en effet qu'à Genève, Mgr Ambroise (Cantacuzène) a eu un rôle modérateur, surtout en expliquant à la paroisse qu'elle devait être solidaire du reste du diocèse.

Cependant, un point attire mon attention dans votre dernier message: vous parlez du non-respect des procédures dans un procès canonique intenté à Mgr Ambroise. Je n'ai jamais entendu parler de cette affaire. Pourriez-vous nous en dire plus?

Bien à vous.
Jeanne Saint Gilles
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Questions sur les ERHF

Message par Jeanne Saint Gilles »

Bonjour Philippe

Merci pour ce récits des affaires russes de l'ERHF.

Une question vient naturellement à l'esprit. Quand vous parlez d'enlèvements, tout le monde se demande comment est-ce possible? Et la justice?

J'ai vu effectivement sur le site rocie.org, un vieux monsieur qu'on semble pousser dans la voiture... Suite à ces photos, y a-t-il eu des plaintes pour séquestrations? Par ailleurs, sans vouloir sombrer dans le James Bond, comment ces enlèvements ont-ils pu échouer? Quel était leur but : interner Mgr Vitaly? Si oui, comment cela aurait-l été possible juridiquement car on ne peut pas interner n'importe comment?

Une dernière question : les fidèles de l'ERHF, comment se fait-il qu'ils ignorent ces faits à l'heure d'internet? Serait-ce qu'au sein de l'ERHF certains ne voient pas la différence avec Moscou... Ou qu'au fond comme partout, les gens vont à leur messe dominicale et ensuite se désintéresse des choses?
Jérusalem quand pourrai-je te voir?
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

A propos de nos querelles de juridictions, je me permets de reproduire une citation définitive d'un prêtre romano-catholique qui nous aime bien (au point d'avoir été pris pour un converti à l'Orthodoxie par un jésuite dans une lettre agressive au Messager orthodoxe voici un quart de siècle!), le père François Brune:

"Etonnamment divisés quand il s'agit de problèmes de juridiction, les orthodoxes se retrouvent à l'unisson pour proclamer la même foi. N'ayant rien ajouté à la Tradition, ils ne sont pas non plus acculés aux mêmes révisions." (Pour que l'homme devienne Dieu, p. 578.)

Ceci en complément au message que j'ai écrit à Gabriel avant-hier sur le fil "Pour une réponse orthodoxe aux besoins spirituels en Europe": des divisions, il y en a partout, parce que c'est dans la nature humaine déchue; mais, en revanche, tout le monde n'a pas gardé la Tradition reçue des Apôtres.
crevieauxp
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vous parlez du non-respect des procédures dans un procès can

Message par crevieauxp »

S.E. l'Archevêque LAVR
Le 16/29 décembre 2000 Secrétaire du Saint Synode

copies à :

S.E. le Métropolite VITALY
Tous les Evêques de l'EORHF

(les passages en majuscules sont en italique dans l'original)

Eminentissime Seigneur,
Bénissez,

Nous avons bien reçu, transmise par Mgr Varnava, votre lettre du 28-XI/11-XII 2000 en réponse à notre APPEL AU JUGEMENT D'UN COLLèGE D'EVêQUES et vous en remercions.

