La France face au voile islamique

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Olia
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La France face au voile islamique

Message par Olia »

Oublions un peu la réaction des orthodoxes russes et revenons en France au 16 décembre 2003, je cite les voix portées « contre » cette loi (les « pour » sont également listés sur le lien http://news.tf1.fr/news/france/0,,1521617,00.html ):

« Eglises chrétiennes
Dans une lettre à Jacques Chirac, les représentants des Eglises catholique, protestantes, orthodoxes réunies dans le Conseil d'Eglises chrétiennes en France (CECF) se sont prononcés ensemble contre une loi sur le voile qui serait "ressentie comme discriminante". »
« « PC
Le PCF a affirmé "son opposition à une loi de circonstance, à l'efficacité contestable" pour interdire le port de signes religieux ostensibles à l'école.
FN
Selon J.M Le Pen, l'interdiction du voile ne peut tenir face à tant de complaisance sur tout le reste" et les conclusions de la commission Stasi "constituent un nouvel appel à l'immigration.
LCR
La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) "se prononce contre le projet d'une loi ciblant pour l'essentiel le port du voile à l'école". »Verts
Noël Mamère, député Vert de la Gironde, a réaffirmé "son opposition à une loi interdisant les signes religieux à l'école qui aura pour conséquence de stigmatiser l'islam". »
« UOIF
L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) accuse le rapport Stasi de promouvoir "une laïcité d'exclusion". »
Etc, etc.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Ces références sont totalement inutiles, parce que des prises de position du 13 décembre 2003 se référaient à des principes abstraits et pas à un projet de loi. Que je sache, le projet de loi a été arrêté en conseil des ministres le 28 janvier et la déclaration du père Tchapline que j'ai citée dans le fil "Le Patriarcat de Moscou face à la loi sur le voile" était bien du 28 janvier: donc un jugement in concreto, face à un projet et pas à de vagues principes.

A part l'UOIF qui est à la fois juge et partie, je constate que tous ces adversaires de la loi sur le voile ont au moins un point commun: le fait d'être sorti de l'Histoire. (Plusieurs ont aussi le point commun d'être en délicatesse avec la démocratie et la liberté de conscience.)

Faut-il en déduire que toutes les forces non-islamiques qui exercent encore une influence sur la société française, que tous les partis politiques qui ont une chance d'arriver un jour au pouvoir, sont favorables au projet de loi?
Olia
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Message par Olia »

Le juridisme en l’occurrence est inutile, Claude, tout comme la fixation négative que vous faites sur l'Eglise de Russie, si j'en juge selon vos e-mails (je comprends malgré tous votre insatisfaction personnelle)l ne s'agit pas uniquement de positions face à un projet de loi, mais aussi d'une attitude face aux interdictions (même il y a eu plusieurs "variantes" d'interdiction) du port du voile dans les lieux publics.

Quant aux fait que certains mouvements soient obsolètes etc., certaines de vos idées ne le sont pas moins, à mon avis.

Quoi qu'il en soit, la situation en France en termes de laïcité est très particulière et la "défense de la laïcité" ici est souvent incomprise ou rejetée, surtout par les ressortissants d'autres pays, qu'ils soient chrétiens orthodoxes ou non.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Olia a écrit :Le juridisme en l’occurrence est inutile, Claude, tout comme la fixation négative que vous faites sur l'Eglise de Russie, si j'en juge selon vos e-mails (je comprends malgré tous votre insatisfaction personnelle)l .
Pour ma part, je m'abstiens de tout commentaire sur vos fixations et insatisfactions personnelles. Je me permets au passage de vous signaler que ce forum n'a pas pour thème la psychanalyse.

Pour revenir au sujet de discussion, personne ne semble remarquer que la laïcité fonctionne désormais en France comme substitut d'identité nationale. Etant acquis une bonne fois pour toutes, et au mépris de l'Histoire et du bon sens, qu'il n'y aurait pas en France de fonds ethnique, linguistique, religieux, culturel, commun, l'allégeance verbale à la laïcité, ou plutôt au laïcisme comme dirait le père Tchapline, est supposée remplacer cela. C'est ainsi que l'on en vient à mettre sur pied d'égalité le voile islamique et la croix chrétienne, comme si le pays n'avait pas été chrétien pendant quinze siècles.
Aux Etats-Unis, qui se veulent aussi pays d'immigration, c'est l'allégeance à la Constitution de 1787 qui joue ce rôle. Ce n'est évidemment pas possible en France, pays qui a épuisé quinze constitutions en deux siècles (1791, 1793, 1795, 1799, 1802, 1804, 1814, 1815, 1830, 1848, 1852, 1870, 1875, 1946, 1958 - sans compter celle de 1943 qui ne fut pas promulguée et la première de 1946 qui fut rejetée par référendum). Alors, on se rabat sur des principes généraux, que l'on cherche dans une loi de 1905 qui est constamment bafouée depuis 1918 dans trois départements.
eliazar
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Voile islamique et voile pudique

Message par eliazar »

Puisque ce débat (qui ne manque pas de sel) entre dans la polémique, j’aimerais profiter de la flèche décochée par Claude à propos de la loi de 1905, "contamment bafouée depuis 1918 dans trois départements français".

Les lecteurs de ce Forum étant plutôt des orthodoxes ou assimilés ne sont pas forcément au courant de ce qui a conduit le gouvernement maçonnisant issu de la guerre de 1914-1918 à s’agenouiller pieusement devant la religiosité catholique romaine profonde des Alsaciens et des Lorrains. Et par mesure conservatoire, devant leur reigiosité protestante.

Le système concordataire allemand admettait que vu l’importance du clergé dans la bonne tenue morale – et électorale – des populations, autant le considérer comme fonctionnaire de l’État et le rémunérer en conséquence. La caractéristique des prêtres comme des pasteurs étant d’avoir fait quelques études, au lieu d’aligner leur traitement sur celui des officiers des Renseignements Généraux, l’Allemagne bismarckienne avait conclu qu’ils seraient alignés sur ceux de l’Université et de l’Enseignement Public. C’était d’autant plus indiqué que dans le cas de l’Église de Rome, elle faisait interdiction à ses prêtres de se marier, tout comme l’État bismarckien en faisait interdiction à ses institutrices – la religion de la Kultur ayant ses oblates tout comme l’autre avait ses oblats. J’arrêterai ici le parallèle, par prudence.

Un ministre français et franc-maçon ne pouvait que bondir devant un passéisme aussi moyennâgeux. Ce qu’il fit, tout à la ferveur retrouvée qu’il attendait des braves Alsaciens et Lorrains, dont tous ses journaux l’assuraient chaque matin qu’ils s’habillaient de beaux costumes folkloriques pour acclamer avec larmes de joie les vaillants pioupious qui arrivaient enfin (quatre ans après) pour défiler dans leurs villages pavoisés de tricolore. Détail savoureux, certains d’entre eux ayant vraiment gardé le drapeau tricolore caché dans leur cave ou dans leur grenier depuis 1871, la masse impressionnante des autres s’est douloureusement mordu les doigts de n’y avoir pas pensé – et à Strasbourg tout au moins (mais sans aucun doute dans bien d’autres endroits) on a vu débarquer de malins mercantis avec des cargaisons de drapeaux tricolores qu’ils allaient vendre en douce et au poids de l’or de porte en porte, avec discrétion assurée.

