pêché contre le Saint Esprit et euthanasie

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Ploscaru Mihaela
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pêché contre le Saint Esprit et euthanasie

Message par Ploscaru Mihaela »

sur la suggestion de Claude, je serais désireuse de cerner ce que l'on entend par le pêché contre le Saint Esprit et aussi l'euthanasie, plus exactement si le coma état végétatif permet de dire que la personne est toujours un vivant physique, spirituel etc..; merci de répondre à mes deux questions.
Antoine
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Message par Antoine »

je serais désireuse de cerner ce que l'on entend par le pêché contre le Saint Esprit
Cette expression apparaît dans les synoptiques aux endroits suivants :

Matt 12, 30-32 :

30 Qui n’est pas avec moi est contre moi. Et qui n’amasse pas avec moi dissipe.

31 C’est pourquoi, je vous dis:tout péché et blasphème sera remis aux hommes. Mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis.

32 Et qui aura dit une parole contre le Fils de l’homme, (cela) lui sera remis. Mais qui aura dit (une parole) contre l’Esprit Saint, (cela) ne lui sera pas remis ni dans ce siècle-ci, ni dans (le siècle) à venir.

Marc 3,28-30

28 Amen, je vous dis: Tout sera remis aux enfants des hommes, les péchés, même les blasphèmes, qu’ils auront proférés.

29 Mais qui blasphème contre l’Esprit Saint n’a pas de rémission dans le siècle (à venir) : il est coupable d’un péché éternel.

30 C’est qu’ils disaient: « Il a un esprit impur! »


Luc 12,10

10 Et quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, (cela) lui sera remis. Mais à qui aura blasphémé contre le Saint Esprit, (cela) ne sera pas remis.


Il semble que l’événement de la guérison d’un possédé aveugle et muet puis de l’accusation lancée selon laquelle le Christ agirait par Belzéboul ne soit pas contextuels. Ils n’apparaissent pas dans l’Evangile de Luc, mais seulement chez Mathieu et Marc.
Luc insère cette sentance du blasphème contre l’Esprit dans une longue suite de recommandations non liées à un événement extérieur. L’événement extérieur le plus proche est relaté dans le chapître 11 et concerne une remontrance du Christ aux pharisiens et aux légistes lors d’un repas pris chez l’un d’entre eux.
Dans le chapître 12 le Christ aborde des sujets comme ;
- Professer la vérité ouvertement et sans crainte
- Pratiquer le détachement des biens de ce monde
- S’abandonner à la providence
- Se tenir prêt pour le retour du Maître etc…

Voilà pourquoi il me semblerait réducteur d'assimiler le "péché contre l’Esprit" à la simple insulte de « Belzéboul ».

Pourquoi un blasphème contre le Fils serait-il moins grave qu’un blasphème contre l’Esprit ? Ce n’est donc pas dans la distinction des personnes trinitaires qu’il faut chercher l’explication mais plutôt dans la nature du blasphème .
Qu’est-ce qu’un péché que Dieu ne peut remettre si ce n’est un péché dont l’homme n’accepte pas la rémission parce qu’il dénie à Dieu ce pouvoir de lui remettre tel ou tel péché particulièrement ou parce que l’orgueil lui laisse croire que son péché est plus grand que la miséricorde divine ?
Saint Isaac le Syrien nous dit : « le péché est un grain de sable dans l’océan de la miséricorde divine. »

Le péché contre l’Esprit serait donc le refus par l’homme du pardon de Dieu. L’enfer est l’état de ceux qui refusent l’amour de Dieu. Cet amour les brûle douloureusement alors qu’il vivifie ceux qui l’acceptent ; et cette souffrance qu’ils s’infligent à eux mêmes par ce refus les empêche d’accepter cet amour et les maintient dans une révolte contre Dieu. Dieu ne met personne en enfer, c'est l'homme qui s'y met tout seul.

