décret du 16 juin 1936 N°75 du Métropolite Serge de Moscou

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pascal
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Inscription : mar. 22 juin 2004 15:59

décret du 16 juin 1936 N°75 du Métropolite Serge de Moscou

Message par pascal »

bonjour à tous,

j'aimerai qu'un esprit bienveillant sur ce forum me communique l'intégralité du décret du 16 juin 1936 du Métropolite Serge de Moscou, qui pose, me semble-t-il, les jalons de l'Eglise orthodoxe occidentale de rite occidental.

pour ma part je n'en possède que des extraits qui se retrouvent dans l'ouvrage "la divine contradiction" de Vincent Bourne, où il est fait référence à un ouvrage qui le reprendrait in extenso: "la queste de vérité d'Irénée Winnaert" que je ne possède pas.

je veux bien vous livrer une reproduction des extraits dont je dispose pour ceux que ça intéresse, mais ce ne sont que des extraits, où sont insérés des commentaires entre parenthèses dont j'ignore si elle sont de l'auteur de l'ouvrage ou de l'auteur du décret.

merci.
Jean-Louis Palierne
Messages : 1044
Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02

Message par Jean-Louis Palierne »

Les archives de l'ÉCOF sont entourées d'un lourd secret, et pourraient probablement fournir quelques informations intéressantes. Le livre de "Vincent Bourne" (en réalité c'était mme Winnaert) contient probablement quelques "interprétations personnelles" (je parle prudemment).

Vous parlez du décret du patriarche Serge, mais il en serait de même pour lettres envoyées par le saint Archevêque Jean Maximovitch à Evgraf Kovalevsky (qui n'avait été consacré que comme son auxiliaire pour san Francisco.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
pascal
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Inscription : mar. 22 juin 2004 15:59

Message par pascal »

donc en gros je me débrouille...

merci!
Antoine
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Inscription : mer. 18 juin 2003 22:05

Message par Antoine »

En gros , oui si personne d'entre nous n'a ce texte. Sinon nous vous le communiquerions bien volontiers.
Mais demandez-le à l'écof ils l'ont sûrement et publiez-le sur le forum, ça nous intéresse aussi.
Claude le Liseur
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Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

"Décret du patriarcat de Moscou (16 juin 1936)
(traduit du russe)

A Son Eminence Eleuthère, métropolite de Vilno et de Lithuanie, exarque de l'Eglise russe en Europe occidentale.

Ayant lu:

Le rapport de la Confrérie Saint-Photius (Paris) du 9 / 22 avril 1936, n° 13, nous faisant part, entre autres, d'une lettre officielle, datée du 18 mars 1936, par laquelle l'évêque Winnaert, chef de l'Eglise catholique-évangélique, s'adresse à la Confrérie en la priant d'entreprendre les démarches nécessaires pour l'union de sa communauté à l'Eglise orthodoxe et, avant tout, de solliciter auprès du Patriarcat de Moscou les dispositions sur cette question. Le mémorandum de Mgr Winnaert, joint au rapport, nous apprend que Mgr Winnaert est né en 1880, dans le nord de la France, qu'il fut baptisé et confirmé dans l'Eglise catholique romaine, qu'il étudia la théologie à l'Université catholique de Lille de 1899 à 1905 et qu'il fut ordonné prêtre en 1905. En 1918, pour des motifs de conscience, il se détacha du catholicisme romain, tout en continuant à officier comme prêtre catholique pour quelques-unes de ses ouailles dans une église mise à sa disposition par l'évêque anglican Bury. En 1921, autorisé par l'archevêque vieux-catholique d'Utrecht, il officie à l'église Saint-Denis. En 1922, à la suite de divergences d'opinion, L.Ch. Winnaert se sépara de l'archevêché d'Utrecht. Ayant formé une communauté ecclésiastique indépendante (Eglise catholique évangélique), il fut élu évêque par ses adhérents. Suivant les conseils de l'évêque Bury, il a voulu chercher une consécration épiscopale dont la validité serait reconnue par l'Eglise romaine. A cet effet, il s'adressa à Wedgewood, évêque de l'Eglise catholique-libérale, dont la succession remonte par Matthew à l'archevêque Gul. L.C.Winnaert fut consacré évêque par Wedegewood, à Londres, en 1922. En 1930, Mgr Winnaert se maria, tout en étant évêque, suivant la pratique admise chez les anglicans et autres groupes ecclésisastiques non romains d'Occident. Aujourd'hui Mgr Winnaert a sous sa juridiction six prêtres (probablement ordonnés par lui) et un diacre, des paroisses à Paris, Rouen, Bruxelles, en Hollande et à Rome. Le nombre des fidèles ne dépasse pas mille cinq cents. Dans la confession de foi, le mémorandum reproduit la formule vieille-catholique: l'enseignement de l'Eglise ancienne non séparée, formulé par le Synode de Nicée-Constantinople et les canons des sept conciles oecuméniques. L'Eglise catholique-évangélique accepte les règlements et traditions orthodoxes concernant la hiérarchie, les sacrements, le culte de la Mère de Dieu, des saints et des images. Elle rejette les innovations romaines (entre autres l'introduction du "Filioque" dans le Symbole de foi) et adhère sans réserve à l'Encyclique des patriarches d'Occident de 1848. Contrairement aux protestants, l'Eglise catholique-évangélique reconnaît l'autorité de l'Eglise dans l'interprétation des Saintes Ecritures ainsi que la Tradition comme manifestation de la foi de l'Eglise. Elle condamne tout ce qui ne peut être concilié avec le christianisme dans les courants actuels de l'occultisme, théosophie, anthroposophie, etc. (sans doute pour mieux se distinguer de l'Eglise catholique-libérale déviée vers l'occultisme). L'office se fait en langue française et relève de la tradition liturgique de l'Occident par son ordonnance aussi bien que par ses apparences (ornements de l'Eglise, disposition du sanctuaire, vêtements, cierges). Les textes liturgiques sont empruntés à l'Eglise romaine, mais dûment adaptés. En tout cela, l'Eglise catholique-évangélique, comme il est naturel en France, s'inspire plutôt de la tradition gallicane enracinée dans la tradition orthodoxe de ce pays (saint Irénée et l'Eglise de Lyon) que des coutumes romaines d'aujourd'hui. En particulier, la liturgie est une adaptation de la messe latine avec les changements suivants: a) l'épiclèse est conservée comme dans la messe latine, avant les paroles de Notre Seigneur, mais elle est précisée et renforcée par une prière spéciale au Saint-Esprit qui est invoqué pour bénir et sanctifier l'offrande; b) les saints sacrements sont conférés sous les deux espèces; c) le symbole de la foi est chanté sans le "Filioque"; d) les litanies, supprimées dans la messe latine, sont rétablies.

En 1932, Mgr Winnaert présenta son mémorandum au patriarcat de Constantinople. Ne recevant pas de réponse, il envoya une lettre en 1934, et, en 1935, chargea le hiéromoine G. (Lev Gillet? - NdL) , qui partait pour l'Orient, de négociations personnelles à Constantinople. Le métropolite Gennadios proposa verbalement les conditions suivantes pour la réception de Mgr Winnaert avec sa communauté: les fidèles seraient reçus sans formalités, le rite occidental serait conservé, les prêtres et diacres ordonnés par Mgr Winnaert seraient réordonnés pour officier dans les paroisses nouvellement réunies, le sacerdoce de Mgr Winnaert serait reconnu malgé le mariage contracté après l'ordination; quant à la question de sa consécration épiscopale, elle serait étudiée ultérieurement à un terme indéfini. En attendant la solution du Patriarcat sur ce point, Mgr Winnaert devrait s'abstenir de célébrer la liturgie non seulement épiscopale mais sacerdotale; il pourrait toutefois prêcher et célébrer quelques offices secondaires. Bien qu'à contre-coeur, Mgr Winnaert accepta ces conditions. Cependant, il a attendu en vain une confirmation écrite et officielle de ces paroles. Ne recevant aucune réponse du Patriarcat, le 18 mars 1936, Mgr Winnaert s'adressa, comme il a été dit ci-dessus, à la Confrérie Saint-Photius.

(Suit une suite de justifications des décisions prises par le métropolite Serge, dont il ne me semble utile, en cette heure tardive et parce que je ne peux pas consacrer encore deux heures à la saisie du texte, que de reproduire la note liminaire:)

1. Le Patriarcat de Moscou, en donnant sa décision à propos de Mgr Winnaert et de ses communautés, ne peut pas dépasser le ressort limité de l'Eglise de Russie, c'est-à-dire de l'une des Eglises locales. Cette condition limite et rétrécit en quelque sens l'oeuvre entreprise, la réduisant pour le Patriarcat à une réception de postulants dans le sein de l'Eglise locale de Russie, dans la juridiction du Patriarcat de Moscou. Cela nous laisse d'un côté une certaine liberté d'action, mais d'autre part, nous oblige à suivre dans nos agissements vis-à-vis de Mgr Winnaert les règles et dispositions en vigueur dans notre Eglise locale, sans pouvoir accorder aux postulants des privilèges qui exigeraient le consentement conciliaire de toutes les Eglises locales.