Revenons aux choses sérieuse – et au culte officiel de Sainte Laïcité. Cette sainte (pourtant grande patronne de la République, puisque pour les saintes on ne peut pas dire « Grande Maîtresse ») fut malencontreusement mise à mal et même durement mortifiée par sa sœur aînée, Sainte Démocratie Électorale.
Car les patriotes à tous crins d’Alsace et de Lorraine étaient aussi des électeurs potentiels. Et ces électeurs étaient beaucoup moins enthousiastes, eux, devant les beaux maréchaux français en grand uniforme de parade sur leur cheval blanc.

Quand le ministre concerné décida de supprimer d’un trait de plume les traitements dus aux fonctionnaires cléricaux, un aimable abbé catholique et non moins Alsacien se porta candidat aux élections et fut élu par des masses imposantes d’électeurs sur un programme très simple : ou bien la République Française adorée nous rend nos traitements et salaires, ou nos patriotiques populations demandent illico le retour de l’Alsace à l’Allemagne. Après tout, le Président (et Frère) Wilson en avait déjà fait bien d’autres, dans son inénarrable Traité de Versailles.
A Paris, où on parle un meilleur français qu’en province, cette énorme obscénité électorale du peuple souverain fut pudiquement traduite par « mouvement autonomiste »… Et on s’empressa de rendre aux deux clergés leurs traitements de fonctionnaires – alignés : pour l’évêque, sur celui de recteur d’université, et pour les jeunes abbés débutants sur celui d’instituteur, en passant par tous les grades intermédiaires tels prof d’université, prof de lycée, directeur d’école, etc…

Et pour que cette petite partie de lèche-électorat soit encore plus agréable aux populations patriotes, le ministre franc-maçon décida d’ouvrir une Faculté de Théologie Catholique à l’Université d’État de Strasbourg, naturellement doublée d’une Faculté de Théologie Protestante. Grâce à quoi un futur curé peut obtenir une bourse d'État pour le devenir, et obtenir en prime un titre de Docteur en Théologie de l'Université. Ce qui est bien mieux encore qu'aux temps de la moyennâgeuse Sorbonne, dont les étudiants devaient devenir tire-laines pour arriver à payer leurs années d'étude et leur maigre pitance.

Et la Préfectorale (non moins maçonnique et non moins affable) décida d’obliger réglementairement tous les élèves des Écoles Normales des 3 départements à apprendre l’orgue aux frais de la République laïque : pour accompagner obligatoirement et dans le cadre de l'Enseignement Public la messe ou le culte du dimanche dans leur village. Dans les petits villages, c’était du reste le même instituteur qui accompagnait l’un après l’autre les deux cultes : un dur dimanche matin pour les Hussards Noirs de la République à Jules Ferry !

La France n’avait hélas rien prévu pour les Alsaciens orthodoxes, puisque leur Liturgie ne comporte aucun orgue…
De même qu’elle n’avait pas encore prévu de budgétiser des Préfets Musulmans, puisque ce n’était ni un mufti ni un ayatollah qui avait incité ses Musulmans à demander leur restitution massive à leur pays d’origine…

Alors, cher Claude, sans pousser la polémique jusqu’à l’indécence – en demandant par exemple qui a violé Sainte Laïcité – on est tout de même en droit de se demander qui a bafoué quoi ? Non ?

Eliazar le Saint-Nitouche

P.S. J’ai écrit plus haut, par suite d’un certain manque de réflexion, que le débat entrait dans la polémique. En fait, la polémique est son seul véritable sujet, depuis le début de cette affaire – et le voile a bon dos, si j’ose le dire.
Le fait de faire s’affronter les citoyens à grands cris, débats télévisés, manifs de rue, voitures explosées, etc. etc. sur… - ou pour…, ou contre… – le voile islamique était tellement inutile (les règlements de l’éducation nationale - ou autres – suffisaient amplement, à la simple condition qu’on veuille bien en tenir compte et les appliquer honnêtement), qu’on est bien obligé d’admettre que le gouvernement chiraquien était surtout démangé par l’impérieuse nécessité de détourner l’attention des Français du train de mesures anti-pauvres, anti-recherche fondamentale, anti-santé publique, anti-chômeurs, etc. qu’il a lancé sur les rails au 1er janvier 2004, dans les applaudissements bruyants du MEDEF qui faisait semblant de les découvrir.
Peut-être aussi les divers commentateurs agréés des principaux médias ont-ils été discrètement stimulés pour faire monter les œufs en neige, au moment où allait tomber la condamnation d’Alain Juppé – qualifié chaleureusement d’ « intègre », de « nécessaire », et même de « meilleur d’entre nous » - ce qui a bien de quoi nous faire frémir, en pensant aux autres, qui nous restent - encore pourvus de tous leurs droits civiques, eux !
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Mon cher Eliazar, j'ai, comme tu le sais, le privilège d'habiter le canton de Genève, le seul canton suisse où la laïcité à la française a été votée par référendum en 1907 (suppression du budget des cultes). A l'exception de Neuchâtel, qui vit sous un système hybride, tous les autres cantons appliquent le système bismarckien avec fonctionnarisation totale du clergé catholique romain et des pasteurs zwinglio-calvinistes (ainsi que du clergé vieux-catholique dans une poignée de cantons protestants et des rabbins à Bâle-Ville).

Ce système de fonctionnarisation du clergé, qui avait une utilité visible pour l'Etat dans la Suisse d'avant les années 1960 où les catholiques étaient particulièrement fanatisés et où, en réaction, les protestants se comportaient toujours en forteresse assiégée, aboutit maintenant à des résulats du plus haut comique dans un pays dont la structure religieuse a complètement changé.

La Suisse de 1850 (premier recensement après la création de l'Etat fédéral) comptait 59,5% de protestants, 40% de catholiques romains, 0,4% d'israélites et 0,1% d'autres et sans confession.
En 1990, on en était à 40,7% de protestants, 46,2% de catholiques romains (merci l'immigration italienne, espagnole et portugaise!), 0,3% d'israélites, 3,9% d'autres et 9,9% de sans confession (y compris 1,5% de sans indication).
En 2000, on en était à 35,3% de protestants, 41,8% de catholiques romains, 0,2% d'israélites, 7,3% d'autres et 15,4% de sans confession ( y compris 4,3% de sans indication).
Ce qu'il faut aussi préciser, c'est que le taux de pratique religieuse chez les cathos est passé de quelque 90% en 1850 à quelque 5% aujourd'hui. Dans les Eglises protestantes nationales (Landeskirchen), c'est-à-dire cantonales (33% de la population), ce taux se traîne aux alentours de 1-2%. Il n'est plus élevé que parmi les Eglises protestantes libres (qui regroupent 2,2% de la population).
Naturellement, malgré l'augmentation de 58,5% en dix ans du nombre de personnes sans appartenance religieuse, les orthodoxes continuent à affirmer que le pays n'a pas besoin d'évangélisation.