Nous comprenons parfaitement que si notre plainte n'est pas fondée, l'obéissance à la décision du Concile Episcopal s'impose pleinement. Nous prenons acte que vous nous demandez de préciser ce que nous imputons à Mgr Ambroise pour les 4 points respectivement cités dans notre APPEL. Il s'agit des faits suivants:
- La concélébration (la fondation d'une église) de Mgr Ambroise, en juin 1995, avec celui qui est un des idéologues majeur de la pan-hérésie de l'oecuménisme au sein du monde orthodoxe, le tristement célèbre métropolite Damaskinos de Chambésy, du Patriarcat de Constantinople, et avec le métropolite Séraphim (Joanta) du Patriarcat de Roumanie.
- Au moins dès février 1994, Mgr Ambroise savait que le père Paul Tzvetkoff concélébrait avec le clergé et l'épiscopat soviétique et qu'il entretenait - tout comme lui-même d'ailleurs - des relations régulières avec le clergé du Patriarcat. Pourtant, dans son document récent adressé aux paroissiens de Genève, intitulé LA PARTICIPATION AU MENSONGE, il présente le père Paul comme quelqu'un à qui "il faisait plus confiance qu'à lui-même" et dont l'acte lui-même aurait soi-disant porté "un des coups les plus rudes de sa vie".
- En septembre 2000, en l'Eglise-Mémorial de Bruxelles, Mgr Ambroise a suscité un scandale parmi les paroissiens lors d'une réunion publique en affirmant avec toute son autorité épiscopale des thèses qu'il savait être éminemment fausses et a fait ainsi avorter une réunion pourtant décisive pour le devenir juridique de la paroisse. Puis il a présenté comme une négligence imputable à la paroisse le fait que cette réunion n'ait pas abouti.
- Sans concertation avec le clergé du diocèse, Mgr Ambroise installe en avril 1998 un prêtre EULOGIEN dans la paroisse du Christ-Sauveur de Strasbourg puis, devant les scandales de ce "hiéromoine", sa tentative ouverte de faire passer la paroisse dans la juridiction de la rue Daru, le passage autoritaire de la paroisse au nouveau calendrier, il reste totalement sourd aux protestations réintérés de nos fidèles et à leurs demandes d'aide.

En dépit du bon sens, Mgr Ambroise annule après coup des décisions d'une Assemblée paroissiale à Bruxelles de décembre 1999, à laquelle il a pourtant lui-même participé sans émettre de critique, et dissout le Conseil paroissial.

Ce ne sont là que quelques faits précis que nous exposons brièvement en réponse à votre demande. Ces faits ne vous paraissent-ils pas, Monseigneur, de nature, d'une part à légitimer notre refus d'admettre Mgr Ambroise en qualité d'Evêque diocésain et, par ailleurs, si besoin est, à motiver un Jugement des Evêques?

Dans notre APPEL du 16/29 novembre 2000, nous avons dressé un "acte d'accusation" (nos différentes plaintes) en disant par avance que, conformément aux canons, nous étions évidemment prêts à présenter les preuves lors de notre comparution devant l'Assemblée des Evêques. Voir le canon 6 du II°C.OE. ci-dessous: ... MAIS SI DES PERSONES QUI NE SONT NI HERETIQUES, NI EXCOMMUNIEES...CROIENT AVOIR A SE PLAINDRE DE L'EVEQUE DANS LES CHOSES DE L'EGLISE, LE SAINT CONCILE LEUR ORDONNE DE SOUMETTRE
- D'ABORD CES PLAINTES AU JUGEMENT DES EVEQUES DE LA PROVINCE
- ET DE PROUVER PAR DEVANT EUX LES ACCUSATIONS PORTEES CONTRE L'EVEQUE INCRIMINE...

Bien que cela soit aujourd'hui secondaire, nous tenons à relever que contrairement à ce que vous affirmez dans votre lettre qu'aucune opposition à la consécration épiscopale de l'archiprêtre Pierre Cantacuzène n'avait été produite, en réalité, une lettre de mise en garde avait été envoyée le 6/19 août 1993 par l'archiprêtre Michel de Castelbajac. Toutefois, notre opposition actuelle à la nomination de Mgr Ambroise à la tête du diocèse d'Europe occidentale repose sur des faits relatifs à son comportement épiscopal.

