la vie des saints médecins anargyres COSME et DAMIEN 1(14)07
Publié : lun. 14 juil. 2003 13:39
Le 1er/14 juillet, nous célébrons la mémoire des Saints thaumaturges et Anargyres COSME et DAMIEN, les Romains (1).
http://perso.club-internet.fr/ndjasg/te ... amien.html
Saints Côme et Damien, médecins anargyres.
Evangile selon Saint Matthieu (10:1, 5-8)
Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes: N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains;allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.
Vie des Saints Cosme et Damien
Saints Cosme et Damien étaient frères et originaires de la province d' Asie (région d’Ephèse). Leur père, un noble païen, embrassa la foi chrétienne quelques temps après leur naissance. Mais sa mort prématurée laissa les deux enfants aux seuls soins de leur mère, Théodote, qui était chrétienne depuis son enfance et s’appliqua a élever ses deux fils dans la piété. Cosme et Damien furent instruits dans les diverses sciences du temps qu'ils ils abandonnèrent bientôt pour se livrer à l'art médical. Ayant reçu gratuitement la grâce du Saint Esprit, ces nouveaux Apôtres donnaient gratuitement, soignaient sans aucune distinction les riches, comme les pauvres, les étrangers comme leurs proches, sans jamais demander quoi que ce fût en contrepartie. Leur charité était telle, qu'ils prodiguaient aussi leurs bienfaits aux animaux. Ils joignaient la prédication de l'Evangile à la guérison, si bien qu'en eux c'était le Christ Médecin lui-même qui poursuivait son oeuvre et guérissait les âmes et les corps. On accourait de tous les horizons vers leur demeure, et chacun y trouvait guérison et réconfort dans la mesure de sa foi. Saint Damien, le plus jeune des deux frères, s'endormit le premier dans la paix, suivi quelque temps plus tard par son frère Cosme. Par la suite, des multitudes de chrétiens ne cessèrent d'affluer vers l'église qui avait été construite a l'emplacement de leur tombeau, au lieu-dit Féréman. Leurs précieuses reliques et leur icône étaient une source abondante de guérisons pour les malades qu'on y amenait et qu'on laissait séjourner plusieurs jours dans l'église au milieu des prières et des supplications. Personne ne s'en retirait sans avoir obtenu soit la guérison, soit la force d’endurer avec patience et espérance la maladie permise par Dieu pour le salut de son âme.
http://monastere-orthodoxe.chez.tiscali ... let01.html
Ces deux Saints vécurent vers 284 à Rome, sous le règne de l'empereur Carin. Frères selon la chair, ils l'étaient davantage par leur foi et leur commune résolution, et, brillant dans la nuit de l'erreur païenne par leurs vertus et leurs actions d'éclat, ils se frayaient un chemin vers le ciel en se faisant ici-bas les intendants de la miséricorde divine. Distribuant sans compter tous leurs biens d'une main généreuse, ils avaient appris l'art de la médecine d'un païen réputé dans la science d'Hippocrate et de Galien, afin de se mettre, à l'imitation du Sauveur Ami des hommes, au service des hommes souffrants. Ils usaient des remèdes et des soins plutôt comme un prétexte, et guérissaient en fait tous les maux des hommes, autant que des animaux, par l'invocation du Nom du Christ, le Médecin des âmes et des corps, qui a pris sur Lui nos faiblesses et a porté nos maladies (cf. Mat. 8:17). Et, refusant de recevoir argent ou offrandes de toute espèce, ils offraient pour prix de la guérison des corps, la foi au Christ, qui procure le salut éternel.