Accepter le pardon de Dieu n’est pas chose facile. Il faut toute la vie pour s’y préparer en pratiquant la métanoïa et le pardon du prochain « 7 fois 77 fois. »

Dans la parabole du Fils prodigue c’est le frère aîné qui se place en enfer : « il se mit en colère et il refusait d’entrer » nous dit Luc 15, 28.
Il n’accepte pas la miséricorde divine en soi et refuse de participer au festin. A travers le refus du pardon de son Père à son frère c’est le pardon en soi qu’il rejette.

Voilà où j’en suis aujourd’hui sur cette notion de péché contre l’Esprit. Je vous livre donc ce propos non pas comme la seule réponse possible et absolue mais comme une simple réflexion qui ne demande qu’à s’enrichir des votres.

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Euthanasie

Une vie végétative est-elle encore une vie humaine? A partir de quel stade peut-on déclarer un individu comme mort? "Cliniquement mort" est-il équivalent à "mort" tout court? quels sont les critères?
C'est un pb de bio-éthique très important certes mais je ne pense pas qu'on puisse lier l'euthanasie directement au "péché contre l'Esprit".

En matière d'Euthanasie, ou il y a meurtre ou il n'y a pas meurtre. On ne peut parler d'Euthanasie pour les cas ou l'on considère que l'individu est cliniquement mort. Il y a véritablement euthanasie seulement si on abrège la vie de quelqu'un que l'on sait vivant.
La société permet des meurtres dans des cas bien précis: Tuer un ennemi en temps de guerre, l'avortement.

Dieu est plus absolu: "tu ne tueras point". Mais le meurtre ne peut être considéré comme péché contre l'Esprit. Il est pardonnable comme tout autre péché suivi de repentir.
Ploscaru Mihaela
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Euthanasie

Message par Ploscaru Mihaela »

grand merci pour les précisions concernant le pêché contre le Saint Esprit. tputefois, je ne voulais pas lier l'Euthanasie à ce péché mais c'est un autre sujet qui me concerne en tant que médecin : la personne dans le coma en vie végétative assisté avec encéphalo plat eszt-elle encore une personne vivante ??? et les organes clonés, cellules humaines, sont-ils du vivant potentiel d'une personne ??? ou simplement des cellules ,,,??
Irène
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Message par Irène »

Vous avez écrit : "en vie végétative assistée" et là, je pense est le problème. Est-ce naturel de se trouver dans cet état là ? Si la personne que l'on assiste ainsi (souvent pour lui prendre ses organes ...) pouvait donner son avis, je ne suis pas certaine qu'elle accepterait. Ici, en Suisse,
il existe une association "EXIT" (pour le droit de mourir dans la dignité) et l'on peut préparer son testament biologique (si l'on ne désire pas être prolongé artificiellement, etc) qui est respecté par les médecins.

Je pense qu'il faut retrouver le naturel, que l'on vole leur mort aux êtres humains qui n'ont plus la possibilité de s'y préparer, assistés de leur famille, de leur prêtre.

Puisque ce qui nous intéresse ici est l'aspect religieux de notre mort, je suis effrayée de cette possibilité que l'on vole aux gens d'aller vers leur fin de vie, vers leur mort, de façon douce et accompagnée autrement que par des machines.
Antoine
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Message par Antoine »

la personne dans le coma en vie végétative assisté avec encéphalo plat eszt-elle encore une personne vivante ??? et les organes clonés, cellules humaines, sont-ils du vivant potentiel d'une personne ??? ou simplement des cellules ,,,??
La personne c’est l’individu dans sa relation à Dieu. C'est la relation à la Trinité qui définit la personne.

A la résurrection des corps, l'âme retrouvera son corps. Ce ne sera pas un autre corps mais , comme dit Olivier Clément, "le même corps devenu autre". La personne n'est pas une addition d'un amas d'organes et de cellules d'un côté plus l'âme de l'autre, mais un composite unique et insécable. Tant que et dès que la nature permet ce composite il y a vie humaine.
L'expression "Vivant potentiel" ne me semble pas pertinente. Elle assemble deux mots antinomiques qui n'ont pas lieu d'être assemblés. Ou il y a vivant ou il n'y a pas vivant.

