la réception en Grèce d'un article d'Eliazar

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Claude le Liseur
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la réception en Grèce d'un article d'Eliazar

Message par Claude le Liseur »

Voici quelques jours, je feuilletais avant de m'endormir un excellent livre du métropolite Hiérothée (Vlachos) de Naupacte et de Saint-Blaise, Yénnima kai thrémma Romioi (Romains nés et natifs), et quelle ne fut pas ma surprise en lisant que Monseigneur citait un article d'Eliazar Mario-Vincent, le principal animateur de ce forum orthodoxe francophone.

Il s'agit de la transcription d'une conférence donnée par Mgr Hiérothée au centre spirituel de la métropole de Thèbes en Béotie en janvier 1993, sous le titre Anatoli kai Dhisi stin Enomeni Evropi (Orient et Occident dans l'Europe unie). Nous avons suffisamment parlé sur ce forum des traductions en français de théologiens orthodoxes grecs ou roumains pour mentionner, pour une fois, un cas de traduction du français vers le grec, d'autant plus que l'auteur traduit est un participant actif de ce forum.

Page 63 du recueil grec:

"To pempto paradheigma proeskhetai apo tin martiria enos syngronou Orthodhoxou Ghallou, tou Mario Vincent (en français dans le texte -NdL), o opoios se prosfato arthro tou anaferertai stin Romaïki ipodhomi tis notiou Ghallias kai syngekrimena tis romaïkis Provincia (en latin dans le texte -NdL), tis simerinis Provingias (Provans). Grafei:" (suit une citation d'une page tirée d'une revue Synaxi, n° 44, page 15; je suppose que la revue Synaxi en question n'est autre que Synaxe, la revue que publiait Mgr Etienne de Tallin et de toute l'Estonie à l'époque où il était en poste à Nice).

Ma traduction: "Le cinquième exemple nous vient du témoignage d'un orthodoxe français contemporain, Mario Vincent, qui, dans son article récent, faisait référence au substrat romain (au sens de romaïque, orthodoxe, pas de franko-papiste, naturellement - NdL) de la France du sud, plus précisément de la Provincia romaine, l'actuelle Provence. Il écrit (...)"

Mgr Hiérothée va même jusqu'en translittérer en grec et traduire la chanson peu amène à l'égard des Franchimans qu'Eliazar citait en page 17 de l'article.

Dis, Eliazar, plutôt que je me fatigue à retraduire la traduction grecque de ton article vers le français, tu ne pourrais pas nous mettre en ligne sur le forum l'original français? Si les Hellènes y ont eu droit, pourquoi pas nous?
Irène
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Message par Irène »

Eliazar,

Une provençale, mieux une nissarde attend ce texte !
eliazar
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Réception en Grèce

Message par eliazar »

Chère Irène,

Je n'ai jamais été en Grèce et je ne lis pas le grec mais seulement l'alphabet grec. Je le chante par mimétisme phonique et sans bien comprendre les paroles.

C'est la limite de mes compétences dans la langue de l'Évangile. Il me serait donc impossible de traduire cet article.

Je crois me souvenir en effet d'avoir participé à une table ronde, organisée à Paris par une journaliste d'Athènes; elle et son époux, qui est iconographe, sont devenus ensuite des amis très chers. Si ma mémoire est bonne, le sujet de cette intervention (...en langue française) était la difficile confrontation entre un francophone qui vient de retrouver la foi de ses lointains ancêtres provençalo-aquitains et le monde traditionnel de l'orthodoxie tel qu'il le découvre dans les paroisses d'émigrés venus d'autres peuples (arabophones, grecs et russes) où il a été reçu fraternellement. Le débat avait du reste été organisé dans une des paroisses grecques de Paris, celle des saints Constantin et Hélène, à Montmartre - où j'étudiais alors le chant liturgique avec le regretté protopsalte Syméon.

J'avais eu l'outrecuidance bien franchimane d'accepter cette invitation, quoique sachant que je n'avais rien d'intéressant à dire - que des notations toutes personnelles. Mes propos ont été enregistrés et comme je suis bavard, il y en avait assez long sans doute pour faire un article - mais je serais incapable de traduire cet article et je tiens à rassurer Claude, qui a bien d'autres choses à faire : cela n'en vaut pas la peine.

A cette table ronde participait un véritable orthodoxe, qui avait - lui - des choses bien plus importantes à dire. Malheureusement, il n'a pas traduit ses propres propos, que je sache - sinon que j'en ai retrouvé quelques-uns développés dans son livre (paru aux éditions de l'Age d'Homme) : "Mais où est l'Église orthodoxe ?".

C'est ce livre-là qui mérite vraiment d'être lu, si vous ne l'avez déjà fait, parcequ'il ne se contente pas de constatations douloureuses, ou de regrets , mais fournit un véritable diagnostic et propose l'indispensable remède. Vous avez déjà deviné que cet orthodoxe était notre ami Jean-Louis Palierne.

Courez vous procurer ce livre - indispensable à quiconque se pose des questions sur l'orthodoxie en Occident - avant qu'il soit retiré des librairies !
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eliazar
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Réception en Grèce (bis)

Message par eliazar »

Cher Claude,

Tu me fais bien de l’honneur en évoquant ta découverte que le Métropolite Hiérothée (Vlachos) « citait un article d'Eliazar Mario-Vincent, le principal animateur de ce forum orthodoxe francophone ».

Ce n’est du reste pas un honneur, mais une erreur.