Leur renommée s'étant propagée au loin, on venait de toutes parts les trouver, dans le village proche de Rome où ils résidaient, pour solliciter leurs prières; et ceux qui étaient guéris par eux retournaient chez eux, illuminés par la foi, en proclamant la miséricorde de Dieu. Cette réputation suscita cependant la haine jalouse des païens les plus fanatiques de la contrée, qui allèrent les dénoncer à Rome, auprès de l'empereur. Arguant que le succès des saints mettait en danger le culte des dieux protecteurs du pouvoir impérial, ils les accusèrent d'user d'incantations magiques pour répandre la religion chrétienne. Troublé par ces paroles, le monarque envoya des soldats les quérir au lieu où ils opéraient habituellement leurs guérisons; mais les habitants de cet endroit, ayant été avertis à temps, se saisirent des Saints et allèrent les cacher dans une grotte perdue dans la montagne, où ils demeurèrent pendant de longs jours, nourris seulement par leurs prières et les louanges incessantes qu'ils adressaient à Dieu. Pendant ce temps, les soldats étant revenus bredouilles et craignant de se présenter les mains vides au palais, se saisirent des hommes et des femmes de condition, les ligotèrent et les conduisirent à Rome. Quand les deux Saints Anargyres apprirent cette nouvelle, ils trouvèrent inadmissible que d'autres subissent à leur place des sévices, et qu'ils soient ainsi eux-mêmes frustrés de la gloire du Martyre qu'ils désiraient. Repoussant donc avec énergie ceux qui voulaient, par leurs larmes, retenir leurs médecins et leurs maîtres, ils s'empressèrent de rattraper le convoi. Après avoir marché jour et nuit, dès qu'ils aperçurent les soldats, ils leur crièrent: « Nous sommes Cosme et Damien, que vous cherchez! Laissez aller ceux que vous avez arrêtés à notre place et emmenez-nous où vous voudrez! » Stupéfaits, les soldats optempérèrent et, le lendemain, ils les présentèrent à l'empereur, en racontant ce qui s'était passé. Assis sur un trône élevé, en présence d'une nombreuse assemblée, Carin fit comparaître les Saints et leur dit: « Etes-vous ceux qui rejetez les dieux et leurs adorateurs et qui avez attribué les guérisons obtenues par vos enchantements à un malfaiteur décédé de mort violente qu'on nomme le Christ? » Sans trouble et d'une voix assurée, les Saints répondirent: « Nous ne sommes ni trompeurs ni sorciers, ô Empereur, car c'est là l'oeuvre des démons, mais ayant reconnu que Celui que tu appelles Jésus le mort, est le seul vrai Dieu, qui est venu souffrir volontairement pour nous procurer la vie éternelle par sa Résurrection le troisième jour, nous avons repoussé le culte vain des idoles et les choses mortes, pour nous consacrer au Dieu vivant. C'est en son Nom que toute maladie est guérie et que les démons s'enfuient impuissants. Et c'est gratuitement que nous procurons la guérison, conformément aux paroles de notre divin Maître qui nous a recommandé de donner gratuitement ce que nous avons gratuitement reçu de lui (cf. Mat. 10, 9). Telle est notre science, et tel est le remède des Chrétiens, qui guérit et sauve. » Le souverain, emporté par la colère, leur ordonna, sous peine de cruels châtiments, de se soumettre à la religion ancestrale des Romains, selon laquelle ce sont les dieux qui enseignent les sciences et les arts aux hommes, et surtout le grand Asclépios qui préside à toute guérison. Les Saints lui rétorquèrent: « Nous sommes prêts à souffrir pour le Christ, le vrai Dieu, tous sévices que tu inventeras, car à leur place nous recevrons de Dieu les délices sans fin. Et comme dans un festin on verse aux convives la boisson du soir, accorde-nous, en plus de la mort pour le Christ, quelques-uns des supplices qu'Il a soufferts pour nous. Quant à toi, n'ayant pas voulu apprendre par la raison ce qui concerne la Vérité, sache que ton intelligence distordue va bientôt l'apprendre par l'action. » Un frisson d'une violence extrême parcourut tout le corps de l'empereur et, aussitôt, comme si ses vertèbres se brisaient, son visage se retourna en arrière, ne pouvant se tourner ni à gauche ni à droite. L'assemblée, saisie de stupeur, s'écria: « Grand est Dieu, le Christ! » Et l'empereur lui-même, renonçant à son arrogance, défit son manteau de pourpre et, le jetant aux Saints, les supplia d'intervenir en sa faveur. Comme ceux-ci lui répondaient que seules la foi et la confession du Christ-Dieu pouvaient lui rendre la santé, il s'écria: « Je crois en Toi, ô Christ, et je confesse que Tu es le vrai Dieu! » Dès que les Saints Anargyres lui imposèrent les mains en priant, sa nuque se redressa, et la guérison du souverain affermit dans la foi tous les assistants. Peu après Carin décréta la démolition de tous les temples des idoles et la construction de lieux de cultes au Nom du Christ, et il invita ses sujets à embrasser la foi, tant à Rome que dans tout le reste de l'Empire. Puis, ayant fait convoquer l'Evêque Félix (2) il s'engagea à recevoir le Baptême. Quant aux Saints Anargyres, ayant refusé comme de coutume, tout l'or et toutes les richesses que leur proposait l'empereur, ils retournèrent en paix dans leur demeure, grandement honorés par tous.
