Pour une réponse orthodoxe aux besoins spirituels en Europe

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Claude le Liseur
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Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

Gabriel a écrit :Je dois dire qu'à la lecture de ce forum, une personne en "recherche spirituelle" (ce n'est pas mon cas) ne connaissant peu ou rien de l'orthodoxie et qui la découvrirait sous l'angle des chamailleries entre juridictions (tout de même un sujet plus que récurrent sur ce site et pour cause) s'en éloignerait assez vite, pris de dégoût. J'espère que ce n'est pas le but de ce forum. Il n'empêche qu'il sert ce dernier assez bien (peut-être me direz vous seulement dans la mesure où il est le reflet de la réalité...). On se demande où est le Christ dans tout ça.

Quant à l'expulsion de "Geoffroy le Bouillonnant" (qui a certes écrit pas mal de conneries (qui n'en écrit pas?) mais m'a bien fait rigoler), expulsion dont il ne reste d'ailleurs plus de traces* (Antoine ayant très chrétiennement effacé son propre message "merci de votre participation à laquelle nous mettons un terme" après avoir fait une remarque publique sur une faute de latin qu'il aurait bien pu faire par message privé **) elle ne témoigne pas pour le moins d'un esprit fraternel.



Contradiction dans votre message: vous vous plaignez que ce forum soit rempli de querelles interjuridictionnelles, et vous vous plaignez en même temps de l'expulsion d'un perturbateur qui ne faisait qu'attiser ces querelles dans ses messages.

J'ai une petite question: quand vous voyez débarquer dans la vie de tous les jours un type qui se met à insulter tout le monde, à proclamer que X ou Y rôtissent en enfer, en attendant de souhaiter l'enfer à Z (message qu'Antoine a eu la charité d'effacer et qui vous rendrait peut-être moins compatissant envers le Bouillonnant), ça vous fait rigoler?

Ce forum n'a pas vocation à devenir une foire d'empoigne, ni une réserve naturelle pour tous les Trolls d'Internet.

Si vous vous demandez où est le Christ là-dedans, tous ceux qui se sont consacrés sur ce forum à la saisie de textes, à des traductions, au calendrier des saints ou au synaxaire, seraient heureux de bénéficier de votre contribution, pour ramener le Christ dans le forum ou pour l'éloigner des sujets que vous trouvez trop récurrents. Le forum étant ce qu'en font ses utilisateurs, c'est à vous d'amener les sujets qui vous intéressent.

Certaines personnes ici ont consacré depuis le début de l'année plusieurs centaines d'heures prises sur leurs loisirs pour rédiger certaines rubriques qui ne contiennent aucune polémique, comme vous vous en êtes rendu compte si vous vous êtes rendu, par exemple, sur notre site, rubriques "les saints de notre Héritage" ou "bibliographie orthodoxe". Merci pour le grand cas que vous faites de leur travail.

Je me permets aussi de vous signaler que, même dans le cadre d'une polémique, il faut plus de temps pour rechercher et saisir des documents que pour se livrer à un déluge d'invectives sans aucune argumentation. Faut-il pour autant en faire une prime aux saboteurs?

Donc, "l'art est difficile, la critique est facile".

N.B.: Quant à votre remarque à propos de Catherine, elle me paraît d'autant plus inattendue qu'il y a eu sur ce forum, dans le fil "Catherine" ouvert le 25 novembre 2003, des messages d'Antoine, Irène et Mihaela qui déploraient la décision de Catherine de ne plus participer à ce forum. A cette date, vous étiez déjà inscrit depuis vingt jours. Alors, "où est le Christ" dans cette réflexion injuste?
pascal
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Inscription : mar. 22 juin 2004 15:59

Message par pascal »

en remontant ce fil, qui fait maintenant 6 pages, je suis tombé sur une assertion de Volodimir:

Que le Phanar est cru bon de lever les anathèmes contre Rome (c'est dans la quatrième page)

est-ce ce qui explique la virulence avec laquelle certaines églises s'en prennent au patriarcat oecuménique?

c'est une chose que j'ignorait.

concrètement quelle incidence cela peut-il avoir? hormis le fait que ça ressemble à un des aspects de l'oecuménisme qui revient de fait à entretenir ce partage de l'Europe que l'on nous ressasse depuis la petite enfance dans nos leçons d'histoire entre l'Europe occidentale et l'europe occidentale avec à gauche de la catre les "ktos" et à droite, les "orthos"
Jean-Louis Palierne
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Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02

Message par Jean-Louis Palierne »

Lorsque j’avais ouvert ce fil de discussion le 20 juin dernier, je constataisque lasituation de l’Orthodoxie en France n’était pas complètemen figée, mais marquait une lente évolution. Comme la discussion s’est en flammée, on a envisagé d’autres problèmes, d’ailleurs intéressants, mais je souhaite revenir au point initial.
Il se trouve que depuis quelques semaines diverses personnes m’ont posé la même question : puisqu’il ne semble pas possible d’espérer que nos “juridictions” fassent un effort pour proclamer la vérité de l’Orthodoxie en France, ne faut-il pas s’adresser à une juridiction de “Vrais Chrétiens orthodoxes” pour constituer des communautés authentiques ? Cette tentation est déjà ancienne, et ces communautés ont une longue histoire, même en France, mais on voit à nouveau des fidèles des Églises canoniques s’adresser à elles.

Il semble qu’il y ait essentiellement deux causes d’insatisfaction : la paralysie de l’expression publique des Églises orthodoxes, intimidées par l’œcuménisme, et les réactions de rejet de la part des communautés nationales-ethniques à l’égard des néo-orthodoxes occidentaux.

Il y a là incontestablement deux graves critiques que nous devons faire à la manière dont les “juridictions” présentes en France nous présentent la vérité orthodoxe. Pour nous, occidentaux, qui devons faire un difficile trajet pour nous convertir à l’Orthodoxie, ce sont des causes d’amertume. Il ne semble pas que les responsables des juridictions orthodoxes tiennent compte ni du besoin qu’ont les occidentaux de la vérité orthodoxe, ni de la blessure que causent à ces mêmes occidentaux l’attitude œcuménisante et l’ethnophylétisme des juridictions orthodoxes.

Mais faut-il pour autant se réfugier dans des groupes séparés, des clans de purs orthodoxes ? Ma réponse est totalement négative. Je ne peux pas approuver que certains puissent croire, au nom de leur amour de l’Orthodoxie, tenter de jouer la carte de la “refondation”, c’est-à-dire constituer de petites communautés où serait supposée se réfugier la pureté de l’Orthodoxie, débarrassée des compromissions et des lâchetés de nos évêques.
Je ne m’alarme pas de ce que la discussion parfois s’enflamma. Nous autres les “convertis”, nous tenons à la santé de l’Église orthodoxe comme à la prunelle de nos yeux, car nous y avons découvert une vie nouvelle. Il est normal que nous en discussion avec fougue. Il est normal que nous nous inquiétions jalousement de sa santé. Il est sain qu’existe une orthodoxie “critique”.