Puisqu'il est fait mention à deux reprises de notre regretté archevêque Antony, il est évident que cette consécration avait été faite à sa demande (aurait-on pu, d'ailleurs, passer outre son avis?). Toutefois il convient de signaler deux choses:
- celui que Mgr Antony voulait voir lui succéder était l'archiprêtre Igor Doulgoff comme pouvant être unanimement accepté par tout le clergé et comme tenant de la mémoire "hors-frontières". Mgr Séraphime n'a finalement accepté ce ministère, qu'il considérait au-dessus de ses forces, que s'il était secondé dans cette tâche par un évêque plus jeune et plus valide pouvant régulièrement visiter les paroisses de notre vaste diocèse, ce qui à l'époque était le cas du père Pierre Cantacuzène.
- il est par ailleurs notoire que, bien avant la maladie de Mgr Antony, la candidature à l'épiscopat du père Pierre Cantacuzène en tant que son vicaire avait été à plusieurs reprises évoquée et à chaque fois repoussée par Mgr Antony lui-même qui comprenait parfaitement qu'elle ne pourrait pas être reçue par tous.

Notre refus de Mgr Ambroise est qualifié de "révolte" (BOUNT) contre une décision conciliaire. Le passé "hors-frontières" de chacun des signataires de l'APPEL devrait pourtant témoigner auprès de notre épiscopat de notre fidélité absolue et de notre appartenance consciente à notre Eglise. C'est pourquoi nous ne pouvons accepter ce qualificatif que nous jugeons infamant et sommes contraints de rappeler une fois de plus qu'il y a maintenant 16 mois, pour la fête du saint Tsar-Martyr à Villemoisson, nous vous avons remis en mains propres, alors que vous étiez spécialement mandaté par le synode, un document circonstancié par lequel nous refusions par avance une éventuelle nomination de Mgr Ambroise. Il ne s'agissait pas pour nous d'exprimer une quelconque préférence, mais bien d'exposer un réel cas de conscience. Nous pensions, semble-t-il à tort, avoir été mal compris. Sans doute, aurions-nous du être plus explicites dans notre motivation, mais nous ne pensions pas alors qu'il nous faudrait en arriver à étaler les comportements fautifs d'un évêque de notre Eglise. Mais aujourd'hui, nous nous interrogeons: pourquoi un tel refus persistant d'entendre la douleur de nos âmes et le cri de nos conciences? Pourquoi briser la conscience, et donc la force morale nécessaire aux prêtres dans leur travail pastoral - le soin des âmes qui leur ont été confiées par notre bien-aimé archevêque Antony? Jusqu'à présent, la seule réponse qui nous ait été faite est que nous devions nous soumettre de façon inconditionnelle à une décision que nous savons inacceptable et néfaste pour la vie ecclésiale. Dans ces conditions, la nomination de Mgr Ambroise apparaît comme une provocation incompréhensble à l'égard de la grande majorité du diocèse.

C'est pourquoi nous persistons à croire que ce qui semble, aux yeux du Pouvoir Ecclésial, être une inadmissible insubordination a pour origine un traitement incorrect par le Concile de la question relative à la nomination de l'évêque diocésain pour l'Europe occidentale. En effet, l'oukase conciliaire N°53/38/75 du 12/25 octobre 2000 statuant sur le devenir de notre diocèse, stipule : "APRES UNE DISCUSSION APPROFONDIE DE CETTE QUESTION, LE CONCILE EPISCOPAL DECIDE:" or, nous savons qu'une des pièces essentielles - notre document officiel du 4/17 juillet 1999 - n'a pas été lue davant l'Assemblée des évêques, tout comme n'ont pas été évoqués d'autres documents, comme celui émanant de la paroisse de Bruxelles portant 84 signatures de paroissiens, notre ADRESSE au Concile concernant l'affaire de la cathédrale de Genève, signée par 24 membres du clergé, et d'autres réactions du diocèse allant dans le même sens. Cela explique que la majorité des évêques, ignorant les objections graves que nous formulions, a pris sa décision dans l'ignorance d'une part essentielle des éléments en se fondant sur le sentiment vague qu'il convenait de nommer l'évêque "QUI ETAIT DANS LE DIOCESE ET QUI AVAIT ETE ELU EN SON TEMPS SUR LA RECOMMANDATION DE L'ARCHEVEQUE ANTONY", ainsi qu'il est dit dans la lettre que vous nous adressez.