Mais, pour revenir au sujet de ce fil, il est évident que des rapports Eglise-Etat conçus dans les années 1870 sont devenus totalement inadéquats dans la situation actuelle. Dans la jeunesse, il commence à y avoir une certaine indignation par rapport aux sommes considérables que les cantons consacrent à l'entretien du clergé. Mais, comme dans tous les pays d'Europe à démographie effondrée, ce sont les "vieux" qui ont le pouvoir électoral. D'où le fait que la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat revient sans cesse sur le tapis.
En 1981, les électeurs ont rejeté une initiative populaire qui réclamait la séparation des Eglises et de l'Etat sur la totalité du territoire fédéral. Je suis à peu près sûr que, en raison du conflit des générations que je viens d'évoquer, une initiative similaire serait encore repoussée aujourd'hui. Mais plus dans 20 ans: le désenchantement de la population vis-à-vis du système bismarckien est un phémonène qui ira toujours croissant.
Le mois dernier, les électeurs du canton de Zurich ont rejeté une loi cantonale qui aurait aligné leur canton sur le modèle belge en étendant à l'Eglise orthodoxe, au judaïsme et à l'Islam les privilèges réservés à l'Eglise catholique romaine, à l'Eglise protestante nationale et à l'Eglise catholique-chrétienne (vieux-catholiques de l'Union d'Utrecht), c'est-à-dire en pratique ces salaires versés par l'Etat au clergé et qui font rêver.

Le clergé des Eglises "reconnues", complètement arc-bouté sur la défense de son salaire, ne voit pas les évolutions qui vont détruire le système bismarckien et se comporte comme si rien n'avait changé en deux siècles. Cela nous vaut des incidents cocasses dont la presse se fait l'écho. Il y a deux ans, l'évêque de Sion, en Valais, a déclaré que, sur les questions de moeurs, le groupe parlementaire démocrate-chrétien au parlement cantonal devait voter selon ses instructions à lui, ce qui a naturellement suscité la colère des DC valaisans et l'hilarité dans le reste du pays. La semaine dernière, le gouvernement du canton italophone du Tessin a dû rappeler à l'ordre l'évêque de Lugano qui avait déclaré que l'arrestation d'un curé pédophile constituait une atteinte aux privilèges de l'Eglise catholique romaine au Tessin!

Et ces attitudes complètement en décalage par rapport à la réalité finiront par creuser le tombeau du système. Enfin, ne rêvons pas: si des politiciens eux aussi passablement maçonnisés ont pris depuis un siècle et demi l'habitude de verser des traitements plus qu'honorables à un clergé dont le message spirituel les intéresse peu (c'est le moins que l'on puisse dire), c'est avant tout parce que ce clergé était supposé être un facteur de paix et de cohésion sociale. Pourra-t-il encore longtemps jouer ce rôle quand il se ridiculise de plus en plus au sein d'une société de plus en plus déchristianisée?
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Bon, c'est fait. L'Assemblée nationale française a adopté le 10 février 2004 le projet de loi relatif à l'application du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics. Je donne les résultas par groupe parlementaire (mais je suis sceptique devant la représentativité d'une assemblée qui n'est pas élue à la proportionnelle et ne pense pas qu'une majorité aussi écrasante à l'Assemblée soit forcément la traduction d'un soutien populaire fort):

Groupe UMP 364 membres

Pour: 330
Contre: 12 (MM. Etienne Blanc, Gilles Bourdeleix, Mme Christine Boutin, MM. André Flajolet, Jean-Pierre Georges, François Guillaume, Michel Heinrich, Marc Le Fur, Alain Madelin, Etienne Pinte, Jean-Marie Sermier et Christian Vanneste)
Abstention: 17 (MM. Edouard Balladur, Jean Bardet, Bruno Bourg-Broc, François Calvet, Pierre Cardo, Antoine Carré, Hervé de Charette, Charles Cova, Jean-Claude Decagny, Jean-Jacques Descamps, Thierry Mariani, Pierre Méhaignerie, Jean-Marc Nesme, Hervé Novelli, Christophe Priou, Marc Reymann et Jean-Marc Roubaud )
Non-votant: 1 (M. Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale)

Groupe socialiste 149 membres

Pour: 140
Contre: 2 (M. Christophe Payet et Mme Christiane Taubira)

Groupe de l'Union pour la démocratie française 30 membres

Pour: 13 (MM. Jean-Pierre Abelin, Pierre-Christophe Baguet, Christian Blanc, Bernard Bosson, Stéphane Demilly, Jean Dionis du Séjour, Gilbert Gantier, Francis Hillmeyer, Olivier Jardé, Maurice Leroy, Rudy Salles, André Santini et Rodolphe Thomas)
Contre: 4 (MM. Pierre Albertini, Jean Lassalle, Nicolas Perruchot et François Sauvadet)
Abstention: 12 (MM. Gilles Artigues, François Bayrou, Mme Anne-Marie Comparini, MM. Charles de Courson, Philippe Folliot, Yvan Lachaud, Claude Leteurtre, Hervé Morin, Jean-Luc Préel, François Rochebloine, Francis Vercamer et Gérard Vignoble)


Groupe des communistes et républicains 22 membres

Pour: 7 (MM. François Asensi, Jean-Pierre Brard, Jacques Brunhes, Jacques Desallangre, André Gerin, Mme Muguette Jacquaint et M. Jean-Claude Sandrier)
Contre: 14 (MM. Gilbert Biessy, Alain Bocquet, Patrick Braouzec, Mme Marie-George Buffet, MM. André Chassaigne, Frédéric Dutoit, Mme Jacqueline Fraysse, MM. Pierre Goldberg, Maxime Gremetz, Mme Janine Jambu, MM. Jean-Claude Lefort, François Liberti, Daniel Paul et Michel Vaxès)

Députés non-inscrits

Pour: 4 (MM. Patrick Balkany, Gérard Charasse, Alfred Marie-Jeanne et Emile Zucarelli)
Contre: 4 (Mme Huguette Bello, MM. Yves Cochet, Noël Mamère et Philippe de Villiers)
Abstention: 2 (Mme Martine Billard et M. Philippe Edmond-Mariette)

Total sur 577 députés inscrits:

Pour: 494
Contre: 36
Abstention: 31
Non-votant: 1

N'ont pas pris part au vote: 15
Olia
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opinions

Message par Olia »

http://minorites.babozor.net/article.php?IDA=430

« L'opportunité même d'une législation spécifique est aussi mise en cause par une minorité d'élus UMP. Revendiquant «la liberté de conscience», Christine Boutin, comme Bruno Bourg-Broc ou Jean-Marc Roubaud, explique qu'elle ne veut pas d'une loi qui risque de «raviver une guerre religieuse». »