Il faut bien admettre que l’Église orthodoxe, telle qu’elle se présente en France, ne saurait répondre aux besoins et aux aspirations des Français qui se tournent vers l’Orthodoxie. Mais je ne pense pas qu’on puisse améliorer la situation en créant un regroupement de purs orthodoxes. C’est de l’intérieur des juridictions existantes que l’on peut travailler dans le cadre paroissial ou dans le cadre monastique.

Je ne m’alarme pas non plus de ce que vienne à nouveau sur le tapis la question de l’ÉCOF. Depuis une cinquantaine d’années ce groupe, qui au départ faisait partie de l’Église orthodoxe, empoisonne la vie parce qu’il entraine ses fidèles dans une errance pathologique. Il faut savoir qu’un nombre incalculable de gens y ont appartenu. L’ÉCOF a du renouveler dix ou quinze fois la quasi-totalité de ses “fidèles”. On en trouve partout (mais Dieu merci beaucoup dans l’Église orthodoxe.

De temps en temps, bavardant de diverses questions religieuses avec des personnes très différentes, on entend un petit blanc, puis un toussotement discret « Hem ! Au fait connaissez-vous un groupe un peu étrange, boulevard Blanqui ? J’ai rencontré un jour quelques-une de ses membres… ou bien : J’étais allé voir deux ou trois fois, mais…» Cux-là n’ont fait que passer, ùais il faut compter aussi avec le nombre considérable de personnalités détruites, de familles brisées, sans compter les biens discrètement “pompés”.

Heureusement le phénomène est en perte de vitesse, et il est vrai que le nombre de fidèles et de clercs qui se retrouvent maintenant dans l’Église orthodoxe augmente rapidement, et vient même fournir à l’Orthodoxie en France le clergé qui jusqu’ici lui manquait. L’ÉCOF aura donc finalement à quelque chose.

Je répète que le problème que pose le soi-disant “rite des Gaules” ne vient pas du texte de la Liturgie eucharistique elle-même (mais il semble que ce soit ce texte que les autorités orthodoxes ont pris soin d’étudier, mais plutôt

1. De ce que l’ensemble de tous ces textes liturgiques ne sont pas le fruit d’une longue tradition orthodoxe, mais la création de quelques individus pressés par le besoin d’alimenter une opération ecclésiastique.

2. De ce que ces textes sont accompagnés d’un ensemble d’usages et de pratiquesexaltant unilatéralement l’esprit communautaire.

Lorsqu’un groupe de l’ÉCOF a choisi de rester dans l’Orthodoxie en demeurant dans l’Église de Roumanie a rejeté l’ÉCOF, acceptant ainsi de célébrer le rite orthodoxe (sauf une tolérance de 4 fois par an pour leur ancien “rite des Gaules”, ils ont conservé la Grâce divine qui n’est accordée qu’à l’unique Église orthodoxe. Lorsque les fidèles de l’ÉCOF maintenue (avec son fameux rite) ont voulu recommencer et assainir l’ÉCOF en tentant de chasser leur évêque marié, ils ont été chassés par lui, n’ont pas été accueillis dans l’Orthodoxie et s’apprêtent à entrer dans l’Église copte. C’était trop tard pour eux, ils n’ont pas pris le bon virage au bon moment.

Lorsque des anciens de l’ÉCOF en partent sur la pointe des pieds, rejoignent l’une ou l’autre des Églises orthodoxes canoniques et fondent une paroisse, non seulement ils ont raison, mais l’Église orthodoxe se développe.

Pendant très longtemps les juridictions orthodoxes présentes en France se désintéressaient totalement de la situation spirituelle des chrétiens locaux. Aujourd’hui l’Église catholique approche du désastre. Non seulement son clergé est en voie de disparition, au point qu’elle est obligée de recruter du clergé étranger, mais surtout les fidèles, qui ne cherchent pas à aller ailleurs, n’ont plus confiance dans leur clergé. Je crois que la meilleure que j’air entendue est ce que m’a dit un jour une serveuse de café (qui se prétend catho et met ses enfants à l’école libre), m’expliquant qu’elle n’avait aucune confiance dans notre actuel premier ministre (je ne nomme pas pour ne pas faire dévier la discussion) : « Ce type-là, il parle comme un curé !» C’est tout dire !

C’est maintenant qu’il faut répondre à ce besoin croissant qu’expriment les indigènes francophones de ce pays pour l’enseignement de la vérité orthodoxe.

Lorsque j’avais ouvert cette file, il y a un peu plus d’un mois, je pensais qu’il faudrait plutôt insister sur la nécessité de ne pas céder aux chimères du purisme : « Pour éviter de tomber dans les compromiddions avec l’œcuménisme, formons un groupe d’orthodoxes purs et durs. Nous nous y serrerons les coudes et nous y serons à l’abri des influences délétères du monde actuel. »

En fait le mouvement œcuméniste mondial est mourant et les Églises orthodoxes ethniques ont cessé d’y participer réellement, limitant la collaboration inter-confessionnelle aux tâches caritatives. D’autre part le Vatican -- chose que l’on croyait strictement impossible, absolument impensable quelques semaines plus tôt -- a amorcé une reculade. On a vu le Pape réciter le Symbole de la foi sans l’adjonctopn frauduleuse du Filioque, promettre de rendre l’icône de Koursk à la Russie sans contre partie médiatique, on a pu lire que des théologiens catholiques éminents considéraient comme regrettable l’absence de l’épiclèse dans Liturgie eucharistique… ces gestes tendent à se multuplier.

Jusqu’où cela ira-t-il ? Allons-nous vers une deuxième chute du mur de Berlin, mais cette fois la chute d’un mur ecclésiastique millénaire ? Personne ne le sait, et il faudrait aussi résoudre bien d’autres questions dogmatiques, restituer beaucoup de larcins (icônes, reliques, manuscrits), publier des archives, il faudrait aussi que l’Église catholique réapprenne le fonctionnement conciliaire et qu’elle résolve l’irritant problème de l’uniatisme etc… Mais le simple fait que le pape ait pu renoncer (publiquement) au faux ecclésiastique jadis attribué à l’infaillibilité de ces prédécesseurs est lourd de conséquences encore imprévisibles. Une brêche a été ouverte pour la première fois depuis mille ans, et quelque soit son successeur, il est bien certain que les dirigeants des Églises d’Occident ne parlent plus de la même manière de l’Orthodoxie.

Quant aux dirigeants des Églises orthodoxes ils onr, depuis déjà plusieurs années décidé (sans l’annoncer très publiquement) de renoncer aux concélébrations compromettantes et de miter leur participation au mouvement œcuménique à des questions pratiques. Par contre on les voit de plus en plus souvent dénoncer les manœuvres de débordement que le Vatican pratique dans le domaine réservé des Églises orthodoxes ethniques.

Il en résulte qu’il n’est plus possible de présenter l’avenir de l’Orthodoxie en France comme un problème qu’il ne serait possible de résoudre que par le regroupement de quelques “purs”, qui refuseraient toute compromission.

Mais il n’est pas non plus possible de croire que pour que l’Orthodoxie soit présente en France elle doit se composer de communautés engagées dans les “œuvres”, chantant communautairement pour célébrer communautairement; Et surtout il faut bien comprendre que lorsque les pauvres indigènes que nous sommes se tournent vers l’Église orthodoxe, c’est pour apprendre à prier, c’est pour trouver une aide dans leur lutte spirituelle, c’est-à-dire dans leur combat, leur corps à corps avec eux-mêmes.

