J'ai un problème grave

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eliazar
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J'ai un problème grave

Message par eliazar »

Je suis très gêné par les récentes frictions auxquelles nous assistons, entre certains Patriarcats et certaines Églises - pour le dire avec diplomatie ! De même, je n’arrive pas à vraiment comprendre comment nous en sommes arrivés à une situation telle que nous la constatons, en ce début du XXIème siècle, situation dans laquelle des hiérarques orthodoxes (et non des moindres) peuvent participer à des cérémonies publiques aux côtés de responsables musulmans. Je veux dire : en France, dans un pays où la loi ne les y oblige en aucune manière et où il ne viendrait à personne l’idée de leur reprocher de s’en abstenir… Et alors que tout le monde sait que l’ « église » de ces responsables musulmans (c’est à dire l’Islam) continue jour après jour à persécuter et même à assassiner (comme elle l’a toujours fait depuis sa création) nos frères chrétiens et nos sœurs chrétiennes – et je ne parle pas seulement d’orthodoxes. Le récent martyre d’Evgueni Rodionov vient de nous le rappeler une fois de plus, mais de tels martyrs, il y en a sans cesse, ici ou là dans le monde entier… et nos hiérarques le savent mieux que nous.

Alors ? Je suis d’autant plus désorienté que ces comportements m’apparaissent de plus en plus comme faisant partie d’une confusion beaucoup plus étendue, dont ils ne sont que la partie émergée – même si elle est la plus voyante, bien sûr ! Finalement, quand des Évêques qui font profession de la foi orthodoxe vont en délégation officielle participer à des cérémonies communes avec d’autres évêques (si haut placés soient-ils) qui professent ouvertement une hérésie quelconque, ils font pratiquement la même chose. C’est formellement interdit par les canons conciliaires, nous le savons tous – et ils sont les premiers à le savoir, puisqu’ils sont évêques justement pour nous enseigner la doctrine orthodoxe !

Ces comportements-là me font le même effet que lorsque je constate qu’un magistrat connu et respecté dans son pays pratique ouvertement des escroqueries, depuis des années – et qu’il continue tout de même à exercer sa charge de magistrat - et même, qu’il condamne aux peines prévues par la loi des prévenus qui ont commis les mêmes délits que lui.

Nous savons tous que la fameuse (je devrais écrire : fumeuse) théorie « des branches » est une hérésie absolue – mais je vois tous les jours des évêques orthodoxes se réunir comme si de rien n’était avec d’autres évêques dont tout le monde sait qu’ils professent ou admettent couramment la théorie des branches. Ce n’est même pas pour analyser ouvertement cette hérésie et pour la condamner qu’ils se réunissent ; non : c’est au contraire pour décider ensemble et d’un commun accord des sujets qui concernent la foi orthodoxe ! J’en suis scandalisé…

Je me suis récemment entretenu avec quelques amis orthodoxes de différentes juridictions, auxquels je faisais part de mon incompréhension de plus en plus insurmontable, et de ma gêne ; et parmi les participants à cette petite table ronde, quelqu’un que je n’avais jamais vu m’a remis le texte suivant. Je me suis d’abord dit avec un peu d’irritation que sa petite feuille était une fois de plus à propos des deux calendriers, et je l’aurais bien volontiers froissée sans autre – mais l’auteur attendait visiblement que je la lise. Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis rendu compte que son texte touchait exactement là où cela me fait mal, et je lui ai demandé la permission de la reproduire ici, telle quelle :

80 ANS DE LUTTE DES CONFESSEURS DE LA VRAIE ORTHODOXIE CONTRE LE NOUVEAU-CALENDARISME & LA PAN-HÉRÉSIE ŒCUMÉNISTE


À l’occasion du 80ème anniversaire du regrettable schisme causé par la modification arbitraire du calendrier ecclésiastique, un article court et succinct a paru dans le calendrier de poche 2004 publié par le Synode des VCO de Grèce - sur la position de la sainte Église orthodoxe à ce sujet.
Il résume de façon concise ce que nous, vrais chrétiens orthodoxes, croyons et confessons, en paroles et en actes, unanimement et sans aucune contestation, au sujet du calendrier. En voici la traduction :

Pourquoi la Vraie Église Orthodoxe garde-t’elle le calendrier julien - dit « ancien » ?

La sainte Église Orthodoxe du Christ ne s’intéresse pas à l’exactitude du temps, mais à la rectitude et à la justesse de la foi. Et la justesse de la foi se garde par l’observance des saints canons des sept saints Conciles Œcuméniques, des conciles locaux, de la sainte Tradition et des prescriptions des saints pères.

La Vraie Église Orthodoxe, possédant la succession ininterrompue et canonique de l’Église une sainte catholique et apostolique, et dépositaire sacré de la foi orthodoxe, garde le calendrier julien (dit ancien), parce que :

A : c’est sur la base du calendrier julien que le 1er Saint Concile Œcuménique prescrivit le canon pascal et fixa la célébration de la Pâque orthodoxe entre le 22 mars et le 25 avril,

B : l’introduction du nouveau calendrier introduisait une possibilité de concélébration des fêtes fixes avec les papistes,

C : le calendrier papiste fut condamné par trois Conciles pan-orthodoxes successifs, sous le patriarche Jérémie II Tranos (ceux de 1583, de 1587 et de 1593) qui a fait suivre cette triple condamnation de l’anathème de l’Église (Encycliques Patriarcales de 1593 et de 1848),

D : c’est par l’introduction du nouveau calendrier qu’un schisme fut causé au sein même de l’Église - et que ceux qui s’en sont séparés sont tombés dans la terrible hérésie de l’œcuménisme, laquelle professe que toutes les hérésies sont des membres de l’Église et qu’elles doivent s’unir pour constituer l’Église Une.