« Si 330 députés UMP (sur 364) ont voté pour, il y a quand même eu 12 votes contre, dont ceux de Christine Boutin, Alain Madelin, Etienne Pinte et Marc Le Fur, et 17 élus de la majorité se sont abstenus, en particulier Edouard Balladur, qui voulait que soit introduite dans le texte la notion de «trouble du bon ordre de l'établissement», Pierre Méhaignerie, Hervé de Charette, Pierre Cardo, Thierry Mariani et Hervé Novelli. »

http://www.frs-online.org/article.php3?id_article=164 (Républicains Sociaux)
(texte moins récent)

« Tout d'abord, quelques remarques préalables, afin d'expliquer la cause de cette passion collective pour le voile :
Si la question du voile est apparemment mineure, celle concernant l'islam en France est bien majeure : cette religion est aujourd'hui un fait de société très important, et la réussite ou l'échec de son intégration est un enjeu fondamental, qui nous concerne tous
Pour nombre de personnes qui ignorent tout du fonctionnement de sociétés musulmanes dans un Etat laïc, et qui ignorent même ce qu'est une société musulmane à proprement parler, la question de la tolérance de cette religion et de son adaptabilité dans notre société se pose très vivement, à juste raison
Le fonctionnement de la « laïcité à la française » est aussi un problème, tant il est vrai que les rapports entre les religions et l'Etat s'apparentent plus jusqu'ici à une « non-belligérance » qu'à une véritable harmonie, parce qu'on n'a pas véritablement tranché entre une position à caractère laïciste (la religion dans la sphère privée et le « grand désert laïc » au dehors) et une position laïque au sens plus chrétien du terme (un Etat bienveillant et protecteur de toutes les religions). Depuis le Concordat napoléonien, on n'a pas, il faut bien le dire, vraiment évolué…
A ce titre, l'Eglise catholique, première religion de France, et les catholiques eux-mêmes, par leurs comportements, adoptent toujours par rapport à la laïcité une attitude très modérée et même timide. On n'a pas l'habitude en France de voir des communautés revendiquer leurs droits religieux avec conviction, encore moins avec véhémence…. Comme nous n'osions pas, les « barbus » islamistes ont mis les pieds dans le plat.
On voit donc que la violence provoquée par la question du voile n'est pas artificielle. Le voile « appuie à un endroit où ça fait mal », parce qu'il fait resurgir deux peurs ancestrales :
la « peur du musulman », qui remonte à Charles Martel, aux croisades, à la bataille de Lépante. En réalité, on ne sait pas ce que c'est que « le musulman » : l'Histoire ne nous a pas offert, comme l'Espagne, une grande période de cohabitation pour apprendre à nous connaître.
la « peur de la religion », à laquelle on s'est bien gardé d'apporter une réponse, ni du côté des chrétiens, ni du côté des anticléricaux, depuis le Siècle des Lumières et la Révolution. On s'est enfoui la tête dans le sable, mais l'exigence musulmane nous force à la ressortir. A des questions comme : « Quelle dette historique avons-nous vis-à-vis de notre Moyen Age et nos rois chrétiens ? » ou « La tentative d'éradication de la religion par la Révolution Française, cette « grande page de notre Histoire », était-elle juste ou au contraire monstrueuse ? », l'autruche française va bien devoir répondre…
C'est également cela, sans doute, qui explique que les responsables politiques semblent « flotter » sur cette question. Leur position aurait pourtant dû être arrêtée depuis longtemps, puisque les fondamentaux de cette « configuration météorologique politique » sont visibles depuis des années :
On savait bien que les groupuscules islamistes radicaux ne se priveraient pas d'exploiter l'ambiguïté laïcisme/laïcité, cette faiblesse idéologique typiquement française, et de provoquer l'Etat pour le pousser soit à une réponse laïciste radicale contraire à l'esprit de tolérance et porteuse de graves divisions, soit à une réponse de « tolérance absolue », avec à la clef une légitimation de leurs pratiques, potentiellement tout aussi dangereuse pour l'ordre public.
On sait aussi parfaitement que le « petit brûlot » que représentent ces quelques jeunes filles, poussées par leurs familles à radicaliser leurs pratiques vestimentaires à l'Ecole, n'aurait pas flotté sur l'eau bien loin s'il n'était poussé en sous-main, sur le plan médiatique, par de « puissants lobbies anticléricaux », qui voudraient ainsi marquer quelques points contre l'Eglise catholique dans leur quête du « grand désert laïc ».
On le voit, beaucoup de gens, journalistes compris, ont intérêt à faire et exploiter au maximum un amalgame entre voile et laïcité.
Pour nous, qui voulons apporter une réponse satisfaisante, à la fois ferme et intelligente, il est donc essentiel de ne pas nous laisser enfermer dans ce piège, et de bien séparer les deux questions.
Avant de répondre, il est aussi très important de préciser plusieurs choses concernant l'islam en général et l'islam français en particulier, et concernant la « laïcité à la française ».
D'abord, il faut faire la différence entre islam modéré et islam radical. Sans entrer dans le détail d'une démonstration, disons simplement :
qu'on peut distinguer globalement dans l'islam deux courants, l'un provenant plutôt du pourtour méditerranéen (on pourrait l'appeler un « islam de terre romano-chrétienne »), intellectuellement et culturellement très riche, et relativement modéré, et l'autre provenant de la péninsule arabique ou de l'Asie, beaucoup plus rigide et virulent.
A partir du deuxième, se nourrissant de questions internationales considérées comme des injustices graves et non résolues (corruption économique et morale de l'occident, scandale du développement, lâcheté face au conflit israëlo-palestinien), s'est peu à peu formée une doctrine à caractère à la fois politique et sectaire très simpliste, mais très corrosive, qu'on ne peut assimiler à notre avis à une religion proprement dite, mais plutôt à un « nouveau maoïsme », menaçant l'ordre public et extrêmement dangereux..
Pour autant, la question de la tolérance n'est pas totalement résolue, même pour l'islam modéré, puisque cette religion tend, pourrait-on dire, à survaloriser la place de Dieu par rapport à la liberté de l'homme. Il existe cependant des sociétés (Turquie, Tunisie) où vivent en harmonie un Etat laïque et une population musulmane, ce qui montre que les musulmans ne sont pas plus des « Corans sur pattes » que nous ne sommes de parfaits « judéo-chrétiens ».
Concernant les musulmans français, et contrairement à l'image qu'en donnent les jeunes « sauvageons » des banlieues, dont les excès tiennent à d'autres causes, il faut aussi faire remarquer l'habitude et la préférence, issues du comportement religieux, pour des positions tranchées et normatives. Il est plus facile à un musulman, surtout concernant des problématiques touchant à l'ordre public, de comprendre et d'accepter un « diktat étatique » traduisant une affirmation du caractère sacré de la loi, plutôt que des réponses exagérant la « recherche de consensus », s'apparentant à leurs yeux à un manque de fermeté et à une vision « relativiste » des obligations communes, auxquelles est rompu le « français de souche ».
Concernant la « laïcité à la française », malgré son ambiguïté et tous ses défauts, il existe cependant à l'intérieur de l'Ecole un équilibre auquel il serait bon de ne pas toucher. La règle sage du refus des « signes religieux ostentatoires », telle qu'elle est appliquée actuellement, permet malgré tout aux sensibilités religieuses de s'exprimer, d'une façon modeste et tolérante, conforme à notre esprit. Vouloir encore légiférer dans ce domaine, ce serait introduire « un éléphant dans un magasin de porcelaine ». Tous ceux qui cherchent la surenchère, de quelque bord qu'ils soient, se frotteraient les mains, mais qu'en sortirait-il de bon ?
Avec cela, tentons maintenant de répondre à nos questions.
Sur la question du voile :
Nous avons montré qu'elle n'est pas religieuse, mais sectaire et politique (1)
Dans cette affaire, ce n'est pas le voile qui est important, comme on tente de le dire avec bêtise ou mauvaise foi, mais bien un ensemble de pratiques déviantes dont le voile n'est qu'un aspect : refus pour les filles d'être examinées par un médecin homme, refus du sport, de la piscine, de la mixité éventuellement, etc.…Ces pratiques induisent une tentative de légitimer un mode de vie qui s'affranchit des lois républicaines et de l'intégration.
A cette question, qui est donc une question non de religion, mais d'ordre public, il faut une réponse immédiate et sans ambiguïté. En effet, laisser durer la provocation peut conduire, dans un contexte politique mondial porté à l'incandescence par la montée du terrorisme, à de graves surenchères.
Ici, c'est l'Etat bien sûr qui doit répondre, soit par une directive du Ministère de l'Education, soit par un décret. Ce décret ou cette directive doit interdire dans le cadre de l'Ecole toute manifestation à caractère politique ou sectaire. Il doit interdire non pas seulement le voile islamique, mais aussi toutes les pratiques qui l'accompagnent. Il doit rappeler que tous les élèves sont tenus, selon la loi française et le principe d'égalité, de se conformer aux règles des établissements concernant les modes vestimentaires, la pratique du sport, les dispositions sanitaires, etc.…sous peine d'exclusion immédiate (2).
En faisant cela, on retire des épaules des chefs d'établissements la responsabilité de trancher sur une question qui n'est pas spécifique à leur école, mais générale et républicaine. On leur donne par la même occasion, avec l'autorité que confère la protection de l'Etat, une plus grande latitude pour négocier si nécessaire au cas par cas des petits aménagements à titre temporaire sur des questions religieuses mineures.
On met aussi les associations islamiques françaises les moins modérées, qui « poussent » par derrière à la surenchère, dans l'embarras :
Si elles acceptent la directive, elles seront obligées d'en reconnaître le caractère obligatoire, et de faire leur « aggiornamento » sur une notion qu'elles ont de toute façon du mal à accepter, la primauté dans un pays laïc de la loi sur la religion.
Elles devront alors comprendre que dans un système laïc tolérant, tout n'est pas pour autant exigible, et qu'il y existe également une certaine « conformité », un « islam laïc » auquel tous doivent se plier, qu'ils le veuillent ou non…
Si elles la refusent, elles se mettent en défaut, en montrant que le reproche d'un caractère radical, sectaire et politique de leur obédience est fondé.
On empêche également les « puissants lobbies anticléricaux » de pousser leur « petit brûlot » pour mettre comme ils le voudraient bien, mine de rien, le feu dans l'Ecole. … »
Irène
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Message par Irène »