Il faut nous réjouir de voir fleurir çà et là tant de petits monastères. C’est un phénomène nouveau et extrêmement encourageant.

Et nous voyons l’Archevêché de la rue Daru affirmer résolument sa localisation en Occident. C’est un signe très encourageant pour l’avenir.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
eliazar
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Message par eliazar »

Pardon, cher Jean-Louis, de mettre mon petit grain de sel dans ce que tu viens d'écrire - et qui se suffit à soi-même largement.

Mais anecdote pour anecdote, celle-ci n'est pasmal non plus.

J'ai chanté à Nice dans le chœur de la toute-petite cathédrale-bonbonnière des Grecs, et y ai encore quelques vieux amis très chers, qui ne m'ont jamais reproché d'en avoir claqué la porte - sachant par ailleurs ce qui s'était réellement passé.

Au nombre de ces amis, l'un des membres influents de l'association de l'église, discret, presque taciturne, m'avait un jour pris à part pour me confier que sa sœur, mais aussi deux de ses filles étaient en Grèce dans un monastère VCO ! Et qu'il était aussi choqué que moi des éclaboussures œcuménisantes qui faisaient plus ou moins scandale dans cette paroisse St Spyridon. Mais, comme il disait : "Dieu balaiera toutes ces bêtises un jour :"Ils ne savent pas ce qu'ils font"! Et moi, étant donné ma situation dans la colonie grecque locale, je ne peux pas donner le mauvais exemple en n'allant pas à la seule église grecque jusqu'à Toulon! ... Mais ma femme est un peu comme vous, et elle n'accepte plus de venir ici que pour Pâques et pour la St Basile..."

J'en avais déjà déduit à l'époque que les Grecs les plus fervents peuvent avoir une attitude "d'obligation nationale" sans pour autant être dupes de ce à quoi on prétend les faire participer. Mais nos ancêtres ont tellement mélangé de sang franchiman dans nos veines - depuis la fondation de Nice par quelques marins venus de Phocée, il y a plus de deux mille ans - que nous autres néo-orthodoxes de Provence avons perdu de vue cette profonde sagesse du clignement d'œil discret, et cette longue patience qui confie à Dieu le soin de balayer Sa maison.

Comme cet idiot de Clovis, nous voulons tout faire, nous-mêmes, et tout de suite...
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Antoine
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Message par Antoine »

Jean-Louis j'aimerai que vous ayez raison . Vous écrivez:
En fait le mouvement œcuméniste mondial est mourant et les Églises orthodoxes ethniques ont cessé d’y participer réellement, limitant la collaboration inter-confessionnelle aux tâches caritatives.
Il ne me semble pas que le document sur le filioque publié par la commission mixte des évêques d’Amérique du Nord soit une marque de cessation de toute activité œcuménique.
il faudrait aussi que l’Église catholique réapprenne le fonctionnement conciliaire
Les évêques catholiques romains ont effectivement demandé que cesse la prérogative papale sur la nomination des évêques afin qu’ils puissent retrouver la plénitude de leur épiscopat. Ils ne seront jamais entendus. Car cette prérogative est la pierre angulaire de tout l'édifice. JPII a renforcé cette suprématie et je doute que son successeur l'abroge.
Quant aux dirigeants des Églises orthodoxes ils ont, depuis déjà plusieurs années décidé (sans l’annoncer très publiquement) de renoncer aux concélébrations compromettantes
Ce n’est pas l’exemple qu ‘en a donné la dernière rencontre entre Bartholomée et JPII. Il ne manquait que la concébration de la prière consécratoire.
Et nous voyons l’Archevêché de la rue Daru affirmer résolument sa localisation en Occident. C’est un signe très encourageant pour l’avenir.
On ne peut pas créer une Eglise locale en France et limiter l’implantation du catholicisme dans les pays traditionnellement orthodoxes. Or devant une telle puissance l’orthodoxie ne fait pas le poids.
Je ne sais où sont les « signes encourageants ». Pour l’instant Daru affirme sa localisation surtout face à la proposition du patriarche Alexis de créer un diocèse russe en Europe , mais pas face aux autorités catholiques en affirmant l'eglise locale. Je pense même qu’il y a là une entente tacite avec les autorités catholiques pour faire échouer cette proposition du patriarche qui pourrait donner naissance à une eglise orthodoxe d’Europe.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Bien sûr que je n’ai pas raison. Je veux simplement dire que la pente s’est inversée et je présume dons que l'avenir me donnera raison.

Bien sûr il y aura encore des traquenards, des ruses, des compromissions, des lâchetés, des effets d’annonce, des ballons crevés, des crocs-en-jambe, des baisers Lamourette etc, etc.

Mais je vois bien tout de même que le Vatican a reculé sur un point essentiel. Il sait que pour les orthodoxes cette question est essentielle. Pour lui elle ne l’est pas, mais le Vatican a toujours dit et forcé les catholiques a répéter en chœur (quitte à hausser les épaules en privé) que le Pape ne peut pas se tromper, qu’il ne s’est d’ailleurs jamais trompé, qu’il ne changera jamais d’avis, que la concession accordée du bout des lèvres à certains uniates de ne pas le dire (le Filioque)n’était qu’une tolérance accordée pour des raisons diplomatiques, afin de ménager certaines susceptibilités ou de prévenir certaines hésitations, et que d’ailleurs les uniates… enfin vous me comprenez…

Eh bien il a désavoué ses prédécesseurs. Et s’il n’accorde qu’un intérêt limité à la question du Filioque, il sait que ce n’est pas la cas de ses interlocuteurs, et il sait aussi que s’engager sur la voie des concessions peut amener à enchaîner les dérapages. Il a pris ce risque.

Le document américain d’une commission mixte n’engageait personne par soi-même, mais il a déjà porté ses fruits. Nulle part n’a été pris l’engagement de cesser toute activité de prosélytisme conduite sous prétexte de confusionnisme théologique, ni à toute espèce de prosélytisme en général, et d’ailleurs j’espère bien voir un jour les Églises orthodoxe accueillir généreusement en leur sein les convertis venus du monde occidental (ce qui encourra l'accusation de prosélytisme), mais le Pape a renoncé à tout espoir de marchander l’icône de Koursk contre un voyage médiatique.

Je crois que nous ne devons pas sous-estimer la portée de cet événement, même si on s’efforce de le présenter sous des aspects bonasses, comme un geste de simple bonté. Et on ne peut ignorer que quel que soit le successeur, le politique de la peau de banane tendue aux orthodoxes n’a aucune chance d’être poursuivie.

Je n’attribue aucunement cette inflexion de la politique vaticane à la vaillante défense de la foi toujours soutenue par nos hiérarques, ni aux efforts de rapprochement courageusement déployés par les œcuménistes des deux bords, ni à l’une des diverses modifications que l’on peut constater de nos jours dans les “rapports de force” entre diverses communautés religieuses. Je l’attribue seulement à une victoire de la Vérité remportée par elle-même sur les tricheries historiques.