Leur maître païen, ayant pris ombrage de la notoriété des deux frères, qui continuaient d'accomplir d'innombrables guérisons, nourrissait en secret des pensées de meurtre, tout en feignant de leur manifester l'amitié la plus intime. Lorsque vint la saison de cueillir les plantes médicinales dans la montagne, en des lieux escarpés et difficiles d'accès que lui seul connaissait, il proposa à ses deux disciples de l'accompagner. Innocents et le coeur droit, les jeunes gens le suivirent, tel Isaac autrefois pour être offert en sacrifice par son père (cf. Gen. 22). Les ayant séparés pour cueillir des herbes dans des endroits différents, le médecin scélérat saisit des deux mains une lourde pierre et, du haut d'un promontoire, il écrasa la tête de l'un des frères, puis, animé d'une rage démoniaque, il courut vers le second pour le lapider, jusqu'à lui broyer tous les os. Il creusa ensuite la terre avec sa machette et y cacha les corps des deux Saints Martyrs, puis il retourna au village, en répandant la rumeur que les deux frères s'étaient retirés pour se consacrer quelque temps à Dieu. La population ne tarda pas à trouver leur absence insupportable, et leurs admirateurs partirent à leur recherche dans la montagne. En chemin, ils rencontrèrent des hommes qui venaient d'être délivrés d'une possession démoniaque par une force divine. Ils se firent conduire à l'endroit où ce miracle avait eu lieu et, après l'avoir nettoyé, découvrirent les corps ensevelis. Les ayant exhumés avec piété, on procéda à leur translation au milieu des chants d'actions de grâces et des hymnes, et ils furent déposés dans un même tombeau. Dès lors les Saints Anargyres ne cessèrent pas d'accomplir quantité de miracles: les uns trouvaient la guérison en vénérant leurs ossements sacrés, à d'autres ils apparaissaient en vision, et aux autres, la seule invocation de leurs noms suffisait pour une guérison assurée.
1). La tradition hagiographique les distingue de leurs homonymes commémorés le 1er nov. et le 17 oct. Il semble, en fait, que c'est l'expansion du culte des Sts Cosme et Damien de Syrie qui, de Cyr, se diffusant rapidement à Constantinople et à Rome, fut à l'origine de cette distinction. Leur culte à Rome aurait pour origine la fondation d'une église dédiée aux Anargyres, près de la basilique Sainte-Marie-Majeure, par le Pape Symmaque, vers 498-514. Cette notice a été rédigée à partir de la Passion grecque, complétée par la version de Jean Xiphilin, conservée en géorgien, textes qui ont été récemment édités et traduits en français.
2). Félix Ier fut Pape de Rome de 269 à 274, alors que Carin régna de 283 à 284. Mais il s'agit peut-être d'une réminiscence de l'action de Félix IV (526-530), qui transforma le temple situé sur la Via Sacra en église de Sts Cosme-et-Damien. (« Le synaxaire », Vie des Saints de l’Eglise Orthodoxe )
Autres saints dont nous célébrons la mémoire le même jour : le saint martyr Potitus de Naples (II siècle ?), saints Pierre de Constantinople (+ 854), Nicodème de la Sainte Montagne (+1809), Basile (XI siècle), Constantin le Thaumaturge et ses compagnons (IV siècle), les 25 martyrs de Nicodème et les 2000 autres saints martyrs, saint Léon « Habitant-au-Désert », saints Perpétua, Paul et leurs compagnons, la bienheureuse Angelina, princesse de Serbie (XVI siècle). Les retour des saintes reliques de saint Jean « Rylski »
Quelques infos en anglais sont disponibles à l’adresse http://www.oca.org/pages/orth_chri/Feas ... ul-01.html
« Feasts and Saints of the Orthodox Church July 1 (14 July) »
http://perso.club-internet.fr/ndjasg/te ... amien.html
Saints Côme et Damien, médecins anargyres.