Olia, je n'aime pas polémiquer inutilement et, à ce stade, vous répondre pourrait représenter ce genre d'action stérile ; cependant je vais le faire à la raison que j'ai vécu vingt-sept ans dans un Pays que l'on surnommait la "perle de l'Afrique", je veux parler de la Côte d'Ivoire. Il existait une forte minorité musulmane qui est devenue majoritaire dans le nord du pays. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire est coupée en deux, n'existe plus économiquement parlant, et une force d'interposition est indispensable pour maintenir un semblant d'ordre précaire. Il s'agit de la Côte d'Ivoire chère à mon coeur, si chère que mes parents avaient pris la nationalité ivoirienne.
Eliazar a dit, sur ce forum, les choses les plus intelligentes qui se puissent écrire concernant l'Islam en France, donc il est totalement inutile que j'y revienne pour faire moins bien que lui ; il me souvient qu'il vous a parlé du synaxaire qui est désormais sur le site en vous demandant si vous étiez allé le visiter. Vous n'avez pas répondu, ce qui est bien évidemment votre droit et, je pense, pour une autre raison : ce ne sont pas VOS racines. Je participe à l'élaboration de ce synaxaire, dans la mesure de mes possibilités, et j'en suis fière. C'est ma manière à moi de rendre hommage à tous ces hommes et femmes qui ont vécu et se sont battus pour leur foi. Ils sont NOS racines.
Alors moi, tout simplement, je veux pouvoir vivre ma foi, je ne veux pas vivre sous la loi de la charia, je veux pouvoir garder les calvaires qui peuplent nos campagnes, etc.
Je regardais la BBC en direct lors du vote de la loi sur la laïcité, parce que le vote a été retransmis en direct. Et le bandeau qui défilait sur l'écran indiquait "loi sur le bannissement du foulard" ... Quand on voit les banlieues londoniennes et certaines villes du Royaume Uni, on comprend ce qui commence à être une préoccupation pour eux. Les Anglais ont leur monde, purement anglo-saxon, et en dehors des évènements concernant les Etats-Unis, je le les ai jamais vu retransmettre, en direct, un évènement français de ce genre ...
Alors, qu'elle soit bonne ou mauvaise, on ne peut que souhaiter à cette loi d'amener un peu d'ordre là où c'était devenu indispensable. Et je serais ravie si j'étais certaine qu'il en soit ainsi ...
J'ai remarqué que vous posiez des citations, mais pas votre propre avis sur la question. Pourtant, vous n'êtes pas intervenue pour répondre à Eliazar à propos de l'Islam, ou des prétendues "racines musulmanes" de l'Europe. Vous avez même indiqué que la défense la laïcité à la française est "souvent incomprise ou rejetée, surtout par les ressortissants d'autres pays, qu'ils soient chrétiens orthodoxes ou non". Que vouliez-vous dire ? Et quels ressortissants étrangers? En France ou à l'étranger? Et s'ils sont sont à l'étranger, en quoi sont-ils concernés?
Ce forum n'étant pas politique, il s'agit pour moi de comprendre pourquoi et comment des orthodoxes ne sont pas à l'aise avec la laïcité "à la française", qui a pourtant donné à l'Eglise orthodoxe en France une liberté d'action comme elle en a rarement eu ailleurs - même dans des pays où elle était religion d'Etat, mais où le ministère des Cultes intervenait dans la nomination des évêques.
Olia
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Message par Olia »

Chère Irène,

Il me reste peu de temps pour les débats et je suis plutôt contre les voiles "islamiques" dans les établissements publiques français. Cependant, je puis comprendre ceux qui n'aiment pas l'idée de "légiférer" sur la question. Mon intuition me semble dire que les lois de ce type sont un symptôme d'impuissance dans une situation où notre "laîcité" favorise de facto plus les idéologies religieuses sectaires, hérétiques et intolérantes (y compris en les attisant par les interdictions, par exemple, ou le "tout-laïc") que le christianisme.