Peut-on croire que la “suprématie vaticane” ait pu irréversiblement s’imposer dans le monde catholique ? En fait sa victoire totale est tout à fait récente. Elle répond à un modèle de fonctionnement totalement périmé.

Pour finir, Antoine estime que l’avenir d’une église locale en France est totalement bouché :
On ne peut pas créer une Eglise locale en France et limiter l’implantation du catholicisme dans les pays traditionnellement orthodoxes. Or devant une telle puissance l’orthodoxie ne fait pas le poids.
Je ne sais où sont les « signes encourageants ». Pour l’instant Daru affirme sa localisation surtout face à la proposition du patriarche Alexis de créer un diocèse russe en Europe , mais pas face aux autorités catholiques en affirmant l'eglise locale. Je pense même qu’il y a là une entente tacite avec les autorités catholiques pour faire échouer cette proposition du patriarche qui pourrait donner naissance à une eglise orthodoxe d’Europe
Nos estimations sont totalement différentes. Évidemment je ne tenterai pas de démontrer scientifiquement le bien-fondé de mon pronostic. Je ne pense pas que la localisation de l’Archevêché de la rue Daru soit déterminée uniquement par le désir de faire échec au projet de métropole du patriarcat de Moscou. Je ne pense pas non plus qu’il y ait là un « accord tacite » avec le Vatican, dont je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’il préférerait une église locale sans ingérence moscovite à une église locale d’obédience moscovite. D’autre part la puissance de l’institution qui porte le nom d’Église catholique décline si rapidement que même les médias ne la prennent plus au sérieux. C'est là mon analyse.

Pour ma part je fais confiance au charisme épiscopal. Il me semble que nous avons maintenant un évêque qui, ô miracle pour l’Orthodoxie française, prend ses responsabilités au sérieux. D’autre part je suis frappés de voir se multiplier des tentatives de formation de paroisses et de monastères indigènes. Ce sont à mon sens deux faits énormes.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
pascal
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Message par pascal »

jean louis,

pourriez-vous développer lorsque vous dites:
2. De ce que ces textes sont accompagnés d’un ensemble d’usages et de pratiques exaltant unilatéralement l’esprit communautaire. quand vous parlez de l'ECOF évidemment.

le tort de notre Eglise c'est peut être d'être trop ouverte, et effectivement d'accueillir en son sein, des personnes qui la plupart du temps sont dans une démarche de conversion (faut reconnaître que nous venons quasiment tous de cette démarche, nous les "barbares"). c'est au moins vrai pour la paroisse de l'Eglise cathédrale Saint Irénée.

comme vous le dites également: l'ECOF est tout de même un important pourvoyeur d'orthodoxes "autochtones", (fidèles et clercs, ces derniers soit dit au passage ne sont jamais réordonnés,( s'il y a eu des cas de déposition, j'aimerai bien les connaître, car pour le moment je n'en connaît aucun) ce qui laisse penser que l'Evêque Germain est bien évêque, car on ne peut pas penser que les autres églises "accueillantes" soient si légères sur ce genre de graves sujets) qui ne semblent pas plus que ça être perturbés par la célébration systématique de la liturgie selon Saint Jean Chrysostome...

pour prolonger sur cette question de la liturgie, savez-vous ce que pensent les roumains de notre "si belle liturgie", comme vous dites si souvent, pratiquée quatre fois par ans à Louveciennes? elle est orthodoxe ou pas?
parce que si elle n'est pas orthodoxe...alors ils sont devenus hétérodoxes de fait.. c'est embêtant, à moins que ce soit le genre d'hétérodoxie dont on puisse s'accomoder.

par contre, que l'ECOF se soit faite abuser par des communautés genre Béthanie, comme a pu l'être l'assemblée des évêques par la suite d'ailleurs... ce qui a pu causer des dégâts chez nombres de fidèles chez qui la confusion a pu s'opérer... là c'est un autre sujet. enfin je pense.

qu'il y ait des liens organiques entre l'ECOF et la Franc Maçonnerie, ça reste à démontrer. Notre Evêque n'est pas Franc Maçon, aucun de nos évêques ne l'a jamais été. c'est pas comme un certain patriarche Meletios (j'ai fait comme Philarèthe sur le fil la crucifixion homicide ou déicide qui a fait sur google jean françois var franc maçonnerie et qui nous fait partager le fruit de ses recherches, faites meletios franc maçonnerie, vous tomberez sur un écrit de kiltsikis, instructif sur ce sujet particulier dans les pages 9 à 11)... ça c'est ce que j'appelle un lien organique voyez-vous.

sur votre point de vue sur l'essouflement du mouvement oecuménique, j'espère que vous dites vrai, mais j'ai du mal à être aussi optimiste que vous... je le répète, j'espère me tromper.

sinon je vous rejoint assez sur le point qui revient à dire, que d'une manière ou d'une autre, l'ECOF est un pourvoyeur d'orthodoxes important si l'on regarde comme vous le dites sur les 50 dernières années, et que c'est peut être l'essentiel de ce qu'il y a à retenir...

enfin j'arrête là mon inventaire à la prévert, pour renouveler ma question à l'ensemble des membres du forum, concernant une assertion de Volodimir, qui a l'air d'avoir pris ses vacances en ce moment, il ne participe plus au forum...):

Que le Phanar est cru bon de lever les anathèmes contre Rome.

je pense que c'est vrai, dans la mesure où Volodimir a l'air assez sérieux dans ses assertions, mais j'aimerai avoir un peu plus de précisions sur le sujet, par exemple: à quelle occasion, ça devait être lors d'un synode ou d'un concile non, ça date de quand exactement?
pascal
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Message par pascal »

jean louis,

pendant que j'écrivais mon long message, vous en avez envoyé un autre.

donc je dirais en réponse à votre dernier message, que j'abonde dans votre sens quand vous parler de la création de paroisses et de monastères autochtones... une église sans monastère(s) s'étouffe...

si l'on souhaite un avenir à l'Eglise de France, il faut des monastères
Jeanne Saint Gilles
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Avenir de l'orthodoxie en France

Message par Jeanne Saint Gilles »

J'ai longuement observé ce fil de l'extérieur et je me permets de poser les questions suivantes sur des situations qui m'échappent entièrement, notamment sur le fonctionnement de l'Exarchat de la rue Daru

- j'ai lu que l'Evêque Mgr Gabriel a été élu : mais par qui? S'agit-il de l'application des décisions du Concile de Moscou qui permet l'élection des évêques? Quelqu'un peut-il m'éclairer sur ce point?

- autre point : pourquoi tout cette histoire sur le rattachement ou pas à Moscou? Quelles sont les craintes des uns et des autres?

-on m'a dit à ce sujet que cela s'est fait par référendum paroisse par paroisse. Est-ce exact? Comment se fait-il que le retour à Moscou n'ait pas eu lieu étant donné que le communisme est fini.

- Jean-Louis Palierne, dont j'apprécie les traductions dit que la rue Daru est multiethnique... Parle-t-il de la paroisse dite de la Crypte?