Evangile selon Saint Matthieu (10:1, 5-8)
Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes: N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains;allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.
Vie des Saints Cosme et Damien
Saints Cosme et Damien étaient frères et originaires de la province d' Asie (région d’Ephèse). Leur père, un noble païen, embrassa la foi chrétienne quelques temps après leur naissance. Mais sa mort prématurée laissa les deux enfants aux seuls soins de leur mère, Théodote, qui était chrétienne depuis son enfance et s’appliqua a élever ses deux fils dans la piété. Cosme et Damien furent instruits dans les diverses sciences du temps qu'ils ils abandonnèrent bientôt pour se livrer à l'art médical. Ayant reçu gratuitement la grâce du Saint Esprit, ces nouveaux Apôtres donnaient gratuitement, soignaient sans aucune distinction les riches, comme les pauvres, les étrangers comme leurs proches, sans jamais demander quoi que ce fût en contrepartie. Leur charité était telle, qu'ils prodiguaient aussi leurs bienfaits aux animaux. Ils joignaient la prédication de l'Evangile à la guérison, si bien qu'en eux c'était le Christ Médecin lui-même qui poursuivait son oeuvre et guérissait les âmes et les corps. On accourait de tous les horizons vers leur demeure, et chacun y trouvait guérison et réconfort dans la mesure de sa foi. Saint Damien, le plus jeune des deux frères, s'endormit le premier dans la paix, suivi quelque temps plus tard par son frère Cosme. Par la suite, des multitudes de chrétiens ne cessèrent d'affluer vers l'église qui avait été construite a l'emplacement de leur tombeau, au lieu-dit Féréman. Leurs précieuses reliques et leur icône étaient une source abondante de guérisons pour les malades qu'on y amenait et qu'on laissait séjourner plusieurs jours dans l'église au milieu des prières et des supplications. Personne ne s'en retirait sans avoir obtenu soit la guérison, soit la force d’endurer avec patience et espérance la maladie permise par Dieu pour le salut de son âme.
http://monastere-orthodoxe.chez.tiscali ... let01.html
Ces deux Saints vécurent vers 284 à Rome, sous le règne de l'empereur Carin. Frères selon la chair, ils l'étaient davantage par leur foi et leur commune résolution, et, brillant dans la nuit de l'erreur païenne par leurs vertus et leurs actions d'éclat, ils se frayaient un chemin vers le ciel en se faisant ici-bas les intendants de la miséricorde divine. Distribuant sans compter tous leurs biens d'une main généreuse, ils avaient appris l'art de la médecine d'un païen réputé dans la science d'Hippocrate et de Galien, afin de se mettre, à l'imitation du Sauveur Ami des hommes, au service des hommes souffrants. Ils usaient des remèdes et des soins plutôt comme un prétexte, et guérissaient en fait tous les maux des hommes, autant que des animaux, par l'invocation du Nom du Christ, le Médecin des âmes et des corps, qui a pris sur Lui nos faiblesses et a porté nos maladies (cf. Mat. 8:17). Et, refusant de recevoir argent ou offrandes de toute espèce, ils offraient pour prix de la guérison des corps, la foi au Christ, qui procure le salut éternel.