(...)

Par l'arrêté du 16 juin 1936, n° 75,

On a décidé:

"De reconnaître la réception de Mgr Winnaert et de sa communauté dans l'unité de la Sainte Eglise orthodoxe aux conditions suivantes:

1. Nous pouvons seulement recevoir Mgr Winnaert en dignité de prêtre, auquel grade il peut être reçu en communion conformément aux règles en vigueur dans l'Eglise russe, à la condition de la dissolution de son mariage et sans espoir d'atteindre le grade épiscopal. Après quoi, Mgr Winnaert, élevé à la dignité d'archiprêtre et d'archimandrite, pourra gouverner sa communauté nouvellement réunie à l'Eglise à titre d'administrateur, sous la juridiction épiscopale de l'exarque de l'Eglise russe en Europe.

2. Le clergé et les fidèles de la communauté, ayant reçu la confirmation ou l'onction par le saint chrême, doivent être réunis par le troisième ordre (par le sacrement de la pénitence), ceux qui n'ont pas été confirmés doivent être reçus par le deuxième ordre (par l'onction). Pour entrer dans le clergé orthodoxe, les membres du clergé doivent être réordonnés par un évêque orthodoxe. Les ecclésiastiques possédant l'ordination reconnue par l'Eglise russe pourront, à défaut d'autres obstacles, être reçus en leur dignité.

3. La communauté devra suivre fidèlement l'enseignement de l'Eglise orthodoxe. A cette fin, les prêtres de la communauté devront bien étudier les dogmes de la foi orthodoxe avec l'aide de quelque Compendium admis par l'Eglise orthodoxe (cours de dogmatique, catéchisme, exposé de la foi orthodoxe, confession, etc.) Dans les cas douteux, ils devront s'adresser à l'évêque gouvernant et suivre ses indications.

4. Dans ses offices, ainsi qu'en général dans tout le caractère extérieur du culte, la communauté pourra conserver le rite occidental qu'elle pratique; toutefois, les textes des offices devront être expurgés au fur et à mesure des expressions et pensées qui seraient inadmissibles pour l'Orthodoxie.

5. La communauté adoptera dans son calendrier tous les saints canonisés par l'Eglise d'Orient, et surtout gardera ceux d'entre les saints occidentaux qui ont été canonisés avant la séparation de Rome de l'Eglise orthodoxe.

6. Dans la liturgie, il est indispensable: a) de ne faire usage que de pain levé; b) de placer l'épiclèse non pas avant mais après les paroles de notre Seigneur, afin d'éviter tout malentendu à propos du moment de la transsubstantiation; c) de conférer la sainte communion aux laïcs sous les deux espèces en commun, à l'aide de la cuiller; d) en signe d'unité canonique avec le diocèse, la liturgie devra être célébrée sur un antimension consacré et délivré par l'évêque gouvernant.

7. Le baptême devra s'effectuer préalablement par trois immersions et, à titre d'exception, par l'ablution ou aspersion. Dans la confirmation, on utilisera le saint chrême délivré par l'évêque. Dans l'administration des saintes huiles, on soulignera son vrai caractère, non seulement d'extrême onction, mais aussi de guérison du corps et de l'âme du malade.

8. Mgr Winnaert et tous ceux qui désirent la réunion devront présenter leur déclaration personnelle ou de la part des paroisses ou des groupes à l'exarque de l'Eglise russe, S.E. le métropolite Eleuthère. Si le métropolite ne peut venir lui-même, qu'il daigne déléguer pour l'accomplissement du rite de la réception quelqu'un de son clergé capable d'officier en langue française. Le rite de la réception pourra s'effectuer dans une église orthodoxe ou dans celle de la communauté qui doit être réunie.

9. Les paroisses réunies à l'Eglise orthodoxe, se servant du rite occidental, seront désignées comme "EGLISE ORTHODOXE OCCIDENTALE".

10. Les candidats au sacerdoce, diaconat et clergé mineur pour les paroisses orthodoxes occidentales devront être contrôlés, comme de règle, du point de vue des obstacles canoniques; leurs connaissances théologiques et canoniques seront aussi examinées. Lors de l'ordination, ils revêtiront les vêtements liturgiques occidentaux. Ultérieurement, s'ils prennent part aux offices orthodoxes du rite oriental, ils pourront revêtir indifféremment les vêtements orientaux ou occidentaux. De même, le clergé orthodoxe oriental prenant part aux offices orthodoxes occidentaux.