Les deux principaux animateurs de ce forum orthodoxe sont Antoine - auteur de 488 messages, sans compter ses heures de travail anonyme en tant qu’animateur - et toi-même, avec 385 messages et tout le travail que tu fournis pour son animation, comme Antoine.

N’oublions pas trop que nous sommes en Carême…
Dernière modification par eliazar le ven. 27 févr. 2004 9:55, modifié 1 fois.
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eliazar
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Réception en Grèce (ter)

Message par eliazar »

« …je suppose que la revue Synaxi en question n'est autre que Synaxe, la revue que publiait Mgr Etienne de Tallin et de toute l'Estonie à l'époque où il était en poste à Nice »

C’est également une erreur : Mgr Stephanos, actuellement Métropolite de Tallin en effet, n’aurait pas commis l’impair de publier un texte qui manquait de la plus élémentaire diplomatie.

Et je ne pense pas que le Métropolite de Naupacte et de Saint-Blaise, lui, perde son temps à lire SYNAXE, qui était une sorte de bulletin diocésain pour la Côte d’Azur - dont je ne suis pas certain qu’il ait été continué après le départ de l’Évêque Stephanos en Estonie...

SYNAXI est une revue littéraire orthodoxe publiée en Grèce, et dont Anna MARINI doit être encore la rédactrice en chef, je pense.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Eliazar,

Ton article, je crois que tu l’avais envoyé directement à Anna, et c’est elle qui a tout traduit en grec. Peut-être que si tu le lui demandais, elle pourrait le retrouver ? Synaxi devrait publier cet été un dossier sur l’Orthodoxie dans la Diaspora, et je crois pouvoir deviner qu’il sera intéressant.

En ce qui concerne les ouvrages qui deviennent introuvables, je voudrais dire une fois de plus que tous les livres qui ne sont pas dans la ligne de “l’oecuméniquement correct” sont boycottés. Une véritable censure s’exerce sur la Tradition orthodoxe sous le prétexte de la lutte contre l’intégrisme, et que les agents les plus actifs de cette lutte se réclament de l’étiquette orthodoxe.

Dans la série d’à côté, on parlait des traductions d’ouvrages des théologiens orthodoxes contemporains. Or elles sont toutes totalement passées sous silence et donc disparaissent rapidement. Seules quelques grandes bibliothèques institutionnelles les achètent (bibliothèques universitaires et théologiques). Le public n’en entend jamais parler.

On citait récemment Zizioulas. Savez-vous que j’ai jadis publié une traduction de sa thèse sur les origines de l’épiscopat chez Desclées de Brouwer, et qu’elle a été pilonnée!!! Il s’agit d’un ouvrage extrêmement important, qui met en cause l’ecclésiologie moderniste. C’est d’ailleurs probablement ce qui explique sa disparition rapide.

Il ne s’agit pas seulement des auteurs contemporains, mais tout aussi bien des Pères de l’Église. Aucune revue orthodoxe ne parle jamais des traductions qui ont paru.

La censure, le “flicage”, comme dirait Eliazar, ne se limitent pas aux livres. On pourrait en citer beaucoup d’autres exemples.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
eliazar
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Message par eliazar »

Cher Jean-Louis,

J'ai reçu en retour récemment la carte de voeux que j'avais envoyée à Spyridon et Anna. Partis sans adresse, selon la Poste athénienne.

Mais comme le courrier, en France, n'est plus réexpédié que pendant un an - et que la Poste grecque n'a pas la réputation d'être plus efficace que la nôtre, il est possible qu'ils aient simplement changé d'appartement... ou de quartier. En tout cas, je ne vois guère comment les joindre. As-tu leur adresse ? Ou sinon, celle de Synaxi ?

Merci d'avance.

Quant au pilonnage-flicage, ce n'est pas si nouveau qu'il y paraît. L'association des survivants du camp d'extermination de Jasenovac, en Croatie, où avaient été massacrés tant de Serbes, de prêtres et d'Évêques orthodoxes au temps du cardinal Stepinac et de son âme damnée Ante Pavelic, avait publié un Livre Blanc sur l'histoire de ce camp.

Ce devait être dans les années '50. Un mois après la mise en librairie de ce document irremplaçable, le gouvernement du Maréchal Tito a tout fait racheter et mettre au pilon. Non pas évidemment par sympathie pour le cardinal ni pour le dictateur - mais pour éviter des histoires avec le Vatican, qui avait protesté contre cette publication écrasante pour ses services et leur attitude pendant la seconde guerre mondiale.

Là aussi, il ne restait qu'un exemplaire à la Bibliothèque du Congrès, à Washington, et je crois un autre à Londres. En France, j'ai été moi-même témoin de la disparition rapide, dans des endroits aussi réputés que la Bibliothèque Nationale ou les archives de grandes villes de province, de documents devenus introuvables par la suite - et que pourtant j'y avais consultés quelques mois auparavant. Disparitions sans traces, là encore. Il s'agissait dans la plupart des cas de pièces explicites concernant des faits ou des personnages en relation avec la Seconde Guerre Mondiale: je ne m'intéressais pas encore, à l'époque en question, aux ouvrages sur l'orthodoxie.

Mais les méthodes restent les mêmes. Un jour viendra sans doute où les hommes seront honnêtes et droits. Et où ils ne se contenteront pas de faire des phrases émouvantes sur "le devoir de mémoire"...

Je crains de ne plus durer assez pour le voir.
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