Au lecteur Claude sur quelques monastères roumains

Échangez vos idées librement ici

Modérateur : Auteurs

Catherine
Messages : 213
Inscription : jeu. 19 juin 2003 14:03
Localisation : Basse-Marche, France

Au lecteur Claude sur quelques monastères roumains

Message par Catherine »

Cher lecteur Claude,
Je n'ai pu passer que deux jours en Roumanie, dans la région du Banat, (que l'on appelle "la Californie roumaine" à cause de la qualité de ses fruits ! - c'est vrai que l'on n'en trouve ni autant ni d'aussi bons dans toute la France) près de la frontière hongroise, et de ces deux jours, hélas, de longues heures ont été occupées à chercher quelqu'un qui puisse réparer ma voiture (aucun garage Citroën dans la grande ville d'Arad !), mais j'ai pu profiter de vos conseils dont je vous remercie à nouveau : j'ai pris le tramway pour aller visiter le monastère de femmes d'Arad-Gai que vous m'aviez indiqué. Les soeurs étaient allées travailler aux champs et je n'ai rencontré qu'un troupeau d'oies pour tout guide. De toute façon, n'ayant pas encore assimilé la langue roumaine, je n'aurais rien compris non plus à ce qu'un guide humain aurait dit. (Apparemment, tous les Roumains parlent hongrois dans la ville d'Arad, mais refusent de le parler quand ils rencontrent des Hongrois, ce que j'ai trouvé assez dur à avaler.) Enfin, quiconque peut faire librement le tour de l'enceinte du monastère à l'intérieur et personne ne vous demande ce que vous y faites, ce qui fait que j'ai pu visiter toutes les chapelles, dont une en bois, avec des fresques anciennes à l'intérieur.
Mais miraculeusement, j'ai fait la découverte d'un monastère dont vous ne m'avez pas parlé et qui se situe à 12 km de la ville d'Arad.
A la sortie de la ville, j'ai pris un jeune homme qui faisait du stop et voulait aller à Bodrog, disait-il, à 11-12 km à l'ouest d'Arad. En arrivant au lieu où il voulait que je le dépose, j'ai vu un joli panneau en bois, indiquant : Monastère de Hodos-Bodrog.
C'était un monastère d'hommes, qui ne figurait dans aucun livret sur les monastères roumains et qui s'est pourtant avéré le plus ancien de toute la Roumanie. Il est mentionné déjà au XII s. L'église principale est du XIVe s. et est en très bon état.
En avez-vous connaissance ?
Tous les deux monastères, ainsi que leurs églises et chapelles étaient très bien entretenus et restaurés.
K.
Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

Oui, je connaissais l'existence de Hodos-Bodrog, qui est le monastère le plus anciennement en activité sur le territoire roumain. Mais, honte sur moi, je ne savais pas qu'il était si près d'Arad.

Pour le reste, je doute fort que "tous" les Roumains d'Arad parlent le hongrois, ou alors très mal. Parallèlement, dans certains coins de Transylvanie où il y a un peuplement magyar concentré, comme à Miercurea Ciuc, la plupart des Hongrois ne parlent pas le roumain, ou très mal.

Avez-vous eu des informations sur la situation des paroisses orthodoxes magyares que nous avions évoquées dans plusieurs messages?
Catherine
Messages : 213
Inscription : jeu. 19 juin 2003 14:03
Localisation : Basse-Marche, France

Constantinople ou Moscou ?

Message par Catherine »

Cher lecteur Claude,
Un ancien lecteur du Forum m'a envoyé des informations illustrées sur les derniers développements du sort des orthodoxes hongrois.
Cela ne va pas dans le sens que vous espériez.
Je vous copie l'info ci-dessous :

Europaica
Bulletin de la Représentation de l'Eglise Orthodoxe Russe
près les Institutions Européennes

Le Premier ministre de la Fédération de Russie, Monsieur M. M. Kasyanov, rendit visite à la cathédrale de la Dormition de Budapest.

  
Le 9 septembre 2003 le Premier ministre de la Fédération de Russie, Monsieur M. M. Kasyanov qui était en visite officielle en Hongrie, se rendit à la cathédrale de la Dormition de Budapest. Le Premier ministre a été reçu par l'évêque Hilarion (Alfeyev) de Vienne et d'Autriche, Représentant de l'Eglise orthodoxe russe près les Institutions européennes, chargé temporairement de l'administration du diocèse de Budapest et de Hongrie. M. Kasyanov était accompagné de plusieurs personnes, dont l'ambassadeur de la Fédération de Russie en Hongire, S. E. V. Musatov. Dans la cathédrale l'évêque Hilarion leur adressa un discours de salutation.
Discours adressé par l'évêque Hilarion de Vienne et d'Autriche, Représentant de l'Eglise orthodoxe russe près les Institutions européennes, chargé temporairement de l'administration du diocèse de Budapest et de Hongrie, à Monsieur M. M. Kasyanov, Premier ministre de la Fédération de Russie, lors de sa visite dans la cathédrale de la Dormition de Budapest.