Leur renommée s'étant propagée au loin, on venait de toutes parts les trouver, dans le village proche de Rome où ils résidaient, pour solliciter leurs prières; et ceux qui étaient guéris par eux retournaient chez eux, illuminés par la foi, en proclamant la miséricorde de Dieu. Cette réputation suscita cependant la haine jalouse des païens les plus fanatiques de la contrée, qui allèrent les dénoncer à Rome, auprès de l'empereur. Arguant que le succès des saints mettait en danger le culte des dieux protecteurs du pouvoir impérial, ils les accusèrent d'user d'incantations magiques pour répandre la religion chrétienne. Troublé par ces paroles, le monarque envoya des soldats les quérir au lieu où ils opéraient habituellement leurs guérisons; mais les habitants de cet endroit, ayant été avertis à temps, se saisirent des Saints et allèrent les cacher dans une grotte perdue dans la montagne, où ils demeurèrent pendant de longs jours, nourris seulement par leurs prières et les louanges incessantes qu'ils adressaient à Dieu. Pendant ce temps, les soldats étant revenus bredouilles et craignant de se présenter les mains vides au palais, se saisirent des hommes et des femmes de condition, les ligotèrent et les conduisirent à Rome. Quand les deux Saints Anargyres apprirent cette nouvelle, ils trouvèrent inadmissible que d'autres subissent à leur place des sévices, et qu'ils soient ainsi eux-mêmes frustrés de la gloire du Martyre qu'ils désiraient. Repoussant donc avec énergie ceux qui voulaient, par leurs larmes, retenir leurs médecins et leurs maîtres, ils s'empressèrent de rattraper le convoi. Après avoir marché jour et nuit, dès qu'ils aperçurent les soldats, ils leur crièrent: « Nous sommes Cosme et Damien, que vous cherchez! Laissez aller ceux que vous avez arrêtés à notre place et emmenez-nous où vous voudrez! » Stupéfaits, les soldats optempérèrent et, le lendemain, ils les présentèrent à l'empereur, en racontant ce qui s'était passé. Assis sur un trône élevé, en présence d'une nombreuse assemblée, Carin fit comparaître les Saints et leur dit: « Etes-vous ceux qui rejetez les dieux et leurs adorateurs et qui avez attribué les guérisons obtenues par vos enchantements à un malfaiteur décédé de mort violente qu'on nomme le Christ? » Sans trouble et d'une voix assurée, les Saints répondirent: « Nous ne sommes ni trompeurs ni sorciers, ô Empereur, car c'est là l'oeuvre des démons, mais ayant reconnu que Celui que tu appelles Jésus le mort, est le seul vrai Dieu, qui est venu souffrir volontairement pour nous procurer la vie éternelle par sa Résurrection le troisième jour, nous avons repoussé le culte vain des idoles et les choses mortes, pour nous consacrer au Dieu vivant. C'est en son Nom que toute maladie est guérie et que les démons s'enfuient impuissants. Et c'est gratuitement que nous procurons la guérison, conformément aux paroles de notre divin Maître qui nous a recommandé de donner gratuitement ce que nous avons gratuitement reçu de lui (cf. Mat. 10, 9). Telle est notre science, et tel est le remède des Chrétiens, qui guérit et sauve. » Le souverain, emporté par la colère, leur ordonna, sous peine de cruels châtiments, de se soumettre à la religion ancestrale des Romains, selon laquelle ce sont les dieux qui enseignent les sciences et les arts aux hommes, et surtout le grand Asclépios qui préside à toute guérison. Les Saints lui rétorquèrent: « Nous sommes prêts à souffrir pour le Christ, le vrai Dieu, tous sévices que tu inventeras, car à leur place nous recevrons de Dieu les délices sans fin. Et comme dans un festin on verse aux convives la boisson du soir, accorde-nous, en plus de la mort pour le Christ, quelques-uns des supplices qu'Il a soufferts pour nous. Quant à toi, n'ayant pas voulu apprendre par la raison ce qui concerne la Vérité, sache que ton intelligence distordue va bientôt l'apprendre par l'action. » Un frisson d'une violence extrême parcourut tout le corps de l'empereur et, aussitôt, comme si ses vertèbres se brisaient, son visage se retourna en arrière, ne pouvant se tourner ni à gauche ni à droite. L'assemblée, saisie de stupeur, s'écria: « Grand est Dieu, le Christ! » Et l'empereur lui-même, renonçant à son arrogance, défit son manteau de pourpre et, le jetant aux Saints, les supplia d'intervenir en sa faveur. Comme ceux-ci lui répondaient que seules la foi et la confession du Christ-Dieu pouvaient lui rendre la santé, il s'écria: « Je crois en Toi, ô Christ, et je confesse que Tu es le vrai Dieu! » Dès que les Saints Anargyres lui imposèrent les mains en priant, sa nuque se redressa, et la guérison du souverain affermit dans la foi tous les assistants. Peu après Carin décréta la démolition de tous les temples des idoles et la construction de lieux de cultes au Nom du Christ, et il invita ses sujets à embrasser la foi, tant à Rome que dans tout le reste de l'Empire. Puis, ayant fait convoquer l'Evêque Félix (2) il s'engagea à recevoir le Baptême. Quant aux Saints Anargyres, ayant refusé comme de coutume, tout l'or et toutes les richesses que leur proposait l'empereur, ils retournèrent en paix dans leur demeure, grandement honorés par tous.