11. En tout le reste, la présente oeuvre de réunion et d'organisation ecclésiastique des Eglises orthodoxes occidentales est confiée à la sollicitude et aux dispositions épiscopales du métropolite de Lithuanie, évêque diocésain des paroisses de l'Eglise de Moscou en Europe.

Auquel sujet, le présent décret est adressé à l'éminent métropolite de Lithuanie comme règlement, ainsi qu'aux autres hiérarques comme information.

16 juin 1936, N° 1249

Locum tenens du patriarche:

SERGE, métropolite de Moscou.

Secrétaire général du Patriarcat de Moscou:

Archiprêtre Alexandre Lébédev"


Remarques de ma part: j'ai saisi ici le texte reproduit aux pages 395-400 du livre de Maxime Kovalevsky, Orthodoxie et Occident, L'Ancre, Suresnes 1994. Etant donné le temps que consomme ce travail, je me suis dispensé de reproduire la page 397 et le haut de la page 398 pour me concentrer sur l'état de fait (pages 395-396) et le dispositif (pages 398-400). Aucune reproduction du texte original russe n'est fournie, et, de toute façon, je ne peux vérifier que les traductions faites à partir de l'allemand, de l'anglais, du latin, du roumain et du grec moderne (vous vous souvenez que j'avais soumis à la correction de M. Jean-Louis Palierne la seule traduction que j'ai faite à partir de la katharevoussa sur ce forum). Je ne suis donc absolument pas responsable de cette traduction française, qui contient très manifestement quelques erreurs, au moins d'inattention (le "Synode de Nicée-Constantinople" au lieu du "Symbole", "l'Encyclique des patriarches d'Occident" au lieu "d'Orient"), et qui émane exclusivement de l'ECOF.
pascal
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Inscription : mar. 22 juin 2004 15:59

Message par pascal »

merci à vous lecteur claude, pour le temps passé à la saisie de ce long texte...

pour les questions de traduction, c'est effectivement toujours un problème quand on ne possède pas la version originale, quoiqu'il en soit votre "versions" reprend les mêmes éléments entre parenthèses que dans la version abrégée dont je parlais en début de "fil", il semble donc qu'ils fassent partie du décret en tant que tel...

pascal,
pécheur
Volodimir
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Message par Volodimir »

Les archives de l'Ecof sont assez facilement accessibles, il suffit d'en faire la demande à leur évêché rue friand, dans le 13ème, certaines ont été exposées il y a je crois un an et vont l'être de nouveau à la mairie du 13ème.

J'en ai personnellement vu un certain nombre, ainsi que des photos, courriers, les grammata, minutes des réunions à Bucarest, un courrier en français de l'Archevêque Jean Maximovitch...

Tout est, selon mon analyse, rigoureusement conforme à ce que l'Ecof annonce dans ses statuts et publications.

Ainsi, pour la fondation canonique par le Synode Roumain d'une Eglise locale, de tradition française, dotée d'autonomie, il suffit de voir la cassett e vidéo du sacre de l'évêque Germain, et entendre les allocutions en excellent français des évêques Théophile Ionescu et Nicolat de Banat: sans équivoque possible!

La légitimité de l'intervention d'une Eglise locale autre que Constantinople, la problématique de la diaspora, ces points font débats; personnellement je trouve le point de vue de Jean-Louis Palierne très interessant sur la nature de l'Eglise locale qui devrait exister en France, et le manque réel d'aide canonique des Eglises-Mères, dont Constantinople et Moscou, dans l'engendrement d'une véritable orthodoxie française (bien que je ne me sente pas de remplacer le Trebnik par l'Euchologe, fusse t'il qu'une traduction en russe de l'usage grec!).

Les problèmes de discipline canonique qui empoisonnent l'Ecof sont un autre sujet, bien que lié, car avec un seul évêque, coupé de la sobornost et les fidèles privés de la tradition vivante dans les pays orthodoxes, comment éviter l'asphyxie ?
Jean-Louis Palierne
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Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02

Message par Jean-Louis Palierne »

En ce qui concerne l’ÉCOF, il est probable que les deux fractions qui prétendre continuer cette histoire tentent actuellement toujours de négocier leur reconnaissance. Il doit donc y avoir compétition.

Les deux fractions, j’entends d’une part celle de la grande majorité de la communauté qui avait tenté d’expulser son évêque en raisons des nombreux scandales causés par son comportement. Ils doivent avoir je pense deux paroisses à Paris, quelques groupes en Province mais se délitent peu à peu, à mesure qu’un certain nombre de leurs membres passent dans de vraies paroisses orthodoxes — où ils découvrent que la Liturgie orthodoxe, qu’ils qualifiaient jadis “d'orientale” répond très bien à leurs besoins.