Nous comprenons la gravité de notre démarche, c'est pourquoi nous y sommes préparés avec le plus grand sérieux, ce qui fait que nous avons constitué un dossier complet et volumineux pour étayer nos graves accusations. Outre le fait que la reproduction de ce dossier et son expédition à tous les évêques représentent un travail et un coût considérables, certains documents, pour être compris, doivent être commentés c'est pourquoi nous pensions, conformément au canon 6 du II° C.OE., les présenter devant le Collège épiscopal qui aurait à en juger.

Nous notons enfin que cette affaire prend une ampleur qu'elle aurait pu ne jamais prendre et nous le regrettons profondément. Peut-être est-il encore temps d'arrêter le processus qui s'est mis en marche? Nous vous prions de croire que nous sommes tout autant soucieux que l'ensemble des évêques de la nécessaire unité de notre Eglise, de l'amour mutuel de ses membres et que nous sommes conscients de la nocivité des tendances schismatiques. Vous noterez d'ailleurs que nous nous sommes formellement abstenus de rendre public ce document ainsi que les preuves dont nous disposons dans le souci d'éviter un scandale qui éclabousse notre Eglise.

Nous sommes plus que jamais convaincus que dans les temps difficiles que nous vivons, nous avons tous besoin, et le peuple russe en particulier, d'une Eglise Russe Hors-Frontières qui soit ce héraut intrépide de la Vérité qu'elle a toujours été durant près de 80 ans. Nous sommes par ailleurs conscients des risques que nous encourons, mais nous aimerions savoir ce que pourrait penser notre regretté archevêque Antony lorsque, à propos de certains qui furent ses proches, fidèles et estimés collaborateurs est évoquée l'éventualité d'une excommunication. Est-il juste, Monseigneur, de parler dans votre lettre de premier avertissement avant sanction conformément au canon 31 des Saints Apôtres, alors même que notre plainte n'a pas encore été examinée et que, suivant vos propos, elle pourrait faire l'objet d'un jugement canonique avant lequel toute mise en demeure est prématurée.

Nous ne cherchons pas à faire coûte que coûte condamner Mgr Ambroise, mais simplement, vu l'incohérence de ses agissements, à empêcher qu'il soit en charge d'un diocèse - le nôtre -, alors qu'il pourrait, comme évêque vicaire, rester sous le contrôle d'un Evêque responsable.

Nous vous prions de bien vouloir examiner avec patience et amour tous les éléments de cette douloureuse affaire et de nous indiquer la démarche à suivre pour la résoudre.


Nous vous demandons, Monseigneur, votre bénédiction épiscopale et vos saintes prières.

Le 16/29 décembre 2000
Saint prophète Aggée





(suivent les signatures de 12 membres du clergé d'Europe occidentale)




[/i]
Vasso
Messages : 12
Inscription : mer. 15 sept. 2004 17:26

Re: Suite : les juridictions non canoniques

Message par Vasso »

Geoffroy le Bouillonnant a écrit : Autre inconvénient à rester à s'opposer de l'intérieur : tant que vous êtes à l'intérieur, vous cautionnez implicitement ce qui se fait. A moins que l'on ne crée des courants comme dans l'UMP.
Permettez-moi de vous donner ma réponse personnelle en tant que "vieil" orthodoxe (je suis issu en partie d'une famille d'immigrés russes et j'ai commencé une vie orthodoxe active il y a vingt ans, avec des hauts et des bas).

Mon point de vue, donc: tant que l'Eglise officielle, patriarcale, nous donnera des pasteurs de la stature des pères Sophrony de Maldon, Porphyrios de Milessi ou Païssios de l'Athos, je me dis que l'œcuménisme et autres "vents" dans l'air du temps ne touchent pas à l'essentiel.

Cherchez ce cœur vivant, priez pour être guidé par un bon conseiller (attention à l'orgueil qui peut vous aveugler lorsque vous le rencontrerez!) et, en attendant, je vous recommande de lire Les Miettes du Festin du saint évêque Ignace Briantchaninov.

Que la Toute-Sainte Mère de Dieu vous garde dans toutes vos voies! +
Verrouillé