Bref si quelqu'un peut m'en dire plus sur cet exarchat qui suscite tant de débat... Etant dans l'Eglise serbe, je ne connais pas trop ces histoires russes...
Jérusalem quand pourrai-je te voir?
eliazar
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Message par eliazar »

Etant dans l'Église Serbe moi-même, je salue fraternellement Jeanne Saint-Gilles.

Ceci dit, je voudrais vous remercier , féliciter et tout et tout, cher Pascal !
Enfin un néo qui sait qu'on a besoin de monastères, de moines, et de moniales !

J'ai trop d'années durant étouffé de rage devant les tirades anti-monacales de certaines paroisses œcuménistes. Tirades qui venaient hélas souvent de Russes ou assimilés, et même de membres du clergé.

Merci Pascal ! On ne le redira jamais assez : il n'y a pas deux poumons déglises, l'un en Orient et l'autre en Occident, comme prétend Rome - mais par contre, l'Église, la seule, l'unique, la bien-aimée du Christ a deux poumons solidaires et homogènes si j'ose dire - et sans lesquels elle mourrait étouffée: les monastères d'hommes et les monastères de femmes !
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Antoine
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Message par Antoine »

Jean-Louis,
quand vousdîres:
Pour ma part je fais confiance au charisme épiscopal.
Vous voulez dire au charisme épiscopal de cet évêque là en particulier, et non pas du précédent, ni des autres confrères. Dans ce cas ce n'est pas un charisme épiscopal, c'est un charisme de la personne.

Tout comme vous je ne pense pas que la proposition du patriarche de Moscou soit une solution. Mais en revanche il faut rassembler les troupes au sein de l'archévêché et le mirage de l'Eglise locale est un bon thème de ralliement. En s'appuyant sur l'orthodoxie francophone, en rappelant à raison "qu'un culte et une prédication de la Parole de Dieu dans une langue incompréhensible est un culte de sons magiques, qui sont supposés avoir un effet « ex sonore sonato », de la pure résonances des sons. Et cela c'est le paganisme.", on rééquilibre les forces provisoirement. Pour affirmer l'Eglise locale il faut une autre volonté. Une volonté qui s'appuie sur les conciles et sur la dogmatique de l'Eglise indivise face au catholicisme romain. Pour l'instant je ne vois pas de prises de positions claires et nettes rappelant une démarcation bien tranchée de l'Orthodoxie face aux hétérodoxes.

Quant à l'oecuménisme je n'en partage pas votre appréciation qui déclare "désuet" tout combat contre lui comme vous l'avez écrit. Rappelez vous le fil sur Taizé. Tant que les évêques continueront d'encourager la participation à ces grandes rencontres, l'oecuménisme sera bel et bien fructueux. Car tous ceux que l'on pousse aujourd'hui dans ces manifestations formeront l'orthodoxie de demain. Le faux message du "coeur" a plus de succès que la rigueur dogmatique.

Tout ce que je souhaite c'est avoir tort sur toute la ligne et que vos estimations se réalisent.
Antoine
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Message par Antoine »

Jean-Louis a écrit :Pour finir, Antoine estime que l’avenir d’une église locale en France est totalement bouché
Je me rappelle une discussion publique avec l'archevêque Serge à Bois Salair en Mayenne. Nous lui avions demandé pourquoi les évêques de l'AEOF ne divisaient pas le territoire en diocèses, plaçant chacun d'eux à la tête d'un territoire rassemblant ainsi tous les orthodoxes indépendamment de leurs nationalités, tout en conservant des prêtres parlant la langue de leurs ouailles.
la réponse fut: <<nous sommes tous d'accord pour le faire, ce sont les Eglises mères qui s'y opposent.>>
Evidemment la déception fut grande et à la question de l'établissement de l'Eglise locale en France, il répondit: <<ça se fera c'est certain, dans........
2000 ans!>>

Je ne pense pas que l'avenir d'une Eglise locale soit complètement bouché. Je pense qu'il ne serait pas bon qu'elle naisse maintenant. Les conditions ne sont pas réunies et elle ne se construirait pas sur la Tradition. (la tentative écofienne en est une belle illustration) On ne fait pas une Eglise dans l'a-dogmatisme et sur des sentiments oecuméniques toujours prêts à ignorer les différences considérées comme subalternes au profit d'on ne sait quelle réalité plus importante vécue communément. Il y a une grande différence entre l'implantation de l'orthodoxie telle qu'elle s'est faite par le passé dans des territoires païens et telle qu'elle peut se faire aujourd'hui sur des territoires considérés comme relevant de la juridiction de Rome. Le dialogue se fait avec Rome et pas avec les fidèles que l'on filtre au compte gouttes, retardant le plus possible leur entrée dans l'orthodoxie. C'est Rome qui doit devenir orthodoxe et ce n'est pas demain la veille.

Le fait que Rome accepte de temps à autre une récitation du credo sans "filioque " ne me semble pas non plus d'une portée considérable dans la mesure où de toute façon le credo de Nicée n'est pas récité dans les églises. Quand les latins récitent un symbole ils prennent celui "dit des apôtres". Ensuite la position est de reconnaître qu'il y a bien eu un rajout mais que ce rajout n'est qu'une explicitation de la relation Fils- Esprit conforme à la pensée des Pères et non pas une hérésie. En revanche ce qui est largement propagé c'est la formule <<du père, par le Fils, dans l'unité du Saint esprit>> Et là, pas question d'y toucher!
La commission mixte catholique orthodoxe des évêques d'Amérique du nord propose certes que l'adjonction au credo soit supprimée mais que l'on travaille théologiquement à éclaircir ensemble la relation intra trinitaire du Fils et de l'Esprit qui manque à la théologie. Cela fait plaisir sans doute aux catholiques qui se voient ainsi dédouanés par un manque crucial dans l'histoire de la théologie dogmatique, mais pas à un orthodoxe pour lequel la confession de la Trinité n'a pas à recevoir d'autre formulation que celle qu'il connaît. Encore une fois dans cette commission, ce sont les orthodoxes qui avalent la couleuvre. Le rapport commence sur fond de révisionisme historique, puis se poursuit par l'acceptation que le filioque n'est qu'une vaine querelle terminologique dûe au sens différent en grec et latin du terme de "procession", et se termine sur l'engagement d'un travail commun pour comprendre enfin la relation Fils-Esprit Saint et voir qu'elle formulation on pourrait lui donner dans le credo.

Pour l’instant je pense que le temps n’est pas à l’implantation d’une Eglise locale, parce que le dialogue théologique tel qu’il est pratiqué ne s’appuie plus sur une confession dogmatique intransigeante, sans compromission, comme l’ont toujours fait nos Pères.
Pour implanter une Eglise locale il faut confesser la Vérité telle qu’elle a toujours été proclamée.
Jeanne Saint Gilles
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L'Eglise locale

Message par Jeanne Saint Gilles »

Je suis partiellement d'accord avec Antoine. Une Eglise locale maintenant en France? La maturité est-elle là? J'en doute.

Cela me fait penser à l'autocéphalie de l'OCA. Ex diocèse dépendant du Patriarcat de Moscou, il me semble que l'OCA sombre un peu trop dans le modernisme, du point de vue formel, avec des bancs dans les églises etc... Avec aussi parfois un Institut de Théologie de Saint Wladimir qui produit des "théologiens" à la pensée un peu oecuménisante quoique certains ouvrages soient remarquables. Est-ce dû au nombre considérable de convertis qui ne sont pas suffisamment "orthodoxisés".