Un petit nombre de leurs fidèles sont restés fidèles à l’évêque qu’ils avaient expilsés. De plus celui-ci a demandé à la justice de lui donner raison car, d’après le Droit civil il a personnellement en tant qu’évêque toute autorité pour la gestion des biens de l’Église et la direction des ministères. Il avait d’ailleurs depuis longtemps pris toutes précautions utiles depuis longtemps. Il a pu reconstituer une ÉCOF régénérée, assumant la continuité juridique sans interruption. Il tente actuellement de se faire reconnaître par le patriarcat de Moscou.

Il y a plusieurs problèmes :

1. La personnalité plus que contestable de l’évêque Germain, ses nombreux liens avec de nombreux cercles qui n’ont rien à faire avec à l’orthodoxie, et divers agissements que personne n’a jamais réussi à coincer.

2. Ce n’est pas là l’effet d’un hasard, lié à la médiocrité d’une personne. Dès l’origine le complot qui a donné naissance à l’ÉCOF a suscité bien des réserves, et saint Jean Maximovitch avait envoyé une mise en garde à l’évêque Evgraf Kovalevsky, qu’il avait eu l’audace et l’imprudence de consacrer. Ce fut l’une des étapes du vagabondage juridictionnel de l’ÉCOF.

3. Le principe même d’une orthodoxie de rite occidental. Je dois avouer que jadis j’y ai cru, et que je n’y crois plus dutout, pour des raisons qui tiennent à la fois à l’impossibilité de reconstituer cette liturgie qui a existé, mais aussi parce que je crois que la Liturgie orthodoxe (que je ne crois pas du tout attachée particulièrement à un peuple, une culture, une histoire ou une langue, mais qui est tout simplement la liturgie orthodoxe), est tout à fait satisfaisante.

Je crois qu’il faut prendre l’Église telle que le Seigneur nous l’offre. S’il avait jugé nécessaire qu’elle nous parvienne sous une forme plus diversifiée, il aurait su les conserver. Ce que l’Église nous offre nous suffit en surabondance.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
pascal
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Inscription : mar. 22 juin 2004 15:59

Message par pascal »

jean louis bonjour,

eh bien je dirais que si notre Evêque tente de faire reconnaître notre Eglise par le Patriarcat de Moscou je serais pour ma part le dernier à m'en plaindre... je pense que les autorités du Patriarcat de Moscou sauront statuer sur les deux premiers points que vous exposez s'ils en sont saisis.

sur le principe même d'une orthodoxie de rite occidental vous ne serez pas surpris d'apprendre que je ne pense pas comme vous; j'oserai dire que lorsque l'ECOF a été fondée aussi bien le patriarcat de Constantinople que celui de Moscou ne voyaient pas non plus à redire sur le sujet ; mais nous dirons que c'est ce qui fait la richesse de ce forum.

je voulais juste porter à votre connaissance (mais peut être le saviez-vous déjà) qu'au sein de notre Eglise se trouvent des prêtres "orientaux", grec et roumain, qui célèbrent régulièrement la liturgie selon Saint Jean Chrysostome aussi bien dans la langue locale que dans la langue grecque ou roumaine. laquelle liturgie est régulièrement célébrée à l'Eglise Cathédrale Saint Irénée à la demande expresse de notre Evêque, ce qui vous le rendra peut être du coup un peu moins contestable ...

pour ma part, j'ai connu l'othodoxie par le rite occidental célébré à la Cathédrale Saint Irénée, j'ai pu assister à des liturgies en Albanie, à Durres, je fais connaissance plus avant avec les roumains et les grecs, et je trouve pour l'instant plus de raisons d'y voir une vivification de ma foi qu'une raison de m'éloigner des Gaules...

alors bien sûr comme le dit Volodimir, il est des problèmes de discipline canoniques dont il faut appeler la résolution. la continuité juridique sans interruption dont vous parlez et la régénération de cette Eglise, en plusd'une réelle aide canonique des Eglises Mères, comme dit Volodimir, vont dans le bon sens, non?

quant à l'accessibilité des archives de l'ECOF, je vais essayer de voir par moi-même ce qu'il en est...

Il semblerait que dans le livre "la queste de vérité D'irénée Winnaert" une densité importante de textes ait été déjà publiée, mais je ne possède pas encore cet ouvrage il est donc difficile de se prononcer sur ce qu'on n'a pas...
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