Leur maître païen, ayant pris ombrage de la notoriété des deux frères, qui continuaient d'accomplir d'innombrables guérisons, nourrissait en secret des pensées de meurtre, tout en feignant de leur manifester l'amitié la plus intime. Lorsque vint la saison de cueillir les plantes médicinales dans la montagne, en des lieux escarpés et difficiles d'accès que lui seul connaissait, il proposa à ses deux disciples de l'accompagner. Innocents et le coeur droit, les jeunes gens le suivirent, tel Isaac autrefois pour être offert en sacrifice par son père (cf. Gen. 22). Les ayant séparés pour cueillir des herbes dans des endroits différents, le médecin scélérat saisit des deux mains une lourde pierre et, du haut d'un promontoire, il écrasa la tête de l'un des frères, puis, animé d'une rage démoniaque, il courut vers le second pour le lapider, jusqu'à lui broyer tous les os. Il creusa ensuite la terre avec sa machette et y cacha les corps des deux Saints Martyrs, puis il retourna au village, en répandant la rumeur que les deux frères s'étaient retirés pour se consacrer quelque temps à Dieu. La population ne tarda pas à trouver leur absence insupportable, et leurs admirateurs partirent à leur recherche dans la montagne. En chemin, ils rencontrèrent des hommes qui venaient d'être délivrés d'une possession démoniaque par une force divine. Ils se firent conduire à l'endroit où ce miracle avait eu lieu et, après l'avoir nettoyé, découvrirent les corps ensevelis. Les ayant exhumés avec piété, on procéda à leur translation au milieu des chants d'actions de grâces et des hymnes, et ils furent déposés dans un même tombeau. Dès lors les Saints Anargyres ne cessèrent pas d'accomplir quantité de miracles: les uns trouvaient la guérison en vénérant leurs ossements sacrés, à d'autres ils apparaissaient en vision, et aux autres, la seule invocation de leurs noms suffisait pour une guérison assurée.
1). La tradition hagiographique les distingue de leurs homonymes commémorés le 1er nov. et le 17 oct. Il semble, en fait, que c'est l'expansion du culte des Sts Cosme et Damien de Syrie qui, de Cyr, se diffusant rapidement à Constantinople et à Rome, fut à l'origine de cette distinction. Leur culte à Rome aurait pour origine la fondation d'une église dédiée aux Anargyres, près de la basilique Sainte-Marie-Majeure, par le Pape Symmaque, vers 498-514. Cette notice a été rédigée à partir de la Passion grecque, complétée par la version de Jean Xiphilin, conservée en géorgien, textes qui ont été récemment édités et traduits en français.
2). Félix Ier fut Pape de Rome de 269 à 274, alors que Carin régna de 283 à 284. Mais il s'agit peut-être d'une réminiscence de l'action de Félix IV (526-530), qui transforma le temple situé sur la Via Sacra en église de Sts Cosme-et-Damien. (« Le synaxaire », Vie des Saints de l’Eglise Orthodoxe )
Autres saints dont nous célébrons la mémoire le même jour : le saint martyr Potitus de Naples (II siècle ?), saints Pierre de Constantinople (+ 854), Nicodème de la Sainte Montagne (+1809), Basile (XI siècle), Constantin le Thaumaturge et ses compagnons (IV siècle), les 25 martyrs de Nicodème et les 2000 autres saints martyrs, saint Léon « Habitant-au-Désert », saints Perpétua, Paul et leurs compagnons, la bienheureuse Angelina, princesse de Serbie (XVI siècle). Les retour des saintes reliques de saint Jean « Rylski »
Quelques infos en anglais sont disponibles à l’adresse http://www.oca.org/pages/orth_chri/Feas ... ul-01.html
« Feasts and Saints of the Orthodox Church July 1 (14 July) »