A mon avis ce serait un risque en France. Un afflux de convertis en quête d'orientalisme, de folklore grec ou russe, ou de catholicisme traditionnel... (pour reprendre des expressions du Père Philips de l'ERHF-L en Angleterre qui se demandait à quoi s'étaient convertis certains)

L'intérêt que je trouve à ces paroisses un peu nationale, quoique c'est vrai un peu fermé, est que les traditions y sont fort bien maintenues. Si une fête tombe en semaine, elle est célébrée en semaine, si l'église a pour tradition le vieux calendrier, il est maintenu... En revanche, dans les poaroisses francophones, j'ai quelques craintes quant aux maintiens de ces traditions... Pour exemple, je ne comprends pas que certaines paroisses du Patriarcat de Moscou soit au nouveau calendrier...

Bref, de là mon déménagement chez les Serbes. Cela dit ne désespérons point de l'ouverture de ces juridctions ethniques. A mon avis, un bon accueil est fait à tous et je crois dire que les Roumains à ce sujet use généreusement du français... Signe d'ouverture d'une juridiction qu'on peut juger ethnique, à Saint Sava, il y a aussi pas mal de géorgiens et même un prêtre géorgien... Une chef de choeur géorgienne, des paroissiens français de souche...
Jérusalem quand pourrai-je te voir?
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Pascal nous rappelle
Que le Phanar a cru bon de lever les anathèmes contre Rome (…). Est-ce ce qui explique la virulence avec laquelle certaines églises s'en prennent au patriarcat oecuménique? C'est une chose que j'ignorait. Concrètement quelle incidence cela peut-il avoir? hormis le fait que ça ressemble à un des aspects de l'oecuménisme qui revient de fait à entretenir ce partage de l'Europe que l'on nous ressasse depuis la petite enfance dans nos leçons d'histoire entre l'Europe occidentale et l'europe occidentale avec à gauche de la catre les "ktos" et à droite, les "orthos"
La levée des anathèmes par le patriarcat œcuménique ne concerne que les Églises qui se trouvent placées sous son autorité, c’est-à-dire essentiellement les communautés de l’émigration grecque en Occident. Les conséquences pratiques en sont très faibles, car les communauté de l’émigration grecque ont des conceptions idéologico-politico-culturelles essentiellement helléno-centriques, qui n’empêche nullement les Grecs en Occident de travailler en privé très activement à leur intégration économique et professionnelle. Il sont pratiquement absents de la scène inter-orthodoxe, sauf quelques individualités. À ma connaissance, seule la métropole de Belgique a une existence “locale”

Je vois plus loin que Pascal demande également où et quand ces anathèmes ont été levés. Sauf erreur de ma part il me semble que c’était à l’occasion d’une visite qu’Athénagoras fit à Paul VI. Me trompé-je ?

Il est bien évident que derrière les formes initiales de l’écuménisme il y avait des conceptions de type “partage du monde”. Mais depuis l’arrivée de l’Église romains dans le mouvement œcuménique, celui-ci a servi de cadre à de bombreuses manœuvres vaticanesques cherchant à la fois à pénétrer en Russie tout en paralysant l’Église de Russie au nom de la fraternité œcuménique. On peut dire maintenant que ce double jeu a échoué.

Parlant de l’ÉCOF j’avais dit que (je me cite)
Je répète que le problème que pose le soi-disant “rite des Gaules” ne vient pas du texte de la Liturgie eucharistique elle-même (mais il semble que ce soit ce texte que les autorités orthodoxes ont pris soin d’étudier, mais plutôt

1. De ce que l’ensemble de tous ces textes liturgiques ne sont pas le fruit d’une longue tradition orthodoxe, mais la création de quelques individus pressés par le besoin d’alimenter une opération ecclésiastique.

2. De ce que ces textes sont accompagnés d’un ensemble d’usages et de pratiques exaltant unilatéralement l’esprit communautaire.
J’ai déjà parlé de cet excès de pratiques communautaires. Je m’aperçois qu’il faut préciser que ce qui est en cause, ce n’est pas tant chaque pratique en particulier, prise isolément, que leur excès et leur accumulation, et même leur synergie, qui est en cause. Le baiser de paix transmis depuis l’autel à l’ensemble de la communauté, c’est excessif, le triple Amen lancé par la communauté à l’anaphore, c’est excessif, mais l’ensemble de ces excès avec quelques autres finit par créer une participationnite obsédante, dont certains n’arrivent plus à se détacher (comme on le voit avec ceux qui acceptent d’adhérer à l’Église cote pour conserver leur “si belle Liturgie”.

Une autre caractéristique de l’ÉCOF dont on a jusqu’à maintenant peu parlé, c’est que c’est une secte qui fonctionne en milieu ouvert. En général les sectes font d’énormes efforts, pratiquent toutes sortes de pressions, pour garder leurs membres. À l’ÉCOF ces efforts se limitent à la pratique liturgique. Dès qu’on voit qu’un membre de la communauté “décroche”, on ne s’y intéresse plus. Ce qui permet un turn-over énorme, dont les membres n’ont pas conscience. Je voyais que certains accusent ceux qui vont maintenant chez les coptes, d’avoir été membres de l’ÉCOF pendant quinze jours… Il y a peut-être parmi eux des membres qui venaient d’entrer. Mais un bon nombre font partie du noyau le plus ancien de l’ÉCOF, depuis trente ans ou plus, et qui ont tenté de “déposer” leur évêque (!!!) parce qu’ils avaient vu de longues années de choses inacceptables. Mais il y a toujours eu à l’ÉCOF une rotation considérable.

Pascal a tout à fait raison de poser le problème de la validité des ordinations conférées par mgr Germain depuis que l’Église de Roumanie l’a rejeté. En fait je crois que jusqu’à présent la plupart des prêtres qui ont été acceptés par les Églises canoniques ont été ordonnés dans l’ÉCOF lorsqu’elle était encore formellement canonique par son rattachement à la Roumanie (et en matière canonique les formes comptent.

Pascal parle de la Liturgie “des Gaules” célébrée quatre fois par an à Louveciennes, et y voit ou bien un illogisme, ou bien un argument pro-ÉCOF. Mais je crois qu’il se trompe de méthode. Ce n’est pas une question de oui ou non : est-ce orthodoxe ou non ?

L’Église orthodoxe sait bien qu’un certain nombre de Liturgies autre que saint Jean Chrysostome/saint Basile ont été célébrées jadis dans l’Église. Certaines (saint Jacques ou saint Marc sont bien connues et célébrées encore dans quelques communautés antiques en voie d’extinction (because Moyen-Orient…). Elles sont aussi parfois célébrées dans des Congrès de spécialistes d’histoire liturgique, ou à l’occasion d’événements anniversaires. Il faudrait des gens beaucoup plus calés que moi pour en parler. La liturgie mozarabe, qui est encore célébrée dans une chapelle de la cathédrale (catholique mais antique) de Tolède pourrait aussi l’être par des orthodoxes. Il y a aussi des tentatives de résurrection de l’antique liturgie celtique dont au moins une tentative est très intéressante pour les historiens orthodoxes.