Il m'est tout à fait compréhensible que dans les pays autres que la France, où la laïcité n'existe pas sous cette forme-là, les chrétiens orthodoxes (entre autres) ne partage pas ce vaste rejet du voile dans les écoles, les lycées... Car ils sont nombreux à vivre une autre réalité, où les gens ne voient par leur laïcité ou leur cuture chrétienne (selon le cas) menacé par cette vague "islamiste", excusez-moi le terme quelque peu imprécis.

Autre réalité politiques, autres attitudes psychologiques. (Ce que les gens un peu ignorants ou à l’esprit un peu étroit semblent avoir du mal à comprendre). Il est tout fait normal qu’un(e) Russe, par exemple, se prononce non pas « pour » le port du voile par les musulmanes (ce serait presque cocasse), mais qu’il se dise indifférent(e) ou plutôt, respectueux(se) de leur expression religieuse et culturelle (ce n’est pas pour dire qu’il n’y a absolument pas d’antipathies vis-à-vis de l’Islam).

Car chez eux à mon avis tout à fait personnel, la perception de la chose est un peu moins « formalisée » qu’ici en France. Et aussi parce qu’ils ont aussi moins la trouille que nous même si par la force des circonstances, ils craignent plus que nous, les attentats dans le métro et les rues des centre-ville.

Ou du moins, nous pourrions dire que les chrétiens en France sont extrêmement timides dans l’expression de leur identité.
Antoine
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Message par Antoine »

Et aussi parce qu’ils ont aussi moins la trouille que nous
Il n'est pas certain que la problématique puisse se poser en ces termes de cour de récréation.
La France est le seul état laïc au monde, (avec la Turquie je crois, qui s'est inspirée de notre constitution pour rédiger la sienne.) c'est à dire qui a une constitution réellement laïque.
La laïcité est non seulement incompatible avec le Coran mais elle est de plus inconcevable pour un musulman.
La France est donc un état à abattre de l'intérieur, progressivement par tous les moyens qui peuvent atteindre sa constitution même, qui en est la loi suprême. N'oublions pas que notre référence c'est la constitution et non pas "L'esprit des lois" de Montesquieux. Il y a un pouvoir Législatif, un pouvoir exécutif mais pas de "pouvoir" judiciaire. La constitution en son "titre" VIII parle "d'autorité" Judiciaire et elle est inféodée à l'exécutif.

Le voile n'est qu'une façon parmi d'autres de porter atteinte au "système".
La réaction de l'assemblée me semble salutaire même si elle n'est pas la meilleure solution et je n'y vois pas l'expression d'une "trouille" mais plutôt d'une sage préservation de nos libertés, y compris et surtout de nos libertés religieuses.
La seule façon religieuse de porter un voile , c'est de ne pas y être contraint.
Irène
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Message par Irène »

Merci Olia pour votre réponse ; c'est dans le fil "Russie : une affaire de foulard" qu'Eliazar avait si justement parlé de la situation qui nous préoccupe. Tous les pays non islamistes vont se trouver devant les mêmes problèmes. Pour revenir à l'Angleterre, j'ai lu, à Londres en Décembre, dans un journal mis à la disposition des passagers à l'aéroport, un article prenant une pleine page ou l'on s'inquiétait ouvertement de la perte d'identité du Pays. Et d'ailleurs, la carte d'identité va y être instaurée.
Antoine est tout à fait juste dans ses conclusions ; il est réconfortant qu'il y ait eu un consensus pour le vote à l'Assemblée, consensus qui a ignoré les clivages politiques. Disons que c'est un signe dont on espère qu'il sera compris ... Je regrette qu'il ait fallu en arriver là et je le regrette, par exemple, pour les Shiks.
Bonne fin de semaine à tous.
Olia
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Message par Olia »

Une remarque, Antoine: le terme "trouille" n'est pas qu'enfantin. Nous pouvons l'employer à n'importe quelle âge, que ce soit à 30 ou 50 ans ou 70 ans.

Si vous préférez, je peux dire (plus courtoisement) "crainte", "peur", ou encore : "timidité excessive". La laïcité mal appliquée nous conforte dans notre "timidité" qui n'est pas digne de l'identité chrétienne. C'est une timidité qui est peut-être comprise par certains comme une expression de sagesse mais qu'elle est fausse.

La volonté d'interdire le port du voile dans les établissements publics est en partie une réaction de peur et non pas uniquement de strict respect de la laïcité.

Peut-être avez-vous raison, la France est un "pays à abattre" à cause de ses principes laïcs, mais elle est depuis longtemps essentiellement "neutralisée" en tant que pays à identité chrétienne.
La décision de légiférer sur des choses un peu évidentes n'est peut-être pas une si mauvaise chose, mais si les partisans de la laïcité et/ou les chrétiens étaient plus en position de force, ils n'en seraient pas amenés là, à mon avis.
eliazar
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voile islamique et hypocrisie bien franchouillarde

Message par eliazar »

J’ai pris un peu de recul vis-à-vis de cette discussion sur l’Islam, pour diverses raisons : une toute matérielle (j’étais absent), une autre psychologique (je sais que je ne suis pas neutre, donc je crains toujours de me laisser emporter, et ce faisant, de couper la parole à quelqu’un qui avait mieux à dire que moi), et la troisième politique – c’est à dire très éloignée de ce que les correspondants de ce Forum peuvent « supporter ».
Il y en a bien une quatrième, qui est religieuse et donc plus appropriée aux buts de notre Forum ; mais tout le monde l’a déjà traitée en long et en large, y compris le groupe des «Républicains Sociaux » excellemment cité par Olia. De plus cette quatrième raison est sans objet, s’agissant d’une loi votée pour des raisons politiques : le Parlement du « bloc des 82 % » se fout éperdument de l’avenir de la religion en France, et plus encore de la sensibilité des citoyens français véritablement chrétiens, qui ne doivent guère représenter plus de 5 % des électeurs et électrices - musulmans non compris, cela va de soi, car eux croient vraiment à leur religion, en général, et c’est bien çà qui embête tous ces messieurs-dames nantis.

Je commencerai donc par la troisième ; tant pis pour nos amis « apolitiques militants », mais c’est la seule qui pose vraiment problème – c’est à dire qui soit vraiment à l’unisson de cette question du voile, qui est elle aussi un grouillis de problèmes en forme de nœud de serpents.