Il faudrait ajouter encore que ce schisme a déchiré le monde orthodoxe en deux entités distinctes et antagonistes entre lesquelles il n’existe aucune communion possible.

Il est, par conséquent, parfaitement incorrect de parler d’un schisme qui se serait produit à l’intérieur de l’Église orthodoxe, celui-ci impliquant une communion quelconque, ne serait-ce qu’indirecte, entre les deux parties, ce qui n’est pas le cas. Le seul fait de parler d’Église orthodoxe, dans ce cas, suppose déjà qu’il puisse exister une Église absolue, l’Église Une, qui comporterait des branches diversifiées dont une seule serait orthodoxe, les autres ayant toute latitude de professer une autre foi tout en restant dans l’Église.

Ni le Synode des VCO (et je parle ici uniquement de celui qui a gardé la profession de foi exprimée dans l’Encyclique de 1935 des VCO de Grèce) ne reconnaît et n’entrera jamais en communion avec les nouveau-calendaristes (ni inversement…), et chaque “camp” considère l’autre comme schismatique, anti-canonique et privé de la succession apostolique - et considère ses mystères comme étant dépourvus de la Grâce de l’Esprit saint. Nous devons donc accepter la triste réalité d’une division totale et définitive.

Il s’ensuit que quiconque se soucie vraiment du salut de son âme a le devoir,vis à vis de sa propre conscience, de demander à Dieu de lui montrer laquelle est réellement son Église ; car, de même que la Divinité du petit Enfant pauvre, emmailloté dans la crèche des bestiaux privés de raison, n’était pas évidente pour l’œil humain, celle de l’Église ne l’est pas davantage.

L’autre précision importante est que tous ceux qui suivent le calendrier julien ne sont pas dans l’Église orthodoxe. Les uniates le suivent aussi, ainsi que de très nombreux schismatiques. Le terme méprisant de “vieux-calendariste” qu’emploient souvent certains nouveau-calendaristes (qu’ils en soient conscients ou inconscients) met pour ainsi dire dans le même panier la vraie Église orthodoxe (fidèle à la sainte Tradition dans son intégralité) et les schismatiques et hérétiques de toutes tendances, n’ayant gardé le calendrier julien que par simple réflexe de conservatisme.

Cette confusion est devenue très courante, et ce n’est pas innocent : car elle permet de préparer ceux qui croient sincèrement être encore « dans l’orthodoxie » à admettre la fausse doctrine selon laquelle l’Église peut très bien être composée de branches qui ne partageraient pas la même foi

Ainsi, membres de l’Église des VCO qui observons le calendrier de l’Église orthodoxe de toujours, nous ne sommes pas des “vieux-calendaristes”, mais des chrétiens orthodoxes, tout simplement.
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Précisons que cette profession de foi émane des matthéistes, qui représentent un des deux synodes issus des consécrations épiscopales faites d'une seule main par Mgr Matthieu de Vresthène en 1948, et dont la succession apostolique est considérée comme douteuse par les autres vieux-calendaristes, ce qui les met à mon avis dans une situation délicate pour juger de la succession apostolique de l'Eglise de Grèce par exemple.

Quant aux questions de calendrier, si les vieux-calendaristes veulent vraiment être logiques avec eux-mêmes, qu'ils abandonnent le comput des années selon l'ère chrétienne et retournent au comput AUC (Ab Urbe condita). En effet, les vieux-calendaristes excipant sans cesse du Ier concile oecuménique de 325 pour condamner les nouveaux-calendaristes, ils faudraient qu'ils rejettent l'ère chrétienne calculée par saint Denys le Petit (+ 545) deux siècles plus tard pour que leur fidélité soit totale.

Naturellement, comme je l'ai déjà écrit trois ou quatre fois sur ce forum, à part le fait que les conciles de 1583, 1587 et 1593 ont condamné la manière dont le pape de Rome avait imposé sa réforme du calendrier plutôt que son calendrier lui-même, le calendrier révisé adopté par les Eglises de Constantinople, Alexandrie, Antioche, Roumanie, Bulgarie, Chypre, Grèce et Amérique n'est pas le calendrier grégorien qui n'a été adopté que par l'Eglise de Finlande. Le calendrier adopté par la conférence de Constantinople repose sur une autre définition de la durée de l'année et sa coïncidence avec le calendrier grégorien cessera en l'an 2800.

Les matthéistes représentant ainsi les seuls vrais chrétiens, il s'ensuit que la population de la Grèce vit dans l'illusion et le phantasme. Phantasme, la théologie de Mgr Hiérothée de Naupacte; phantasme, la théologie du père Jean Romanidhis; phantasme, la théologie de Mgr Jean de Pergame; tous nouveaux-calendaristes privés de la grâce.

Je rappelle aussi une fois de plus que le synode vieux-calendariste grec de Mgr Cyprien de Phyli et d'Oropos, ainsi que le synode des vieux-calendaristes de Roumanie (métropolite Blaise de Slatioara) et le diocèse vieux-calendariste de Bulgarie (évêque Photios de Triatza) reconnaissent tous la validité de la succession apostolique et des sacrements des Eglises de Grèce, Roumanie et Bulgarie.
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