D’autre part il y a eu dans l’Église russe une tentative de construction (sinon plusieurs) d’une liturgie orthodoxe de type occidental, destinée à être célébrés par des communautés venant de la communion anglicane ou des vieux-catholiques ou des uniates. On y avait beaucoup cru fin XIXe-début XXe. Il y a aux États-Unis de tels groupes dans le cadre de l’Église orthodoxe d’Amérique (OCA) et de l’Archevêché antiochien. Le résultat semble discutable, dans la mesure où il est surtout utilisé par des traditionnalistes de ces Églises qui ont pu ainsi rester traditionnalistes en se rattachant à l’Église orthodoxe, mais en restant repliés sur eux-mêmes pour pouvoir dire à ceux qui sont restés : « Vous voyez bien que nous avions raison. »

C’est en se référant à ces tentatives que Evgraf Kovalevsky a demandé au patriarcat de Moscou en 1936 d’approuver pour la France une “liturgie de saint Germain de Paris” mais qui était moins une adaptation à l’Orthodoxie qu’un rhapsodie d’éléments divers, auxquels la Liturgie de saint Cermain de Paris apportait surtout une ordre structurel un peu particulier. Cette Liturgie a été approuvée en 1936 par le patriarche Serge (je ne sais si on a enfin réussi à retrouver cet acte dans les archives), puis après la guerre par saint Jean Maximovitch (mais là aussi il faudrait connaître les réserves qu'il avait formulées peu avant sa mort), puis par l’Église de Roumanie lorsqu’elle “pris en charge” l’ÉCOF de monseigneur Germain, le successeur d'Evgraf Kovalevsky. Comme pour toutes les Liturgies qui ont un statut “d’exception” dans l’Église orthodoxe, il faut en plus être autorisé à la célébrer.

L’ÉCOF n’ayant plus d’existence canonique le problème est de savoir si un groupe a aujourd'hui l’autorisation canonique d’utiliser cette Liturgie. Lorsque certains membres de l’ÉCOF ex-roumaine ont choisi de rester dans le patriarcat de Roumanie, abandonnant l’ex-ÉCOF devenue schismatique à son triste sort, ils ont demandé à l’Église de Roumanie, qui a formé pour eux un “doyenné des paroisses francophones” de conserver cette Liturgie. Ils y ont été autorisés seulement quatre fois par an.

Heu, je ne suis pas sûr d’avoir été clair. Dies-moi Pascal ?

Cela dit je répète que l’ÉCOF a été un pourvoyeur important d’orthodoxes véritables (donc ex-ÉCOF) et depuis quelques années on peut constater que l’ÉCOF aura permis aux juridictions orthodoxes présentes en France de constituer un clergé orthodoxe francophone, malgré l’inertie de ces juridictions pendant un demi-siècle. C’est un curieux retour de bâton de l’histoire, mais cela posera peut-être quelques problèmes à l’avenir.

Le groupe de Béthanie a été fondé par un ancien prêtre catholique qui s’était marié et qui a fait de “l’entrisme” dans l’ÉCOF (à l’époque roumaine) pour obtenir une réhabilitation orthodoxe dans ses ordres antérieurs. Une fois prêtre il a fondé une communauté à Gorze en Moselle, appelée “Béthanie” qui mélange yoga, ésotérisme, sessions de “prière du cœur”, astrologie et Liturgie des Gaules. Très rapidement cette communauté a perdu contact avec l’ÉCOF. Habilement elle a su néanmoins flatter les pontes de la Frat et à obtenir leur protection auprès de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, qui a bien failli se la rattacher. Un rapport de Jean-Claude Larchet a mis les choses au point, et cette communauté a dû se rapprocher de l’Église copte.

Sur la constitution d’une branche francophone de l’Église copte, nous en avons déjà abondamment parlé, et nous aurons certainement l’occasion d’y revenir. Probablement les gens de Béthanie auront bientôt l’occasion d’y rencontrer leurs anciens amis de l’ÉCOF-JPP.

Pascal s’étonne de ce que je puisse parler de l’essoufflement du Mouvement œcuménique. Il faut bien voir que les Églises protestantes membres du CŒE ne sont plus maintenant qu'une minorité du monde protestant, où la majorité est maintenant composée d’une multitude de groupes de base évangéliques. De plus les Églises luthériennes et épiscopaliennes sont entrées dans une crise dont nul ne peut prévoir l’issue (à cause de l’ordination des femmes et de l’acceptation de l’homosexualité).

En fait lorsque les orthodoxes parlent des relations œcuméniques, ils parlent essentiellement des relations entre le Vatican et les Églises orthodoxes. Le pape Wojtyla a multiplié les coups tordus en direction de l’Orthodoxie. Il en est résulté une prise de conscience même des éléments les plus enclins à l’écuménisme, et un échec général de ses entreprises de débauchage. Le voilà obliger de réciter le symbole orthodoxe. Oui, je parle d’échec.

Pascal a souligné l’importance que doit avoir le monachisme pour le développement de l’Église, et Éliazar a vigoureusement appuyé. Que Oui !

Mais il faut bien voir qu’un demi-siècle durant l’influence du modernisme sur l’Orthodoxie française a été catégoriquement opposée à l’existence du monachisme. On m’a rapporté la scène où un étudiant en théologie venait de présenter brillamment une thèse de théologie. Félicitations des professeurs, puis un “pot” comme de coutume. Question posé au nouveau docteur en théologie : « Et maintenant où allez-vous ? -- je retourne dans mon monastère. » Éruption de colère des professeurs « Mais non, il ne faut surtout pas faire ça ! »

Un autre moine s’installe en France. Il rencontre un jour un groupe de prêtres : « Votre présence ici est pour nous une insulte !»

De manière générale on peut dire que depuis un demi-siècle et plus un bon nombre de jeunes gens qui se destinaient à la vocation monastique en ont été détournés systématiquement et délibérément par toutes sortes de pressions. On est un peu moins rigoureux pour les femmes, car il vaut mieux regrouper un peu à l’écart des “communautés (= des paroisses) un certains nombre de personnes à “problèmes psychologiques”.

Ceci est un des aspects majeurs du règne du modernisme orthodoxe en France. C’est également l’un des points où l’on peut noter la parenté entre l’ÉCOF et le modernisme classique. L’un des signes les plus net du changement de cap dans l’Orthodoxie francophone est que maintenant la création de nouveaux monastères ne peut plus être endiguée.

Jeanne Saint Gilles (Bienvenue !) pose plusieurs questions concernant l’Archevêché de la rue Daru :
- j'ai lu que l'Evêque Mgr Gabriel a été élu : mais par qui? S'agit-il de l'application des décisions du Concile de Moscou qui permet l'élection des évêques? Quelqu'un peut-il m'éclairer sur ce point?

- autre point : pourquoi tout cette histoire sur le rattachement ou pas à Moscou? Quelles sont les craintes des uns et des autres?