Par ailleurs on ne fait pas du vivant avec de l’inerte.

Un organe (foie, cœur) n'est pas une personne "potentiellement vivante". La personne ne se laisse pas réduire à la somme de ses organes dont chacun "contiendrait" du "potentiellement vivant" et dont la somme ferait du vivant. Et ce n’est pas parce qu’un individu ne peut vivre (naturellement ou artificiellement) sans organe que la personne n’est que le résultat des interactions entre organes. Le fait de maintenir artificiellement les organes en vie n’est pas non plus la preuve que l'individu est toujours vivant.

Si je donne un rein pour sauver un malade je ne peux pas dire que ce malade a de ma personne en lui. Il a de mon corps mais il ne reçoit rien de la relation que j’entretiens à ce corps ni de ma relation à Dieu. La personne est une relation. (Vous pourrez trouver à ce sujet un texte de Kierkegaard à la rubrique Dieu est vivant datée du mardi 27 janvier 2004 page 3 du forum.)

On peut toujours définir la mort par la séparation de l'âme et du corps. Mais cela ne nous renseigne pas beaucoup sur ce qu'est la mort physique.
- A quel moment cette séparation s'effectue? C'est un processus qui se déroule sur une période de quelques instants à trois jours.
- Quand la mort physique surgit-elle ? C’est toute la question qui appartient à la bio-éthique.

Théologiquement on ne peut parler que de la mort spirituelle. Elle est un éloignement de Dieu. On peut également expliquer pourquoi il y a mort physique. Mais en quoi elle consiste mécaniquement c'est plutôt le domaine de la biologie. La théologie, elle, rappellera le mystère de la personne et son irréductibilité ainsi que le lien qui subsiste entre l'âme et le corps par delà la mort de celui-ci, comme les reliques des saints en sont une illustration.

La personne <<dans le coma en vie végétative assistée avec encéphalo plat est-elle encore une personne vivant>> ?
Ce n’est pas parce que le corps n’assure plus la fonction d’outil de communication de l'âme avec l’extérieur que l’on peut en déduire qu’il est séparé de l’âme. L’âme a aussi son propre outil de communication sans le corps. Elle a sa relation à Dieu qui est indépendante du corps .On peut l'expérimenter dans la prière par exemple.

A votre question je serais donc tenté de répondre qu’un corps mort est toujours une personne vivante.

La question de savoir si je débranche ou non les appareils qui maintiennent un corps en vie artificiellement est une autre question . Elle est celle de savoir si je commets un meurtre ou non, si je m'autorise ou non ce meurtre. Question d'autant plus difficile si je ne sais pas à partir de quel stade je peux consater qu'il y a réellement mort physique.

En bio-éthique la personne qualifiée pour vous répondre est le Diacre Dominique Beaufils, médecin et secrétaire de l'association orthodoxe de bio-éthique. Je le contacte et vous tiens au courant. L'association tient un colloque chaque année et en publie les interventions. Elles sont de très haute qualité théologique et scientifique. Tout médecin orthodoxe devrait systématiquement s'inscrire comme membre de cette association. Cela me semble une nécéssité déontologique.
Dernière modification par Antoine le dim. 30 mai 2004 21:48, modifié 4 fois.
Irène
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Message par Irène »

Il est vrai que la constatation de la mort a considérablement évolué : où est le miroir d'antan ? Ces question de bioéthique sont passionnantes et complexes. Si il y a désormais une définition de la mort "clinique", que vaut-elle sur le plan de la relation corps/âme ? Que vaut-elle aux yeux des théologiens ? C'est en ce sens que les informations que vous nous transmettrez, Antoine, sont primordiales.