Je suis opposé à cette loi, pour les raisons suivantes :

1° comme l’a sobrement exprimé Claude, en citant sans commentaire les chiffres du vote : « je suis sceptique devant la représentativité d'une assemblée qui n'est pas élue à la proportionnelle et ne pense pas qu'une majorité aussi écrasante à l'Assemblée soit forcément la traduction d'un soutien populaire fort ».
N’ayant pas été élevé dans la modération de parole propre aux Helvétiques, je dirai plus crûment que le vote de cette assemblée reflète et renforce la dictature anti-démocratique d’une mafia politique dont les diverses branches peuvent se dévorer le foie, dans l’intimité, mais s’empressent de faire front à l’ennemi commun dès lors que la police se pointe dans le champ d’un de ses trafics ; il y a visiblement une majorité écrasante dans ce Parlement-croupion, celle des députés de tous bords et de toutes étiquettes qui se sont souterrainement ligués pour faire passer à plus de 82 % un chef d’état-parrain.

Dans cette majorité dictatoriale, le problème étant tout de même grave, s’est révélée à mon grand ébahissement la présence de quelques consciences isolées qui ont rompu l’omertà et se sont senties obligées de voter sincèrement (pour une fois) et donc, contre une loi inique ; il y a eu aussi, de ci de là, quelques braves gens moins coquins que les autres qui se sont abstenus : soit parce qu’ils n’avaient pas assez de c…oeur pour dire non (au détriment de leurs petits avantages discrets), soit parce qu’ils avaient la cervelle trop ramollie pour savoir s’ils étaient pour ou contre, soit pour ne pas s’aliéner dans leur circonscription (ou dans les prochaines élections d’ordre législatif ou même présidentiel) ni les électeurs « musulmans » ni les « anti-arabes » (la vieille tactique moliéresque du « Ami de tout le monde, messieurs ! »), soit tout simplement parce qu’ils s’en foutent et se sentent en droit de le montrer enfin publiquement, maintenant qu’ils n’ont plus rien à perdre ni à gagner et que leur carrière est foutue.

2° - Je suis opposé à cette loi parce qu’elle est inique ou si l’on préfère « injuste » et anti-démocratique.
Une démocratie où je n’aurai même plus le droit de m’habiller comme je veux m’intéresse au titre de la polémique (parce que j’aurai enfin la possibilité de dire haut et fort que la démocratie est un leurre mensonger, et qu’elle n’existe que dans les discours, ou comme l’a si bien dit Engels que « pour les propriétaires d’esclaves »). Mais elle est insupportable au titre de leurs fameux "Doits de l'Homme", et son vrai nom est Dictature .

Elle est en plus anti-républicaine. Toute République est "la chose de tous" ; si la française a accepté que ses groupes dominants (financiers, industriels, etc.) fassent venir en masse de la main-d’œuvre à bon marché du Maghreb, il en est résulté une nouvelle donne qu’il lui faut reconnaître honnêtement : cette main-d’œuvre existe, elle paie ses impôts (la TVA est peut-être un impôt qui ne pèse que sur les pauvres, mais c’est le plus lourd de tous les impôts), elle a fait des enfants, et elle doit avoir le droit de vivre sa vie comme elle l’entend et de s’habiller comme elle l’entend. Last but not least : une minorité de cette main-d’oeuvre maghrébine est composée par les familles de sa partie la plus honteuse (pour la France et les français) : celle que les mêmes groupes dominants, plus l’armée, ont engagée non pour lutter contre leur main-d’œuvre native, devenue trop gourmande, mais simplement pour la faire tuer à bon marché en protégeant ses intérêts financiers en Afrique du Nord, puis ont trahie d’une manière qui entachera la respectabilité de la France (je n’oserais jamais plus parler d’honneur pour le pays qui a toléré cela) dans tous les livres d’Histoire – en laissant ses harkis se faire trucider d’une manière qui rappelle (révérence gardée) les martyrs chrétiens torturés par les Vandales sur la même terre maghrébine.

On essaie de nous bourrer le mou en nous faisant tirer notre mouchoir sur les pauvres jeunes filles « forcées » de porter le voile par leurs parents. C’est d’une hypocrisie à vomir : jamais la loi ne s’est basée sur la protection des jeunes filles mineures contre l’arbitraire de papa-maman-le grand frère. A Nice où les Juifs d’Algérie se sont précipités les premiers, bien avant l’exode, pour acheter des commerces, des hôtels, etc. (avec une prudence tout à fait justifiée du reste en cas de victoire du FLN), nous avons constaté bien des fois la tradition qui faisait surveiller la fille par ses frères ou ses cousins, sur la plage et dans toute la ville, pour qu’elle ne jette pas le déshonneur sur sa famille (comprenez : qu’elle ne « fréquente » pas un goy). Lorsque le « déshonneur » s’était produit, la fille était emmenée de force par deux ou trois jeunes « gardiens » de cette louable tradition (et avec l'accord tacite de ses propres géniteurs) chez un gynécologue ami de la famille où on l’avortait contre son gré - qu’elle soit mineure, ce qui était le plus fréquent, ou au contraire majeure. Il n’y a jamais eu de loi, encore moins de discussion publique ou même privée pour ou contre ce droit tribal. Je sais qu’il continue à être appliqué, même si c’est devenu moins fréquent – non pas grâce à la vertu républicaine, mais grâce à la pilule.

Je considère que même dans les cas où les jeunes filles sont contraintes (je suis contre, bien sûr), le fait de les obliger à porter un voile (aussi discret que ceux qu’elles portent en France) n’a pas du tout la même gravité, ni la même dangerosité pour leur équilibre psychique futur qu’un avortement forcé. Je considère donc que notre Parlement-croupion a surpassé cette fois toutes ses hypocrisies passées et qu’il ferait mieux de balayer devant sa porte. Par exemple en mettant toute la force de sa vertu républicaine à ne pas « couvrir » de ses pressions en coulisse ceux des siens qui se font prendre la main dans le sac pour faux (ou usage de faux, ou complicité d’usage de faux), pour abus de biens publics, pour pédophilie, pour utilisation de la prostitution des mineur(e)s (souvent du reste "en réunion"), etc.

Il m'est intolérable d’entendre un défilé d’hommes politiques de tous bords s’apitoyer sur la condamnation justifiée d’un ancien premier ministre de la République, et l’assortir d’énormités du genre « il ne l’a pas mérité » ou même « il est l’un des plus intègres d’entre nous » ( ce qui a de quoi faire frémir, en effet) - et en même temps défendre la Loi Républicaine.

Tout cela m’amène à croire que tout le barouf (suscité et maintenu à bout de bras dans tous les médias) autour du voile musulman (et non « islamique ») n’est qu’une comédie à la Goldoni pour détourner notre attention des véritables violations des droits du citoyen que sont les lois qu’on nous assène depuis le 1er janvier - sur la réduction des droits les plus chèrement acquis par les plus défavorisés de notre peuple : droit syndical, droit des chômeurs, droits des assurés sociaux, droits des retraités et j’en passe. Je ne développerai pas, car ce serait sortir du cadre « strictement religieux » de ce Forum. Mais je n’en pense pas moins, car une conception de la religion qui supposerait sa séparation chatouilleuse de la vie réelle de la société dans laquelle elle est vécue par ses adeptes me semble aussi hypocrite de la part d'un Orthodoxe que la conception qu'a l'actuel Parlement-croupion français de la laïcité.