-on m'a dit à ce sujet que cela s'est fait par référendum paroisse par paroisse. Est-ce exact? Comment se fait-il que le retour à Moscou n'ait pas eu lieu étant donné que le communisme est fini.
L’évêque Gabriel (il était auparavant évêque auxiliaire du précédent archevêque) a été élu par l’Assemblée générale de l’Archevêché, composée de clercs et de laïcs représentants les paroisses et monastères. Ceci est conforme aux décisions du Concile de Moscou, à l’exception de quelques adaptations au droit français.

Toutefois l’élection a dû être confirmée par le patriarcat œcuménique. C’est alors que l’intronisation a pu avoir lieu.

On dit parfois, ou on laisse dire que l’Archevêque de la rue Daru a été élu, conformément aux statuts de l’Archevêché, en omettant de préciser qu’il doit être confirmé par un synode. Il y a là un point très important. En effet Toute la tradition canonique de l’Église impose que tout évêque doit être élu par un synode d’évêques et selon le premier des Canons apostoliques
que tout évêque reçoive l’imposition des mains de deux ou de trois évêques.
Ce qui implique qu’on ne peut concevoir un évêque qui ne participerait pas à un Synode composé de ses égaux et qui n’aurait pas été “fait” par ce Synode.

Un évêque n’est pas le président démocratique d’une communauté dont il exprime les aspirations. Il est le représentant de l’Église répandue dans l’univers, venu en ce lieu comme médecin, comme juge, comme maître et comme pasteur. Il peut avoir été choisi et présenté au Synode épiscopal par sa communauté, mais ce n’est pas nécessairement une bonne chose.

“L’histoire du rattachement à Moscou” se résume à ceci qu’alors on discutait au sein de l’Archevêché sur l’élection du futur archevêque, une lettre du patriarcat de Moscou a été envoyée à l’ensemble des juridictions russes et de leurs paroisses en Europe occidentale, tant de l’Église “hors frontières” (ERHR), de l’Archevêché de la rue Daru, qui se trouve hors du PM depuis 1931, que des évêchés directement rattachés au PM, proposant la réunion de toutes ces communautés en une métropole des paroisses de tradition russe en Europe occidentale, à laquelle était promise une grande autonomie. Beaucoup de gens y ont vu l’annonce d’une opération d’envergure du PM pour la récupération des paroisses russes de tout bord.

Il faut savoir que l’Église russes (celle du PM) possède un “Département des Relations extérieures”, donc une sorte de ministère des Affaires étrangères, structure parfaitement anti-canonique, héritée de la période communiste, qui manifeste maintenant une activité autonome débordante. Il est certain qu’en évoquant le thème d’une Église locale il a posé le doigt “là où ça fait mal”, mais cela se retourne contre lui, car personne ne voit pourquoi une église locale serait “de tradition russe”, et comment elle pourrait l’être. Il faut comprendre d'autre part que la manière brutale du PM dans sa lutte contre les "sectes", essayant d'agir avec l'aide du gouvernement, cependant qu'il développe tout un réseau d'œuvres sociales d'encadrement, tout cela suscite une vive méfiance en Occident. Le PM a retrouvé sa légitimité, mais pas sa maturité. La grande majorité des prêtres sont de formation très récente.

J’avais conclu l’un de mes messages en affirmant :
Pour ma part je fais confiance au charisme épiscopal. Il me semble que nous avons maintenant un évêque qui, ô miracle pour l’Orthodoxie française, prend ses responsabilités au sérieux. D’autre part je suis frappés de voir se multiplier des tentatives de formation de paroisses et de monastères indigènes. Ce sont à mon sens deux faits énormes.
Antoine feint de croire que je ne parle que
du charisme épiscopal de cet évêque là en particulier, et non pas du précédent, ni des autres confrères. Dans ce cas ce n'est pas un charisme épiscopal, c'est un charisme de la personne.
.

Mais non, c’est bien du charisme épiscopal en général que je parlais. Si tous les évêques du monde dans l’histoire avaient obéi au charisme dont ils sont porteurs, que ne serait l’Église ! La plupart n’ont été que des évêques médiocres.

Nous avons enfin un évêque qui porte le souci pastoral du peuple qui lui a été confié. Son allocution au cours de la dernière réunion diocésaine en témoigne, comme tant d’autres gestes concrets. Je ne sais rien de plus, et j’estime que c’est déjà beaucoup. C’est là-dessus que je fonde mon estimation, en espérant (en espérant seulement) ne pas me tromper.

Antoine précise ainsi sa pensée :
Je ne pense pas que l'avenir d'une Eglise locale soit complètement bouché. Je pense qu'il ne serait pas bon qu'elle naisse maintenant. Les conditions ne sont pas réunies et elle ne se construirait pas sur la Tradition. (la tentative écofienne en est une belle illustration) On ne fait pas une Eglise dans l'a-dogmatisme et sur des sentiments oecuméniques toujours prêts à ignorer les différences considérées comme subalternes au profit d'on ne sait quelle réalité plus importante vécue communément. Il y a une grande différence entre l'implantation de l'orthodoxie telle qu'elle s'est faite par le passé dans des territoires païens et telle qu'elle peut se faire aujourd'hui sur des territoires considérés comme relevant de la juridiction de Rome. Le dialogue se fait avec Rome et pas avec les fidèles que l'on filtre au compte gouttes, retardant le plus possible leur entrée dans l'orthodoxie. C'est Rome qui doit devenir orthodoxe et ce n'est pas demain la veille.

[…]

Pour l’instant je pense que le temps n’est pas à l’implantation d’une Eglise locale, parce que le dialogue théologique tel qu’il est pratiqué ne s’appuie plus sur une confession dogmatique intransigeante, sans compromission, comme l’ont toujours fait nos Pères.
Pour implanter une Eglise locale il faut confesser la Vérité telle qu’elle a toujours été proclamée.
Je ne pense pas que maintenant l’Archevêché de la rue Daru considère l’Europe occidentale comme un territoire relevant de la juridiction de Rome. Regardez comment actuellement se créent des paroisses et des monastères francophones. Quant au dialogue avec les fidèles, il est certes aujourd’hui très faible, car les modernistes font écran. Je souhaite que notre Forum soit une contribution à son développement.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Antoine
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Message par Antoine »

Jean-Louis, Antoine ne feint rien du tout et il discute honnêtement avec ses interlocuteurs.
Mais il comprend très bien maintenant ce que vous avez voulu dire:
<<Si tous les évêques du monde dans l’histoire avaient obéi au charisme dont ils sont porteurs, que ne serait l’Église ! >>
Alors vu de cette façon moi aussi je crois au charisme épiscopal. Tout évêque porte ce charisme auquel il obéit ou non; et là nous sommes pleinement d'accord. C'est le principe de synergie.
Nous avons enfin un évêque qui porte le souci pastoral du peuple qui lui a été confié.
Oui c'est vrai je l'ai aussi ressenti. Mais vous savez bien que j'attends de nos évêques la proclamation (certes anti diplomatique) que seule l'Eglise orthodoxe est la seule et unique Eglise du Christ. Quand nos évêques le proclameront haut et fort et sans relache, alors je dirai que l'oecuménisme est une histoire ancienne qui a échoué.
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