Maintenant, il y a - pour moi - un autre proiblème : il n'est pas seulement quand on débranche la machine, il est aussi quand on la branche.
Antoine
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Message par Antoine »

Maintenant, il y a - pour moi - un autre proiblème : il n'est pas seulement quand on débranche la machine, il est aussi quand on la branche.
Oui, vous avez raison et je ne pense pas que l'on puisse, en l'état des connaissances médicales , établir une règle générale.
Je serais tenté de dire on branche tout de suite mais pendant combien de temps ? ce qui revient à se poser la question du débranchement.
Mais est-ce que je prends le risque de maintenir en vie quelqu'un dont je sais que le traumatisme cranien laissera des séquelles dramatiques qui feront de lui un légume? Est-ce que je peux juger de ce qui est acceptable pour lui ou non acceptable? Qu'est ce que je sais du mystère de sa personne ?
Les décisions se prennent au coup par coup. Mais moralement et légalement quand peut-on faire un prélèvement d'organe sur un accidenté sans être accusé d'avoir précipité la mort de ce dernier? Même si ses proches sont d'accord , même si lui a dans sa poche un petit carton qui atteste son accord, le traumatisme n'aura-t-il pas changé sa vision du problème?

Je ne sais pas répondre à ces questions.

Pour l'Euthanasie cela me semble plus simple à partir du moment où il s'agit bien d'avancer la mort de quelqu'un que l'on sait vivant. Il y a un meurtre tout comme dans l'avortement. On peut toujours essayer de justifier ce meurtre, de lui donner une caution médicale, morale, religieuse, sociale, civique, légale, ou tout ce que vous voudrez, mais on ne peut pas dire qu'il n'y a pas meurtre.
Dans les autres cas où l'on ne sait pas déterminer la mort je n'ai pas de réponse. Les récits de Saint Léon sont écrits avec la vision de l'époque . Ils ne nous apportent aucune réponse car comme vous le dîtes justement, Irène,
Il est vrai que la constatation de la mort a considérablement évolué
Dernière modification par Antoine le sam. 29 mai 2004 19:08, modifié 1 fois.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je voudrais apporter le point de vue de quelqu’un qui a été directement concerné.

Il y a quelque temps, j’ai subi une lourde opération au cœur. Mon cœur a été arrêté (par le froid, je crois) et l’opération a été réussie, dans la mesure où maintenant il fonctionne correctement. Mais à la fin de l’opération il n’a pas voulu repartir à un rythme normal, et ne battait que faiblement. Les chirurgiens ont fait plusieurs tentatives, dont je ne connais pas la nature, mais le cœur restait paresseux. Je suis resté dix jours à l’état de légume, scotché au bout d’un tuyau qui m’insufflait de l’oxygène. Les médecins avaient prévenu ma fille que le pronostic était “réservé” et que si j’en sortais je serais en mauvais état.

Un prêtre est venu me faire l’onction des malades. Quelques heures après, mon cœur est reparti ! Quand j’ai repris conscience, les médecins ont été surpris de constater que j’avais conservé l’essentiel : bilatéralité, parole, conscience de mon identité... J’ai eu beaucoup de mal ensuite à émerger vraiment, et quand j’ai pu surnager, j’ai dû constater que j’avais un trou de presque un mois dans mon calendrier. Au total je n’ai perdu “que” mes doigts de pieds (j’ai été amputé) et je suis devenu borgne en lecture et en écriture. C’est bien peu, mais j’ai pu recommencer à travailler et à publier des livres utiles.

Il y a certainement des gens qui se trouvent dans une semblable situation si longtemps qu’il est préférable de les “débrancher”, car ce n’est pas une victoire de la vie que de conserver quelqu’un dans cet état. Je n’ai pas peur de le dire, et je suis persuadé que cela arrive plus qu’on ne le dit. Nous avons connu le cas de certains personnages très importants dont on a prolongé indéfiniment l’agonie, au delà de toute espérance raisonnable, parce qu’aucun médecin -- et il faut les comprendre !-- n’osait prendre la responsabilité de les débrancher. Je pense pêle-mêle à Franco, Pie XII, Boumédienne, et sans doute d’autres encore.