3° - Je suis opposé à cette loi (et à ce barouf) parce qu’elle nie la liberté de conscience que ses propres votants ne cessent d’arborer à la boutonnière.

S’il ne s’agissait pas de musulmanes, on considérerait comme une pudeur légitime leur désir de se faire examiner par un médecin femme plutôt que par un médecin homme. Je m’abstiendrai d’entrer dans des exemples malsonnants, mais nous savons que dans trop de cas, les trivialités de carabins devant une patiente déshabillée dépassent de loin les bornes du respect d’autrui. Et nous savons aussi que ce machisme goguenard ne s’exerce jamais devant une patiente de la « bonne bourgeoisie » - mais presque toujours devant des femmes ou des jeunes filles de milieux sans défense. Exactement comme les femmes violées dans un commissariat de police ou dans un véhicule de la Police Nationale n’ont jamais été des femmes de médecin, de juge, ou de député… ni de patrons d’entreprises.

Dans la même rubrique, qui d’entre nous n’a pas entendu la manière méprisante dont on use dans des administrations publiques pour tutoyer l’ouvrier maghrébien, portugais ou assimilé venu demander un papier qui lui est nécessaire ? Voire pour le renvoyer, même quand il vient de loin et a dû perdre une demi-journée de travail pour faire cette démarche – sous le prétexte par exemple que ce jour-là est réservé aux habitants de la commune, ou que les étrangers ne sont reçus que tel ou tel autre jour de la semaine ?

Je pose donc la question. Pourquoi une femme musulmane n’aurait-elle pas le droit de manifester de la pudeur ? Pourquoi un ouvrier parlant mal français n’aurait-il pas droit aux mêmes égards (et à être appelé Monsieur, lui aussi) qu’un touriste anglais, américain ou allemand ?

Et que fait-on de la liberté de conscience d’un être humain, quand on le suspecte délibérément d'intentions mauvaises au seul motif que cet être humain n’a pas la même religion (ou le même athéisme !) que la majorité des autres citoyens ? ou simplement : que nous ? Faire alors de grandes phrases sur la défense de la laïcité me rappelle singulièrement les « understatements » (tonitruants !) d’un Goebbels ou d’un Goering - ou pour ceux qui n’ont pas connu cette époque et ne veulent plus en entendre parler : d’un Bush. Je crains qu'en votant à 82 % pour éliminer un Le Pen, les Français n'aient hissé sur le pavois une bien autre intolérance, plus dangereuse parce que moins grossièrement visible.

Pour revenir au sujet principal, en quoi le fait de mettre un voile sur ses cheveux offense-t-il la liberté de religion des autres ? J’ai vu depuis 76 ans des femmes s’habiller en sahri, se dessiner un point rouge entre les sourcils, et se voiler du sommet des cheveux jusqu’aux pieds sans qu’aucun défenseur de la laïcité manifeste la moindre réprobation. Au contraire.
J’ai vu arborer dans les rues une multiplicité de turbans de toutes les couleurs, ou des chèches – rouges, noirs, gris, blancs et même bleus : même indifférence des laïcards de tout poil.
Dans les établissement de l’Éducation Nationale, on voit tous les jours des casquettes arborer fièrement des marques industrielles étrangères, ou des teeshirts arborer des portraits d’hommes politiques, et j’en passe : tout le monde reconnaît à ces jeunes enthousiastes la plus indulgente " liberté de « s’exprimer ».
Et je vois même (aujourd’hui encore) la pudique et sourcilleuse République de mon pays autoriser des cortèges de gens à poil, arborant des slogans à faire rougir un sous-off de la Légion, bloquer toute activité et toute circulation, empêcher le repos légitime des citoyens de tout un quartier (et pas seulement gêner quelques profs ou directeurs d’établissement scolaire!), et manifester de manière hyper-ostentatoire leur appartenance à une pratique sexuelle minoritaire : les Maires (et les Préfets) l’autorisent avec bienveillance, et même en font une sorte de façade ou de réclame touristique pour leur ville. La télévision et tous les grands médias en font une sorte de messe. : en quoi le fait d'afficher son "islamisme" serait-il plus condamnable que celui d'afficher son homosexualité ?
Faut-il applaudir une femme de montrer (à demi nue sur un char et entourée d'une sono assourdissante) qu’elle adhère à l’homosexualité – et en condamner une autre parce qu’elle manifeste son appartenance à sa religion en s’habillant d'une sorte d' "uniforme de modestie" , et sans causer aucun « scandale sur la voie publique » ?

J’ai toujours cru que la laïcité était une défense de la raison et de la tolérance, et que ces deux notions étaient des fondamentaux républicains. Cette loi est "de manière ostentatoire" la négation de l’une comme de l’autre.
Bien loin d'assimiler le port d'un voile au scandale, comme serait par exemple le port ostensible de la croix gammée, cette loi devrait donc être abolie avec la même sévérité que l’étoile jaune l'a été ; à propos: les insignes nazis interdits par plusieurs lois républicaines sont quotidiennement arborés sur leurs vêtements ou en tatouage ou à l’oreille par des élèves de l’enseignement public – mais aussi par des jeunes de tout âge et de tout milieu, dans les rues ou les transports publics - et ce Parlement ni les précédents n’ont jamais mobilisé les bonnes âmes pour en faire un débat national...

Les autres membres de notre Forum savent que je ne suis ni un adepte ni un défenseur de l’Islam. Loin de là. Mais je me permettrai de rappeler que jusqu’ici, et en France, on n’a pas encore vu de voyous "musulmans" déterrer des cadavres chrétiens dans un cimetière pour leur faire subir des outrages sexuels, comme l’ont fait à plusieurs occasions des voyous néo-nazis. Pourquoi faire une loi anti-musulmane alors qu’il existe des lois anti-nazies qu’on laisse bafouer partout - en détournant discrètement le regard tant qu'il n'y a pas plainte réitérée des victimes ?

Enfin je rappellerai que la même République qui voudrait interdire jusqu’au port du voile ou même d’un simple foulard aux filles musulmanes applaudit à la construction de mosquées sur tout le territoire national, même lorsqu’elles sont financées ouvertement par des nations qui n’accordent pas la réciprocité aux églises chrétiennes. Et qu'elle envoie ses officiels à l'inauguration. Une loi républicaine qui pratique deux poids et deux mesures n’est plus républicaine. Elle n’est même plus digne d’être considérée comme une loi.

Que cette loi soit proposée et pour ainsi dire dictatorialement imposée par un bloc majoritaire tout puissant dont le Président vient de proclamer urbi et orbi que nous avons autant de racines musulmanes que chrétiennes - cela devient alors une véritable coluchade !
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Antoine
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Message par Antoine »

Pour être plus clair et concis:

Toute mosquée est une menace pour l'Orthodoxie.
Toute mosquée est une menace pour la liberté.
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