Monsieur le Premier ministre!

Permettez-moi de vous saluer dans cette église de la Dormition de la Mère de Dieu, cathédrale du diocèse de Hongrie de l'Eglise orthodoxe russe. C'est la première fois que le chef du gouvernement de la Fédération de Russie rend visite à cette sainte église qui, depuis plus de deux cents ans, est le centre de l'Orthodoxie en Hongrie. Nous vous sommes profondément reconnaissants pour votre attention en ces temps où la cathédrale est devenue «l'objet d'oppositions» (Lc. 2, 34) et nous sommes très heureux de votre visite.

Construite à la fin du XVIII siècle par des représentants des divers groupes ethniques, Grecs, Macédoniens, Albanais, Hongrois, la cathédrale de la Dormition fut consacrée par un évêque serbe dont elle relevait depuis sa fondation. La liturgie y était célébrée en grec qui ne fut plus compris par les fidèles à partir du XIX siècle. Dans la première moitié du XX siècle le nombre des paroissiens de la cathédrale se mit à diminuer et elle aurait certainement été désertée si en 1949 elle n'était pas passée dans la juridiction de l'Eglise orthodoxe russe qui lui accorda le droit de célébrer en hongrois. Au cours des cinquante dernières années, la paroisse a grandi et est devenue la cathédrale du diocèse orthodoxe hongrois.

Notre diocèse en Hongrie collabore étroitement avec les diocèses serbe, roumain et bulgare qui possèdent une histoire de plusieurs siècles. L'unité et l'harmonie des orthodoxes de Hongrie a été durement éprouvée depuis que l'Exarchat du Patriarcat de Constantinople, enregistré en 1995, a introduit la confrontation et la confusion dans le milieu orthodoxe avec leur prétention d'ôter la cathédrale de la Dormition au diocèse de Budapest. En violant les canons de l'Eglise qui interdisent le recours des fidèles aux tribunaux civiles, l'exarque du Patriarcat de Constantinople a déposé une plainte au tribunal municipal de Budapest exigeant de «rendre» la cathédrale de la Dormition aux Grecs.

Leur principal argument est que les Grecs ont pris part dans la construction de l'Eglise. On affirme également que c'est exclusivement avec le soutien de l'Armée rouge que l'Eglise russe a «usurpé» la cathédrale par force. On laisse d'ailleurs sous silence l'existence des documents qui prouvent que cette paroisse, ainsi que quelques autres, a changé la juridiction volontairement. On ne se souvient pas que les Grecs qui ont participé dans l'édification de la cathédrale relevaient de l'Eglise serbe et pas du Patriarcat de Constantinople. On oublie également que l'Eglise russe est implantée en Hongrie depuis deux cents ans (la première église russe, dédiée à la mémoire de la grande princesse Alexandra Pavlovna, a été consacrée à Irème en 1803) et non depuis l'entrée de l'armée soviétique à la fin de la seconde guerre mondiale. On ne prend pas en considération qu'après le départ de Hongrie du dernier soldat soviétique en 1989 le clergé de notre diocèse, composé presque exclusivement des Hongrois, ayant la possibilité de changer de juridiction, a préféré unanimement de rester fidèle au Patriarcat de Moscou.

Nous n'avons aucun doute que la décision du tribunal hongrois sera juste, fondée sur les faits et les documents et non sur des raisons politiques. Nous croyons que la cathédrale de la Dormition continuera à servir aux Orthodoxes hongrois, restant tout aussi ouverte aux Grecs, aux Russes et aux autres peuples.

Monsieur le Premier ministre! Votre visite témoigne du progrès dans les relations entre la Hongrie et la Russie survenu ces dernières années. Nous espérons que les rapports entre nos deux pays, libérés du communisme, continueront à s'améliorer et que les liens traditionnels entre les peuples russes et hongrois se renforceront et se développeront.

Permettez-moi de vous souhaiter en conclusion la grâce inépuisable de Dieu et son aide dans votre service du chef du Gouvernement de la Fédération de Russie. Le bien-être des millions des personnes dépend de votre sagesse. Vous avez beaucoup fait pour la stabilisation de l'économie russe, mais il reste encore beaucoup à accomplir. Que le Seigneur vous accorde la sagesse, la force, la persévérance et la santé. Qu'il bénisse vous et votre famille et la garde pour de longues années par l'intercession de la Mère de Dieu.

Voilà.
Bien à vous en Christ,
K.
Répondre