Trente ans ou cinquante ans plus tôt, les médecins n’auraient pas même pu ni su me garder ainsi “en attente”. Dans trente ans ou dans cinquante, ils feront probablement avancer un peu le curseur de la récupérabilité.

Je suis bien sûr le témoin qu’il faut attendre, mais combien de temps ? Le problème de conscience, terrible, qui se pose à un médecin est : à partir de quand peut-on estimer qu’il n’y a plus d’espoir de survie autre qu’à l’état de légume ? Je ne suis pas médecin, mais il me semble évident qu’il n’y aura jamais de certitude.

Les médecins méritent vraiment nos prières.
Jean-Louis Palierne
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Antoine
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Message par Antoine »

Mihaela,

Tout d'abord des ouvrages orthodoxes qui traitent des sujets que vous avez soulevés:

Docteur Marc Andronikov:
- Transplantation d'organes et éthiques chrétienne, Paris 1993
- La bio-éthique devant un regard orthodoxe. Cahiers de l'association des philosophes chrétiens

J.Breck
- The sacred Gift of life. Orthodox Christianity and Bioethiccs, Crestwood, 1998.


A votre question sur la persone de votre premier message, nous avons donc répondu qu'elle était toujours "un vivant spirituel" pour reprendre votre terminologie qui demanderait toutefois à être explicitée. Mais a priori je pense avoir compris ce que vous vouliez dire.
Sur le lien âme-corps qui perdure par delà la séparation de l'âme et du corps et qui m'ont fait écrire;<<qu’un corps mort est toujours une personne vivante. >> je peux scanner quelques textes patristiques qui traitent cette question, si cela doit vous être utile. Mais votre interrogation n'est peut-être pas là.


A votre deuxième message il conviendrait que vous développiez un peu ce que vous entendez par "vivant potentiel"


Votre expérience de médecin vous a bien sûr mise en présence de décisions difficiles à prendre. Pourriez-vous nous donner quelques exemples qui illustreraient vos messages?
Elisabeth
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Message par Elisabeth »

Au sujet du lien entre l’âme et le corps après la mort, Jean-Claude Larchet dans son livre « Ceci est mon corps » a déjà fait le travail de synthèse patristique pour nous, et vient confirmer la réponse d’Antoine à Mihaela selon laquelle « un corps mort est toujours une personne vivante », qui m’était pourtant apparue au départ un peu exagérée.
J’en reproduis ici un passage (p 120-121) :

LE DESTIN DU CORPS APRES LA MORT

La mort entraîne un détachement de l’âme d’avec le corps. Le corps humain est alors soumis au même sort que les corps des autres êtres vivants : il se corrompt, ses membres se dispersent et se dissolvent selon leur nature.
Cependant, détaché de l’âme, le corps n’en est pas séparé : l’âme reste d’une certaine façon présente en lui et il conserve avec elle une relation intime. Il continue, nous l’avons déjà vu, à appartenir à la personne dont il est le corps et même à être dans une certaine mesure cette personne ; il est significatif à cet égard que le Christ lui-même, dans l’épisode où Marie-Madelaine verse du parfum sur sa tête, parle de son ensevelissement et pas de l’ensevelissement de son corps : « si elle a répandu ce parfum sur mon corps, c’est pour m’ensevelir qu’elle l’a fait »(Mat 26,12). Bien que dispersés, ses éléments constituants continuent à avoir entre eux une certaine relation et une certaine unité.


Ce qui éclaire considérablement les interdits concernant la crémation dans l’Eglise et pose question quand au prélèvement d’organes, mais ce n’est pas le sujet abordé dans cette rubrique.

Sinon, à quels récits de St Léon fais-tu référence Antoine ?
Antoine
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Message par Antoine »

Elisabeth merci de cette vigilance, car effectivement il s'agit non pas de Léon. (Je lisais un texte sur la Trinité et mon clavier a fourché) mais des Dialogues de Grégoire le Grand qui traitent de la mort et de l'au-delà . Ed du Cerf, Sources Chrétiennes Volume 3, n°265.
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